MaupitiVoir même Mau tout piti piti .. (ouaip c'est assez nul comme blague)
Comme son nom ne l'indique pas car cela n'a rien à voir, l'île est minuscule. Tellement que la piste d'atterrissage a du être construite sur un des motus (îlots) et qu'elle dépasse sur la mer. L'aéroport est un cabanon en bois, n'espérez pas y trouverez un appareil à rayons X, les bagages sont distribués à la main et pour en repartir il n'y a qu'une solution, la barque. Mais la petitesse de l'infrastructure est inversement proportionnelle à l'immense beauté des lieux et la gentillesse des autochtones. Le bleu du lagon, le blanc du sable et le vert des palmiers dans une mer à perte de vue. LA carte postale.
Bref. On atterri, on récupère nos bagages, on navigue quelques minutes et on arrive à quai où notre logeuse Mata nous accueille chaleureusement. On charge les bagages dans son pickup et elle nous fait visiter l'île. Le "centre ville" avec la maison banque/poste/mairie... juste à côté le restaurant trop bon où-il-ne-faut-pas-prendre-une-portion-chacun-tellement-c'est-gros, plus loin la plage, la route qui monte et qui redescend, les plantations de pamplemousses, les ultra mini-commerces et finalement on arrive à la pension/pizzeria... Ok on a visité, mais quand même.. 20 minutes en voiture ça fait loin du centre ville et du restaurant à pieds.... J'aurais mieux fait de garder cette réflexion pour moi, j'aurais évité cette "minute de solitude".. en fait, on a fait le tour de l'île. Le centre ville est à 200m.
On s'installe, on souffle et on prend le rythme local, tranquille. Des balades à pieds, en vélo et en Kayaks. Quelques averses diluviennes qui s'évaporent aussitôt qu'elles touchent le sol. L'atmosphère est saturé d'humidité, mais c'est pas grave, on ne bouge pas trop.
Nous sommes en demi-pension et les repas sont préparés par Gloria, une véritable perle. Du thon frais sous toutes ses formes et toujours délicieux. Du riz, du Uru* des fruits et notamment des pamplemousses énormes dont on ne mange que la pulpe ... Même les enfants trouvent cela bon (ce qui équivaut plus ou moins à deux étoiles au guide Michelin).
* Le Uru (arbre à pain) est un énorme fruit de plusieurs kilos dont la chair est l'équivalent de ..... (Suspense).... La patate. Il se mange en purée, en frite, en chips, en gratin... Le goût est entre la pomme de terre et la patate douce.
En plus de cet art de vivre tranquille, certaines expériences spécifiques resteront gravées dans nos mémoires. Parmi celles-ci la plus marquante est certainement la rencontre avec la majestueuse raie manta. Rien à voir avec les petites raies frétillantes vues à Moorea, celle-ci est immense (2m ?) et elle semble voler au rythme de ses lents battements "d'ailes". Et elle a une bouche proportionnée à sa taille (donc immense aussi) qui fait frémir quand elle l'ouvre en grand en se dirigeant droit sur nous, même s'il n'y a aucun danger. Nous allons ensuite observer les poissons, coquillages et coraux du lagon, notamment les fameux énormes Bénitiers. Mata nous emmène jusqu'au bord du lagon calme et tranquille et nous pouvons constater la différence avec la mer déchaînée juste de l'autre côté de la barrière. C'est étonnant, on se demande comment elle résiste depuis si longtemps aux assauts incessants des vagues déchaînées. Pour rentrer dans le lagon il y a une passe "trompeuse", une société a mis en place un bateau navette jusqu'à l'île de Bora Bora. Enfin elle a mis en place la structure sociale puis le plan de communication et mis le bateau à l'eau... qui s'échoua à la première tentative d'entrée dans le lagon de Maupiti, The End. Pour ceux qui ont vu le dessin animé Vaiana, la difficulté à sortir du lagon et bien ce n'est pas du pipeau.
Lors de nos sorties en fin de journée nous découvrons les responsables de cette multitude de trous bordant la route. Des rats ? Des mulots ? Un autre rongeur ? Que nenni, il s'agit de gros crabes de terre qui malheureusement ne se mangent pas. Ça grouille, il y en a vraiment partout mais ils s' écartent à notre approche.
A l'est, le lagon est si peu profond qu'il peut se traverser à pied. Ni une ni deux, on prend les vélos et on rejoint ce passage. L'eau est limpide et le motu est "juste là", de l'autre côté d'un petit bras de mer. On rentre dans l'eau histoire de faire l'aller retour avant le déjeuner. Et on marche, on marche, on marche. L'eau monte au nombril, il faut porter les sacs au dessus de la tête et tracter Oscar. Pourtant cela semblait si proche,le soleil tape et les crampes s'installent dans les bras levés, mais on y arrive. Une gorgée de coca, un peu d'eau et on repart rapidement dans l'autre sens. Cette petite balade/trempette aura été finalement beaucoup plus physique que prévue.
Cette semaine a été idyllique, pour son rythme, pour son environnement et aussi par les belles rencontres que nous y avons fait. Mata notre chaleureuse hôte, Gloria la discrète cordon bleu et Célia et Baptiste, un jeune couple de Dordogne logeant aussi chez Mata. L'organisation des apéros s'est naturellement mis en place et ils ont été d'une patience infinie avec les garçons.
Célia et Baptiste Le samedi, Célia et Baptiste nous racontent qu'ils vont au BBQ traditionnel sur le motu. On avait raté cette possibilité, alors on demande à Mata si on peut s'incruster. En fait c'était affiché dans la chambre mais comme il s'agit d'une option payante elle ne voulait pas "nous mettre" la pression. Malheureusement il fallait réserver... Tant pis. Un quart d'heure plus tard un homme vient me tendre son téléphone portable... "Allô, allô, c'est Mata, c'est bon, c'est tout arrangé avec ma tante, soyez prêts dans 5 minutes, on passe vous prendre au ponton" .. et voilà comment on participera au BBQ traditionnel grâce à la merveilleuse Mata et la gentillesse de Célia et Baptiste qui ont accepté de faire un aller retour pour venir nous chercher.
Et finalement, ce BBQ traditionnel, de quoi s'agit-il ? C'est un trou rectangulaire dans la terre dans lequel on prépare beaucoup de braises, on recouvre de pierres, on pose des paniers remplis de victuailles, on referme le trou avec des feuilles et on laisse cuire loooonnngtemps. Du poisson, du poulet, du uru .. c'est délicieux. Et en plus de la nourriture, c'est une ambiance chaleureuse, un cours d'ouverture de noix de coco à main nue et un concours de lancer de coco. Les garçons jouent pendant des heures dans l'eau avec les enfants du coin. Encore une superbe journée.
Nous sommes aussi allés voir les pétroglyphes au son des mangues trop mûres qui tombaient des arbres, nous avons assisté à un concours de chants et de danses traditionnelles, nous avons vu la pesée de la copra ... Tellement de souvenirs pour un si petit territoire, un concentré de bonheur.
Et voilà le moment de te dire au-revoir Maupiti, il y a de forte chances pour que tu sois notre coup de cœur de ce grand voyage.
Tahiti, nous voilà !
Les photos : https://photos.app.goo.gl/274okz84CzgLAhxo7