Afin d'éviter de passer à Jakarta, dont je n'ai pas lu que des éloges, je décide de prendre directement un avion en direction du centre du pays. Me voilà fraîchement débarquée à Yogyakarta à la tombée du jour. Mon taxi me dépose dans une petite rue calme et silencieuse et me signale qu'il ne sait pas exactement où se trouve mon auberge mais qu'elle se trouve dans le coin. Me voilà seule, mon gros sac sur le dos, le petit à la main gauche et mon téléphone dans la main droit afin de tenter de comprendre comment me rendre à "Bilik Bamboo hostel". Je m'aventure alors dans une petite ruelle, pousse une porte en fer forgé et arrive dans une toute petite cour faisant également office de cuisine et salle à manger. Une dame m'accueille chaleureusement et m'indique mon lit. Initialement j'avais prévu de ne passer que deux nuits à Yogyakarta, mais la fantastique atmosphère régnant dans cette auberge, l'accueil d'Ati la propriétaire et les gens merveilleux que j'y ai rencontré m'ont finalement poussé à rester 5 jours, entrecoupés d'une nuit passée près du temple de Borobudur.
Fantastique Bilik Bamboo hostelCe qu'il y avait de magique dans cette auberge c'est que j'ai pu faire la connaissance de voyageurs venant du monde entier (Allemagne, Kenya, USA, Iran, Israël, Chine, Russie, Equateur). Par moment la composition autour de la table semblait un peu surréaliste avec des gens venant parfois de pays en conflits. De plus, ce qui est plus rare dans ce type d'auberge est d'y rencontrer des jeunes voyageurs locaux, provenant d'autres villes ou îles d’Indonésie. Les discussions avec les uns et les autres m'ont permis de mieux comprendre la culture locale et d'orienter un peu mieux la suite de mon voyage.
C'est accompagnée de ces différents voyageurs que j'ai découvert Yogyakarta (appelée également Jogja, à prononcer "Jogy-ja") et ses alentours.
Dans la ville, on peut visiter le Kraton (résidence du sultan...super épurée, ne vous attendez pas à quelque chose de grandiose!), le Taman Sari comprenant le Water Palace (résidence secondaire qui était réservée aux maîtresses de la cour et résidence de vacance des sultans...très joli!) et une mosquée souterraine.
Il est également agréable de simplement déambuler dans les petites rues, s'arrêter dans les divers petits restaurants de rues et faire de nouvelles expériences gustatives, ou encore entrer dans les nombreuses boutiques d'artisanat local, en particulier dans la rue "Malioboro". Si comme moi, par la suite vous vous rendez sur l'île de Bali, ne faites pas la même erreur en vous disant que vous ferez vos achats là-bas. Sachez que les prix sont vraiment moins cher sur l'île de Java et que ce que vous voyez à Yogyakarta vous ne le verrez que là (et qu'à Bali, chaque sac sera orné d'une moche étiquette "Bali").
Nous avons également eu la chance de nous trouver dans le centre de Yogyakarta au moment du carnaval local.
L'ensemble des temples de Prambanan se trouve en dehors de la ville, mais est très facilement accessible par bus. Il fut construit au Vème siècle et constitue le plus grand ensemble shivaïte d'Indonésie. Il m'a rappelé l'architecture de certains temples que j'ai pu voir à Siem Reap, au Cambodge, ou encore à Ayutthaya, en Thaïlande. Nous nous y sommes rendus en petite bande afin d'y voir le coucher de soleil. Un conseil, prévoyez du temps car le site est grand!
Prambanan Après quelques jours passés à Yogyakarta, J'ai eu l'envie de visiter le célèbre temple Borobudur. Le trajet pour me rendre jusque là fut une vraie épopée! A priori cela ne devait prendre que deux heures environ, je devais juste prendre un bus depuis le centre de Yogyakarta pour me rendre à la gare des bus située à la sortie de la ville et ensuite prendre un second bus m'amenant jusqu'à Borobudur. Le souci, c'est que j'ai quitté la ville vers 15h30 et une fois arrivée à la gare des bus, plus aucun bus ne se rendait jusqu'à ma destination finale. Après discussion avec plusieurs personnes sur place (chacun ayant sa propre opinion sur ce que je devais faire), je monte dans un bus local à destination d'une autre ville, d'où je pourrai prendre un taxi direction Borobudur. Etant la seule étrangère dans ce bus surpeuplé, tout le monde me regarde d'un air amusé et la dame assise à côté de moi s'occupe de traduire en anglais les questions des personnes nous entourant. Tout se passait bien jusqu'à ce que, tout à coup, j'entende des cris et que je reçoive quelque chose de brûlant sur ma jambe. Je comprends petit à petit qu'un tuyaux relié au moteur a sauté et que du liquide brûlant est arrivé droit sur les personnes se trouvant au devant du bus. Une panique général s'empare des gens et tout le monde se précipite à l'arrière du bus et tente de sortir par les fenêtres. Finalement après quelques dizaines de minutes à attendre en dehors du bus, on nous fait remonter un à un dans le bus et on repart dans un silence de mort. Je me rends compte ensuite que la dame avec qui je discutais depuis le début du trajet n'est pas remonté dans le bus. Je me retrouve alors sans traductrice et tente d'expliquer au chauffeur où je dois me rendre afin qu'il me signale quand descendre. La nuit commence tomber et mon inquiétude grandit, me demandant si je parviendrai à ma destination. A un moment donné le chauffeur du bus commence à me crier dessus et je comprends qu'il faut que je descende. Je me retrouve débarquée sur le bas côté de la route et le bus repars. N'ayant aucune idée d'où je me situe et ne voyant rien qui puisse ressembler à un taxi, j'interpelle les deux autres personnes descendues avec moi (un vieux monsieur et un jeune adolescent). Ceux-ci ne parlent pas anglais et font mine de partir, je leur cours alors derrière en leur montrant mon inquiétude et répétant sans cesse "Borobudur", finalement ils m'indiquent de les suivre et m’emmènent près de trois hommes papotant à côté de motos. Le vieux monsieur me montre du doigt le panneau se trouvant à côté d'eux faisant mention de prix. Je trouve ces prix fort élevés mais il fait nuit et je n'ai pas vraiment d'autre choix. Je monte donc à l'arrière de la moto direction mon auberge à Borodbudur. Finalement je serai arrivée vers 23h, mais le principal c'est d'y être arrivée!
Mon objectif était de visiter le temple au lèver du soleil. Pour ce faire, je suis passée par l’hôtel Manohara afin d'avoir l'autorisation de pénétrer sur le site avant l'ouverture officielle des portes (à 4h30 au lieu de 6h du matin). Cet hôtel est le seul situé à l'intérieur du site et de ce fait bénéficie d'une autorisation spéciale pour l'organisation d'un "sunrise tour". Il faut se rendre aux petites heures du jour à l'hôtel et payer directement sur place l'entrée au temple. Attention qu'à cette heure là, on ne peut pas accéder à l’hôtel via l'entrée principale du site, donc prévoyez le coup! De mon côté, ayant opté pour une accommodation vraiment pas cher et donc située de l'autre côté de la ville, j'ai eu la chance de croiser le chemin d'un travailleur du site, en mobylette, qui m'a proposé de m'amener gratuitement (car beaucoup vous le propose moyennant payement) jusqu'à l'entrée de l’hôtel afin que je ne manque pas le lever de soleil.
Avec le recul, je ne suis pas certaine que cette option soit la meilleure. Certes le lever de soleil était magnifique, mais moi qui pensais avoir payé plus cher (près du double) pour faire partie des quelques privilégiés à bénéficier de ce spectacle je me suis bien trompée. Au moment du lever de soleil, le site était rempli de touristes, ce qui, in fine, rendait difficile la prise de belles photos. Ayant du temps devant moi, je suis donc restée plus longtemps en haut du temple et j'ai pu constater que 8h30/9h du matin est le meilleur moment pour prendre des clichés sans trop de touristes dessus.
La réalité : le site rempli de touristesUne fois qu'on trouve des endroits sans touristes, les photos sont magnifiques. Il faut donc se montrer patient.Dernières informations pratico-pratiques, il est possible d'acheter, pour moins cher, un billet combiné pour visiter les sites de Borobudur et Prambanan (ticket valable 24h, ce qui n'est pas toujours confortable si on veut visiter en prenant son temps). De plus, si vous êtes étudiant, n'oubliez pas votre carte d'étudiant afin de bénéficier de réductions.
En discutant avec des amis voyageurs, j'ai entendu parler d'une drôle d'église "Chicken Church" se trouvant dans les environs de Borobudur. J'ai donc décidé de m'y rendre et de commander une mototaxi via l’application Grap (très utile lorsqu'on voyage en Indonésie, tout comme l'application Go-jek). Il ne s'agit pas vraiment d'une église, ni vraiment d'un poulet. Selon l'explication reçue sur place, il s'agit plutôt d'une colombe, symbole de paix et d'un lieu ouvert à tous les cultes. A l'intérieur on peut admirer toutes sortes de dessins peints sur les murs et la vue depuis le haut de la tête de l'animal est assez impressionnante.
"Chicken Churck" Photo trouvée sur internet, mais qui permet de mieux visualiser cette oeuvre surréaliste.