Road trip en Jordanie

Octobre 2017
8 jours
1
26
oct

Toujours en quête de nouvelles destinations, nous avons longuement hésité pour en choisir une nouvelle. Devait-on donner priorité à notre 'wish list' en envisageant le Pérou, la côté ouest US ou encore le Vietnâm ou tout simplement se tourner vers quelque chose auquel nous n'avions pas encore pensé? J'avoue que la Jordanie me trottait dans un coin de la tête depuis fin 2016 déjà, grâce notamment à un magnifique blog sur lequel je suis tombé. Je vous le conseille d'ailleurs!

Anne So et Arno nous ont en effet convaincu de placer cette destination en top priorité! De retour d'un été bien chargé au Maroc, nous entrevoyions déjà la grisaille et l'hiver qui s'annonçait. 'Winter is coming' comme dirait Jon Snow! C'était décidé, il fallait repartir! Convaincre ma femme pour la Jordanie a été une simple formalité. Elle aussi a été conquise par le récit de voyage d'Anne So et Arno.C'est décidé, nous partons au pays de Lawrence d'Arabie!

Un compagnon de route indispensable 
26
oct

Voici notre itinéraire en 8 jours sur place:

Jour 1:

- Vol Bruxelles - Amsterdam - Amman

- Arrivée à Amman

- Nuit au Sydney Hôtel d'Amman

Jour 2:

- Visite d' Amman: Jabal Al Qal'a, amphithéâtre, mosquée King Abdullah, etc.

- Mont Nébo

- Visite de Madaba: Eglise Saint-Georges, centre ville

- Nuit au Moab Land de Madaba

Jour 3:

- Canyoning au Wadi Mujib

- Trajet le long de la Mer Morte

- Nuit au Kempinski de Sowayma

Jour 4:

- Trajet sur King's Highway

- Petra (partie 1)

- Nuit au camp Bédouin Seven Wonders de Wadi Musa

Jour 5:

- Petra (partie 2)

- Nuit au Tetra Tree de Wadi Musa

Jour 6:

- Désert du Wadi Rum

- Nuit à la belle étoile dans le désert

Jour 7:

- Aqaba et la Mer Rouge

- Nuit au Continental Resort d'Aqaba

Jour 8:

- Jerash

- Soirée à Amman

- Vol retour Amman - Paris - Bruxelles

27
oct

Après un vol en deux brèves escales (Amsterdam et Paris), nous voici arrivés au Queen Alia Airport, l'aéroport international d'Amman. Après un rapide contrôle des passeports et présentation du Visa inclus avec le Jordan Pass (voir "Jordanie Pratique"), nous apercevons le contact de notre agence de location de voitures.

Et bonne surprise, à la place de la Peugeot 206 prévue, nous bénéficions d'un surclassement. A nous la grosse berline Chevrolet Cruizer. Sans hésiter, je vous conseille l'agence locale Monte Carlo: une équipe sympathique, des prix raisonnables et un bon service. Toute la réservation et les demandes d'infos ont été faites par email et ils sont très réactifs.

Je vous préviens tout de suite: si un road trip, dans son ensemble, est envisageable (et même fortement recommandé) en Jordanie, conduire dans Amman, c'est du sport! On est loin de la jungle de Casablanca mais l'attention et la concentration doivent être à leur summum. Ici, on double par la droite, le clignotant est optionnel, les rond-points sont régis par la loi du plus fort, etc. Mais avec un peu de pratique, on s'habitue. Nous avions opté pour le Sydney Hôtel, une petit hôtel/auberge de jeunesse de routards. La chambre double était spacieuse et très propre. La situation est idéale puisque nous nous retrouvons en plein dans Downtown, l'endroit qui bouge à Amman. Le réceptionniste nous a accueilli très chaleureusement, un trait de caractère que nous retrouverons systématiquement chez les Jordaniens.

Nos valises à peine déposées, nous voici dans la rue, à la recherche de notre repas. Sur les conseils de notre réceptionniste et ce que nous avions déjà lu, nous optons pour le Hashem, un restaurant de rue très prisé des Jordaniens, servant exclusivement du local et idéalement situé sur l'artère principale de Downtown. Nous choisissons un petit assortiment des spécialités locales: hummus, pois chiches marinés, falafel, baba ganoush, pain jordanien, etc. Les plats sont assez similaires à la cuisine libanaise, que nous connaissions déjà, mais nous nous sommes régalés. Nous vous recommandons cet incontournable qui ne vous coûtera qu'une bouchée de pain!

Petit assortiment chez Hashem 

Après ce bon repas, nous nous sommes promenés le soir dans les rues de Downtown: King Faisal Street, Zahran Street ou encore Princess Alia Street. Et surprise, les rues grouillent de monde: jeunes filles, seules ou en groupes d'amis, des familles, etc. Les jeunes, filles et garçons, arborent un look plutôt moderne et branché. On voit qu'Amman est une ville ouverte. Dans les rues, on entend le bruit des marchands et des klaxons des voitures, on sent les odeurs des épices et des nombreux restaurants.... Fati et moi sommes heureux de retrouver cette ambiance particulière propre aux grandes villes arabes. Il y a du mouvement, de l'ambiance et on aime ça! En plus, il y a cette petite touche particulière que nous, occidentaux, identifions au Moyen-Orient. Cela doit être l'architecture, parfois un peu rétro et anarchique ou encore la différence de langue par rapport aux pays du Maghreb. Quoiqu'il en soit, une atmosphère particulière, tellement perceptible au cinéma par exemple, se dégage ici. Après une petite promenade et un peu de shopping nocturne, nous décidons de rentrer. La journée du lendemain s'annonçait fatigante.

Amman by night 
28
oct

Nous nous sommes levés tôt pour notre première journée découverte. Notre première surprise fût d'avoir un petit-déjeuner pratiquement identique au dîner de la veille, en un peu moins bon tout de même. Nous allons vite apprendre que les repas se ressemblent beaucoup en Jordanie 😀. Sur plusieurs conseils, nous décidons de laisser la voiture garée devant l'hôtel et de visiter Amman en taxi. En effet, il relève de l'opération commando de trouver une place de parking dans le centre, sans parler de la conduite dangereuse des habitants de la grouillante capitale. Cela tombe bien, les taxis sont très bon marché. Nous avons fait la rencontre de Hassan, un sympathique taximan qui nous propose d'être notre chauffeur privé pour 20 JOD (env. 22€) la journée.

Le taxi de Hassan 

Notre première destination est la Citadelle d'Amman (Jabal Al Qala'a pour les intimes), gratuit grâce au Jordan Pass (voir 'La Jordanie pratique'). A l'époque romaine, Amman était appelée Philadelphia, et apparaît dans la Bible sous lee nom de Rhabbat Ammon, c'est d'ailleurs l'une des plus vieilles villes du monde à être toujours habitée. Avec plus de 3 millions d'habitants en 2010, elle est la plus grande ville de Jordanie, constituant le centre administratif et économique du pays. De la Citadelle, le panorama offert sur la ville est superbe. On voit même l’amphithéâtre romain.Deux heures suffisent pour visiter ces vestiges.

La Citadelle d'Amman 

C'est justement vers l'amphithéâtre romain que Hassan nous conduit. Cette structure de 6000 places qui s'érige en plein milieu de Downtown impressionne. Connaissant mon amour pour la hauteur, Fati a dû insister pour me faire gravir les nombreuses marches. Si je ne ressens pas le vertige au moment de l'ascension, cela va vite changer une fois arrivé en haut! Malgré cette peur du vide, il faut avouer que la vue sur la ville est impressionnante! La descente s'est révélée un peu plus exotique pour ma part!

 C'est haut quand même...

Hassan nous emmène ensuite à la mosquée King Abdullah et son impressionnant dôme bleu en mosaïque. Cet édifice, qui peut recevoir 3000 fidèles, est la seule mosquée en Jordanie accessible au public (j'entends par là les touristes non-musulmans), homme et femmes confondus. L'accès n'est pas cher du tout et gratuit pour les musulmans. Nous arrivons au moment de la prière de Doh'r. Le son du Adhan, qui appelle les fidèles à la prière, a quelque chose d’apaisant dans cette atmosphère grouillante.

La mosquée King Abdullah 

Après la visite de la mosquée, Hassan nous convie à une petite pause thé et gâteaux dans une boutique à souvenirs. Les vendeuses de cette échoppe, qui pratiquent des prix exorbitants, n'ont pas eu besoin de nous "mettre la pression" pour acheter l'une de leurs breloques. En effet, un groupe de touristes Thaï vient de débarquer... des proies idéales 😀Il est l'heure de quitter notre ami Hassan qui ne manque pas de nous déposer devant Al Quds, un restaurant très prisé pour sa cuisine locale, en plein Downtown. Il nous suggère deux spécialités en particulier: le Mansaf - c'est LE plat national, composé d'agneau cuit dans du yaourt fermenté avec du riz - et le Maglouba - sorte de ragoût d'agneau. Alors soyons clairs: Fati et moi sommes deux gourmands, curieux de nature. Je dirais même que l'aspect culinaire a toujours une haute importance lors de nos voyages. Mais là, c'était juste impossible. Le Mansaf avec son yaourt fermenté, le jameed, avait un goût de lait qui a tourné. A cette odeur désagréable venait s'ajouter d'épaisses couches de gras dont le jus humidifiait le riz. Du côté du Maglouba, même constat: le plat était beaucoup trop gras. Nous sommes donc partis, déçus par ces deux plats nationaux qui suscitent tant d'engouement chez les locaux. Vivement le retour au hummus!

Le Mansaf et le Maglouba... expérience peu concluante 

😀C'est l'heure de quitter la grouillante Amman pour se rendre à Madaba, à une quarantaine de bornes de la capitale. La route empruntée, le long de la Mer Morte, grouille de militaires dans des véhicules imposants et armés jusqu'aux dents: une manière de montrer que ces territoires, certainement convoités par le voisin israélien, sont bel et bien sous pavillon jordanien! Cette présence armée rassure d'un côté, mais nous permet de ne pas oublier que nous nous trouvons dans une région dont la stabilité peut rapidement tanguer. Les paysages qui défilent nous font penser aux décors des films bibliques. A juste titre d'ailleurs! Nous arrivons en effet au Mont Nébo, qui culmine à 800m. Le panorama sur la Mer Morte et les collines de Judée est époustouflant. Cette terre, juste devant nous, est la cause du plus vieux conflit du monde, toujours d'actualité.

Des lieux bibliques à la pelle 

Pour les Hébreux, c'est de ce mont que Moïse observa la terre de Canaan, après avoir fuit l'Egypte. La tradition chrétienne situe le tombeau de Moïse sur cette terre. Depuis ce magnifique point de vue, nous pouvons voir plusieurs lieux clés comme le signale cette plaque, juste devant nous, et indiquant la distance. Ainsi, aux côtés des rives du Jourdain et de la Mer Morte, nous pouvons apercevoir au loin Jérusalem (46km), Jericho (27km) ou encore Ramallah (52 km). Nous sommes heureux de pouvoir contempler cette terre de Palestine, là à quelques km devant nous! Le coin regorge de lieux bibliques: le mausolée de Moïse, le Serpent d'Airain, la Basilique, le lieu de baptême du Christ, etc. En fin d'après-midi, nous arrivons à Madaba, cette petite ville est habitée majoritairement par des Chrétiens. C'est la ville des mosaïques byzantines et omeyyades. Il y en a partout!

La Palestine est toute proche... 

Avant la fermeture, nous nous rendons directement vers le principal centre d'intérêt de la ville: l'église Saint-Georges qui abrite la plus ancienne carte connue de la Palestine... en mosaïque bien entendu!

La plus ancienne carte de la Palestine 

Le petit hôtel que nous avions choisi se situe juste devant. Le patron Hany, très sympathique (comme tous les Jordaniens), nous accueille comme il se doit. Sa terrasse panoramique pour le petit déjeuner est très agréable.

Après la visite de l'église, nous nous mettons en quête d'un petit restaurant. On se rend vite compte de ce qu'est Madaba: une petite ville étape des touristes backpackers qui organisent leur trip et s'approvisionnent dans les nombreuses petites boutiques ouvertes jusque tard dans la nuit. On a aimé le mélange des cultures et des religions, comme on peut l'entendre avec l'Adhan qui se mélange au son des clochers. L'offre de restaurants n'est pas énorme à Madaba. Il y a un peu de tout: de la pizzeria au restaurant assez chic. Nous optons pour l'Ayola, un restaurant/bar à chichas qui en plus de servir les classiques locaux, se veut spécialiste des grillades et des burgers.

Après l'effort... 

C'est un lieu décontracté aux allures alliant rustique et motifs jordaniens. La cuisine est bon marché et très goûteuse.

Nous ne rentrons pas trop tard pour profiter d'une bonne nuit de repos car demain, le sport commence!

29
oct

A peine notre petit-déjeuner englouti que nous voilà de nouveau sur la route. Direction Wadi Mujib, cette rivière qui se jette dans la Mer Morte à 420 mètres sous le niveau 0. Le site est surtout réputé pour son canyon et donc la possibilité de s'adonner au canyoning. Ce sera une grande première pour Fati et moi. J'avoue que les sentiments sont partagés entre l'excitation de tester quelque chose de nouveau et la peur de ne pas être à la hauteur de cette activité particulièrement physique. Depuis Madaba, il faut compter une cinquantaine de km pour arriver au canyon. Nous décidons d'emprunter la Route des Rois pour y aller. Cela nous donne déjà un aperçu de ce que nous décrirons plus tard: une route magnifique!

Attention les yeux! 

Nous sommes arrivés tôt au Wadi Mujib, pour éviter les groupes de personnes. Choix payant! La chaleur est accablante et nous espérons trouver un peu de fraîcheur dans la rivière. Nous sommes en toute fin de saison pour le canyoning. C'est à ce moment que le niveau de l'eau est le plus élevé. C'est rassurant! Habituellement, il y a plusieurs sortes d'excursions proposées dans la réserve naturelle du Wadi Mujib. Mais la fin de saison ne nous laisse pas le choix. Il n'y a plus que le Siq Trail de disponible: il faut se mouiller! Sur plusieurs conseils, nous décidons de prendre un guide à la réception. L'entrée à la réserve est de 13 JOD (15€) ou 30 JOD (35€) avec le guide. Les gilets de sauvetage sont fournis. C'est parti!

A peine sorti du visitor center, nous devons descendre d'une plateforme (c'est haut! 😀) afin d'accéder au lit de la rivière. Le but est de parcourir le trajet du fleuve en escaladant, s'accrochant, glissant et sautant afin d'arriver à la grande cascade, fin du parcours. On vous le dit tout de suite: cette étape est un des temps forts de notre voyage! Les paysages offerts par le canyon sont splendides! Certains accès sont difficiles et surtout....submergés. A certains endroits nous avons à peine pied! Le guide ne fait rien à notre place, il nous montre simplement par où passer. Car il faut le dire, certains passages sont assez techniques et surtout, parait-il, en cette période où le niveau de l'eau est très élevé. Cela permet donc de profiter également pleinement du côté sportif de l'activité. Certaines crevasses ne se passent qu'à la force des bras! Parfois, c'est le courant qui nous met en difficulté. J'avais lu que durant certains mois, la difficulté du parcours était simple. Ici, avec la force de l'eau, je la qualifierais de moyenne à assez complexe pour certains points. L'arrivée à la cascade est un beau moment. On en profite pour se reposer un peu et il est temps d'entamer le chemin du retour!

Une expérience inoubliable 

Notre conclusion est, qu'en cette période où le canyon est moins facilement domptable, la présence d'un guide permet de profiter pleinement de l'expérience. Sur le retour par exemple, il nous a permis de descendre par des toboggans naturels ce qui était beaucoup plus fun que via le sentier classique! Vous aurez tout le temps de prendre des photos ou de filmer. Il est d'ailleurs plus que recommandé d'avoir une pochette étanche ou une GoPro waterproof, sinon adieu les photos! Ces quelques heures de canyoning furent une expérience extraordinaire!

Après cette étape épuisante, plusieurs choix s'offraient à nous: retourner à Madaba pour y trouver un petit hôtel bon marché, nous diriger vers l'étape suivante qu'est Petra ou profiter de la Mer Morte. C'est cette dernière option que nous retenons. Passer la nuit le nez sur la Mer Morte a un prix. Les hôtel avec vue ne laissent pas le choix aux touristes: ici on est logiquement dans une gamme plus chic. L'accès à la Mer Morte n'est pas donné (env. 20€) sauf pour les hôtels qui disposent de leur plage privée. Nous optons pour le Kempinski Ishtar.

Petite étape reposante après une journée sportive 

A peine arrivés, nous nous rendons sur la plage de l'hôtel. L'eau de la Mer Morte dispose d'un taux de salinité de 27% (pour 3% dans les autres mers). Mis à part quelques bactéries microscopiques, aucun organisme ne peut y vivre. Pas de poissons ni d'algues! C'est ce qui en fait sa particularité et qui lui donne son nom. Selon l'Islam, la Mer Morte recouvre la cité maudite de Sodome dans laquelle le peuple de Loth a été châtié! Vous l'aurez compris, les plages de la Mer Morte ne sont pas glamour! L'on ne vient pas ici pour le farniente mais pour les bienfaits de cette eau extraordinairement salée. Elle serait, paraît-il, bénéfique aux personnes qui souffrent de maladies de la peau comme l’eczéma ou le psoriasis. Nous nous prêtons au jeu. Après s'être enduit de la fameuse boue de la Mer Morte, nous nous jetons à l'eau. Se jeter est un bien grand mot car il est bien évidemment hors de question d'y plonger la tête. Une goutte dans l’œil et c'est déjà la galère! Il convient également de s'assurer de ne pas avoir de plaie non-cicatrisée sur la peau. Sinon, à vos risques et périls 😀 Après quelques minutes et la photo classique du "baigneur lisant son journal", nous retrouvons la douche d'eau douce, qui fait un bien fou après tant de sel. On ne nous a pas menti: la "mud therapy" et la trempette dans ces eaux nous procurent une peau douce, comme un bébé!

 C'est salé... très salé!

Les hôtels avec vue sur la Mer Morte procurent un accès gratuit à celle-ci

Après cette expérience originale, il est temps de se détendre. Nous profitons donc des commodités de notre hôtel. C'est plus cher et plus chic qu'un hôtel routard, mais que ce fut reposant après une journée bien sportive 😀

30
oct


Jour 1

Qui dit hôtel chic, dit aussi petit-déjeuner royal! Nous profitons de nos dernières heures au Kempinski pour se faire plaisir avec un petit-déjeuner très varié. Les viennoiseries et les œufs brouillés changent un peu du hummus! Il faut bien prendre des forces avant de parcourir les 200 km qui nous séparaient de la prochaine étape: la mythique cité nabatéenne de Petra. Nous optons pour la fameuse Route des Rois. Elle monte et serpente beaucoup mais est très praticable. On se retrouve parfois sur une bande étroite avec le vide autour de nous. Mon vertige légendaire et moi avons souffert par moments! Mais durant les 3h30 de route, on en prend plein les yeux (comme dirait un groupe célèbre de rap "fracture nette de l’œil droit!"). Les paysages sont majestueux et mes petites frayeurs en valaient la peine. Nous passons parfois par des petits villages dont les habitants nous jettent des regards curieux mais très respectueux.

Attention à la fracture de la rétine! 

Il fut très intéressant de voir des petits écoliers parcourir tout le village pour se rendre dans leur école. Notons tout de même l'utilité d'avoir notre berline américaine. Un moteur costaud, ça aide avec ce relief! La petite ville de Petra est quasiment intégralement en pente. Les amateurs de dénivelé sont servis! Nous ne perdons pas de temps et nous dirigeons vers le visitor center. Et comme la route ça creuse, nous prenons le temps d'avaler un casse-croûte. Et là, on se rend compte que nous sommes dans le lieu le plus connu de Jordanie et qui renferme l'une des 7 nouvelles merveilles du monde. Pour la première fois, nous nous trouvons à un endroit qui grouille littéralement de touristes. Tous les ingrédients du tourisme de masse s'y retrouvent: guides touristiques menant des groupes importants, nombreuses boutiques à souvenirs, rabatteurs, petits stands avec snacks en tous genres, etc. Du coup, on a moins le sentiment d'être seul au monde comme c'était le cas sur la Route des Rois! Qu'importe, la célébrissime Petra nous attend! Cette cité a été créée dans l'Antiquité, au VIIIe siècle av. JC, par les Edomites avant d'être occupée par les Nabatéens qui la font prospérer grâce au transport de l'encens et des épices entre l'Arabie du Sud, la Syrie, l'Egypte et la Méditerranée. A son apogée, la cité comptait 25 000 habitants. Oubliée à l'époque moderne, cette Petra est redécouverte par l'Occident et l'explorateur suisse Jean Lous Burckhardt en 1812. Nous vous conseillons de faire Petra en 2 jours (réductions grâce au Jordan Pass), en arrivant le premier jour 1h30 avant la fermeture (fermeture à 16h en hiver et 18h en été). Cela vous permettra de contempler le Khazneh, monument le plus connu et l'une des 7 merveilles du monde, sans être dérangé par un flux continu de touristes. Merci AnSo et Arno pour le tuyau!

Prendre un thé devant le Khazneh, juste avant la fermeture, lorsque le soleil commence à décliner

Le visite commence donc par la traversée du Siq avec les Obélisques ou les Pierres Djinns. Le couloir du Siq devient de plus en plus étroit et à chaque tournant, on s'attend à voir la fameuse ouverture rocheuse qui nous laissera entre apercevoir le Khazneh. L'excitation monte au fur et à mesure de notre avancée. Et le voici, se dévoilant partiellement devant nous, illuminant ce couloir rocheux. On a beau se faire le film de ce qui nous attend au bout de cette crevasse naturelle, de s'y préparer, rien n'y fait, la surprise est là. La magie du lieu, de l'instant, nous secoue.

Le petit thé devant le Khazneh... ça c'est fait! 

Nous prenons le temps de l'observer sous toutes ses coutures et de le prendre en photo. Le Khazneh est un tombeau nabatéen (probablement du roi Arétas IV) donc la façade est creusée dans le grès. Et pour profiter un maximum de la magie des lieux, nous prenons un thé sur la terrasse de l'échoppe à touristes juste en face du monument. Le soleil commence à se coucher, les ombres jouent sur cet édifice majestueux.


Il est temps de rejoindre notre campement. Plutôt qu'un hôtel, nous avons voulu passer une nuit dans un camp bédouin, à Wadi Musa, situé à quelques km de Petra. Par contre, nous vous déconseillons de prendre ces routes sinueuses de nuit! Ce concept de camp est très convivial. Un bédouin nous accueille et nous montre la structure: notre tente, les sanitaires communs (très propres) avec les règles d'économie d'eau, le restaurant pour les repas, le grand feu. C'est justement près de ce dernier que nous allons nous installer. Un bédouin l'alimente et des canapés sont installés tout autour formant un grand cercle. Le bédouin nous sert du thé à volonté. L'ambiance est chaleureuse et fraternelle. Le contexte est propice aux rencontres et c'est cela qui fait le charme du lieu. Fati va s'asseoir près du feu et aborde un enfant qui viendra, plus tard, nous présenter ses grand-parents. Originaire d'Alaska, cette famille a déjà pas mal baroudé. Discuter avec l'enfant nous donne d'ailleurs l'impression de parler à un adulte. C'est également là que nous avons rencontré Marie et Fethri, ce couple de Lyonnais avec qui nous avons sympathisé. Après un bon repas, nous nous réinstallons autour du feu pour discuter avec nos nouveaux amis. Après quelques verres de thé et une chicha locale, nous rejoignons notre tente.

Lieu magnifique et belles rencontres 

Jour 2

Notre nuit en tente a été confortable. Il faut dire qu'avec la route et la marche, nous avions de quoi être fatigués. Mis à part quelques hurlements nocturnes peu rassurants, nous avons bien dormis. Le lendemain, on nous a confirmé que les hurlements étaient ceux de loups d'Arabie, une sous-espèce de loup gris qui peut se promener à proximité du campement! Nous voici donc repartis pour Petra. Nous parcourons les quelques km de Siq pour revenir, comme la veille, devant le Khazneh. Et vu l'affluence de touristes ce matin, nous ne regrettons pas d'être venus observer le Khazneh en toute tranquillité la veille! Fati voulait prendre une photo du célèbre tombeau depuis le haut de la falaise d'en face. Mais le chemin classique pour y arriver est une ascension d'environ 3h (aller/retour). Mais, comme s'il avait lu dans nos pensées, un petit jordanien sorti de nulle part nous propose une ascension rapide par un "raccourci". Au lieu de 1h30 pour l'ascension, il nous propose le point de vue recherché en seulement 15 minutes! J'ai un peu de mal à le croire au début mais le petit garçon insiste. Evidemment, je négocie pour Fati. Il est bien entendu inconcevable pour moi de me retrouver aussi haut au dessus du vide! Je demande juste au petit guide de faire attention et de me ramener ma femme en vie 😀. Je m'installe donc sur la même terrasse que la veille et observe Fati s'éloigner avec son petit guide improvisé. Là où je commence à m'inquiéter, c'est lorsque je les vois franchir un panneau "interdit de traverser". Les deux aventuriers s'éloignent, grimpent et deviennent deux minuscules points au milieu de la falaise! Quelques minutes plus tard, j'arrive à apercevoir, à plusieurs mètres au-dessus de ma tête, le petit guide assis au borde de la falaise, les jambes pendantes dans le vide. Il me faisait signe. Fati était donc parvenue au point de vue qu'elle avait tant désiré!

Elle cherche les problèmes... 

Le reste de la journée est dédié à l'exploration du site de Petra. En plus des quelques km pour traverser le Siq, nous avons marché environ 16km, sous une forte chaleur. Malgré le soleil de plomb et les nombreux km, nous vous déconseillons de vous laisser tenter par les "transporteurs" qui vous proposent l'exploration a dos d'âne ou de cheval. Les pauvres bêtes sont sollicitées toute la journée. Même si certains panneaux nous indiquent que les animaux sont bien traités, on a un peu de mal à croire que ce genre de travail ne laisse aucune séquelle! Sur notre parcours, nous contemplons donc les merveilles que sont les tombes nabatéennes, le théâtre, la place des sacrifices, l'allée des colonnes, le palais corinthien ou encore le monastère Al Deir. Sur le retour, nous ne manquons pas de nous extasier, pour la troisième fois, devant le Khazneh. Pour les amateurs de photo, la lumière donne un rendu totalement différent en fonction de l'ensoleillement.

"Il est rare de pouvoir faire apparaître tant d'images avec les seuls mots" - J-M G. Le CLézio

Les mots me manquent à cet instant. Majestueux est le mot qui résume le mieux cette merveille du monde, classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Petra fait partie de ces cités mythiques, comme Babylone, Alexandrie, Angkor, Bagdad, Mogador ou encore Troie, dont on ne sait si elles ont existé ou existent encore.

Il n'y a pas de mots pour décrire certains lieux 

Après cette journée éprouvante et forte en émotions, nous rejoignons notre hôtel, le Tetra Tree: un petit établissement sans prétention, avec sa petite piscine couverte et son rooftop. Les petits restaurants bon marché ne manquent pas dans les rues pentues de Wadi Musa. Après un repas copieux, il est l'heure de dormir!

1
nov

Le désert, rendu célèbre par Lawrence d'Arabie, est à environ 1h30 de route de Petra. Le rendez-vous au visitor center étant assez tôt (9h30), on vous laisse le soin d'organiser votre réveil 😀 (plus de détails dans le guide pratique). Après avoir "mangé" pas mal de route, on commence à sentir le désert s'approcher.

Des routes qui méritent des pauses photos 

Arrivés à la réserve de Wadi Rum, nous garons tranquillement notre voiture. Marjorie nous rejoint quelques instants plus tard. Pour cette visite dans le désert, nous étions à la recherche de quelque chose d'authentique, loin des tour-opérators qui embarquent une vingtaine de touristes à la fois et qui les entassent sous des pseudo-tentes. C'est là que Marjorie entre en jeu! Nous sommes tombé sur son site en Belgique. Marjorie est une expat qui vit en Jordanie depuis quelques années. Elle organise des randonnées dans le désert totalement individualisés! Les prix sont, en plus, moins cher que les grosses écuries d'organisation d'excursions.Elle nous présente Salem Eid, le chamelier, qui nous accueille chez lui le temps de préparer ses dromadaires. Salem nous réserve un acceuil chaleureux et nous offre le petit déjeuner. Nous voici donc à dos de dromadaire, pénétrant dans le mythique Wadi Rum. Nous avançons, pendant 2h, avec ces paysages à couper le souffle qui défilent sous nos yeux, et bercés par les champs bédouin de Selim. Deux heures de dromadaire, c'est long et douloureux pour les adducteurs!

Le sens de l'accueil extraordinaire des Jordaniens 

C'est donc soulagés que nous arrivons au point de rendez-vous de la Jeep. Là, Marjorie (qui avait pris un peu d'avance) nous présente notre guide bédouin, Mahmoud. En fait, Marjorie travaille systématiquement avec les mêmes bédouins: Salem pour les dromadaires, Eid et son jeune frère Mahmoud pour la Jeep et le bivouac. Mahmoud nous convie à grimper sur le toit de la Jeep. C'est là toute l'originalité de cette excursion. Nous dévalons les pentes sableuses, secoués par cette vieille Jeep. Sensations fortes garanties! Et quel plaisir d'être à l'air libre pour contempler ces merveilles de paysages. Mahmoud nous fait visiter les incontournables: la source de Lawrence d'Arabie, le canyon du Wadi Kashkash, les dunes de sable rouge, le Jabel Khazali,la célèbre arche de Jabel Burdah ou encore le canyon de Barrauh.

Pour la pause lunch, nous avons rendez-vous avec un couple accompagné par Eid, le frère de notre guide. Les deux bédouins sont au fourneaux et nous mangeons à l'ombre des 2 Jeep. Au moment de repartir, Marjorie nous quitte pour terminer la journée avec l'autre couple.

Bienvenue sur la planète Mars! 

Nous voici seuls avec Mahmoud.Lorsque le soleil commence à tout doucement se coucher, Mahmoud s'arrête pour cueillir des vieilles branches séchées. Il nous trouve le lieu du bivouac: un sorte de crête rocheuse sous laquelle nous allions dormir. Ce paysage est tout simplement phénoménal, on se croirait sur une autre planète. Les décors font autant penser aux paysages des western qu'aux terres vierges et abandonnées de la Planète des Singes. Le coucher de soleil et le plus beau auquel j'ai assisté. Le ciel étoilé se dévoile, c'est une merveille!

Un coucher de soleil dans le Wadi Rum, seuls face à la nature

Mahmoud me convie à l'aider à allumer le feu. Je m'exécute. Moi qui rêvais d'un Koh Lanta, me voilà servi. Après un bon repas au pied de notre crête rocheuse, le timide Mahmoud commence à se confier autour d'un bon verre de thé. Il est fils d'éleveurs de dromadaires et de chèvres. Ses parents, des nomades, vivent encore plus profondément dans le désert. Il nous a promis de nous y emmener lors de notre prochaine visite. Nous le croyons volontiers, tellement cet homme transpire la sincérité. Cette nuit de sommeil fut spéciale. Tout d'abord, parce qu'il fait froid dans le désert la nuit et que le sac de couchage donne chaud. On est vraiment prix entre deux feux. Ensuite, parce que la nuit est très lumineuse avec toutes ces étoiles. Le sommeil n'a pas été profond, mais cette nuit à la belle étoile, directement en contact avec cette nature silencieuse, est un bon moment pour cogiter, pour relativiser. Les bédouins sont des gens simples, accueillants et qui n'accordent aucune importance aux choses matérielles. Et ils semblent heureux.


Seuls au monde... 

Après une dernier petit déjeuner dans notre bivouac, nous voici reparti sur le toit de notre Jeep. Mahmoud nous en montre un peu plus sur le mode de vie des bédouins: où abreuver les dromadaires, comment recueillir l'eau du ruissellement, comment utiliser les plantes comme savon, etc. Mahmoud est un puits de connaissance en matière de survie. Le moment de se dire au revoir est émouvant. Une journée et une nuit ont suffit à nouer des liens avec Mahmoud, cet homme simple et fier. Nous décidons de lui laisser mon sac de couchage et une lampe frontale. Il semblait ravi. Au revoir Mahmoud! J'ai appris plus tard, par email, que Marjorie ne vivait pas de ce "business", elle remet l'intégralité du cachet aux bédouins. D'ailleurs, ce sont vos guides que vous réglez directement. Une raison de plus pour privilégier la formule de Marjorie. Je vous la recommande vivement.

Ce fut une expérience inoubliable. Ce contact avec la nature, ce partage entre humains, tout simplement... Une leçon de vie! Indéniablement le moment le plus marquant de notre séjour.

2
nov

Aqaba, ville mitoyenne d'Eilat (Israël) et faisant face à l'Arabie Saoudite, est une ville côtière d'une grande importance stratégique puisqu'elle abrite le seul port du pays.Et puisque tout a une connotation religieuse ici, on peut vous dire que la Bible mentionne la ville en faisant référence au Roi Salomon qui construisit des bateaux ici. Mais Aqaba, c'est surtout la station balnéaire des Jordaniens et un centre de plongée reconnu.Il nous fallu une bonne heure pour parcourir les 70km reliant le Wadi Rum à Aqaba. Dès l'entrée de la ville, on sent une autre atmosphère que ce qu'on a vécu jusqu'à présent. On n'est ni dans une zone ultra-urbanisée comme Amman, ni sur la route désertique des Rois. Ici, on longe tranquillement la côte en passant une structure hôtelière après l'autre. Mais attention, on est également en pleine ville. Qui dit Aqaba, dit plages et farniente. Après quelques jours très éprouvants, il nous fallait un peu de repos. Donc on s'est fait plaisir! Nous avons choisi l'Intercontinental Resort.

Repos bien mérité 

Ici, on allait pouvoir profiter de la plage, la vraie! En effet, la splendide Mer Rouge, c'est vachement plus agréable que la Mer Morte!On ne traîne pas, nos chambres ne sont même pas encore prêtes qu'on s'installe sur un "transat VIP", sorte de gros matelas à baldaquin au milieu de la plage privée de l'hôtel. La classe, pour trois fois rien!Le serveur du bar de la plage nous amène de délicieux burgers, des nachos et des boissons. Ça y est, le mode "relax" est activé! L'eau de la Mer Rouge est totalement transparente. Un vrai plaisir. J'ai d’ailleurs longuement hésité à m'adonner à quelques plaisirs nautiques. Malheureusement, il était un peu trop tard pour réserver la plongée sous-marine. En plus, la fatigue prenait le dessus. Alors on a fait les fainéants et on a quitté notre matelas que pour aller piquer une tête 😀 Ça fait du bien de temps en temps non?!

Seul sur le sable, les yeux dans l'eau... 

Le soleil ne va pas tarder à nous dire au revoir. Et nous, on retourne dans notre luxueuse chambre pour aller se faire beau. On a fait les riches pour l'hôtel mais pour le repas, faut pas abuser. On a quand même le gêne du baroudeur en nous! On a décidé de partir à la découverte de la ville pour la soirée. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Aqaba est très vivante! Les rues sont bondées et très animées. Les jeunes Jordaniens sont tous de sortie. Evidemment, comme dans toutes les stations balnéaires qui se respectent, les artères principales regorgent de petits restaurants en tous genres. Les établissements ne cassent généralement pas la baraque mais ça reste correct. On profite également de la soirée pour terminer nos achats (souvenirs, cadeaux, etc.) car ici, c'est moins cher! Même si la ville attire les touristes, ceux-ci restent souvent dans leurs hôtels. La vie et le dynamisme insufflé à ces rues est principalement le fait des Jordaniens. Et on le sait, c'est toujours moins cher là où les locaux achètent 😀Allez, il est temps de rentrer dans notre palace histoire de profiter encore un peu de la promenade vers la plage.

3
nov

Jerash

Requinqués par une bonne (et confortable!) nuit de sommeil, nous voici repartis sur les routes, en sens inverse cette fois, pour retraverser tout le pays. Cette fois-ci, direction Jerash, au nord d'Amman. Nous avons parcouru les 380 km en environ 4h30. Pour ce chemin du retour nous avons opté pour la route côtière. C'est plus rapide et mieux pour mon vertige 😀Le centre d'intérêt de Jersash est la ville antique. Cette cité a été bâtie au IV siècle av. JC par, d'après ses habitants, Alexandre Le Grand. Fati étant prof d'Histoire, on ne pouvait pas passer à côté! Le sacro-saint Jordan Pass nous permet encore de bénéficier d'une réduction importante.L'entrée sur le site se fait par l'imposante arche d'Hadrien. Sur le chemin, on prend la pose devant l’hippodrome, le temple de Zeus, celui d'Artemis ou encore le forum central où on a même pu assister à un petit spectacle musical de musique orientale revisitée par des...cornemuses! Un héritage de la période coloniale britannique. Après avoir visité le site, on se tâte: on mange à Jerash ou à Amman? Allez, on rentre à Amman!

Dernière visite avant un retour au bercail 

Amman

Notre dernière soirée... Nous avons quelques heures à tuer avant de nous rendre à l’aéroport. C'est le soir et nous décidons de retourner à Downtown, où l'ambiance nous avait bien bottée. Direction Rainbow Street et ses alentours où tout se passe. On opte pour le Jafra Café qui, semble-t-il, a la cote! L'endroit est bondé. On se trouve une table avec un petit fauteuil. On pourrait passer des heures à observer le manège des jordaniens en cet endroit atypique. C'est d'ailleurs ce qu'on a fait. Ici, la tradition se mêle la modernité et c'est, à notre sens, le paradoxe qui définit le plus Amman et qui atteste de son ouverture d'esprit. Les couples s'affichent sans complexe, les femmes intégralement voilées fument la chicha accompagnées de leurs amies, très maquillées et en tenus plus légères. On croise également quelques routards qui semblent habitués des lieux. Le style est également un grand mélange: grosses dalles au sol, ornements arabes travaillés à la main, tables en bois massif, tuyaux apparents qui font penser au Chelsea Market et autres lustres design. Mais la touche moyen-orientale est indéniable: l'odeur des chichas, la fumée de cigarette, les conversations bruyantes et expressives des groupes d'hommes. On se croirait dans les films américains des années 90, quand les agents secrets US se faisaient passer pour des touristes et venaient à la pêche aux infos. Le Jafra Café offre la possibilité de se restaurer, de boire un verre ou de simplement fumer une chicha. Pour "tuer" nos dernières heures, nous avons fait la totale 😀Nous avions peur de commencer à saturer des plats jordaniens mais il faut avouer que l'engouement était au rendez-vous devant nos assiettes! On s'est régalé. Une chicha et plusieurs vers de thé plus tard, on a même eu droit à un concert live. Cet endroit est un véritable régal pour les yeux, le nez et les oreilles! Un vrai éveil des sens!

L'ambiance du Jafra est particulière 

Et comme les meilleurs choses ont une fin, il est l'heure de ramener notre voiture de location et de foncer prendre notre avion.Nous disons au revoir à la Jordanie, ce pays étonnant et chaleureux aux multiples facettes. Un voyage qui nous aura marqué a bien des égards!

Le Jordan Pass

Le Jordan Pass est sans aucun doute une bonne affaire pour celui qui désire visiter la Jordanie.Tout d'abord, sachez que le Jordan Pass permet une exception de Visa d'entrée dans le pays (40 JOD par personne), ce qui n'est pas négligeable. Pour profiter de cet avantage, n'oubliez pas de l'acheter en ligne avant votre séjour.

Mais l'avantage principal est l'accès à 40 sites touristiques au choix, et pas des moindres: gratuité ou réductions pour les sites principaux d'Amman, de Jersah mais aussi de Petra. Il existe 3 formules: le Jordan Wanderer à 99 USD, l'Explorer à 106 USD et le Expert à 113 USD.La différence entre les formules dépend juste de la durée de votre séjour à Petra (respectivement 1, 2 et 3 journées).Les voyageurs pourront également bénéficier de propositions d'itinéraires thématiques et auront la possibilité de télécharger des brochures sur les attractions touristiques disponibles.

La réserve du Wadi Mujib

Le canyoning au Wadi Mujib a été l'un des temps forts de notre séjour.Il existe quatre formules pour se lancer dans l'aventure:

Le Siq Trail: disponible du 1er avril au 31 octobre, c'est la seule formule disponible lors de notre séjour. On remonte la rivière dans le canyon. Donc, attendez-vous à être mouillé. Par endroits, le niveau de l'eau nous arrivait juste en dessous du mention. L'aller-retour vous prendra entre 2 et 3h.Le niveau de difficulté peut aller de facile à difficile en fonction de la saison. Avec un niveau d'eau au maximum, certains passages étaient assez techniques pour nous.Le Canyon Trail: disponible du 1 avril au 1 octobre. Ce parcours passe également par la gorge de Mujib en aval mais est un peu plus complexe. Il vous prendre entre 3 et 4 heures. Le niveau de difficulté est d'office moyen mais peut également aller à difficile en fonction du niveau de l'eau.Le Malaqi Trail: du 1er avril au 1er octobre. Il commence dans les collines de roche tendre qui descendent jusqu'au fleuve Mujib. Le chemin se poursuit en amont. Il vous faudra entre 6 et 7 heures pour en venir à bout.L'Ibex Trail: le seul moyen de ne pas vous mouiller puisqu'il s'agit d'une excursion terrestre. On suit le Mer Morte.Peu importe la formule choisie, il faut vous rendre au Visitor Center. Celui-ci ouvre ses portes à 8h. Essayez d'y aller le plus tôt possible afin d'éviter les autres groupes. Nous étions à 9h sur place et avions le canyon pratiquement pour nous seuls!Si cette activité est accessible aux débutants, le niveau de l'eau pourra vous donner du fil à retordre à certaines périodes de l'année. Un guide n'est pas obligatoire mais, sur certains conseils, nous en avons pris un. Et nous ne le regrettons pas! Certains passages ont été rendu difficiles avec l'eau et son aide a été précieuse. De plus, sur le retour, il nous a montré certains passages plus fun (comme des toboggans naturels) que nous n'aurions jamais emprunté seuls.


Le Wadi Rum

Une randonnée dans le désert ne peut se faire que via un guide agréé. La première étape est de se rendre au Visitor Center (si vous ne possédez pas de véhicule de location) ou au parking 3 km plus loin, si vous êtes véhiculés. C'est là que votre guide vous attendra. Vous pourrez aussi y faire le plein de provision.Le rendez-vous avec votre guise se fera tôt, c'est certain. Donc, prévoyez le temps de faire la route. Depuis Petra, il y a 2 petites heures de route.Comme on vous l'expliquait plus haut, on voulait éviter les groupes de touristes. Et on a eu raison. Ici, pas de campement de plusieurs tentes confortables. On a opté pour la nature est on a été servi 😀Je vous conseille donc vivement de faire appel à Marjorie, qui travaille avec des vrais bédouins (toujours les mêmes). Vous fixez les prix à l'avance avec elle via email et tout est payé directement aux bédouins! La nuit dans le désert, à la belle étoile, vaut le coup!Le lien vers le site de Marjorie est disponible au chapitre consacré au Wadi Rum.