Carnet de voyage

Les petits loups au pays de Pikachu!

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Impossible de laisser Sarah toute seule au Japon pendant 3 mois... Il fallait bien qu'on vienne la déranger! Trois semaine en petite meute à arpenter le Japon
Février 2020
3 semaines
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Publié le 20 février 2020

Konichiwa à vous tous! Salutations du pays du Soleil Levant. Nous sommes arrivé depuis 4 jours bien remplis qui ont déjà été riches en expériences pour nos petits loups. Leurs yeux ronds nous ont fait chaud au coeur.

La petite meute réunie à l'autre bout du monde! 

Voici l’histoire de notre petite meute à l’autre côté du globe dans un pays de contraste extrême, d’exotisme asiatique et de poisson cru. Une fois les milles films écoutés sur l’avion lors d’un interminable vol de 13h, les retrouvailles avec la nouvelle impératrice blonde platine du Japon! Apparaissent aussi les hiéroglyphes asiatiques qui renferment un monde d’information dans la délicatesse d’une poignée de tracés noir sur blanc.

C'est sûrement écrit: "prière de ne pas prendre de photo" 

Que ce soit par les délices gustatifs des crêpes et de la barbe à papa de la rue Takeshita, les très surprenants sushis de dépanneur ou sashimi sur tapis roulant, les idylliques mochis à saveur de nuages, les délicieuses omelettes okonomiaki, l’alléchant « n’importe quoi dans le tempura » dont les enfants raffolent, la chaleur réconfortante d’un bol de soba et de ramen ou la confusion d’un plat dont on ne connais ni le nom ni la contenance, nos papilles sont au Nirvana! Et je vous rappelle, ça ne fait que 4 jours!

Les petits hommes suivant la diète stricte du grand nutritionniste Kirby 
À la découverte de l'okonomiaki, miam! 


Leurs petites jambes ont aussi arpenté les rues tokyoïtes à travers les marées humaines de complets cravates et d’uniformes d’écoliers.ères. Le plus étonnant est le niveau sonore de la foule; en plein centre-ville, on entend rien de plus que des murmures. Pas un éclat de rire, pas de cris, rien d’intrusif ou d’agressant, on pourrait presque y faire un enregistrement de John Cage. On peut même repérer nos enfants au son! On appréhende déjà le retour à la Son-villisation. Même en plein milieu d’un café entourés de gens parlant ensemble, il nous est facile de se parler à la limite du chuchotement.


Les grands yeux de nos petits sont aussi tombé dans les pièges brillants des innombrables arcades où, au contraire de la rue, le son y est étourdissant. Les sens sont inondés de couleurs, lumière et sons. Peluches de toutes sortes enchâssés dans leur tour d’ivoire de verre attendent patiemment qu’un crédule vienne sacrifier quelques centaines de yen à son autel pour qu’une pince clairement atteinte de malnutrition feigne de la déplacer. Quel attrape nigaud! Mais il semble y avoir assez de nigauds pour garder ces établissements ouverts! Et c’est aussi surprenant de constater que ce n’est pas une jeune strate de la société qui fréquente ces lieux une fois la journée d’école terminée… Les peluches Pokemon et figurines de Dragon Ball font de l’oeil autant aux hommes en complets qu’aux jeunes professionnelles. Un peu creepy…

Avec sous-titre pour mal entendant : BIIIING BING CLAAANG POW WOUUINNG WAAAANNNG!!! 
Et un toutou qui se sauve... 

L’architecture est renversante et surtout, encore une fois le mot reviens, marquée par le contraste. Au pied du Sky Tree, une gigantesque tour qui est rapidement devenue notre point de repère no 1 à travers la ville, le quartier assez ouvrier où l’on réside pour la semaine est bariolé de mille textures de briquetage, de finis extérieurs, de couleurs et de formes. Si l’urbaniste en charge du quartier avait défini des lignes directrices, c’était sûrement une consigne de ne pas ressembler au bâtiment voisin. Le quartier fini par avoir des airs d’un camping où les tente font de 3 à 10 étages de haut. Ailleurs dans la ville, temples bouddhistes et shintoïste finement ornés d’or et de patines millénaires cohabitent étrangement bien avec un hôtel orné d’une tête grandeur nature du monstre Godzilla et nombre d’autres élans de folies architecturales.

Un morceau de station spatiale tombé sur terre?  Le Sky Tree, notre point de repère dans la métropole
Les gars, derrière vous!!! 
La rencontre des petits monstres et du grand 

Merci encore à vous tous de nous aider à partager à ces deux petits aventuriers le plaisir et la soif du voyage, de la découverte d’autres cultures et de l’ouverture sur le monde. Nous avons à répétition de petits moments de grâce à les voir s’émerveiller d’un petit détail, s’inventer des jeux en marchant dans des rues exotiques, se risquer à baraguouinner les quelques mots qu’ils connaissent pour communiquer avec les japonais.

Ça y est, ils ont la piqûre! 
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Publié le 28 février 2020

De belles journées de marche à travers des quartiers bondés de Tokyo dans les pattes, nos petits hommes continuent de s’émerveiller de la flore et la faune urbaine japonaise. Nous commençons à trouver nos repères dans ce réseau de métros/trains hautement optimisé. Partout, des voies sont indiquées pour séparer ceux qui rentrent de ceux qui sortent des quais. Des informations relatives à l’emplacement des sorties et des accès aux autres lignes défilent à l’écran à l’arrivée aux stations. Numéro de station, de wagon, de quai, d’entrée et tout ça dans 4 langues soit en japonais, coréen, cantonais et finalement anglais… un vrai tsunami de nombres et de caractères! Au début, c’est assez déroutant mais à force, notre petite meute a compris comment filtrer l’information et naviguer avec efficacité dans ces tentacules urbains.

C'est par où Berri-Uquam? 

Nous avons aussi eu la chance de changer de tempo et passer par le Musée Ghibli un peu à l’écart. Vous connaissez monsieur Miyazaki? Non, ce n’est pas celui qui enseigne à donner des coups de pieds en attrapant des mouches à la baguette… Pour comparer, ce serait pas mal le Walt Disney du Japon. De son studio sont sorti plusieurs grands classiques des animes japonais. Ce musée mets en valeur l’univers enchanteur de ses nombreuses créations et offre un beau voyage dans son imaginaire riche. Pour les enfants, le gros must de la visite reste le chat bus. Imaginez un gros toutou chat dans lequel on peut rentrer, glisser, sauter! Les deux petits étaient fous de joie… mais pas autant que la grande à la vue de toutes ces véritables reliques. Voici une petite photo de famille prise du toit…

Je ne sais pas ce qu’il mettent dans leur sushis mais je me sens différent tout d’un coup... 
L'agent de sécurité pas très bavard... 

Pour poursuivre sur le dossier des petits personnages cutes, il est facile de comprendre pourquoi Miyazaki fait fureur avec son bestiaire fantastique dans ce pays. Beaucoup de petits êtres animaux ou humains manganifié (mot totalement inventé pour dire qu’ils ont des petits corps, de grosses têtes et des yeux encore plus grands) sont visibles partout dans le quotidien tokyoïte. Un petit panda faisant la grimace illustre les règles de sécurité dans le métro, un petit lapin explique la marche à suivre au musée, des petites figurines de lion ou de grenouille font office de barrière de sécurité… Ces petits personnages, qui pour nous pourraient être associés à l’amusement, sont utilisés ici comme on utilise le orange ou le rouge, pour attirer l’attention et ça marche. Surtout pour 4 personnes qui ne comprennent toujours pas plus les mystérieux kanjis, ces caractères complexes qui forment en partie le japonais écrit.

Trouvez l'intrus... 
La mascotte des prochains jeux olympiques, Miraitowa.

Coup de vent et de théâtre, nous voilà parti en Shinkansen AKA les trains (très!) grande vitesse du Japon pour changer d’air et de région. Comme une porte vers l’arrière pays, nous passons le majestueux mont Fuji, empereur bienveillant trônant sur la ville à distance avec sa parure blanche de neige. Une révérence plus tard, nous voilà arrivé dans la région de Kyoto (je vous l’ai dit que le train allait vite?)

340 km/h, ça décoiffe! 

Un petit croche vers la gauche et nous déambulons dans la superbe ville de Nara, ancienne ville impériale dont elle a gardé ses labyrinthes de temples et de tombeaux. La ville s’ouvre vers l’Est sur cet immense réseau sacré qui se perd dans les montagnes encore vierges. Les cerfs y sont rois et maîtres, avec comme sujets les groupes de touristes leur donnant de la nourriture. Quelques galettes bien dures pour 200 yens, nous sommes nous aussi tombés dans le panneau. La vue des premiers cerfs complètement amorphes à notre présence nous a tous fait gonfler le coeur… pour ensuite réaliser que la population de cervidés semble plus grande que celle des habitants de la ville. Reste que leur présence indolente à travers les temples rajoute au côté éthéré et si paisible de ce superbe lieu.

On s'est fait un ami! 
Un petit "cerfie"? 

Nous avons eu la chance de loger à Nara dans une maison traditionnelle, les pantoufles, les portes coulissantes, les tatamis pis toute! Tant de pureté dans les détails, rien n’est de trop. L’ensemble des espaces découle des dimensions de tatami. Les portes coulissantes offrent tantôt une ouverture d’une pièce à l’autre digne d’un concept d’open space, tantôt une intimité calculée où chaque ouverture a sa fonction bien précise. Une très belle expérience mais j’ai l’impression qu’en deux jours, j’ai passé le 3/4 de mon temps à ouvrir et fermer des portes pour garder le peu de chaleur qu’on avait et le reste du temps à me pencher pour ne pas manger un cadre de porte dans le front… C’est l’apothéose de la porte patio avec 14 portes coulissantes en un seul étage!

Notre cute maison traditionnelle de Nara
La Sarah Japonaise qui a pris trop de soleil dans son habitat naturel 

Autre détail dont on ne se tanne pas, les toits ornés de tuiles et de sculptures. À l’instar du Tokyo bigarré et ses milles finis, une grande uniformité règne dans les vieux quartiers et en région. Autant sur les temples que sur les maisons, ces toits débordants donnent un cachet vraiment "groundé" aux bâtiments et à tout le paysage.

Les toits ornés, les arbres en fleurs, le haïku s'écrit tout seul
Les toits font écho aux montagnes lointaines
La grosse cloche et son shack ostentatoire 

La suite de l'aventure dans un prochain texte!

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Troisième entrée en trois semaines de ce documentaire ethnologique mettant en vedette notre petite meute lost in translation quelque part au Japon.


Nous nous sommes laissé la semaine passée à Nara, capitale du cerf sacré et par conséquent, du crottin sous les souliers tout aussi sacré. S’ensuit une longue journée de transport et d’incompréhension du JR Pass, les billets de trains que nous avions acheté pour la semaine et qui nous permettaient de prendre presque importe quel train sur le territoire japonais. Le « presque » est ici très important. D’accord, le pari était grand, nous voulions partir de Nara, passer par Iga (pas l’épicerie mais bien la ville des Ninjas!) et terminer notre journée à Ise sur le bord de la mer, l’équivalent de partir de Lévis, faire un croche à Lapocatière et terminer à Rimouski…

Notre trajet ferroviaire s'est retrouvé à être pas mal plus complexe et long que ce qui est affiché ici 

La première section s’est très bien déroulé. Iga, la capitale des Ninjas ne semble pas avoir beaucoup d’autre chose à se vanter. Les personnages encapuchonnés sont partout, jusqu’au bornes de trottoir et à même la devanture de la mairie. Nous y avons visité un musée sur ces guerriers mythiques. Le plus intéressant fut la visite d’une maison truquée à la ninja. D’apparence traditionnelle, cette maison était truffée de passages secrets, de portes truquées, de cachettes à katana et shurikens, le tout expliqué énergiquement en japonais par un vrai ninja en parure à motif de léopard… Le geek en nous tous était ravi!

Le maître ninja pris sur le vif quelques fractions de seconde avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de fumée 
Un bus de ninjas... ou des japonais dans le métro, ou la nouvelle mode dictée par le CoronasVirus? 

Vient ensuite la suite du transport ferroviaire, la section Iga-Ise. Je vous rappelle que Iga, en plus d’être la capitale des Ninjas pourrait aussi avoir le titre de milieu de nulle part. Nos téléphone nous indique des itinéraires qui nous font arriver un peu trop tard à notre goût à notre air BnB. Après de laborieux échanges Japonais/Anglais/mime/google translate/gesticulation avec le « ticket master », Sarah réussi à nous avoir un itinéraire qui nous fait gagner une heure sur l’estimé de google map qui ne comprenait pas l’option JR Pass. Nous embarquons alors sur un petit train tranquille avec la dizaine d’autre passagers. On en oublie presque que nous somme au Japon, pays densément peuplé. Cette information nous est revenu assez vite en tête alors que le train s’arrête dans une station bondé de jeunes étudiants en uniformes. On se serait cru dans un film de zombie ou en première rangé lors d’un concert des Beatles. Jusque là, un peu à notre aise sur les banquettes du train, Sarah et moi avons agrippé nos enfants à l’ouverture des portes pour ne pas perdre ces derniers dans le tsunami d’uniformes bruns et beiges qui a pris d’assault le train. Nous n’avions que quelques arrêts à faire dans ce raz-de-marée humain mais laissez moi vous dire que ce fut une bonne leçon pour les garçon de bien se laver les mains…


Adrien sur fond de marron adolescent

Nous sommes finalement arrivé en bord de mer à la tombée de la nuit. Nous nous attendions à devoir faire la vingtaine de minutes qui nous séparait de notre Airbnb dans le noir mais un bon samaritain nous voyant galérer avec nos 2 petits ninjas et nos valises nous a offert un lift. En voyant le chemin que nous avions à faire à travers les hautes herbes et le fait que nous étions en plein dans la saison d’activité des cochons sauvages japonais, nous remercions profondément le bon samaritain!!

Un temple en bord de mer cette fois-ci dédié à l'union et aux... grenouilles?!? 

C’est sous un soleil radieux et de puissants vents que nous avons ouvert les yeux dans un temple bouddhiste. C’était là notre fameux Airbnb! Nous avons pu nous sauter les pieds dans la mer bien froide en cette époque de l’année et visiter ces fameux rochers qui symbolisent l’union dans la tradition japonaise. Un petit combat de bâton de bambou sur la plage était aussi de mise.

2 contre 1, c'est de la triche!  

Une autre journée de train plus tard et nous voici de retour dans le coin de Kyoto, cette fois dans la petite ville de Ohara sertie au creux d’une fertile petite vallée. La ville est réputée pour ses temples et l’un d’eux est érigé en l’honneur des mousses. Sarah ne pouvait laisser passer l’occasion! La journée, bien qu’un peu frisquette, fut fort apaisante dans ces lieux enveloppés de ce couvert doux et épais aux multiples teintes de vert.

Vert!!! 
Cette mousse, parfaite pour un green de 18 trous 
Un petit moine qui a médité un peu trop longtemps 

Nouvelle maison au mille portes coulissantes. Pour ceux qui suivent le blog de mon fils (https://www.myatlas.com/LeoArseneault/leonard-au-pays-des-pokemons/), vous savez peut-être déjà que les bains japonais que nous avons vu sont un peu plus verticaux que ceux auquel nous sommes habitués en Amérique, soit beaucoup moins long mais beaucoup plus profond. Peu importe vertical ou horizontal, rien de mieux qu’un bon bain chaud après une journée une peu trempée à explorer Kyoto. Un peu à l’étroit dans le bain avec Léonard, j’accroche un bouton d’un étrange petit panneau de contrôle à côté du bain. Le petit bain se transforme alors en véritable jacuzzi de luxe! Fini les bains qui refroidissent, l’eau du bain est réchauffée par un petit courant chaud à l’intérieur du bain… Je me demande comment on va faire pour vivre sans cette nouvelle nécessité!


Jusqu’alors, notre aventure nippone s’était avérée assez light en terme de densité de touristes. Or, notre plan pour la dernière journée à Kyoto comprenait deux musts des magazines touristiques, j’ai nommé la forêt de bambou et la montagne aux macaques. C’est le seul moment du voyage où nous nous sommes laissé portés par la vagues de caucasiens débordant de la gare. Ces deux lieux valaient définitivement le détour malgré leur grande popularité. Voici quelques photos de maître Zen qui font presque oublier la foule environnante.

La petite meute dans son nouvel habitat naturel 

Une fois arrivée près du sommet de la montagne au macaques, on nous répète en une dizaine de langue les règles de sécurité face à nos cousins primates. « ne pas les regarder dans les yeux, ne pas braquer d’appareil photo vers eux, se tenir en tout temps à 2 m de distance… ». Un peu plus et on se serait cru dans Jurassic Park. Un peu comme pour les cerfs, la première silhouette nous secoue l’intérieur! À la fois excité de voir ces joueurs petits primates et stressé de ne pas enfreindre les règles de conduite, nous leur jetons quelques regards furtifs pour ne pas les énerver. Nous poursuivons l’ascension pour arriver à la zone où les singes sont nourris. On se serait cru dans un party de sous-sol rempli d’ados aux hormones échaudés. Les querelles n’étaient pas rares et ça se tâtait sans gêne en se dépouillant à qui mieux mieux. Et oublier le 2m de sécurité, les singes sont roi et maitre de l’endroit et se faufilent à travers les touristes. Pour éviter un immense bordel, la zone où il est admis de nourrir les singes est en fait une cage; les humains dedans, les singes dehors.

"Qu'est-ce que tu regardes toi?"
La procédure pour nourrir les petits singe parce qu'on sait qu'un petit pouce ressemble beaucoup à une peanut... 

Sur ces petites faces de primates, je vous laisse d’ici à la prochaine entrée. Bien que rentré au pays depuis vendredi le 6 mars, nos horloges ne sont pas revenue à l’heure normale de l’Est. D’ici à ce que mon décollage horaire rentre dans l’ordre, vous aurez la suite et fin de notre aventure au Japon!

On a eu le droit de se ramener un signe chaque, Sarah a pris le roux et j'ai pris le petit bouclé 
En bonus, le beau paysage de Kyoto au loin!