Dans la banlieue de Dakar, se trouve un hôpital unique au monde. Unique par la démarche et le sérieux de sa fondatrice Yvette Parès. Doctoresse en Biologie et en Médecine, Chercheuse au CNRS, elle enseigna la biologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar de 1960 à 1992 et dirigea pendant dix-sept ans, de 1975 à 1992, le Centre de Recherches biologiques sur la lèpre (CRBL). Elle fut d’ailleurs la première au monde à cultiver le bacille de Hansen (Lèpre) en 1978. L’année suivante, la biologiste découvrit alors que les plantes anti-lépreuses des tradithérapeutes se révélaient d’une grande efficacité. Dès l’année 1980, elle ouvrit avec Dadi Diallo le premier centre de soins pour lépreux en pleine brousse sous l’égide de l’association « Rencontre des Médecines ». En compagnie de son grand ami Yoro Bâ, elle sillonna tout le pays à la rencontre des tradipraticiens de diverses ethnies pour les fédérer autour de sa cause. A ce moment-là, le centre propose l’accueil, l’hébergement et le traitement par les plantes des derniers lépreux sénégalais, puis leur reclassement social au sein d’un réseau d’annexes. En 1985, l’établissement prit le nom d’Hôpital Traditionnel de Keur Massar et s’ouvrit aux consultations externes pour d’autres maladies. Le laboratoire apparaît en 1995 avec l’élargissement de la gamme de médicaments et le jardin botanique en 2005, pour sécuriser l’approvisionnement et favoriser la recherche entre praticiens africains et étrangers.