Carnet de voyage

Thaïlande

Dernière étape postée il y a 618 jours
3
juin
Entre temples et plages
Du 8 mai au 4 juin 2023
4 semaines
Partager ce carnet de voyage
8
mai
8
mai

Le moment du départ est venu. Après le petit déjeuner nous partons à l'aéroport de Da nang, en passant par le dragon bridge. Nous déposons nos sacs, comme d'habitude nous avons une péripétie avec Air Asia. Nous ne sommes pas assis à côté alors qu'on a la même réservation et que le vol n'est pas plein. Apparemment les hôtesses n'ont pas la main pour nous changer de place dans le logiciel, c'est la première fois qu'on entend ça. Il faut qu'on paye 10€ si on veut changer, non merci, on va se débrouiller. Au guichet nous ne sommes par les plus à plaindre, il y a eu l'ironman de Danang hier, les athlètes repartent, Air Asia leur demande environ 300€ pour leurs vélos, c'est plus que le prix du billet.

Nous sommes sur le point de passer l'immigration, et là nouveau rebond, Oriane est appelée au contrôle des bagages. Elle a laissé la batterie portable dans son sac, c'est interdit en soute. Elle la récupère et retourne au contrôle des passeports, heureusement pas d'amende.

Nous décollons finalement, côte à côte, sous la grisaille, pour un vol de 2h.

Nous arrivons à Chiang Mai sans soucis. Nous posons nos affaires et partons découvrir la ville.

Chiang Mai est la capitale culturelle du Nord, parfaite pour les amateurs de temples. Chiang Mai ("nouvelle ville") a été fondée en 1292 par le roi Mengrai. Le roi était à la tête du royaume de Lanna (nord de la Thaïlande).

Nous ouvrons le défilé des temples avec le très joli Wat Srisuphan. Sa structure est en aluminium, il est recouvert de panneaux en argent. L'argent est censé avoir des vertues protectrices. A l'intérieur on voit une représentation des enfers, c'est rare d'en trouver dans un temple. Les femmes sont interdites à l'intérieur (car peuvent être source de pêchers).

Dans l'entrée du temple il y a des panneaux plus récents, qu'ils changent parfois. En ce moment il y a l'ancien billet de 1000 baths pour rendre hommage au père du roi, décédé en 2016.

Wat Srisuphan

La vieille ville de Chiang Mai est un carré, entouré de remparts qu'on voit encore à certains endroits et d'une douve remplie d'eau. Nous rentrons dans la vieille ville et allons au temple (Wat en thaï) Phra Singh.

Environ 95% de la population thaïlandaise pratique le bouddhisme theravada, c'est un élément fondamental de la société.

Au Wat Phra Singh les pèlerins viennent vénérer le Bouddha qui a donné son nom au temple, il aurait été placé là en 1367. La chapelle qui l'abrite est très belle, avec ses murs peints. Les jardins autour sont très bien entretenus. Dans un autre temple de l'enceinte nous sommes frappés par le réalisme des statues de cire des moines.

Bouddha appelé Phra Singh (bouddha lion)
Bouddha appelé Phra Singh (bouddha lion)
Wat Phra Singh

Nous visitons ensuite le Wat Chedi Luang. Le chedi est le nom de la tour à base carrée, pointue, souvent recouverte d'or. En général elle protège des reliques en dessous, pas accessibles. Le chedi de ce complexe est en ruine mais il est très haut, il date de 1441 et est de style Lanna. Le célèbre bouddha d'émeraude était dans une des niches avant d'être déplacé à Bangkok à la fin du XVème. En 1995 le roi a offert une copie en Jade. Dans un autre temple près de l'entrée on peut voir le pilier de la ville qu'aurait érigé le roi Mengrai en personne. Comme dans le temple d'argent, seuls les hommes peuvent rentrer dans ce temple, les femmes sont interdites.

Dans d'autres petits temples on peut voir un bouddha couché, un bouddha d'influence chinoise qui déborde de ses vêtements, un bouddha qui médite protégé par les nagas.

Le plus grand temple est fermé, il est en travaux, les moines sont en plein nettoyage.

Pilier de la ville

Nous rentrons à l'hôtel. Sur le chemin nous voyons encore une multitude de temples, pas surprenant car il y a plus de 300 temples à Chiang Mai. La ville compte 127 000 habitants mais l'agglomération plus d'un million.

Même de notre chambre nous avons vu sur un joli temple.

Nous dînons proche de l'hôtel, un pad thaï, et pour le dessert nous achetons des mangues à une dame à deux pas de notre hôtel, elles sont délicieuses.

9
mai

Ça a été le déluge une bonne partie de la nuit. Grâce à ça nous profitons d'un peu de fraîcheur ce matin.

Nous partons au sud de Chiang Mai, nous nous arrêtons dans un premier temple à quelques kilomètres. Il s'agit du Wat Chedi Liam, un temple de style Lanna (avec un chedi caractéristique à 5 niveau) et des influences birmanes car il a été restauré par un birman.

Dans les alentours du temple il y a de nombreuses ruines d'anciens temples.

Wat Chedi Liam

Nous repérons sur Google maps un étang de pêche, ce n'était pas prévu mais pourquoi pas, nous faisons un crochet pour aller voir.

C'est parti pour une session de pêche aux poissons chats. On les attrapent avec du pain de mie. Il y en a des très gros, on (enfin Oriane) a du mal à les soulever. En plus il y a un petit restaurant pour déjeuner sur place. Nous enchaînons les prises jusqu'à ce que ligne casse, c'est le moment de partir.

Fishing park Chiang Mai

Nous repartons vers 14h. Sur la route tous les arbres sont entourés d'un ruban orange, la couleur du bouddhisme.

Nous passons par hasard devant un immense temple et choisissons de nous arrêter. Ils sont en train de décorer de nouvelles extensions. 3 femmes s'affairent à coller une par une les paillettes en plastique. Du sol au plafond, sur les statues, il y en a des milliers.

Dame qui décore l'intérieur du reliquaire
Wat San Pa Yang Luang

Le prochain temple date du XIème siècle, il a été reconstruit et rénové depuis mais son chedi date du XVème.

Il y a aussi un petit musée avec des amulettes anciennes, porte bonheur.

Dans la grande salle (wihahn en thaï) on voit les mêmes fresques que dans tous les temples. Chaque temple a son style mais on retrouve des représentations des jataka (récits des vies antérieures de Bouddha). Par exemple la scène à droite au dessus du moine représente une femme portée. Cela illustre le Vidhura Pandita Jātaka. Cela raconte l'histoire d'une reine qui a entendu parler d'un sage nommé Vidhura, de sa grande éloquence et ses discours. Elle voulait absolument le cœur du sage, elle a fait semblant d'être malade et a prétendu que seul son cœur pouvait la guérir. Sa fille a cherché un homme pour tuer Vidhura et ramener son cœur. Le démon Punnaka a répondu à l'appel. Après quelques rebondissements il a réussi à attraper Vindhura. Vindhura sans prendre peur a demandé au démon pourquoi il voulait le tuer. Après avoir écouté l'explication il a dit : " la reine Vimala n'a pas besoin de mon cœur, mais elle a dû ressentir un grand désir d'entendre mes paroles". Vidhura a demandé à Punnaka de le porter au royaume pour dissiper ce malentendu, c'est ce qui est représenté sur la peinture. Voici le résumé d'un des 10 jataka principaux.

Bulbul orphée
Wat Phra That Haripunchai Woramahawihan

Un peu plus loin sur la grande route nous faisons une dernière pause avant de faire demi tour pour rentrer. Nous allons au pied de la statue dorée géante qu'on voit de loin. C'est une statue représentant Kru Ba Siwichai (1878-1938). C'est un des moines les plus célèbres du Nord de la Thaïlande. Il a œuvré dans la restauration d'une multitude de temples et son influence a été jusqu'à la construction de la route qui mène au temple de Doi Suthep à l'ouest de Chiang Mai. C'est la route que nous allons emprunter demain.

Nids de frelons
Wat Doi Ti

Pour couper le trajet du retour en deux, nous faisons une halte dans une ferme. Il y a un café, des animaux, un grand champ de riz et des cultures de gingembre (proche du ruisseau car la plante a besoin de beaucoup d'eau).

Ginger farm

Nous arrivons à l'hôtel juste avant le coucher du soleil. Un écureuil passe devant notre fenêtre, il se déplace avec agilité d'un fil électrique à l'autre. Tous les matins nous le voyons passer dans un sens, et le soir revenir dans l'autre sens.

Pour le dîner on est aux anges, on a besoin d'une pause dans le riz et on a trouvé un restaurant tenu par un Italien. Pizza aux feu de bois avec des fromages importés d'Italie.

Nous faisons une balade digestive dans Chiang Mai, en passant par les plus grands temples de la ville qu'on a visité hier : le Wat Phra Singh et le Wat Chedi Luang.

Les moines ont fait de grandes offrandes de nourriture.

Wat Phra Singh
Wat Phantao
Wat Chedi Luang
Wat Chedi Luang
Wat Chedi Luang
10
mai

Ce matin nous prenons le scooter pour aller à 20km à l'ouest de la vieille ville de Chiang Mai. Nous empruntons une route qui serpente jusqu'au Wat Phra That Doi Suthep. Nous montons les 306 marches qui nous permettent d'accéder à l'un des temples les plus sacrés du pays. Tous les habitants de Chiang Mai connaissent la fondation légendaire du temple en 1383 : Un moine de Sukhothai (à l'époque un autre royaume de Thaïlande, à 300km au Sud) a rapporté un morceau d'os qui proviendrait de l'épaule de Bouddha. Il comptait l'offrir au roi du royaume de Lanna qui résidait à Chiang Mai. En arrivant au pied de la montagne de Doi Suthep l'os se brisa en deux. Un des fragments fût placé dans un temple au pied de la montagne, l'autre fût placé sur le dos d'un éléphant qui erra dans la jungle jusqu'à sa mort, indiquant du même coup le site où devait être fondé le monastère.

Le stupa en or au centre du complexe abrite la relique. Les fidèles sont nombreux à déposer des fleurs et des offrandes sur les autels tout autour.

Depuis le temple on a une vue plongeante sur la ville de Chiang Mai.

Légende de la création du temple
Wat Phra That Doi Suthep

Nous nous enfonçons quelques kilomètres de plus sur la route de montagne jusqu'au point de départ d'une randonnée qui fait une boucle de 8.4km. Nous sommes plongés dans la jungle Thaïlandaise et observons une diversité d'arbres et d'insectes impressionnante. A certains endroits, les cigales sont assourdissantes, ça rappelle la Provence . La randonnée nous permet de monter jusqu'au sommet du coin à 1685m. En avançant un peu on se retrouve à marcher sur la crête de la montagne, on voit un peu le paysage entre les arbres, mais c'est nuageux.

Le chemin nous emmène ensuite au Ban Khun Chang Khian. C'est un village Hmong, la même ethnie que dans les rizières de Sapa au Vietnam. C'est un peuple originaire des zones montagneuses du Sud Ouest de la Chine. Une partie à émigré au Vietnam avant le 18ème siècle. Lors de la colonisation puis de la guerre du Vietnam de nombreux Hmong ont rallié les communistes, sauf les Hmong christianisés qui ont rejoint l'armée française. A la fin de la guerre dans les années 45, les Hmong pro-français se sont exilés au Laos. Dans les années 60 le Laos a été envahi par l'armée vietnamienne. En réponse la CIA a lancé un plan de recrutement et entraînement d'une armée secrète, incluant les Hmong. Après le retrait des troupes américaines en 1973 les Hmong pro-americains n'étaient plus les bienvenus, nombre d'entre eux sont partis en Thaïlande où ils se sont intégrés au "peuple des collines".

Après un rapide déjeuner (fried rice) dans le village, nous continuons notre boucle. Sur le chemin on croise beaucoup de fourmis, papillons, lézards, et moustiques.

Entre Doi Suthep et Chiang Mai on fait une pause au Wat Pha Lat. Le temple est entouré de verdure, il y a quelques personnes qui peignent des détails des bâtiments, d'autres qui méditent ou font du yoga, c'est zen.

Wat Pha Lat

Au pied de la montagne, on visite le temple lié au Wat Phra That Doi Suthep de ce matin :

C'est le temple qui abrite l'autre morceau du fragment d'épaule de Bouddha. La encore le fragment serait sous le chedi. L'océan de chedis blancs tout autour abrite les cendres de membres de la famille royale thaïlandaise.

Wat Suan Dok

En fin de journée c'est une visite moins sympa qui nous attend, mais un incontournable de Chiang Mai si on en croit les autres touristes européens qu'on a croisé : on part au poste de police du traffic payer une amende de 15€ car on s'est fait arrêté et nous n'avions pas le permis international sur nous, il était à l'hôtel. Au guichet le policier prend notre contravention, il l'embroche au dessus d'une pile de contraventions déjà très grande et nous donne notre reçu.

Après ça, nous choisissons de dîner dans un restaurant de Halal street conseillé par notre guide. On dine un biriyani et un Kao Soy (soupe avec des nouilles de blé), c'est une spécialité du Nord de la Thaïlande. Nous découvrirons demain après avoir digéré que ce restaurant n'était pas un bon choix...

Décidément cette soirée n'était pas une réussite.

Night market
11
mai
11
mai
Publié le 16 mai 2023

C'est un moment que nous attendions, nous allons passer la journée dans un sanctuaire d'éléphants.

Une voiture vient nous récupérer à l'hôtel, nous roulons 1h vers le nord.

Lorsqu'on passe la porte du sanctuaire on tombe immédiatement sur un premier éléphant, on est émerveillé.

L'éléphant est une femelle de 30 ans nommée Pink. Elle est souvent à l'écart car elle peut être agressive avec les autres.

On nous donne des vêtements car la journée va être salissante et mouillée. Ensuite notre guide Tim nous présente les éléphants. Il y en a 6 mais nous n'en verrons que 5. A tour de rôle chaque éléphant passe un jour sans contact avec l'homme.

Dans le sanctuaire il n'y a que des femelles. Pour accueillir des mâles ils faudrait qu'ils s'agrandissent car ils sont plus agressifs et ont besoin de plus d'espace pour évoluer. Les éléphants sont nés en captivité, ils les rachètent plusieurs millions de baths (50 - 150 k€) à leurs propriétaires qui les utilisaient pour travailler. Voici une rapide présentation des 5 éléphants (des éléments dont on se souvient) :

- Pink car elle a la tête plus rose que les autres

- Lucky la chef du clan, c'est la plus imposante. Elle n'a plus de poils sur la queue, ils ne repoussent plus

- Lotus car elle a une forme parfaite, arrondie comme une fleur de lotus. Elle travaillait dans un cirque avant d'arriver ici. Elle fait encore quelques tours de sa vie passée

- Freedom, la plus petite et plus vieille, elle a passé 40 ans à travailler dans une scierie, son dos est plat

- Full Moon car elle est toute ronde, on dirait qu'elle est enceinte mais non. Son visage est aussi un peu plus gros que les autres et bien rond. Comme Lotus, elle connait quelques tours issus du cirque

Nous remplissons nos 2 sacs de potiron et d'un peu de bananes et partons les nourrir.

Les éléphants ont l'habitude et/ou un bon odorat. Dès que nous arrivons nous les voyons débarquer d'entre les arbres.

On commence à leur donner les morceaux de potiron, ils viennent les attraper avec leur trompe. On peut aussi leur présenter en levant le morceau et le mettre dans leur bouche. Les premières fois sont un peu impressionnantes mais nous nous habituons et devenons plus à l'aise.

Toutes boudent les bananes à part Pink qui fait des stocks dans le creux de sa trompe.

Tout se passe bien jusqu'à que Yassine se fasse voler son sac.

Après le potiron nous leur apportons du maïs, les feuilles, les tiges et les épis, ils mangent tout. Chaque éléphant mange environ 200kg par jour, cela occupe une bonne partie de leur temps.

Certains éléphants ont du blanc au coin des yeux. On nous explique que c'est leur moyen de transpirer. Ils transpirent seulement par les yeux et au dessus des ongles.

Nous laissons les éléphants et partons à quelques kilomètres dans une plantation de bananiers. On coupe les arbres à la machette, ils vont repousser là où ils ont été coupés. Les éléphants adorent les bananiers, ils mangeront les feuilles et le coeur. Tim nous fait goûter le cœur, c'est filandreux et ça n'a pas beaucoup de goût.

On rentre dans la voiture avec les bananiers.

C'est l'heure du déjeuner. Nous nous faisons notre plat de nouilles à partir des ingrédients disponibles. On met les nouilles, le poulet et les légumes dans une sorte de passoire, on la plonge dans l'eau bouillante 15sec pour cuire les pâtes. Ensuite on peut ajouter le bouillon, des herbes, des graines et des épices. On mange en face des éléphants. On comprend pourquoi certains arbres ont des branches cassées, les éléphants ont de la force.

Nous marchons avec les éléphants jusqu'à la zone où les bananiers qu'on a coupé ce matin ont été déchargés. Les éléphants avancent à leur rythme, les soigneurs ne les forcent pas s'ils ne veulent pas venir. Ils commencent à manger les feuilles de bananier puis ils bloquent le tronc sous leur pied et l'épluche. L'un d'eux a la chance de recevoir un tronc déjà épluché.

On reste un moment à observer les éléphants, c'est l'occasion pour notre guide Tim de nous donner plein d'informations :

- les éléphants peuvent vivre 60 ans

- les éléphants d'Asie femelle n'ont pas de défenses

- les éléphants d'Asie ont des plus petites oreilles que les éléphants d'Afrique car les oreilles leur servent à se ventiler. Il fait moins chaud ici qu'en Afrique

- les éléphants adultes n'ont pas de prédateurs. Les prédateurs sont les grands mammifères ( lion, tigre), ils s'attaquent aux bébés

...

La prochaine activité est le bain de boue. Ça permet aux éléphants de se rafraîchir. Pink apprécie particulièrement, elle s'allonge dans la boue avec la trompe qui dépasse et attend qu'on la recouvre de boue.

Après le bain de boue c'est le rinçage, les éléphants nous aspergent. C'est Full Moon qui traine dans l'eau, et en sortant de l'eau elle se frotte pour se ré-enduire de boue.

C'est déjà le moment de dire au revoir aux éléphants et de les observer une dernière fois.

On note le petit trou sur leur visage à 15cm de leur oeil. C'est par là qu'elles sécrètent des phéromones.

On observe aussi le bout de leur trompe, il y a comme un doigt en haut pour agripper. Les éléphants d'Afrique en ont deux, un en haut un en bas.

Nous quittons le sanctuaire pleins de beaux souvenirs en tête.

12
mai


Ce matin nous partons à pied dans la ville sous la pluie. Cela ne nous empêche pas de visiter les temples, au contraire ils sont un bon moyen de s'abriter. Les derniers jours, la température avoisinait les 38°C, cette pluie nous rafraîchit, nous en avions besoin.

Le premier est le Wat Jet Lin. Il est modeste mais ses deux particularités sont ses milliers de bannières colorées pendues dans la salle de prière et la passerelle, et son lac qui disparaît par endroit sous les nénuphars.

Nous attendons que la pluie se calme et avançons dans le centre ville.

Nous repassons devant le Wat Chedi Luang qu'on avait visité le premier jour mais dont la grande salle était fermée pour travaux. Elle est rouverte, les moines sont en train de démonter l'échafaudage et retirer les plastiques de protection. Les dorures ont été refaites et le grand bouddha est restauré. Rien que pour le bouddha, 3kg de feuilles d'or ont été nécessaires.


On rentre ensuite dans le temple voisin, le Wat Phantao. Lui aussi vient d'être restauré. On rencontre par hasard l'architecte. Il nous explique qu'il a fallu 4 mois pour restaurer le bouddha et la niche autour. Le procédé commence par des dessins, puis il font des photos et reconstituent en 3D sur l'ordinateur. Ensuite les ouvriers opèrent méthodiquement, manuellement pour recouvrir les zones abîmées. Il nous dit que c'est plus facile de faire des restaurations à Chiang Mai qu'à Bangkok car la main d'oeuvre est moins chère. Ici un ouvrier est payé 300 baths par jour (8€), à Bangkok c'est entre 700 et 1000. On lui demande où il a appris l'architecture. Sa réponse est dans le temple, c'est la meilleure école d'après lui car tout commence par l'observation. Ensuite il est allé à l'université pour avoir un diplôme.

Wat Chedi Luang
Wat Chedi Luang
Portraits des rois Rama I à X (actuel)
Wat Phantao

Le ciel se dégage, nous allons sur la place principale. On y trouve le monument des trois rois : Mengrai, Ramkamhaeng et Ngam Muang considérés comme les pères fondateurs de Chiang Mai. À côté de la place nous entrons dans deux temples. D'abord le Wat Duang Dee (= Temple de bonne fortune), joli mais qui n'a rien de particulier, puis le Wat Inthakhin Sadue Muang. Ce dernier est un petit bâtiment mais très caractéristique du style Lanna, en teck, aux proportions parfaites et avec deux beaux serpents Naga à l'entrée. Son nom fait référence au "nombril" de la ville, centre géographie choisi il y a 700 ans.

Wat Duang Dee
Wat Duang Dee
Wat Inthakhin Sadue Muang
Wat Inthakhin Sadue Muang

Dernier temple avant le déjeuner, le Wat Chiang Man. C'est le plus ancien de la ville, édifié par le roi Mengrai en 1292. Dans le wihaan principal, protégé derrière le grand bouddha on peut voir le plus ancien bouddha Lanna connu, fondu en 1465.

Bouddha Lanna 1465
Wat Chiang Man

Nous déjeunons à côté du temple. Le curry est trop piquant on a les larmes aux yeux. Heureusement le gérant a pitié de nous et nous apporte du lait de coco pour diluer la sauce.

Nous nous arrêtons ensuite au Wat Saen Mueang qui renferme un bouddha de cristal et un bouddha de marbre.

Wat Saen Mueang

Nous sortons de l'enceinte au nord de Chiang Mai pour aller au Wat Lok Moli. Ce temple illustre bien l'amour des moines pour les animaux. Dans les temples les chiens et chats sont très bien nourris et les moines s'en occupent.

Bouddha a une position pour chaque jour de la semaine, sauf le mercredi où il y a deux positions (journée et nuit). Par exemple le bouddha du mardi est allongé, celui du samedi médite. On retrouve ces positions dans tous les temples.

Wat Lok Moli

Le ciel se couvre, nous commençons à rentrer. Nous nous arrêtons à un dernier temple sur le chemin, il a de belles ombrelles. Dans le bouddhisme les ombrelles sont un symbole de protection. Elles abritent les statues et sont aussi souvent placées sur le toit des temples ou en haut des stupa.

On ne traine pas, d'un coup le ciel devient noir. Pas le temps d'arriver à l'hôtel, c'est le déluge. On s'abrite et on attend que ça passe.

La pluie continue par intermittence toute la soirée, on decide de retourner au même restaurant que le soir où on est arrivé, proche de l'hôtel. Yassine reprend le poulet à l'ail qu'il avait adoré la première fois.

13
mai
13
mai
Publié le 17 mai 2023

Nous prenons le bus à 9h pour quitter Chiang Mai et aller à Chiang Rai. C'est la province voisine au nord est. Chiang Rai est frontalière de la Birmanie et du Laos (le triangle d'or), mais nous n'irons pas car nous n'avons pas l'intention de traverser la frontière.

Nous arrivons à l'heure du déjeuner, il y a de l'ambiance. Demain ce sont les élections les plus importantes du pays, c'est la dernière chance pour les partis de gagner des votes.

C'est l'équivalent des législatives, les thaï vont élire les députés des 400 circonscriptions. Ils siégeront à la chambre des représentants. La chambre compte 500 personnes, les 100 derniers sièges sont attribués aux partis proportionnellement à leur score national.

La Thaïlande a une deuxième chambre, le Sénat. Les 250 membres sont nommés par des grands électeurs désignés par l'armée.

Les élections sont en un seul tour, il a lieu demain dimanche 14 Mai. Dans les sondages l'opposition est en tête, pour rejeter le parti militaire actuellement au pouvoir.


Cette après midi, "seulement" 4 temples au programme. On commence avec une visite rapide du Wat Ming Muang. Il a la particularité d'être couvert de nombres et caractères au plafond et sur les murs. Nous ne sommes pas trop sûrs de ce que ça signifie, de la numérologie, de l'astrologie.

Wat Ming Muang

Nous avançons jusqu'au Wat Phra Kaew. Le sanctuaire (wihaan) principal est entouré d'orchidées. Dans un bâtiment annexe il y a un petit musée avec des bouddhas, comme ceux en jade blanche. Notre attention se porte aussi sur un coffre qui ressemble au chapiteau en haut d'une colonne, il servait à ranger les textes sacrés.

Wat Phra Kaew

Direction le Wat Phra Singh à une rue de là. Sa stupa en or est étincelante. A l'intérieur d'un temple en teck bas de plafond on trouve une copie du bouddha lion de Chiang Mai. Les deux temples portent le même nom, en référence à la statue (Phra est un terme utilisé pour désigner un moine, quelqu'un ou quelque chose de sacré, Singh=lion). Le processus pour fabriquer la statue est illustré sur les murs.

Wat Phra Singh

Le dernier temple est à 30min de marche, de l'autre côté de la rivière.

Nous en aurons d'autres exemples demain, mais les temples monochromes sont une des spécialités de la ville.

Nous entrons dans le plus beau temple de la journée, le temple bleu (Wat Rong Suea Ten).

Ce temple est très récent, le projet de construction a été lancé en 2005 et il a officiellement été achevé en 2016. C'est un projet qui mêle tradition bouddhique et contemporain.

Il est sur l'emplacement d'un ancien temple qui était trop vétuste car abandonné pendant plus d'un siècle. Wat Rong Suea Ten signifie le temple des tigres dansants. Les tigres entraient souvent dans l'ancien temple, c'était un lieu de repos et de jeux pour eux, c'est la raison qui a poussé les villageois à délaisser le temple. On trouve des représentations de tigres à plusieurs endroits du temple bleu, en mémoire à cette période passée.

Temple Bleu

Nous rentrons à l'hôtel en Grab (l'équivalent de Uber), pour ne ressortir qu'à la nuit tombée. C'est le marché de nuit du samedi soir, il y a une bonne ambiance. Oriane pousse pour aller dîner au restaurant de schnitzel, nous ne serons pas déçus. L'un est recouvert de mozzarella, l'autre est servi avec une sauce au poivre, un régal.

14
mai
14
mai

Ce matin ce n'est pas du bleu, mais cette fois le temple blanc, le plus réputé de Chiang Rai.

A notre arrivée nous sommes immédiatement subjugués par la blancheur et la finesse des décors. En s'approchant on remarque les sculptures loin de ce à quoi on était habitué dans les temples traditionnels, avec une représentation des enfers à l'entrée, mélange de cranes et mains sortant du sol. L'extérieur du temple est une association de miroirs et murs blanchis à la chaux.

A l'intérieur nous sommes encore plus surpris. Il y a des références à la culture pop (Matrix, Avatar, les minions etc), un avion qui s'écrase dans les tours jumelles, Bush et Ben Laden dans les yeux d'un démon. Le peintre a voulu représenter l'influence du monde occidental qui menace les thaï. De l'autre côté du temple on voit comment les thaï peuvent échapper à ces ténèbres en étant bouddhistes.

Le message nous paraît un peu extrême et mélangeant beaucoup de choses mais c'est intéressant de voir la façon dont la culture occidentale peut être perçue ici. Ça n'enlève en rien à la beauté extérieure du temple.

Wat Rong Khun

Nous parcourons les autres bâtiments et monuments du complexe. La plupart sont dans un style proche du temple blanc, d'autres sont dorés et ressortent dans le paysage.

Le monument doré sur l'eau est dédié à Ganesh, dieu éléphant hindou.

Nous reprenons le scooter pour nous rendre dans un lieu où le bouddhisme est pratiqué de manière plus traditionnelle. C'est une petite montagne plantée au milieu de plaines agricoles. Dans la montagne il y a des grottes qui n'ont rien d'incroyable géologiquement, mais où règne une atmosphère paisible et authentique. On peut trouver des représentations de bouddha dans les principales cavités. Nous croisons le moine solitaire qui vit ici, entretient les lieux, et s'occupe des nombreux chats.

Un couple de Huppés fasciés a fait son nid dans la montagne. On n'avait jamais vu ce type d'oiseaux, on reste un moment à les regarder.

Maison du moine solitaire
Huppe Fasciée
Wat Tham Phra (Buddha cave temple)

Ils annoncent de la pluie cette après midi. On fonce au grand bouddha tant que le soleil perce encore.

Ce bodhisattva de 40m perché en haut d'une colline domine les environs. Pour 40baths (1€) on peut prendre un ascenseur qui nous emmène dans sa tête. On peut observer le paysage depuis ses yeux ou des fenêtres creusées dans sa tête.

L'autre star du coin c'est le moine qui dirige le temple. Il s'appelle Pob Chokh Tisswatso et est très respecté car il a contribué à la création d'un hôpital gratuit au pied du monument. Il est sur le parvis quand nous redescendons, on voit dans les yeux des fidèles leur émerveillement, tous s'agenouillent à ses pieds.

Hôpital
Wat Huay Pla Kang

Nous arrivons à notre dernière visite de la journée avec un timing parfait, 5min avant les pluies torrentielles. Parfait, c'est le moment de déjeuner un pad thaï tranquillement en attendant que ça passe. Il y a encore quelques averses quand nous sortons du restaurant, mais le ciel bleu ne tarde pas à revenir. L'air s'est rafraîchi, c'est bien.

Nous visitons l'œuvre étrange de l'artiste thaï Thawan Duchanee, les maisons noires. C'est un ensemble de bâtiments, pour la plupart peints en noir et décorés de peaux de bêtes et ossements. Il y a des salles à manger, chambres, salles de bains, salles d'expositions, une petite chapelle. Ces bâtiments noirs à l'ambiance satanique s'opposent au temple blanc. Il y a des choses qu'on aime, d'autres moins, certaines choses qu'on ne comprend pas mais c'est une visite intéressante.

Baan Dam

On rentre à l'hôtel, il y a des chatons trop mignons. A nouveau les grosses pluies arrivent la nuit. On dine pas loin de l'hôtel, un délicieux burger mais avec 9 frites (oui on peut les compter!). Après avoir pleurniché on obtient une portion de frites supplémentaire.

15
mai
15
mai
Publié le 19 mai 2023

C'est notre dernière matinée à Chiang Rai, nous prenons le bus à 13h pour commencer à descendre petit à petit au Sud direction Bangkok. On est lundi, nous serons à Bangkok samedi soir, d'ici là on a encore pas mal de villes et de temples à visiter.

Nous disons au revoir aux chatons et partons au temple proche de notre hôtel. Ce temple, Wat Ming Mang a une décoration très chargée mais c'est parce qu'il a été restauré avec beaucoup de liberté. Le temple initial date du XIIIème siècle, il a été fondé par la mère du roi Mengrai, 1er roi du royaume Lanna. Le temple s'appelait Wat Chang Mob (kneeling elephant) en référence à une statue sur le toit. Durant la colonisation du royaume de Lanna par les birmans le temple a été abandonné. Il a été restauré plus tard par les birmans, en gardant les éléphants mais en ajoutant un style birman.

Wat Ming Muang

On se balade dans la ville. On visite la mosquée voisine du temple. On passe devant un garage, le bibendum Michelin est dans sa version thaï : les mains jointes, position que prennent les thaï pour dire bonjour ou merci.

On visite deux derniers temples avant de quitter Chiang Rai : Wat Jed Yod, Wat Klang Wiang.

A l'entrée du Wat Jed Yod, pour 20 baths (0,50€) les thaï peuvent enclencher un haut parleur qui récite des prières. Ils peuvent aussi actionner une sorte de loterie qui donne un numéro, ils prennent la carte correspondante et lisent les recommandations et informations (sorte d'horoscope).

Le Wat Klang Wiang est très coloré et le doré brille, il a été rénové récemment. Ici aussi les éléphants sont mis en avant. Mais ce sont des éléphants gris classiques, tandis qu'en général les éléphants représentés sont blancs, car considérés comme plus élevés spirituellement.

Wat Klang Wiang
Wat Klang Wiang
Wat Jed Yod

Nous arrivons à Lampang en fin de journée. On n'a pas vraiment compris la raison mais il y a des images de poulets à beaucoup d'endroits de la ville, et d'ailleurs un des objets typiques de la ville est le bol en porcelaine avec un dessin de poulet.

Histoire de rester dans le thème nous dînons...du poulet. On goûte le Est Cola, coca thaï. Il est produit par une usine qui produisait pour PepsiCo depuis les années 50, jusqu'à la rupture du contrat en 2012. Le goût est similaire.

Sur la place centrale on comprend que c'est le résultat des élections qui est affiché. On n'a pas réussi à déchiffrer les résultats de Lampang mais au niveau national la participation est à 75%. Les partis Move Forward (électorat jeune) et Pheu Thai (electorat populaire, agricole) sont arrivés en tête avec respectivement 36% et 28%. Ils sont opposés au pouvoir militaire en place. Le scrutin relève une large défaite de ce dernier, moins de 12% de voix.

Un fait : la Thaïlande totalise 12 coups d'états réussis depuis 1932, affaire à suivre.

Lampang est une belle illustration de quelque chose qu'on voit partout depuis notre arrivée, ce sont les maisons sacrées. Presque tous les lieux d'habitation et certains commerces possèdent une "maison des esprits" attenante qui a pour fonction d'abriter les esprits gardiens du lieu. Cette pratique est héritée des croyances animistes antérieures au bouddhisme. Ces esprits vivraient dans les rivières, les arbres etc, ils auraient besoin d'être apaisés et honorés. Les Thaïlandais installent ces petites maisons devant chez eux afin que les esprits vivent confortablement, séparés des hommes. Ces esprits peuvent être gênants, pour s'attirer leurs bonnes grâces les habitants déposent des offrandes quotidiennes : fleurs, boissons ou nourriture.

16
mai
16
mai
Publié le 20 mai 2023

Notre hôtel nous prête deux vélos pour aller explorer Lampang. Nous passons l'ancienne porte de la ville et nous enfonçons dans la campagne environnante. Nous empruntons des chemins entre les champs de riz jaunes, c'est très beau et calme.

Nous nous arrêtons au Wat Chedi Sao, temple des 20 chedis. Les chedis blancs de style Lanna sont harmonieux, mais le vrai trésor du temple est son bouddha assis du XVème siècle en or massif, orné de plusieurs grosses pierres précieuses. Il a été découvert par un agriculteur dans les ruines d'un temple en ruine voisin.

Wat Chedi Sao

Nous reprenons le vélo jusqu'au Wat Phra Kaew. C'est un des 4 temples du Nord de la Thaïlande à avoir abrité le bouddha d'émeraude. Nous irons voir le vrai à Bangkok car nous aurons vu tous les temples où le bouddha d'émeraude a fait un passage dans son histoire (Wat Chedi Luang à Chiang Mai, Wat Phra Kaew à Chiang Rai).

Luangpho Kasem Khemako
Wat Phra Kaew Don Tao

Nous visitons un dernier complexe bouddhiste avant le déjeuner. Il s'agit du Wat Pongsanuk Tai et Nua, 2 temples reliés par une passerelle. Ils sont en teck de style Lanna mais leur restauration leur a fait perdre leur charme d'origine.

A l'intérieur on peut tout de même voir de jolies représentations des Jātaka. Ici à droite on voit la légende de Narada. C'est l'histoire du roi Angati qui rencontre un ascète (personne qui a renoncé au matériel, pour se consacrer au spirituel). Celui ci dit au roi que ça ne sert à rien de faire l'aumône, qu'il n'y a pas d'autre monde. Angati le croit et arrête de faire des efforts pour faire le bien. Le dieu Narada voit ça, il décide de descendre sur terre pour parler au roi, lui dire qu'il se condamne à l'enfer. Angati lui répond : S'il y a un autre monde alors donne moi 500 pièces d'or maintenant, je t'en rendrai 1000 dans l'au delà. Narada refuse prétextant qu'il ne fait pas de prêts aux gens comme lui, mais à la place il lui décrit précisément à quoi ressemblent les enfers. Angati croit Narada, il est terrifié et demande pardon. Narada repart et Angati se remet à faire l'aumône.

Sur ce, c'est l'heure pour nous de savourer deux gigantesques salades. On échappe aux féculents pour une fois, on fait le plein de légumes !

Après ça, on va voir quelques bouddhas, et on croise des calèches. C'est réparti pour 250km en bus vers le sud jusqu'à Sukhothai. Après une pause où Yassine fait quelques pas de danse pour se dégourdir les jambes, on arrive enfin à Sukhothai, à la tombée de la nuit.

17
mai
17
mai
Publié le 21 mai 2023

En descendant un peu plus au sud de la Thaïlande on change de Royaume. Fini le Royaume de Lanna, place au Royaume de Sukhothai. Il a été créé à la même période, au XIIIème siècle. A son apogée il était très grand, s'étendant du Vietnam au Nord (incluant une partie de l'actuel Laos), à la Malaisie au Sud. Il est frontalier du puissant empire Khmer à l'Est (Cambodge).

Le roi qui a le plus développé Sukhothai et contribué à son rayonnement est Ramkamhaeng (règne 1279-1298), considéré maintenant comme le père fondateur de la nation thaïlandaise.

Ce matin nous visitons Si Satchanalai, une cité du royaume de Sukhothai, édifiée du XIIIème au XVème siècle. La ville a résisté à la chute de Sukhothai (1378) car elle produisait beaucoup de céramique, la production et le commerce ont perduré. La ville a finalement été détruite en 1766 par une attaque Birmane.

Le roi Rama VI, à l'époque où il est encore prince (1907), a effectué un voyage archéologique de 2 mois dans la zone. Sa présence a mis Si Satchanalai et Sukhothai en avant dans les médias. Cela a permis de multiplier les travaux de recherche des archéologues, les financements et les restaurations.

Nous visitons une première zone où il reste des ruines de quelques temples antérieurs au Royaume de Sukhothai, des temples du XIIème siècle, alors que l'endroit appartenait à l'empire Khmer.

Le mieux conservé est le Wat Phra Si Ratana Mahathat. La statue à 4 visages a l'entrée rappelle les temples khmers d'Angkor. La tour en épi aussi est de la même inspiration, même si elle est lisse tandis que les tours khmers sont en escaliers. A l'intérieur il y a plusieurs très grands bouddhas de styles Sukhothai (visage ovale, traits doux, et vêtements particuliers).

Wat Phra Si Ratana Mahathat

On enfourche nos vélos et on continue à parcourir les ruines. Ils y a des panneaux qui nous aident à nous projeter sur ce à quoi ça ressemblait avant d'être détruit.

On déjeune des nouilles face aux chedis en cloches et on repart. On rentre officiellement dans le parc historique de Si Satchanalai, jusqu'à présent c'était des monuments annexes. On pénètre dans l'enceinte de la vieille muraille de la ville. On passe devant des premiers temples. Nous nous familiarisons avec le vocabulaire. Par exemple :

- la tour du Wat Lak Muang ne s'appelle pas un chedi mais un prang, car elle est de style khmer.

- La petite salle qui protège les grands bouddhas s'appelle un mondop, en général leurs toits se sont effondrés avec le temps

- Les grandes salles rectangles avec toutes les colonnes sont de deux types : Ubosot, ce sont les salles où ont lieu les cérémonies d'ordination des moines et autres cérémonies rituelles. Wihaan, ce sont les grandes salles de prières qui abritent les représentations de bouddha.

Wat Chomchuen
Wat Chao Chan
Wat Chao Chan
Wat Khok Singkharam
Wat Khok Singkharam
Wat Lak Muang
Wat Pa Udomsak
Wat Suan Keao Utthayan Noi

Nous arrivons à une nouvelle zone de temples, en haut d'une petite montagne. Apparemment à certaines périodes la zone est quasi inaccessible car les oiseaux viennent y faire leur nid, mais nous n'avons pas eu de soucis.

Nous montons les marches péniblement sous la chaleur écrasante (40°C), mais nous ne sommes pas déçus. Les temples se mêlent harmonieusement à la nature, on n'entend que le chant des oiseaux. Sur la partie étroite du chedi on observe la fresque des bouddhas marchants.

Wat Khao Phanom Phloeng
Wat Khao Suwankhiri
Rollier de Temminck

On redescend dans ce qui était autre fois le centre de la vieille ville. Les édifices sont dans le même alignement.

Il y a le Wat Chedi Chet Thaew dont le nom signifie simplement 7 rangées de stupa. C'est l'un des plus beaux avec ses 32 stupas encore debout, dont la plus haute au toit en forme de bouton de lotus. On admire aussi le magnifique bouddha qui médite protégé par un Naga.

Le Wat Chang Lol est dans un style différent. Ce qui impressionne est son grand chedi en cloche entouré d'éléphants. On dirait que les éléphants soutiennent le bâtiment. Il dispose d'une terrasse avec des bouddhas abrités dans des niches tout autour. Une inscription indique que le temple fût érigé par le roi Ramkamhaeng entre 1285 et 1291.

Les deux temples sont des temples royaux, on le sait car ils sont entourés d'une muraille.

Depuis ce matin on n'a croisé quasi personne, c'est aussi ce qui est appréciable avec cette visite. On est tranquille au milieu des arbres et oiseaux, on peut explorer les temples comme on le souhaite.

Wat Chedi Chet Thaew
Wat Chedi Chet Thaew
Wat Chedi Chet Thaew

Notre dernier temple avant de repartir est le Wat Nang Phaya. Il est plus récent car il daterait du XV ou XVIème siècle. Il est construit en latérite comme les autres temples, une pierre poreuse. Mais celui-ci a un grand wihaan dont un pan de mur a pu être conservé. Il est maintenant protégé par un toit. On y voit des motifs, ils faut s'imaginer que tous les bâtiments étaient comme ça.

Nous reprenons le vélo, traversons la rivière et nous rendons à l'arrêt de bus pour rentrer à Sukhothai. Il est en retard on l'attend presque 1h, mais ça ne suffira pas à gâcher la journée.

Vanneau indien
18
mai
18
mai

Aujourd'hui nous allons voir les ruines de l'ancienne cité de Sukhothai, considérée comme la première capitale du royaume de Siam.

Sukhothai signifie "aube du bonheur". Le royaume a prospéré à partir du XIIIème siècle jusqu'en 1437 quand il s'est fait absorbé par le royaume d'Ayutthaya.

L'ancienne ville est divisée en 5 zones: Nord, Sud, Est, Ouest et Centrale. Évidemment nous allons toutes les faire, à commencer par la zone Est où notre bus nous dépose. Il n'y a pas grand chose à voir, à part un temple qui est le seul à être encore occupé par des moines. Mais comme il a été refait il n'a plus rien à voir avec les temples d'époque.

Nous passons à la zone Nord. Nous traversons quelques jolis temples à vélo puis arrivons au temple principal, le Wat Phra Phai Luang. Il est entouré d'une douve remplie d'eau, et de poissons apparemment. On y accède par une passerelle. Il possède 3 tours khmers du XIIème (Yassine prend la pause devant celle qui est encore debout). C'était peut être le centre de Sukhothai quand elle était encore gouvernée par les Khmers. C'était un temple hindou dédié à Vishnu, il a été converti plus tard en temple bouddhiste.

Dans toute la cité de Sukhothai on remarque que les constructions sont différentes de Si Satchanalai, moins de latérite, même s'il y a quand même, et plus de briques.

Nous nous rendons en vélo au deuxième grand temple, le Wat Si Chum. Dès que nous l'apercevons au loin nous sommes éblouis. Le visage du bouddha assis de 15m se découvre dans l'ouverture du mondop. Il est fait de briques et de stuc (mélange de chaux, plâtre et poussières de marbre). Les gens viennent recouvrir d'or sa main gracieuse, particulièrement photogénique.

Wat Sorasak
Wat Maechon
Wat Phra Phai Luang
Tour khmer
Wat Si Chum
Zone Nord

Il fait très chaud, on transpire à grosses gouttes. Tant pis, on boit beaucoup d'eau et on reprend le vélo. C'est trop beau pour ne pas en profiter malgré la chaleur. C'est parti pour la zone Ouest. Il n'en reste pas grand chose, nous visitons uniquement un temple. Il se mérite car il est au sommet de la colline. En arrivant en haut on profite de la vue. Le bouddha est imposant, mais depuis le bouddha de la zone Nord, on a augmenté nos exigences. La route de la zone Ouest est jolie, on y croise divers animaux (heureusement que le serpent sur la route était mort).

Wat Saphan Hin
Zone Ouest

De la zone Ouest on débouche sur la zone Sud. Il reste deux temples face à face. On gare les vélos et on y va. A nouveau nous sommes les seuls visiteurs.

Le plus grand, le Wat Chetuphon date du XIVème. Les images de synthèse aident un peu à se projeter mais il ne reste pas grand chose. La tour centrale était entourée de 4 bouddhas : debout, marchant, assis, couché. Il reste les deux premiers, sans têtes.

En face le Wat Chedi Si Hong est plus petit. Le sommet de son chedi est au sol. Il possède de beaux restes de bas reliefs en stuc avec des éléphants et créatures mystiques.

Wat Chetuphon
Wat Chedi Si Hong
Zone Sud

On s'arrête déjeuner puis on part enfin à la découverte de la zone principale, la zone centrale.

Première halte à la statue de Ramkamhaeng. Il est représenté une tablette à la main car il est le fondateur de l'alphabet thaï, dérivé de l'alphabet khmer. Cet alphabet a subi depuis quelques modifications. Il comporte aujourd'hui 44 consonnes et 37 voyelles.

Direction ensuite le Wat Sra Sri sur une île artificielle. Le temple est apprécié des aigrettes blanches, elles nichent dans les arbres autour. Depuis le temple on voit une allée avec les arbres, c'est l'ancienne route. Elle a été déviée pour que les voitures ne traversent plus le parc, c'était un critère indispensable pour l'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1991.

Monument au Roi Ramkhamhaeng
Wat Chana Songkhram
Wat Srasri
Wat Traphang Ngoen
Zone Nord : Wat Sra Sri

C'est le moment d'aller au temple le plus important de Sukhothai : le Wat Maha That (temple de la grande relique). Il a été construit par le premier roi de Sukhothai, à l'origine il avait 185 chedis. Beaucoup ont disparus mais on peut tout de même admirer les nombreux bouddhas, bas reliefs et le chedi principal en bouton de lotus.

C'est dans ce temple qu'à été trouvée la stèle de Ramkamhaeng, avec le premier alphabet thaï. Elle est aujourd'hui conservée à Bangkok.

Zone Nord : Wat Maha That

Un dernier temple pour dire adieu à Sukhothai, le Wat Si Sawai. Il a été construit en latérite par les Khmers, il reste trois tours (prangs, c'est le nom des tours de style khmer). Les tours sont décorées de nagas et créatures célestes.

Zone Nord : Wat Si Sawai

On rentre en bus dans la ville moderne de Sukhothai. Ce soir on fait au plus simple, on va dans le même restaurant qu'hier. On adore leurs smoothies fraise-mangue et fraise-ananas.

A la télé il y a un reportage filmé à l'UNESCO. Ils font une exposition pour rendre hommage à la tante du roi actuel, la princesse Galyani Vadhana. Ils lui décernent la médaille d'or Victor Hugo. Elle est décédée en 2008, c'est donc la soeur du roi qui s'est rendue à Paris. C'est marrant de voir des images de l'UNESCO qu'on connait bien car on habite à 10min à Paris. La moitié du reportage consiste à filmer les panneaux de l'exposition, drôle de méthode mais nous ça nous arrange comme ils sont en français.

Après le dîner nous prenons un bus de nuit pour aller au Sud, à Ayutthaya. Le voyage ne s'annonce pas de tout repos, on est censé arriver au milieu de la nuit, à suivre...

19
mai
19
mai
Publié le 24 mai 2023

Réveil à 2h du matin, on est à Ayutthaya. Cependant ce n'est pas le centre ville comme nous pensions, mais le bord de l'autoroute. On nous dit clairement de descendre du bus et nous débrouiller pour prendre un taxi. Le bus continue sa route vers Bangkok, il ne quittera pas la grosse route. Nous voilà donc à 7km de notre hôtel en pleine nuit. Il n'y a personne à l'horizon, pas un taxi.

On prend la décision de traverser la passerelle, pour au moins être dans la direction de la ville. De l'autre côté on trouve un agent de sécurité dans sa loge, il surveille l'entrée d'un immeuble et parking. On le réveille à moitié, il ne parle pas un mot d'anglais, mais tente de nous aider à appeler un taxi. Tout à coup une dame sort en voiture du parking, Yassine va vers elle. On essaye de communiquer avec Google Traduction. Elle essaye avec l'agent de sécurité d'appeler le taxi. Finalement elle voit sur le gps que c'est à 8min de voiture, elle accepte de nous emmener. Les thaï sont vraiment trop sympa. La dame nous dépose et refuse qu'on la paye pour la dédommager, elle nous a vraiment sauvé.

On arrive à l'hôtel à 3h du matin. On les avait prévenus ils nous attendaient.

La nuit est courte. On se réveille et on voit pour louer un vélo. L'hôtel en propose, ça simplifie les choses. On part finalement vers 10h, en commençant par aller aux temples excentrés pour revenir en centre ville dans l'après midi.

Ayutthaya succéda à Sukhothai comme capitale du royaume du Siam. La ville était plus centrale dans le royaume et plus propice à une expansion. La ville a régulièrement subit des dégâts car elle était en guerre avec le royaume des birmans voisin. En 1767 les Birmans ont complètement détruit la ville et décapités tous les bouddhas pour montrer leur domination et leur pouvoir.

Le Wat Chai Watthanaram en porte encore les marques. Plus aucune tête sur l'ensemble des statues de bouddha alignées. Le temple datait de 1630, sa construction avait duré 20 ans. Le prang central haut de 35m est encore en bon état.

Wat Chai Watthanaram

Direction ensuite le Wat Phu Khao Tong, lui aussi en périphérie. La construction de cet immense chedi blanc a été commencée par les birmans en 1569 pour célébrer leur occupation d'Ayutthaya. Quand les thaï ont repris la ville la construction s'est arrêtée, elle sera achevée bien plus tard. On peut monter sur le chedi et observer les environs depuis la plus haute terrasse. Il y a une porte qui nous conduit au centre via un petit tunnel, on arrive dans une petite pièce avec des bouddhas.

On déjeune un fried rice au pied du chedi puis on reprend le vélo pour retourner dans le centre ville, avec quelques arrêts en chemin :

- le Wat Na Phra Men, bien conservé car il a servi de camp de base à l'armée Birmane. Aujourd'hui on vient y admirer son grand bouddha de style Ayutthaya dans une tenue royale.

- le Wat Thammikarat, original avec ses centaines de statues de coqs. Les murs de la salle principale sont encore debout

- le Wat Lokaya Sutharam, où tout le monde vient voir le bouddha allongé de 37m de long, 8m au plus haut. Sa tête reposé sur une fleur de lotus.

Wat Phu Khao Tong
Wat Na Phra Men
Wat Thammikarat
Wat Thammikarat
Wat Thammikarat
Wat Lokaya Sutharam
Wat Lokaya Sutharam

Nous sommes à présent au coeur du parc historique d'Ayutthaya. Nous rentrons dans le seul temple qui est encore en activité, le Wat Lokaya Sutharam. Il renferme un bouddha en bronze haut de 12,5m (17m avec le socle). Le temple a été ravagé par un incendie au 18ème siècle, puis par les birmans. Il est resté 200 ans à ciel ouvert à se détériorer jusqu'à ce qu'un plan de restauration commence dans les années 50. Sur de vieilles photos on voit le temple avant les travaux.

On continue avec le Wat Phra Si Sanphet dans un tout autre style. Ce temple du 15ème était une chapelle royale. Sous les 3 chedis principaux il y aurait les restes de 3 rois d'Ayutthaya. C'était le plus grand temple d'Ayutthaya.

Wihan Phra Mongkhon Bophit

Nous passons ensuite au Wat Mahathat, emblème d'Ayutthaya. Ses ruines sont connues pour la tête de Bouddha en grès suspendue au dessus du sol par les racines d'un figuier.

C'est aussi le temple des "tours de Pise". Il était autrefois entouré d'eau, le terrain était très meuble. Il s'est plié, déformé, faisant pencher une partie des chedis et des sols.

Wat Mahathat

La nuit tombe sur Ayutthaya, nous profitons des derniers rayons du soleil au Wat Ratchaburana. Ce temple a été bâti par Rachathirat II sur le site de crémation de ses deux frères aînés, morts alors qu'ils s'affrontaient pour le trône.

On peut rentrer dans le prang principal, à condition de ne pas avoir peur des chauves-souris.

Wat Ratchaburana

On rentre se reposer un peu puis on ressort dîner. On a du mal à trouver un restaurant après 20h mais on fini par y arriver, seulement c'est impensable : il n'a plus de riz. Ça sera donc des nouilles.

Le restaurant est au bord du parc historique, nous nous arrêtons pour voir le Wat Mahathat et Wat Ratchaburana éclairés.

20
mai
20
mai

Deuxième jour à Ayutthaya.

Nous reprenons le vélo, ce matin direction le Sud-est, de l'autre côté de la rivière. Notre destination est le Wat Yai Chai Mongkhon, un temple bâti à la fin du XVIème siècle pour fêter la victoire du roi Narusuan sur un prince birman. Son nom signifie "grand monastère de la victoire". Le roi n'a pas fait les choses à moitié entre le chedi de 62m et le cloître aux 135 bouddhas. Le temple est aussi doté d'un grand bouddha allongé qui malheureusement a perdu son toit.

Nous sommes samedi matin, les habitants de la ville sont nombreux à venir au temple. Ils achètent de grands tissus oranges aux boutiques du temple et drapent les bouddhas et chedis. Le orange est la couleur du bouddhisme, il y a plusieurs explications à celà : c'est la couleur qu'aurait revêtu Bouddha avant d'atteindre le nirvana, c'était une couleur de teinture très disponible à l'époque, c'est la couleur de l'intelligence qui mélange les 4 autres couleurs du bouddhisme (jaune/ pensée, rouge/ énergie, bleu/ méditation, blanc/ foi).

Wat Yai Chai Mongkhon

Toujours au Sud-est d'Ayutthaya, nous allons à présent au Wat Phanan Choeng Wohawihan. Le 1er temple a été édifié en 1324, par des thaï mais également par des réfugiés chinois de la dynastie Song. Dans le plus grand bâtiment du complexe on peut admirer un bouddha assis de 19m de haut datant de la création du temple. Ce bouddha est considéré comme le protecteur des marins.

Adossé au temple principal, il y a un temple de style chinois avec des bouddhas chinois et des statues de Confucius, pour les descendants des immigrés chinois qui pratiquent une autre religion.

Dans une salle du complexe richement décorée on voit une représentation de Phra Mae Thorani. C'est quelque chose de commun dans les temples bouddhistes. Selon the mythe, Phra Mae Thorani, déesse de la Terre, est personnifiée comme une jeune femme qui, en essorant ses cheveux en fit sortir de l'eau pour noyer le démon Mara et son armée, envoyés pour tenter Bouddha pendant qu'il méditait et l'empêcher d'atteindre l'éveil (le nirvana).

Dans le temple on voit aussi plein de manières différentes de témoigner sa foi selon le bouddhisme :

- offrir des fleurs : colliers de fleurs ou boutons de lotus

- couvrir les statues de feuilles d'or

- verser de l'huile dans les jarres devant les bouddhas représentant les jours de la semaine. Soit on verse un peu dans chaque, soit l'intégralité dans son jour de naissance

- prendre une boîte avec des bâtons portant chacun un numéro, l'agiter devant la statue du bouddha, prendre un bâton et aller ensuite lire le présage associé au numéro

- mettre des bougies de la couleur de son jour de naissance (lundi/jaune, mardi/rose, mercredi/vert, jeudi/orange, vendredi/bleu, samedi/violet, dimanche/rouge) sur le bassin d'eau

- allumer des encens et des bougies

- acheter un palet de cire orange avec sur une face son animal d'année de naissance d'après le calendrier chinois, graver un message sur l'autre face puis le faire fondre pour couler une énorme bougie

Phra Mae Thorani
Wat Phanan Choeng Wohawihan

Nous rentrons déposer les vélos à l'hôtel, récupérer nos affaires et déjeuner. Puis c'est le moment de partir. Nous allons à Bangkok, cette fois il y a un train direct. Nous nous rendons à la gare par le chemin le plus direct : en barge. Pour 0,25€ chacun un bateau nous fait traverser le fleuve et nous dépose juste en face de la gare, efficace. On est même suffisamment en avance pour prendre un smoothie pour le dessert.

Il y a du traffic à la gare d'Ayutthaya, deux trains passent puis c'est le notre. Le contrôleur agite ses drapeaux, vert puis rouge, le train s'arrête, vert à nouveau, il redémarre. A l'intérieur pas de climatisation mais les ventilateurs et fenêtres ouvertes nous permettent de ne pas avoir trop chaud quand on avance.

Gare d'Ayutthaya

Nous arrivons à Bangkok dans l'après midi, mais décidons de nous reposer à l'hôtel pour ne ressortir qu'à l'heure de dîner.

Nous étions déjà venu ensemble à Bangkok en Octobre 2016, nous redécouvrons la ville de nuit, presque 7 ans plus tard. C'est comme dans nos souvenirs, les temples bâtiments de la vieille ville sont grandioses. Ils sont richement décorés, très grands, parfaitement entretenus. Ils sont d'un style différent de ce qu'on avait vu entre les temples en ruine des parcs historiques et les temples en teck du nord, mais on les trouve un cran au dessus.

Ah si une chose a changé, le roi ! En 2016 nous étions venus du 26/09 au 05/10, le roi Rama IX est décédé le 13/10 (la 1ere photo ci-dessous est une photo que nous avions pris pendant notre premier séjour). A présent c'est son fils Rama X sur le trône. On voit les portraits du nouveau roi partout dans Bangkok. C'est pareil dans toutes les villes mais dans la capitale les portraits sont beaucoup plus gros et beaucoup plus nombreux.

Les rois appartiennent à la dynastie des Chakri qui a commencé en 1782. Petit retour en arrière, en 1767 la capitale Ayutthaya est ravagée par les Birmans qui massacre les bâtiments et les habitants, la lignée royale est interrompue. Dans le chaos un ancien général (Taksin), fit valoir ses droits pour gouverner et écarta ses rivaux. Il régna 15 ans jusqu'à être renversé par les militaires en 1782. Un des conspirateurs, Chao Phraya Chakri monta sur le trône sous le nom de Rama Ier et fonda la dynastie des Chakri encore au pouvoir. Il déplaça la capitale à Bangkok.

Photo de Rama IX et son épouse prise en 2016
Photo prise en le 20/05/2023
Wat Suthat Thepwararam Ratchaworamahawihan
Wat Ratchabophit Sathitmahasimaram
Wat Pho
Wat Arun
Wat Pho
Palais Royal
Palais Royal
Bangkok
21
mai
21
mai

Aujourd'hui nous voulons faire une pause dans les bouddhas et décidons d'aller découvrir plusieurs quartiers de la ville. Nous commençons par Chinatown. En arrivant nous sommes un peu surpris, nous longeons des immeubles désaffectés. Au coin de la rue un panneau explique que la zone va être rasée et qu'il y a un immense projet de construction. Nous savons que la prochaine fois que nous reviendrons à Bangkok, nous ne reconnaîtrons pas le quartier.

C'est seulement l'entrée de Chinatown, ensuite on s'enfonce rapidement dans les ruelles entourées de boutiques. On peut y acheter tout et rien à la fois : bijoux, masques, claquettes en plastique et le plus à la mode : les ventilateurs portatifs que de nombreux thaï tiennent à la main quand ils se baladent à l'extérieur.

Nous débouchons sur le temple principal du quartier, un mélange de bouddhisme et confucianisme. La façade et la toiture sont en travaux mais Wat Mangkon Kamalawat reste ouvert. On suit les locaux dans un long couloir jusqu'à l'entrée. Les plafonds sont couverts de lanternes rouge, c'est très beau.

En ressortant on s'enfonce dans la rue en face, c'est le marché alimentaire. Il faut faire attention aux scooters qui slaloment dans la rue étroite. C'est un festival de couleurs et d'odeurs, on ne reconnaît pas tous les produits mais l'ambiance est très bonne, on écoute les thaïs négocier les produits.

Wat Mangkon Kamalawat
Chinatown

Après Chinatown, on continue la route plus à l'est, changement d'ambiance radicale. Il y a du street art dans quelques rues, et un peu plus loin un entrepôt reconverti avec des galeries d'art, des boutiques de mode et vintage.

On avance encore quelques mètres et on se retrouve dans le quartier indien/pakistanais. Parfait c'est l'heure du dej, ça sera un poulet tikka massala et un butter chicken. Ils sont délicieux et pas trop épicés, il y a toujours du riz mais les saveurs nous transportent ailleurs.

Après le repas on visite un petit musée gratuit, chose rare à Bangkok. C'est une maison du début du XXème siècle, encore dans son jus. Au début elle était habitée par un médecin qui avait son cabinet dans une 2ème maison derrière. La dernière habitante était une de ses descendantes, professeur d'université à Bangkok. Quand elle est décédée elle a donnée la maison à l'état qui en a fait un petit musée avec des objets de la vie quotidienne.

Salle de consultation du médecin

Nous continuons notre balade et arrivons dans le Bangkok moderne. Le contraste est fort.

Nous allons trouver un peu de verdure au parc Lumpini. Le plan d'eau apporte un peu de fraîcheur. Il y a des varans, nous les regardons avancer, on dirait des dinosaures. On n'a pas envie de les approcher de trop près, leur grande langue de serpent fait peur.

Parc Lumpini

Nous rentrons en métro, les pubs en Thaïlande sont très drôles.

A la sortie du métro il y a un monsieur qui nourrit les écureuils. Ils ne sont pas peureux.

Nous décidons de monter au Mont Doré (Wat Saket) pour le coucher du soleil. Raté, il y a un gros nuage mais les couleurs sont très belles et l'ambiance en fin de journée au temple est mystique.

Golden Mount

Nous nous baladons dans les alentours avant de dîner. Les temples sont tous magnifiques.

Il y a une énorme photo du roi en vêtements traditionnels. Il porte la couronne thaïlandaise, elle pèse 7kg.

On dine deux plats de nouilles dans un restaurant de rue. La cuisine se fait au wok.

22
mai

Aujourd'hui nous visitons le grand palais, première attraction touristique de la ville, coeur de la monarchie et du bouddhisme thaïlandais.

Le complexe a été créé en 1782 quand Bangkok est devenue la capitale.

Nous commençons par la zone du temple (Wat Phra Kaew) entourée d'une muraille intérieure de 2km ornée de 178 fresques. Les peintures illustrent le Ramakien (la version thaï de la plus grande légende indienne, le Ramayana). L'histoire est la même que le Ramayana, mais transposée dans un contexte thaïlandais. On connaît la légende car elle était illustrée aux Batu Caves à Kuala Lumpur (31 mars). C'est l'histoire de l'épopée de Phra Ram (Rama) pour récupérer sa femme qui a été enlevée par Thotsakan (Ravana dans la version indienne). Durant son épopée il est aidé par le dieu singe Hanuman.

Le palais de Phra Ram a été dessiné pour ressembler au palais royal. On le voit bien dans la scène où le géant essaye de protéger le palais en l'entourant avec sa langue, mais Thotsakan envoie un disque sur la langue et la coupe.

On voit aussi de multiples représentations de Haruman (singe blanc) qui fait parfois la taille d'un humain, parfois d'un bâtiment, mais toujours en train d'apporter son aide à Phra Ram.

Il y a le frère de Thotsakan, le géant qui dort, impossible à réveiller, qu'on avait aussi vu dans la grotte de Kuala Lumpur.

Enfin l'apogée de l'épopée est quand Phra Ram arrive sur son char, tire une flèche qui touche Thotsakan en plein coeur. Il tombe au sol et meurt.

Phra Ram dans son palais après l'enlèvement de la reine
Hanuman
La mort de Thotsakan
Fresque du Ramakien

Le palais est agrémenté de statues et chedis.

Il y a par exemple les Yaksha, ogres ou géants de la mythologie hindoue qui surveillent chaque entrée, les Kinari, gracieuses créatures mi femmes mi cygnes (Kinorn en version masculine), les Garudas, hommes aigles...

Le clou du spectacle est à l'intérieur du Wat Phra Kaew, il renferme le bouddha d'émeraude dont on a suivi les traces depuis Chiang Mai. Il est très beau mais son spectaculaire piédestal lui vole presque la vedette. A l'intérieur du temple nous apprenons avec stupéfaction que le bouddha d'émeraude n'est pas en émeraude mais en jade. Celà reste une pièce exceptionnelle, d'autant qu'elle fait 66cm et est sculpté d'un bloc.

Kinaris
Yaksha
Garudas
Bouddha d'émeraude
Kinorn

Nous nous prêtons à un petit jeu dans le palais. Nous avons retrouvé des photos que nous avions prises la première fois. Nous avions 22/23 ans, maintenant nous approchons des 30, nous prenons un petit coup de vieux mais ça reste amusant. Avant/Après :

2016
2023
2016
2023
2016
2023

Nous quittons la zone du temple pour aller au Palais Royal, dans le même complexe. Le roi n'y habite plus, c'est seulement utilisé pour les réceptions et cérémonies.

On débarque au moment de la relève de la garde. La visite est rapide car on ne peut pas rentrer dans les bâtiments, on visite seulement l'extérieur.

Il y a un petit musée où on peut voir des décors originaux du temple. On découvre aussi que toutes les décorations en céramique sont des morceaux de bols cassés. Visiblement c'est le plus pratique car c'est facile de fabriquer des bols de toutes les couleurs et c'est incurvé.

Pointes sur les toits des temples

La journée est déjà bien entamée quand nous sortons du palais. Nous rentrons déjeuner dans le quartier de notre hôtel, qui correspond à la zone des vendeurs de bouddhas. Nous faisons un halte à l'hôtel pour nous rafraîchir un peu à la piscine car il fait 35-40°C encore.

Nous ressortons en fin de journée pour aller dans un des grands centres commerciaux de Bangkok. Ce sont même plusieurs centres commerciaux reliés par des passerelles. Nous commençons par le MBK, où il y a un peu de tout mais notamment de l'électronique.

Pour s'y rendre on a trouvé que le meilleur moyen est le bateau sur un des canaux de Bangkok. En prime c'est pas cher et amusant.

Nous finissons l'après midi/soirée au Siam Paragon, plus luxueux. Nous profitons d'être à Bangkok pour aller au cinéma, ça fait longtemps et c'est l'occasion, surtout que le Cineplex du Paragon a très bonne réputation.

Nous allons voir les Gardiens de la Galaxie 3.

Au moment d'acheter les popcorn, on nous dit qu'il y a une promotion sur le seau. C'est très gros mais c'est une très bonne affaire, ça ne se refuse pas. Et surprise, il y a pleins de goûts disponibles, on repart donc avec 1/3 popcorn salé, 1/3 fromage et 1/3 truffe.

Bon, malgré toute notre bonne volonté on ne finira pas. Mais on a trouvé quelqu'un dans la rue en rentrant à l'hôtel à qui ça a fait plaisir.

Au début de la séance il y a une bande annonce où le roi est mis en avant. On nous demande de nous lever pour présenter son respect au roi, personne ne s'est levé, ça en dit long.

En sortant de la séance on trouve un attroupement. Visiblement il y a des gens connus, après quelques recherches on comprend que ce sont les acteurs d'une telenovela populaire appelée Pit Babe, adaptée de versions étrangères. Les fans leur offrent des bouquets avec des liasses de billets que les assistantes se chargent de collecter, on est un peu choqués. Dans le bouquet qu'on voit sur la photo il y a 1000 baths (27€).

Pour rentrer à l'hôtel il n'y a plus de bateaux à cette heure. On voit sur Google que le plus direct est le bus. On se lance et c'est franchement facile, les arrêts et les horaires indiqués sur Google maps sont fiables. On délaisse le métro avec plaisir car on le trouve cher et pas pratique.

23
mai
23
mai
Publié le 28 mai 2023

La journée commence un peu tardivement, après une grasse matinée, pour une fois.

Nous visitons le Wat Suthat Thepwararam, temple à 2 rues de notre hôtel. Dès que nous pénétrons dans l'enceinte principale, nous sommes bercés par les chants bouddhistes des moines. Rassemblés autour du principal Bouddha dans le Wihaan, les fidèles connaissent pour la plus part les chants religieux par cœur, qu'ils entonnent pendant plusieurs minutes sans interruption.

Ce temple présente également des décors muraux très détaillés, retraçant comme dans la plupart des temples en Thaïlande, certaines étapes cruciales de l'épopée du Ramakien.

A noter, une des particularités de ce temple est son Yak en pierre noire, faisant 70cm de haut, et qui daterait du XVème siècle. Les thaïlandais y laissent des billets en espérant avoir bonne chance.

Wat Suthat Thepwararam

Nous avons eu l'agréable surprise la veille lors de la visite du palais royal de découvrir que notre billet incluait également l'accès à un spectacle de danse et chant thaïlandais. Nous n'avons pas beaucoup d'attentes, d'autant plus qu'il est réservé aux étrangers et nous craignons l'attrape touriste.

A l'angle d'une des principales artères de Bangkok, nous pénétrons dans le théâtre moderne et nous installons. Le spectacle débute avec des danses des royaumes passés de Thaïlande (Sukhothai, Ayutthaya etc). Les danses et les costumes ont été imaginés à partir des sculptures et peintures de l'époque. Il y a aussi des danses traditionnelles actuelles, qui sont encore dansées dans les carnavals des différentes provinces. Ensuite les danseurs jouent certaines scènes de la légende du Ramakien. Il y a par exemple la scène où l'armée du roi doit traverser une rivière, les soldats jettent des pierres pour fabriquer un pont mais les pierres disparaissent. Phra Ram envoie le dieu singe Hanuman voir ce qu'il se passe dans les profondeurs de l'eau. Il trouve une nymphe contrariée qui les empêche de traverser. Hanuman charme la nymphe et la convaint de les laisser bâtir le pont pour passer.

Nous sommes emballés par la qualité du spectacle. Il y a un orchestre, de magnifiques costumes. C'est une bonne idée de la part du gouvernement de mettre en avant cette partie de la culture thaïlandaise moins accessible.

Nous sortons du spectacle à l'heure du déjeuner. Nous mangeons dans un petit restaurant pas loin. On commande du poulet aux noix de cajou, une spécialité dont on ne se lasse pas, ainsi que du poulet aux brocolis mais visiblement il y a un soucis de traduction du menu. Ce n'est pas grave les épinards c'est bien aussi.

Nous nous baladons ensuite aux marché aux fleurs. Ça sent très bon, c'est un plaisir de flâner entre les allées. La première partie est pour les grossistes, il vendent les fleurs en sacs et en pots. La deuxième partie est plus amusante, les commerçants sélectionnent les fleurs une par une et réalisent des colliers et compositions florales pour les temples. Les oeillets oranges sont largement utilisés.

Nous arrivons finalement au Wat Pho, le deuxième monument le plus touristique après le Palais Royal, et c'est pour une bonne raison.

Ce complexe de temples construit quand Bangkok est devenue capitale et agrandi par la suite couvre une superficie de 8 hectares.

Dès notre arrivée notre oeil est attiré par les nombreux chedis recouverts de céramique. Il y en a 91 petits et 4 grands qui rendent hommage aux 4 premiers rois de la dynastie Chakri. C'est Rama IV qui a ordonné la construction, le sien est le bleu. Certains petits chedis abritent les cendres de descendants royaux de rang moindre.

Les portes sont gardées par de grandes statues de style chinois, certaines avec des visages européens. C'est statues ont été importées dans les navires d'échanges avec la Chine. Les chinois les utilisaient comme lest au fond des bateaux pour les stabiliser.

Le Wat Pho a aussi été construit dans le but d'être un lieu d'éducation. Il y a encore aujourd'hui une école primaire dans l'enceinte. C'est aussi un lieu d'apprentissage des techniques de massage thaï. On peut découvrir les principes de base dans une salle du complexe : le massage utilise 10 lignes principales d'énergie du corps (celà correspond plus ou moins à des réseaux nerveux). Des lignes principales partent des ramifications qu'il faut connaître, il y aurait un total de 72 000 chemins énergétiques.

Chedi en hommage à Rama IV

Tous les chedis sont magnifiques mais nous nous déplaçons surtout au Wat Pho pour le légendaire bouddha couché (le plus grand bouddha couché de Thaïlande). Il mesure 46m de long, 15m de haut.

La statue a été commandée par Rama III. Elle est faite de briques recouvertes de plâtre, et dorées à la feuille d'or. Ses pieds sont couverts d'incrustations en nacre.

Il est presque impossible de photographier la statue en entier tellement elle est immense. Elle paraît à l'étroit dans le temple.

Nous avions déjà visité le Wat Pho en Octobre 2016. Comme hier nous tentons de retrouver les endroits précis et refaire les photos à l'identique.

Certaines statues sont en travaux mais on s'adapte.

L'Ubosot principal (salle d'ordination) est exceptionnellement fermé au public. Il y a un évènement, on comprend vite qu'ils vont couler une statue de bouddha. Rien à voir avec les statues qu'on peut trouver par centaines dans la rue de notre hôtel. Cette statue sera sacrée, tout le monde s'agite pour préparer la cérémonie.

Le métal liquide attend dans un gros chaudron, c'est un alliage d'aluminium et d'or.

Le moule est prêt, les militaires attachent des fils qu'ils donnent ensuite à 4 moines assis aux 4 coins de la place. Les moines, tous reliés par les fils, ferment les yeux et entrent en méditation. Par moment il y a des chants, puis le calme. Tout à coup un moine âgé débarque sur le tapis rouge, tout le monde brandit son appareil photo. Nous finissons par partir car la cérémonie est partie pour durer des heures.

Nous avons une dernière visite prévue et pas des moindre, nous allons à Decathlon.

A presque la moitié de notre séjour nous avons besoin de quelques remplacements dans nos affaires : T shirts tachés, chaussettes trouées mais principalement nos chaussures.

Nous allons au magasin en bateau, ce n'est pas forcément le plus rapide mais c'est plaisant de naviguer sur le Chao Phraya, fleuve qui traverse Bangkok.

Nous arrivons au Decathlon et troquons nos chaussures de trails qui après 3 ans de bons et loyaux services commencent à se trouer, et les crampons sont lisses. Nous les abandonnerons à la caisse et repartirons avec le nouveau modèle aux pieds.

A peine le temps de rentrer à l'hôtel que nous devons repartir. Nous quittons Bangkok pour partir sur les îles aux Sud Est du pays. Nous prenons un tuk tuk qui nous dépose à un bus. On roule toute la nuit. Demain nous prendrons le ferry.

24
mai
24
mai
Publié le 29 mai 2023

Le bus de nuit s'arrête vers 5h, nous sommes au terminal de ferry. Il fait descendre tout le monde, il repart. Le speedboat pour l'île de Koh Tao n'est qu'à 7h. Nous ne comprenons pas bien pourquoi le bus est parti si tôt si c'est pour avoir 2h d'avance mais c'est comme ça. Nous tentons de dormir un peu sur un lit improvisent avec des bancs, tout le monde est dans la même situation. Au petit matin nous prenons le speedboat, nous sommes à 1h45 de Koh Tao.

Nous arrivons au port de Koh Tao, posons nos affaires à l'hôtel et partons à pied découvrir les plages du Sud de l'île. La plus proche est Chalok Baan Kao Bay. Nous arrivons à marée basse la mer s'est retirée loin au large. Les seuls baigneurs sont deux aigrettes noires qui pêchent des petits poissons et crabes.

Le contraste de couleurs entre l'eau, le sable, les rochers et les arbres est superbe.

Nous empruntons le ponton en bois qui permet de contourner la plage pour aller nous baigner à la plage d'Aow June Juea de l'autre côté de la pointe.

La balade est agréable, même s'il fait un peu trop chaud.

Nous rentrons dans l'eau, elle est cristalline mais ne nous rafraîchit pas vraiment, elle est à 30°C.

Nous nageons un peu mais le peu de fond et les coraux rendent la chose périlleuse. On voit quelques beaux poissons et coraux, des bénitiers. Les animaux présents en plus grand nombre sont les concombres de mer, qu'on pourrait aussi appeler limaces de mer.

Nous revenons sur nos pas quand l'heure du déjeuner arrive. La mer est encore plus basse que ce matin, il y a des pêcheurs à pied.

Nous profitons du repas pour se renseigner sur les marées. Il n'y a qu'une marée par jour, pas 2 comme en France. Et le delta entre la marée haute est basse est de seulement 1m.

Nous rentrons nous reposer à l'hôtel et ne ressortons qu'en fin d'après midi sur les conseils du réceptionniste de l'hôtel. D'après lui en fin de journée il faut aller à Shark Bay où comme le nom ne l'indique pas, on peut voir des tortues.

Nous rentrons dans l'eau, rapidement celà devient plus profond, on peut nager librement. On observe énormément de gros poissons. En général ils sont en petits groupes d'une même espèce. On commence par croiser un banc de poissons tachetés comme des léopards. Puis des Zancles cornus , c'est la race de Gill dans le dessin animé Nemo, le chef du gang des poissons tropicaux de l'aquarium. Ils y a aussi des poissons clowns roses à une bande dans les anémones. Enfin un peu partout on rencontre de gros poissons perroquets. Il y en a de plusieurs sous espèces mais on ne maîtrise pas encore. On les entend remuer le sable au fond de l'eau et grignoter.

Sigan Corail
Banc de Zancles cornus
Poisson perroquet à bandes bleues
Labre bicolore

Pour l'instant toujours pas de tortues en vue jusqu'à ce qu'on entende un petit groupe au loin s'agiter. On se dépêche de nager à leur hauteur, et là on aperçoit une tortue massive. C'est une tortue verte, la même espèce qu'aux Philippines, mais elle est bien plus grosse. Comme d'habitude elle se déplace avec ses poissons. Enfin c'est plutôt l'inverse, ce sont les poissons, des Rémoras, qui s'accrochent à elle. Les Rémoras ont un disque adhésif en haut de la tête, ils se fixent temporairement sur des gros animaux marins. Ils se nourrissent des crustacés parasites de ce dernier ou des morceaux de nourriture qui s'échappent lorsque la tortue est en train de manger.

La première tortue est bientôt rejointe par une seconde. On assiste à un bisou ou bien un début de combat entre les tortues, dur à dire. En tout cas ça fini mal, elles partent chacune de leur côté et finissent par redescendre dans les profondeurs. Pour nous c'est un souvenir mémorable, c'est la première fois qu'on voit deux tortues interagir.

Nous récupérons nos affaires et quittons la plage. Sur l'autre versant de la petite colline on constate que le soleil est en train de se coucher, c'est l'heure de rentrer à l'hôtel.

25
mai
25
mai
Publié le 30 mai 2023

Ce matin nous nous réveillons avec un objectif, voir les requins de récifs à pointe noire.

Nous suivons à nouveau les conseils du réceptionniste de l'hôtel, ça a bien fonctionné hier. Il nous conseille la plage de Aow Luek entre 9 et 11h.

En arrivant vers 9h nous enfilons nos masques et tubas, et nous mettons à l'eau sans tarder. Pour le moment pas de requins en vue mais il y a quelques poissons et coraux, surtout sur les côtés de la plage au pied des rochers. On voit comme des mini sapins multicolores à certains endroits, ce sont des vers qui se rétractent quand on les touche.

Nous retournons sur la plage sans avoir vu de requins, il est 11h. On commence à discuter avec des belges assis à côté de nous, il nous disent qu'ils ont vu des requins à pointe noire à l'instant, proche du bord. On reprend nos masques et on fonce. En effet après quelques minutes d'attente on en voit un premier. Ce sont des jeunes, ils restent en groupe dans des eaux peu profondes avec des rochers pour se protéger des prédateurs. On en verra au total 4 ou 5. Certains sont plus gris, d'autres plus jaunes mais c'est normalement la même race. Les adultes ne viennent pas nager si proche du bord, nous n'en verrons pas, ils sont plus gros (mesurent 1,40m).

Aow Luek beach

Nous repartons à l'heure du déjeuner et montons sur les sommets au centre de l'île pour profiter de la vue. D'ici on se rend compte que malgré les constructions, l'île est majoritairement recouverte de jungle. On voit Tanote Bay, notre prochaine destination.

Vue sur l'Ouest de l'île
Tanote Bay

Nous descendons donc à Tanote Bay. On gare le scooter sur la rue principale et on fini la descente plus abrupte jusqu'à la plage à pied.

La plage est super belle. C'est une baie un peu enclavée entre deux pointes rocheuses.

Au milieu il y a un gros rochers d'où les plus courageux (ou fous) sautent.

On sort les lunettes et la go pro et c'est reparti pour le snorkeling 🤿. C'est pas mal, des poissons, des coraux et même un requin à pointe noire, c'est une bonne journée.

On a aussi vu 2 poissons Balistes Titans se battre. On a découvert après qu'ils pouvaient être agressifs envers l'homme. En plus ils ont des dents assez puissantes pour casser les coquillages, heureusement ils ne s'intéressaient pas à nous.

Labre à poitrine rouge

Nous tentons d'aller à un point de vue au sud de l'île pour le coucher du soleil mais malgré son nom contenant "360" il donne Sud Est, dommage. La vue reste magnifique, ça valait la peine.

On redescend à la grande plage de Koh Tao, elle donne Ouest. Le soleil se couche derrière un nuage, ça nous offre de splendides couleurs.

On se prend deux bonnes pâtes dans un restaurant en bord de plage. Comme à beaucoup d'endroits en Thaïlande, il faut se déchausser pour rentrer dans le restaurant.

C'est la basse saison mais il y a quand même un peu d'animation sur la plage, notamment des jongleurs de feu.

Sairee Beach
26
mai
26
mai

Pour notre dernier jour sur l'île nous avons décidé de faire un tour en bateau qui nous emmène sur l'île de Nang Yung et tout autour de Koh Tao.

Nous avons 5 étapes, marquées par les symboles 🤿sur la carte. Nous quittons le port de Mae Haad vers 10h pour Nang Yung.

L'île consiste en 3 petits îlots reliés par des bandes de sables. On peut monter à un point de vue en haut du plus grand îlot. C'est magnifique, une des plus belles îles qu'on ait vu. Par contre, c'est sympa pour une journée mais on en fait vite le tour, il y a un hôtel, un restaurant.

Nang Yung Island

Depuis la grande plage de l'île on peut observer les fonds marins. La zone des coraux a été baptisée japanese garden. Il y a peu de poissons et coraux aux couleurs vives, à part de rares bénitiers, mais les poissons sont gros et assez variés.

Rouget à bandes sombres
Baliste Titan
Grégoire d'ébène
Mérou gâteau de cire

Nous prenons un déjeuner succinct sur le bateau, mais bon. Nous sommes 40 alors pas de buffet, chacun son plateau. Sur ce point ça nous change des tours en bateau aux Philippines où on mangeait comme des rois. Cependant cela est compensé par une organisation millimétrée, nous avons des bracelets de couleur, des numéros, le bateau respecte des horaires précis.

Pendant qu'on mange le bateau avance jusqu'à Mango Bay, sur la façade nord de l'île de Koh Tao. On s'y baigne, on a le temps d'observer les poissons et se rafraîchir, puis le bateau redémarre direction l'arrêt suivant.

Mango Bay

Le bateau continue sa petite croisière, les avancées rocheuses se succèdent, on voit des visages dans certains rochers, c'est plus ou moins flagrant.

Puis on arrive à Hin Wong Bay où on peut voir à nouveau des poissons et même quelques requins à pointe noire.

Rocher visage de profil à droite
Hin Wong Bay

La journée avance, direction Aow Luek où on a vu les requins hier matin. Le bateau s'arrête au large car il est trop gros pour s'approcher de la plage. Ça nous arrange, ça nous permet d'aller découvrir les coraux au pied des rochers que nous n'avions pas pu atteindre depuis la plage hier.

Aow Luek

Nous arrivons à présent au dernier arrêt, Shark Bay.

Nous y sommes allés le premier jour pour voir les tortues, mais ça ne nous gêne pas d'y retourner, on ne se lasse jamais de voir les tortues.

On en voit plus que la dernière fois. La plupart ont plein de poissons qui s'accrochent à elles. On n'a jamais vu autant de poissons sur une même tortue.

On profite que le guide ait un appareil sous l'eau pour essayer de faire une photo. L'un de nous deux plongé mieux que l'autre, on ne dira pas lequel.

Après ça nous rentrons au port, puis à l'hôtel. Il faut faire nos sacs, demain matin on change d'île.

Shark Bay
27
mai
27
mai

Ce matin nous disons au revoir à Koh Tao, nous partons pour Koh Phangan.

Après 1h15 de bateau vers le Sud, nous arrivons sur l'île de Koh Phangan. A première vue elle a l'air bien différente de Koh Tao. Elle doit être environ 4 fois plus grande. Il y a moins de reliefs et de rochers, plus de longues étendues de sable.

Nous avons choisi un hôtel sur la côte Nord Ouest de l'île, normalement c'est là où se situent les plus belles plages, et la zone est assez calme.

L'hôtel est très mignon, il est très vert et a un accès direct à la plage. Seul point effrayant, les grosses araignées. Le corps de la plus grande fait bien 5cm.

Nous faisons une balade sur la plage et déjeunons deux fried rice. C'est marée basse, l'eau s'est retirée très loin du bord.

Cette après midi nous allons découvrir Koh Ma, une presqu'île reliée à Koh Phangan par une bande de sable. Certains jours quand les marées sont très hautes ça devient une île.

Le banc de sable se prolonge en une plage nommée Mae Haad. Le tout est protégé par une barrière de corail que nous partons découvrir. Il faut marcher au moins 50m avec l'eau jusqu'aux genoux pour l'atteindre. Dès que nous passons la barrière l'océan devient plus profond, nous pouvons nager.

Les coraux sont très beaux mais malheureusement la visibilité est moyenne, les pluies des précédents jours, le vent et les vagues ont remué le fond.

Koh Ma
Mae Haad Beach
Scolopsis
Koh Ma

En fin d'après midi nous tentons d'aller à Salad beach, une belle plage sur le chemin du retour.

La plage est super, presque déserte, par contre nous ne pouvons pas nous baigner.

Nous rentrons dans l'eau, il n'y a pas de fond et le sol est jonché d'algues et concombres de mer. La plage porte bien son nom de salade !

Nous retournons à l'hôtel pour le coucher du soleil. Le ciel est voilé mais se colore de rose vif une fois le soleil sous l'horizon.

Il y a un mariage sur la plage, les enceintes font raisonner des chansons romantiques dans toute la baie, ça accompagne bien le coucher du soleil.

Au loin un gros nuage noir se rapproche, il y a régulièrement des éclairs qui illuminent la masse noire. Au moment de dîner le nuage est au dessus de nous. Ça ne nous arrête pas, nous sortons avec un parapluie, contournons les flaques d'eau et arrivons rapidement à un restaurant.

Bonne pioche, la nourriture est délicieuse. Globalement tout ce que nous avons mangé en Thaïlande était très bon, il n'y a pas eu de repas mauvais mais ce soir c'est particulièrement savoureux.

Le temps de dîner la pluie est passée.

28
mai
28
mai

Le programme d'aujourd'hui change des jours précédents. Pas de snorkeling, presque pas de plages, on part randonner dans la jungle.

On a trouvé une randonnée sur l'app All Trails qui part d'une plage (Haad Khom) au Nord de l'île pour traverser la jungle jusqu'à Bottle Beach, une plage accessible seulement à pied ou en bateau. La randonnée nous emmène ensuite à un point de vue, ensuite demi tour, c'est un aller-retour, aucune boucle possible.

La randonnée est courte mais l'île de Koh Phangan n'est pas plate alors il y a un bon dénivelé. D'ailleurs c'est intéressant de voir sur la vue satellite que les endroits les plus verts sont les plus pentus. Là où le sol est à peu près plat il y a des zones urbanisées.

Nous nous garons à Haad Khom et nous lançons directement dans la première ascension. Le ciel est un peu voilé mais exceptionnellement nous ne nous en plaignons pas, ça nous abrite du soleil.

La montée nous semble interminable. Cependant le chemin est ponctué d'oiseaux, insectes, reptiles, points de vue, ce qui nous permet de faire des pauses régulièrement. Nous sommes intrigués par ces oiseaux noirs aux deux grandes plumes au bout de la queue, des drongos à raquettes.

Le chemin est bien balisé, nous suivons les marques bleues. Arrivés en haut, pas de plateau, la descente commence directement. Autant la montée était sur des chemins avec des passages sur des rochers, la descente est essentiellement composée de marches taillées entre les racines, c'est technique. Nous descendons en pensant que tout ce que nous faisons maintenant, nous devrons le faire au retour.

Descente

Nous arrivons à Bottle Beach. Nous nous arrêtons pour boire un peu d'eau mais nous choisissons de reprendre la randonnée directement pour aller pique-niquer au point de vue. On profitera de la plage au retour.

La montée au point de vue est raide, il fait chaud mais penser au déjeuner en haut nous motive. Le chemin est aussi beau que le précédent.

L'effort en valait la peine, nous sommes sur une avancée rocheuse entre deux baies, c'est magnifique.

Nous grignotons nos chips et sandwichs de pain de mie avec des tranches de poulet et une sorte de fromage liquide. La vraie bonne baguette française et le fromage nous manquent mais on fait avec ce qu'on trouve.

Nous redescendons à la plage. Il y a une petite éclaircie, nous en profitons pour nous baigner. On ne va pas très loin car l'eau est très basse, il n'y a pas de fond mais ça rafraîchi.

Après une douche improvisée avec le tuyau d'arrosage du bar, on se rhabille et c'est parti pour la 3ème et dernière ascension.

Pas tout à fait, avant de repartir Yassine se lance dans une conversation avec un Mainate religieux, l'oiseau est très malin, on a l'impression qu'il nous dit bonjour : allo/hello et sawadee krup (en thaï).

Cette fois ci dans la montée, on rencontre un très gros lézard sur le chemin. Le varan a plus peur que nous et s'écarte rapidement. C'est la même espèce que les varans vus à Bangkok, un varan malais. Normalement il n'est pas agressif et dangereux, pas comme son cousin le dragon de Komodo dont la morsure peut avoir de très graves conséquences.

La dernière montée se passe bien, néanmoins nous sommes contents quand on arrive en haut.

Le route est parsemée de signes bleus énormes sur des pierres, c'est "Om" (ॐ). Om est une syllabe sanskrite représentant le son originel. Cette syllabe se retrouve dans les religions hindouistes et bouddhistes. Elle représente la vibration divine et originelle à partir de laquelle tout l’univers fut créé. Om est aussi le mantra le plus souvent chanté dans les cours de yoga. Répéter le Om à voix basse permettrait d’avoir un sentiment de plénitude et de revenir vers son essence.

Le soir nous décidons de faire un massage pour nous décontracter après la randonnée. C'est vraiment pas cher en Thaïlande, 8€ (300 baths) pour 1h.

29
mai
29
mai
Publié le 2 juin 2023

Pour notre dernier jour à Koh Phangan nous n'avons pas prévu grand chose. Nous allons rester dans les environs de notre hôtel et nous rendre aux plages que nous n'avions pas encore faites.

La journée débute à la plage de notre hôtel. Au programme baignade et construction de tour.

Pendant que nous sommes sur la plage 3 thaïlandaises passent d'un pas déterminé. Nous les recroisons un peu plus tard en marchant de l'autre côté des rochers. Elle gratte le sable et les cailloux pour trouver des palourdes. Yassine se porte volontaire pour leur prêter main forte. Il creuse et en trouve quelques unes rapidement, on sent l'expérience des pêches à pied en Bretagne.

On avance le long de la côte jusqu'à Secret beach, malheureusement arrivé à une petite crique, nous sommes bloqués par de gros rochers qui nous empêche de continuer. Nous remontons à travers champ jusqu'à la route et atteignons finalement Secret beach.

Comme d'habitude, la marée est trop basse pour vraiment se baigner, on tombe à une mauvaise période, mais la plage est très belle, très paisible. Par endroit la plage se transforme en gruyère, il y a des dizaines de crabes qui creusent leur trou, on les voit ressortir avec de la terre à intervalles de temps réguliers.

Secret beach

Nous nous arrêtons dans un restaurant pour le déjeuner. Il est bien noté sur Google mais c'est le pire repas qu'on ait mangé depuis notre arrivée. On se force presque à manger, heureusement qu'en plus d'être mauvaises les portions sont toutes petites. Le pad thaï a un goût de nouilles au ketchup ratées. Bon ça arrive les ratés, on se rattrapera ce soir.

Nous passons l'après midi à Malibu Beach. D'un côté de la plage il y a une digue, et pas d'eau, mais de l'autre côté on trouve enfin un endroit où on peut se baigner. Attention aux oursins tout de même.

Après ça notre repos sur la plage est compromis par deux chiens qui jouent, l'un d'eux vient s'asseoir sur notre serviette et projette du sable partout. Yassine trouve d'autres touristes pour faire une partie de volley, un Russe et un Israélien. Ce n'est pas surprenant, au moins un étranger sur deux qu'on croise sur l'île de Koh Phangan est d'une de ces deux nationalités. Depuis le début de la guerre il y a énormément de Russes qui sont venus s'installer sur les îles de Thaïlande.

Malibu Beach

Nous rentrons pour le coucher du soleil, que nous ne verrons pas à cause des nuages, mais ce n'est pas grave.

Pour dîner nous choisissons de dîner au restaurant où nous avions mangé il y a deux jours. Il était délicieux et est proche de l'hôtel, pratique avec les trombes d'eau qui tombent encore ce soir. Nous testons des plats différents, un fried rice et un curry Massaman. Et pour le dessert, un Mango sticky rice, spécialité thai à base de mangue, riz gluant et crème de coco. C'est très bon mais on n'en mangera pas tous les jours, c'est un peu bourratif.

On profite d'une accalmie entre deux averses pour rentrer à l'hôtel.

30
mai
30
mai
Publié le 4 juin 2023

Ce matin nous disons au revoir aux petits chats de l'hôtel et prenons le ferry pour quitter Koh Phangan et continuer notre séjour à Koh Samui. Nous débarquons dans notre hôtel au Nord de l'île vers midi. Nous sommes accueillis en français, le patron vient de Montpellier, et quasi tous les clients sont francophone (français, belges, suisses).

On quitte l'hôtel pour aller déjeuner.

Après un plat de riz poulet, nous commençons notre découverte de Koh Samui.

Nous commençons par le grand bouddha de 12m de l'île, construit dans les années 70. À quelques pas de la statue on trouve un autre complexe bouddhiste, lui aussi avec des grandes statues : la déesse chinoise Guanyin aux 18 bras et le gros bouddha rieur Budai. A l'intérieur du temple il y a des peintures qui illustrent la vie de Bouddha.

La plupart des bouddhistes considère Bouddha comme un être humain (prénommé Gautama), devenu Bouddha par ses actes. Cependant sa légende est remplie de détails mythiques. A commencé par sa naissance, sa mère l'aurait conçu en songe avec le bodhisattva Tusita descendu du ciel sous l'apparence d'un éléphanteau à 6 défenses. Sitôt né (en sortant du flanc de sa mère), Bouddha se serait mis debout et aurait pris possession de l'univers en se tournant vers les points cardinaux. Les fresques raconte ensuite tout son parcours jusqu'à l'éveil.

Grand bouddha

Nous regagnons les plages de la côte Est. D'abord Choengmon Beach, très calme où les habitants pêchent à la ligne au bord de la barrière de corail, sous le regard d'un pygargue qui survole la zone.

Nous continuons à Chaweng Beach, beaucoup plus animée. Il n'est même pas 17h, mais les bars de plage mettent déjà de la musique. A certains moments le bruit est couvert par les avions qui passent au dessus de nos têtes, l'aéroport est juste derrière. Malgré tous les efforts des bars, on sent qu'on est en basse saison, la plage est loin d'être bondée.

Choengmon Beach
Chaweng Beach
Chaweng Beach

On monte à une pagode derrière la plage d'où on peut voir les alentours et en particulier la piste de l'aéroport. La pagode est jolie, son dôme dorée domine la partie Nord de l'île. En haut le ciel est trop voilé pour le coucher du soleil mais on voit un avion atterrir.

On rentre ensuite à l'hôtel en faisant un arrêt au marché de nuit. On ne tente pas les insectes mais on prend un smoothie et des boulettes au fromage pour s'ouvrir l'appétit. On rentre ensuite, cependant nous faisons un arrêt forcé sur le chemin pour attendre que la pluie se calme. On aurait dû plus se méfier des nuages qu'on a vu depuis la pagode, ici le temps change très vite.

On ressort après la pluie pour aller dîner un burger.

31
mai
31
mai
Publié le 5 juin 2023

Ce matin nous prenons le scooter pour découvrir la côte Est de l'île. Nous ne nous aventurons pas dans les hauteurs de l'île, réputées pour leurs pentes abruptes et dangereuses, mais celà ne nous empêche pas de trouver de jolis points de vue facilement accessibles, comme le Lad Koh viewpoint ce matin.

Puis nous continuons la route jusqu'à Coral Cove, une baie où chaque hôtel a sa petite plage protégée par des rochers.

La visibilité est correcte, il y a des coraux et petite particularité, à l'exception d'un ou deux ils sont toujours dans les tons roses, couleur corail (entre le rouge, orange et rose).

Lad Koh viewpoint
Coral cove

Nous allons aux rochers de grand père et grand mère, très connus sur l'île (Hin Ta et Bon Yai), prenons une noix de coco pour l'apéro et partons dans un village de pêcheurs. Ce petit village de Hua Thanon est très pittoresque, nous sommes les seuls étrangers dans ce grand marché de poissons. Yassine propose son aide pour écailler les poissons, il se retrouve à manipuler un cobia (surnommé saumon noir) de plusieurs dizaines de kilos. Après tout ce poisson nous finissons dans un restaurant qui ne propose que du poulet... Ça sera donc riz poulet, une valeur sûre.

Hua Thanon

Après le repas, quoi de mieux que quelques visites de temples pour digérer. D'abord la statue géante de Guan Yu, un général chinois du IIème siècle élevé au rang de dieu (de la guerre) dans le bouddhisme mahayana et taoïsme. En haut des marches derrière la statue il y a un temple et, ce qui retient notre attention, un grand masque dans lequel les fidèles font brûler des offrandes.

A quelques kilomètres, nous trouvons un temple entièrement rouge, le Wat Ratchathammaram. Ça nous rappelle Chiang Rai et ses temples monochromes. A l'intérieur on retrouve les mêmes représentations que dans les temples du nord de Thaïlande. Par exemple la déesse de la terre avec ses longs cheveux qui noie toute une armée pour protéger bouddha.

Wat Ratchathammaram

Direction ensuite la plage de Lamai, une grande baie sur la façade Ouest de l'île, comme Chaweng où nous étions hier. Nous arrivons sous le soleil, mais rapidement de gros nuages noirs arrivent. Nous n'avons pas le temps de réagir, ils avancent beaucoup trop vite. Nous fuyons mais la pluie nous rattrape. Nous trouvons refuge dans un supermarché. On en profite pour acheter des mangues et fruits du dragon qu'on part manger sur la plage de Cristal bay dès la pluie passée.

Lamai beach
Cristal bay beach

Nous sortons dîner au fisherman's village. Ce village pour le coup n'a plus grand chose d'un village de pêcheurs. C'est une rue où s'alignent restaurants et bars aux prix européens, boutiques de vêtements et souvenirs. Ça reste sympa pour se balader et au bout la rue débouche sur un marché. Nous ne savons pas quoi choisir, il y a trop de choses, et les prix sont raisonnables. Nous nous laissons tenter par du poulet cuisiné façon mexicaine, et un gâteau au chocolat avec un enrobage plein de chocolat, qui colle aux doigts. On se fait plaisir.

Fisherman's village
1
juin
1
juin
parc national de Mu Ko Ang Thong

Mu Ko Ang Thong marine park

Publié le 7 juin 2023

Aujourd'hui c'est journée en bateau. Nous prenons un mini bus à 7h30 qui nous emmène au port de Nathon où nous avons réservé un tour pour le parc naturel de Mu Ko Ang Thong. Le bateau a une capacité de 150 personnes, nous espérons qu'il ne sera pas plein car ça fait beaucoup de monde. Ouf, nous ne sommes que 30, c'est la basse saison ici.

Le parc national marin a été créé en 1980, il comprend 102km2 d'océan dans le Golfe de Thaïlande et 42 îlots. C'est une zone protégée avec des forêts tropicales humides sur la terre et des coraux dans la mer. Il y a de nombreux poissons, mammifères, oiseaux et reptiles dans le parc.

Nous mettons 2h à atteindre le parc, il se rapproche petit à petit mais les vagues et le vent de face ne nous aident pas.

Avant même d'arriver, nous trouvons déjà l'endroit magnifique. Les îles recouvertes de verdure ce détachent du bleu de l'eau. Et la grande différence par rapport à Koh Tao, Koh Phangan etc c'est qu'il n'y a pas de construction.

Nous laissons notre gros bateau au large et un long tail boat nous emmène pour faire les derniers mètres.

Nous accostons sur Koh Wua Ta Lap, la 2ème plus grosse île de l'archipel.

Il y a un chemin qui nous permet de prendre de la hauteur et d'avoir plusieurs points de vue sur l'ensemble des îles. Le sentier ne fait que 500m, mais ce sont 500m de marches non stop, c'est rapide mais physique. Nous montons jusqu'à l'observatoire au sommet d'un des monts (voir flèche rouge sur la photo), en faisant des pauses tous les 100m à des points de vue. C'est très bien aménagé.

La vue en haut est spectaculaire. Rien que ça valait les 2h de bateau.

Level 6
Level 5
Level 4
Level 3
Level 2
Level 1
Koh Wua Ta Lap

La descente est rapide. Sitôt en bas nous nous dirigeons vers la plage pour nous rafraîchir.

On a un peu de temps pour observer les coraux et poissons de la réserve marine. De retour sur le bateau c'est l'heure du déjeuner. Nous prenons des assiettes en métal et là c'est comme à la cantine, on fait la queue et passons devant les grands plats. A chaque plat une personne remplit un compartiment de notre assiette. Pour le dessert, pastèque presque à volonté.

Le bateau nous fait faire un tour des îlots voisins puis nous arrivons sur l'île de Ko Mae Ko. A nouveau un petit bateau nous récupère pour les derniers mètres. En arrivant on ne le voit pas mais il y a un grand lagon à l'intérieur de l'île, nommé le lac émeraude. On accède à un point de vue d'où on peut le voir via un escalier qui ressemble à une échelle. Impossible de se baigner ou faire du kayak, apparemment il est infesté de sangsues. Nous descendons au pied du lagon, on ne voit pas de sangsues, seulement des crabes et de longs poissons.

Ko Mae Ko/ Emerald lake

Sur la plage devant l'île c'est l'heure pour une dernière baignade avant de reprendre le bateau.

C'est compliqué d'avancer au dessus des coraux car la marée est très basse. Au moment de repartir nous apercevons une pieuvre. C'est la première fois que nous en voyons une d'aussi près. Les poissons n'ont pas peur d'elle, au contraire ils semblent la provoquer. La pieuvre se faufile entre les rochers, ses tentacules lui permettent de se déplacer dans toutes les directions rapidement.

15h45, c'est déjà l'heure de repartir. Nous avons encore 2h pour rentrer. La mer est encore plus agitée que ce matin, le bateau tangue. Au loin on voit les nuages noirs, il pleut à Koh Phangan.

On aperçoit Koh Samui, petit à petit l'île de rapproche. Il y a un point doré éblouissant sur la partie gauche (Nord) de l'île, c'est la pagode où nous sommes montés hier. C'est un bon endroit pour voir les avions, elle surplombe la piste de l'aéroport.

Nous dînons dans la zone de Maenam, près de notre hôtel. Il y a un temple et une porte chinoise. Pour le repas nous choisissons du riz et des nouilles larges (glass noodles) qui forment presque des plaques.

Maenam Koh Samui
2
juin
2
juin
Publié le 7 juin 2023

Nous savourons notre dernière matinée sur les îles thaïlandaises. Nous restons proche de notre hôtel à Maenam. La plage n'a rien à envier aux plages de l'Est de l'île. On a la vue sur Koh Phangan et en plus la plage presque pour nous tout seul. Nous ralentissons le rythme pour une fois, et restons à nous reposer sur nos transats.

A 11h30 le ferry qu'on a pris il y a quelques jours pour venir de Koh Phangan accoste, on l'aperçoit de loin car il est à l'autre bout de la plage.

Soudain on se rend compte qu'il y a un matelas gonflable qui est en train de dériver et partir au large. La famille a laquelle il appartient semble avoir fait une croix dessus. Yassine se met à l'eau et part à sa poursuite. Le matelas se déplace vite avec les vaguelettes et surtout le vent. Yassine, bon nageur fini part le récupérer. On entend les cris de toute la famille et même de quelques locaux sur la plage au moment où il l'attrape, tout le monde le suivait. Les ados de la famille se dépêchent d'arriver à sa hauteur sur la plage pour récupérer le matelas et le remercier.

Nous avons récupéré nos affaires à l'hôtel. Nous prenons rapidement un pad thaï et c'est l'heure d'aller à l'aéroport. Nous avons négocié avec le voisin du restaurant, il va nous conduire à l'aéroport dans sa MG jaune.

L'aéroport de Koh Samui ressemble à tout sauf à un aéroport. C'est un grand jardin, il y a des tables, des transat et des jeux pour enfants en extérieur. Les deux salles d'attente sont ouvertes sur l'extérieur, on est à seulement quelques mètres de la piste, on sent les avions passer. C'est presque relaxant, il y a peu d'annonces, pas de climatisation mais on respire. Il y a même un salon avec des boissons, des sandwichs et gâteaux gratuits, on n'a jamais vu ça.

C'est notre jour de chance, Bangkok Airways nous a placé aux issues de secours de l'avion, on est super bien installés on a de la place. Peut après le décollage les stewarts nous apportent des plateaux repas. Il est 16h mais ça ne se refuse pas. En plus c'est franchement bon, un poulet à la crème avec des fusilli.

Nous arrivons à l'aéroport Suvarnabhumi de Bangkok, un aéroport moderne et spacieux, très spacieux, c'est une bonne marche pour sortir.

Il est relié à la ville par un métro : lumineux agréable, climatisé. On est à des années lumières du RER B vers Charles de Gaulle. On a a une correspondance de métro pour arriver à l'hôtel, c'est l'heure de pointe, là on retrouve un peu des airs de la ligne 13, comme à la maison.

On retourne dans le même hôtel qu'il y a 10 jours pendant notre premier séjour à Bangkok. On fait le trajet machinalement, c'est étrange de revenir dans un endroit que l'on connait.

Giant Swing

On sort dîner du côté de Khaosan Road, la zone animée de Bangkok. Sur le chemin on remarque que certains portraits du roi ont été remplacés par la reine et il y a des drapeaux violets. C'est en l'honneur de la reine Suthida Tidjai, la femme de Rama X dont c'est l'anniversaire demain. Le jour est férié mais comme ça tombe un samedi ça sera rattrapé lundi. Cette année coïncidence, la fête de Visakha Bucha tombe le même jour (pleine lune du 6ème mois lunaire). Ce jour est extrêmement sacré dans le bouddhisme, il marque la naissance, mort et éveil de bouddha.

Wat Saket
Khaosan Road
3
juin
3
juin
Publié le 9 juin 2023

Dernier jour en Thaïlande, nous sommes de retour à Bangkok, c'est le moment pour nous de visiter ce qu'on avait pas eu le temps de voir la première fois. Le grand palais est fermé pour l'anniversaire de la reine mais les autres sites touristiques sont ouverts. Les temples sont bondés car tout le monde vient pour Visakha Bucha, le jour de l'éveil de bouddha.

Nous nous arrêtons au pilier de la ville, situé entre le ministère de l'intérieur et le palais.

Le plus grand des deux piliers est le premier, érigé sur ordre de Rama Ier quand Bangkok est devenue capitale (1782). Il est en bois recouvert d'or et contient l'horoscope de la cité. Le 2ème pilier plus petit date de Rama IV, avec un nouvel horoscope, dans le but d'améliorer l'avenir de la ville.

Piliers de la ville

Nous allons ensuite au Musée national qui est dans l'ancien palais du vice roi. C'est une bonne manière de terminer notre voyage car il regroupe des objets de toute la Thaïlande et toutes les époques. Celà apporte une continuité entre tout ce qu'on a vu pendant la première partie de notre séjour, de Chiang Mai à Bangkok.

A l'entrée du musée on trouve un temple dans le style traditionnel de Bangkok. A côté nous visitons le pavillon rouge dans lequel il y a des objets ayant appartenu aux enfants de la famille royale : berceaux, jouets, broderies.

Dans une aile de l'ancien palais nous commençons notre retour dans le passé. Les premières traces de vie retrouvées sur le territoire datent de la préhistoire, objets et ossements. Puis les objets ont évolué, avec une grande avancée pendant l'age de bronze.

Puis nous passons à la civilisation Dvaravati qui vivait dans le centre de la Thaïlande du VIe au XIe siècle. Les archéologues n'ont pas trouvé de capitale mais un ensemble de villes auto gérées. Les villes se créent petit à petit une culture commune à force d'interagir. Elles adoptent le bouddhisme, on a retrouvé des gravures en Sanskrit. Les bouddhas ont des styles et des traits indiens. Les pièces maîtresses de la collection sont les roues de la loi. C'est un symbole du bouddhisme, représentant la diffusion de l'enseignement bouddhiste. Le nombre de rayons signifie des choses différentes mais ça devient trop compliqué. En tout cas on note que ce symbole est tellement important qu'on trouve encore aujourd'hui cette roue sur le drapeau de l'Inde.

Nous passons ensuite à la période Lopburi, c'est la présence khmer entre le VIIe et IXe siècle. L'art est de style khmer, avec par exemple des bouddhas au visage carré.

Sans transition on entre dans la salle des royaumes de Java et Srivijaya, royaume du Golfe (sud) de la Thaïlande. On retrouve l'art javanais, l'art balinais. Florissant entre le VIIe et XIIIe siècle ces royaumes correspondent plutôt à l'Indonésie actuelle (la capitale était sur l'île de Sumatra). Ils étaient hindouistes, pas bouddhistes. C'est pour ça qu'on peut voir la statue de Ganesh exposée dans le musée. Ganesh, le dieu éléphant, est le fils de Shiva. Il symbolise l'union entre l'humain (son corps) et le divin (sa tête éléphantine)

Place ensuite au Royaume de Lanna, ici on retrouve ce qu'on a vu à Chiang Mai : le style des bouddhas, beaucoup d'éléphants représentés car ils étaient présents en grand nombre dans la région et très utilisés.

Roues de la loi Dvaravati
Période Lopburi
Période Lopburi
Dieu éléphant Ganesha (royaume Srivijaya)
Srivijaya
Royaume de Lanna
Royaume de Lanna

Nous montons à l'étage du bâtiment pour pénétrer dans le royaume de Sukhothai. Il y a la stèle du roi Ramkhamhaeng à 4 faces datant de 1292. Le roi y décrit les coutumes, traditions, parle de religion, des frontières de Royaume, de la végétation... Ce sont les plus anciennes inscriptions connues de l'alphabet thaï (évolution de l'alphabet khmer). A cette période on trouve un mélange de style khmer et des bouddhas de style Sukhothai (coiffe bouclée et Ushnisha en flamme au sommet de la tête en signe de sagesse).

On clot la zone des anciens royaumes avec Ayutthaya.

On arrive dans la section qui présente des objets d'art réalisés sous la dynastie actuelle des Chakri, datant du XIX et XXe siècle. Ça ressemble à ce qu'on a pu voir au palais royal de Bangkok.

On change de bâtiment pour traverser un pavillon avec des meubles ayant appartenu pour la plupart au Vice roi Pinklao, frère de Rama IV. A cette période l'influence européenne était très forte.

Stèle du roi Ramkhamhaeng
Bouddha Sukhothai
Style Sukhothai
Style Ayutthaya
Plan d'Ayutthaya
Salon de Pinklao

Il y a un restaurant à l'intérieur du musée, c'est une excellente nouvelle. Les prix sont raisonnables, le cadre est beau. Ça permet de reprendre des forces avant de finir cet immense musée. Après ça on enchaine avec des expositions sur la fabrication des ornements en nacre, les vêtements, la restauration des édifices (porte de temple présentée avant et après restauration suite à un incendie).

Palanquin où Rama I était installé pour la parade
Au milieu la veste du roi Mongkut, de style européen


On finit le musée en accélérant le rythme pour ne pas y passer la journée. On voit les sièges qu'ils mettaient sur le dos des éléphants.

Puis ce sont des trônes. A partir du règne de Rama IV la culture occidentale a commencé à être de plus en plus influente, cela à changé la manière de faire les trônes. Pour les différencier les trônes de style européen sont appelés Phra trônes. Après Rama IV les trônes ont été fabriqués dans un style ou l'autre selon le souhait des rois.

Nous terminons la visite par une sorte de hangar où sont présentés les palanquins et ornements funéraires. Certains on été utilisés lors de la cérémonie de crémation de Rama IX en 2017. Après la crémation l'urne circule sur un immense palanquin dans Bangkok.

En sortant du musée nous faisons un crochet par le marché aux amulettes juste à côté, un lieu hors du temps.

Trône de Rama V
Urne
Chariot funéraire

Nous traversons la rivière Chao Phraya pour visiter le Wat Arun sur l'autre rive. Le temple était fermé pour restauration en 2016 et caché sous des échafaudages, nous sommes contents de pouvoir y aller cette fois. Son nom signifie temple de l'aube (Arun signifie aurore en Sanskrit). Le temple a abrité le bouddha d'émeraude pendant 6ans avant qu'il soit déplacé vers son emplacement définitif dans l'enceinte du grand palais. Le temple est composé d'un ensemble de prang, le plus haut fait 82m.

Le temple est magnifique, le blanc et les motifs de céramique colorés tranchent avec le ciel bleu.

On retrouve des décorations similaires au palais royal comme les kinaris (femmes oiseaux), l'armée de singes qui soutiennent les prangs.

Wat Arun

Nous reprenons le bateau pour remonter le fleuve au nord et atteindre le marché de Chatuchak. C'est un marché couvert gigantesque qui vend souvenirs, vêtements, céramique, nourriture... C'est un vrai labyrinthe, on repasse plusieurs fois au même endroit, parfois on est incapable de savoir si on est déjà passé ou si c'est une allée ressemblante. Il est 17h, les galeries intérieures se vident progressivement et la foule rejoint les zones extérieures plus agréables et proches des restaurants.

Nous ne nous attardons pas et prenons le métro pour aller au centre commercial MBK et Siam Paragon. On a besoin d'acheter une nouvelle carte mémoire pour l'appareil photo, la première est pleine...

Comme il y a 10 jours, nous décidons de nous faire une soirée cinéma car on a rarement l'opportunité de le faire. Le dernier opus d'Astérix est sorti cette semaine dans les grands cinémas de Bangkok. Même si les critiques n'ont pas été tendres en France nous sommes curieux de le voir.

Le cinéma est bondé. Cette fois si ce ne sont pas les fans de sitcom, ce sont les supporters de foot. Le cinéma diffuse en direct dans la grande salle la finale de la FA cup, Manchester City vs United. Les thaï sont clairement pour United, la foule est en rouge. Nous quittons le cinéma avant la fin, nous ne verrons pas les supporters sortir déçus (victoire de City).

Astérix et la terre du milieu n'est pas le film du siècle mais on passe un bon moment. On a presque une projection privée, on est 8 dans la salle.

3
juin
3
juin
Publié le 10 juin 2023

Le son des cloches au petit matin, le reflet du soleil sur les dorures des temples, les effluves des épices dans les marchés colorés, la Thaïlande nous a ébloui tant par la richesse de sa culture que par ses paysages splendides.


Une petite semaine en 2016 nous avait déjà donné un aperçu de ce que pouvait proposer la Thaïlande, mais ce fut malheureusement trop court pour percevoir tous les aspects de ce super pays.

Nous avons eu la chance de parcourir la Thaïlande du nord au sud, en suivant les évolutions de paysages, passant de collines verdoyantes tachetées du doré des temples, à la mer turquoise et son sable blanc.

Mais ce voyage fut aussi l'occasion de toucher du doigt l'histoire de ce pays, qui est l'un des rares d'Asie du Sud Est à ne pas avoir connu une véritable colonisation, et qui fut pendant longtemps un ensemble de royaume dont on a eu la chance de visiter les magnifiques vestiges.

Nous comprenons les nombreux européens qui se sont installés, au nord, au sud, et nous nous sommes promis de revenir pour visiter encore d'autres îles !


Top 5 de nos endroits favoris :

1. Koh Tao, petite île où tout est parfait: fonds marins riches en coraux où on observe poissons tropicaux, tortues, requins, plages, tranquilité. Et le tout est accessible sans avoir à parcourir de grandes distances

2. Sukhothai (& Si Satchanalai), deux sites chargés d'histoire qui se prêtent parfaitement aux balades en vélo

3. Les éléphants à Chiang Mai, une expérience unique au contact des éléphants d'Asie

4. Bangkok qui réuni tout ce qu'on peut attendre, infrastructures modernes et lieux historiques grandioses

5. Ang Thong, un groupement d'îlots préservés aux magnifiques panoramas


Nous avons aussi particulièrement apprécié :

- la cuisine. Absolument tout était délicieux, les sauces sont variées, il y a du goût.

- la gentillesse des gens. Ce sont les plus sympa qu'on ait rencontré, toujours le sourire aux lèvres. Et ils nous ont toujours aidé, on pense notamment à la dame qui nous a amené en pleine nuit à notre hôtel à Ayutthaya quand le bus nous avait laissé au bord de l'autoroute sans solution


Les principales surprises :

- les frais bancaires. Quelque soit le montant retiré au distributeur les banques thaïlandaises se servent au passage, 220 baths de frais (presque 6€). Si on paye en carte dans des hôtels ou restaurant il faut ajouter 3% de frais en général. Les frais lors des paiements sont courants, pas uniquement en Thaïlande, mais les frais de retrait sont élevés. Et pour les thaïlandais les frais bancaires sont aussi élevés, les cartes de débit coûtent chères, les taux d'intérêt en cas d'emprunt sont à plus de 10%. On est pas mal en France finalement.

- la saison des feux. Dans le Nord de la Thaïlande en Mars, Avril jusqu'à l'arrivée de la pluie en Mai les agriculteurs brûlent les résidus de leur dernière récolte (tiges, branches) dont ils ne font rien. La cendre apporte des nutriments aux prochaines cultures. Cette pratique permet de gagner quelques années mais elle n'est pas viable car les sols ne se régénèrent pas. C'est devenu un fléau dans le pays car l'air devient presque irrespirable tellement il y a de fumée. Nous étions très inquiets que les feux continuent encore à notre arrivée, heureusement ils ont stoppé une ou deux semaines avant.

- la présence de la monarchie. Nous sommes tombés en période électorale et nous avons senti une envie de renouveau dans le pays. A côté de ça la Thaïlande est connue pour ses multiples coups d'états et la domination de l'armée, très étroitement liée à la monarchie. On sent que le nouveau roi Rama X n'a pas la popularité de son père. Il faut dire que Rama IX est resté 70 ans sur le trône, c'est le seul roi qu'avait connu la plupart de la population. Son fils se fait remarquer par ses dépenses extravagantes, ses soirées en Allemagne et ses 4 mariages. Malgré tout on sent que la monarchie reste centrale dans le pays, et les photos du roi sont partout.

- la découverte du bouddhisme. C'est une bonne surprise car nous ne connaissions pas grand chose de cette religion et vivre pendant presque un mois dans un pays largement bouddhiste nous a permis de mieux comprendre. Qu'on y adhère où pas, c'est passionnant de se plonger dans les croyances, les traditions et les récits.


La Thaïlande est un pays où on s'est senti vraiment bien au cours du dernier mois. On a découvert tellement de choses, le temps est passé à une vitesse folle. Il n'y a eu aucune note négative, on le quitte avec tristesse.