Par Nimouk
En cet automne 2017, j'ai voulu tenter quelque chose d'inédit pour moi: un road trip en solitaire. Je n'avais jamais fait de road trips, je n'étais jamais parti seul en voyage. Première étape: Berlin
Du 23 au 26 octobre 2017
4 jours
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Parti de Bordeaux le matin à 8:25, j'arrivais à Berlin à 10:45. La première étape avant de rallier mon auberge de jeunesse, je me dirigeais vers les guichets pour acheter la "Berlin Welcome Card" (nommée la BWC dans mon article) : c'est un ticket comprenant trois jours de transports, avec une multitude de réductions sur plein de choses. Elle est fournie avec un guide que je trouve plutôt bien fait, clair, avec tout ce qu'il y a à faire et avec un plan pour 29,90€.

Pour rallier le centre de la ville, plusieurs possibilités. Je prends le temps de faire le tri des informations qui me parviennent, de comprendre que 4 modes de transports publics s'offrent à moi (Métro = U / Train urbain = S / Tram = M / Bus = BVG) avec différentes lettres. J'opte pour le train urbain S9 puis changement à Ostkreuz (S7) jusqu'au centre. Je dépose mes sacs à l'auberge de jeunesse, Heart of Gold Hostel, situé dans le quartier Mitte.

Je débute ma visite par le East Side Gallery, vestige le plus célèbre de l'ancien Mur de Berlin. Les artistes du monde entier se sont appropriés ses pans de béton gris pour en faire un message de paix et de liberté. Je passe non loin de la O2 Arena : salle de sport (hockey, Alba Berlin) et de spectacles de 15000 places. Au bout du mur, au sud, on voit très bien le pont Oberbaumbrücke qui relie les quartiers Kreuzberg et Friedrichshain, deux quartiers à la vie nocturne animée, pour des tarifs convenables. Chaque année, il est le théâtre d'événements festifs qui opposent dans la bonne humeur les deux quartiers les plus turbulents de la ville. Il était un lieu de laisser passer à la période de la guerre.

Je passe ensuite sur la Mickaelkirch Platz et voit l'étrange église Engelbecken : à première vue rien d'étonnant mais en faisant le tour, on s'aperçoit que c'est une église à moitié détruite durant la guerre, le centre de l'église ayant été bombardé.

Je pars ensuite visiter le Judisches Muséum (8€ tarif normal, 6€ avec la BWC, 3€ audio guide). L'histoire de la religion juive, assez intéressante en 2h de visite. Le musée ferme à 22h le lundi, privilégier la visite le soir aurait été mieux pour ma part.

Je passe ensuite devant le fameux Checkpoint Charlie : c’est le poste-frontière le plus connu de l’époque de la guerre froide à Berlin. Le site reste un témoin émouvant de la division de la ville, entre les secteurs russe et américain. C’est un poste au centre d’une rue.

Non loin de là, je remonte vers la Potsdamer Platz et je passe devant le Mémorial aux juifs (j'y repasserai le lendemain, la nuit étant déjà tombée). La Porte de Brandebourg illuminée est magnifique : c’est un des monuments les plus emblématiques de Berlin. Elle est le symbole de l'unité retrouvée de l'Allemagne et de sa capitale après la chute du Mur.

Je retourne enfin me poser à l'auberge de jeunesse après une après-midi bien chargée.

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Je pars à 9h de l'auberge et me dirige vers le nord, à Nordbahnof pour voir le Berlin Wall Mémorial : c’est le Mémorial du mur de Berlin avec des traces de mur, des tiges métalliques le long du mur.

Je voulais ensuite aller vers la Potsdamer plats mais il y avait trop de brouillard pour monter à la Kohloff Tower et avoir une super vue. Je me redirige donc vers le mémorial aux juifs assassinés en Europe : il constitue un des principaux lieux de mémoire de Berlin sur la Shoah. Ses stèles grises évoquent avec force l'atrocité du génocide.

Je repasse devant la Porte de Brandebourg, que j'apprécie autant de jour avant d'aller au Palais du Reichstag : c’est le siège du parlement de la République fédérale d'Allemagne. Le bâtiment rénové par Norman Foster a été le théâtre des moments historiques de l'Allemagne. La visite est gratuite mais je ne la fais pas. Il faut réserver pour accéder au dôme. Je passe devant la Chancellerie et longe le fleuve Spree qui traverse Berlin.

J'apprécie le Schloss Bellevue : ce palais néoclassique est d’un blanc immaculé sur les bords de la Spree, au nord-ouest du Tiergarten, immense parc berlinois. C'est la résidence officielle de la Présidence fédérale.

La colonne de la victoire de Berlin, Berliner Siegessäule, est un autre de ces monuments berlinois qui s’est totalement réinventé à travers les âges (du symbole de la Prusse victorieuse au 19ème siècle à celui de la communauté gay de Berlin ; le 24 juillet 2008, Barack Obama choisit ce lieu et non la porte de Brandebourg pour y prononcer un discours devant 200 000 Berlinois).

J'admire ensuite dans ce grand jardin Tiergarten les couleurs de l'automne avec un temps cependant assez humide. Je jette un coup d'œil dans le zoo (Zoologischer Garten Berlin : 13€, 20€ avec aquarium. Zoo le plus visité d’Europe. Aquarium le plus grand d’Allemagne) et me dirige un peu plus au sud pour prendre mon repas à Maranello, un restaurant italien conseillé dans le guide. Grâce à la carte de réduction, entrée plat dessert pour 10,50 (salade-pâtes-tiramisu) et -25% sur les boissons. Un restaurant dans un cadre agréable, je ne suis pas déçu.

Pour prendre mon café, je remonte vers la BreitscheidPlatz pour aller dans le Monkey bar : le rez-de-chaussée est décoré originalement et on doit prendre l'ascenseur pour gagner le restaurant-bar au dixième étage. On gagne aussi une superbe vue sur le Tiergarten. Les prix restent convenables pour le cadre. J'ai pu contempler au passage sur le chemin, la Kaiser Wilhelm Gedächnichtkirche : une église du Souvenir de Berlin qui est le centre symbolique de l'ancien Berlin-Ouest. Son clocher resté en ruine rappelle les horreurs et les destructions de la guerre.

Dans cette même avenue Kurfürstendamm, énormément de magasins. Dont Kadewe, une immense bâtisse sur sept étages d'enseignes, avec un thème par étage. Une sorte de nouvelles galeries immense. Le cadre est agréable pour y manger au comptoir au 6ème étage alors que le 7ème étage est consacré au restaurant.

Le temps un peu moins couvert, je rejoins la Potsdamer Plats et sa Kohloff tower pour monter admirer le panorama (7€ avec la BWC au lieu de 10,50 avec un dépliant) : une vue sur tout Berlin au 24ème et 25ème étage de la tour après une montée en 20 secondes ! C'est peut-être un peu cher pour ce que c'est, mais la vue est splendide ! Proche de là, le musée de Dali et de l'espionnage allemand.

Juste à côté, je cherchais la tour DDR Wachturm sans trop savoir ce que c'était. J'aperçois un vieil homme à côté d'une petite tour qui me dit d'approcher. Il me conte l'histoire de cette petite tour de contrôle côté Est. L'intérieur est tout étroit, peu de personnes peuvent y prendre place. Il me propose de monter mais la verticalité de l'échelle me rebute. J'aperçois même une kalachnikov en bas de l'échelle, déchargée.

Je me dirige voir la topographie des terreurs : j'y étais passé la veille et cet endroit suscitait le questionnement : à côté du mur Berlin et d'un musée situé sur l'ancien siège de la Gestapo et des SS, des constructions détruites de locaux où de nombreuses personnes, opposants ou considérées comme déviants par les nazis, ont été emprisonnées, torturées et tuées. Certains des prisonniers qui passèrent en ces lieux ont été envoyés dans les camps de concentration où ils ont le plus souvent péri.

Le soleil ne tardant pas à se coucher je vais vers la Gendarmenmarkt attendre que les bâtiments s'illuminent. La place de Gendarmenmarkt est sans doute la plus harmonieuse de Berlin. Elle est réputée pour le tryptique architectural des deux cathédrales allemande et française - Deutscher et Französicher Dom - et du Konzerthaus, qui forment l’un des plus éblouissants ensembles de Berlin. Le Konzerthaus de Schinkel fait partie des trois édifices prestigieux de la place Gendarmenmarkt. Ce temple néo-classique est dédié à la musique depuis son inauguration par Frédéric-Guillaume III de Prusse.

Tout près, la Bebelplatz et ses nombreux bâtiments importants (opéra en travaux, Neue Wache (église), St Hedwigs Cathedral, hôtel de Rome, Université de Humboldt).

Le soir, je décide de goûter les spécialités allemandes Kartoffelkeller (12,50€ avec la BWC au lieu de 17,10). Je suis satisfait, un peu moins du service. Le verre d'eau y est payant.

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Dès 9h, je me dirige vers le Friedrich Plast, un cabaret théâtre style Las Vegas avant de rejoindre la fameuse Ile aux Musées (Museuminsel), qui est un ensemble exceptionnel de cinq musées, construit entre 1824 et 1930, sur une petite île de la rivière Spree. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999. Ses collections couvrent six mille ans d’histoire artistique de l’humanité et illustrent l’évolution de la conception muséale au cours des deux derniers siècles.

Puis j'approche la somptueuse cathédrale de Berlin. Je décide de la visiter pour 5€ au lieu de 7 grâce à la BWC. Magnifique ! Avec au terme d'une longue montée, une vue panoramique depuis le dôme. On y voit juste en bas le Lustgarten (un jardin d'agrément qui propose ses vastes pelouses aux visiteurs de Berlin. Un endroit idéal pour se reposer à l'ombre de la cathédrale de Berlin et du Vieux Musée), le Kronprinzenpalais (Palais du Prince Héritier et le Palais des Princesses qui sont liés à la dynastie des Hohenzollern. Ils ont subi de profondes transformations depuis les origines). On approche la tour de la TV.

Je continue ensuite vers le Rotes Rathaus : l'hôtel de ville de Berlin dresse son beffroi de couleur rouge à proximité immédiate de l'Alexanderplatz. Le pouvoir municipal s'est affirmé par cet immense bâtiment de style Renaissance tardive. L’hôtel de ville de Berlin – Rotes Rathaus, littéralement mairie rouge -, est le siège du Sénat de Berlin – l’administration municipale – tandis que l’administration locale des différents arrondissements se trouve dans les mairies d’arrondissement. Berlin est une des 16 régions allemandes - ou Länder - qui constituent la République fédérale d’Allemagne. Il est en travaux à cette période.

Je souhaitais monter à la Tour de la tv : malheureusement, trop d'attente pour seulement dix minutes de visite. C'est le bâtiment le plus haut de la ville, surmontée de son bulbe transformé en ballon de football rose durant la coupe du monde de football en 2006 et qui possède une terrasse panoramique tournante également. Ayant déjà surplombé Berlin depuis la cathédrale, je ne m'y attarde pas. Il y a pas mal de boutiques autour.

Alexa paraît comme un grand hangar vu de l'extérieur. Mais ce sont d'immenses galeries marchandes modernes à l'intérieur avec un possibilité de manger toutes les cuisines du monde à l'étage. Je rejoins ensuite, proche de la tour de la TV, la Alexanderplatz et sa fontaine : une place célèbre qui recèle des pans entiers de l’histoire de Berlin. Elle entrelace des siècles d’histoire sociale, politique, architecturale et fait toujours l’objet de nombreux débats publics et de concours d’urbanisme. La Brunnen der Völkerfreundschaft ou Fontaine de l’amitié entre les peuples, et la structure de l’Horloge universelle, érigée en 1969, servaient de point de rendez-vous populaires. Le Berolinahaus de Peter Behrens est de nos jours une succursale des magasins C&A et la galerie marchande "Alexa", nouvellement construite, complète l'offre commerciale d'Alexanderplatz.

J'accède ensuite au Centre (Zentrum) Anne Frank le café cinéma, via une cour originale avec des murs taggués. Ce centre coûte 3,75€ avec la BWC au lieu de 5. Je n'y trouve pas trop d'intérêt si ce n'est un film de 30 minutes qui retrace la vie d'Anne Frank. Juste à côté, les Hackesche Höfe sont exemplaires de la vitalité constamment renouvelée de Berlin. Elles symbolisent un des quartiers les plus vivants de la ville où se côtoient Berlinois et touristes. Ce sont de grandes cours communiquantes.

Je retourne à l'auberge pour récupérer mon sac et m'éloigne un peu du cœur de Berlin. Je dépose mon sac dans ma nouvelle auberge pour la nuit, Happy Go Lucky Hostel.

Je marche durant 20 minutes jusqu'au château de Charlottenburg par la rue Kaiser-Friedrich : peu de commerces attractifs, rien de trop intéressants. Pour visiter les deux parties du château , je débourse 9€ avec la BWC au lieu de 17. C'est le plus grand palais de Berlin, avec de nombreuses pièces, parfois immenses. Le jardin y est immense et agréable. A côté du château se trouve le Brohan Muséum, musée d'art nouveau.

Je retourne vers l'auberge par la rue Wilmersdorfer, remplies d'enseignes marchandes connues mondiales. Une partie de la rue est piétonne où on trouve un marché, des jeux.

Le soir, je erre vers l'Adenauerplatz pour manger. Je m'arrête à Piazza Bra, pour une pizza bien garnie et bonne pour des prix raisonnables (entre 8 et 11€). Attention, la carte n'est qu'en allemand et italien !

Je quittais le lendemain matin Berlin depuis la gare routière ZOB pour Prague.

Pour ses trois jours, j'en tire le bilan suivant : de mes itinéraires, j'ai marché une soixantaine de kilomètres et dépensé 163,33€ (29,90€ de transports, 40,58€ de logement, 33,75€ de visites (au lieu de 50,50€ sans la BWC), 59,10€ de repas/boisson (au lieu de 64,95e sans la BWC)).