Carnet de voyage

Lembogan, Java, Sumatra

Dernière étape postée il y a 390 jours
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août
Juillet 2023
4 semaines
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Publié le 23 juillet 2023

Nous nous envolons au petit matin pour retourner à Bali. Certe nous allons visiter d'autres endroits mais ça simplifie les choses de revenir sur une île qu'on connait déjà. On arrive à l'aéroport de Denpasar, cette fois on prend le temps d'acheter une carte sim car on va rester presque un mois. On sort ensuite de l'aéroport à pied pour récupérer un taxi un peu plus loin. On sait que depuis l'enceinte de l'aéroport les prix sont au moins multipliés par 3. Nous prenons le taxi et parcourons les 25km qui nous séparent de notre hôtel à Uluwatu. Cela nous prend une bonne heure, bienvenue à Bali. Il y a encore plus de monde qu'en Juin et spécialement dans le Sud de l'île. Mais une fois arrivés étonnamment nous ne ressentons pas la foule. Nous partons à pied au bord des falaises d'Uluwatu. Le sable noir donne de beaux reflets à l'eau. On regarde les surfeurs au large, ils prennent des vagues de plusieurs mètres de haut.

Nous longeons la falaise et arrivons au temple d'Uluwatu. Il est perché au bord de la falaise à 100m au dessus de la mer. Le temple est petit et on ne peut pas rentrer à l'intérieur mais ce qui est beau c'est toute la promenade avec la vue. Il y a plus de 400 singes qui vivent dans l'enceinte du temple, divisés en 6 groupes. Les singes sont une des figures les plus sacrées de l'hindouisme (singe Haruman dans le Ramayana). Les singes sont donc nourris et soignés/vaccinés par le management du temple. Tous les 6 mois il y a une grande cérémonie où ils apportent des offrandes aux singes. Clairement les singes sont les rois du temple, ils sont bien nourris et font ce qu'ils veulent. Il ne faut rien laisser trainer et toujours regarder autour de nous car il chipent tout ce qu'ils trouvent. Pendant qu'on y était un touriste chinois s'est fait volé ses lunettes de vue. Il a réussi à les récupérer en poursuivant le singe et en l'effrayant, le singe a finalement lâché les lunettes et s'est enfui.

Temple d'Uluwatu

Après la visite du temple nous déjeunons un Nasi Goreng, le premier d'une longue série. Nous passons dans les petites rues d'Uluwatu pour revenir à notre hôtel, autour du temple il y a aussi beaucoup de singes, on les trouvent même dans les prés avec les vaches. Nous ressortons en fin de journée pour voir le coucher du soleil à la plage d'Uluwatu, une des rares plages accessible car ils ont aménagé des escaliers. Il y a un peu de monde mais on arrive toujours à se trouver un petit coin tranquille. On se paye un coca et on profite des derniers rayons du soleil depuis une des terrasses construites à flan de falaise. Puis nous dînons à un restaurant brésilien, il y en a plusieurs à Uluwatu et on n'en a pas vu dans d'autres villes alors on en profite. C'est aussi du riz mais il est cuit différemment, et il est accompagné d'haricots noirs. Mention particulière pour le bœuf strogonoff, il est très savoureux et la sauce crémeuse n'est pas un goût qu'on a l'habitude de trouver en Asie.

Après ça nous rentrons dormir, nous nous sommes quand même levés à 4h ce matin, (2h30 à l'heure de Bali).

Uluwatu beach
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Publié le 24 juillet 2023

Nous nous réveillons à Uluwatu sous la grisaille. Cela ne nous empêche pas d'aller à la plage de Padang. Sous le sable on découvre une roche blanche façonnée par l'eau. Chaque recoin sert d'abris à des dizaines d'escargots de mer. Il y a quelques surfeurs dans l'eau et 2-3 personnes qui se baignent. L'eau a l'air froide, nous ne sommes pas motivés et préférons profiter de la plage depuis le bar de surfeurs qui la surplombe. Nous en profitons pour prendre un jus (banane mangue), une des choses qu'on préfère en Asie.

Padang beach

C'est ensuite l'heure d'aller au port de Sanur. Nous partons avec 2h d'avance mais malgré tout nous nous retrouvons à courir pour être sûrs d'attraper notre bateau. Décidément les embouteillages à Bali c'est quelque chose.

Nous embarquons dans un speedboat et 30min plus tard nous arrivons à Nusa Lembogan. C'est une petite île à côté de Nusa Penida, l'île aux grandes falaises et raies manta où nous étions en Juin.

Notre première impression de l'île est très bonne. Elle n'est pas très grande (5km de long), il est facile de s'y déplacer. Il y a des balades en bord de mer, pas trop de monde et une ambiance relaxante. Cette île est hindou et toutes les rues sentent l'encens et le riz cuit qui est une offrande quotidienne. Nous récupérons un scooter, déposons nos affaires à l'hôtel et fonçons à la plage pour profiter de la fin de l'après midi. La plage n'est pas propice à la baignade mais ce n'est pas pour ça qu'on y est venu. Nous venons admirer le spectacle des vagues qui viennent s'écraser sur les parois rocheuses. Nous pouvons marcher le long de la côte et observer les gerbes d'eaux qui montent à plusieurs mètres de haut à chaque vague. Elles sont surnommées les larmes du diable, peut être à cause de leur puissance et du bruit effrayant qu'elles font en tapant sur l'île. Nous finirons la journée trempés par une vague plus grande que les autres mais heureux.

Devil's tear
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Publié le 24 juillet 2023

Nous restons 4 jours à Nusa Lembogan. Cela nous permet de souffler un peu après 3 semaines en Australie avec un planning chargé. C'est aussi le bon moment pour passer notre premier niveau de plongée : le PADI open water diver. Cette certification nous permettra ensuite de plonger jusqu'à 18m en maîtrisant l'équipement et les règles de sécurité. Le formation se déroule sur 3 jours, le premier est dans la piscine du centre de plongée.

Nous avons une instructrice française pour nous deux. Elle s'appelle Romy, elle est originaire de la Réunion et elle est très sympa. Elle a eu l'occasion de plonger déjà presque 700 fois, et cela nous rassure beaucoup qu'elle est aie autant d'expérience. Elle nous confie que la plongée est sa véritable passion, et qu'elle nous envie presque, car les sensations des premières plongées sont extraordinaires.

Cette première journée en piscine aura pour objectif de nous préparer au mieux à la véritable plongée du lendemain. Nous avions d'ailleurs l'obligation de suivre des cours PADI en ligne qui nous ont permis de mieux appréhender la journée d'aujourd'hui. Nous découvrons dans un premier temps l'équipement, avec le gilet gonflable pour contrôler la flottabilité, les poids de lestage, la bouteille en aluminium, et les détendeurs qui permettent de respirer. Cela nous paraît compliqué, mais rapidement nous comprenons l'utilité de chaque partie du gilet et sommes de plus en plus à l'aise. Nous apprenons de plus que la plongée se fait quasiment exclusivement en binôme, c'est donc très chouette d'être tous les deux en amoureux pour cette expérience.

Nous enchaînons une série d'exercices de sécurité, comme donner son détendeur de sécurité en cas de panne à son binôme, faire jouer sa flottabilité en gonflant et degonflant le gilet etc ... Sans trop de surprise, Romy nous confirme qu'Oriane a une grande capacité pulmonaire, ce qui rend les exercices de flottabilité plus difficile pour elle, et elle a nécessairement besoin d'un peu plus de poids pour atteindre une flottabilité zéro (l'apesanteur sous marine).

Cette première expérience de plongée en piscine est une excellente mise en bouche, et nous avons hâte de plonger dans la mer le lendemain. Mais nous gardons pour autant une petite anxiété...

Vers 13h nous avons fini tous les exercices et déjeuné, nous avons toute l'après midi pour nous balader. Nous choisissons d'aller découvrir Nusa Ceningan, la 3eme île du groupement des "Nusa". Elle est reliée à Nusa Lembogan par un pont jaune étroit. Le couloir d'eau entre les deux îles est utilisé pour la culture d'algues. C'est très intéressant à regarder. Les algues poussent entre des filets, sur des cordelettes tendues entre de petits poteaux. Quand elles sont prêtes les paysans les cueillent, ils les ramènent sur l'île à pied ou par bateau dans des paniers en bambou. Ensuite ils les trient pour enlever tous les morceaux abîmés et séparent les différentes variétés (brune ou verte) si c'est mélangé. Puis ils les mettent à sécher sur de grandes baches. Les algues sont utilisées pour leur gélatine dans l'agroalimentaire et la cosmétique. Les bateaux et des cultivateurs d'algues croisent les jets ski des touristes, quel contraste.

Nous faisons le tour de Nusa Ceningan, l'autre côté fait face aux falaises de Nusa Penida. Nous sirotons un jus face au paysage. Nous continuons ensuite vers la pointe Sud de l'île. La côte est constituée de petites falaises creusées par les vagues, comme à Nusa Lembogan.

Crystal bay

Nous repassons au bord de l'étroite séparation entre Nisa Ceningan et Lembogan. La marée est descendue, toutes les cultures d'algues sont découvertes, ça fait un joli patchwork. Nous regardons le coucher du soleil à la pointe de Mahana, comme d'habitude il y a une bande nuageuse juste au dessus de l'horizon mais ça reste beau. Nous rentrons dîner à Nusa Lembogan. Ce soir c'est poisson au menu, du thon car c'est ce qui a été pêché aujourd'hui. Ils le préparent avec plein d'herbes et du lait de coco puis l'enferment dans des feuilles de bananiers pour le cuire, c'est très parfumé.

Nisa Lembogan en face
Mahana point
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Dream beach

Nusa Lembogan

Publié le 25 juillet 2023

Aujourd'hui c'est notre première plongée. Nous arrivons au centre de formation à 7h30 un peu stressé. Nous enfilons une combinaison puis attendons le briefing. Nous déchiffrons le tableau récap, nous sommes dans le bateau Toya/CB, cela veut dire que nous allons aux spots de Toyapakeh et Crystal bay.

Notre première plongée sera à Crystal bay à Nusa Penida. Nous pourrons faire un petit tour des coraux mais ensuite il y aura pas mal d'exercices : retirer remettre son masque dans l'eau, respirer dans son détendeur de secours et le donner à son binôme, faire une remontée d'urgence...

Il n'y aura presque aucun exercice pendant la 2eme plongée, il faudra se concentrer sur sa flottabilité : rester à l'horizontale et à une profondeur constante sachant qu'il y aura des courants ascendants ou descendants à certains endroits. Pour cela il faut gérer l'air qu'on a dans les poumons et remplir ou vider son gilet gonflable si nécessaire.

Les plongées se passent bien mis à part quelques difficultés d'équilibrage des oreilles pour Oriane. C'est la découverte d'un nouveau monde, c'est incroyable. Nous réalisons que ce que nous voyons en snorkeling est très beau mais qu'au fond de l'eau c'est encore mieux. Il y a plus de coraux, plus de poissons dont certaines espèces qu'on ne voit pas à la surface (poisson scorpion par exemple). Les poissons ne semblent pas nous remarquer, ils ne bougent pas à notre passage. Pendant la 2eme plongée nous ne nageons pratiquement pas, nous laissons le courant nous entraîner, c'est une sensation incroyable. Le bateau nous dépose à un point et nous récupère plusieurs kilomètres plus loin.

Nous rentrons au centre de plongée, nettoyons notre équipement et le plaçons sur un cintre pour le retrouver demain.

La plongée nous a fatigués, nous rentrons nous reposer à l'hôtel et nous détendre à la piscine. Nous ressortons en fin de journée pour aller à Dream beach à 10min de notre hôtel. Nous rencontrons un chien qui commence à nous suivre, finalement il ne nous quittera pas de toute la promenade. Nous l'avons appelé Woudy. Depuis la plage nous suivons la côte vers l'Est jusqu'à voir Nusa Ceningan en face.

Dream beach

De ce côté il y a toujours les cultures d'algues mais proche de la côte les habitants ont une autre activité, ils ramassent les oursins. Ils les ouvrent directement par terre, dans l'eau, mettent la chair dans une bouteille ou un seau et jettent la coquille. De drôles de vers viennent manger les restes. Nous empruntons de petites ruelles calmes, bordées de temples. Cette île est vraiment belle. A la fin de la journée tous les locaux débarquent avec leurs cerfs volants, les jeunes comme les vieux, c'est vraiment une activité pour tout le monde.

Nous regardons le coucher du soleil, puis dînons rapidement et allons dormir. Demain nous avons deux autres plongées, il faut être en forme.

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Publié le 26 juillet 2023

Aujourd'hui c'est un jour spécial, c'est l'anniversaire de Yassine. En plus ce n'est pas n'importe quel anniversaire, ce sont ces 30 ans. Même si on est en petit comité (juste nous deux) on va essayer de marquer le coup.

La journée commence tôt, rendez vous à 7h au centre de plongée. Malheureusement une mauvaise nouvelle nous attend, il y a trop de houle, ça ne sera pas possible d'aller voir les raies manta. En choisissant Nusa Lembogan pour passer notre PADI nous espérions faire une plongée avec les raies manta, mais depuis quelques jours et pour une durée indéterminée plus aucun bateau ne va à Manta Point, il y a trop de houle et de courant. Tant pis, vu les fonds marins ici on sait que n'importe quelle plongée sera belle. On repart finalement à Crystal bay et Mangrove comme hier, mais on plongera dans d'autres zones.

On monte dans le bateau, les bouteilles sont déjà placées sur leur support, on branche notre détendeur et on installe notre gilet. Le bateau quitte le port et nous dépose au large de la plage de Mangrove. Nous nous équipons puis nous mettons à l'eau (on s'assoit au bord et on bascule en arrière). Ça sera une plongée avec du courant, il nous reste un exercice à faire, utiliser la boussole pour s'orienter dans l'eau. Une fois le dernier exercice sous l'eau terminé on peut profiter de tous les poissons et des tortues. De retour à la surface notre instructrice nous apprend à gonfler la bouée pour être vus du bateau.

Tout le monde remonte sur le bateau, il nous emmène à Crystal bay pour notre dernière plongée. On change de bouteille, on s'équipe et après le Buddy check (on vérifie notre équipement en binôme), c'est parti.

Crystal bay
Buddy check

Pour la dernière plongée notre instructrice à pris la go pro pour immortaliser le moment et nous faire de beaux souvenirs. Les couleurs ne sont pas aussi vives que la réalité mais les vidéos montrent bien ce qu'on peut voir en bas, qu'on ne pourrait pas voir depuis la surface. On voit de petites limaces de mer aux couleurs flash, des murènes, des serpents, des poissons énormes et beaucoup de poissons pierres. C'est la première fois que nous en voyons, on manque de les rater car leur camouflage est très bon. Leur comportement et leur apparence est un peu effrayant.

Ça y est nous avons notre certificat, nous pouvons plonger!

Chromodoris quadricolor (limace de mer)
Poisson chirurgien à nageoires jaunes
Poisson pierre

De retour sur la terre ferme nous profitons de l'après midi pour aller découvrir les mangroves de l'île. On peut s'y balader en kayak jusqu'à l'embouchure dans l'océan. La marée est en train de descendre, à certains endroits on se retrouve bloqué car il n'y a pas assez de fond. Les passages sont parfois étroits, on se fait quelques frayeurs quand les pagaies se coincent dans les racines.

Nous rentrons à l'hôtel et avons la surprise de trouver un gecko tokay dans la salle de bain. C'est un problème que nous n'avions pas mentionné mais depuis 3 jours nous retrouvons tous les soirs de petites crottes dans notre douche. Aujourd'hui nous prenons le coupable en flagrant délit, c'est un risque avec les salles de bain semi ouvertes.

Nous dînons dans un des meilleurs restaurants de l'île, c'est un italien. Les pizzas sont bonnes. Yassine souffle sa 30ème bougie 🎂

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Pererenan Beach

Pererenan Beach

Publié le 27 juillet 2023

Ce matin, nous nous réveillons sous un ciel couvert. C'est probablement l'île de Lembogan qui est triste de nous voir partir. Nous profitons du dernier trajet vers le port pour admirer les quelques temples hindous à proximité de la mer turquoise. Comme chaque matin, les effluves d'encens et d'offrandes accompagnement notre embarquement dans le bateau. Embarquement agité, car pas de ponton, il faut grimper sur le bateau à même la plage. Et avant même d'avoir pu retirer nos chaussures, une vague submerge nos pieds, de quoi mettre Yassine de mauvaise humeur. Il déteste avoir les pieds mouillés dans ses chaussures.

En arrivant au port de Sanur à Bali et après un changement de chaussettes bien mérité, nous prenons un gojek, les Uber locaux, pour nous rendre à notre prochaine destination, Canggu.

La route est à l'image de ce que nous avions en souvenir lorsque nous étions revenu de Nusa Penida en juin. Un chaos entre les voitures et les scooters se doublant dans tous les sens, et seul un petit lapin sur un scooter et les échoppes de décorations hindous nous permettent de faire passer le temps.

Canggu est la deuxième principale plage après Kuta dans le sud de l'île, et fort de notre expérience nous avons décidé de séjourner dans un hôtel à l'écart du tumulte balinais. Au milieu des rizières, à quelques kms du vacarme des hôtels qui s'agglutinent proche des plages, notre petit bungalow nous permet (on l'espère) d'avoir un peu plus de calme. C'est très agréable d'avoir une vue sur tous les pouces de riz directement depuis notre bungalow. Nous arrivons quelques jours après la plantation, et le riz ne fait encore qu'une quinzaine de centimètres. Mais nous constatons que comme toujours, les rizières sont un havre de paix pour la vie, avec des petits et des plus gros animaux à perte de vue. Libellules multicolores tournoient autour des aigrettes dont les ailes blanches viennent tâcher l'immensité verte devant nous.


Une soupe de nouilles et un nasi goreng dans le ventre, nous nous dirigeons vers le "nouveau" quartier de Canggu, la plage de Perennan. En effet, avec les années, les constructions se sont de plus en plus étalées vers l'ouest de la plage, et la plage de Perennan serait ainsi le Canggu des années un peu plus calmes. Nous sommes accueillis par Vishnu chevauchant une créature mi éléphant mi poisson, et une plage très belle et plutôt vide. Seuls quelques locaux se baladent et observent comme nous le va et vient des vagues sur le sables gris. D'ailleurs, nous constatons que leur passion pour les cerf-volants est toujours aussi forte. Des enfants mais également des adultes se donnent au jeu d'essayer de hisser leurs toiles bariolées dans le ciel. Pour celles qui sont de tailles normales, cela se fait sans trop de problème avec le vent. Cependant, nous nous amusons à la vue d'une dizaine d'adultes peinant à élever un immense cerf volant en forme de raie manta orange. Ils se mettent à 4 ou 5, en le saisissant et en courant le long d'une bute en hauteur par rapport à la plage, en essayant de profiter des vents ascendants. Pas d'ascension vertigineuse, mais quelques vols planés nous suffisent à apprécier les mouvements gracieux de cette raie orange dans le ciel bleu.

Au fur et à mesure de notre avancée vers l'Est en direction de Canggu, nous constatons l'apparition de plusieurs bars et restaurants en bord de plage, et les visages des locaux disparaissent progressivement pour laisser place aux centaines de touristes. Les transats s'accumulent sur la plage, et nous décidons de revenir vers Perennan pour profiter d'un superbe coucher de soleil. L'ombre de Vishnu chevauchant se dessine devant le soleil, donnant un côté encore plus impressionnant à cette statue d'une dizaine de mètres de haut.

La ballade nous ayant creusé l'appétit, nous nous risquons à changer des traditionnels plats indonésiens pour essayer un restaurant thaïlandais. Il est vrai qu'après tant de temps en Indonésie, nous prenons conscience que la nourriture était particulièrement savoureuse et diversifiée en Thaïlande. Nous goûtons un très bon curry vert au lait de coco, et un excellent pad thai. En profitant de notre repas, nous nous laissons bercer par les lumières rouges, vertes et jaunes des cerf-volants nocturnes dans le ciel. C'est drôle d'imaginer des LEDs sur un cerf-volant, et il nous a d'ailleurs fallu quelques minutes pour comprendre qu'il s'agissait effectivement bien de cela, et non pas d'un nuage de drones.

De retour à notre hôtel, les croassements des grenouilles (qui s'invitent jusque dans notre piscine) se mêlent aux bruits lointains de la vie nocturne bouillante de Canggu.

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Publié le 27 juillet 2023

Nous nous réveillons au milieu des rizières, sous un beau ciel bleu. Nous décidons d'aller explorer les environs, nous nous enfonçons dans un petit chemin dans les rizières. Tous les champs ne sont pas exactement au même stade mais globalement c'est le début des plantations. Les rizières sont pleines d'eau, le ciel se reflète dedans. Les agriculteurs labourent au milieu des aigrettes. D'autres champs sont déjà plantés, on voit les brins de riz parfaitement alignés et régulièrement espacés. Nous restons bien sur le chemin ou sur les mottes entre les rizières car il y a des traces de pas qui s'enfoncent à certains endroits, d'au moins 15cm dans la boue.

Il y a des temples au milieu des champs et de petites boîtes surélevées construites en bambou pour placer des offrandes un peu partout. Il y a aussi des oeillets qui poussent au bord des plantations de riz pour de futures offrandes. Sur les chemins nous croisons aussi bien des cultivateurs les pieds plein de boue que des gens habillés d'un blanc immaculé pour aller au temple. Le hasard a fait que Yassine étant également habillé de blanc, on dirait presque qu'il se joint au balinais pour se rendre au temple en cette heure matinale.

Bien qu'il y ait de plus en plus de constructions la zone avec des rizières est tout de même vaste, nous y restons bien 2h. Yassine aide un monsieur qui a fait tomber son chargement. Il y a plusieurs dizaines de personnes qui plantent, uniquement des femmes, on n'aimerait pas être à leur place, elles ont le dos complètement cassé. Il y a tous les pousses à repiquer dans un panier en bambou qui flotte, elles prennent une poignée et plantent à reculons.

A certains endroits les paysans redoublent d'ingéniosité pour effrayer les oiseaux qui viennent manger les récoltes. En plus de drapeaux et épouvantails en tout genre ils construisent des mécanismes où des bâtons viennent taper sur des boîtes par l'action du vent.

Oeufs de libellules
Rizières au sud de Seseh

Nous quittons les rizières pour rejoindre la côte. Sur le chemin nous croisons des villageois qui se regroupent pour une cérémonie. Il y a des dizaines de cérémonies tous les jours à Bali, on a donc de grandes chances d'en voir. Nous arrivons à la plage de Mengening. La grande digue bétonnée est moche mais en avançant un peu on arrive au temple de Cemagi, bâti sur une avancée rocheuse. Les bambous de plusieurs mètres dressés au dessus du temps font de la musique, comme une flûte, quand le vent souffle. C'est super beau.

Nous passons devant un café où de drôles de mammifères sont en train de faire la sieste. Ce sont des kopi luwak, ils mangent des graines de café. Les graines non digérées mais naturellement fermentées sont récupérées dans les déjections pour faire le café le plus cher du monde. On ne goûte pas car on trouve ça dégoûtant.

Kopi luwak
Pantai Mengening

Le temple de Cemagi est un avant goût du temple de Tanah lot où nous allons ensuite. Il a été érigé au XVIème siècle sur un rocher noir cerné par l'eau à marée haute. La base rocheuse a été consolidée dans les années 80 car tout menaçait de s'effondrer. Malgré la roche artificielle le charme opère toujours. Ce que nous préférons est la balade côtière qui nous offre plein de points de vue sur les plages et le temple. Sur la pointe rocheuse à quelques pas il y a le temple de Batu Bolong. Ce temple est plus minimaliste mais son accès se fait par un pont naturel sous lequel l'océan a creusé la falaise.

Batu bolong
Tanah lot

Nous ne restons pas à Tanah lot pour le coucher du soleil, nous préférons aller à la grande plage de Canggu. Après Kuta (là où il y a WaterBoom), Canggu est la deuxième plus grosse station balnéaire de Bali en vogue. Nous préférons Canggu à Kuta même s'il y a aussi du monde. Nous profitons du choix de restaurants offert par cette ville très touristique pour aller dîner dans un restaurant grec, au menu moussaka, pita, salade grecque, un délice.

Canggu
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Taman Ayun

Mengwi

Publié le 28 juillet 2023

Pas de plages au programme aujourd'hui, nous nous enfonçons dans les terres. Pas très loin de notre hôtel nous commençons par nous rendre au village de Kapal. C'est l'ancienne capitale du royaume de Mengwi, les historiens pensent d'ailleurs que les tours du temple sont des monuments funéraires royaux. Le temple (Pura Sada) date du 13eme siècle mais il a été détruit par un séisme en 1917 et restauré par la suite. On ne peut pas aller à l'intérieur mais on le voit de dehors. Nous traversons Kapal dont les rues sont bordées d'échoppes. La ville s'est en effet spécialisée dans la fabrication d'autels pour les particuliers, les sculptures et décorations pour les temples.

Pura sada
Kapal

Nous sortons de Kapal et avançons quelques kilomètres jusqu'à la ville de Mengwi. C'était la seconde capitale du royaume de Mengwi (Kapal était la première avant que ça ne devienne Mengwi au 17ème). C'était l'un des plus puissants royaumes de Bali jusqu'en 1891, date à laquelle il fût renversé par les royaumes voisins de Tabanan et Badung. Le temple de Taman Ayun où nous nous rendons à été construit au 17ème quand Mengwi est devenue capitale. C'est l'un des plus beau sanctuaire de l'île. Il est construit comme une forteresse avec un mur d'enceinte entouré d'eau. Seuls les balinais sont autorisés à rentrer dans la cour centrale mais on voit déjà bien de l'extérieur. Il y a un ensemble de merus, tours à plusieurs niveaux, alignées. Elles honorent les membres de la famille royale et les 3 monts les plus sacrés de l'île : Batur, Agung, Batukaru. Le temple est sobre mais on retrouve les décorations hindouistes comme par exemple cette magnifique sculpture de Visnu sur son Garuda.

Pura Taman Ayun

Nous déjeunons dans un restaurant où les tables sont dans de petits cabanons au milieu d'un jardin. On retire nos chaussures et on s'assoit en tailleur devant la table basse.

Puis après manger, nous rendons dans un lieu un peu particulier, comme on n'en a jamais visité en Asie : un cimetière militaire. Finalement la structure est similaire aux cimetières militaires occidentaux. Les allées sont rectilignes, bordées de pierres tombales alignées. Le drapeau de l'Indonésie flotte. Il y a 1372 personnes enterrées ici, décédées entre 1945 et 1950 pendant les combats contre les hollandais.

Dans un autre endroit du cimetière, sur une esplanade à bonne distance des tombe on découvre une toute autre ambiance. Des femmes profitent de l'ambiance calme et ombragée pour répéter les chorégraphies des danses traditionnelles balinaises.

Nous continuons notre route et nous arrêtons pour écouter des musiques traditionnelles. Il y a une cérémonie dans un temple au bord de la route et nous avons de la chance, les musiciens jouent à l'extérieur de l'enceinte. Nous restons un peu pour profiter du spectacle.

Pour finir la journée nous changeons de registre et allons visiter une ferme à papillons. Il y a 15 espèces locales qui vivent ici. Nous entrons dans la serre, elle est grande on a vraiment l'impression de se balader dans un jardin. Il y a des papillons qui s'agitent partout, et quand on prend le temps d'observer un peu on s'aperçoit que d'autres sont posés. Notre préféré est l'Ulysse bleu, on en a vu en Australie et à Bali.

Plusieurs espèces de papillons ont les ailes de couleur sombre lorsqu'elles sont posées, mais au moment où elles les déploient des couleurs vives apparaissent.

Troide helena
Ulysse

Dans la serre il y a une pièce plus petite où sont rassemblés les chrysalides. Elles sont protégées des prédateurs qui sont dans le jardin, le pire étant les fourmis. Il y a des seaux avec de l'eau qui isolent les présentoirs où sont accrochés les chrysalides du sol. En ce moment les deux chrysalides qu'on trouve le plus sont les Ulysses bleus et verts (nous ne sommes pas sûr du nom des verts) et les Altas. Les papillons verts ont plein de reflets aux soleil, leurs chrysalides sont pareils, elles brillent et sont presque fluo.

Nous sommes impressionnés par les Altas, leur forme et leur taille. Ce sont des papillons de nuit, leur taille record mesurée est de 30cm. Aujourd'hui il y en a au moins 15 en train d'émerger. Ils ne vivent que 5 jours. Une fois les papillons sortis de leur chrysalide les gens du parc les transfèrent dans la serre principale où ils peuvent profiter des fleurs, des bassins ...

Nous refaisons un tour de la grande serre, une dame nous aide à repérer les chenilles. Les blanches sont les chenilles de l'Atlas. Il y a une zone avec des insectes et des araignées dans des vivariums mais nous sommes moins intéressés, mis à part les phasmes de Java gigantesques et les insectes-feuilles au camouflage spectaculaire.

Phasme
Insecte feuille
Chenille de papillon de nuit

Il est temps de regagner notre hôtel. Nous faisons un dernier tour dans les rizières avant de quitter Bali demain. Les reflets du soleil couchant dans l'eau sont très beaux.

C'est l'heure de la soupe, il faut rentrer. Nous suivons le chariot qui vend sa soupe de nouilles dans le village. Il annonce sa présence en tapant sur un bol. Pour nous pas de soupe, nous profitons d'être dans une zone touristique de Bali pour manger occidental.

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Publié le 30 juillet 2023

Ce matin un périple nous attend, nous quittons Bali et nous allons tenter de prendre le bus pour la première fois. Nous avons trouvé une compagnie qui nous emmène du terminal de bus de Mengwi jusqu'à Gilimanuk où il y a le ferry. La communication est compliquée car ils ne parlent pas anglais mais on arrive à comprendre que le point de rendez-vous est devant un petit supermarché à côté du terminal de bus. Le bus passe à 9h30, nous prenons de la marge et y sommes à 9h. Quelques minutes après un bus est déjà là, c'est plus simple que prévu. C'est parti pour 3h30 d'aventure avec les locaux. Le bus s'arrête souvent, des gens montent, descendent au bord de la route. Il y a une famille avec 3 enfants qui va à Java comme nous. Ils parlent un peu anglais, on sympathise et on rigole avec les enfants. Le paysage depuis le bus est beau, il y a des rizières et la mer en arrière plan.

On arrive au port de Gilimanuk, on monte directement dans un ferry. Le ferry part 20min plus tard mais nous sommes surpris par sa lenteur. Il n'avance pas, la traversée est interminable. Nous mettons 1h15 à atteindre Java qui est seulement à 5km à vol d'oiseau. Oriane serait allée plus vite à la nage.

Nous débarquons sur l'île de Java, nous nous sentons au milieu de la ceinture des volcans, il y en a des tous les côtés. Nous trouvons un taxi pour nous déposer à notre hôtel dans la ville à côté du port. On se demande comment cette fourgonnette roule encore. C'est un tas de ferraille, la porte ne ferme pas, la batterie est derrière le siège du conducteur, par contre c'est pas cher. Nous arrivons après 15 minutes à l'hôtel. Nous avons pris un bon hôtel, nous n'en sortons pas de l'après midi. Nous nous reposons car demain nous montons en haut d'un des volcans que nous voyons depuis les baies vitrées. Nous devrons quitter l'hôtel à 2h du matin pour faire l'ascension au lever du soleil. Nous nous reposons à la piscine, nous allons à la salle de sport pour nous mettre en jambe pour demain, nous sirotons le cocktail de bienvenue avec la vue sur la mer et sur Bali en face.

Nous avons une heure de plus pour nous reposer, Java n'est pas à la même heure que Bali. Nous sortons pour dîner. Entre les feux et les dalles manquantes le trottoir est un parcours du combattant. Nous dinons au premier (seul) restaurant qui a l'air propre et a de bons avis : pizza, mozza sticks thé et jus d'orange. Nous rentrons vite dormir, à 19h30 nous dormons déjà, impatients de découvrir notre premier volcan demain matin.

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Publié le 31 juillet 2023

Réveil à 1h40 du matin, on vient nous chercher à 2h. Nous sommes fatigués mais ça va, nous avons réussi à nous endormir très tôt la veille. L'hôtel est désert mis à part un réceptionniste. Nous montons à l'arrière de la voiture et partons récupérer 4 autres personnes avant de commencer à monter en direction du mont Ijen. Nous sommes surpris de voir que la petite ville de Banyuangi au pied du volcan est déjà bien animée à cette heure matinale. Il y a des grandes voitures comme la notre, des scooters et quelques commerces ouverts (bureaux de tabac).

Nous empruntons la route sinueuse qui monte sur le flanc du volcan. Vers 3h20 nous arrivons au parking d'où commence la randonnée. La porte n'ouvre qu'à 4h, on nous laisse patienter dans un café plutôt rustique. Juste avant 4h la porte d'entrée du parc s'ouvre, nous commençons à monter, munis de nos lampes frontales. Le chemin est large, très bien aménagé. La pente est raide à certains endroits mais il y a ensuite une zone plus plate pour se reposer. Nous avançons vite, doublons de nombreuses personnes car nous sommes inquiets d'arriver trop tard en haut. Alors que nous sommes encore loin du sommet les mosquées entonnent l'appel à la prière, cela signifie que le 1er rayon du soleil a passé l'horizon. Nous accelerons encore. L'horizon s'éclaircit légèrement mais il fait encore bien noir. Nous apercevons du soufre au sol, cela commence à sentir l'oeuf pourri, nous enfilons le masque à gaz qu'on nous a prêté. Pour le moment c'est impossible de savoir où est le cratère, nous continuons à marcher, en nous retournant nous distinguons la ligne de lampes des gens qui nous suivent. A l'intérieur du cratère on distingue aussi 2 ou 3 lampes. Ce sont probablement des mineurs.

Après 50min d'effort nous sommes arrivés. Depuis le bord du cratère du mont Ijen on voit les lumières rouge vif des premiers rayons. Le jour arrive rapidement et nous découvrons un lac au milieu du cratère. Là où nous sommes ça ne sent pas le soufre, la fumée sort du cratère de l'autre côté. Peu après, le soleil apparaît à l'horizon, sortant de l'eau. Il monte rapidement et nous éclaire. Les couleurs à ce moment là sont incroyables.

Nous observons l'intérieur du cratère, il y a des tourbillons de fumée qui se forment à la surface du lac. De là où le gros nuage de fumée s'échappe on voit bien le soufre jaune vif. Il y a un camp improvisé à côté, ça doit être pour les mineurs. Ils ont une vie difficile, tous les jours ils font des aller-retours dans le cratère pour remonter du soufre sur leur dos. Et eux n'ont pas de masque, ils respirent abondamment la fumée toxique.

Le soleil éclaire progressivement le lac, il est d'un bleu turquoise magnifique. C'est un des lacs les plus acides du monde, son pH est d'environ 0.2. Autour du Mont Ijen il y a plein d'autres volcans, la plupart encore plus haut. Nous avons de la chance, aujourd'hui la météo est très bonne, les quelques nuages encore présent sont dissipés par la chaleur du soleil, il ne reste que le nuage formé par l'échappement du cratère. La visibilité est très bonne.

Vers 8h nous commençons à rebrousser chemin. Il nous faut retraverser le nuage de soufre. Nous arrivons à l'entrée du chemin qui descend dans le cratère, il y a des mineurs qui descendent, d'autres qui remontent avec des paniers remplis de soufre sur le dos. Yassine essaye d'en prendre un, c'est super lourd, plus de 25kg. Quand les mineurs arrivent au sommet du cratère ils posent leur chargement et s'allument une cigarette. Ils fument tous beaucoup, de façon générale en Indonésie presque tous les hommes fument (par contre nous n'avons jamais vu une femme avec une cigarette).

Nous redescendons sur le flanc du volcan et découvrons le chemin que nous avons emprunté ce matin. Il y a d'autres volcans, tout est recouvert de verdure. C'est très beau et étonnamment différent de l'autre côté. Évidemment le retour est bien plus rapide, c'est plus facile de descendre. On prend conscience qu'on avait beaucoup monté ce matin. Il y a un peu plus de 500m de dénivelé sur 3km. De retour en bas notre guide nous attend avec des bananes frites, c'est très bon et ça nous redonne de l'énergie. Nous avions un groupe d'une vingtaine de personnes avec un guide mais nous étions libre de monter seuls si nous le voulions.

Notre taxi nous dépose à la gare, à 10h30 le train arrive, nous en avons pour près de 4h. Nous avons pris la première classe, les sièges sont confortables et on a de l'espace. Seul ombre au tableau, impossible de se reposer à cause des klaxons incessants du conducteur. Il klaxonne à chaque passage à niveau (il y en a beaucoup !) et lorsque nous sommes proches des habitations. Nous sommes dans la voiture 1 nous sommes aux premières loges. Tant pis nous regardons un film et profitons du paysage.

Nous arrivons à Probolingo, une petite ville du Nord Est de Java. C'est juste une étape pour nous, demain nous partons voir un autre volcan.

Probolingo
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Publié le 31 juillet 2023

Nous partons de Probolingo après le petit déjeuner avec deux français rencontrés à l'hôtel. Il y a un peu plus d'une heure de route pour arriver à Cemoro Lawang, le village à côté du Mont Bromo. La fin du trajet monte beaucoup, nous nous enfonçons entre les versants pentus d'anciens volcans. Nous arrivons dans le petit village de Bukit Lawang, il est 10h30 et notre chambre est déjà prête. Les touristes arrivent pour la plupart le soir, font le lever du soleil et sont repartis avant 8h. Nous avons décidé de ne pas faire un tour organisé en Jeep et de nous débrouiller par nous même. Nous allons ainsi essayer de visiter un peu en décalé et nous aurons la liberté d'aller ailleurs si à certains endroits il y a trop de monde. Et cerise sur le gâteau ça nous coûte 4 fois moins cher (23€ l'aller retour depuis Probolingo et l'entrée du parc). Nous posons nos sacs à l'hôtel et partons nous balader, impatients de découvrir le volcan. Cemoro Lawang est au bord de la caldeira de Tengger. C'est une plaine dans une fosse formée par plusieurs éruptions volcaniques. La caldeira fait 16km de diamètre. Nous n'avions pas regardé de photos avant de venir, nous ne nous attendions pas à quelque chose d'aussi spectaculaire. La plaine contient plusieurs cônes volcaniques actifs, celui qui fume c'est le Mont Bromo et le grand à droite le Mont Batok.

Caldeira de Tengger

Nous suivons un des chemins empruntés par les Jeeps qui conduisent les touristes au cratère du Bromo le matin pour descendre dans la caldeira. Nous marchons dans une immense plaine de sable noir volcanique, il n'y a personne à perte de vue, pour l'instant nous ne sommes pas gênés par le monde. Bien que Java soit maintenant une île à large majorité musulmane, elle fût par le passé hindouiste et le Bromo était une montagne sacrée. Cela a perduré et nous passons à côté de plusieurs temples hindous dans la plaine. Nous arrivons en bas du Bromo rapidement et commençons à monter. C'est facile car ils ont construit un escalier. Nous sommes à présent au bord du cratère fumant. Ses dimensions sont impressionnantes : 800m de diamètre et 200m de profondeur. Nous commençons à marcher sur le chemin qui entoure le cratère, les paysages sont à couper le souffle. En plus du paysage, nous sommes frappés par le bruit, le volcan gronde.

Nous avançons sur le chemin, nous sommes 3 avec un photographe d'origine indienne qui fait également le tour. Vers la moitié du tour du cratère le chemin commence à se compliquer, ça devient plus étroit et il y a des montées et descentes. Les descentes sont un peu techniques car le sable et les petits cailloux glissent sous nos pieds. Aux 3/4 du tour nous avons la meilleure vue sur l'intérieur du cratère. La fumée se dissipe un peu et le fond du cratère jaune et orange vif apparaît ainsi que le lac d'acide vert.

Nous sommes presque revenus au point de départ mais nous commençons à avoir peur. Nous ne voyons presque plus le chemin, nous sommes au bord du précipice. C'est trop tard pour faire demi tour mais nous commençons à regretter de nous être mis dans une telle situation. Le photographe ouvre le chemin, nous suivons. Après ce qui nous paraît une éternité nous finissons par regagner la plateforme aménagée à l'entrée du cratère. Il ne nous est rien arrivé mais nous ne le referons pas.

Cratère du Mont Bromo

Nous redescendons dans la plaine, repassons devant les vendeurs d'offrandes pour les temples hindous et commençons à rentrer. Entre le moment où nous sommes arrivés et maintenant le ciel s'est couvert. Une sorte de brouillard remplie la caldeira, la visibilité est moins bonne. Une dernière montée nous attend pour ressortir de la caldeira et revenir à l'hôtel.

Le village de Cemoro Lawang est complètement dans la brume, on se sent bien à la montagne. On retrouve Romain et Louis, les français de ce matin avec qui on a sympathisé sur la terrasse de notre hôtel pour un chocolat chaud de circonstance. Les nuages partent d'un coup puis reviennent tout aussi vite, c'est bizarre.

Nous retournons au bord de la caldeira pour le coucher du soleil. Il descend rapidement, bientôt on ne voit plus que l'ombre des volcans et la fumée qui sort du Bromo prend une teinte rose. Nous dînons rapidement et allons nous reposer.

Demain, nous nous réveillons tôt pour pouvoir profiter du lever du soleil sur le Bromo.

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Publié le 1er août 2023

La nuit est mouvementée, nos voisins débarquent à 22h et se réveillent à 2h. Ils allument les lumières et n'arrêtent pas de parler. Pas de chance mais bon il faut faire avec. Nous allons faire le lever du soleil en haut de la colline de King Kong d'où on aura vue sur toute la caldeira. Nous rencontrons un couple de français sur le chemin, on discute dans la montée, ça l'a fait passer plus rapidement. En haut de King Kong hill il y a déjà quelques personnes mais il y a pas mal d'endroits sur la pente de la coline où on peut s'installer les uns les autres sans se gêner. Il fait nuit noire, on ne voit que les lumières de Cemoro Lawang, les lampadaires de la route qui mène à l'entrée de King Kong hill et quelques étoiles. Nous attendons un peu et une lumière rouge commence à apparaître au loin. Petit à petit la lumière s'intensifie et nous commençons à distinguer la caldeira, elle est remplie d'une mer de nuage. Le Bromo crache de la fumée abondamment et derrière nous avons une belle vue sur le mont Semeru duquel sort une volute de fumée toutes les 15min un peu près. Ça y est le soleil passe au dessus des nuages et illumine toute la baie. Le paysage est différent d'hier, c'est vraiment très beau tous ces cônes qui sortent des nuages. Les rayons du soleil atteignent King Kong hill, tout le monde veut sa photo, nous les premiers. Yassine s'incruste dans quelques autres photos de groupe.

Nous attendons que la foule commence à remonter dans les Jeeps pour monter jusqu'aux points de vue un peu plus haut. Nous les avions évité pour le lever du soleil car ils sont très facilement accessibles en Jeep contrairement à King Kong hill où même si on vient en Jeep il faut finir à pied. Nous nous amusons de voir les boutiques fermer alors qu'il est 7h du matin, ce sont sûrement les magasins qui ferment les plus tôt du monde. Finalement la vue n'est pas très différente de là où nous étions. Nous commençons à descendre et faisons une dernière pause au premier point de vue à l'entrée de King Kong hill. Nous discutons un peu avec d'autres français rencontrés dans la descente (il y a des français partout à Java). Une dizaine de minutes passent et quand nous nous retournons pour voir le volcan nous remarquons que les nuages sont en train de partir. Ils se déplacent très vite vers la gauche. Nous découvrons alors en bas un parking avec plusieurs centaines de Jeeps devant un alignement de boutiques sous des tentes blanches. En zoomant on voit que les gens font la queue dans l'escalier qui mène au volcan. Décidément, aucun regret de nous être debrouillés par nous même pour éviter les tours organisés.

Nous refaisons une dernière photo avant de partir. A chaque fois on retire une épaisseur de vêtements.

Nous redescendons dans le village. On découvre les cultures tout au long de la route. Il y a des choux, des pommes de terre, des oignons... et beaucoup de poireaux. A certains endroits les plantations sont sur les pentes des montagnes, ça doit être très compliqué d'accès. Nous rentrons à l'hôtel pour le petit déjeuner, dans notre estomac c'est l'heure du déjeuner, heureusement car c'est nouilles ou riz au choix.

Nous retournons à Probolingo en début d'après midi. Nous reprenons le train, nous commençons à avoir l'habitude. Nous allons progressivement vers le centre de Java, cette nuit nous faisons escale à Surabaya. Le trajet se passe bien, nous arrivons à la gare. Nous sommes coincés sur le quai entre 2 trains, il n'y a ni passerelle ni souterrain dans les gares, nous attendons donc que le train passe. Nous avons choisi un hôtel à 10min de la gare car nous repartons demain matin. Depuis la chambre on voit la ville, il y a un gros contraste entre les barres d'immeubles et les gens qui étendent leur linge sur les terrasses des maisons. Il y a un centre commercial à côté où nous dînons en regardant les gens sur la patinoire au rez-de-chaussée.

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Publié le 2 août 2023

Nous quittons Surabaya vers 8h. Nous sommes surpris car au départ du train tout le personnel de la gare se met en ligne la main sur la poitrine pour nous dire au revoir. Visiblement c'est courant car les autres passagers ne réagissent pas. Nous traversons les habituels paysages de rizières, qui sont progressivement remplacés par des bâtiments et des grosses routes en arrivant à Yogyakarta (prononcer djodjakarta). C'est une grosse ville (430 000 habitants) et la capitale du territoire spécial de Yogyakarta. Ce territoire correspond à l'ancien sultanat de Yogyakarta. Après l'indépendance de l'Indonésie en 1945 le président signe la charte du maintien, un document dans lequel il s'engage à reconnaître le sultan et le prince comme gouverneurs de leur état. Le sultan est donc le gouverneur du territoire spécial de Yogyakarta de génération en génération, et le prince vice gouverneur. Ils respectent les lois indonésiennes mais ont tout de même du pouvoir. Nous venons à Yogyakarta pour visiter les palais du sultan et les anciens temples des alentours, classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Avant de commencer les visites un arrêt s'impose pour déjeuner, nous choisissons la facilité : riz poulet.

Le lundi il y a pas mal de choses qui sont fermées mais nous visitons les lieux ouverts, à savoir le Taman Sari. C'est l'ancien jardin royal du sultan. A l'origine il y avait plusieurs zones avec des pavillons et des îles artificielles mais tout a été détruit, remplacé par des habitations. Il ne reste que la zone centrale avec les bains, appelée le palais d'eaux. Le complexe était constitué de 59 bâtiments incluant des salles de méditation, des piscines et une mosquée. Il a été utilisé entre 1765 et 1812, date de l'invasion anglaise. L'attaque l'a en partie détruit, puis il a souffert de manque d'entretien et d'un gros tremblement de terre en 1867. Nous visitons les bains, ce n'est pas très grand mais très joli avec les ornements de style javanais. Au dessus de certaines portes on trouve les figures de Kala. C'est un personnage mythologique hindou, mais qu'on retrouve aussi dans la mythologie javanaise car l'île a été hindou. C'est le dieu de la destruction, représenté comme un géant. Les sultans sont musulmans mais les figures de Kala sont plutôt vues comme des motifs décoratifs.

Taman Sari

Depuis le centre du palais d'eau nous empruntons une porte qui nous conduit au milieu de maisons. C'est très bizarre car nous sommes toujours dans l'enceinte de l'ancien palais mais les gens vivent entre les murailles et bâtiments abandonnés. Nous nous amusons à nous perdre dans les rues. Certains habitants nous abordent notamment un vieux monsieur qui nous dit qu'il va nous conduire à l'entrée de la mosquée souterraine. Elle est censée être fermée mais nous le suivons intrigués. Finalement il ne nous conduit nul part mais il est très drôle, il nous fait de grands sourires édentés, la cigarette au coin des lèvres. Nous ressortons en rigolant des touristes qui se déplacent en becak. C'est un cyclo-pousse, siège poussé par un vélo ou un scooter. C'est un moyen de transport classique dans les rues étroites du centre de Yogyakarta.

Nous finissons la journée à la découverte du marché aux oiseaux, une animalerie à ciel ouvert qui serait juste impensable dans les pays occidentaux. On y trouve des oiseaux évidemment mais aussi des chats, chiens, lapins, poissons, iguanes, serpents, crapauds, singes, tortues, écureuils volants, hiboux ... Nous assistons à des scènes étranges comme la dame qui nourrit les écureuils au biberon, le monsieur qui sépare deux tortues en train de se battre ou encore celui qui fait se reproduire les pigeons.

Si tous ces animaux sont ici, c'est que les habitants de la ville viennent les acheter pour chez eux. Nous ne sommes pas surpris, on a déjà vu ce genre de marché dans d'autres endroits en Asie, notamment en Chine. Les animaux qui se vendent le plus restent les oiseaux. Beaucoup d'indonesiens en possèdent pour leur chant. Évidemment les marchands vendent aussi toute sorte d'insectes pour nourrir oiseaux. Le met de luxe sont les larves de fourmis, élevées dans des grands bacs circulaires.

Nous repassons à notre hôtel puis sortons retrouver Louis et Romain, les français rencontrés à Probolingo, pour le dîner.

Bernard Lhermitte peints
Pasar Satwa
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Borobudur

Borobudur

Publié le 3 août 2023

Ce matin nous partons rapidement, à 8h30 nous sommes devant l'entrée du palais du sultan de Yogyakarta. Le sultan y vit, seule une partie se visite. En arrivant on voit un panneau qui dit que ça ouvre à 9h15, des locaux nous proposent d'aller faire autre chose en attendant, voir des boutiques de peinture sur toile. On flaire l'arnaque, alors on part se balader quelques minutes dans les environs et en revenant on suit des gens avec des sarongs et des couteaux dans le dos. On trouve qu'ils ressemblent à des gardes, alors on se dit qu'ils nous mèneront probablement à une autre entrée. Bingo, Google n'indiquait pas la bonne entrée, on arrive au bon endroit. Le palais a été achevé sous le règne du premier sultan en 1755, il a été agrandi par la suite. C'est un centre de la culture javanaise. On peut visiter les cours intérieures et rentrer dans les bâtiments où il y a des expositions. La plus intéressante est celle sur les tissus Batiks, spécialité de la ville. Ils sont à dominante noire, marron ou bleu foncé, souvent ils ont des motifs géométriques.

Habits de cérémonie de mariage
Armoiries du Sultanat de Ngayogyakarta Hadiningrat
Palais royal de Yogyakarta

Nous partons ensuite à 40km de là, au temple de Borobudur, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un des lieux qu'on ne veut pas rater en Indonésie. Nous avons réservé en avance nos tickets car seules 1200 personnes sont autorisées à visiter la structure du temple tous les jours pour le préserver. C'est une demande de l'UNESCO, avant il pouvait y avoir 10 000 personnes certains jours. En arrivant on troque nos baskets contre des tongs aux semelles en mousse, c'est pour protéger les pierres volcaniques du temple.

A 11h30 nous entrons dans le temple accompagnés par un guide et un groupe d'une dizaine de personnes. Il commence à nous raconter l'histoire du temple, un sanctuaire bouddhiste bâti entre 780 et 833. L'emplacement du temple a été choisi stratégiquement, dans le Ring of fire, car entouré de 4 volcans mais aussi 3 rivieres à quelques kilomètres. Les pierres volcaniques ont été récupérées dans les rivières, portées par des éléphants importés d'Inde et d'Afrique.

Le temple est construit sur 10 niveaux, nous pouvons faire le tour à chaque fois, et admirer les décors sculptés. Il y a 1460 panneaux avec des scènes racontant le bouddhisme. En regardant attentivement on voit plusieurs styles car même s'ils ont fait un bon travail pour donner une homogénéité il y avait beaucoup de sculpteurs. Il y a par exemple des figures de java avec un nez indien, des moustaches, des fresques plus creusées, des personnages de taille légèrement différente... Au dessus des fresques, nous nous attardons aussi sur les gargouilles, il y en a 452. Elles ont un rôle très important pour évacuer l'eau de pluie car les pierres sont assemblées sans ciment et l'eau s'infiltre. Malgré tout le temple s'affaisse de 1cm tous les 4 ans.

Nous pénétrons dans les 3 étages supérieurs. Toutes ces stupas, sorte de cloches ajourées sont très particulières. Chacune abrite un bouddha, il y en a 73. La numérologie a été très importante dans la construction, tout est tourné autour du chiffre 10 :

- 505 bouddhas au total (5+0+5=10)

- 73 bouddhas en haut (7+3)

- 10 niveaux dans le temple pour les 10 niveaux du cosmos

Le guide nous explique aussi que la dernière éruption du volcan le plus proche date de 2010, le temple a été recouvert de cendres. 2000 volontaires sont venus nettoyer les pierres une par une. Tous les lundis le temple est fermé pour maintenance. Une des opérations réalisée est de nettoyer les pierres avec de l'huile de citronnelle.

Il nous explique aussi que le temple a été bien conservé jusque là car il a été abandonné vers 1100 puis recouvert par les éruptions et la végétation, il n'a été redécouvert qu'au XIXeme siècle.

En haut du temple nous lachons notre guide et prenons notre temps pour faire tout le tour et bien observé les sculptures et les fresques pendant 1h.

Nous visitons le petit musée à côté du temple. A l'extérieur il y a de vieilles pierres du temple. A l'intérieur, bien protégée, est exposée la tête du bouddha de la stupa centrale.

Nous rencontrons une dame qui est allée au Ghana dans un bateau à voile traditionnel depuis la côte à côté de Yogyakarta. Cela a pris 7 mois en passant par Le Cap, c'était en 2003.

Nous ressortons et trouvons un petit restaurant pour déjeuner au dessus de la rivière. Nous prenons du riz, des tempés et des légumes grillés

Pour boire nous goûtons un jus de Jambu. Cela se traduit "pomme rose". Je trouve que ça a un goût de fraise un peu plus acide, c'est bon.


Sur le chemin du retour nous nous arrêtons chez un petit producteur de chocolat. Il a peut être une vingtaine d'arbres sur son terrain et il fait tout lui même. Il est très sympa et prend le temps de nous expliquer le process. Il faut 5 mois entre la fleur et la cabosse de cacao. Il les récoltent et récupère les grains à l'intérieur. Il les laisse fermenter naturellement pendant 6 jours, puis sécher pendant 9. Ensuite il les fait torréfier, les mou, les tamise, la poudre de cacao est prête. Il fabrique le chocolat en la mélangeant avec de l'huile de coco et du sucre. Nous lui achetons quelques barres, trop contents de retrouver le vrai goût du chocolat. l'Indonésie est le 3ème producteur de cacao mondial après la Côte d'Ivoire et le Ghana.

Nous rentrons tranquillement à Yogyakarta pour le dîner.

26
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Publié le 3 août 2023

Nous prenons le petit déjeuner à l'hôtel, omelette et pancake à la banane, puis partout au grand marché de Yogyakarta. Nous pénétrons d'abord dans la zone alimentaire. L'odeur du poisson séché nous remue un peu l'estomac. Il y a beaucoup de gens qui vendent de petites chips fines, nous ne comprenons pas bien ce que c'est, visiblement des chips de fruits qu'il faut frire avant de manger, c'est une spécialité. Nous passons ensuite dans la zone des vêtements. Ce ne sont pas des t shirts pour les touristes, ici ce sont les locaux qui achètent. Nous aimons les vêtements colorés aux motifs géométriques traditionnels (tissus batik). Nous ressortons du marché par la zone alimentaire, c'est l'heure de la livraison de nouilles de riz, plusieurs chariots passent dans les allées.

Pasar Beringharjo

Nous remontons sur le scooter et roulons jusqu'au 2ème temple de la région classé au patrimoine mondial de l'UNESCO : Prambanan.

Le temple de Prambanan est un ensemble de 240 temples, construits au IXème siècle. Les archéologues ont retrouvé une pierre avec l'inscription 856, peut être la première pierre. Il a été érigé sous la dynastie hindouste Sanjaya. Il a été bâti juste après Borobodur, il fallait qu'il soit encore plus impressionnant pour montrer la suprématie de la dynastie hindouiste par rapport à la précédente bouddhiste. La plupart des tours se sont écroulées lors de différentes éruptions et tremblements de terre, le dernier majeur était en 2006. Chacune des tours est dédiée à une divinité hindou : Brahma, Vishnu, Shiva, Ganesh, Nandi, Garuda..., sa statue se trouve à l'intérieur. À l'extérieur des monuments on trouve des fresques des épopées hindous comme le Ramayana, des personnages dansants, des Kalas et autres ornements de l'art javanais.

Rama tue Ravana qui a enlevé sa femme Sita

Nous visitons le petit musée et les autres temples du complexe. Les temples sont à quelques centaines de Prambanan mais il faut imaginer qu'avant tout était relié. Le parc est très agréable, il y a plein de grands arbres. Il y a aussi quelques animaux, nous sommes surpris de revoir des casoars. Ce n'est pas la même espèce qu'en Australie, celle ci vient de Nouvelle Guinée. On voit qu'ils ont du jaune sur le cou et un casque plus petit.

Candi Lumbung
Candi Bubrah
Casoar unicaronculé

Nous avançons jusqu'à temple à l'extrémité nord, il se nomme Candi Sewu (candi veut dire temple en indonésien). C'est un temple bouddhiste. Comme Prambanan il a été construit au IXeme siècle puis abandonné, recouvert par les cendre du Mont Merapi, le volcan le plus actif d'Indonésie. Les habitants ne savaient même pas qu'il y avait eu un temple dans la région au moment où il a été redécouvert au XVIIIeme. Candi Sewu était bâti en forme de mandala, avec 249 temples (de tailles différentes). C'est dur à imaginer aujourd'hui car il ne reste que quelques tours debout et un immense champ de pierre. Un groupe d'ouvriers travaille à la reconstruction mais au rythme où ils vont ça va prendre une éternité. Ils peuvent reconstituer certains pans de murs en refaisant les fresques, comme un puzzle. Beaucoup de représentations sont des Boddhisattva. En arrière plan du temple on ne peut pas rater le Mont Merapi, toujours menaçant dont une épaisse fumée blanche se dégage.

Après toutes ces visites nous rentrons nous reposer à Yogyakarta et ranger nos sacs, demain nous changeons d'île.

Candi Sewu
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Bukit Lawang

Java --> Sumatra

Publié le 4 août 2023

Aujourd'hui s'annonce être une journée de voyage. Nous quittons l'île de Java sur laquelle nous sommes depuis une semaine, pour rejoindre une autre très grande île Indonésienne, Sumatra.

Dès le matin, nous nous rendons à la gare de Yogyakarta, la même par laquelle nous étions arrivés en train depuis Surabaya quelques jours auparavant, pour prendre le train jusqu'à l'aéroport. Nous étions quelques peu anxieux lorsque nous avions pris les vols car l'aéroport de Yogyakarta est plutôt éloigné de la ville, mais nous sommes rapidement très agréablement surpris de la simplicité pour s'y rendre. Un couloir de la gare est dédié au train faisant la navette en 30 minutes. En comparatif le RERB de la gare du Nord jusqu'à CDG est un cauchemar (triste pour l'image qu'il donne de notre pays).

Le tumulte de la ville laisse rapidement place aux rizières, et nous arrivons rapidement à l'aéroport de Yogyakarta. À l'image des aéroports du pays, celui-ci est très agréable, avec des espaces extérieurs, beaucoup de lumière. Après le passage de la sécurité, nous arrivons dans la zone des boutiques, entourée de nombreux tableaux et œuvres d'art. Pour la plupart, il s'agit de représentation moderne des temples ou du château de Yogyakarta, c'est très plaisant et ça nous fait patienter le temps d'embarquer. Il y a même le fameux cyclomoteur becak, fier symbole de la ville.

En attendant le décollage, nos valises nous font même des coucous avant de rentrer à leur tour dans l'avion. Une fois tout chargé nous décollons enfin avec 30min de retard. En passant au dessus des quelques nuages, l'immensité de la mer, et l'alignement des volcans qui semblent presque être plus hauts que nous nous subjuguent.

À peine sorti de l'avion, on sent que Sumatra est une toute autre ambiance que Java. L'atmosphère est étouffante, et nous traversons le tarmac à pied derrière l'avion.

En sortant de l'aéroport, nous sommes confrontés au désordre asiatique pour trouver le bon bus qui nous mènera à destination. Certains nous disent qu'il y a un bus direct, et finalement nous nous retrouvons à prendre un premier bus direction Banjai, une ville qui est dans la direction de la jungle où nous souhaitons aller, Bukit Lawang. Le bus n'est pas très confortable, mais nous sommes entourés de français qui se sont embarqués dans la même aventure que nous. La climatisation ne marche pas très bien, et le brouhaha du bahasa des locaux se mèle à la cacophonie du vieux moteur sous nos pieds. Comme nous nous y attendions, nous sommes pris dans les bouchons proche de Medan, et le trajet semble déjà interminable, quand soudain on nous arrête et on nous demande de changer de transport.

Face à nous, un petit van délabré qui tient à peine debout, et son chauffeur qui n'a guère meilleure mine, cigarette au coin des lèvres. Nous glissons nos sacs dans ce qui reste du coffre, et nous nous agglutinons tant bien que mal sur les sièges abîmés. Les locaux déjà installés nous regardent avec un air qui nous laisse comprendre que le trajet va encore être long. Très long. Le van s'engage sur les routes, et même après avoir passé Medan, le traffic reste très dense. Nous nous arrêtons toutes les 20min, et à chaque fois, même lorsque nous pensions être déjà plein, le chauffeur fait grimper quelqu'un d'autre, pour notre plus grand désespoir. Les bords de routes défoncées font office de stands pour les petits marchands ambulants, qui vendent des sacs plastiques remplis de soupes que les locaux engloutissent à côté de nous dans des grands slurps dégoûtants.


Il y a tellement de monde que certains se retrouvent à monter sur le toit du van, nous rappellant d'autres aventures Philippines. Mais lorsque nous pensions que cela ne pouvait pas être pire, une grosse pluie tropicale s'abat sur nous, forçant le pauvre homme encore sur le toit à se réfugier dans le van qui n'a même pas d'essuie-glaces.

La nuit tombe, nous nous arrêtons même pour faire le plein d'essence. La route semble plus dégagée et nous passons devant de grande plantations d'huile de palme, et meme une usine. Cela nous laisse penser qu'à une époque, il devait encore y avoir de la jungle a cet endroit, détruit au profit des palmes. Épuisés, nous arrivons enfin à Bukit Lawang, aux portes de la jungle après presque 6h de trajet. Tous les restaurants sont fermés, par miracle, il nous reste 2 pots de nouilles achetés la veille qui nous permettent de ne pas nous endormir le ventre vide. Nous nous consolons du voyage en imaginant déjà les orang-outans que nous espérons pouvoir voir le lendemain.

28
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Publié le 5 août 2023

Nous sommes réveillés un peu tôt dans notre hôtel à Bukit Lawang par de grands bruits sur le toit. Nous sortons en pyjama pour voir ce qu'il se passe, ce sont plusieurs macaques gris qui sautent d'un pan de toit à l'autre. Rien de grave, nous tentons de nous rendormir un peu. Nous finissons par nous lever un peu avant 8h et commençons à préparer nous sacs, nous partons pour un trek de deux nuits dans la jungle. Rapidement un guide vient taper à notre porte, nous ne comprenons pas ce qu'il veut, il cherche un certain Alan et notre rendez vous n'est que dans 45min. Finalement il finit par nous dire que nous sommes dans son groupe, on commence à s'énerver de l'organisation et on lui dit que nos affaires ne sont pas prêtes, il part. A 8h45 nous prenons nos sacs et sortons de l'hôtel. A ce moment là un homme qui travaille à l'hôtel nous pointe le chemin du doigt et nous dit "Orang outan" (ça veut dire personne de la forêt en indonésien). Nous tournons la tête et découvrons une maman Orang outan avec son bébé sur le chemin. La randonnée n'a même pas commencé et nous voyons déjà un Orang outan, nous sommes ravis. Les singes ont totalement arrêté d'être nourris depuis 5 ans mais ils connaissent le village et certains viennent encore pour essayer de trouver de la nourriture. Ils entrent dans l'hôtel à côté du notre, s'assoient quelques minutes, le temps pour nous de les observer et repartent finalement dans la jungle.

Nous retrouvons Bob, celui qui nous a conduit du terminal de bus à notre hôtel hier. Il est d'accord pour dire que ce n'est pas normal qu'un guide soit venu toquer à notre chambre. Il passe quelques coups de fil et nous trouve un autre guide, finalement nous partons vers 10h. Nous sommes un petit groupe : 2 guides, un couple de néerlandais de notre âge et nous.

Ça y est, c'est parti pour 3 jours dans la jungle. Nous commençons à monter puis arrivons dans une forêt d'arbres alignés. Ce sont des arbres à latex. Tous les jours le paysan pèle légèrement l'écorce pour refaire couler le latex et change le récipient en dessous. Les arbres à latex ont été massivement plantés, remplaçant la jungle car ça rapportait beaucoup. Avant les locaux le revendaient 18 000 roupies/kg, maintenant les prix sont 3 fois moins élevés. Progressivement les cultures de latex ont été rasées et remplacées par des palmiers pour l'huile de palme. L'Indonésie est le premier producteur mondial, suivi de près par la Malaisie, à eux deux ils rassemblent 85% de la production mondiale. Le gouvernement encourage la transition mais là où nous sommes c'est un terrain privé appartenant d'ailleurs à un français, avant l'entrée officielle du parc, la personne a choisi de conserver les arbres à latex même si cela ne rapporte pas grand chose. Les arbres qu'on voit ont 10-15ans. En général après 25ans ils les coupent et en replantent des nouveaux car la qualité du latex devient mauvaise.

Ces arbres sont un des habitats d'un petit singe très mignon, mais menacé, qu'on trouve uniquement dans le Nord de Sumatra : le semnopithèque de Thomas (Thomas leaf monkey). Ils s'amusent à sauter dans les arbres et se nourrissent des feuilles.

Nous suivons notre guide Pule Pule (prononcé pouli) jusqu'à l'entrée du parc. En chemin il nous donne des informations sur les Orang outans. Il y a quelques dizaines d'années il y en avait 7000 dans le parc, maintenant ils estiment entre 10 et 11 000. Les femelles vivent plus longtemps, 60-65 ans, plutôt 55 ans pour les mâles. Elles auront 4 ou 5 bébés pendant leur vie, maximum 6. Elles ont leurs premières menstruations vers 13 ans et sont enceinte 9 mois, comme les humains. Elles ont un bébé tous les 7 ans en moyenne car elles l'élèvent longtemps. Les Orang outans ne vivent pas en groupe, chacun a son espace et ils sont territoriaux. Les guides savent donc un peu près quel Orang outan ils sont susceptibles de trouver à quel endroit. Mais les zones sont vastes et les Orang outans peuvent être en train de dormir très haut dans les arbres, c'est pour ça qu'il est difficile de les repérer.

Nous voyons notre première Orang outan dans la jungle, elle est en train de manger des feuilles. Quand elle se déplace on découvre qu'elle a un bébé. Elle est en train de lui apprendre à se déplacer entre les arbres, c'est très amusant à regarder.

Nous continuons notre chemin dans le parc. A certains moments nos guides nous demandent de les attendre et s'enfoncent dans la jungle pour repérer s'il y a des Orang outans. Certaines fois ils ne voient rien, on continue à avancer, mais d'autres fois ils nous font signe de venir. Ils ont repéré un mâle Orang outan. Il est impressionnant par sa taille et par son visage plat rond. Nous l'observons quelques minutes puis il commence à se déplacer, il part plus loin, plus haut dans les arbres. Les Orang outans dorment dans des nids qu'ils fabriquent avec des feuilles. Ils faut toujours qu'ils dorment sur une couche de feuilles fraîches, régulièrement ils rajoutent donc des couches ou construisent un nouveau nid ailleurs. Notre Orang outan rentre dormir dans son nid, on voit bien le berceau de feuilles en dessous de lui. Nous le quittons et marchons quelques dizaines de minutes. Il y a un autre Orang outan mais nous ne nous attardons pas car il y a un groupe de touristes et il est en train de se déplacer pour s'éloigner. Nous nous arrêtons et nos guides nous préparent un plateau de fruits. Il y a un mâle macaque à queue de cochon qui semble bien intéressé par notre repas. Il nous tourne autour mais il n'en aura pas une miette.

La randonnée continue, nous sommes surpris de la taille des fourmis sur le chemin, plusieurs centimètres. Pule en attrape une et nous l'a fait renifler. Elle sent très fort l'ammoniac pour repousser les prédateurs. On peut toucher les femelles mais les mâles il faut éviter, ils ont une plus grosse tête, ils mordent plus fort. C'était utilisé pour faire des points de sutures : les fourmis mordaient la plaie et ensuite on les tuait et la tête restait. On pense que les fourmis à grosse tête sont des combattantes et les autres des ouvrières mais on ne contredit pas Pule.

On s'arrête ensuite pour déjeuner. On voit ensuite un paon de Sumatra, on l'entend de loin, il a un cri particulier. Puis notre guide coupe un petit morceau de l'écorce d'un arbre et nous dit de la mordiller. Ça a un goût de Schweppes tonic. C'est un arbre à quinine (utilisé dans les traitements antipaludiques).

Nous voyons plusieurs Orang outans, une femelle seule et une avec son bébé, qui prennent la pause. La femelle se déplace, elle passe plusieurs fois au dessus du chemin, à peut être 10m de haut. Tout à coup elle se met à uriner, nous évitons de peu le jet puissant.

Arbre à quinine

Mis à part le mâle que nous avons vu, les autres Orang outans sont probablement semi sauvages. Ils ne sont plus nourris par l'homme mais sont habitués à son contact. Ils ne s'enfuient donc pas quand ils nous entendent sur les sentiers. Les guides savent reconnaitre la plupart des orang outans semi sauvages. Ils suivent les naissances pour avoir une idée de l'évolution de la population. Nous rencontrons une femelle qu'ils appellent Katherine et son bébé qui n'a que quelques semaines, il ne se décroche pas d'elle. On ne sait pas si nous suivons Katherine où si c'est elle qui nous suit, nous avançons au même rythme. Tout à coup on la voit descendre au sol, on s'immobilise. Elle ramasse une feuille fraîche, la mange, puis en attrape d'autres et remonte. Un peu plus tard on la voit redescendre, elle casse des tiges de rotin et boit l'eau à l'intérieur, comme une paille. Les Orang outans ont besoin d'eau mais quelques gouttes leur suffisent. Et ils détestent être mouillés, plus particulièrement leur visage qui n'est pas protégé par des poils. Ils fuient donc les abords des rivières où il y a du courant et quand il pleut ils tiennent une grande feuille au dessus de leur tête.

Nous restons presque 1h à suivre Katherine puis elle finit par s'enfoncer quand la jungle.

En fin de journée nous atteignons notre campement pour la nuit. C'est très sommaire, ce sont quelques abris au bord de la rivière avec de petits matelas sur un sol de pierre recouvert d'une bâche. Nous nous lavons dans la rivière, discutons un peu avec les hollandais de tout ce qu'on a vu dans la journée, 11 orang outans (1 male, 6 femelles et 4 bébés), et tous les autres singes. La nuit tombe rapidement, on nous sert à dîner, c'est bon et copieux, surtout le curry de courges. Nous entendons l'orage, nous ne nous attardons pas après dîner et partons nous coucher. Nous avons à peine fini de nous laver les dents que le déluge commence. Heureusement l'abri est étanche, nous nous endormons rapidement.

29
juil
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Publié le 6 août 2023

Nous émergons ce matin avec les petits claquements des cailloux qui roulent dans la rivière. Une odeur de fumée traîne dans l'air, les guides allument le feu pour préparer le petit déjeuner. La nuit a été mouvementée. Les bruits des animaux, le bruissement du vent, mais également le manque de confort ont contribué à notre fatigue. Nous sortons pour profiter des quelques rayons du soleil qui arrivent à percer entre les arbres de la jungle. De magnifiques papillons volent autour du camp, probablement pour profiter de la fraîcheur apportée par l'eau. Belle surprise pour nos papilles, le petit déjeuner est un très bon sandwich végétarien. Nous avions eu peur de devoir (encore) consommer du riz dès le matin. Les guides mettent du temps à tout préparer, et nous ne partons finalement qu'aux alentours de 10h.

Aujourd'hui, l'objectif est de parcourir plus de kilomètre dans la forêt, jusqu'à pouvoir longer un des bras de la rivière. La forêt s'est déjà bien réveillée, et nous entendons au loin le bruissement des ailes des oiseaux. Nos guides nous disent qu'il peut même s'agir de toucans, mais nous n'entendons que leurs chants lointain. Les lianes s'entremêlent aux troncs imposants, et le vert des feuilles dénote avec le par terre jonché de végétaux marrons. A l'issu d'une des nombreuses montées, nous apercevons dans une ouverture les innombrables collines que composent cette jungle. C'est très beau, et nous prenons conscience que le parcours de 3 jours que nous faisons ne nous permettra de ne découvrir qu'une infime partie.

Contrairement à la veille, pas de singe en vue, mais cela permet à notre regard de scruter plus arduement le feuillage. Et nous remarquons que la vie est aussi très riche en petits animaux. De très beaux phasmes volent et se posent sur les branches. Les papillons virevoltent autour de nous, et viennent même jusqu'à siroter nos restes de pastèque.

Au fur et à mesure que nous approchons du lit de la rivière, la descente se fait de plus en plus dure, et de plus en plus raide. Par endroit, il nous faut nous tenir aux lianes sur le chemin pour ne pas tomber. Quand nous arrivons enfin en bas, nous profitons de la rivière. Un peu plus loin, nous entendons même le ruissellement d'une cascade, mais qui semble difficile à emprunter pour continuer notre chemin. Yassine s'amuse comme toujours à faire de très hautes tours avec les cailloux. Des libellules de toutes les couleurs virevoltent autour de nous, et se désaltèrent sur la rivière. Mais l'humidité ambiante est étouffante, et nous nous impatientons de voir notre guide revenir après son départ en éclaireur. Malheureusement il nous annonce que le chemin sur la rivière est bloqué par un abre qui est tombé cette nuit. Les pluies de fin de soirée ont eu raison de notre itinéraire, et nous mettent dans une situation difficile. Le guide doit ainsi trouver un chemin pour contourner l'arbre à travers la jungle. A l'aide de sa petite machette, il nous ouvre un passage tant bien que mal, et nous remontons une fois de plus la colline. Une fois encore, nous nous retrouvons à nous faire piquer par quelques ronces, et Oriane met même son pied dans une fourmilière.

Enfin arrivés en haut de la colline, nous trouvons un petit nid d'oiseau très bien conçu. Nous continuons une fois de plus sur le petit sentier jusqu'à arriver tout en bas, un peu plus loin sur la rivière. Notre campement de ce soir est similaire à celui qui nous avions eu hier, mais cette fois-ci, nous sommes seuls. Contrairement à la veille, nous avons dû marcher plus longtemps et arrivons alors que la nuit est presque déjà tombée. Nous avons ainsi juste le temps de plonger dans la rivière pour nous rincer, et mangeons encore une fois un bon repas, principalement composé de riz et d'omelettes indonésiennes. Pule pule s'amuse ensuite à nous faire quelques petits tours avec des allumettes. Des devinettes, et des petits jeux plus tard, nous allons nous coucher en entendant quelques gouttes de pluie faire des clapotis sur la rivière.

30
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Bukit Lawang

Jungle trail 3

Publié le 6 août 2023

Ce matin nous nous réveillons sûr-motivés. Après la petite déception d'hier où nous n'avons vu aucun singe, nous comptons bien en voir aujourd'hui. Et cela commence plutôt bien, sitôt notre petit déjeuner servi un groupe de macaques à queue de cochon débarque. Ils se positionne dans les arbres juste en face de nous, de l'autre côté de la rivière. Puis une femelle traverse la rivière à quelques mètres de notre campement. Elle est rapidement suivie par le mâle du groupe. Il saute sur le toit d'un bâtiment, fait le beau puis redescend et ils partent s'accoupler derrière les branchages. Pendant ce temps les bébés restent tranquillement dans les arbres à grignoter des feuilles ou se chercher les puces. Le mâle revient, il s'arrête sur une branche à proximité de nous, hérisse tous ces poils et pousse un cri pour nous impressionner. J'avoue que ça fonctionne un peu, heureusement les guides nous disent de ne pas nous inquiéter. Tous les singes retrouvent leur place de l'autre côté de la rivière, on finit de déjeuner et de se préparer. Le mâle semble très fatigué, il n'arrête pas de bâiller. Il n'empêche qu'entre deux bâillements il cherche toujours à s'accoupler. Puis on commence à sentir que les singes s'impatientent, ils attendent qu'on parte pour fouiller le camp. Un des mâles (mais qui n'est pas le dominant) traverse la rivière et se positionne sur le premier arbre à droite du camp, à quelques mètres de nous, il est en position. Malheureusement pour eux on ne laissera rien derrière nous, le cuisinier reprend tout, même les couvertures et la moustiquaire.

Nous commençons à marcher, avec d'abord une grosse montée pour quitter la rivière et arriver sur le plateau. Nos guides guettent mais toujours pas d'orang outan en vue. Cependant après 1h de marche nous avons la bonne surprise de tomber sur un groupe de gibbons noirs. Il y a deux types de gibbons qui vivent dans le parc, les blancs et les noirs. La population est à peu près de moitié moitié mais les noirs sont plus durs à repérer car ils sont très haut dans les arbres en général. Leur nom officiel est gibbon siamang. C'est le plus grand des gibbons, 90cm de haut et jusqu'à 1.5m de longueur de bras! C'est aussi une espèce menacée.

Le guide nous interdit d'ouvrir nos sacs car ils peuvent descendre au sol très rapidement et attaquer s'ils voient quelque chose. En effet ils sont très haut dans les arbres, parfois immobiles pendus à un bras, mais quand ils se mettent à se déplacer ils sautent d'un arbre à l'autre très rapidement. On a parfois l'impression qu'ils vont tomber mais non, tout est calculé, les singes ne tombent jamais. Le groupe fini par s'éloigner trop loin du chemin, nous les laissons et reprenons la route.

Nous nous arrêtons pour déjeuner le classique Nasi Goreng (riz) avec les chips de crevettes, et deux rondelles de concombre, une de tomate. C'est précis mais c'est comme ça qu'il est servi quelque soit l'endroit en Indonésie. Puis après le déjeuner c'est le moment de se séparer. Le couple de néerlandais continue pour une nuit supplémentaire avec un guide tandis que nous redescendons avec un autre guide. On commence à entendre le bruit du tonnerre, il ne faut pas trainer car ces 3 derniers jours cela a à chaque fois été annonciateur de pluie.

En bas nous trouvons des macaques gris (crabiers), c'est le macaque le plus courant d'Asie du Sud Est, on en a vu récemment à Bali. On voit les singes se regrouper dans les arbres et partir là où la forêt est plus dense. Ils ont senti la pluie arriver, en quelques minutes c'est le déluge. Nous devons rentrer en rafting sur la rivière, sur de grosses bouées. Nous nous mettons en maillot et emballons nos affaires dans des sacs plastiques. C'est parti, on embarque sur la grosse bouée avec un rameur devant et un derrière. Nous sommes trempés, à la fois par l'eau de la rivière dans les rapides mais surtout par les trombes d'eau qui s'abattent sur nous. La pluie tombe comme un rideau, nous ne voyons pas la séparation entre les gouttes. La descente est fun, avec les pluies de ces derniers jours la rivière est haute, on va assez vite dans certaines zones, mais non finissons par être totalement trempés et avoir froid. Évidemment en arrivant à l'hôtel dans le village de Bukit Lawang pas d'eau chaude, il n'y a même pas d'électricité, il y a une coupure à cause de la pluie. La pluie fini par se calmer, on rentre à l'hôtel se reposer. Yassine ne se sent pas très bien, on espère qu'après une bonne nuit de sommeil ça ira mieux. L'hygiène était médiocre dans la jungle et on a croisé pas mal de gens malades.

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Publié le 7 août 2023

Nous quittons finalement Bukit Lawang, après 5 nuits ici. Yassine n'est pas au meilleur de sa forme mais ça va quand même mieux qu'hier. Nous retraversons les petits ponts en bois du village. Ils bougent et certaines planches sont cassées. Nous ne sommes pas très à l'aise mais nous nous rappelons que quand nous sommes arrivés nous avions dû les emprunter de nuit, c'était bien pire. Nous prenons ce que les locaux appellent les bus touristiques, ce sont des voitures où l'ont peut tenir à 6. C'est plus confortable que le bus local, et il y a la clim! Nous retraversons les plantations de palmes, croisons les camions qui transportent les fruits et passons devant le moulin qui extrait l'huile des fruits. L'entrée des cultures est protégée par des barrières, et parfois des gardiens qui contrôlent les allers et venus des camions. C'est une grosse industrie.

Nous quittons les champs, traversons quelques villages. C'est la sortie des classes, on voit des centaines d'enfants, tous vêtu de chemises blanches et pantalons/jupes/shorts bordeaux. C'est l'uniforme dans tout Sumatra. Pour les collégiens et lycéens c'est bleu/gris. Puis nous nous engageons sur une route plus étroite qui monte dans la montagne. Le chauffeur coupe la clim pour gagner en puissance et roule très doucement car il y a beaucoup de trous. Nous faisons une pause au début de la redescente sur l'autre versant de la montagne, les trajets à Sumatra sont toujours très longs. La vallée est tapissée de cultures, notamment de choux. Ça nous rappelle un peu les pentes avec les poireaux derrière le Mont Bromo à Java. Nous arrivons après 4h de route à Berastagi, une ville entre les volcans. Le gérant de l'hôtel est très sympa, il nous accueille avec du thé et du café, puis nous explique tout ce qu'il y a à voir à Berastagi. Il nous raconte aussi de vieilles histoires sur Berastagi avant et particulièrement dans les années 90 où les gens avaient encore des orang outans chez eux, c'étaient leurs animaux de compagnie. A cette époque il travaillait dans l'administration de la province et le gouvernement essayait de changer les mentalités. Malheureusement en général il fallait menacer les propriétaires pour qu'ils finissent par accepter de ramener les orang outans dans un centre de réhabilitation à Bukit Lawang.

Nous partons explorer Berastagi. Nous commençons par le coloré marché de fruits. Une dame nous fait goûter toutes ces mangues, 4 variétés finalement bien différentes, nous lui en achetons 2. Puis nous nous arrêtons dans un café pour manger un pain toasté. Nous tentons de nous asseoir le plus loin possible des gens qui fument mais malheureusement tout le monde fume. Ça nous énerve, surtout à l'intérieur des restaurants mais on ne peut pas dire grand chose. Nous visitons ensuite le reste du centre ville. Nous sommes surpris de croiser des gens à cheval à côté des scooters.

Puis nous entrons dans le grand marché de la ville. C'est une sacrée expérience, en tout cas tous les produits sont frais. Un monsieur choisit son poulet vivant, le boucher l'attrape, le pose sur sa planche et lui coupe la tête avant de tout mettre dans un sac plastique et le tendre au client. Juste derrière une dame plonge le bras dans un bac d'eau pour en sortir des poissons, s'ils lui plaisent elle les met dans son panier, sinon elle les remet dans le bac et continue.

Nous ressortons du marché, allons jusqu'au rond point avec les feuilles de chou, emblème de la ville puis rentrons à l'hôtel. Nous ressortons pour dîner, du riz et poulet évidemment, mais cuisiné de différentes manières : poulet grillé ou en sauce avec des champignons, riz cuit dans une feuille de bananier avec des condiments.

Enfin nous rentrons vite dormir, demain réveil à 4h.

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Publié le 8 août 2023

Aujourd'hui, nous nous réveillons aux aurores pour grimper le mont Sibayak, volcan situé à proximité de Berastagi. À présent habitués à ce genre d'aventure, nous avons anticipé la veille et nous réveillons tôt vers 04h. Un petit van nous emmène en compagnie des autres clients de l'hôtel vers le début de la randonnée, située à 1900m. Il fait encore nuit noir, et la brume est bien épaisse autour de nous. Munis de nos lampes frontales nous grimpons un sentier qui mêle terre et roche volcanique. Nous levons de temps en temps la tête vers le ciel, mais pas d'étoiles en vue, la visibilité n'est donc pas très bonne et nous craignons de ne pas voir grand chose.

Après 01h de marche, nous apercevons à la lumière de nos lampes les premières traces de dépôts de souffre jaune par terre, indiquant la proximité du cratère. Le guide nous amène vers le sommet, et la lumière du jour semble se dessiner à l'horizon parmi la multitude de nuages. Quelque peu frustrés, nous sommes sur le point de nous résigner à ce spectacle en demie teinte, lorsque une très forte bourrasque balaye tous les nuages autour de nous, ouvrant soudainement la vue sur tout ce qui nous entoure. Le cratère est visible quelques mètres plus bas, la lumière orange du soleil nous éblouit, et face à nous, le mont Sinabung, culminant à plus de 2450m.

L'épaisse fumée blanche qui s'en dégage se mêle aux nuages, et le guide nous rappelle qu'il est l'un des volcans les plus actifs de Sumatra. En 2016, un matin d'octobre, les habitants se sont réveillés avec une température anormalement chaude dans l'air. Quelques heures plus tard, une épaisse fumée noire avait envahi le ciel, et bloqué les rayons du soleil. Tout était devenu sombre, et aucun sismographe n'a pu prévenir de cette terrible éruption qui a coûté la vie à 15 personnes. Mais le guide nous rappelle une fois de plus que la fertilité de ces terres volcaniques n'a pas de prix, et les gens continuent à y vivre.

Nous descendons ensuite directement dans le cratère. On peut y voir de nombreux dégagements de fumée, et tout autour des poches d'eau bouillante. Des pierres recouvertes de souffre sont disséminées un peu partout, et les gens se sont même amusés à rédiger des mots en déplaçant les plus grosses pierres.

Flamme bleue

Nous redescendons ensuite par un chemin un peu plus court mais plus escarpé que notre montée. On se rend compte que tout autour du volcan, une végétation luxuriante s'est développée. Des pandanus, des lianes et de très belles fleurs. C'est très beau et de nombreux papillons et oiseaux nous accompagnent jusqu'à que nous retrouvions le petit van tout en bas.

Le guide nous emmène ensuite profiter d'une des particularités de la proximité au volcan, les sources chaudes. Sur le côté de la route il y a de nombreuses installations hydrauliques, et nous passons même devant une petite usine de production d'électricité par géothermie.

Les sources sont des piscines chauffées directement par un système de canalisation apportant la chaleur par vapeur sous pression. Plusieurs bassins sont ouverts, tous ayant une température plus ou moins chaude. On s'y trempe en alternant entre tiède, chaud, voir même très chaud. Après un réveil aussi matinal et la montée, ça nous permet de nous détendre et de relâcher nos muscles.

De retour à l'hôtel, nous sommes accueillis par un très bon "petit" déjeuner. Yassine préfère ménager son ventre en prenant des oeufs, alors que le reste du groupe prend le fameux et consistant nasi goreng, du riz frit, de bon matin. Cela ne l'empêche pas de voler une ou deux cacahuètes de l'assiette. Nous disons au-revoir aux gérants de l'hôtel, et à leur oiseau (très bien dressé), et nous nous dirigeons en taxi vers le lac Toba, notre destination de la soirée.


Sur le chemin, nous avons réussi à négocier une halte aux cascades Piso Sipiso, les plus hautes de tout Sumatra. L'entrée se fait par un parking entouré de petites échoppes, où des petites statues des cascades se vendent sous toutes les formes et sous tous les prix. Nous ne nous attardons pas et entreprenons la descente vers le creux d'où se jette la cascade. Du haut de ses 125m, le vacarme de l'eau qui tombe sur les roches polies par le temps résonne dans la vallée, jusqu'à se perdre au loin. En continuant, nous faisons face à l'immensité du lac Toba qui semble ne jamais finir sur l'horizon. Il y a plus de 75 000 ans, un ensemble de gigantesques volcans ont fait éruption et donné naissance au lac qui fait aujourd'hui plus de 100km de long et 30km de large. Au milieu du lac, l'île de Samosir, qui serait le vestige d'une partie de l'ancienne caldera des volcans. La vue est magnifique, et la puissance de la cascade ne fait qu'ajouter à la majesté de l'endroit.

Nous continuons notre périple direction le lac, et découvrons une autre facette de l'Indonésie peu attirante... la consommation de viande de chien. En effet, la zone de Berastagi est à majorité chrétienne batak. C'est une tradition qui n'est pas autorisé par les musulmans. Ils appellent ça les zones "B1 B2 B3". B1 car il y a un seul b dans le mot "biang" qui veut dire chien en Batak, B2 pour le cochon "babi" qui a 2 b, et enfin B3 pour Big Bintang Beer, soit les 3 b de la grande bière nationale Bintang. Ce qui est d'autant plus étonnant, c'est que les pancartes affichent des chiens tout mignons. Ça nous dégoûte.

Pour nous remettre de cette image, nous passons devant de nombreuses cérémonies de mariages, où très souvent, tout le village est convié. D'énormes affiches composées de fleurs colorées annoncent l'heureux événement avec notamment le nom des mariés.


Nous arrivons enfin après 4h de route à Parapat, la ville d'où part le ferry pour l'île de Samosir au centre du lac Toba. Par chance, nous y sommes 2min avant le départ du bateau direction Tuktuk, la ville sur l'île de Samosir. Nous embarquons immédiatement. La houle sur le lac est très forte, et le bateau peine à avancer. En arrivant à proximité du rivage de l'île, le bateau dépose un par un tous les touristes directement à leur hôtel. Sur certains arrêts, nous observons de vieux bateaux bien amochés en train d'être réparés, pas étonnant avec les vagues. Manque de chance, nous sommes les derniers, mais cela nous permet de découvrir toutes les constructions de style batak qui jonchent le rivage. Notre petit hôtel pieds dans l'eau est très paisible, et notre chambre donne directement sur le lac.

C'est parti pour 3 jours sur le lac Toba !

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Tuk Tuk

Lac Toba

Publié le 8 août 2023

Nous nous réveillons au lac Toba, presque les pieds dans l'eau. La grisaille du matin est vite remplacée par un grand ciel bleu. Nous partons à pied pour faire le tour de la péninsule d'Ambarita. C'est là où sont la majorité des hôtels, dont le notre. C'est une toute partie de l'île de Samosir. Nous comment à marcher, c'est très calme, on ne croise presque personne et aucun touriste. La route n'est pas au bord du lac mais on l'entrevoit régulièrement. Dès qu'il y a un chemin nous descendons pour aller en bordure de lac. Nous apprécions la tranquillité qui règne ici et profitons de tous les points de vue sur le lac et les parois volcaniques recouvertes de végétation.

L'île de Samosir sur le Lac Toba est majoritairement habitées par une ethnie Batak. Les bataks sont 6 millions en Indonésie, divisés en 6 groupes, les bataks toba sont l'un d'entre eux. Ce sont les premiers habitants de Sumatra, avant l'arrivée des tamouls, indiens, chinois, marchands du Moyen Orient, néerlandais... La culture batak se remarque par l'architecte, avec des toits en forme de selle de cheval et par l'art : les décorations peintes et les sculptures.

C'est l'heure de déjeuner, nous nous arrêtons dans un restaurant avec vue sur le lac. Le chef est marié à une anglaise et a vécu plusieurs années à Londres et Brighton. Il propose de la cuisine locale et de la cuisine européenne/indienne. On commande un dal de lentilles et un curry de courges, c'est l'occasion de manger végétarien. Nous sommes les seuls clients du restaurant mais nous attendons bien 40min avant d'être servi, c'est la norme à Sumatra, c'est extrêmement lent. Mais pour une fois tout est prévu pour patienter, on prend un des jeux mis à disposition en attendant les plats. C'est le jeu des drapeaux, et les pays sont compliqués, pas facile de reconnaître le drapeau du Bhoutan ou du Turkménistan. Nous recevons finalement nos plats, mangeons et repartons.

Manguier

Nous sommes à présent à la fin de la côte, on poursuit la boucle par les terres. Il y a quelques rizières mais la principale culture à cette période est le maïs. C'est la fin de la récolte, tous les paysans sont en train d'égrainer les épis. Ils disposent ensuite les grains sur des bâches pour les faire sécher. Enfin ils réduiront le tout en farine. Ce n'est pas la même variété que le maïs en France, il est beaucoup plus orange. Les indonésiens l'utilisent en sucré, dans des gâteaux. La récolte et la préparation du maïs met une bonne ambiance dans le village de Tuk tuk. Les tâches sont répétitives donc tout le monde s'occupe en discutant, les gens rigolent. Quand on passe ils nous disent bonjour avec de grands sourires et n'hésitent pas à nous questionner pour savoir d'où on vient, qu'est ce qu'on visite, combien de temps on reste...

Du côté des rizières c'est plus calme, comme à Bali, c'est la période où ils replantent les pousses de riz. Les buffles sont au repos, ce sont quelques femmes le dos plié en deux qui alignent minutieusement les brins.

Nous finissons notre tour à pied de la péninsule en fin de journée et rentrons nous reposer à l'hôtel. Quand la nuit tombe, nous voyons des flashs à travers la fenêtre. Nous sortons pour regarder l'orage, c'est un beau spectacle. On n'en a jamais vu d'aussi gros, les éclairs surgissent de tous les côtés. Certaines fois on voit le trait de la foudre se dessiner, d'autres fois c'est derrière un nuage mais le nuage entier s'illumine. Le plus étonnant dans tout ça c'est que l'orage ne fait pas de bruit, la foudre se décharge peut être dans les nuages avant de toucher le sol. Les éclairs sont en général horizontaux.

3
août
3
août
Publié le 9 août 2023

Nous avons loué un scooter pour la journée afin d'explorer un peu plus l'île de Samosir et d'aller visiter des villages Batak. Notre première destination est d'ailleurs un village Batak nommé Huta Bolon. Ce n'est pas un village touristique recommandé sur les blogs, c'est un vrai village où les gens vivent. Il y a une vingtaine de maisons toutes construites sur le même modèle : structure entièrement en bois, rez de chaussée ouvert uniquement utilisé pour le stockage et les animaux, échelle pour monter à l'étage où se trouve la pièce à vivre. Le toit est pointu aux deux extrémités, à l'origine il était recouvert de feuilles de cocotiers mais maintenant il est en taule. Ils ont l'électricité mais on pense qu'ils n'ont pas l'eau courante dans les maisons, seulement à l'extérieur. Le travail du bois est une activité centrale, nous croisons plusieurs artisans qui fabriquent des décors, des manches d'outils et des instruments de musique.

Nous sortons du village et allons à quelques kilomètres prendre un jus de fruits avec vue sur le lac. De là où on est on a une belle vue sur la péninsule d'Ambarita dont on a fait le tour hier. Dans le café nous tombons par hasard sur un couple de français rencontrés au Mont Bromo. En Indonésie les itinéraires de tout le monde se ressemblent et finissent par se recouper, on reste un moment à discuter de nos futurs plans.

Huta Bolon

Nous nous rendons ensuite au village de Tuk tuk. C'est un peu plus touristique même si honnêtement il n'y a pas grand monde. Il y a quelques maisons Batak particulièrement bien décorées. Elles ne sont plus habitées mais ont été restaurées pour faire un musée à ciel ouvert. Elles sont peintes avec les 3 couleurs traditionnelles : blanc, noir et rouge. Ce sont également les couleurs du drapeau batak, qu'on retrouve posé sur les tombes du cimetière à côté. Les tombes sont de plusieurs styles, soit de longs sarcophages en pierre, soit de petites maisons. Il y a plusieurs siècles la tradition voulait qu'on enterre les morts puis qu'on les déterre plusieurs années après pour récupérer les os et les ré-enterrer ailleurs. Le culte de la mort était très important, les bataks croyaient que les esprits des défunts se regroupait dans un petit village invisible à proximité du cimetière, et qu'ils pouvaient communiquer avec leur descendance dans des rêves.

La religion Batak était très forte, aux croyances animistes, tirées de hindouisme mais avec des coutumes locales. Maintenant les Bataks Toba sont très majoritairement protestants, ils ont été converti par les colons néerlandais. C'est pour ça qu'on trouve beaucoup d'églises sur l'île de Samosir, mais pas de mosquées.

Préparation du maïs

Nous roulons vers le nord de l'île. Nous nous arrêtons à un petit musée, tenu par les veuves des fils du dernier roi du village. Elles sont ravies de nous montrer leur maison construite il y a 70 ans. Elles nous présentent aussi bien de vieilles photos du roi et de leurs maris enfants que des photos de leurs voyages en Europe. Elles nous disent aussi qu'hier 2 assesseurs de l'UNESCO sont venus. C'est la deuxième année qu'ils viennent, ils étudient le classement du lac Toba au patrimoine mondial de l'UNESCO. Theolina et Riris, nos deux supers hôtes nous invitent ensuite à profiter du jardin qui donne sur le lac.

2 tours Eiffel se cachent sur la photo
Huta Bolon Simanindo

Nous atteignons enfin l'extrémité Nord de l'île de Samosir. C'est ici que la vue sur le lac est la plus dégagée. Il est très vaste, c'est le plus grand lac d'Indonésie, et aussi très profond, plus de 500m à certains endroits. Il y a des plages de sable sur ce côté de l'île, il ne nous en faut pas plus pour décider de faire un plouf. Il y a des algues par endroit mais l'eau est très claire, le lac est propre.

En fin d'après midi nous faisons demi tour pour rentrer, il y a un grand arc en ciel au loin derrière les montagnes qui bordent le lac.

Pantai Pasir Putih

Nous visitons un dernier village. En arrivant Yassine joue au foot avec les enfants. Ils ne parlent pas anglais mais comprennent qu'on est français car ils connaissent Mbappé. Nous avançons ensuite et profitons de quelques explications d'un guide qui explique à un groupe d'espagnols. Nous sommes au niveau de la table d'exécution des coupables (souvent des gens d'autres clans). Ils leur accordaient un dernier repas, puis leur coupaient la tête. Être bourreau était un honneur et un risque car s'il ratait il se faisait exécuté. Le roi goûtait toujours la chair du mort pour montrer à tous qu'il était le chef. Les Bataks Toba étaient cannibales, ça s'est arrêté quand les européens sont arrivés et les ont converti au protestantisme, cela a mis fin aux croyances animistes.

Dans le village il y a aussi des totems qui commémorent les ancêtres, la tombe d'un des rois et beaucoup de sculptures de gecko, censées repousser les mauvais esprits.

Nous dînons dans les environs d'Ambarita, un gado gado (légumes avec sauce cacahuète) et un poisson du lac.

Huta Siallagan
4
août
4
août
Publié le 11 août 2023

Après 3 nuits, nous disons au revoir au lac Toba. Le bateau vient nous chercher devant notre hôtel à 8h30, nous sommes le premier point de pick up, nous nous arrêtons ensuite aux autres hôtels. Nous repassons devant les bateaux en travaux, c'est l'occasion d'apprécier le travail effectué en 3 jours. Une fois le bateau plein, et aujourd'hui il y a même deux scooters à bord, nous entamons notre dernière traversée du Lac Toba. Nous ne nous lassons pas des paysages.

Arrivés de l'autre côté à Parapat nous montons dans une voiture 7 places pour rentrer à Medan. Nous sommes 3 tassés à l'arrière avec une néerlandaise, ce n'est pas très confortable. Juste derrière nous il y a tous les sacs qui montent jusqu'au plafond dans le petit coffre, on ne pensait pas que la voiture réussirait à fermer.

Nous partons pour 4h de route qui vont se transformer en 6h. Il y a de petits embouteillages dans villes, et notre chauffeur conduit doucement, on se fait même doubler par des camions ça nous rend fous. Deux françaises dans la voiture demandent au chauffeur de s'arrêter à un distributeur, il choisit le seul distributeur où il y a du monde pour les arrêter, et évidemment ça ne marche pas, il faut se réarreter plus loin. Vers midi le chauffeur a faim, il veut qu'on s'arrête pour déjeuner. Nous ne sommes pas trop d'accord car on a envie d'arriver vite et la néerlandaise a un avion à prendre. Mais c'est le chauffeur qui décide, on s'arrête donc pour manger vers 13h. Ensuite nous remontons tous, direction l'aéroport. C'est assez frustrant pour nous car on fait un gros détour pour y aller, sachant qu'on devra y retourner demain pour prendre notre avion. Ça donne envie de descendre de la voiture et de prendre l'avion immédiatement, malheureusement il n'y a pas de vol. Après avoir dit au revoir à la néerlandaise, stressée car presque tous les vols de l'après midi étaient annulés, nous reprenons la route pour Medan. Il nous reste 1h15 de route, il y a beaucoup de traffic et notre chauffeur oublie de regarder le gps à une bifurcation sur deux. On prend notre mal en patience, on finira bien par arriver. Et là, il se met à pleuvoir, c'est le déluge , notre chauffeur ne voit presque plus la route et en quelques minutes les routes se transforment en piscines. Notre chauffeur va très doucement. L'avantage est qu'il va tellement lentement que la pluie finie par s'arrêter avant qu'on arrive. Vers 16h, il nous dépose finalement à notre hôtel. L'hôtel est mignon, il a une déco vintage. Nous déchantons rapidement car il est joli, par contre la chambre qu'ils nous donnent est pour 1 personne. Le lit est un 120cm et en plus on a les pieds qui dépassent. Moyennant un petit supplément on change de chambre.

Plantations de caoutchouc
Aéroport de Medan

Nous sortons nous dégourdir les jambes et voir un peu Medan. Tout le monde nous a dit qu'il n'y a rien à faire, que c'est une grosse ville. En effet la ville est grande et il y a beaucoup de circulation, par contre il y a tout de même quelques jolis bâtiments dans le centre ville qui méritent d'être vus. Nous commençons par Istana Maimun, le palais de l'ancien sultan. Il n'y a plus de sultan depuis la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie en 1945, la famille royale a été accusée d'avoir collaboré avec les hollandais. A côté du palais nous allons à la mosquée Raya Al-Mashun. Nous sommes vendredi, les hauts parleurs diffusent sans interruption des sourates du Coran. Apparemment toutes les semaines ils font une sélection différentes pour la journée. Du matin au soir elles sont répétées en boucle. Le vendredi il y a une bonne ambiance sur le parvis de la mosquée, des stands de nourriture sont installés et des centaines de personnes viennent y dîner.

Le soleil se couche, nous poursuivons la visite. La circulation est toujours intense mais au moins il y a des trottoirs et quelques feux pour traverser. Nous marchons devant la cathédrale de Medan, de style très européen puis devant Tjong A Fie Mansion, la maison d'un riche marchand chinois. Nous sommes à présent dans l'ancien quartier néerlandais, il y a des maisons de style colonial mais tout aurait besoin d'un bon rafraîchissement. Deux bâtiments ont été bien restaurés et sont mis en valeur : l'ancien hôtel de ville et la poste.

Nous profitons d'être dans une grande ville (plus de 2 millions d'habitants) pour aller dîner dans un centre commercial. On commende des burgers et du thé glacé. On demande à payer par carte car on voit qu'ils ont plusieurs machines. Pour autant ce n'est pas si simple et le serveur doit aller demander de l'aide à son responsable. Ils sortent une 5ème machine à carte de sous la caisse et on arrive à payer. Visiblement ils ont des frais différents selon les cartes et les banques.

Nous reprenons un taxi et rentrons à l'hôtel.

Ancien hôtel de ville
Poste
Mall central point
5
août
5
août
Pelabuhan balohan

Medan --> Pulau weh

Publié le 11 août 2023

Nous sommes de retour à l'aéroport de Medan. Juste le temps de manger un nasi goreng et nous montons dans l'avion direction Banda aceh, à l'extrémité Nord de Sumatra. On nous attribue des sièges aux issues de secours, on a la place d'étendre nos jambes.

Sitôt arrivés à Banda aceh nous sortons de l'aéroport et attrapons un Gojek (équivalent de Uber en Indonésie) pour aller au port. Nous arrivons un peu après 14h, malheureusement le ferry de 14h30 n'existe plus, nous devons attendre le bateau de 16h15. Yassine arrive à dénicher une salle climatisée dans le terminal pour patienter, cela rend l'attente beaucoup plus agréable car dehors il fait près de 37°C et tout le monde fume autour de nous. Le bateau est lui aussi climatisé, nous sommes bien installés. Nous débarquons enfin sur l'île de Pulau weh, après 1 journée de transport. Nous récupérons un scooter et fonçons à notre hôtel, sur la façade nord de l'île, à 40min du port. Nous tombons immédiatement sous le charme de Pulau weh. C'est très vert, très paisible, la mer est cristalline, il n'y a pas beaucoup de monde c'est reposant. Notre hôtel est directement au bord de l'eau, sur la plage de Seulako, en face de l'île du même nom.

Seulako beach

Nous allons dîner à un restaurant proche de l'hôtel. Nous y allons car on nous l'a conseillé pour le poisson grillé, cependant nous arrivons trop tard ils ont été dévalisés. Nous nous rabattons sur deux plats de nouilles et spaghetti. Il y a un groupe de malaisiens à la table derrière. On chante Joyeux anniversaire avec eux, et ils nous offrent même une part de gâteau au chocolat. Ça fait une éternité qu'on n'a pas mangé de dessert dans un restaurant, nous savourons chaque bouchée !

6
août
6
août
Publié le 12 août 2023

Ce matin nous sommes déterminés à plonger. Nous avons vu que Pulau Weh offrait de bon spots de plongée et maintenant que nous avons notre PADI nous allons en profiter. Rendez vous à 8h45 au centre de plongée pour rencontrer notre instructeur. Il s'appelle Mu, comme notre guide dans les rizières de Sapa au Vietnam, drole de coïncidence. Nous allons plonger au site numéro 7, Seulako Cave. Ce n'est pas une vrai grotte mais normalement c'est une paroi inclinée le long des rochers et on peut voir depuis l'extérieur. C'est à 16-18m donc on peut y aller. Nous préparons notre matériel puis embarquons sur le bateau. Il y a un indien avec nous, on découvre une fois sous l'eau qu'il ne sait pas vraiment nager. Il reste à la verticale dans l'eau et agite ses palmes comme s'il faisait du vélo. Le guide le traine à moitié pendant que l'on s'éloigne car il n'avance pas. Cela ne nous empêche pas de profiter de la plongée. Il y a des milliers de poissons, pas forcément des gros ni des espèces rares mais leur nombre est impressionnant. Durant la plongée nous croisons un énorme poulpe mais ce qui nous marque le plus ce sont les murènes. Nous en voyons de trois espèces : les murènes léopard sont les plus massives, et les murènes rubans les plus petites mais aux couleurs vives.

Murène léopard
Etoile coussin granuleuse
Murène léopard
Murène ruban
Murène commune
Seulako Cave
Fusiliers à dos jaune
Poisson ange duc
Poulpe

Après la plongée nous rentrons à l'hôtel. C'est la marée haute, nous voulons faire du snorkeling, nous retournerons plonger demain. Notre chambre est en bord de plage et c'est une des plus réputées pour le snorkeling. Nous nous mettons à l'eau, cette fois sans palmes et sans oxygène. Nous passons la zone de sable et arrivons à la barrière de corail. C'est un vrai jardin, de toutes les couleurs et à perte de vue. Ce sont les plus beaux coraux qu'on ait vu depuis les Philippines. Globalement les poissons ne sont pas les mêmes qu'en plongée, il y a quelques espèces qu'on retrouve mais les poissons vivent à des profondeurs différentes. Les couleurs sont plus chaudes, on se rend compte qu'à 18m le rouge ne traverse pas l'eau.

Poisson-papillon à collier blanc
Poisson-pincette à très long bec

Nous admirons un instant les papillons dans les arbustes fleuris à côté de notre chambre puis partons manger. Le centre de plongée nous avait servi quelques gâteaux vers 11h, mais après toute la natation on a très faim. Au menu, riz, œuf, légumes panés et sauce piquante.

Nous allons ensuite à la plage de Gapang. Il y a un alignement de restaurants et centres de plongés dans la rue qui longe la plage, c'est donc ici que sont les touristes ! Nous préférons les plages de notre hôtel et notre centre de plongée, plus tranquilles. La mer est toujours aussi belle, nous entrons pour aller voir les coraux. Il y a quelques poissons et coraux mais rien à voir avec notre plage de Seulako. En plus la visibilité est moins bonne à cause du sable.

Mérou

Nous finissons la journée à la cascade de Pria Laot. En arrivant on constate l'alignement de scooters, c'est le weekend. Nous suivons le chemin jusqu'à la cascade, il est sympa, avec de belles fleurs et papillons. A plusieurs reprises il faut traverser la rivière mais le débit n'est pas très important. La cascade est bondée et il y a des déchets partout. On ne comprend pas comment les locaux ont envie de se baigner dans une poubelle, et personne ne ramasse, au contraire ils laissent de nouveaux déchets derrière eux. Nous faisons demi tour, hors de question d'aller dans l'eau. En contrebas, les gens se baignent aussi à différents niveaux de la rivière. Certains lavent aussi leur linge.

Nous allons dîner dans un petit restaurant d'Iboih beach, un fish and chips avec du ton grillé. C'est délicieux, et les frites sont maison avec des pommes de terre ayant un peu un goût de patate douce.

Pria Laot Waterfall
7
août
7
août
Publié le 13 août 2023

Ce matin nous plongeons à nouveau, cependant notre plan est mis à mal car au moment de partir il se met à pleuvoir, et pas qu'un peu, une vraie pluie tropicale. On reste à l'hôtel le temps que cela se calme, de toute façon le bateau ne partira pas sous ce déluge.

La pluie fini par s'arrêter, on prend le bateau. La couche de nuage devient plus fine et le soleil arrive à percer à travers. Nous nous rendons à proximité du site de la veille. Cette fois on plonge sous les rochers juste au nord de l'île de Seulako, l'endroit s'appelle Batee Tokong. Une fois sous l'eau on se rend compte que même si c'est à moins d'un kilomètre d'hier c'est bien différent. Il y a moins de poissons qu'hier mais ils sont plus gros. Quelques minutes après avoir commencé l'exploration notre guide nous montre quelques chose du doigt, on ne voit pas très bien au début mais on réalise vite qu'un banc de barracudas est en train de passer à une dizaine de mètres de nous, il y en a une cinquantaine. On avance et on regarde d'un peu plus près les fonds marins, on repère des murènes, elles sont toutes de la même espèce (murène commune) mais il y en a partout. On arrive à en trouver jusqu'à 10 à un même endroit. Il y a aussi des poissons lion, un poisson très joli, très rapide mais un peu effrayant car extrêmement venimeux. Enfin nous apercevons une pieuvre, il faut avoir des bons yeux car elles maîtrisent l'art du camouflage. Quand on la voit elle est d'abord blanche puis en l'espace de quelques secondes elle devient noire.

Banc de barracudas
Poisson perroquet
Poulpe blanc
Poulpe noir
Murène et poisson lion
4 murènes
Poisson lion

Nous finissons la plongée, et gardons le meilleur pour la fin : il y a des requins 🦈. Juste avant de remonter nous en voyons deux, ils sont en train de se battre. Nous nous rapprochons mais ils partent rapidement chacun de leur côté. Nous aurons vu 4 requins au total pendant la plongée. Ils nagent un peu plus profonds que nous, ne s'approchent pas et sont rapides ce qui les rendent difficiles à photographier. Le plus important est de les avoir bien vus.

Nous rentrons sur la plage des étoiles plein les yeux, on ne pensait pas voir des requins ce matin. Du café et des gâteaux nous attendent au centre de plongée. La pluie reprend, on est vraiment sorti pile au bon moment. On reste à l'abri le temps que ça passe, c'est l'occasion de prendre un cours d'aceh, la langue locale. On apprend que c'est très différent de l'indonésien, et que même si certains mots ressemblent, ils sont plus courts. Il y a beaucoup de mots qui font seulement une syllabe. On apprend "Ou" qui signifie noix de coco, "Kah" pour dire tu (kau en indonésien), "Sa" le chiffre 1 (satu en indonésien)...

Requin
Poisson ange empereur
Requin

Le beau temps commence à revenir, on est soulagé car il n'y a rien à faire sur l'île quand il pleut. On marche sur la plage d'Iboih à la recherche d'un endroit qui a l'air joli pour nager. On avance après la plage, derrière les petits hôtels côtiers. Rien de luxueux ici, l'île est encore préservée du tourisme de masse. Le COVID n'a pas aidé mais le pire pour l'île a été le Tsunami de 2004, le Nord de Sumatra était à l'épicentre, presque tout a été détruit. Nous trouvons finalement un endroit qui nous inspire, accessible par le ponton d'un hôtel. On se met à l'eau, c'est joli mais nous nous rendons compte qu'à force de voir des coraux et poisons incroyables on devient difficiles. L'île de Pulau Weh nous offre quand même une grande variété de poissons, et il y en a plein qu'on ne connaissait pas car ici nous sommes dans l'océan Indien. Aux Philippines et en Thaïlande nous étions dans le Pacifique. Nous voyons une énorme murène cachée dans un rocher et un poisson baliste d'une espèce qu'on avait jamais vu.

Nasique à éperons oranges
Poisson chirurgien à poitrine blanche
Needlefish
Murène
Baliste à marges jaunes

Nous reprenons le chemin vers la plage d'Iboih pour aller déjeuner. Quoi de mieux qu'un plat de riz pour manger en profitant de la belle vue. Il y a une petite île juste en face, Rubiah. On a le temps d'admirer le paysage car comme d'habitude, il faut attendre 40min avant d'être servis. Sur l'île il y a énormément de chats, ils font la sieste, vont partout même dans les pots de fleurs et surtout nous tournent autour en miaulant dès que la nourriture arrive.

Plage d'Iboih

Nous retournons nager à la plage devant notre hôtel, on a beau aller découvrir d'autres endroits on y revient toujours car c'est la plus belle. Cette fois on essaye d'aller de l'autre côté pour comparer. Il y a encore plus de coraux et plusieurs variétés de poissons papillons.

Le soir il pleut de nouveau, on va au restaurant le plus proche. On aura passé la journée à slalomer entre les averses mais finalement ça ne nous a pas empêché de profiter.

Poisson chirurgien clown
Pempheris
Poisson papillon de Meyer
Poissons papillons côtelés de l'océan indien
Labre oiseau indien
Poissons papillon à collier blanc
Seulako beach
8
août
8
août
Publié le 14 août 2023

C'est notre dernier jour à Pulau Weh. Aujourd'hui nous voulons voir à quoi ressemble la façade sud de l'île. Nous roulons jusqu'à deux points de vue. La côte Sud est encore plus sauvage, il y a très peu d'habitations. Elle est plus escarpée et rocailleuse. Du premier belvédère on voit la côte avec les baies successives, surplombées de petites falaises. La marée est basse, cependant pas de sable, seulement des rochers découverts.

Sur la route entre les deux belvédères, on rencontre des dizaines de singes. En général ils sont en plein milieu et se décalent sur le côté en nous voyant. La route n'est pas très passante. Le deuxième point de vue est orienté différemment, on aperçoit la grande île de Sumatra en face, et d'autres îles sur la droite.

Nous descendons à la plage de Batu Kapal. Nous avons envie de voir de plus près à quel point les plages du Sud diffèrent du Nord. La géologie est différente et on nous a dit que les vents et courants n'étaient pas les mêmes. En ce moment il vaut mieux être sur les plages au Nord mais selon la saison parfois c'est mieux d'être ailleurs sur l'île. La plage est sale, il y a du plastique échoué, beaucoup d'emballages et des objets du quotidien : peigne, chaussures, balayette pour WC ... Ce ne sont pas des plages faites pour la baignade, il y a trop de rochers c'est dangereux. Même pour se balader ce n'est pas pratique car il faut toujours surveiller où on met les pieds et faire attention aux rochers glissants.

Batu Kapal

Nous revenons à notre hôtel pour une dernière session de snorkeling avant de partir. Le terme français pour snorkeling est randonnée aquatique. C'est plutôt bien choisi car bien qu'on ne suive pas un chemin défini on fait en général plusieurs kilomètres dans l'eau à suivre les poissons et les massifs coralliens. On commence à connaître l'endroit mais on voit toujours des choses différentes. On ne passe pas au dessus des mêmes coraux et on ne voit pas les mêmes poissons à chaque fois. Aujourd'hui nous voyons une nouvelle espèce de poissons papillons, un gros poisson lézard, un poisson lime (avec une corne au dessus de la tête) et des poissons clown. Il y des bénitiers aux couleurs flash et malheureusement une plante violette en forme d'étoile de mer qui mange le corail et le détruit.

Poisson lime panthère
Poisson lézard et poissons papillon à selles
Poisson clown mouffette

Nous allons déjeuner et sirotons notre dernier jus de pastèque avant le départ. Nous reprenons le ferry à 16h pour Banda Aceh, la ville juste en face et demain nous avons un avion pour quitter l'Indonésie.

Arrivés à Banda Aceh, nous décidons de prendre un tuk tuk pour aller du port à notre hôtel. C'est moins confortable qu'une voiture mais plus amusant. Et notre chauffeur est très drôle. A un moment donné il s'arrête au bord de la route, on ne comprend pas trop pourquoi, en fait il est parti acheter des légumes panés. Deux minutes après il se réinstalle tout sourire, et nous propose des légumes. A chaque beignet on ne sait pas sur quoi on va tomber c'est la surprise. On pioche patate douce, tempé, chou fleur et banane.

A 17h40 nous sommes enfin à l'hôtel. Pour notre dernier jour en Indonésie, nous avons pris un bon hôtel. Il a des airs de palais arabe. Nous aimons l'idée de la fontaine d'eau dans l'escalier. Nous nous dépêchons d'aller profiter de la piscine, elle ferme à 18h. Nous choisissons de ne pas visiter Banda Aceh et nous reposer. Nous avons vu qu'il n'y a pas grand chose à voir. La ville a été totalement détruite par le tsunami meurtrier de 2004. Le tourisme tourne autour de la catastrophe, il y a un musée du tsunami mais qui ferme très tôt et un bateau qui a été emporté à 5km dans les terres par la force des vagues.

Le soir nous dînons dans un food-court en face de l'hôtel et là aussi nous ne nous refusons rien. Ils servent des churros avec du chocolat, on ne peut pas passer à côté.

9
août
9
août
Publié le 14 août 2023

C'est notre deuxième bilan de l'Indonésie après un premier séjour en Juin. Sur la culture et la gastronomie pas grand chose de plus à dire, on a retrouvé ce qu'on avait expérimenté la première fois. Les indonésiens sont les personnes les plus gentilles qu'on ait rencontrées en Asie. Mais mis à par les similitudes culturelles, les îles que nous avons visité cette fois étaient bien différentes de Bali/Lombok au niveau des paysages.


Top 5 de nos endroits favoris

1. Bromo, une caldeira lunaire et un cratère qui crache de la fumée en continu

2. Lembogan, île agréable à taille humaine, touristique mais pas bondée

3. Le trek dans la jungle pour voir les orang-outans et autres singes, il n'y a que deux endroits dans la planète où l'on peut faire ça

4. Pulau Weh, une île pour se reposer et explorer des fonds marins grandioses

5. Borobudur, plus grand temple bouddhiste du monde, à l'architecture unique


Nous avons aussi particulièrement apprécié

- la sérénité et la culture sur l'île du lac Toba. Après plusieurs jours magnifiques mais éprouvants dans la jungle, beaucoup de transports et un réveil matinal pour voir le lever du soleil en haut d'un volcan, Sumatra nous avait épuisé. Le lac Toba nous a permis de nous reposer, sur l'île on se sentait comme dans une bulle. C'est un endroit à part, et le peuple batak a une identité forte, on s'est sentis dépaysés.

- passer notre PADI. Nous avons longtemps hésité à passer le premier niveau de plongée mais finalement nous nous sommes dit que c'était l'occasion. On était déjà très content de faire du snorkeling, et on aime toujours autant, mais la plongée nous fait découvrir d'autres choses.


Les principales surprises

- le manque de routes et de transports. Cela nous avait déjà frappé à Bali où il n'y avait pas de transports en commun mais à Sumatra c'est encore plus compliqué. Il y a des départs groupés organisés tous les matins en voiture pour les touristes mais les routes sont surchargées et/ou en très mauvais état. On a perdu énormément de temps dans les transports. A l'inverse les trains à Java, ponctuels et confortables ont été une bonne surprise.

- les cultures de palmiers pour l'huile de palme. A l'étranger on entend beaucoup parler de déforestation, de l'impact environnemental et des espèces en danger car on les prive de leur habitat. En arrivant à Sumatra on a pris la mesure de l'ampleur du phénomène, on peut rouler pendant plusieurs heures au milieu des cultures sans interruption. Quand on pense qu'avant l'île était recouverte de jungle, cela fait peur.


Nous aurons passé au total 47 jours en Indonésie, c'est le pays où nous sommes restés le plus longtemps. Les îles proposent une telle diversité que nous n'avons pas eu l'impression de revoir les mêmes choses deux fois. Nous savons que si nous revenons visiter d'autres îles, nous découvrirons encore des paysages différents.