Carnet de voyage

Marrakech - Lyon

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Trois copains, trois vélos, une route du sud au nord. Depuis Marrakech, nous traverserons l’Atlas jusqu’à Tanger, où un ferry nous mènera à Sète. De là, cap sur Lyon à travers le sud de la France.
Avril 2025
37 jours
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Publié le 8 avril 2025



De Marrakech à Lyon : suivez nous, mes deux compagnons et moi en bikepacking.

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Acte 1 – Le Maroc

1 200 km et 16 000 m de dénivelé : un défi à la hauteur des montagnes de l’Atlas. L’itinéraire débute à Marrakech, où les premières rampes donneront le ton avant de plonger au cœur des reliefs. Direction Ouarzazate, porte du désert, puis la vallée des Roses, où les villages en pisé se dressent entre aridité et oasis verdoyantes.

Le col de Dadès, avec ses célèbres lacets, marquera l’un des temps forts du parcours, avant une longue progression vers le nord. Après l’effervescence de Fès et son labyrinthe de médina, la route grimpera encore vers Chefchaouen, la perle bleue du Rif. Enfin, Tanger apparaîtra au bout de cette traversée intense, où chaque coup de pédale aura résonné avec la puissance des montagnes.

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Nous prévoyons de passer 26 jours au Maroc. Le 5 mai, nous quitterons le pays par la mer pour poursuivre notre aventure dans le su...
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Acte 2 - Traversé en mer

Nous passerons deux nuits à bord d’un traversier qui nous mènera jusqu’au port de la jolie ville de Sète. Qui sait, peut-être que je vais y prendre goût… aux croisières

La Méditerrané 
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Acte 3: Le sud de la France


Depuis Sète, notre prochaine destination est la ville de Châteaubourg, où vit mon copain Guy, que j’ai rencontré lors de mon précédent voyage. Son village se situe à environ une heure au sud de Lyon.

L’itinéraire n’est pas encore complètement défini : nous laisserons la météo – et nos jambes – nous guider. Il y a tant à découvrir dans cette région. Le mont Ventoux, ce géant de Provence, devrait être un incontournable. Avec ses 1 910 mètres d’altitude, il domine les paysages alentours et attire les cyclistes du monde entier. Son ascension, à la fois redoutée et mythique, offre une vue spectaculaire jusqu’aux Alpes par temps clair.

L’Ardèche aussi nous fait de l’œil, avec ses gorges impressionnantes, ses villages perchés et ses routes sinueuses à travers les montagnes et les forêts. C’est une terre de nature et d’authenticité, parfaite pour les voyageurs en quête de liberté et de beaux paysages.

J’adore les voyages bien structurés, mais qui laissent aussi de la place à l’imprévu et aux coups de cœur du moment. J’aime planifier, oui, mais sans être prisonnier de l’itinéraire. Pour moi, les vraies vacances, c’est ça : avoir une direction, mais garder la liberté de bifurquer. Pour ce voyage, seules quatre nuits sont réservées à l’avance – dont deux à Marrakech. Le reste ? On improvisera au gré des envies, de la météo… et des belles surprises que la route nous offrira.

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les cyclistes: Guy Cotte, France - Guy Leclerc, Canada - Réjean Gauthier canada

A bientôt. Réjean


Petite note : ces mots sont les miens, peaufinés avec l’aide d’une IA pour les rendre encore plus agréables à lire.

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Publié le 12 avril 2025

Vendredi

Nous avons passé la journée à déambuler dans les rues de Marrakech. Visite d’une ancienne école coranique, un peu de photo sur la place Jemaa el-Fna, et beaucoup d’errance entre les ruelles animées. Le décalage horaire est derrière nous — bien remis et reposés, on est prêts à entamer notre première journée de vélo.

Samedi, première journée de vélo : en route vers Toufliht

Nous entamons notre première journée de vélo en direction de Toufliht, un village perché à 70 km de Marrakech, avec un dénivelé positif de 1100 mètres. Cette montée progressive nous conduit au cœur des montagnes de l’Atlas, jusqu’à la porte symbolique du col de Tizi n'Tichka, un passage mythique qui relie le sud du Maroc aux plaines du Haouz.

Toufliht, un village suspendu entre ciel et terre

Toufliht incarne parfaitement l’authenticité des villages berbères de l’Atlas. Accrochées aux flancs escarpés de la montagne, ses maisons en terre semblent fusionner avec le paysage minéral qui les entoure. De là, la vue plonge sur les vallées environnantes, offrant un panorama saisissant et une immersion unique dans la vie rurale marocaine. Les habitants, essentiellement agriculteurs, vivent au rythme des saisons, tandis que quelques petites auberges accueillent les voyageurs de passage.

Ce village constitue une étape idéale avant l’ascension du Tizi n’Tichka. C’est l’occasion parfaite de s’arrêter pour un thé à la menthe (ou une bonne bière), d’échanger quelques mots avec les locaux et de savourer le calme absolu des montagnes avant d’affronter les lacets vertigineux du col.

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Publié le 11 avril 2025


Arrivée à Marrakech

Arrivés à l’aéroport à 1h30 du matin (6h30, heure locale), on a mis un bon moment à sortir : le temps de remonter les vélos, de se repérer… On finit par quitter l’aéroport vers 8h30. Il nous restait alors 6 kilomètres à parcourir jusqu’à notre hébergement, le Riad Sabah.

Et là, toute une aventure ! Rouler à vélo au milieu des voitures, taxis, motos sur le boulevard Guemassa, c’est… comment dire… un chaos monumental. Mais aussi un vrai plaisir. Se faufiler dans les ronds-points, se faire sa place dans ce ballet urbain, c’est aussi excitant que fou.

Dès notre arrivée au riad, l’accueil est chaleureux. Les Marocains sont d’une gentillesse peu commune. Le Riad Sabah, comme les maisons traditionnelles marocaines, est centré autour d’un patio-jardin, un havre de paix au cœur de la médina. Le mot riad vient d’ailleurs de l’arabe riyāḍ, qui signifie « jardin ».

On a passé la première journée à déambuler dans la ville, à s’y perdre, à la découvrir sans plan précis. L’ambiance est difficile à décrire. Ma première impression ? Content d’avoir vu, pas certain de vouloir y revenir. Mais en même temps… il y a quelque chose qui accroche.

Il faut dire que la ville porte encore les traces du séisme de 2023. Beaucoup de bâtiments en ruine donnent parfois une impression de zone de guerre. Et pourtant, la vie déborde ici : les rues sont pleines, les couleurs, les sons, les odeurs… On apprend peu à peu à aimer cette ville étrange, déroutante, mais profondément vivante.

Aujourd’hui, on continue l’exploration



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Publié le 13 avril 2025

Aujourd'hui, le col du Tichka était notre principale attraction sur la route vers Telouet. La journée a commencé sous une légère pluie qui s’est rapidement dissipée, mais les 12 derniers kilomètres ont été bien arrosés, entre averses soutenues et grêle par moments. Autant dire que j’avais hâte de retrouver une bonne douche !


Nous sommes désormais au cœur du pays berbère. C’est un vrai plaisir de découvrir cette culture riche et authentique, ancrée dans les montagnes.


La journée va se terminer tôt, la fatigue se fait sentir… mais quelle belle étape !



Le réseau est trops lent difficile de mettre des photos

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Publié le 14 avril 2025

Au cœur des Berbères


Nous avons quitté Telouet sous un grand ciel bleu, sur une petite route sinueuse qui s’échappait des hauteurs en direction de la vallée. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire au départ, la descente s’est révélée assez raide par moments, exigeant attention et prudence, surtout dans les virages serrés. Mais le plaisir de rouler au cœur de ces paysages majestueux l’emportait largement.


Au fil des kilomètres, nous avons traversé plusieurs villages accrochés à flanc de montagne, faits de pisé et de pierres, fondus dans les teintes de la terre. À notre passage, des Berbères nous saluaient chaleureusement, avec des sourires francs, des gestes simples qui faisaient chaud au cœur. Les enfants couraient parfois le long de la route en riant, curieux de ces voyageurs à vélo.


La route descendait en suivant une rivière, discrète mais bien présente. Elle traçait son chemin entre les arbres et les rochers, apportant une fraîcheur bienvenue au cœur de ce paysage minéral. Une bande verte serpentait le long de l’eau, contrastant avec les tons ocres des montagnes.


Mais cette tranquillité a pris fin dès que nous avons rejoint la nationale. Le contraste était brutal : la chaussée plus large n’en faisait pas pour autant une route agréable. Le revêtement était irrégulier, parfois abîmé, et surtout, la circulation y était bien plus dense. Camions, voitures, tout semblait aller trop vite autour de nous, et il fallait redoubler de vigilance pour garder notre place sur le bord de la route.


Ce dernier tronçon, entre agitation et chaleur montante, nous a paru long. L’atmosphère changeait — moins de charme, plus de tension. L’approche d’Ouarzazate se faisait sentir, avec son lot de bruits, de poussière et de circulation.

Les photos seront sur facebook car problème de transmission.

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Publié le 15 avril 2025

Après 90 km sur une route nationale, nous sommes finalement arrivés dans la vallée des Roses, un lieu dont on entend beaucoup de bien.

La nuit dernière, marquée par une gastro et de la fièvre, a préparé le terrain pour une journée éprouvante. Heureusement, la route était belle : paysages arides, oasis, palmeraies, et toujours, au loin, les sommets enneigés de l’Atlas en toile de fond.

Nous avons prévu d’y passer deux nuits, en espérant que la route sera réouverte. Elle aurait été fermée à cause de pluies diluviennes ayant provoqué des éboulements sur la route. Nous en saurons plus demain. Asuivre


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Publié le 16 avril 2025


Pour notre deuxième nuit à Kelaat M'Gouna, nous avons trouvé une maison d’hôte tout aussi charmante qu'authentique, un peu rustique, mais pleine de caractère. Les propriétaires, ainsi que leurs enfants, sont des personnes adorables.


Aujourd'hui, nous avons roulé dans la vallée des Roses, un endroit magnifique, même si les rosiers ont été récemment taillés et leurs fleurs coupées. Cette région est célèbre pour ses produits dérivés de la rose, comme les parfums.


Nous avons fait un aller-retour dans cette vallée, un trajet de 75 km avec un dénivelé positif de 900 m. C'était exigent pour une journée de repos.



La route que nous avions prévue d'emprunter a été récemment rouverte à la circulation, donc demain nous pourrons reprendre la route sans souci.


L'événement marquant de la journée a été que mon ami Guy C. a eu trois crevaisons et a endommagé sa roue avant. Nous espérons que demain sera plus clément à ce niveau !

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Publié le 17 avril 2025



Après un délicieux petit déjeuner préparé par notre hôte Fatima, nous étions prêts à partir vers l’un des moments forts du voyage : la route des gorges du Dadès. Une trentaine de kilomètres plus loin, nous étions déjà plongés dans un paysage presque tranquille, bucolique. Les trois gamins que nous sommes étions enchantés.


La route en vaut vraiment la peine. Relativement facile, elle nous a menés sur 82 km avec 1200 m de dénivelé positif.


Par endroits, l’oued avait pris le dessus sur la route, et les dégâts étaient parfois impressionnants. Nous avons traversé plusieurs sections endommagées, témoins de la puissance des crues récentes qui avaient bloqué le passage

depuis quelques jours.


Malheureusement je suis incapable de mettre des photos . Je vais les mettre sur Facebook

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Publié le 18 avril 2025

En préparant nos bagages ce matin, nous nous sommes mis d’accord : pas de photos de la chambre louée hier soir pour 150 dirhams (environ 14 euros, divisés en trois). L’endroit était franchement douteux…


Nous avions rendez-vous avec Said, le propriétaire du restaurant où nous avions dîné la veille. L’accueil et le repas y étaient impeccables ; il était donc évident que le petit-déjeuner se ferait chez lui. À 2000 mètres d’altitude, Said nous attendait déjà. À notre arrivée, les verres de jus frais étaient posés sur la table. Café, omelettes préparées avec les œufs de ses poules, fromage fait maison, pain tout juste sorti du four… Le tout servi avec gentillesse et simplicité. Une manière parfaite de commencer la journée.


Aujourd’hui, 100 km et 1500 mètres de dénivelé positif dans un décor à l’allure martienne. Des paysages comme je n’en avais jamais vus, pour mon plus grand bonheur.


À chaque traversée de village, les enfants tendent la main avec un grand sourire pour un "high five", espérant recevoir un bonbon ou quelques dirhams. Deux fois, ce sont plutôt des "fuck you" que des saluts que nous avons récoltés, venant d’ados… drôle d’accueil parfois.


Ce soir, nous logeons dans une belle maison d’hôte joliment nommée Les Fiançailles. Pour le souper, direction le village : achat de viande chez le boucher – trois bêtes suspendues à l’extérieur – qui a découpé la tête et le coffre d’une bête pour nous préparer des côtelettes, comme commandé. Ensuite, traversée de rue pour les faire griller au barbecue chez le restaurateur. Un repas simple, mais succulent.

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Publié le 19 avril 2025

Ce matin, nous avons quitté Ilchimil, gros village de montagne perché à 2 000 mètres d’altitude.


Cap sur Fès, notre prochaine grande étape — il nous faudra trois « dodos » pour y parvenir.


Dans cette région, les gîtes se font rares. Ce soir, nous avons trouvé refuge dans une charmante maison d’hôtes en pleine campagne. Chats, coq, poules, faons et biquettes sont nos compagnons du soir.


Ce soir tajine de poulet au menu, le dodo suivra rapidement.

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Publié le 21 avril 2025

Début de journée plutôt frais aujourd’hui. Il a fallu enfiler les gants longs et tout ce que j’ai de vêtements chauds pour affronter le matin.

Nous regagnion le moyen Atlas et

La végétation change peu à peu : plus de verdure, de terres cultivées… La région me rappelle la Rioja, en Espagne. Les collines, tapissées de fleurs jaunes mêlées de coquelicots, rendent notre descente de plus en plus agréable.


Il y a beaucoup de chiens errants au Maroc. En général, ce n’est pas une bonne nouvelle pour les cyclistes, mais ici, ils sont étonnamment paisibles, à l’image des gens d’ici : gentils, calmes et pas agressifs.


Nous avons été intercepté à un contrôle de police routier. Les agents nous ont demandé nos passeports et notre nationalité. Leur gentillesse a été remarquable, presque déconcertante. Franchement, je troquerais volontiers le Maroc comme voisin du sud à la place des nouveaux locataires que nous avons au Canada.


Ce soir, nous sommes à Khénifra : une grande ville moderne, vivante, et vraiment jolie.



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Publié le 21 avril 2025

Sous un ciel parfaitement bleu, il fait 19°C à Oum Er-Rabia.

Un petit coin de paradis que mon ami Guy (le Français) nous a proposé de visiter. Ifrane étant trop éloignée pour l’atteindre en une seule journée, ce lieu s’est imposé comme une belle alternative pour y passer la nuit.


Perché dans les montagnes, ce village doit sa renommée à la source d’eau qui jaillit du Moyen Atlas pour se frayer un chemin jusqu’à l’Atlantique. Les habitants ont su tirer parti du fleuve et de ses cascades pour créer un espace idyllique : de petits abris en paille, garnis de tapis et de coussins, bordent la rivière. On peut s’y installer pour se relaxer et déguster une tajine au bord de l’eau, dans une ambiance à la fois simple et intime.


Nous n’avons parcouru que 40 kilomètres aujourd’hui, mais les 850 mètres de dénivelé pour atteindre Oum Er-Rabia ont bien mis nos jambes à l’épreuve. Surtout celles de Guy Leclerc, le Québécois, qui transporte le bagage le plus lourd. Ha! D'où l'expression : en a t'y vraiment besoin 😅


C’était aussi notre première vraie rencontre avec les chiens de garde des fermes locales. À trois reprises, des meutes de trois ou quatre chiens nous ont suivis, aboyant de toutes leurs forces pour nous faire comprendre que nous n’étions pas les bienvenus. Pas de morsure, heureusement, mais un message clair : “circulez !”


Encore une journée de vélo dans un décor enchanteur. Demain, cap sur Ifrane pour de nouvelles découvertes.


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Publié le 22 avril 2025

Ce matin, nous avons quitté nos hôtes sous un soleil radieux,. Le profil du terrain s’est vite montré exigeant : une longue montée dès les 30 premiers kilomètres, suivie d’une belle descente… avant de remonter encore jusqu’à Ifrane, perchée à 1 477 mètres d’altitude.


Ifrane surprend. C’est une station de montagne, avec ses centres de ski et son architecture totalement inattendue au Maroc. On la surnomme d’ailleurs « la petite Suisse » .


La route était magnifique. Bien que nous soyons encore dans le Moyen Atlas, la végétation évolue peu à peu, et les cultures aussi. Le paysage change doucement, mais sûrement.


Ce soir, nous posons nos sacoches dans un hôtel plus conventionnel, mais surtout confortable. Un vrai moment de repos, dans un cadre douillet.



Demain, cap sur Fès, où nous profiterons de notre première journée de repos.


(Photos sur FB)

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Publié le 24 avril 2025

Au Maroc, il y a des chats errants un peu partout. Nourris par les habitants, ils sont doux, familiers, et se laissent volontiers caresser.


La route a été facile aujourd’hui, à l’exception de l’entrée dans la ville de Fès. Avec ses 1,2 million d’habitants, c’est la troisième plus grande ville du pays. Nous sommes logés dans la médina, l’ancienne ville fortifiée. Depuis notre départ de Marrakech, nous avons croisé peu de touristes, mais ici – comme hier à Ifrane – les autobus nolisés sont bien plus présents, avec leur lot de visiteurs… dont nous faisons partie.


À l’auberge, nous avons fait la connaissance d’une jeune cycliste finlandaise. Partie de Lisbonne, elle a pédalé jusqu’ici et poursuit sa route doucement vers le sud.


Aujourd’hui, flânerie dans la médina. Demain, nous hésitons encore entre les tanneries, le quartier des ferblantiers ou quelques musées.

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Publié le 24 avril 2025

La fatigue du voyage commence à se faire sentir. Cette journée de repos était la bienvenue.


Aujourd’hui, petite visite tranquille, toujours dans la médina. J’en ai profité pour faire quelques achats de souvenirs.


Nous avons visité une tannerie. C’est impressionnant de voir le travail et toutes les étapes nécessaires pour le traitement des peaux. Tout se fait dans de grands bassins à ciel ouvert. La première étape consiste à laisser tremper les peaux dans un mélange d’eau, de chaux et de fiente de pigeon… Inutile de dire que l’odeur est saisissante, surtout aujourd’hui avec les 30 degrés ambiants.


Nous avons également visité le musée du bois. L’après-midi, une pause bien méritée à l’auberge nous a fait le plus grand bien.


Ce soir, mon ami Guy Cotte, nous a déniché un petit restaurant familial, un peu à l’écart de la médina et des sentiers touristiques. On y a exceptionnellement bien mangé.


Demain, on reprend la route.

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Publié le 25 avril 2025

Nous avons quitté le Moyen Atlas pour rejoindre le Rif, une formation rocheuse au nord du Maroc. Le décor change : ici, les paysages rappellent ceux de Charlevoix, Le revêtement bitumineux rapelle aussi celui des petits rangs en Montéregie.. C’est joli, certes, mais ça n’a rien à voir avec la majesté des Atlas.


Je n’ai jamais vu autant d’ânes et de mulets. Ils transportent parfois leur maître, parfois des brassées d’herbes et de fleurs cueillies au bord de la route. Parfois, ils attendent simplement devant une maison, garés comme des voitures, immobiles, prêts à servir.

Des troupeaux de moutons qui brouttent sous l'oeil attentif de leur berger, qui tente de leur faire trouver le peu qu’il y a à manger.


Assis à un café, j’ai vu un homme marcher, le téléphone dans une main, et dans l’autre, la corde de sa vache qu’il traînait tranquillement avec lui.


Je suis venu ici pour le dépaysement : je suis servi.


Ce soir, nous dormons au bord d’un lac. En réalité, c’est un réservoir qui alimente une centrale électrique, mais le cadre reste paisible. Nos hôtes nous préparent un tajine. J’ai hâte de passer à table, le déjeuner est déjà loin.


Demain, nous prenons la route vers Chefchaouen, la ville bleue. Deux jours seront nécessaires pour y arriver.

(Photos FB)

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Publié le 26 avril 2025

Nous pensions que cette journée ne serait qu’une étape de plus pour rejoindre Chefchaouen, mais l’activité rurale a rendu le trajet vraiment vivant. Partout, des Berbères au travail : labourant les champs avec des mulets, transportant des sacs de grain pour les faire moudre, eux aussi a dos de mulets.


Nous avons finalement trouvé refuge dans une maison d’hôte à Mokrisset. Là, nous avons fait la connaissance de deux jeunes cyclistes français, qui ont suivi un parcours assez similaire au nôtre — sauf qu'eux ont même traversé une partie du désert.

(Photos FB)


Go Habs Go !

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Publié le 27 avril 2025


Nous devions rester deux jours ici. C’est très joli, mais finalement, nous préférons continuer à rouler.

Demain, cap vers la Méditerranée.

Les journées sont difficiles, mais tellement agréables. Je ne m'attendais pas à découvrir des paysages aussi magnifiques.


Aujourd'hui, j'ai vécu une aventure inattendue.

Les dix derniers kilomètres pour atteindre Chefchaouen étaient une longue montée.

À mi-chemin, j'ai repéré un petit plateau accueillant, parfait pour faire une pause et boire un peu d’eau.

Un autobus était arrêté là, et ses occupants — sans doute une équipe de jeunes footballeurs de 16 ou 17 ans, avec leur entraîneur — profitaient de la vuepour quelques minutes.


Quand ils m'ont vu arriver, ils se sont alignés au bord de la route, tapant dans les mains en rythme et chantant pour m’encourager.

Les gens me filmaient, m'applaudissaient, criaient des mot encouragements.

Pendant quelques secondes, je me suis cru au Tour de France, en pleine ascension d’un col alpin !

Porté par leur énergie, je n'avais plus le choix : il fallait continuer, ne pas les décevoir.


Ici, nous croisons peu de cyclistes, et rarement des Marocains.

Un Berbère m’expliquait que voyager à vélo ne fait pas partie de leur culture : à la retraite, ils préfèrent s’asseoir, prendre un thé ou un café et bavarder tranquillement.

Les gens sont souvent impressionnés de nous voir, nous trois "franco québécois", grimper les cols à vélo.

Les voitures et les camions nous klaxonnent, nous saluent d’un grand sourire, comme pour nous dire "merci" de venir chez eux, et "bravo" de le faire ainsi.


Chefchaouen est une ville magnifique qui mérite vraiment d’être visitée.

Mais demain, d'autres aventures nous attendent.

La météo est parfaite ; j’espère qu’elle continuera à nous accompagner de cette manière.


Nous formons un beau trio et apprenons chaque jour à mieux nous connaître.

L’amour du cyclotourisme nous a réunis.


À demain !

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Publié le 28 avril 2025

Il reste sept jours avant d’embarquer pour la France. Se diriger vers la mer Méditerranée ne faisait pas partie de l'itinéraire initial mais nous avançons trop vite. Les journées de repos se transforment en journée de vélo, là où le voyage prend tout son sens et que nous sommes le plus heureux, en admiration devant ces paysages inconnus.


Grâce à mon application Komoot, qui nous permet de planifier nos trajets, nous connaissons non seulement les kilomètres à parcourir, mais surtout les dénivelés. Ici, ce ne sont pas les distances qui comptent, mais bien les ascensions. Le départ a été assez raide : des kilomètres de montée, parfois à 15 %, 1000 mètres de dénivelé positif, avec un vent de face souvent violent. À 1000 mètres d'altitude, nous avons rejoint les nuages. Une fine bruine nous accompagnait, et par moments, le ciel devenait noir et menaçant.


Nous savions que les 20 premiers kilomètres seraient éprouvants, mais nous savions aussi que la descente vers la mer serait notre salut. Des kilomètres de descente, c’est la partie que je préfère : on atteint facilement les 50 km/h. Avec tous ces lacets et virages à 90°, il faut rester vigilant, surtout à cause des trous dans le pavages dissimulés dans l’ombre. La fine pluie était toujours avec nous.


L’espoir est revenu lorsqu’au loin, un coin de ciel bleu semblait nous sourire. À 10 kilomètres de l’arrivée, le terrain est devenu plat, tout devenait facile et la mer apparaissait, accueillante. À notre arrivée, il faisait 18°C avec un bon vent. Pas envie de se baigner, juste de marcher en écoutant le bruit des vagues assez actives.


Sardines grillées devant la mer étaient notre récompense


Encore une journée bien remplie.

Demain, en route vers Tétouan, en longeant la mer.


(Photos FB)

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Publié le 29 avril 2025

À une vingtaine de kilomètres de notre départ vers Tétouan, la météo a trahi ses promesses. Une pluie fine s’est invitée sur notre parcours, mais heureusement, elle n’a duré qu’un moment. Nous avons pu entrer dans la ville presque au sec.


Aujourd’hui, même avec les 800 mètres de dénivelé à grimper, le vent dans le dos nous a largement facilité la tâche. Ce petit parcours de 40 km s’est révélé étonnamment doux.


Sur la Méditerranée, les vagues étaient soutenues. J’avais l’impression de longer la Cabot Trail, en Nouvelle-Écosse. Je n’ai jamais eu l’occasion de la traverser à vélo, alors aujourd’hui, c’était comme une seconde chance. Le paysage me rappelait aussi la Gaspésie, là où le fleuve se nomme la mer.


La médina de Tétouan, la ville blanche, a conservé toute son authenticité. Très peu de touristes. Ici, elle appartient à ceux qui y vivent, qui y font leurs courses, qui y circulent. Il est facile de s’y perdre — ce que nous avons fait — et d’observer une vie quotidienne qui, parfois, nous échappe un peu.


Demain, cap sur l’Atlantique. Inch’Allah, nous découvrirons Issalah, une ville en bord de mer dont on dit qu’elle est belle.