La journée commence un peu tardivement, après une grasse matinée, pour une fois.
Nous visitons le Wat Suthat Thepwararam, temple à 2 rues de notre hôtel. Dès que nous pénétrons dans l'enceinte principale, nous sommes bercés par les chants bouddhistes des moines. Rassemblés autour du principal Bouddha dans le Wihaan, les fidèles connaissent pour la plus part les chants religieux par cœur, qu'ils entonnent pendant plusieurs minutes sans interruption.
Ce temple présente également des décors muraux très détaillés, retraçant comme dans la plupart des temples en Thaïlande, certaines étapes cruciales de l'épopée du Ramakien.
A noter, une des particularités de ce temple est son Yak en pierre noire, faisant 70cm de haut, et qui daterait du XVème siècle. Les thaïlandais y laissent des billets en espérant avoir bonne chance.
Wat Suthat ThepwararamNous avons eu l'agréable surprise la veille lors de la visite du palais royal de découvrir que notre billet incluait également l'accès à un spectacle de danse et chant thaïlandais. Nous n'avons pas beaucoup d'attentes, d'autant plus qu'il est réservé aux étrangers et nous craignons l'attrape touriste.
A l'angle d'une des principales artères de Bangkok, nous pénétrons dans le théâtre moderne et nous installons. Le spectacle débute avec des danses des royaumes passés de Thaïlande (Sukhothai, Ayutthaya etc). Les danses et les costumes ont été imaginés à partir des sculptures et peintures de l'époque. Il y a aussi des danses traditionnelles actuelles, qui sont encore dansées dans les carnavals des différentes provinces. Ensuite les danseurs jouent certaines scènes de la légende du Ramakien. Il y a par exemple la scène où l'armée du roi doit traverser une rivière, les soldats jettent des pierres pour fabriquer un pont mais les pierres disparaissent. Phra Ram envoie le dieu singe Hanuman voir ce qu'il se passe dans les profondeurs de l'eau. Il trouve une nymphe contrariée qui les empêche de traverser. Hanuman charme la nymphe et la convaint de les laisser bâtir le pont pour passer.
Nous sommes emballés par la qualité du spectacle. Il y a un orchestre, de magnifiques costumes. C'est une bonne idée de la part du gouvernement de mettre en avant cette partie de la culture thaïlandaise moins accessible.
Nous sortons du spectacle à l'heure du déjeuner. Nous mangeons dans un petit restaurant pas loin. On commande du poulet aux noix de cajou, une spécialité dont on ne se lasse pas, ainsi que du poulet aux brocolis mais visiblement il y a un soucis de traduction du menu. Ce n'est pas grave les épinards c'est bien aussi.
Nous nous baladons ensuite aux marché aux fleurs. Ça sent très bon, c'est un plaisir de flâner entre les allées. La première partie est pour les grossistes, il vendent les fleurs en sacs et en pots. La deuxième partie est plus amusante, les commerçants sélectionnent les fleurs une par une et réalisent des colliers et compositions florales pour les temples. Les oeillets oranges sont largement utilisés.
Nous arrivons finalement au Wat Pho, le deuxième monument le plus touristique après le Palais Royal, et c'est pour une bonne raison.
Ce complexe de temples construit quand Bangkok est devenue capitale et agrandi par la suite couvre une superficie de 8 hectares.
Dès notre arrivée notre oeil est attiré par les nombreux chedis recouverts de céramique. Il y en a 91 petits et 4 grands qui rendent hommage aux 4 premiers rois de la dynastie Chakri. C'est Rama IV qui a ordonné la construction, le sien est le bleu. Certains petits chedis abritent les cendres de descendants royaux de rang moindre.
Les portes sont gardées par de grandes statues de style chinois, certaines avec des visages européens. C'est statues ont été importées dans les navires d'échanges avec la Chine. Les chinois les utilisaient comme lest au fond des bateaux pour les stabiliser.
Le Wat Pho a aussi été construit dans le but d'être un lieu d'éducation. Il y a encore aujourd'hui une école primaire dans l'enceinte. C'est aussi un lieu d'apprentissage des techniques de massage thaï. On peut découvrir les principes de base dans une salle du complexe : le massage utilise 10 lignes principales d'énergie du corps (celà correspond plus ou moins à des réseaux nerveux). Des lignes principales partent des ramifications qu'il faut connaître, il y aurait un total de 72 000 chemins énergétiques.
Tous les chedis sont magnifiques mais nous nous déplaçons surtout au Wat Pho pour le légendaire bouddha couché (le plus grand bouddha couché de Thaïlande). Il mesure 46m de long, 15m de haut.
La statue a été commandée par Rama III. Elle est faite de briques recouvertes de plâtre, et dorées à la feuille d'or. Ses pieds sont couverts d'incrustations en nacre.
Il est presque impossible de photographier la statue en entier tellement elle est immense. Elle paraît à l'étroit dans le temple.
Nous avions déjà visité le Wat Pho en Octobre 2016. Comme hier nous tentons de retrouver les endroits précis et refaire les photos à l'identique.
Certaines statues sont en travaux mais on s'adapte.
L'Ubosot principal (salle d'ordination) est exceptionnellement fermé au public. Il y a un évènement, on comprend vite qu'ils vont couler une statue de bouddha. Rien à voir avec les statues qu'on peut trouver par centaines dans la rue de notre hôtel. Cette statue sera sacrée, tout le monde s'agite pour préparer la cérémonie.
Le métal liquide attend dans un gros chaudron, c'est un alliage d'aluminium et d'or.
Le moule est prêt, les militaires attachent des fils qu'ils donnent ensuite à 4 moines assis aux 4 coins de la place. Les moines, tous reliés par les fils, ferment les yeux et entrent en méditation. Par moment il y a des chants, puis le calme. Tout à coup un moine âgé débarque sur le tapis rouge, tout le monde brandit son appareil photo. Nous finissons par partir car la cérémonie est partie pour durer des heures.
Nous avons une dernière visite prévue et pas des moindre, nous allons à Decathlon.
A presque la moitié de notre séjour nous avons besoin de quelques remplacements dans nos affaires : T shirts tachés, chaussettes trouées mais principalement nos chaussures.
Nous allons au magasin en bateau, ce n'est pas forcément le plus rapide mais c'est plaisant de naviguer sur le Chao Phraya, fleuve qui traverse Bangkok.
Nous arrivons au Decathlon et troquons nos chaussures de trails qui après 3 ans de bons et loyaux services commencent à se trouer, et les crampons sont lisses. Nous les abandonnerons à la caisse et repartirons avec le nouveau modèle aux pieds.
A peine le temps de rentrer à l'hôtel que nous devons repartir. Nous quittons Bangkok pour partir sur les îles aux Sud Est du pays. Nous prenons un tuk tuk qui nous dépose à un bus. On roule toute la nuit. Demain nous prendrons le ferry.