✨ Impressions d’un frère aimant
à la demande de nos deux voyageuses✨️
Merci de m’accorder ces quelques lignes dans le récit de votre périple.
À vous tous, chanceux lecteurs de ce blog magnifique : j’ai vu des sages, des moines Shaolin du vélo ! Laissez-moi vous partager l’admiration que j’ai pour ces poétesses baroudeuses…
Mes cœurs, my dear Sissys Nat et Véro,
Avoir pu être votre compagnon de selle pendant cinq jours m’a fait halluciner de bonheur… et mal aux cuisses à parts égales 😇😅
J’ai désormais, plus que jamais, imprimé dans le cœur cet amour et ce besoin du voyage, de la découverte. Je vois la puissance qui se trouve dans les beautés du banal, celles dont tu parlait récemment, Véro, celles que l’on peut tous découvrir avec quelqu’un, sur la route et aussi en chacun de nous.
Je vous écris du train. Dans une demi-heure, j’arriverai à Saalfeld. Je suis peut-être à une trentaine de kilomètres d’où nous sommes passés après avoir quitté Weimar.
Et voilà.. quelques lignes écrites, une bouchée de pizza trouvée en gare, et je passe le pont que nous avons traversé. Le petit parc où nous avons mangé, à Rudolstadt… Ha ! Je regarde les collines au loin, et je vois entre les arbres une petite brèche, où passe peut-être encore ce train à crémaillère qu’on a choisi de NE PAS prendre, sans savoir qu’ici, ils sont fans des routes en ligne droite avec des pentes à 12°, voire 15° 😇
Une "demi-Montée du Mt-Ventoux", tu disais, Nat ?
Quelle colinette 😅
Une heure quarante de train… J’aurais pu m’endormir dès que le train a quitté Bamberg, si je n’avais pas six connexions de trains régionaux avant Berlin. Mais pour 7 € de ticket vélo et mon Deutschlandticket à 60 €, je suis plus que ravi. Surtout parce que je repense à ces derniers jours… et je rêvasse un peu.
Il paraît qu’écrire, c’est comme rêver éveillé. C’est Chris Marker, dans son film Sans Soleil, qui me fait écho.
Et si tout était un rêve éveillé ?
Alors écrire serait, en somme… vivre
À nos stylos, ou peu importe, à nos tablettes s’il le faut 😇
Merci les filles pour l’invitation !
Le train file toujours. Je me dis que je suis si proche d’où nous sommes partis… et pourtant, je me sens tellement plus loin. Nourri par la route. Par les lieux que nous avons traversés. Mais surtout par nos échanges, nos discussions si riches.
Nourri aussi par notre cuisine au réchaud. Classe mondiale ! Peut-être même les champions du monde ☺️ !
On en fera une série télé un jour.
Je revois maintenant ces paysages que nous avons traversés. À cette vitesse, ce sont comme des étincelles qui ravivent ma mémoire. Alors je nous projette à travers les arbres. Je retrace les chemins parcourus en forêt, en bord de rivière, au-delà des sommets, des collinettes. Je cherche encore des Hütte en pensant y passer la nuit. Je revois les forêts luxuriantes, le sol bombé, presque coulant de mousses et de feuillages.
J’entends presque ronfler le sanglier, celui dont tu parlais Véro, qui a dormi à côté de votre tente à la frontière bavaroise… 😉
Le temps se dilate. Mon rêve aussi.
Alors que je relis et complète ces impressions, j’ai ma connexion à Halle. Je monte dans le prochain train.
Mais je venais à peine de passer Saalfeld… Et là, les collines ravagées défilent. De vrais cimetières d’arbres morts, tous coupés à un mètre cinquante du sol, marqués au spray rouge d’un grand "K" qui veut dire Krank, malade. Victimes du Borkenkäfer, ce coléoptère qui ravage les forêts de Thüringen.
Je revois ces panneaux. Promesses de reboisement, promesses de nature plus riche… dans 30 à 50 ans. Et je ressens, en creux, la lutte d’une génération qui tente de sauver ce qu’elle peut. Qui s’excuse presque.
Ça fait mal.
Surtout quand on lit : « Der Käfer frisst kein totes Holz "le coléoptère ne mange pas le bois mort".
Mais c’est aussi une trace. Une preuve que, malgré tout, nous essayons, ici et là, de renouer avec notre écosystème. Toute tentative de renouement me semble essentielle. Et valeureuse.
Quelles sont mes impressions ? Tu demandes, Véro ?
J’ai eu le luxe de pouvoir me reposer sur votre expérience, sur vos instincts affûtés pour trouver la route, les logis, la nourriture.
J’ai pu être moi-même. Entièrement. Et profiter de vous deux, sans filtres.
J’ai eu la chance de pouvoir, au fil des jours, me poser cette question avec vous :
« Où sommes-nous ? Où allons-nous ? »
Et de sentir résonner, en toile de fond :
« Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? » Je suis abasourdi de la force qu’il faut pour se confronter à ces questions… depuis plus de dix mois !
Je me suis vu en vous.
Votre quête était la mienne.
Connexion à Dessau. Course dans la gare avec un enfant de cinq ans et sa maman pour atteindre l’ascenseur. Évidemment, ils gagnent. Il appuie sur le bouton d’appel à répétition, alors que les portes sont déjà ouvertes. Il s’en réjouit de plus belle ! Beauté du quotidien, ici encore.
Merci Véro 😇
Alors, retour à mes héroïnes, oui !
Je me sens honoré d’avoir pu faire un premier bout de route avec vous. J’espère en vivre d’autres ! Et j’invite toutes celles et ceux qui lisent ce blog à se mettre en selle, si vous le pouvez. Inspiré-es par nos braves modèles… vous irez loin !
Je suis impressionné par le voyage que vous êtes en train de faire. Par le chemin que vous avez déjà parcouru. Et très curieux de ceux qui s’ouvriront encore à vous.
Je ne parle pas seulement des plus de 10'000 km… mais de votre cheminement intérieur. De ces pensées que vous semez sur la route, dans ce blog. Un regard, un sourire, une discussion au coin d’un chemin, un nain de jardin, une pluie fine où une petite drache… tout pousse à la réflexion si on le souhaite.
Quitte à rêver, autant créer un monde proche du soi et le partager humblement, simplement et sainement?
Ce qui est sur c'est que vous me faites rêver Sissy's !
Je suis ému quand je repense à nos moments partagés. À nos discussions.
Merci de m’avoir ouvert les portes de votre maison ambulante.
Ce n’est pas un hasard si l’on se quitte à deux pas de cette fabrique, qui a pour sûr, inspiré Miyazaki pour son film Le Château Ambulant 🧚♂️🧚♀️
Je vous admire.
Et je vous remercie, du fond du cœur, de m’avoir accueilli si naturellement chez vous, sur votre route. C’était un régal!
Retard dans le dernier train. Berlin semble s'éloigner plus que de se rapprocher.
Partis à 16h22 de Bamberg et ne serai pas à la maison avant 1h du matin 😅
J'aurais peut-être du suivre ton conseil Nat et continuer avec vous à vélo .. 😇
Mon impression, en somme ?
J’ai vu des déesses de la pluie, sans doute, mais celles qui ramène la vie là où elles passent.
Des poétesses du quotidien.
Des philosophes baroudeuses.
Des êtres en lien avec le monde qui les entoure.
Nat, je manque de mots et j’ai la larme à l’œil.
Je t’aime et je t’admire si fort!
You are so powerful. Almighty.
It was bliss with you.
Réfléchie dans l’eau à mes côtés, c’était aussi toi que je voyais, tout du long.
Your loving brother,
Thomas