Étant donné que je devais attendre 7 jours pour récupérer mon passeport contenant mon nouveau visa, j'ai décidé de quitter Phnom Penh pour me rendre quelques jours dans le Mondolkiri, région reculée à l'est du Cambodge. J'avais en effet envie de retrouver la nature et les paysages sans touristes. Et j'ai été servie! Entre jungle, paysages vallonnés, terre ocre et minorités ethniques il se dégage de cette région une atmosphère particulière.
Le Cambodge est surnommé "le pays du sourire", chose que j'ai déjà pu constater depuis le début de mon voyage, mais au Mondolkiri on passe encore un cap avec une population que j'ai trouvée hyper accueillante et bienveillante, et des contacts qui semblaient plus authentiques. Ceci est peut-être lié au fait que peu de touristes s'aventurent dans cette région, ou pas...
Une fois arrivée, après avoir déposé mes bagages dans ma guesthouse, j'ai décidé d'aller explorer à pied les environs. Contrairement à beaucoup de touristes qui préfèrent découvrir une région à moto, je préfère la marche, le vélo et les bus locaux. Moyens éprouvants à cause de la chaleur (il fait environ 35°C et un taux d'humidité qui tourne autour des 70%), mais j'apprécie d'avancer au même rythme que la population locale, voire plus lentement qu'eux. Cela permet de voir des curiosités à côté desquelles on aurait pu passer et ça facilite la rencontre avec la population locale. Quel bonheur de voir sur les visages que l'on croise l'étonnement de voir une touriste à pieds, suivi de leur sourire, de rires et de quelques échanges de mots. Cet après-midi-là j'ai fait une balade d'une dizaine de kilomètres, de quoi se mettre en jambe pour ce qui m'attendait le lendemain.
Le lendemain je suis donc partie pour deux jours de trek dans la jungle, accompagnée de deux français qui voyagent également seuls : Marine et Thomas, et notre guide "Loon". Loon fait partie d'une minorité ethnique, les Phnongs, et connaît la forêt comme sa poche. Il a trente ans et se débrouille en anglais (ce qui n'est pas courant chez les Phnongs). Il fut un excellent guide, nous décrivant les différences existantes entre son ethnie et les Khmers, nous faisant découvrir la nature environnante et nous offrant plein de petits cadeaux qu'il a fabriqué en bambou tout au long du chemin. Nous avons marché 15 km le premier jours, tout en montée, pour dormir en hamac dans un campement de fortune en haut de la montagne. Le lendemain nous avons encore parcouru 9 km. Nous en avons pris plein les yeux : superbe végétation (mise à part les parties où la déforestation à lieu..heureusement pour le moment c'est moins présent qu'au Ratanakiri), des plantations d'arbres à noix de cajou, de nombreux animaux (oiseaux, papillons, sauterelles avec des cris stridents, singes, éléphants, ...), des repas de fou (cuisine au bambou..meilleur repas que j'ai eu depuis le début du voyage, accompagné du célèbre alcool de riz !), chasse à la grenouille pour le petit dej. 😅, on a également passé du temps dans le village de notre guide où on a pu rencontrer sa famille.
Durant ces quelques jours au Mondolkiri j'ai beaucoup pensé à mes amis Marie et Francois dont je lis le livre relatant leur traversée de l'Afrique de l'Ouest : 3500km parcourus à pied (petite pub pour eux : le livre s'intitule "traversée intime de l'Afrique de l'Ouest. 3500 km à pied de Banjul à Cotonou").
Après 4 jours dans le Mondolkiri, je suis de retour, pour la 3eme fois, à Phnom Penh pour récupérer mon passeport au bureau d'immigration et retrouver Mathilde (avec qui, je vous promets, je ne fais pas que boire des verres..ce que les photos pourraient laisser entendre 😇). J'ai profité de ce moment à Phnom Penh pour ma balader dans des quartiers où je n'avais pas encore été et déambuler dans les nombreux marchés qui envahissent la capitale. Les marchés ressemblent pour certains à des hyper marchés où on peut tout trouver : vêtements (y compris des culottes rembourrées 😂) , bijoux, nourriture et ustensiles en tout genre, faux billets, etc. On peut également y manger, y faire réparer ses vêtements, s'y faire coiffer ou pédicurer, ... quel régal de s'y perdre pendant plusieurs heures...sauf quand on se retrouve dans les allées de poissons séchés et qu'en voulant s'enfuir de là on tombe sur les poissons "frais" et la viande "fraîche", merci les odeurs! 😅.