Troisième entrée en trois semaines de ce documentaire ethnologique mettant en vedette notre petite meute lost in translation quelque part au Japon.
Nous nous sommes laissé la semaine passée à Nara, capitale du cerf sacré et par conséquent, du crottin sous les souliers tout aussi sacré. S’ensuit une longue journée de transport et d’incompréhension du JR Pass, les billets de trains que nous avions acheté pour la semaine et qui nous permettaient de prendre presque importe quel train sur le territoire japonais. Le « presque » est ici très important. D’accord, le pari était grand, nous voulions partir de Nara, passer par Iga (pas l’épicerie mais bien la ville des Ninjas!) et terminer notre journée à Ise sur le bord de la mer, l’équivalent de partir de Lévis, faire un croche à Lapocatière et terminer à Rimouski…
Notre trajet ferroviaire s'est retrouvé à être pas mal plus complexe et long que ce qui est affiché ici La première section s’est très bien déroulé. Iga, la capitale des Ninjas ne semble pas avoir beaucoup d’autre chose à se vanter. Les personnages encapuchonnés sont partout, jusqu’au bornes de trottoir et à même la devanture de la mairie. Nous y avons visité un musée sur ces guerriers mythiques. Le plus intéressant fut la visite d’une maison truquée à la ninja. D’apparence traditionnelle, cette maison était truffée de passages secrets, de portes truquées, de cachettes à katana et shurikens, le tout expliqué énergiquement en japonais par un vrai ninja en parure à motif de léopard… Le geek en nous tous était ravi!
Le maître ninja pris sur le vif quelques fractions de seconde avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de fumée Un bus de ninjas... ou des japonais dans le métro, ou la nouvelle mode dictée par le CoronasVirus? Vient ensuite la suite du transport ferroviaire, la section Iga-Ise. Je vous rappelle que Iga, en plus d’être la capitale des Ninjas pourrait aussi avoir le titre de milieu de nulle part. Nos téléphone nous indique des itinéraires qui nous font arriver un peu trop tard à notre goût à notre air BnB. Après de laborieux échanges Japonais/Anglais/mime/google translate/gesticulation avec le « ticket master », Sarah réussi à nous avoir un itinéraire qui nous fait gagner une heure sur l’estimé de google map qui ne comprenait pas l’option JR Pass. Nous embarquons alors sur un petit train tranquille avec la dizaine d’autre passagers. On en oublie presque que nous somme au Japon, pays densément peuplé. Cette information nous est revenu assez vite en tête alors que le train s’arrête dans une station bondé de jeunes étudiants en uniformes. On se serait cru dans un film de zombie ou en première rangé lors d’un concert des Beatles. Jusque là, un peu à notre aise sur les banquettes du train, Sarah et moi avons agrippé nos enfants à l’ouverture des portes pour ne pas perdre ces derniers dans le tsunami d’uniformes bruns et beiges qui a pris d’assault le train. Nous n’avions que quelques arrêts à faire dans ce raz-de-marée humain mais laissez moi vous dire que ce fut une bonne leçon pour les garçon de bien se laver les mains…
Adrien sur fond de marron adolescentNous sommes finalement arrivé en bord de mer à la tombée de la nuit. Nous nous attendions à devoir faire la vingtaine de minutes qui nous séparait de notre Airbnb dans le noir mais un bon samaritain nous voyant galérer avec nos 2 petits ninjas et nos valises nous a offert un lift. En voyant le chemin que nous avions à faire à travers les hautes herbes et le fait que nous étions en plein dans la saison d’activité des cochons sauvages japonais, nous remercions profondément le bon samaritain!!
Un temple en bord de mer cette fois-ci dédié à l'union et aux... grenouilles?!? C’est sous un soleil radieux et de puissants vents que nous avons ouvert les yeux dans un temple bouddhiste. C’était là notre fameux Airbnb! Nous avons pu nous sauter les pieds dans la mer bien froide en cette époque de l’année et visiter ces fameux rochers qui symbolisent l’union dans la tradition japonaise. Un petit combat de bâton de bambou sur la plage était aussi de mise.
2 contre 1, c'est de la triche! Une autre journée de train plus tard et nous voici de retour dans le coin de Kyoto, cette fois dans la petite ville de Ohara sertie au creux d’une fertile petite vallée. La ville est réputée pour ses temples et l’un d’eux est érigé en l’honneur des mousses. Sarah ne pouvait laisser passer l’occasion! La journée, bien qu’un peu frisquette, fut fort apaisante dans ces lieux enveloppés de ce couvert doux et épais aux multiples teintes de vert.
Vert!!! Cette mousse, parfaite pour un green de 18 trous Un petit moine qui a médité un peu trop longtemps Nouvelle maison au mille portes coulissantes. Pour ceux qui suivent le blog de mon fils (https://www.myatlas.com/LeoArseneault/leonard-au-pays-des-pokemons/), vous savez peut-être déjà que les bains japonais que nous avons vu sont un peu plus verticaux que ceux auquel nous sommes habitués en Amérique, soit beaucoup moins long mais beaucoup plus profond. Peu importe vertical ou horizontal, rien de mieux qu’un bon bain chaud après une journée une peu trempée à explorer Kyoto. Un peu à l’étroit dans le bain avec Léonard, j’accroche un bouton d’un étrange petit panneau de contrôle à côté du bain. Le petit bain se transforme alors en véritable jacuzzi de luxe! Fini les bains qui refroidissent, l’eau du bain est réchauffée par un petit courant chaud à l’intérieur du bain… Je me demande comment on va faire pour vivre sans cette nouvelle nécessité!
Jusqu’alors, notre aventure nippone s’était avérée assez light en terme de densité de touristes. Or, notre plan pour la dernière journée à Kyoto comprenait deux musts des magazines touristiques, j’ai nommé la forêt de bambou et la montagne aux macaques. C’est le seul moment du voyage où nous nous sommes laissé portés par la vagues de caucasiens débordant de la gare. Ces deux lieux valaient définitivement le détour malgré leur grande popularité. Voici quelques photos de maître Zen qui font presque oublier la foule environnante.
La petite meute dans son nouvel habitat naturel Une fois arrivée près du sommet de la montagne au macaques, on nous répète en une dizaine de langue les règles de sécurité face à nos cousins primates. « ne pas les regarder dans les yeux, ne pas braquer d’appareil photo vers eux, se tenir en tout temps à 2 m de distance… ». Un peu plus et on se serait cru dans Jurassic Park. Un peu comme pour les cerfs, la première silhouette nous secoue l’intérieur! À la fois excité de voir ces joueurs petits primates et stressé de ne pas enfreindre les règles de conduite, nous leur jetons quelques regards furtifs pour ne pas les énerver. Nous poursuivons l’ascension pour arriver à la zone où les singes sont nourris. On se serait cru dans un party de sous-sol rempli d’ados aux hormones échaudés. Les querelles n’étaient pas rares et ça se tâtait sans gêne en se dépouillant à qui mieux mieux. Et oublier le 2m de sécurité, les singes sont roi et maitre de l’endroit et se faufilent à travers les touristes. Pour éviter un immense bordel, la zone où il est admis de nourrir les singes est en fait une cage; les humains dedans, les singes dehors.
"Qu'est-ce que tu regardes toi?"La procédure pour nourrir les petits singe parce qu'on sait qu'un petit pouce ressemble beaucoup à une peanut... Sur ces petites faces de primates, je vous laisse d’ici à la prochaine entrée. Bien que rentré au pays depuis vendredi le 6 mars, nos horloges ne sont pas revenue à l’heure normale de l’Est. D’ici à ce que mon décollage horaire rentre dans l’ordre, vous aurez la suite et fin de notre aventure au Japon!
On a eu le droit de se ramener un signe chaque, Sarah a pris le roux et j'ai pris le petit bouclé En bonus, le beau paysage de Kyoto au loin!