Tout l'opposé de ce matin: un petit orchestre dans le gigantesque Stadsschouwburg d'Anvers. On comprend très vite que lon va assister à un 'vrai grand show'. Une salle bien pleine - et c'est déjà la troisième représentation - montre bien à quel point en Flandres les 'musicals' sont un genre artistique reconnu et apprécié.
Tout commence avec quatre chansons de Les Misérables: At the end of the Day, puis I dreamed a dream pour la deuxième fois de la journée avec Deborah (mais l'orchestration de cet après-midi me semble bien moins convaincante que celle de ce matin), Do you hear the people sing et enfin Bring him home (même remarque que pour Deborah).
Bring him home (Les Misérables)Deux chansons de Hairspray. Oui... Enfin... Non! Passons vite à Miss Saigon et son Why God Why. Voilà, pour la deuxième fois de la journée Evita. Un Oh what a circus (les hommes dansent très très mal) banal suivi d'un sobre Don't cry for me Argentina (orchestration !?!) de Deborah. Et d'un Buenos Aeres totalement transparent. Ce n'est plus Deborah... Mais très vite, le bonheur revient avec Lauren de Ruyck dans le tube de Roodkapje. Epatant.
RoodkapjeOn enchaîne avec Laat het los de Frozen. Oui... Pourquoi ce choix ici? Et on enchaîne avec Notre Dame de Paris, en français. Il faut dire que tout est chanté en VO, mais dans une ville dirigée par la NVA, cela fait du bien. Enfin, la première chanson, Le temps des cathédrales chantée par Reuben de Boel, car la deuxième, La fête des fous, est d'une banalité déconcertante.
Le temps des cathédrales - La fête des fous,On enchaine avec un musicals que je déteste, Jersey Boys. Sans intérêt, idem en concert. Mais ce n'est qu'un avis personnel. On se tape deux chansons: Walk like a man et Who loves you pretty baby. On enchaîne avec le sublime Ruben Van Keer (qui nous a ébloui cet hivers dans Mozart! - De musical). Il nous chante une chanson que je ne connais pas bien tirée de Catch me if you can: le très beau, et puissant, Goodbye. Magnifique...
Goodbye (Catch me if you can)Et le retour de Deborah avec, comme ce matin, Don't rain on my parade de Funny girl. A part l'orchestration, c'est toujours aussi super. A nouveau un musical que je n'aime pas, Dreamgirls, avec We are dreamgirls et One night only. L'avantage à Londres c'est que les chanteuses sont exceptionnelles. Cela permet de faire passer la pilule. Ici, elles chantent juste bien. Donc ... no comment! Et puis ont touche le fond, avec I am what I am - sublime chanson de La cage aux folles - mais chantée par une femme!!! Et quand je dis chantée, je suis gentil... Vraiment. Et nous voici déjà au There's no business like showbusiness du même La cage aux folles. Beau final d'une première partie mi-figue mi raisin.
There's no business like showbusiness (La cage aux folles) - Memory (Cats)La deuxième partie commence en mettant la bar haut: Cats. On commence par le très dansé Jellicle Ball. Oui... En vrai dans le musical complet c'est déjà pas top alors ici, avec des costumes et des danseurs approximatifs. On enchaîne avec Memory. Un vrai ratage de Marleen van der Loo - que j'aime beaucoup par ailleurs. Elle n'est pas investie dans cette chanson qui est un cri de désespoir. Allez, on tourne la page. La suite est prometteuse: Jekyll & Hyde. On commence par le sublime duo In his eyes (un souvenir éternel de Cologne, se jour où l'une des deux jouait sa dernière représentation, ces moments que l'on semble ne vivre qu'une fis et qui sont éternels). Cet après-midi, ce sont Deborah de Ridder (Lucy, la prostituée) et Elke Buyle (Emma, la femme de Jekyll). Terrible déséquilibre entre le niveau de chant des deux chanteuses. Or cette chanson est sensée être un duo de deux femmes aimée par le même homme, enfin l'une par Jekyll et l'autre par Hyde. De deux femmes à l'équilibre. C'est tout l'enjeu du propos de J&H. Dommage.
Elke Buyle (Emma, la femme de Jekyll) et Deborah de Ridder (Lucy, la prostituée) dans "In his eyes" de Jekyll & HydeOn enchaine avec 7 extraits de Saturday Night Fever. Gentil. Enfin pas mon style. Mais la salle réagit enfiévrée. On enchaîne avec The Phantom of the opera. Après un morceau de Masquerade, Hans Peter nous envoie un très beau Music of the night. Rien a dire, si ce n'est applaudir à s'en casser les mains. Et puis on enchaîne avec le duo Phantom of the opera. Ce duo est joué par Hans Peter Janssens et Fleur Brusselmans. Elle n'a pas le miroir féminin de Hans Peter. Et cela se sent. Le fantôme est amoureux d'elle par le niveau de son chant. Ce n'est pas ici crédible.
Saturday Night Fever - The Phantom of the OperaUn autre musical puissant succède au Phantom: Mozart - De musical, avec le sublime Ruben van Keer. On se tait. On profite. On applaudit à tout rompre. Deux chansons s'enchaînent: Waarom hou je niet van mij zoals ik ben et Hoe werk ik ooit mijn shaduw af. On aimerait que cela ne s'arrête pas. Que les chansons continuent à s'enchainer. Mais voici déjà Grease.
Ruben van Keer dans Mozart - De musicalGrease, c'est plaisant. Et majoritairement bien joué. Mais 8 chansons, même s'il s'agit d'extraits... Un coup de chapeau à Jervin Weckx qui est parfait dans cette partie. Et on termine par 7 chansons (ou extraits de chansons) de Mamma Mia! Super enlevé. Top. Et qu'on ne me dise pas qu'Hans Peter Janssens ne danse pas... Dans Mamma Mia! il danse...
Même si certains commentaires semblent acerbes, on passe une superbe après-midi. Trois heures d'un show bien conçu, bien monté mais avec quelques faiblesses.