Dernier jour en Thaïlande, nous sommes de retour à Bangkok, c'est le moment pour nous de visiter ce qu'on avait pas eu le temps de voir la première fois. Le grand palais est fermé pour l'anniversaire de la reine mais les autres sites touristiques sont ouverts. Les temples sont bondés car tout le monde vient pour Visakha Bucha, le jour de l'éveil de bouddha.
Nous nous arrêtons au pilier de la ville, situé entre le ministère de l'intérieur et le palais.
Le plus grand des deux piliers est le premier, érigé sur ordre de Rama Ier quand Bangkok est devenue capitale (1782). Il est en bois recouvert d'or et contient l'horoscope de la cité. Le 2ème pilier plus petit date de Rama IV, avec un nouvel horoscope, dans le but d'améliorer l'avenir de la ville.
Nous allons ensuite au Musée national qui est dans l'ancien palais du vice roi. C'est une bonne manière de terminer notre voyage car il regroupe des objets de toute la Thaïlande et toutes les époques. Celà apporte une continuité entre tout ce qu'on a vu pendant la première partie de notre séjour, de Chiang Mai à Bangkok.
A l'entrée du musée on trouve un temple dans le style traditionnel de Bangkok. A côté nous visitons le pavillon rouge dans lequel il y a des objets ayant appartenu aux enfants de la famille royale : berceaux, jouets, broderies.
Dans une aile de l'ancien palais nous commençons notre retour dans le passé. Les premières traces de vie retrouvées sur le territoire datent de la préhistoire, objets et ossements. Puis les objets ont évolué, avec une grande avancée pendant l'age de bronze.
Puis nous passons à la civilisation Dvaravati qui vivait dans le centre de la Thaïlande du VIe au XIe siècle. Les archéologues n'ont pas trouvé de capitale mais un ensemble de villes auto gérées. Les villes se créent petit à petit une culture commune à force d'interagir. Elles adoptent le bouddhisme, on a retrouvé des gravures en Sanskrit. Les bouddhas ont des styles et des traits indiens. Les pièces maîtresses de la collection sont les roues de la loi. C'est un symbole du bouddhisme, représentant la diffusion de l'enseignement bouddhiste. Le nombre de rayons signifie des choses différentes mais ça devient trop compliqué. En tout cas on note que ce symbole est tellement important qu'on trouve encore aujourd'hui cette roue sur le drapeau de l'Inde.
Nous passons ensuite à la période Lopburi, c'est la présence khmer entre le VIIe et IXe siècle. L'art est de style khmer, avec par exemple des bouddhas au visage carré.
Sans transition on entre dans la salle des royaumes de Java et Srivijaya, royaume du Golfe (sud) de la Thaïlande. On retrouve l'art javanais, l'art balinais. Florissant entre le VIIe et XIIIe siècle ces royaumes correspondent plutôt à l'Indonésie actuelle (la capitale était sur l'île de Sumatra). Ils étaient hindouistes, pas bouddhistes. C'est pour ça qu'on peut voir la statue de Ganesh exposée dans le musée. Ganesh, le dieu éléphant, est le fils de Shiva. Il symbolise l'union entre l'humain (son corps) et le divin (sa tête éléphantine)
Place ensuite au Royaume de Lanna, ici on retrouve ce qu'on a vu à Chiang Mai : le style des bouddhas, beaucoup d'éléphants représentés car ils étaient présents en grand nombre dans la région et très utilisés.
Nous montons à l'étage du bâtiment pour pénétrer dans le royaume de Sukhothai. Il y a la stèle du roi Ramkhamhaeng à 4 faces datant de 1292. Le roi y décrit les coutumes, traditions, parle de religion, des frontières de Royaume, de la végétation... Ce sont les plus anciennes inscriptions connues de l'alphabet thaï (évolution de l'alphabet khmer). A cette période on trouve un mélange de style khmer et des bouddhas de style Sukhothai (coiffe bouclée et Ushnisha en flamme au sommet de la tête en signe de sagesse).
On clot la zone des anciens royaumes avec Ayutthaya.
On arrive dans la section qui présente des objets d'art réalisés sous la dynastie actuelle des Chakri, datant du XIX et XXe siècle. Ça ressemble à ce qu'on a pu voir au palais royal de Bangkok.
On change de bâtiment pour traverser un pavillon avec des meubles ayant appartenu pour la plupart au Vice roi Pinklao, frère de Rama IV. A cette période l'influence européenne était très forte.
Il y a un restaurant à l'intérieur du musée, c'est une excellente nouvelle. Les prix sont raisonnables, le cadre est beau. Ça permet de reprendre des forces avant de finir cet immense musée. Après ça on enchaine avec des expositions sur la fabrication des ornements en nacre, les vêtements, la restauration des édifices (porte de temple présentée avant et après restauration suite à un incendie).
On finit le musée en accélérant le rythme pour ne pas y passer la journée. On voit les sièges qu'ils mettaient sur le dos des éléphants.
Puis ce sont des trônes. A partir du règne de Rama IV la culture occidentale a commencé à être de plus en plus influente, cela à changé la manière de faire les trônes. Pour les différencier les trônes de style européen sont appelés Phra trônes. Après Rama IV les trônes ont été fabriqués dans un style ou l'autre selon le souhait des rois.
Nous terminons la visite par une sorte de hangar où sont présentés les palanquins et ornements funéraires. Certains on été utilisés lors de la cérémonie de crémation de Rama IX en 2017. Après la crémation l'urne circule sur un immense palanquin dans Bangkok.
En sortant du musée nous faisons un crochet par le marché aux amulettes juste à côté, un lieu hors du temps.
Nous traversons la rivière Chao Phraya pour visiter le Wat Arun sur l'autre rive. Le temple était fermé pour restauration en 2016 et caché sous des échafaudages, nous sommes contents de pouvoir y aller cette fois. Son nom signifie temple de l'aube (Arun signifie aurore en Sanskrit). Le temple a abrité le bouddha d'émeraude pendant 6ans avant qu'il soit déplacé vers son emplacement définitif dans l'enceinte du grand palais. Le temple est composé d'un ensemble de prang, le plus haut fait 82m.
Le temple est magnifique, le blanc et les motifs de céramique colorés tranchent avec le ciel bleu.
On retrouve des décorations similaires au palais royal comme les kinaris (femmes oiseaux), l'armée de singes qui soutiennent les prangs.
Wat ArunNous reprenons le bateau pour remonter le fleuve au nord et atteindre le marché de Chatuchak. C'est un marché couvert gigantesque qui vend souvenirs, vêtements, céramique, nourriture... C'est un vrai labyrinthe, on repasse plusieurs fois au même endroit, parfois on est incapable de savoir si on est déjà passé ou si c'est une allée ressemblante. Il est 17h, les galeries intérieures se vident progressivement et la foule rejoint les zones extérieures plus agréables et proches des restaurants.
Nous ne nous attardons pas et prenons le métro pour aller au centre commercial MBK et Siam Paragon. On a besoin d'acheter une nouvelle carte mémoire pour l'appareil photo, la première est pleine...
Comme il y a 10 jours, nous décidons de nous faire une soirée cinéma car on a rarement l'opportunité de le faire. Le dernier opus d'Astérix est sorti cette semaine dans les grands cinémas de Bangkok. Même si les critiques n'ont pas été tendres en France nous sommes curieux de le voir.
Le cinéma est bondé. Cette fois si ce ne sont pas les fans de sitcom, ce sont les supporters de foot. Le cinéma diffuse en direct dans la grande salle la finale de la FA cup, Manchester City vs United. Les thaï sont clairement pour United, la foule est en rouge. Nous quittons le cinéma avant la fin, nous ne verrons pas les supporters sortir déçus (victoire de City).
Astérix et la terre du milieu n'est pas le film du siècle mais on passe un bon moment. On a presque une projection privée, on est 8 dans la salle.