Enfin 10 jours off après une des périodes les plus agitées de ces dernières années.
Novembre 2017
10 jours
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24
nov

Mes réservations de spectacles sont pour une fois bien classées.... Pleins de spectacles, en moyenne deux par jour. Raisonnable? Non, mais on s'en fout.

Y a plus qu'à partir
24
nov

Mais qu'est-ce qui m'a pris de prendre le train à 7 heures et quelques. Alors je sais que c'était le seul train où les prix étaient au minimum, mais cela veut dire réveil à 5h30 et ... descente dans le métro à 6h15. Enfin, cela m'a permis de découvrir qu'un vendredi matin, il y a déjà plein de gens dans le métro. Et pas des gens morts-bourrés qui rentrent de guindailles. Non des gens qui partent travailler. Et bien les découvertes de mon voyage londonien ont commencé vite !!!

Et puis schéma classique: Eurostar (j'ai bu 6 thés...), St Pancras International et en route vers High Street Kensington pour le célèbre Copthorne Tara Hotel, ma maison pour 10 jours.

Me voilà à 9h30 à l'hôtel alors que le chek-in commence à 14h. Petite négociation et me voilà dans la chambre 780. Comme d'habitude, on se croirait au bureau du Public: il fait claquant de chaud. Je diminue le chauffage, pour rafraîchir la chambre pour l'arrivée d'Alain ce mardi. Il va encore devoir dormir en bonnet.

Enfin... Londres me voilà pour 10 jours !!!

24
nov

La cathédrale St Paul

C'est fou de se dire que je viens à Londres depuis 15 ans, de manière plus que récurrente, et que je n'ai jamais mis les pieds à St Paul. Et bien... Cela valait la peine. Quel lieu. A la fois gigantesque et à face humaine. A la fois sur-décoré et sobre. Très bizarre. Très lumineux. Très humain. En plein milieu de la visite, un office commence. Au milieu de tout. Mais tout le monde respecte.

Je ne ressent en rien la gêne qui m'habite en général quand je rentre dans une église ou une mosquée. Est-ce le côté anglican? Je ne sais... Quoi qu'il en soit, super content de cette visite.

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London Museum

Je me rends au London Museum - qui est à quelques centaines de mètres de St Paul - pour y voir la flamme olympique de 2012 qui y est entreposée. Evidemment, une fois sur place, je refais le tour complet de musée que j'ai déjà visité plusieurs fois.

Le Londres romain. La ville du moyen-âge. La grande peste. L'incendie de 1666. Une ville qui grandit. La période victorienne. C'est fou de se balader dans ces rues refaites. Ou d'examiner ce qu'était alors la trousse d'un chirurgien. Autant se suicider que de se faire opérer par lui quand on voit les outils...

Le XXème siècle. Magnifiques vidéos de la seconde guerre mondiale. De la pauvreté.

Et puis cette fameuses sculpture mobile qui a créé la flamme olympique de 2012. Impressionnant.

Mais je ne faisait que passer! Je veux aller voir le nouveau Tate Modern.

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Tate Modern

Il suffit de traverser la Tamise et je me retrouve dans ce que l'art fait de plus moderne et de moi un ringard. En fait, moi j'adore le Tate, car plein de choses m'émeuvent mais aussi plein de choses me font rire. Surtout une partie des gens qui affirment des tas d'analyses, doctrinalement, presque scientifiquement. Alors que leur voisin affirme juste le contraire.

Cette fois j'y vais surtout, avouons-le pour l'architecture du lieu (comme au Louvre - shame on me) car 25.000m² viennent d'être ouverts dans un nouveau bâtiment construit à côté du premier par les mêmes architectes que ceux qui avaient transformé la centrale électrique désaffectée en musée.

Mais quand on rentre on Tate, d'abord on voit ce qui est installé dans le grand hall.

Mais en route vers le nouveau bâtiment...

En bas, très impressionnant: les tanks. D'anciens réservoirs de mazout qui sont transformés en lieux destinés à accueillir des performances. Plus qu'impressionné. Me glisse (du moins le bout de ma tête et parce que la porte est entrouverte) dans une des salles où cela répète. Projections, danseurs, ... Prometteur.

En route pour le 10ème pour admirer la plus belle œuvre du coin: Londres.

Bizarre aussi ces appartements moderne dans le building adjacent où l'on voit dans leur salon depuis le musée. On se croirait en Hollande.

Je redescends pour voir les nouvelles acquisitions de ce lieu. Après un Earl Grey bouillant et un selfee. Au Tate il faut être moderne. En route donc pour les selfees. J'avoue, j'en suis surpris moi-même. Ca se verrait?

Il y a une exposition très impressionnante sur la ville avec la manière dont des artistes et des architectes tentent de modifier la vie en ville. Avec des vidéos magnifiques de témoignages concernant: une ville en Inde où la modernité copiée est totalement inadaptée à la réalité de la vie locale, Beyrouth où l'on nous montre comment un monument très artistique conçu avant la guerre civile a été transformé en lieu d'observation pendant la guerre et perdu tout sens (et abandonné) depuis, ...

On retrouve aussi de nombreuses œuvres qui tentent de sensibiliser avec les problématiques des villes modernes. Et leur fragilité.

Une seconde expo m'a intéressé. En gros et simplifié, elle met en évidence la réutilisation d'autres œuvres ou images connues. C'est très étonnant quand on rentre dans la salle car on est interpellé. Du moins moi. Et on se renseigne pour comprendre... Top

Bon. On s'en va. Je ne suis pas venu pour voir des expos. En route vers mon bureau. Mon bureau? Sur le Southbank, c'est e National Theatre.

Il y a pire. Avouons. Le problème, c'est qu'il y a une magnifique librairie. Six restaurants. Et des prises pour recharger GSM et tablettes. ET surtout qu'on est au National Theatre. Après un Capuccino et un sandwiche végétarien (je me suis trompé, j'ai cru que c'était du thon), en route vers le spectacle du soir. Il faut retraverser la Tamise en passant par le marché de Noël, après s'être incliné devant Laurence Olivier.


Il y a maintenant des igloo-restaurant le long de la Tamise. Fallait y penser.

On ne traine pas. En route pour le premier spectacle au Prince Edward Theatre, Aladdin.

24
nov

Alors là... Que dire? Nul? Exagéré. Décevant? Oui, au moins. Tout ce que je déteste? Parfait...

Commençons par dire que ce n'est qu'un avis personnel, non partagé par les 1.700 autres spectateurs, dont ma voisine qui a hurlé après chaque chanson.

Mais c'est tout ce que je déteste dans les musicals (on se serait dit à Paris): absence de "book" ("livret" pour les mécréants), personnages sans personnalité, on peut écrire la fin sans avoir vu le début, ... Allez stop. Rien de bien? Si: décors et costumes tape à l'œil. On ne se fout pas du public à ce niveau.

Ce qui est le plus horripilant, c'est que l'on est dans la mécanique Disney. Comme dans chaque musical, on a les personnages comiques (duo LeFou & Gaston dans "Beauty and the Beast", duo comique Zazuu et Pumbaa dans "Lion King", ...). Ici c'est Babkak. On tombe dans le procédé comique. Pathétique.

Que dire aussi de ces gags récurrents (presqu'autant que les dents cassées du Fou dans B&B) chaque fois que le génie chante une chanson d'un autre musical Disney (B&b, Lion King, ...) ou quand les femmes font des répliques avec des voix de mecs, et les hommes avec des voix de femmes.

En plus, ils jouent tous de face. On ne fait plus cela depuis les années cinquante. Du siècle passé. En plus, j'adore quand Aladdin et Jasmine danse la valse. Belle dramaturgie.

Une seule chose m'a impressionné: la lévitation. Elle se fait devant un ciel étoilé, mais avec une énorme lune dans le fond. on ne voit pourtant aucun câble, vérin, ou bras de levier. Parfait.

Masi cela ne suffit pas. Allez, on va se coucher. C'est bien mérité.

Que c'est beau Londres la nuit... En plus en novembre, c'est déjà Noël. J'adore.

25
nov


Ouverture des rideaux de la chambre... Il fait plutôt beau, même si température à un chiffre. Allez, en route vers Hyde Park. A mon âge, il faut faire des promenades revigorantes. Vu le froid, on y va quand même en bus, enfin en Nine, c'est plus qu'un bus.


En route vers le centre, re-Nine. Trafalgar square, nous voilà.

Et une petite remontée vers Leicester Square et son marché de Noël. La file devant le TKTS est impressionnante. Le théâtre serait-il une valeur sûre en Angleterre?

Et, après cette visite du marché de Noël archi blindé de touristes et de londoniens, en route vers le théâtre...

25
nov
25
nov

Waow! C'est rare de se prendre une pièce comme cela dans la gueule. Rien de choquant. Rien de révolutionnaire. Non. Rien que l'histoire vraie de ce couple de norvégiens dont la volonté et l'obstination est à la base des accords de Paix d'Oslo en 1993 entre Palestiniens et Israéliens, entre Arafat et Rabin. Il y a 25 ans déjà.

Trois heures où l'on se prend une claque politique. On voit le courage de ces gens qui osent faire un premier pas vers l'autre. Cet autre qui n'a de différent de soi-même que les à priori qu'on en a, ou le poids d'une longue histoire. Un moment il faut casser la ligne tracée. Oser se reposer les questions existentielles. Oser faire un reset sur ses certitudes.

Dur aussi car on sait que les accords d'Oslo, même si ils ont apporté d'immanquables améliorations, n'ont pas apporté la paix.Mais ce que j'aime avant tout dans cette pièce, c'est que l'on ressent l'humanité de tous. Et que les choses redeviennent possibles quand un humain parle à un humain. Et pas un état à un état. Un religieux à ... J'aime à cette naïveté salvatrice de croire en la grandeur du dialogue entre humains.

Cette pièce du National Theatre (transférée maintenant dans le West End) mérite bien son Tony Award de Best Play 2017.

25
nov

Il s'agit ici d'une nouvelle adaptation du célèbre Scrooge, personnage de Dickens. L'adaptation est signée de Jack Thorne - l'adaptateur de Harry Potter and the Cursed Child - et mis en scène par le directeur du lieu, Matthew Warchus. Prometteur donc. Même si les compte de Noël pour enfants, c'est pas trop mon truc. Je me rend compte en écrivant qu'en fait j'ai plein d'à priori avant d'entrer dans les salles!


"Dare always dare" Belle devise à l'entrée des stalls de l'Old Vic qui fête cette année ses 200 ans.

A l'Old Vic, comme les trois dernières fois où je m'y suis rendu, la salle est totalement modifiée. On est dans un dispositif un peu type élisabéthain, mais prolongé jusqu'à l'arrière des stalls par un long praticable. une partie du public est situé à l'arrière du plateau.

Le spectacle est très intelligent et très beau. En fait ce n'est pas un spectacle pour enfants, à la Matilda. C'est plus un spectacle pour que les adultes retrouvent l'enfant qu'ils ont été. Je comprends maintenant que l'on le déconseille pour les enfants de moins de 11 ans: "Le spectacle contient des aspects surnaturels pouvant être effrayants. Il contient aussi des moments d'émotion de maturité que le jeune public peut trouver bouleversant". Pas mal, non?

Et bien c'est tut à fait cela. Et le grand succès de ce spectacle, c'est qu'il va chercher l'enfant qui est (ou a été en nous). Qu'on le veuille ou non. Par la forme d'abord. Tout est fait pour nous emmener dans un monde de rêve (ou de cauchemar): la musique et les chants. Tout commence avec un chant de Noël où l'instrumentation est intégralement faite de clochettes jouées par la vingtaine de comédiens. Mais aussi, les costumes, la proximité des artistes qui distribuent à manger dans la salle, ... Et puis ce moment où il neige dans toute la salle est purement magique.


C'est rare que je prenne une photo pendant un spectacle mais cela me permettra de me souvenir de mon émotion du moment.

L'histoire est très belle: "Un soir de réveillon de Noël, un avare invétéré est visité par quatre fantômes qui l'emmènent dans son passé. Il se rend compte de son égoïsme et de la vie solitaire qui en a découlé".

Sur scène, il y a aussi un enfant, de quatre ans grand maximum, qui est souvent présent, et qui dit de long texte. Que dis-je qui joue de longs textes, magnifiquement. Je n'ai jamais vu cela. Jamais. Plus qu'impressionnant et cela participe grandement à la magie du spectacle. Quand cet enfant meurt de fin, c'est insupportable.

Et à la fin, quand revient le concert de clochette, pour boucler la boucle, c'est ce jeune gamin qui fait la dernière note, avant le nr final. Ca aussi, je ne l'oublierai pas.

Belle réussite. Intelligente et émouvante... Que demander de plus?

26
nov
Le musée d'histoire naturelle

Pour aller au V&A, il faut immanquablement passer devant le Musée d'Histoire Naturelle. J'ai déjà vu les dinosaures et je n'ai pas le temps de patiner. Avançons. Et entrons dans le V&A par l'entrée magnifique de l'Exhibition Road.

Je vais dans ce lieu pour y vor le domaine destiné au théâtre. Il y avait jadis, près de Covent Garden, un magnifique musée du théâtre londonien, qui a disparu. Il parait que c'est au V&A qu'ont été redisposées ses collections. Mais en arrivant, je découvre qu'il y a une exposition intitulée "Opera: Passion, Power and Politics". Excitant, non?

"Opera: Passion, Power and Politics" au V&A Museum

J'achète des tickets sur un grand écran électronique. Comme chez MacDo, mais en plus chic. Et me voici parti.


Cette e^xpo est plus qu'intéressante, surtout pour quelqu'un qui n'a de l'opéra qu'une connaissance passive. Avoir vu ou entendu des opéras. Mais aucune idée de l'historique de cet art. Un peu comme si en théâtre je ne savais pas de Molière ou Marivaux, qui avait précédé l'autre.

Cette exposition nous amène à travers la lentille de la création de sept opéras dans sept villes européennes dans un voyage à travers près de 400 ans, aboutissant à l’explosion internationale de l’opéra aux 20ème et 21ème siècles.

Je me paie un blâme ave l'audio-guide en demandant qu'il soit en français. Cela n'existe pas, parce que simplement - mais on ne me l'avait pas dit - dans l'audio-guide, il n'y a que de la musique!!!!

Je comptait faire un passage éclair pour épater Simon. J'y reste plus de deux heures et finirai par acheter le catalogue de l'expo. Putain je vais râler lors du trajet du retour.


Y a plus qu'à lire le catalogue de l'expo... Et à manger un sandwich et un café. En terrasse. Il y a quand-même 4°C. Et il fait magnifique.

Vous ne rêvez pas. C'est bien un selfee de moi !!!!

Quelle sublime cour...

L'intérieur du bâtiment vaut la peine également...

Mais pas la partie consacrée aux arts de la scène... Déception.

26
nov
26
nov
Science Museum London

26/11 - Science Museum

Il suffit de traverser la rue... Alors en route rapide (?) pour le Science Museum of London. Rappelons-nous que nous sommes Ingénieur Civil en Télécommunications. La science est notre nourriture!

Cela doit faire dix ans que je ne suis plus rentré dans ce musée. Et bien. Cela reste impressionnant. Et à nouveau, quelle qualité de pédagogie...

Mais maintenait, faut y aller, les choses sérieuse attendent. Le théâtre. Et il va falloir rire en ce dimanche...

26
nov

Il y a des spectacles que l'on va voir parce que c'est dimanche après-midi et qu'il n'y a rien d'autre à voir. On se rassure en se disant que c'est dans un théâtre où on a vu American Idiot, que c'est un petit théâtre plein de créativité, que sur la façade on affiche en grand des ***** élogieux, ... Mais...

Mais c'est du second degré et j'ai un problème personnel avec le second degré. J'ai souri deux fois à "Book of Mormon, et j'ai détesté Aladdin il y a deux jours. Et pourtant c'est suite à la rencontre avec la Cie Jean Bertoche (Pierre Pigeolet, Marie Hélène Remacle, Rési, Michel Hinderyckx, Monia Douieb, ...) que j'ai fondé une boîte de prod et suis rentré au Théâtre Le Public. Ils étaient les rois absolus du second degré.

C'est dire avec quel empressement je me suis assis au second rang un dimanche à 15h pour voir un musical qui se déroule dans des égouts. En plus, ma voisine canadienne me fait la conversation, en anglais. Pourquoi n'est-elle pas québécoise?

Et bien, une fois les lumières de la salle éteintes, il aura fallu moins de une minute pour avoir mon premier éclat de rire. Qu'est ce que c'est bon de rire quand on ne s'y attend pas. Et moi et la canadienne et les 170 autres spectateurs de cette petite salle on n'a plus arrêté d'hurler de rire.

Pendant deux heures, du vrai second degré. Déjanté. Pas fabriqué dans une usine à clichés. Le second degré ne fonctionne que s'il surprend, si on ne l'attend pas. La musique est très rock, ce que j'adore. Les 5 artistes du cast sont époustouflants tant par leur jeu que par leur danse que par leur chant. Et même s'ils sont anglo-saxons, le talent cela reste impressionnant.


Voilà typiquement le genre de spectacle qui pourrait fonctionner en Belgique, en laissant le buche-à-oreille s'installer, auprès d'un public jeune (trentaine). Mais avons-nous de quoi faire ce cast? En Flandres sans doute (Jolijn Antonissen en aveugle serait géniale) mais en francophonie?

Bon, la journée du théâtre drôle n'est pas finie... En route vers The Comedy About A Bank Robbery.

26
nov

Là, je savais ce que j'allais voir. La seconde pièce de ceux qui ont commis The Play That goes wrong. La barre est évidemment placée très haute car il faut évidemment assurer après un tel triomphe. Et bien, très honnêtement, ce second opus tient la distance. Pour moi, francophone, c'est par moment un peu difficile parce qu'une partie de l'humour est un humour de mots. Mais il y a un véritable délire en scène avec un enchaînement insensé de quiproquos.

Il y a une scène où trois personnages jouent le même rôle. Cela m'a rappelé Silence en coulisse. Ce qui est formidable, c'est l'énergie que doivent déployer les artistes sur scène. A côté de cela, The Play That goes wrong est une sieste.

Vu le taux de remplissage du Criterion et les hurlements de rire - j'ai cru que ma voisine allait succomber - la pièce va faire les beaux jours de Piccadilly pour de longs mois encore.

27
nov

Ca continue mes frustrations. En fait depuis que l'on tente, à notre petit niveau, de lancer une tradition de musicals de qualité au Festival Bruxellons!, je suis obsédé par le fait de me rendre compte de CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE en montant un musical. Comment se rendre compte de cela? Et bien en voyant beaucoup de musicals et en tentant de tirer des leçons des flops, ou de ce que l'on n'aime pas. Parce que quand on voit Matilda, que dire, si ce n'est: "C'est parfait". Il y a peu de leçon à en tirer. Car faire ce qui est bien, c'est copier. C'est en se prémunissant des erreurs des autres (ou des siennes) que l'on se renforce. Comme quand on a appris à marcher.

Et bien, jusqu'à présent, à part Aladdin, ce voyage à Londres est vide d'enseignement à ce niveau. Car Everybody's talking about Jamie, est à nouveau, dans son genre, une totale réussite.

Comme dans Billy Elliot, le musical se asse au sein de la classe laborieuse du nord de l'Angleterre. Et il parle de quelqu'un qui veut suivre son chemin. Il s'agit ici d'un jeune gars de 16 ans qui veut être Drag Queen. Mais attention, on est loin d'une Cage aux folles moderne. Non, on ne se bat pas pour les Drag Queen, ou même l'homosexualité. Non, il ne s'agit de montrer un gars qui met une robe, mais de se demander ce que ce geste change. Jamie a le courage de poser cet acte, et cela change tellement de gens autour de lui. Sa mère, son amie musulmane, ... C'est bizarre pour nous, non anglo-saxon, de voir un personnage musulman voilé qui est le plus tolérant par rapport au trajet de Jamie. Cela replace de manière non verbale la religion à l'endroit où elle devrait toujours être: quelques chose d'intime et de personnel.

Le rôle de la mère est tenu par Josie Walker. Elle a entre autres, il y a 17 ans, tenu le rôle principal de Beautiful Game de Lloyd Webber.

Et bien voilà, un choc. Au milieu du deuxième acte, son fils claque la porte, lui reprochant de lui avoir menti. Elle chante alors une chanson It's my boy, qui est l'une des plus belles chansons que j'ai entendue d'une mère parlant de son fils. Un choc.

HE'S MY VOICE / HE'S MY CHANCE / HE'S MY SMILE / HE'S MY DAY / HE'S MY LIFE / HE'S MY PAIN / HE'S MY JOY // HE'S MY BABY / HE'S MY MAN / HE'S MY BOY

tout est dit. Non tout est chanté, parce que Josie Walker nous chante cela droit dans les yeux. Ses yeux pleins de larmes. Les nôtres pleins de larmes. C'est ça ce que l'on ne peut vivre que dans une salle de spectacle vivant.


Le cast entier est de très bon niveau, même s'ils sont pour la majorité à la sortie de l'école et font ici leurs débuts professionnels.

Je m'endors en écoutant la musique en boucle....

28
nov

Pourquoi est-ce que je déteste marcher à Bruxelles? Ou à la mer. Ou à Anvers. Ou ... Enfin Partout. Et pourquoi est-ce que j'aime marcher à Londres? Dont cette ballade le long de la Tamise entre Westminster et Tower Bridge qui fait plus de 5km. Peut-être pour ça?

L'aller...

Un petit arrêt au Borough Market. Fabuleux marché alimentaire (et surtout de dégustation) où à malheureusement eu lieu un des deniers attentats de Londres.

Avant de revenir au Globe pour le spectacle... Enfin comme c'est l'hiver, ce sera plutôt la Sam Wanamaker Playhouse.

28
nov

Et bien voilà, cette fois c'est fait. J'ai rencontré un OVNI. Romantics Anonymous est un nouveau musical créé au départ du film belge Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris et Philippe Blasband. Et c'est complètement dingue.

Pour tout dire, pendant l'installation des spectateurs, des artistes costumés caricaturalement en français moyen des années '70 (du moins vu par les anglais, style Les Demoiselles de Rochefort de Demy) distribuent du chocolat au public, en leur parlant intégralement en français: "Ne le mangez pas maintenant, uniquement quand on vous le dira". J'ai même dû traduire à certains anglais qui ne parlaient pas français. Le monde à l'envers, non?

Le musical commence... En français. Texte. Parole de la première chanson en français. Sur le côté fou du chocolat. Ils nous disent alors de manger le chocolat reçu. Et la magie du chocolat opère... Le musical se transforme en anglais. Le ton est donné. Et on recommence à zéro. Sincèrement, c'est super. Et tout est à ce niveau.

Moi qui déteste Demy, et beaucoup de comédies musicales françaises, il y a ici quelque chose de magique. Et qui démontre quelque chose que j'ai toujours ressenti mais n'ai jamais su, par manque de culture, démontrer. Il y a une musique française de comédie musicale (à la scène ou cinématographique). Et je ne l'aime pas. Sauf ici, parce que c'est parodique. Et dès les premières notes, le public anglais s'esclaffe de cette musique tellement elle colle bien aux personnages sur scène, dont on se moque, même si on finira par les aimer. Prodigieux.

Tout est au deuxième ou au troisième degré. L'actrice principale qui est poursuive en voiture par son future compagnon (il marche avec un volant en chemin) elle sort à cour, suivie par lui, re-rentre à jardin, suivi par une maquette de 2CV de 30cm. Hurlement de rire. Et des gags comme cela, il y en a 100 sur le spectacle.

28
nov

Ce qu'on a fait dans un sens, il faut le faire dans l'autre, vers Follies au National. Le coucher de soleil accompagne le trajet.


28
nov

Bon, ici. C'est différent. C'est du Sondheim, donc tout sauf un jeune auteur qui débute. C'est au NT, donc pas une petite compagnie qui joue sous un pont (je t'aime Union Theatre). La presse est dithyrambique. La distribution est exceptionnelle (au sens d'exception): Imelda Stauton, Philip Quast, Tracie Benett pour ne citer que ceux dont je suis fan.

Alors, avouons-le, Follies, c'est pour moi une première. 2h20 sans entracte. Format spécial. On s'installe - premier rang du balcon de cette magnifique salle qu'est l'Olivier Theatre - et il n'y a plus que se laisser faire.

Imelda Staunton et Janie Dee

Cette œuvre est très bizarre et c'est sans doute ce qui la rend magnifique... Il y a d'une part des 'book songs' (des chansons qui participent à l'histoire) et d'autre part des chansons illustratives qui parlent de ce que furent les Follies. Les deux se télescopent. Pour mieux démonter, désarticuler des vies, des rêves de vies.

Tout se déroule dans un théâtre en ruine, à la veille de sa démolition, où est organisée une réunion des anciennes interprètes des «Weismann Follies», qui ne se sont plus vues depuis des années. L'histoire se concentre sur deux couples: Buddy et Sally Durant Plummer et Benjamin et Phyllis Rogers Stone. Sally et Phyllis étaient danseuses dans les Follies. Les deux couples sont profondément insatisfaits de leurs mariages. Buddy, un voyageur de commerce, a une aventure avec une fille sur la route; Sally est toujours aussi amoureuse de Ben qu’elle l'était dans sa jeunesse; et Ben est à ce point égocentrique que Phyllis ne peut que se sentir émotionnellement abandonnée.

Ce qui est terrible c'est que l'on ne passe pas doucement de l'espoir de la jeunesse au lourd poids de la vie réalisée au fil que le musical progresse. Non, les deux sont confrontés en temps réel, car tous les personnages ont leurs doubles jeunes (sorte de fantômes qui hantent les esprits et qui rappelle la réalité au-delà des mensonges) qui les observent ou qui interviennent ou qui revivent certaines scènes en direct. Et cette confrontation est terrible car elle ne permet aucune excuse. Les dialogues se font parfois entre un personnage et son double jeune, ou nous montrent parfois des faits du passé remontant à la mémoire d'aujourd'hui. La vie est terrible.

Mais tout est parfait dans cette version de Follies. Le cast est tout bonnement exceptionnel. Du premier rôle à la figuration dansante. La scénographie est époustouflante car totalement illustrative d'un monde qui a été et se rend compte qu'il n'est plus. Presqu'autant en ruines que les personnages. Les costumes sont fabuleux car, quelle que soit l'époque, ils semblent vouloir témoigner d'un rêve, d'un rêve de paraître à défaut d'exister. La lumière est sans faille car éclairer ce gigantesque plateau qu'est l'Olivier, en plus à deux époques qui se croisent et se superposent, est un vrai moment d'anthologie.

Il s'agit assurément d'une des plus grandes production musicales du NT de tous les temps.

Le seul problème? Je ne pense pas que l'on puisse profiter de tout en une seule vision. C'est trop dense. Vive donc le NT Live et ses captations pirates...


Nous avons accueilli ce spectacle par de très longues minutes d'applaudissement...

29
nov

Ici aussi, un tout nouvel univers. A la base, il y a bien sûr le film de Vincente Minelli de 1951. L'adaptation à la scène a été faite près de 65 ans plus tard, au Châtelet, en novembre 2014. Le musical à la scène ne reprend pas les airs du films mais puise dans l'énorme catalogue de Gershwin.

Ce qui est très étonnant - et place cette œuvre totalement dans une case à part - c'est qu'il s'agit plus d'un ballet avec des dialogues qu'un musical où on l'entend aujourd'hui. Rappelons-nous quand-même que dans des musicals comme Oklahoma ou Carousel il y a de longs numéro de danse classique. Et avouons-le, dans An American in Paris, version scène, les danses sont prodigieuses. Et tout le spectacle est visuellement magnifique (décors, costumes, projections, ...).

Maintenant, le livret et l'intrigue sont sympathiques, mais guère plus. On pourrait même trouver cela niais à certains moments. Mais cela reste de toute belle facture.

29
nov
29
nov

Passer du Dominion Theatre au Menier Chocolate Factory, c'est passer d'un théâtre de 2150 places à un autre de 180, soit une jauge divisée par plus de dix. Avant de voir le spectacle on peut se demander comment ils vont, dans ce petit endroit, arriver à recréer la magie du cirque.

Et bien, n'ayant jamais été déçu d'un musical au Menier, cela ne va pas commencer avec Barnum. Ayant "fréquenté" un cirque pendant plus de six ans, j'ai retrouvé au Menier cette ambiance totalement à part. Dans ce tout petit lieu, ils font tantôt exister une piste de cirque, tantôt une roulotte, tantôt un bureau ou une chambre. Mais tout est vrai. Tout est juste.

L'histoire de ce couple Barnum est magnifique, parce que c'est une histoire sans mensonge, sans semblant. Ou les faiblesses sont avouées.

Les danses sont souvent acrobatiques, circaciennes. Et il n'y a aucun de quatrième mur, fut-il circulaire. Les artistes parlent en permanence au public, laissant de la place au public. Jouissif, parce que cela est signe de partage. Ce qui est très cirque..

Une très belle soirée de plus passée au Menier.

29
nov
29
nov
The Strand - London

29/11 - Retour à l'hôtel

Qu'est-ce qu'on fait quand on veut revenir du Menier à l'hôtel? On prend le RVI devant le Menier jusqu'au strand, où la on prend le 9 (dîtes NINE) jusqu'à l'hôtel du moins quand il en passe un. Mais cela m'a permis d'assister au troisième spectacle de la journée: Jack Cooper qui attend le bus par 3°C... Résultat? Un fou rire d'un quart d'heure.

Il faut dire que Jack Cooper s'était déjà donné en spectacle au National. Suite à ses problèmes de rétroviseur, ayant terminé par son arrestation, il décide d'appeler le commissariat à Bruxelles où il a été convoqué pour les prévenir qu'il ne sait pas venir, étant retenu à l'étranger. Il est passablement agressif. Je m'attends à ce que la police belge envoie des flics anglais pour l'arrêter à nouveau. Mais le plus drôle, c'est quand il finira par leur demander quand il peut se présenter à son retour. Il posera la question totalement décalée au flic de service au téléphone: "Vous êtes ouvert le dimanche?".

Pfff... Que dire ?

30
nov
30
nov
Really Useful Group

30/11 - Really Useful Group

La journée commence par un rdv important: Really Useful Group, la société de production d'Andrew Lloyd Webber, pour finaliser différents point concernant la production de Sunset Boulevard au Festival Bruxellons!. Alain et Simon étaient déjà venus dans ces bureaux, mais, avouons-le, si on m'avait dit il y a 10 ans que j'entrerais dans les bureaux de Sir Andrew pour signer les droits de la création mondiale en français de Sunset Boulevard, j'aurais eu un fou rire. La réunion avec David Robinson ne pouvait mieux se passer. Il nous montre un profond respect de ce que nous avons accompli à Bruxellons! (il avait entre autre adoré notre Evita). Rien que cela est un magnifique cadeau, vu le niveau d'exigence de cette société de production.

Le premier spectacle de la journée se déroule d'ailleurs dans le théâtre que Andrew Lloyd Webber vient de racheter: le St James Theatre qui a pour l'occasion été rebaptisé The Other Palace. Andrew Lloyd Webber veut y présenter des musicals un peut dans le même esprit que ce qui se déroule aux Etats-Unis avec les séries "pre-Broadway try-outs" ou les "off-Broadway Theatre" qui permettent aux œuvres de se tester et de se modifier. En Angleterre cela n'existe pas et il faut directement se lancer à grande échelle. Ce risque financier, à notre époque, de moins en moins de producteurs ou d'artistes peuvent le prendre.

Et comment va-t-on de chez RUG au The Other Theatre. En traversant le St James Park. Alain à froid, mais un écureuil passe et on ne e tient plus... Il faut dire qu'ils viennent manger dans ses mains. Quel magicien, cet Alain.

30
nov

L'enjeu est d'importance: adapter à la scène un film de Tim Burton, en musical. Bien sûr, on avait déjà eu le sublime Charlie and the Chocolate Factory, mais ici, l'histoire est encore plus décalée. Et en plus, cela a été un flop à Broadway: 98 représentations. Alors on s'installe et on va se laisser faire.

L'histoire en elle même est magnifique. Elle se déroule sur deux plans temporels en parallèle. Dans la réalité actuelle, Edward Bloom, 60 ans, est atteint d'une maladie incurable et glisse doucement mais sûrement vers la mort. Au même moment, son fils Will s’apprête à devenir père lui-même. En parallèle, dans le passé romanesque, Edward, encore adolescent, rencontrer l’amour de sa vie, Sandra, une sirène, une sorcière et un géant. Les histoires se rencontrent quand aujourd'hui, Will découvre que son père a un secret qu'il n’a jamais révélé. Will a toujours cru que son père, voyageur de commerce, avait eu une liaison sur la route. Et il a trouvé un acte notarié prouvant qu'il avait acheté une maison à une certaine Jenny Hill. N'obtenant aucune réponse de son père, il décide d'aller rencontrer cette femme à Ashton (la ville natale de son père).

Trois générations d'Edwards...

Quand Will lui demande ouvertement si elle entretenait une relation avec son père, Edward, elle lui répond que ce qu'elle va révéler va peut-être changer l'image qu'il a de son père. Elle lui avoue que son père «parle de choses qu’il n’a jamais faites», et qu’il «a probablement fait des choses dont il n'a jamais parlé». Il veut juste séparer les faits de l’histoire. Jenny lui raconte ce qui s’est passé quand Edward est revenu à Ashton, sa ville natale alors que lui, Will, n'était encore qu'un petit garçon. Flashback. Edward revient donc à Ashton et apprend que la ville va être inondée. Les citoyens et le maire, Don Price, se sont enchaînés à la statue dans le centre de la ville en guise de protestation. Mais il apprend qu’ils reste seulement une heure avant que le déluge ne couvre la ville, et que personne ne sait même qu’ils sont là. Edward rend visite à Amos et Karl, deux amis d'enfance de la ville, tous deux devenus riches et prospères. Il obtiendra des terres d’Amos et de l’argent de Karl. Cela lui permettra de créer une nouvelle Ashton, affirmant qu’Ashton n’est pas un endroit, mais une communauté. Il convainc la population de se déplacer avant l'inévitable déluge. Tout le monde quitte la scène, sauf Jenny. Elle explique son chagrin qu'Edward ne soit jamais revenu après avoir sauvé la ville et à quel point elle l'a aimé toutes ces années. Edward lui avoue aujourd'hui être de retour en ville et veut commencer une nouvelle vie avec elle. Il achète une maison pour lui et Jenny, mais tout à coup regrette sa décision et exprime son amour pour sa femme, lui disant qu'il ne peut vraiment aimer qu'elle. Il la laisse, le cœur brisé. A ce moment, Will reçoit un coup de fil: son père vient de mourir.

Comme dans Follies, il y a des scènes magnifiques où cohabitent la jeunesse et le présent. Ma première larme à coulé dans un moment de silence. On voit Edward jeune rencontre sa femme. A l'arrière plan, doucement, Edward s'endort dans les bras de sa femme, dans son lit d'hôpital. Les gestes sont différents mais l'amour est le même, l'amour est intact. Et à partir de la moitié de l'acte II, cela coule en continu. Tantôt parce que c'est beau. Tantôt parce que c'est triste. Je dirais plutôt, parce que c'est simple ET vrai. Donc essentiel.

Certains diront que ce sont des sentiments faciles, éculés. Que ce sont des larmes faciles. Certains critiques ont dit cela. On s'en fout. Ces gens ne pleurent pas. Ces gens ne savent plus s'émerveiller de la simple beauté d'un coucher de soleil ou du rire d'un enfant.

Big Fish, c'est une ode à la vie. Un hymne au 'carpe diem'. La vie est une grande course-relais où certains meurent mais ont passé un flambeau passionné à leurs enfants, simple geste qui permettra de donner un sens à leur vie et de quelque part continuer à exister.

C'est le genre de musical que l'on pourrait voir dix fois. Parce qu'il donne du courage. Parce qu'il nous montre ce qui est essentiel dans la vie: tendre la main à l'autre. Nous continuerons à marcher éternellement si nous avons appris à quelqu'un à marcher.

Magnifique aussi que ce spectacle puisse naître ici à The Other Palace. L'intention de Lloyd Webber en ouvrant ce lieu - dont j'ai parlé dans un post précédent - est parfaitement remplie...

C'est l'heure du repas... Mais trouver une table à cette heure de pré-spectacle n'est pas chose aisée... Rien dans le coin de The Other Palace... Revenons dans le West End, cela nous permet de découvrir la façade du Victoria Palace rénové pendant un an et qui va accueillir Hamilton dans quelques jours...

30
nov
30
nov
Pizza Express

30/11 - Pizza Express

Une petite pause pizza avant d'aller voir Young Frankenstein au Garrick. On s'assied et on ouvre son GSM. oui nous sommes au XXIème et nous tentons de rester modernes. Et là, c'est l'avalanche: Le Chêne Noir envoie pêter le Théâtre Le Public, Cabaret est annué puis se joue quand même sans orchestre car la pianiste Julie Delbart a été transportée à l'hôpital. Et tout ceci dans une journée où MCR avait déjà pété les plombs au sujet des droits des Faux British, et où il a fallu annuler la venue de Simon en Angleterre pour visionner Sunset Boulevard avec toute l'équipe pour cause de supplémentaire des Faux British à Bertrix.

Je sais que j'ai mangé une pizza et un Tiramisu... Mais GSM à la main et ordinateur allumé. Vive les vacances. Mais très sincèrement, je préfère cela en live que d'avoir à gérer une tonne de catastrophes à mon retour.

30
nov

Autant le dire tout de suit, ici encore, je me rends à ce spectacle avec un énorme à priori ... mais cette fois négatif. Ce genre d'humour décalé, qui a pour seul but d'être décalé, cela ne me fait pas rire en général.

Et bien, aucune surprise... Je n'ai pas beaucoup ri. J'ai souri quelques fois. Mais je trouve tout ceci artificiel, fabriqué. On voit les gags arriver. Alors, chose positive à souligner, le cast est de tout haut niveau. En effet, pour donner vie à ce livret insipide, il faut assumer. La palme va, selon moi, à Summer Strallen (Top Hat, Love Never Dies, Drawsy Chaperone, ...) dans le rôle de Inga, même s'il faut souligner l'abattage de Hadley Fraser dans le rôle de Frankenstein.

1
déc

Journée studieuse au National, après la journée catastrophe d'hier. Une journée, au bureau: rez-de-chaussée du National. Wifi gratuit. Café payant. Mais de bonne qualité dans les deux cas.

En passant devant les grands écrans d'affichage de l'entrée qui reprennent les représentations du National du jour, me permettant de m'étonner tous les jours qu'ils font entre 6 et 9 représentations à Londres, je remarque qu'à 17:45 une "Platform" est programmée. Et moi, je n'ai encore jamais assisté à une "Platform" - et que je n'ose pas demander ce que c'est qu'une "Platform" - j'achète les yeux fermés un ticket pour la "Platform". Quel aventurier je suis!

Une "Platform" donc, dans l'Olivier Theatre du National à 17h45. La salle est archi-comble. Plus de 1.200 spectateurs! Ian Histop revient sur l'année 2017 avec Craig Brown, Harry Enfield, Lewis Macleod, Jan Ravens et John Sessions, de célèbres participants à Private Eye, un bimensuel satirique anglais. Une heure totalement jubilatoire où Trump, Theresa May et des centaines d'autres se font allumer par d'immenses talents.

Ayant acheté ma place un quart d'heure avant le spectacle, je suis au premier rang... J'adore.

Maintenant c'est évidemment la course pour arriver au Charing Cross Theatre pour Woman in White, mais il n'y a qu'un pont à traverser. Et cela n'empêche pas de s'arrêter pour une petite photo devant le Royal Festival Hall...

1
déc

Woman in White, c'est une œuvre particulière chez Andrew Lloyd Webber, il s'agit d'un drame victorien. Elle a été créée à Londres en septembre 2004 avec un décor fait de projections prenant forme sur des panneau mouvants. Mais la technologie, révolutionnaire pour l'époque, n'était as au point. Quand on voit ce qu'ils font 15 ans plus tard dans An American in Paris!!! En plus Michael Crawford, qui jouait le rôle de Frosco, tombe malade à cause de son costume (énorme costume qui fait de lui un obèse et dans lequel il transpire abondamment). Il sera remplacé par Michael Ball. Une version modifiée sera proposée en juillet 2005. Mais c'était un "work in progress". La press night de la version 2 n'eut lieu que fin septembre. Le musical fut un peu mieux accueilli par la presse dans ce nouvel opus. Le spectacle fermera en février 2006. Pour ce grand retour de Lloyd Webber à la composition symphonique (après Whistle down the Wind et Beautiful Game), ce ne fut pas le succès espéré. D'ailleurs, à Broadway, le show sera éjecté après 109 représentations. un vrai flop. La star du show, Maria Friedman (Marian), a été diagnostiquée avec un cancer du sein pendant les previews et a donc souvent été absente. Est-ce une explication à ce flop? Pas sûr. Mais quoi qu'il en soit, rien ne s'est passé totalement normalement avec la création de ce musical.

Pour avoir vu, et fortement apprécié, la version originale (au-delà des problèmes techniques), au Palace Theatre, on peut se demander comment le spectacle va résister dans un petit théâtre. Le Charing Cross Theatre est une petite salle, sous la gare de Charing Cross. Mais cette salle n'a pas non plus les moyens d'un Menier Chocolate Factory.

Alain et moi, n'avons pas le même ressenti par rapport au spectacle. Il est beaucoup plus critique que moi: "Cela ne fonctionne pas". Je ne suis pas d'accord. D'abord, je comprends tout le spectacle. Parfaitement. Alors qu'il y a plein de non-dits, de personnages à double facettes, ... La scéno est très efficace permettant de véritables apparitions en centre-plateau. La lumière est fantastique. Il y a pour moi un problème de rythme, on passe d'une scène à l'autre trop rapidement. Alors que parfois entre une scène et l'autre il a un mois qi s'écoule. Mais ce musical a été écrit pour la scénographie de 2004, avec les projections sur les panneaux tournants. Cela habillait les inter-scènes et permettait de comprendre les saut de temporalité. Et ceci malgré, le nouveau script retravaillé par David Zippel et Andrew Lloyd Webber.


Alors, quoi qu'il en soit, les interprètes chantés étaient très impressionnants. Anna O’Byrne joue le rôle de Laura Fairlie. Elle avait le rôle principal dans le Love Never Dies australien, qui a poussé Lloyd Webber a fermer la version londonienne. Cette magistrale version est disponible en DVD. On s'écarte. Sa voix est prodigieuse. Il faut aussi souligner Carolyn Maitland (Marian Halcombe), Ashley Stillburn (Walter Hartright), Greg Castiglioni (Count Fosco) et Sophie Reeves (Anne Catherick).

Petit point faible? La musique ne se ressentait pas comme si symphonique qu'au Palace? Estce seulement un souvenir vieux de 15 ans, au moment où l'on commençait à découvrir Londres et les musicals? Who knows?

Quoi qu'il en soit, j'ai passé une très belle soirée. Ce qui, in fine, est le principal, non?

2
déc

Le spectacle que j'ai le moins envie de voir de ma série... (J'écris cette phrase avant d'avoir vu le spectacle). Et bien, même si tout n'est pas parfait - le livret est très faible au sens que l'intrigue est minuscule - on en prend plein la figure. J'ai rarement vu un spectacle où l'on est à ce point impressionné de voir plus de quarante artistes danser et chanter ensemble. Car c'est cela qui fascine dans 42nd Street, ce sont les numéros d'ensemble.

Plein les yeux? Jugez plutôt... L'ouverture...

La scène du miroir...

La scène des ombres...

La scène de la gare...

Et bien sûr, la scène de l'escalier... Putain, l'escalier !!!!

Que dire? On n'est pas transporté par une émotion incroyable comme dans Big Fish, on n'est pas secoué politiquement comme dans Miss Saigon, on ne rit pas comme dans Legally Blonde. On est simplement ébloui par le talent de cette troupe qui comme un seul homme (ou une seule femme) nous impressionne de sa rigueur.

Une fois encore les décors et costumes sont impressionnants. La lumière aussi.

Quoi de mieux que ce trailer pour s'en rendre compte:

2
déc
2
déc
The Duke of York' Theatre

02/12 - Ink - Duke of York's Theatre

Ink, ce n'est pas rien. Créée à l'Almeida Theatre en juin 2017, il est transféré dans le West End immédiatement. Et il a plein de nominations pour plein de prix...

Le spectacle est très ... politique. Il s'attaque de front au journal The Sun. Qu'est-ce que The Sun? Actuellement c'est le journal le plus lu en Angleterre. Il fait le double de lecteurs du The Times, par exemple...

Le journal a été lancé en septembre 1964. pour remplacer le Daily Herald en perte de vitesse. The Sun, édité à quelque 3.500.000 exemplaires, tombe en quelques semaines à 1.200.000 et en 1969 n'en est plus qu'à 800.000. Un échec total. Il perd à ce moment 2 millions de Livres Sterling par an. Ce journal est cependant un soutien actif au Labor Party, les travaillistes anglais (gauche).

Rupert Murdoch rachète le journal. Et c'est toute l'histoire de la première année d'existence qui nous est racontée dans ce spectacle. Tout commence par Murdoch qui engage Larry Lamb et le nomme rédacteur en chef du journal. L'objectif qui lui est donné est très clair: en un an devenir le premier journal d'Angleterre. Quels que soient les moyens. Mais pas financiers, car l'équipe est quatre fois moins nombreuses que celle du Mirror. Comment y arriver? Et bien c'est ce que nous explique le spectacle. Le premier The Sun de l'ère Murdoch sort le 17 novembre 1969 avec comme gros titre: "Horse Dope Sensation" ("La sensation de l'héroïne"). Un beau début!

Des tas de règles sont mises en place. D'abord, se demander ce que les gens ont envie de lire. Et c'est la théorie des 5 W: What, Where, Who, When, Why.

Et puis cette reflexion en salle de redaction sur ce qui excite chacun des chefs de service... Et c'est bien sûr le sexe qui va ressortir en premier. Larry Lamb est persuadé que c'est d'ailleurs la première chose qui intéresse ses concitoyens. Alors, il vont inventer "la page 3". Qu'est-ce que la page 3 du The Sun? C'est très simple: une photo de charme. La première année, ce sera une jeune femme en TShirt moulant Et pour fêter le premier anniversaire du journal, elle sera Topless. Il faut dire qu'il fallait arriver à atteindre l'objectif d'être le premier journal d'Angleterre en un an. Cette discussion de la photo du 1er anniversaire est d'ailleurs un des moments importants de la deuxième partie du spectacle;

Aujourd'hui, plus de 9.000 jeunes filles seront passées par la page 3. Mais qu'en est-il du pari? Réussi? Raté? Et bien, au bout d'un an, The Sun sera devenu numéro UN.

C'est en ce sens que ce spectacle est fascinant. C'est qu'il met en place quelque chose qui va fonctionner. Et on se rend compte à quel point les choses peuvent être fabriquées, artificielles. Par exemple: pas de gros titre avec plus de 5 E. Et des tas de choses aussi hallucinantes les une que les autres, et qui ont fait de ce journal, le premier d'Angleterre.

Ne lisant pas le The Sun, je n'ai pu me rendre compte ce qu'un lecteur du journal ressentait à la vision de ce spectacle ravageur. Mais je ne suis pas sûr que je le lirais de la même manière.

2
déc

Que c'est beau Londres la nuit pendant les fêtes. Tout brille. Les façades de théâtres, bien sûr, mais pas que. Cette ville est magnifique. Une ville où l'on vous dit "Have a nice day" quand on vous remet votre monnaie dans un magasin. Ou "Be carefull". Une ville où le moderne ne jure pas avec l'ancien. Je ne peux qu'aimer cette ville où tout en étant un touriste - et méprisant presque els autres touristes, surtout les français - je me sens dans ma ville. Non, pire, je me sens dans mon quartier.

Covent Garden...

Seven Dials...

Le Strand...

Sommerset House... (et sa sublime patinoire d'hiver)

3
déc

Il est temps de dire au revoir à la chambre qui nous a accueilli durant 10 jours.

Une dernière visite? En route vers Tower Bridge. Commençons par cette institution londonienne jamais visitée jusqu'alors.

Et le petit port à quelques dizaines de mètres de là est magnifique.

Retraversons le pont pour nous rendre dans ce nouveau théâtre qui est situé à quinze mètre de Tower Bridge. Un quartier rénové, surprenant. Avec des vrais piétonniers qui cohabitent avec la voiture. Loin de la connerie bruxelloise.

3
déc
3
déc
Bridge Theatre

03/12 - Young Marx

C'est fou une ville où les théâtre continuent de se créer. Ce fut le cas avec le The Other Palace. Voici maintenant le Bridge Theatre. Et nous y voici, moins d'un mois après son ouverture. C'est tout simplement magnifique. Jugez plutôt...

Pour la première programmation, Nicolas Hytner, le directeur du lieu et ancien directeur du National Theatre, a choisi Young Marx, une comédie parlant de la jeunesse de Marx.

1850. Après les révolutions européennes, Marx a dû se réfugier en Angleterre. Il est considéré comme un dangereux terroriste. Il vit dans la plus grande des misères. Un de ses fils, Edgar, comme le montre la pièce, meurt de sous-alimentation. Sa fille est malade et il ne put la soigner, faute de pouvoir acheter des médicaments. Son mariage se décompose. Il n'arrive pas à écrire. Mais Engels le soutient financièrement, même s'il s'impatiente car il trouve que Marx est brillant et qu'il gâche son talent.

Alors cette pièce est un drame politique et social? Non, tout sauf cela. On rit toutes les trente secondes. Tout en entendant le discours politique. Magique. Il faut dire que le duo Marx-Engels est tenu par le même duo de comédiens que celui qui avait brillé dans le triomphe One Man, Two Guvnors aussi dirigé par Hytner, à l'époque au National Theatre.

Une double découverte donc: une pièce et un lieu. Comment mieux finir une longue semaine de vacances?

3
déc

La gare... Le train...

Le train roule à pleine vitesse dans une Wallonie nocturne. Et le métro. Retour à la case départ. Mais des souvenirs pleins la tête.

Et une bonne surprise belge... Qui est sur le quai à près de minuit? Simonette.