Carnet de voyage

Un(e) Océan(e) au bout du Monde

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Récit de mon stage au Cambodge, au jour le jour pour que tu ne te sentes pas oppressé(e) par mes milliers de posts facebook. Je suis une fille beaucoup trop cool, même si je suis un peu rousse.
Du 26 septembre au 22 décembre 2017
88 jours
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23
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Publié le 10 août 2017

Aujourd’hui, cela fait 132 jours soit 4 mois et 10 jours que mon expérience de stage à l’étranger a commencé. Aujourd’hui, cela fait 132 jours que j’ai envoyé ma première demande à un orphelinat au Cambodge. Le surlendemain, je recevais une réponse positive de leur part : le 15 mars, mon aventure commençait. J’allais partir au Cambodge, c’était maintenant certain.

C’était certain et pourtant, j’ai douté de nombreuses fois. J’ai douté quand j’ai annoncé à maman que j’allais m’en aller et qu’elle m’a dit que j’étais inconsciente. J’ai douté quand j’ai envoyé ma convention de stage et que je n’ai pas eu de réponse pendant des semaines. J’ai douté que j’ai appris que je n’avais pas de bourse de voyage et que j’allais devoir me débrouiller seule. J’ai douté en attendant l’accord de l’université. Mais j’ai surtout douté quand j’ai réalisé que partir voulait dire laisser des personnes extraordinaires derrière moi le temps de quelques mois.

Et puis un jour, l’envie d’aventure a pris le dessus. Ce jour-là, j’ai relancé l’orphelinat pour savoir où en était ma convention (je l’ai eue le lendemain), j’ai envoyé un mail à ma superviseuse de stage pour savoir si je pouvais acheter mon billet d’avion ou s’il fallait que j’attende encore. J’ai cherché des vols pour le mois de septembre et mon voyage a commencé à s’organiser.

Vue satellite de la province de Siem Reap où je vais vivre quelques mois .

Aujourd’hui, il me reste 65 jours avant de décoller et l’envie a laissé place à l’impatience. Je passe mes journées à lire des témoignages, à chercher des auberges de jeunesse et à imaginer comment ces trois mois vont se passer en attendant de voir dans mon calendrier que le 26 septembre est enfin arrivé. Les doutes sont toujours présents mais j’ai choisi de les ignorer au moins jusqu’à mon départ pour pouvoir organiser ce voyage correctement.

Pour le moment, j’en suis à la phase projets. Je cherche ce que je vais pouvoir faire de mon temps libre après mes heures de travail dans l’orphelinat. J’ai prévu de visiter les temples d’Angkor de fond en comble, d’aller voir les villages flottants de Tonle Sap, de passer un weekend à Koh Rong ou sur une autre île et de me perdre en flannant dans les rues de Siem Reap. En plus de ces visites, j’ai prévu de passer un maximum de temps à découvrir la culture locale et à m’en imprégner le plus possible. Bon et puis j’ai aussi promis à ma meilleure amie de goûter – en direct sur skype, ou en direct tout court parce que “on ne part pas seule en Amérique Latine” et que je nourris l’envie (pas si secrète) qu’elle me rejoigne un petit temps – une araignée frite du coup j’imagine que ça fait aussi partie de mes projets quand je serai au Cambodge.

Une de mes nombreuses tentatives pour faire venir Radar. 

J’ai conscience que je vis dans un rêve total en imaginant que ce voyage se passera sans problème, je sais déjà qu’il y a de grandes chances pour que je passe les trois premiers jours en PLS à pleurer dans mon lit, c’est pour cela que j’ai décidé de prendre un lit dans une auberge pleine de vie en espérant que quelqu’un m’empêche de succomber au coup de blues du début de séjour lointain. Bien que tout soit différent là-bas et que le niveau de vie soit très inférieur à celui de la Belgique, j’espère ne pas vivre de déception majeure, mais seul le temps nous le dira.

La suite de mon aventure arrive bientôt.

22
sept
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Publié le 23 septembre 2017

Ce soir, j'écris depuis la terrasse d'un appartement dans le sud de l'Espagne, un dernier verre de sangria à la main, partagée entre la tristesse de rentrer et la joie de retrouver mon chez moi pour quelques jours.

Pour évacuer les semaines de stress et d'excitation qui précèdent le Cambodge, je suis partie en vacances près de Casares, un petit village d'Andalousie. L'idée de base était de me ressourcer avant le grand voyage. Comme j'aimais les appeler : les vacances avant le voyage. Je dis bien que j'aimais parce que finalement, je pense que je vais rentrer chez moi en étant encore plus stressée et fatiguée qu'avant mon départ. Malgré l'ensemble plutôt positif, ces vacances sont devenues pour moi celles de la panique.

J'avais enfin réussi à gérer le stress de mon départ, j'étais super contente de partir et puis soudain... Coup d'État institutionnel au Cambodge. Bon, jusque là, j'avoue que je n'étais pas encore tellement emplie de craintes, les vrais problèmes allaient seulement arriver.

Le lendemain matin, sms de ma maman : "passeport annulé, il faut le refaire en urgence à ton retour." parce que oui, mon retour étant prévu pour le 23 septembre et mon départ pour le 26, ça allait effectivement être dans l'urgence ! J'ai donc appelé ma commune pour m'arranger et en savoir plus. Ils ont déclaré, par erreur, mon passeport comme étant perdu... ATTENDEZ QUOI ?! DITES-MOI QUE C'EST UNE BLAGUE ?! Malheureusement non, ça n'en n'était pas une. Entre larmes, colère et panique, j'ai réellement pensé que je ne partirais jamais. Heureusement pour moi, les choses ont fini par s'arranger (rendons à César ce qui est à César, tout le monde s'est vraiment bougé pour que l'erreur soit reparée dans les temps.) mais elles ont teinté mes vacances d'un doute qui avait depuis longtemps disparu : allais-je réellement partir et surtout, était-ce vraiment une bonne idée puisque tout avait l'air d'être contre moi ?

J'aurais aimé que mes doutes se dissipent, que mon angoisse s'envole mais ça n'a pas été le cas... Tout le reste de mon séjour, je l'ai vu badigeonné de noirceur. Bon, j'en ai quand même profité et je me suis bien amusée, une bonne partie du temps. L'autre partie, je la subissais douloureusement avec l'impression de mon mal-être incompris et d'être plus seule que jamais. Quelques fois j'ai voulu rentrer et je n'ai pu m'empêcher de me dire : "Mais comment vais-je tenir le coup seule pendant si longtemps à l'autre bout du monde ?! ".

Finalement, j'ai tout de même opté pour la solution la plus ensoleillée (au sens propre), rester et essayer d'oublier mes peurs. Je crois que c'était une bonne idée, j'ai fait un tas de trucs top : aller me baigner dans des bains de prout, comme le dit mon barbu -en vrai c'était des bains de soufre-, assister à la procession du Christ à Casares, aller faire la planche sur l'eau à me retrouver avec le mal de mer, voir un show de flamenco en vrai (j'ai adoré !), manger des tapas tellement bons que j'en aurais mangé jusqu'à ne plus savoir me lever (paye ton surpoids).

En plus de ça, avec Thomas, on a visité Séville et j'ai franchement adoré ! Elle rejoint Barcelone dans mon top 3 des villes d'Espagne que je préfère (bon, actuellement mon top 3 est une top 2 mais quand même). Partout où on y marche, on tombe sur un truc superbe à voir. Merci Bastien de m'avoir conseillé d'y aller, merci Chat d'avoir accepté de faire le trajet. Thomas y a d'ailleurs appris un nouveau mot et il l'a rentabilisé à 100 % , il disait "Que guapa" à littéralement toutes les personnes qu'on croisait. TOUTES. Ma journée préférée, sans aucun doute.

Les vacances avec le gato (Séville et Ronda). 

Je regrette quand même de n'avoir pas pu passer plus de temps qui compte vraiment avec lui. Je réalise qu'une des plus grandes peurs à l'idée de partir est qu'on m'oublie, qu'il m'oublie aussi alors je cherche des excuses pour justifier que je râle tout le temps...


Demain, je rentre de vacances, mardi je pars en voyage et je suis sûre d'une seule chose, c'est que je suis morte de trouille face à ce monde inconnu qui m'attend.

27
sept
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Publié le 28 septembre 2017

Après 6 longs mois plein de stress, ça y est, Je suis arrivée au Cambodge !

C'est donc après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps pendant deux jours que j'ai pris l'avion, direction ma nouvelle vie. 14h de vol (escale comprise) réparties en deux vols différents : le premier, Bruxelles-Bangkok m'a paru super long, impossible de dormir entre les turbulences et les plateaux repas (les vrais savent que je peux ne pas dormir mais ne pas manger, c'est totalement impossible.). Le deuxième en revanche a été le meilleur de toute ma vie, littéralement ! On a quitté Bangkok à 7h25, on a reçu un plateau repas et on a atterri à Siem Reap à 8h. Un vol vide, rapide et avec de la bouffe, que demander de plus ?

Mes derniers moments en Belgique ( +les façards qui pleurent)   


Et puis enfin, j'ai découvert le Cambodge ! ❤

J'ai commencé mon voyage en sortant de l'avion pour être confrontée à la chaleur et au soleil qui tapait sur mon visage. Meilleure sensation du monde ! Après ça, j'ai dû passer le contrôle de passeport et de Visa. Je pense que je suis tombée sur une des seules personnes pas super sympa du Cambodge... Enfin, jusqu'à ce qu'il découvre que j'allais faire mon stage dans un orphelinat, à ce moment-là, il est passé d'un monsieur froid à un petit bonhomme souriant qui m'a même souhaité un bon voyage, youhou.

La suite est plus habituelle, j'ai changé mes euros en dollars, j'ai reçu 200 riels cambodgiens aussi parce que j'arrivais à 8 cents en plus d'un chiffre rond. Un euro vaut donc approximativement 4800 riels cambodgiens, hé oui, je me suis sentie un peu riche sur le moment. Après ça, j'ai acheté une carte SIM, appels et SMS illimités vers les numéros cambodgiens et 80Gb de data par mois, le tout pour 8,5$. Espérons que la 3g soit bonne au moins...

J'ai aussi pris mon premier tuktuk, celui de Mr Kimsan. Encore une fois, les cambodgiens sont tellement gentils, tout le monde me souriait tout au long de mon trajet vers l'auberge. Et puis soudain, j'ai vécu l'expérience de ma vie (qui apparemment est assez courante ici), j'ai vu un buffle au milieu de la route !

Une fois arrivée à l'auberge, je me suis installée et j'ai acheté ma première bouteille d'eau purifiée (tu vois maman, il y a de l'eau potable.). La chaleur de ma sortie d'avion était maintenant devenue une chaleur étouffante d'humidité, comme j'exagère beaucoup, je dirais qu'il faisait 30 000 degrés, 30 000 degrés d'humidité.

Le début de l'expérience cambodgienne.  

Ce matin, je me suis levée sans vraiment sentir le décalage horaire, je dors à n'importe quelle heure de toute façon. Je suis sortie de ma chambre et j'ai encore été frappée par l'humidité et la chaleur. Ensuite, j'ai vu la pluie (quelle déception, elle est plus forte en Belgique) et j'ai bu mon premier café glacé du pays (même ici, rien ne se met en travers de notre chemin) en compagnie de mon nouveau voisin de lit américain. Le mec est juste trop bizarre, il m'a dit qu'il avait installé Tinder pour avoir des rendez-vous avec des locaux et découvrir la culture autrement... Oui mais non ! Je l'ai assez vite abandonné pour partir me promener seule dans les rues et marchés de Siem Reap. Et comme une image vaut mille mots, voici quelques photos :

(NB1 : La qualité est assez bof, je les ai faites avec mon téléphone. NB2 : j'aime la bouffe, et les enfants)

Les rues et monuments vus aujourd'hui 
La nourriture 
Les locaux  

La suite des aventures après la visite des temples d'Angkor.

4
oct
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Publié le 4 octobre 2017

C'est après quelques jours compliqués aussi bien sur le plan physique que mental que j'ai décidé d'écrire cet article. Je l'écris avec trois buts précis : te mettre en garde, extérioriser mon mal-être et dire qu'il faut rester positif mais surtout, j'écris cet article pour remercier toutes les personnes formidables qui m'ont aidée à retrouver la confiance et l'envie de rester qui avaient disparu.


Volontourisme : du désespoir à la solidarité sans faille de "We are backpackeuses"

C'est donc après trois jours juste parfaits au Mad Monkey que j'ai rejoint l'orphelinat dans lequel je dois faire mon stage, enfin... devais faire mon stage.

Vers 15h, un tuktuk est arrivé pour me prendre à l'auberge et m'emmener au centre. Après plus d'une demi-heure de route à travers la ville et les campagnes, nous y sommes arrivés : Bridges Cambodia International, soit l'endroit dont j'avais tant rêvé depuis des mois.

J'ai regardé autour de moi, j'étais bien dans une campagne perdue (pour appuyer mes dires, les deux tuktuk que j'ai pris, outre celui de l'orphelinat se sont perdus). Il y avait des vaches, des chèvres, des cochons et des poules, de quoi faire plaisir à mon côté citadin, ou pas. Puis j'ai rencontré la directrice qui avait signé ma convention de stage, pas un bonjour, pas un bienvenue et pas plus de trois mots anglais alignés correctement. Pas vraiment l'accueil que j'avais imaginé. Elle m'a ensuite fait voir les chambres des volontaires : deux lits doubles et une petite salle de bain rustique dans chacune. J'ai mis exactement une seconde à remarquer qu'il n'y avait pas de chasse d'eau et que la salle de bain était dégueulasse. Je ne mentirais pas, j'ai paniqué et les larmes me sont tout de suite montées aux yeux.

Pour me calmer, j'ai décidé d'aller rencontrer les enfants. Ils étaient en train de travailler sous les cris de la directrice (bipolaire selon moi) qui me voyant a décidé de me faire visiter les lieux à coups de "This x dollars" et de "I pay electricity 200 dollars month", elle m'a ensuite bien fait comprendre que ma participation serait grandement appréciée par les enfants... Attends, par les enfants ou par elle ?

Je suis retournée dans ma chambre et j'ai pleuré. J'ai skypé avec une amie, on a conclu que c'était le début, que c'était très différent de la ville et qu'il me faudrait quelques jours pour m'y habituer. Une vaste blague. Le soir, une autre bénévole est rentrée de Siem Reap, un repas immense nous attendait, nous les volontaires. Les enfants eux, avaient droit à du riz blanc. C'est durant ce repas très occidental que Nuria (l'autre bénévole) m'a raconté ce qu'il se passait dans ce centre. J'ai très vite compris une chose : mon mauvais feeling en arrivant était fondé. Elle m'a dit vouloir faire fermer l'endroit et avoir vu fuir tous les volontaires censés rester pour deux mois après seulement une semaine ou deux.

Après le repas, j'ai donc décidé de retourner dans ma chambre, de pleurer, d'appeler mes parents mais surtout de poster un message sur le groupe Facebook "We are backpackeuses" pour expliquer ce que je vivais et leur demander de l'aide pour m'ajuster au mieux. C'est suite à leurs réponses que j'ai réalisé que je devais partir, que j'étais en plein dans une situation de Volontourisme.

Qu'est-ce que c'est que ça tu me diras ? Eh bien au Cambodge, tout le monde peut créer une ONG, ça permet d'échapper aux taxes, et donc un tas d'organisations frauduleuses voient le jour. C'est surtout le cas de nombreux orphelinats qui enlèvent des enfants ou les payent (mais pas toujours) pour attirer les touristes qui veulent se donner bonne conscience ou faire de l'humanitaire, qui vont alors dépenser plein d'argent dans ces centres, augmentant dès lors considérablement le capital de ceux-ci.

Alors écoute-moi, si tu reconnais ton expérience dans cette description, fuis ! (Mais bien sûr, rien ne t'empêche d'essayer d'aider ces enfants de l'extérieur.)

C'est grâce aux réactions par rapport à ma publication que j'ai décidé de partir, je tiens donc à remercier particulièrement TOUTES les personnes qui y ont montré un intérêt. C'est grâce à vous que j'ai décidé qu'il était hors de question que je continue d'alimenter ce genre de business.

Tu dois sûrement être en train de te demander pourquoi je parle de solidarité sans faille concernant ce groupe Facebook. Minute papillon, j'y viens.

Bon, tu te souviens que j'ai un stage à réaliser si je veux avoir mon diplôme ? Bon bah là, il était un peu compromis. Et puis j'ai reçu des appels, des messages privés et des commentaires d'énormément de filles qui m'ont conseillé des assos, des écoles et des ONG à contacter. J'ai donc, grâce à "We are backpackeuses" (et d'autres personnes aussi, je ne vous oublie pas les gars), plein de lieux de stage à visiter et contacter dans les prochains jours.

Et surtout, j'ai reçu ce commentaire. Ce commentaire qui fait qu'aujourd'hui je vais mieux. Ce commentaire qui fait que petit à petit j'ai repris mes recherches et l'envie de faire ce stage. Ce commentaire de Sophie, expat' de Suisse ici à Siem Reap qui a proposé de m'héberger quelques jours pour me remonter le moral et m'aider dans mes recherches. Merci Sophie, vraiment merci infiniment !

C'est donc depuis le lit douillet de la jolie chambre d'amis de Sophie et Dave que je vais conclure en te disant une chose super importante (promis) :

Quoiqu'il arrive, la vie est trop courte pour être pessimiste, le Monde est beau et peu importe où tu es, tu trouveras toujours des personnes formidables pour te venir en aide et te remettre d'aplomb alors laisse-toi aider et n'essaye pas de tout gérer seul.

(Océane out)

17
oct
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Après un début de stage désastreux dans un orphelinat pas net, une chute en rue et une méga angine, me voilà enfin de retour en pleine forme pour vivre cette aventure haute en couleurs.

Aujourd'hui, pour me retour triomphant dans le monde des voyageurs, j'avais envie de parler de culture.

Aujourd'hui, ça fait exactement 3 semaines que je me suis envolée direction Siem Reap. 3 semaines durant lesquelles mon monde s'est écroulé, reconstruit, re-écroulé et re-reconstuit. J'ai eu la malchance de commencer cette expérience dans un endroit horrible, mais ça a surtout été une chance parce que ça m'a permis de savoir ce qui ne correspond pas. Ces quelques jours m'ont permis d'appuyer clairement ce pour quoi je veux me battre : le respect de l'autre et la tolérance.

Alors du coup, là tu es perdu et tu te demandes pourquoi je parle de ça subitement. Oui, je me suis égarée mais finalement pas tant que ça... Parce que vois-tu, comprendre ça a été l'occasion de fuir et changer de stage. Ce changement a été une des choses les plus positives que j'ai faites et heureusement parce qu'il est la raison pour laquelle j'ai choisi de rester au Cambodge. Grâce à cette transition, aujourd'hui je peux le dire et le penser, le Cambodge est beau. Ce pays est beau parce que les gens sont élevés dans la culture de l'entraide et du partage.

Récemment, grâce à ECC, nous avons pu assister à une cérémonie khmère. On a tous fui au bout de quelques temps parce que c'était beaucoup trop bruyant mais avant ça on y a tous participé et c'était vraiment magique. On a été accueilli comme n'importe quelle personne khmère, on a pu prendre part aux coutumes, danser et manger avec des cambodgiens. Ils n'ont que peu par rapport à nous et pourtant ils ont tout partagé comme si nous faisions partie de leur famille.

Fête khmère
En route vers la pagode avec des offrandes 

Alors du coup, j'ai décidé que j'allais essayer de vivre comme ils le font parce que leur culture est magnifique. J'apprends un peu la langue locale aussi. Et c'est là que je vais pousser un mini coup de gueule. Depuis 3 semaines, chaque fois que je dis quelque chose en cambodgien, on me demande systématiquement pourquoi je "parle" le khmer et franchement, j'en ai marre. J'en ai marre parce que je trouve qu'essayer de communiquer dans la langue locale est une marque de respect, j'en ai marre parce que ça paraît fou qu'on puisse essayer alors qu'un touriste s'offusque lorsqu'il arrive ici et que son tuktuk ne parle pas assez bien l'anglais. On se plaint constamment que les immigrés chez nous ne parlent pas assez notre langue et pourtant, en vacances ça nous paraît évident de ne pas employer celle du pays. Inconsciemment on induit aux locaux l'idée qu'ils ne sont pas assez bien comme ils sont, qu'il leur faut s'occidentaliser s'il veulent une vie qui a un but. Alors oui, j'en ai marre.

Aujourd'hui, j'écris cet article pour exprimer mon désaccord avec ce mode de pensée. Aujourd'hui, j'écris cet article en espérant que ça puisse faire réagir ne serait-ce qu'une seule personne qui se dira que le monde est plein de richesses et qu'il faut les accepter telles qu'elles nous sont présentées sans essayer de toujours les modifier à notre image. Aujourd'hui, j'écris cet article parce que le respect de l'autre est important, peu importe d'où il vient.

20
oct
20
oct

Je me réveille encore fatiguée, les muscles endoloris, de la peinture fluo sur le visage et des étoiles plein les yeux. Mais que s'est-il passé hier ?

Hier, 20 octobre 2017, j'ai eu 23 ans (tiens Rachel, Je vais pouvoir arrêter de dire que je suis plus jeune que toi). Premier anniversaire que je fête loin de ma famille et mes amis et pourtant, il a été un des meilleurs que j'ai vécu.

Pour commencer, avec Rita, une volontaire portugaise, nous sommes allées chercher un gâteau. Gourmandise oblige, on s'est arrêté manger un cupcake avant de rentrer à ECC. Bon en vrai, on ne mange pas vraiment ici du coup c'était le petit plaisir gustatif de la journée.

Cupcakes coco-lime et truffe-café 

Après ça, j'ai retrouvé les enfants de ma classe qui avaient décidé de me faire une anniversaire surprise. Sérieusement j'ai été à deux doigts de pleurer ! Je suis rentrée dans la classe et ils avaient décoré le tableau et acheter des gâteaux et des cadeaux, c'était juste beaucoup trop mignon. Alors du coup, je me suis sentie super gâtée mais aussi gênée parce que bon, ils se sont tous arrangés pour me faire une surprise alors que je les connaissais depuis exactement 5 et 10 jours.

(La qualité des photos est un peu pourrie, je tremblais, trop d'émotions en une fois.)

Fête surprise organisée par les enfants  

Bon, trois gâteaux, plein de cadeaux, Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Après m'être préparée pour sortir, Il était temps de lancer le 4ème gâteau, avec les volontaires cette fois. Je te vois déjà venir, oui j'ai acheté mon propre gâteau et c'est un peu la loose mais il était super bon (je crois que mes goûts sont biaisés depuis que je vis ici), c'est un petit lot de consolation.

Après ça, on a décidé que cette bonne journée continuerait par une bonne soirée et surtout une bonne nuit. Du coup, direction la ville pour faire la fête comme il se devait. Écoute-moi bien, je vais te donner LE conseil de ta vie (carrément) : si tu sors au Cambodge le jour de ton anniversaire et que tu dis que c'est ton anniversaire, tu es presque garanti de passer une très bonne soirée à très petit prix. Cet argument marche aussi bien quand tu marchandes que pour boire gratuitement. Entre le bars qui a offert un shot à toute la bande, le t-shirt du Yolo Bar offert et les gens qui allaient me chercher à boire pour célébrer avec moi, je pense que ça a été une des meilleures et des moins chères soirées de ma vie.

ECC family 
Happy Birthday to me 

Ce matin, je me lève pour aller voir les temples d'Angkor, je sais que je mettrai plusieurs jours à me remettre de cet anniversaire, ce serait donc ça de vieillir ? Mais surtout, ce matin je me lève heureuse. Ma vrai famille est loin mais je réalise déjà que j'en ai une nouvelle ici. Même si mes proches en Belgique me manquent super fort, les sont formidables et je suis super contente d'avoir pu vivre cette expérience.

(Puis apparemment, Mama avait aussi prévu un gâteau qu'on va parait-il manger ce soir, j'aurai vite repris les kilos perdus haha.)

24
oct

Après des mois de promesses (Coucou Rachel) et des semaines d'hésitation, ça y est, j'ai mangé des insectes !

Mardi soir, direction le Bugs Café avec les copines. Quitte à faire un truc horrible, autant le faire correctement, dans un vrai resto et pas dans une voiturette de streetfood.

Jolie table, menu qui donne envie d'être feuilleté, ça paraît moins terrible que ça en a l'air.

 Chacune sa façon de réagir au menu - Aja et Gabi-

On tourne les pages et on s'arrête à la plus importante du moment : les cocktails. Bon, objectivement ils sont super chers mais il nous en faut au moins un chacune.

Du courage liquide et il est temps pour nous de commencer les choses sérieuses. On commande le plateau découverte pour 3-4 personnes. Nous sommes 6 mais on se dit qu'on va commencer par peu et reprendre d'autres choses si on a encore faim. La composition du plateau ?

- 3 springrolls "sauvages" (je ne sais toujours pas ce qu'il y a dedans et je préfère ne pas chercher à avoir plus d'informations)

- 2 feuilletés aux 3 sortes de fourmis

- 3 beignets de vers à soie

- un beignet de tarentule

- un samossa fêta et tarentule

- un cupcake aux criquets et un aux vers à soie

- une salade de scorpions

- une brochette de scorpion, tarentule, cafard et sauterelles

- une salade de criquets et vers à soie (est-ce qu'ils en ont un élevage dans leur jardin ?)

Les plateaux sous tous les angles pour le plaisir des yeux 
La tour des plateaux 
La brochette miam miam 

Alors, ça te tente ? J'imagine que non. Eh bien tu as entièrement raison.

Nous par contre, on s'est dit que ça serait facile, si on le faisait toutes ensemble, on y arriverait. Alors oui, on l'a fait, on a toutes testé au moins une bouchée de chaque aliment... Parfois vraiment juste une parce que bon, c'est affreux, même quand c'est bien cuisiné.

Et comme je suis très gentille, je te partage mes moments torture en vidéo ! (Oui, j'ai vraiment eu du mal). Je te fais l'honneur de commencer par le scorpion parce que vraiment, c'était magique.

Maren super rassurante et Brittany super motivée  
Ne pas paniquer 
Je répète, ne surtout pas paniquer 

Allez, on continue de rire un peu avec les araignées et les autres insectes :

Miam miam  
Toujours un plaisir 
Mission accomplie  

Verdict ? C'est horrible. C'est croustillant. Mais surtout, c'est psychologique. Pour être honnête, j'ai plutôt apprécié le plateau avec les cupcakes et autres parce que je ne me rendais pas compte de ce qu'il y avait réellement dedans. Une fois qu'on voit l'insecte entier et qu'on doit croquer dedans, c'est toute une autre histoire, une histoire d'épouvantes. C'est dans ce genre de moment que tu comprends la relation qu'a un végétarien par rapport à la viande.

Je te rassure, en sortant de là on est allées manger un vrai plat, des nouilles streetfood et à ce moment-là, elles ont paru être les meilleures de toute ma vie.

Je termine cet article par un remerciement tout particulier à Gabi, Aja, Brittany, Resi et Maren sans qui je me serais probablement désistée. Merci d'avoir été là pour cette expérience inoubliable.

Et voyons le bon côté des choses, je suis maintenant immunisée contre toutes les tentatives culinaires que feront mes proches à l'avenir haha.