Carnet de voyage

Rencontre des Médecines

8 étapes
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Nous partons à la rencontre de la médecine traditionnelle africaine à l'hôpital traditionnel de Keur Massar.
Novembre 2018
30 jours
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Dans la banlieue de Dakar, se trouve un hôpital unique au monde. Unique par la démarche et le sérieux de sa fondatrice Yvette Parès. Doctoresse en Biologie et en Médecine, Chercheuse au CNRS, elle enseigna la biologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar de 1960 à 1992 et dirigea pendant dix-sept ans, de 1975 à 1992, le Centre de Recherches biologiques sur la lèpre (CRBL). Elle fut d’ailleurs la première au monde à cultiver le bacille de Hansen (Lèpre) en 1978. L’année suivante, la biologiste découvrit alors que les plantes anti-lépreuses des tradithérapeutes se révélaient d’une grande efficacité. Dès l’année 1980, elle ouvrit avec Dadi Diallo le premier centre de soins pour lépreux en pleine brousse sous l’égide de l’association « Rencontre des Médecines ». En compagnie de son grand ami Yoro Bâ, elle sillonna tout le pays à la rencontre des tradipraticiens de diverses ethnies pour les fédérer autour de sa cause. A ce moment-là, le centre propose l’accueil, l’hébergement et le traitement par les plantes des derniers lépreux sénégalais, puis leur reclassement social au sein d’un réseau d’annexes. En 1985, l’établissement prit le nom d’Hôpital Traditionnel de Keur Massar et s’ouvrit aux consultations externes pour d’autres maladies. Le laboratoire apparaît en 1995 avec l’élargissement de la gamme de médicaments et le jardin botanique en 2005, pour sécuriser l’approvisionnement et favoriser la recherche entre praticiens africains et étrangers.

Sur 7 hectares de terrain au milieu d’un quartier en construction, les grands arbres et les herbes du jardin médicinal apportent la matière première des produits de santé et l’ombre nécessaire au cadre thérapeutique.

Les bâtiments disposés aléatoirement comptent l’accueil, des salles de consultations, un laboratoire, un séchoir, une pharmacie, un gîte pour les stagiaires et une école pour les enfants défavorisés du quartier. L’équipe actuelle est composée du directeur de l’hôpital Djibril Bâ, de 5 tradi-praticiens, de 3 préparateurs de produits, de 3 jardiniers, d’une pharmacienne, un chauffeur et une responsable de l’accueil, sous la supervision de l’ONG « Rencontre des Médecines ».

" l'extrait P  "

Déjà trois mois que nous parcourons les routes.. les pistes.. les sentiers de terre battue.. du Sénégal à la rencontre de l'autre.

Nous avons fait la découverte de la médecine traditionnelle africaine au sein de l'Hôpital traditionnel de Keur-Massar.

Un extrait anti-palludien y est produit sous le nom de l'extrait P, antipaludéen, antigrippal et dépuratif pour les voyageurs. C'est une alternative très intéressante aux antipaludéens chimiques qui ne peuvent être pris sur de longues périodes à cause de leurs hepatotoxicités.Nous l'avons adopté! 1 flacon par semaine !

Les patients qui se présentent à l’accueil reçoivent une consultation et l’accès à une gamme de produits conséquentes et adaptées aux maux qui touchent la population locale pour un coût abordable, voire gratuit pour les nécessiteux. La majorité des plantes utilisées sont originaires de la brousse sénégalaise, bien que certains spécimens viennent d’autres pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Le jardin est un exemple de préservation de la flore locale où les étudiants des écoles de Dakar viennent consulter cette bibliothèque vivante. La transformation se fait de manière artisanale en respectant les règles d’hygiène élémentaires pour offrir des protocoles complets: poudres, tisanes, alcoolatures, bains, inhalations, pommades et savons thérapeutiques. Le spectre des maux traités s’est élargi au cours des années par l’élaboration de nouveaux protocoles, grâce aux échanges entre les tradi-praticiens, les botanistes et les médecins.