Pau, Orthez, Oloron , Navarenx... cités des Gaves et des Pyrénées, les sentinelles éloquentes dans l'espace historique. Tòcas-i se gausas !
Avril 2017
17 jours
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Raconté par Nathalie BESSONNET



Capitale du Béarn historique, chef-lieu du département des Pyrénées-Atlantiques, Pau est une ville de la région Nouvelle Aquitaine, située aux pieds des Pyrénées. Elle est longée par le Gave de Pau, rivière qui prend sa source au cirque de Gavarnie. La ville est à une centaine de kilomètres de l'océan Atlantique en diretion de St Jean-de-Luz, Bayonne, Anglet, Biarritz, et à une cinquantaine de kilomètres de l’Espagne ; on peut y accéder par le tunnel transpyrénéen du Somport -un des trois plus importants tunnels frontaliers d’Europe- et via Gan puis Laruns, par le col du Pourtalet (1794 mètres). La ville est desservie notamment par un aéroport, le TGV et l’autoroute A64.



PAU AUJOURD’HUI



TOMBEE DU SOLEIL SUR LES PYRENEES BEARNAISES
LE GAVE  RIVIERE CAPRICIEUSE 


Il y a cette magie dans l’air et comme un vent de liberté, insufflés peut-être par l’histoire mouvementée d’un pays ancré dans sa volonté d’exister. Pau, ses chemins mènent à la joie, à l’émerveillement, à une beauté grave aussi. La majesté des Pyrénées, la chaleur de la terre, les empreintes des femmes et des hommes d’hier comme d’aujourd’hui confèrent à la ville un pouvoir d’envoûtement qui habitera longtemps le voyageur.

Dehors, tout parle au visiteur attentif. Le bruit des pas sur le pavé, le claquement des fers du cheval de trait, les accents jeunes et anciens qui rebondissent en échos sur les pierres et viennent toucher les sens. Chaleur, lumière et pluie peignent la végétation de teintes exotiques, transforment en joyaux les jardins colorés. Palmiers à chanvre, palmiers de Chine, séquoias géants, magnolias, lauriers-tulipiers... Tout s'y épanouit joyeusement.


Les températures n’excèdent qu’extraordinairement les trente-cinq degrés en été, descendent rarement au dessous de moins dix degrés en hiver. Exceptionnellement, en saison froide, le « foehn » (vent chaud) fait remonter le thermomètre et c’est comme une fièvre blanche qui s’empare de la ville, la couvre quelque temps d’un manteau neigeux.

Les yeux du voyageur n’ont de cesse de s’écarquiller : au détour d’un chemin, à la vue des parcs, à la découverte d’une ruelle que le temps a voulu immobiliser sans y parvenir, car l’œil contemporain ne cesse de le ré-imaginer. Tout est promenade, propice à la rêverie. Il suffit de poser ses mains sur les murs ancestraux pour sentir battre le cœur des hommes qui les hantent.

Rues adjacentes au chateau 

Prendre des airs avec le funiculaire, se surprendre sur la corniche du boulevard des Pyrénées victorieuses. Se laisser séduire par la vénusienne fourrure forestière rampant à l’assaut des roches montagneuses, stoppée d’un coup par l’austérité climatique des hauteurs... Pau, c’est tout une histoire, oui, mais une histoire humaine toujours en marche. Pau avance. Pau l’œuvre, Pau la contemporaine continue de marquer le paysage béarnais, à la mesure des pas et des ambitions créatrices.

le funiculaire de Pau. 
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PAU EST AU BEARN CE QUE LE BEARN EST A PAU.


Et comment, lorsque l’on connait son histoire, comment ne pas croire à la préexistence d’une identité culturelle forte à Pau ? Elle s’est construite il y a longtemps et pour longtemps, tout comme s’est élevée la chaîne pyrénéenne au cours de millénaires.

Pau parle toutes les langues du fait des influences historiques multiples, mais continue de parler béarnais! Une identité culturelle forte mais ouverte sur l’extérieur. Une université réputée, plusieurs centres de recherche, des musées, des théâtres, des salles de concerts, de conférences, un palais des congrès...Si la modernité s’exprime à travers l’architecture, on demeure attaché à l’harmonie du paysage, rien ne jure, rien ne dénote.


Pau est une fleur à la renaissance perpétuelle 

qui prend soin de ses robes anciennes.


PAU L’HISTORIQUE. PAU L’AVENTURE PHOEBUSIENNE.


C’est entre le Xème et le XIIème siècles que le destin de Pau se dessine. Vers l’an 1000, le christianisme se répand : c’est le début des pèlerinages. De nombreuses églises romanes sont construites en Béarn car c’est une des régions les plus fréquentées d’Europe.

Tandis que les rois capétiens se succèdent sur le trône de France, leurs pouvoirs demeurent limités. Les princes, comtes et vicomtes pèsent et règnent sur leurs seigneuries respectives. Au Xème siècle, Robert II le Pieux succède à Hugues Capet. Au XIème siècle, Henri 1er monte sur le trône puis c’est au tour de Philippe 1er d’être couronné.

Pau, au début, n’était rien qu’un éperon rocheux formé par les vallées du Gave et de l’un de ses affluents , le Hédas. C’est sur ce site au panorama somptueux, avec vue sur la chaîne des Pyrénées, que la ville va évoluer au cours des siècles.

En l’An mil un poste de garde tout simple y est bâti. Au XIIème siècle les seigneurs du Béarn y édifient un fort ceint d’une palissade.

evolution du chateau de PAu


Le nom « Pau » aurait été donné au site justement en cette raison. Le patois :Paü signifierait «pieu » ou «pal », du nom des piquets de bois qui composaient les palissades. Une autre légende dit qu’un vicomte de Béarn y aurait planté trois pieux pour délimiter le territoire du futur château. Ce qu'évoquent les armoiries du château : "D’azur à la barrière de trois pals aux pieds fichés d’argent"


Petit à petit, un bourg primitif se bâtit. En 1100, le hameau devient un village, puis une circonscription administrative, avec l’aval des seigneurs du Béarn.

Au XIIIe siècle, Pau devient « un Castelnau », avec un bailli (représentant du roi ou du prince, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l'administration en son nom) nommé par les vicomtes béarnais. À cette époque, les Anglais occupent le sud-ouest, tandis que la souveraineté du Béarn est transmise à la puissante famille des comtes de Foix. L'allégeance de ces derniers va, selon les intérêts politiques du moment, au roi d'Angleterre ou au royaume de France.

Ce Castelnau de Pau, encore d’une rude simplicité, est un endroit stratégique pour surveiller le passage des arrivants des Pyrénées. Autant les éventuels ennemis, que les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, qui empruntent les cols pyrénéens devenus des péages très rémunérateurs. En effet; le seigneur qui contrôle ces cols perçoit des revenus confortables et réguliers.

En 1385, Pau compte 128 feux (128 familles), répartis autour d’une petite église. Toutefois, la forteresse est d’une importance réelle, compte tenu de sa situation géographique, en cette époque troublée : les prémices de la guerre de Cent Ans. Il subsiste de cette période l'actuelle tour Mazères, au sud, haute de 22m30 avec des murs de 1m65 d'épaisseur, la tour Montauser, et le haut donjon carré : le Donjon Phoebus ( XIIIème siècle).


DONJON PHOEBUS . chateau de Pau 



« Je ne tiens mon pays de Béarn que de Dieu et de mon épée !»


On ne peut parler de Pau sans parler de Gaston. Gaston III Foix de Béarn, autrement nommé Gaston Phoebus. Evoquer le nom de Gaston Phoebus (Phébus ou Fébus) c’est faire la genèse de l’histoire de Pau et de son château.

Gaston est né à Orthez en Béarn en 1331. Il est fils de Gaston II et d’Aliénor de Comminges. Sa langue maternelle est la langue d’Oc.


GASTON PHOEBUS 

Homme conscient de son importance sans doute, il prend pour emblème personne l’astre du jour : le soleil. Il attache ainsi à son nom celui de Phoebus, qui, pour les grecs et les romains, est le dieu du jour : nul autre qu’Apollon ! Or, il est rapporté que Gaston est bel homme, de fière allure, de belle stature, sa chevelure blonde s’illumine sous le soleil et flotte sans le vent. C’est un grand chasseur, un fin stratège, il est bon guerrier : « je ne tiens mon pays de Béarn que de Dieu et de mon épée!» dira t-il, lorsqu’il réclamera l’indépendance de son pays.

Mais Gaston Phoebus est aussi troubadour à ses heures, écrivain. Une de ses œuvres : « Le Livre de la chasse », est conservée au Musée National de Pau.

LE LIVRE DE LA CHASSE DE GASTON PHOEBUS 

« FEBUS ME FE »


Gaston Phoebus est une figure emblématique de l’histoire du Béarn, par ses actions militaires, politiques, son œuvre littéraire, ses domaines, ses châteaux. Dans l’ambition de créer un véritable Etat Pyrénéen, il prône, ainsi que le fît Gaston II son ancêtre, l’indépendance du Béarn et l’obtient en 1347. Il transforme le Château de Pau de fond en comble, en fait une citadelle imprenable y incluant une reculhide: secteur particulier du château, où viennent se réfugier les habitants des villages voisins

Il fait appel à la brique, matériau facile à travailler pour construire le lourd et haut donjon Fébus de 33 mètres de haut et la tour dite de la Monnaie, au pied du château.


Tour de la Monnaie 

« Gaston Fébus m’a fait » : «FEBUS ME FE» l’inscription qu’il fait apposer sur toutes ses citadelles, est encore visible au château de Pau.

Gaston Phoebus demeure neutre lors de la Guerre de Cent Ans (conflits entre les royaumes d’Angleterre et de France). Ainsi le Béarn sera l’une des rares vassalités à ne pas connaitre la guerre, la famine, ou la peste. Ses domaines sont relativement épargnés des destructions.

On en serait bien resté là de l’histoire presque idyllique de Gaston III Foix-Béarn, mais l’éclat de Phoebus pâlit et l’homme montre sa face ombrageuse. Il fait assassiner son frère dans une querelle de pouvoir. De son mariage avec Agnès de Navarre est né un fils que Phoebus, l’accusant de vouloir l’empoisonner, fera enfermer dans une des tours de son château. Un jour dans un accès de rage il l’étrangle (Plusieurs versions en ont été faites).

Il écrira plus tard un recueil de prières, qu’il intitule : « Livre des oraisons », dans lequel il demande pardon à Dieu pour cet infanticide. Phébus meurt en 1391. Il serait mort d’une apoplexie lors d’une chasse à l’ours. Tant de légendes poussent dans l’histoire....

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Le XVème siècle voit souffler en France une inspiration Renaissance venue d’Italie. L’esthétique prime sur l’aspect défensif. Le château de Pau est rénové par Gaston IV dans un style en accord avec ces temps nouveaux. Pau devient la capitale du Béarn.


LE BON ROI HENRI. RENAISSANCE


Au XVIème siècle la famille royale de Navarre, Henri d’Albret et Marguerite d’Angoulême, s’installe à Pau. Henri D’Albret n’a eu de cesse de conquérir et reconquérir le royaume de Navarre (pris par la Castille). En 1525, combattant aux côtés de François Ier, il est fait prisonnier avec lui à Pavie. En 1527, il épouse la sœur unique du roi, Marguerite d'Angoulême. Marguerite est une femme audacieuse, cultivée et charmeuse. Elle est reçue de nombreuses fois chez Léonard de Vinci. La reine est l’auteur d’un recueil de nouvelles calqué sur le modèle du « Décaméron » de Boccace (« Cent nouvelles »). Inachevé, il sera édité sous le titre de « Heptaméron ». Marguerite et son époux s’installent au Château de Pau, qui devient Palais Royal. La Reine y apporte la douceur et la renaissance de son pays angevin déjà conquis par le nouveau courant.

Le couple royal jouera également un rôle important dans le développement de la « Réforme » (religion protestante), inspirée par Calvin en France et Martin Luther en Allemagne et en Suisse. Jeanne d’Albret, la fille du couple d’Albret, fera convertir le Béarn au courant protestantisme, lorsqu’elle succèdera à son père.

Jeanne d’Albret et son époux Antoine de Bourbon entreprennent le réaménagement extérieur, créent des jardins et des vergers appelés plus tard « la Haute plante » (actuelle place de Verdun). Un Palais de Justice (futur Parlement de Navarre, L’actuel Hôtel du département) est construit, un pont de pierre pour franchir les eaux capricieuses du Gave. (Pau comprend aujourd’hui 45 ponts dont 9 remarquables). Pau est en pleine croissance. Elle s’étend et se développe en dehors de ses fortifications.



Buste de Jeanne d'Albret, mère de Henri III de Navarre, le futur roi de France Henri IV 

En 1553 Jeanne d’Albret met au monde un enfant, Henri III de Navarre. Les rois de France et de Navarre seront ses parrains. Il est baptisé comme de coutume d’une goutte de vin de Jurançon. Un berceau extraordinaire est offert à sa naissance, une carapace de tortue marine. (Visible au château de Pau).

BERCEAU DE HENRI IV AU CHATEAU DE PAU

Henri III de Navarre accède au trône de France en 1589, sous le nom de Henri IV;

Pau continue son ascension, même si le Roi règne depuis Paris et ne vient plus guère dans sa ville natale. « Le Bon Roi Henri », porté par la bonté de son cœur pour ses sujets, autant que par ses victoires, dit-on, est aimé par tout son peuple. Son armée le nomme « le Roi des braves » pour marquer son courage et son génie militaire. Il met un terme aux guerres de religion avec l’édit de Nantes qui octroie entre autres, le droit de pratique religieuse indifféremment de celle du règne ( auparavant, la religion du roi était la religion du peuple). Sa sœur Catherine de Bourbon assure la régence tandis qu’il siège à Paris. Pau gagne son statut de ville, toujours dotée d’une certaine indépendance et de nombreux privilèges. La ville est marquée du sceau du Roi, qui même à distance se préoccupe toujours de la cité qui l’a vu naître. Henri IV épouse Marie de Médicis en 1600.

Henri IV règnera 21 ans, jusqu’à ce jour où Ravaillac l’assassine d’un coup de poignard, en mai 1610. Tout le monde s’en souvient !


LE PRIX DE LA RENAISSANCE ENCORE

Sous le règne de Louis XIII ; fils de Henri IV, le Béarn est définitivement rattaché à la France et redevient Catholique. Les libertés acquises par l’Edit de Nantes se restreignent, jusqu’à sa révocation et à l’interdiction de la pratique du protestantisme Les temples sont détruits, les protestants persécutés. Certains fuient, d’autres continuent à braver les interdictions, pratiquant leur religion dans la clandestinité. Lorsqu’ils sont pris, les pasteurs sont pendus, les hommes condamnés aux galères. La galère la plus connue « La Réale » est un véritable bagne flottant, dont on peut voir une maquette au Musée Jeanne d’Albret, à Orthez

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MAQUETTE DE LA GALERE  LA REALE AU MUSEE JEANNE D ALBRET


Le développement de Pau continue jusqu’au XVIIIème siècle, puis survient la Révolution française. Pau et son parlement expriment leurs désaccords à l'égard de Louis XVI, tout en s’opposant aux décisions venues de la capitale et à la Terreur. révolution française redonne la liberté de culte aux protestants, notamment grâce à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen rédigée en 1789 complétée en 1793...fait un peu moins connu ! (L'article 10 de 1789 est relatif à la liberté d'opinion, et de religion, (droit individuel) qui trouve son application dans l'article 11 sur la liberté d'expression. En 1793, la liberté d'opinion (Droit individuel) n'est pas expressément proclamée, mais l'article 7 affirme haut et fort la liberté d'expression et de culte. (Droit collectif). Tandis que la tête de louis XVI tombe le 21 janvier 1993.

Si le Château n’est guère endommagé lors de la Révolution, il n’en subit pas moins les outrages du temps, pusique sans destination véritable de 1792 à 1830.

Le Château revient à Louis-Philippe, roi des français, lointain descendant d'Henri IV. Il entreprend un chantier de rénovation qui dure jusqu'aux premières années de la IIIème République et modifie radicalement l'aspect du monument. De cette époque datent la petite chapelle devant le donjon Fébus, une tour jumelle (tour Louis Philipe) sur la façade ouest, la création d'un décor intérieur somptueux où tapisseries anciennes, meubles et objets d'art s'insèrent dans des lambris dorés.

Jusqu’au couronnement de Napoléon.

Lorsqu’il arrive à Pau en 1808, Napoléon tombe sous le charme du panorama. Il poursuit les travaux. Il orne fenêtres et lucarnes de bas reliefs, fait construire un élégant portique néo-renaissance ouvrant le château sur la ville, fait élever une nouvelle tour, actuelle Tour Napoléon.

D’autres grands travaux sont décidés pour l’embellissement de la ville. Pau est une grande cité commerçante, notamment grâce aux ateliers de tisserands qui y sont installés. Ce n’est pas sans générer quelques problèmes d’insalubrité, malgré les efforts réalisés de l’époque des d’Albret, pour assainir la ville.

Un axe routier Paris-Pau-Madrid est tracé, la place Bonaparte est agrandie. Napoléon ouvre la Place Royale vers les Pyrénées en abattant le grand rempart qui en occultait la vue.

Depuis longtemps, le Béarn est une importante région d’élevage de chevaux. Il créé également les Haras de Gelos*, introduisant les premiers chevaux étalons Arabes. Dès le début du XIXème siècle, Pau est surnommée la « capitale du cheval ».

*voir étape GELOS

HARRAS DE GELOS 


Napoléon exilé, après les défaites contre les anglais, le peuple accueille Louis XVIII.

La propriété de Anna de Noailles ; la célèbre femme de lettre, est racheté par le maire de Pau Aristide Montpezat qui y fait créer un parc magnifique, ouvert à la population : le Parc Beaumont. Il accueille l’aristocratie européenne. Un casino y est même installé. Quelques années plus tard un Palais d’hiver est construit sans les jardins. Il deviendra en 1900, sous la main de l’architecte Wybo qui a dessiné « ‘le Printemps » à Paris, le Palais Beaumont tel qu’on le connait aujourd’hui. Le Centre de Congrès Historique.

Henri Faisans maire de Pau en 1888, est l’initiateur de la construction du funiculaire dessiné par l’architecte Bonnamy. Le funiculaire relie la gare (ville du bas) au centre ville ;(ville du haut). C'est également à l’initiative du maire, qu’est réalisé le Boulevard des Pyrénées conçu par Adolphe Alphand. Collaborateur de l'urbaniste parisien Haussmann, il construit le Boulevard des Pyrénées à partir d'un balcon naturel, comme le font d'autres urbanistes à Nice pour la Promenade des Anglais.

Peu à peu, l’engouement de la colonie anglaise pour la ville, créé une nouvelle activité: le tourisme.

« Si vous êtes malade, allez à Pau ; si vous êtes sportsmen, allez à Pau. Si vous aimez les longues promenades, allez à Pau ; si les beaux paysages vous plaisent, allez à Pau !».

C'est ainsi que le «Journal des Étrangers» incite les anglais à se rendre et même à demeurer à Pau. Ils mettront leur touche anglaise à la ville.

De nouveaux travaux d’embellissements sont entamés, le chemin de fer arrive, la ville réalise le tout premier tout à l’égout du sud-ouest, la promenade de la corniche est construite. Le premier golf du continent se dessine. Golf de Billère*.

*voir étape BILLERE

GOLF DE BILLERE 

Les anglais, fort amateurs de chevaux et de courses hippiques, découvrent une des traditions du Béarn : l’élevage équin. Les éleveurs béarnais sont réputés pour l’excellence de leur travail. Bientôt un hippodrome voit le jour.


RENAISSANCE TOUJOURS

Au XXème siècle, Pau vit l’aventure aéronautique. Orvilles et Wright les inventeurs de l’aéroplane, s’installent à Pau pour leurs essais. Blériot y fonde son école de pilotage. Une première mondiale. Pau est alors un très important pôle aérien.

La première guerre Mondiale sonne l’arrêt à cet enthousiasme créatif. Puis le siècle voit s’annoncer une nouvelle période atroce. L’atmosphère optimiste et guerrière de Pau ne s’endort pas.

En 1940 Le département est coupé en deux par la ligne de démarcation fixée par l’armistice du 22 juin. Celle-ci passe par Orthez, Sauveterre, Saint-Palais, Saint-Jean-Pied-de-Port. Pau est donc en Zone non occupée. Des groupements de résistants s’activent, conduits par quelques chefs départementaux; Honoré Baradat, Ambroise Bordelongue et Paul Boudoube, des zones de maquis entre Orthez, Oloron et Pau s’organisent. Des sabotages ont lieu sur la ligne de Pau-Canfranc, qui parait-il transporte l’or Nazi transitant d’Espagne. Après l’occupation de tout le pays par les allemands en 1942, la surveillance est réduite mais ne disparaît pas totalement. La ligne Pau-Canfranc continue à être utilisée par la résistance française.


Après la seconde guerre mondiale, la découverte de gisements de gaz et de pétrole à Lacq, tout près de Pau, éveille l’intérêt des industriels. La ville double le nombre de ses habitants pour le quadrupler jusqu’à aujourd’hui.

SITE DE LACQ PRES DE PAU 



On peut dire que Pau ne s’est pas reposée longtemps au cours de son histoire, du Xème siècle à ce jour, elle a constamment évolué sans faillir. Cela rappelle une des devises de Gaston Phoebus :

"Tòcas-i se gausas !" Traduction approximative : « touche s’y si tu oses ! »

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LA VISITE



VUE PANORAMIQUE SUR LA CHAINE DES PYRENEES  ET LE PIC DU MIDI D'OSSEAU


Lamartine disait du boulevard des Pyrénées : « Pau est la plus belle vue de terre du monde, comme Naples est la plus belle vue de mer »

Le visiteur est ici un passager du temps, dans cet univers de couleurs chatoyantes, de verts changeants, qui donnent à la rude et imposante pierre, sa jaillissante beauté. Tantôt dans un silence de sieste, tantôt sous l’averse d’admirations chantées par ses congénères, comme lui transfigurés. C’est tout d’abord un parcours unique au milieu de parcs et de jardins ; Renaissance ou Jardins Japonais ou encore Jardins Mexicain. Des Palmiers, des Yuccas sur fond pyrénéen, des Cèdres du Liban et de l’Atlas, des Séquoias géants. Des arbres remarquables par leur taille, leur âge, leur rareté. Ils s’épanouissent dans le domaine du château, le square de l’église Saint Martin, les jardins contemporains de l’Hôtel du Département, les jardins Joanthe, le parc Lawrence, le square Besson...


Et c’est ce chant de verdure, cette chorale qui emmènent le voyageur dans le cœur de la fleur. L’esprit, s’il se pensait en vacances, est sollicité de toute part par le discours de l’histoire. Car Pau parle d’elle à chacun de ses détours et la plus étroite des rues a des choses à raconter. Si de nombreux édifices se montrent et se visitent, d’autres ; propriétés privées, n’offrent qu’une partie de leurs façades. L’on y peut tout de même glisser un œil indiscret ; entrevoir le pittoresque ou le luxe contrastant de certaines villas.

Chaque premier dimanche du mois, le boulevard des Pyrénées devient l’usage uniquement des piétons, lieu d’expositions de tous arts, et autres manifestations festives.


Le Musée National du Château de Pau

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Face aux Pyrénées, Il éblouit par sa blancheur, ses angles, ses tours, l’effet argenté de son ardoise. Aujourd’hui domaine national, Il s’insère dans un ensemble de parc de jardins et de bois, hérités du XVIème siècle, créé par les d’Albret.

Le petit jardin Renaissance en contre bas de l’édifice, donne une idée précise de l’architecture environnementale de l’époque et témoigne de l’attention que l’on portait aux extérieurs.


L’accès au château se fait par un pont, près de l’ancienne entrée fortifiée, la chapelle, et le donjon G. PHOEBUS.

Pour entrer tout à fait l’on passe sous le portique Napoléon III,


vers la « cour d’honneur » entourée de hauts murs percés de fenêtres ornées de bas reliefs. C’est dans laTour Montauser que le visiteur va pouvoir commencer sa visite. Il est accueilli par les figures marquantes de l’histoire qui occupèrent le lieu et qui ont laissé là des collections importantes. A travers des représentations des époques de la néo renaissance et Renaissance, style baroque et rococo, dans la décoration, le mobiliers, les tableaux et tapisseries, bibelots précieux, nous entrons dans un monde clinquant, doré, chaud et foisonnant.

Le regard ne sait où se poser. Pour une grande partie, les tapisseries du Château de Pau ont été tissées aux Gobelins à Paris. En tout 96 pièces, provenant de 17 tentures différentes. Elles avaient été choisies au XIX, par les architectes de Louis-Philippe, plus tard Napoléon III, dans les réserves de la couronne pour orner les murs du château, façon palais de la Renaissance. Les thèmes représentent le plus souvent, des scènes de chasse, les travaux des champs, la vie de la noblesse du XVIème siècle, la vie royale, des scènes enfantines, et bien sur ; la vie d’Henri IV. Ainsi, durant la visite, tout nous renvoie au temps historique de la naissance de Henri IV, dans le château et de sa vie. Il y est partout évoqué, c’est une allégorie. Sculptures, tableaux ou tapisseries, ne laissent pas d’y chanter ses louanges. Les espaces vides sont rares pour ne pas dire inexistants.



Les cuisines immenses, les énormes chaudrons de fonte en crémaillère dans la cheminée ; véritable pièce où l’on sent encore le mijoté de soupe ou de garbure (humm ! La garbure ! Nous en reparlerons). On imagine les ripailles du futur Roi Henri IV. Le bon roi, présent de la volonté de tous les occupants qui se succèderont au château. Le « Bon Roi » tout absent qu’il fut d’ici, lors de ses vingt ans de règne, est toujours le Roi du Château aujourd’hui.

Forteresse, Castelnau, Palais Royal, puis Impérial, le Château initié au Xème siècle par un Phoebus quelque peu oublié, garde la seule empreinte du « Roi des Braves » HENRI IV.

Musée National du Château de Pau,

Rue du Château, 64000 Pau.

Tel 05 59 82 38 00

Site internet :

www.musée-chateau-pau.fr

Ouvert tous les jours sauf 1er janvier, 1er mai, 25 décembre

Haute saison : du 15 juin au 15 septembre

9h30/12h30- 13h30/17h45

Basse saison : du 16 septembre au 14 juin

9h30/11h45-14h00/17h00

Visites uniquement guidées, en français pour visiteurs individuels et ou en groupe.

Visites générales guidées en espagnoles et en anglais sur réservation :

Tel: 05 59 82 38 02-


Par curiosité, poussons la porte d’entrée du porche de La maison Peyré dit l’Hôtel de Sully, rue du Château, c’est un Hôtel particulier du XVIIème siècle.

Mais tout d’abord écoutons la légende qui dit que le heurtoir de la porte d’entrée, représentant un chien basset, avait le pouvoir magique, si on le caressait, de guérir du mal d’amour. Une autre légende dit, que le heurtoir fut ôté subrepticement lors de l’occupation pour être mis à l’abri de la souillure allemande, puis remis aussi discrètement en place à la libération. La cour intérieure « en noyaux de pèche » est le résultat d’un assemblage harmonieux de milliers de galets polis venant des rives du Gave de Pau. Technique qui fut abandonnée car elle occasionnait des problèmes pour le roulage des voitures et était fort glissante pour les chevaux; Un magnifique escalier de marbre fait accéder aux appartements. C’est une demeure privée dont on ne visite pas le domaine habitable.

Au passage, dans le quartier du Château ; l’église Saint Martin.

Achevée en 1871, ouvre ses portes sans façon, sur de riches ornements. Retables, autels, et tableaux de petits maîtres, fresques d’artisans décorateurs de l’époque habitent les lieux. Des peintures murales, devaient être simplement décoratives, plutôt que des représentations de figures de saints et de scènes religieuses. Louis Stenheil, collaborateur de Violet Leduc, tint sa promesse faite à l’architecte de peindre cette décoration dès l’achèvement de son œuvre à la Sainte Chapelle de Paris.

Le Musée de la Résistance et de la Déportation,

s’est installé dans la Villa Lawrance, dans le parc du même nom. A travers objets, affiches, maquettes, témoignages, représentant la période de l’invasion allemande et ses horreurs perpétrées contre les populations en Béarn.

Musée de la Résistance et de la déportation

Parc Lawrance, Avenue de la Résistance, PAU

Visite tous les mercredis, sauf fériés, 14h-18h

Et sur rendez-vous. Tel : 05 59 27 48 76

Un peu plus loin la place des Etats était le carrefour des transhumances, jusqu’à la renaissance.

La place Reine Marguerite est l’endroit exact où s’arrêtait la ville au XVIème siècle. Place du Marché jusqu’à la Révolution, puis scène d’exécutions publiques. La roue ? Le gibet ? Faites votre choix !

Le Parlement de Navarre Place de la Déportation, où fut signé l’attachement du Béarn à la France, est anciennement le Palais de Justice au XVIème siècle. Incendié en 1716, reconstruit au XIXème siècle, il abrite aujourd’hui le l’Hôtel du Département des Pyrénées Atlantiques. Deux hommes politiques, nés en Béarn ; Léon Bérard et Louis Barthou, ornent en médaillon la face ouest de l’édifice.


Marcher encore sur la longue traîne du boulevard s’accorder une halte sur un balcon en rotonde pour laisser le regard flâner alentour. D’un côté les riches villas marquées par l’architecture, ici, Empire et là, Art Nouveaux, de l’autre l’offre d’une vision panoramique sur les montagnes. Au pied de la corniche ; « les jardins du bas » riches d’essences exotiques.

BOULEVARD DES PYRENEES 

Plus loin la gare d’où l’on peut rejoindre le boulevard en prenant le funiculaire Le funiculaire de Pau est le seul vestige mobile de la visite ! Il est construit en 1905 par Jean Bonnamy, entrepreneur de travaux publics bordelais. Mais les « écologistes » de l'époque (Eh oui !! le respect de l’environnement était déjà une préoccupation) repousse le projet. Le rapporteur de la commission écrit : « Les adversaires du projet, dans leurs susceptibilités d'artistes, craignent qu'une armature de fer fasse tache parmi les frondaisons ». Sans parler du Touring Club de France qui parle de « horreur de ferraille suspendue dans les airs ». D'une centaine de mètres de longueur et d'une pente moyenne de 30%, Le funiculaire de Pau est finalement inauguré en 1908. Il relie la ville basse ; quartier de la gare, au centre ville sur le Boulevard des Pyrénées, à hauteur de la Place Royale. Depuis 1978 il fonctionne gratuitement.

Du lundi au samedi de 6h45-12h30, de 12h55-19h30 et de 19h55-21h40

Dimanche de 13h30 à 21h00

Son fonctionnement sera interrompu quatre fois au cours du 20ème siècle : de 1951 à 1954, en 1961 pour adopter un nouveau matériel, de 1970 à 1978 en raison de l'insécurité et d'un déficit croissant et de fin 1993 à début 1996 pour réaliser de nouveaux travaux de sécurité.

En face ; la chaîne de montagnes, comme une ombre chinoise, a créé un horizon accidenté. La chaleur l’a dotée d’une écharpe de soie opaque qui s’accroche à ses flancs. Et si l’on regarde plus attentivement encore, on voit sortir de cet océan figé le museau d’un orque, gueule ouverte qui vient chercher son oxygène. Le Pic du Midi d'Osseau

Il faut continuer sur la promenade pour relier le Château au Palais Beaumont, architecture 1930, aujourd’hui Centre de Congrès Historique

Emplacement également d’un casino, le jeu ayant eu toute son importance dans la société réconciliée de ces années là. Et nous le verrons; le golf également, jeu de la tranquillité par excellence. Autour du Palais, des parcs bien sûr car partout la végétation est présente, l’espace est primordial.


Palais BEAUMONT

Du Palais Beaumont au Musée des Beaux Arts, il n’y a qu’un pas. On peut emprunter pourquoi pas, l’allée Alfred de Musset ou traverser la rue Berthou. S’arrêter place Saint louis de Gonzague, attiré par une fontaine haussée d’une sculpture de bronze, représentant un aigle royal tenant en ses serres un chevreuil qui aurait parait-il eu la prétention de lui échapper. La raison du plus fort...

FONTAINE DE LA PLACE  SAINT LOUIS DE GONZAGUE 

le Musée des Beaux Arts de Pau, est une magnifique surprise, un des cadeaux de la visite. Une collection époustouflante de tableaux, de sculptures d’artistes ayant travaillé du XVIème siècle au XXème siècle ; Peinture française, hollandaise et Italienne des XVIIème au XVIIIème siècles ;


MUSEE DES BEAUX ARTS DE PAU 

Rubens, Brueghel, El Greco...

La peinture espagnole des XVIème et XVIIème siècles : De Ribeira, Lhote... Début XXème, avec Marboutin (sculpture)... L’Orientalisme : Reignault, Zo, Worms, Nivel... Un portrait de Van Donghen... La peinture française du début XXème : Simon, Balande. L’art Contemporain. Des tableaux réalistes, expressionnistes, hyperréalistes...La liste n’est pas exhaustive. Le Musée des Beaux Arts de Pau propose deux parcours, l’un avec la présentation de ses collections en exposition permanente, et un autre regard, sur des expositions temporaires. Ce Musée est une niche extraordinaire d’œuvres d’art. Le musée propose également un cycle de conférences « Arrêt sur une œuvre » (entrée gratuite)

Musée des Beaux Arts de Pau

Rue Mathieu Lalanne

64000 PAU

Ouvert tous les jours sauf le mardi

10h00/12h00-14h00/18h00

Tel 05 59 27 33 02

Mail: [email protected] gratuit le premier dimanche du mois, gratuit pour les moins de 26 ans gratuit pour les demandeurs d’emploi.

EN 1935, la maison natale de J. Baptiste Bernadotte , maréchal d’empire, devient le Musée Bernadotte.

MUSEE BERNADOTTE 

Et pour cause ! Un rare cas de réussite individuelle dans l’entourage proche de l’Empereur. Bernadotte, autrement dit « Sergent Belle-Jambe », est le seul maréchal qui traverse la Révolution et l’Empire pour terminer sur un fauteuil royal !

J. Baptiste Bernadotte sera le futur Roi de Suède. Il est l’ancêtre de nombreux monarques qui règnent aujourd’hui encore en Suède en Norvège, mais aussi au Luxembourg, en Belgique et au Danemark. Beau parcours pour le « Sergent Belle-Jambe », dont on dit qu’il était tatoué sur sa poitrine «Mort aux rois» !

Le musée est une maison du XVIIIème siècle. Un des derniers vestiges de l’urbanisme de cette époque en Béarn. Galerie en façade, murs faits de galets, de briques et de pierre de taille, La cour d’entrée est un parterre d’assemblage minutieux de « galets debout » selon une vieille tradition. Outre ses collections d’œuvres d’art, le musée Bernadotte est un exemple de demeure ancienne que l’on peut trouver lors de ses promenades dans le dédale des rues piétonnes de la ville historique.

L’intérieur est une succession de pièces, distribuées par un magnifique escalier, aux marches de pierre, gardé par un balustre en bois d’époque. Une partie est demeurée telle qu’elle fut habitée. On pourrait même s’y installer et y concocter quelques plats, se servant des casseroles et de la vaisselle encore intactes. On y a fermé les persiennes ce qui ajoute à l’intimité et préserve les objets précieux qui y sont conservés. Car, c’est également un lieu d’exposition, où artistes vieux et contemporains se côtoient. Tableaux, aquarelles, objets décoratifs dont des vases précieux, bustes de marbre, pièces frappées à l’effigie de quelques illustres figures par la monnaie de Paris. Le guide toujours affairé à l’histoire aura bien des choses à vous en dire.

Musée Bernadotte

8, rue Tran, Pau

Visites libres tous les jours sauf ;

Les lundis, 25 décembre, 1er janvier 1er mai,

Tel 05 59 27 48 42

Toujours rue Bernadotte, tout près de la place de la Libération, l’église St Jacques patrimoine du XIXème siècle.

D’inspiration néogothique, dessinée par l’Architecte Loupot, elle est l’une des premières paroisses créée après la Révolution. Dans un temps où l’émulation dans tous ses sens ; rivalité, admiration et intelligence, bat son plein.

Les 54 vitraux, mélangeant styles rétro et avant-gardiste de l'époque, sont les œuvres des ateliers Maujéan et Thibaud, une dynastie d’artistes verrier, reconnue dans le monde entier. Il est difficile de détacher son regard de ces verrières en couleur. Les paysages précis, foisonnant de détails, les personnages expressifs, presqu’en mouvement d’un clignement de paupière à l’autre, sont saisissants.


D’apparence moins attrayante, une visite au cimetière de Pau, vous fera découvrir des sculptures d’art funéraire inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Le monument aux morts Place Verdun, est criant de réalisme.

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Il y a plusieurs façons de visiter Pau, à pieds, à vélo, à cheval, plus exactement en calèche. Le rallye GPS propose également un rallye pédestre. Et de juillet à aout, vous pourrez visiter la ville et ses jardins en calèche.

Renseignements à l’ office de tourisme :

www.pau-pyrenees.com

Tel 05 59 27 27 08

Place de Royale

64000 PAU



photographies tous droits réservés Nathalie Bessonnet 54/130

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Loin de l’agitation citadine de Pau, Lescar, une cité tranquille à l’abri de son histoire

Lescar, bien que dans le giron de Pau, présente ses propres attraits patrimoniaux. La cité, est construite sur une motte (promontoire rocheux), comme couramment. Il y a Lescar la haute ville et Lescar la basse ville. Le village est traversé par le ruisseau Le Lescoure, il ondule en pente douce et s’étend abondamment dans le paysage, jusqu’aux terres agricoles alimentées par le Gave.

Lescar n’est pas née d’hier ! Des fouilles archéologiques, ont permis de supposer une présence humaine dans la période de l’Âge du Fer. De nombreux vestiges datant de cette époque ont été découverts sur le site. C’était également un des lieux de passage sur la route du sel, (supposément depuis la préhistoire) Le sel est alors un condiment fort précieux. Les premières traces de présence humaine sur Lescar et les environs remonteraient donc à 2500 av. JC.

Au Ier siècle, les Gallo-Romains fondent la cité de «Beneharnum», d’où serait issu le mot « Béarn ». Des remparts sont élevés autour de la motte puis consolidés au Vème siècle. (L'époque gallo-romaine couvre la période allant du IIème siècle avant JC, à la fin de l'empire romain d'occident : 476 après JC). Pour les Lescariens, l’empreinte gallo-romaine est très présente. Nombreux sont les vestiges trouvés fortuitement lors d’explorations diverses ou de travaux de la terre, effectués par les habitants.

« Beneharnum » est détruite au IXème siècle par les Normands. Au XIème siècle Lescar est un Evêché. La cité est cernée de remparts. Au nord, proche de la porte fortifiée de l'Esquirette, au XIVème siècle, un Palais Episcopale fortifié est construit. Aujourd’hui résistent encore les ruines des deux tours de l’évêché.

vesitige du palais episcopale fortifié

Elles semblent deux soldats bien fatigués mais toujours en poste pour guetter et surveiller l’horizon. La porte Fortifiée de l’Esquirette, est une des portes du rempart, qui permettaient d’entrer dans la cité. C’est un magnifique porche monumental en pierre, inscrit à l’inventaire des monuments historiques, sous lequel on passe aujourd’hui pour rejoindre le centre ville.

La porte Fortifiée de l’Esquirette, 

C’est au XIIe siècle que Gui de Lons, évêque de Lescar, entreprend, à l’emplacement d’anciennes fondations, l’élévation de la cathédrale, dédiée à Notre-Dame-de-l’Assomption. Les remparts sont consolidés. Au fil des siècles et des guerres, la cathédrale est reconstruite, restaurée. Au XVIème siècle, Jeanne d’Albret (mère de Henri IV) en fait un temple protestant. Au XVII le fils d’Henri IV : Louis XIII, y ré-institue le culte catholique. Désacralisée, elle revient à la commune de Lescar en 1791.

Environ soixante plus tard, elle est classée à l’Inventaire des Monuments Historiques et restaurée à nouveau. Certains documents stipulent l’existence d’une crypte enfermant les tombaux de Rois et Reines de Navarre.

Plaque de bronze indiquant les noms des rois et reines inhumés dans la cathédrale 

Dans les années 1930, les sépultures, considérées comme étant celles de Catherine de Navarre et Jean d’Albret ainsi que celles de leurs enfants dont Henri II de Navarre et son épouse Marguerite d’Angoulême, (dont le petit fils n’est autre que Henri IV) y sont découvertes.

Cathédrale Notre Dame de l'Assomption 

La cathédrale est un chef d’œuvre de l’art roman, un édifice parmi les plus considérables de cette période, dans le sud-ouest. Elle est étonnamment bien conservée, compte tenu de l’importance des destructions dues aux guerres de religions et lors de la période de la Révolution Française. Aujourd’hui, elle se dresse, majestueusement, sur la Place Royale actuelle, dans la cité haute. On peut y admirer le chœur, la mosaïque au sol représentant une scène de chasse du XIIème siècle (déposée puis restaurée), les chapiteaux ornés de bas reliefs, une voûte peinte de 10 mètres sur 12 et un retable mural sur toile. Le mobilier date des XVIIème et XVIIIème siècles, les sculptures du XVIIème siècle, sans compter les nombreuses autres décorations.

Au sud-ouest, du haut du rempart de la Place Royale, la barrière sauvage des Pyrénées enlumine l’horizon au coucher du soleil. En contrebas s’étirent des terres arborées, des pâturages, des cultures et la ville basse un peu plus à l’ouest. Presque partie constituante du rempart, un très joli presbytère s’élève vers le ciel, atypique avec sa tour octogonale datée du XVIème siècle construite en brique, à ses pieds somnole un jardin. Un escalier permet de descendre en circulant sur les remparts.

L’agitation citadine de Pau ne semble pas effleurer cette cité tranquille, à l’abri de son histoire. La Cité de Lescar est située sur la Voie d’Arles, elle est une étape importante du chemin de Compostelle depuis la construction de la Cathédrale, comme le signifient les six coquilles en relief sur le portail de l’édifice.

Du moyen âge nous vient une légende contant que Lescar était une ville « septénaire » avec 7 Eglises, 7 tours, 7 moulins 7 portes, 7 fontaines, 7 bois, 7 vignes. Le mystère demeure...Mais les recherches continuent afin d’en trouver les traces tangibles...

Le Musée Art et Culture de Lescar se propose de vous raconter en détail l’histoire étonnante de Lescar. On peut y voir, d’avril à novembre, une collection de l’époque gallo-romaine, rassemblant divers objets et mobiliers de cette période. Le passé, le présent, et l’avenir...Le Musée Art et Culture expose également régulièrement, des œuvres superbes, d’artistes contemporains de notre siècle.

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Billère, banlieu de Pau et forcément étroitement liée à son histoire.

Billère, est située aux pieds des Pyrénées, à environ 8 kilomètres de Pau, sur la route de Bayonne. La ville est à 50 kilomètres de l’Espagne, (Tunnel du Somport, Canfranc) et à une centaine de kilomètres de l’océan atlantique. (Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Anglet, Bayonne). Le Gave traverse les bas de Billère continuant son chemin jusqu’à l’océan.

A quelques encablures de Pau, Billère n’apparaît pas détenir de nombreux vestiges d’un passé séculaire. Pourtant, certains documents informent de l’existence d’un village du non de Billère au XIIème siècle.

Billère est alors essentiellement tournée vers l’agriculture. Installée dans la vallée, rive droite du Gave. Souvent victimes des caprices de la rivière, les habitants gagnent le coteau puis les hauteurs du plateau, au fil du temps.

L’église Saint Laurent, est datée du XIIIème siècle. Elle est protestante, au XVIème siècle, sous le règne des d’Albret (Religion du Roi ; religion du peuple). Elle redevient catholique sous louis XIII. Suite à de nombreux aménagements et rajouts, il est difficile de la rattacher à un style particulier aujourd’hui, si ce n‘est l’architecture; propre à la fin du XIXème siècle. On peut y admirer, entre autres ornements, deux magnifiques copies de Raphaël.

Au XIVème siècle, le village de Billère est inclus dans le dénombrement ordonné par Gaston III de Foix Béarn. On compte alors onze feux (foyers). Rappelons que Gaston III de Foix Béarn, autrement appelé Gaston Phoebus, est un des plus importants fondateurs de Pau, l’instigateur et obtenteur de l’indépendance du Béarn en 1347.

La ville de Billère, durant presque toute son histoire, a été liée au destin de la ville de Pau. Et de cette réalité, un petit détour à la Maison Lassansaa, offre un intérêt historique particulier. En effet, cette maison fut la demeure d’une des nourrices de Henri III de Navarre, le futur roi Henri IV.

J. Michelet dans son œuvre consacrée à Henri IV : « Histoire de France », décrit l’ardeur de l’enfant de Jeanne d’Albret à boire au sein : " Il but de huit laits différents ; ce fut l'image de sa vie mêlée de tant d'influences ". Jeanne Fourcade, épouse de Jean Lassansaa, laboureur de Billère, est parmi les huit nourrices du « Galant vert » (un des surnoms donnés à Henri IV). Le nom de la maison Lassansaa appartient désormais à l’histoire.

L’histoire lui offre la postérité, Voltaire la légende, dans son « Henriade » (Extrait)

" Pour la chaumière a quitté le château

Et sous l'œil de son peuple a placé son berceau.

Henri semblable à l'enfant populaire

Mêle ses cris aux cris du nourrisson vulgaire ;

Et l'artisan et le cultivateur

Soufflent à ses côtés, haletants de sueur.

De l'indigent il verra le séjour,

L'indigent, son premier et son dernier amour " !

VOLTAIRE 1728

Ainsi à Billère, peut-on se passer de traces palpables et de vestiges notoires, l’histoire s’y écrit tout de même.

Le poète écrivain et diplomate Saint-John Perse (Prix Nobel de littérature en 1960), de son vrai nom: Alexis Leger, arrive à Pau en 1899. Il y poursuit ses études secondaires et y passe son baccalauréat. Il rencontre Francis Jammes grand poète et botaniste du Béarn. On trouve des traces de S.J. Perse à Billère qui lui consacre, ici une rue, là un hôtel. Dans ce Béarn exotique, Saint John cherche à retrouver l’éther alizéen de ses Antilles natales, dont il est épris et ne peut se départir.

L’architecture du XIXème gagne l’Europe. Le gothique romantique laisse place à la diversité.

Wellesley Arthur, duc de Wellington, vainqueur de Napoléon à Waterloo, s’est installé à Pau. Après la Bataille d’Orthez, son régiment est cantonné à Billère et dans les environs. C’est là, sur la plaine de Billère, en 1856, que le premier golf mondial voit le jour. (Hors la Grande Bretagne, bien sur) Le golf de Billère.

golf de Billère 

Le chemin de fer favorise les voyages et les aristocrates anglais se plaisent dans cette partie du Béarn. Ils s’ingénient à bâtir des villas, très vastes et de styles différents, une diversité architecturale significative de l’époque. On peut voir quelques unes de ces villas originales, construites au milieu de parcs, ou jardins, sur le flanc du coteau de Billère.

Le Château d’Este, est daté du XVIIIème siècle, situé avant la Révolution Française. L’écossais Arthur Smythe ; Baron d’Este, ami de Madame de Staël en fait l’acquisition vers 1830. Une très jolie tour en galets roulés du Gave est ajoutée dans les années qui suivent.

Toujours debout aujourd’hui. De splendides aménagements architecturaux, sont apportés en 2001. Une extension d’environ 1000 mètres carrés, abrite une médiathèque, une salle de conférences face sud-ouest, ainsi que l’Institut Occitan. Une grande terrasse attenante offre une vue dégagée sur la chaîne des Pyrénées. La terrasse est prolongée vers l’ouest, d’un chatoyant jardin-promenade.


Billère, la moderne, contemple l’histoire d’un œil et de l’autre son avenir.

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vignoble du Jurançon 

Collette.1922. Extrait de « prison et paradis »

« Une autre fois, le mobilier boiteux, vendu sur la place du village, comportait ; entre la commode, le lit de fer et des bouteilles vides, six bouteilles pleines. C'est là que je fis adolescente, la rencontre d'un prince enflammé, impérieux, traitre comme tous les séducteurs ; le Jurançon. Ces six flacons me donnèrent la curiosité de son pays d'origine. »


Jurançon est dans la fière tranquillité des villes qui ont gagné leur nom grâce à l’histoire et au labeur de leurs habitants. Place, square, larges rues, sculptures, fontaine, maisons béarnaises, glissent dans le paysage sans fausse note.



Quelques vestiges récents, mais surtout l’empreinte d’une histoire liée au vin. La devise : « Bi dou Rey Rey dous bis » (vin de roi ; roi des vins) apposée sous l’armoirie de la ville, flanquée sur la façade de la tour de l’Hôtel de Ville, nous en dit long.

"Bi dou Rey, rey dou bis "  vin de roi, roi des vins  

On aborde le territoire viticole à la sortie de la ville. Vaux et vallons, courbent le paysage. De longues lignes parfaitement parallèles et semblables lèchent les flancs des coteaux du Jurançon. Elles rampent mélancoliquement en en suivant les sinuosités. Il semble ici que la lenteur s’est emparée de la terre. La vigne a pris son temps, dans le temps de ceux qui l’ont élevée, saisons après saisons, années après années, siècles après siècles Loin des hommes de la cité. Pourtant ce sont bien les précurseurs de la « Cité » qui apportaient, il y a deux mille ans, ce plan à grappe dorées, dont le jus savamment travaillé honore nos papilles aujourd’hui encore, et gageons pour longtemps.

Il faudra environ 1500 ans pour parler de l’âge d’or du vignoble.

Aux XIème et XIIème siècles, le vicomte Gaston IV dit «le croisé» père de Gaston Phoebus règne sur le Béarn. Naissent alors les fors de Béarn ; les premières lois du Béarn. Morlaàs est une de ces fors dont Jurançon fait partie. Au XIIème siècle Jurançon est une vicomté des seigneurs de Béarn, c’est encore un modeste bourg de cultivateurs. Mais la vigne est considérée comme une culture « noble » ses fertiles coteaux sont bientôt happés par une population de notables de Pau, dès lors que la cour s’installe au Château de Phoebus au XVème siècle. A quelques galops de Pau ; la ville royale, le vignoble bénéficie déjà d’une large réputation. Une réputation augmentée, lorsque « noster enric »Henri IV, sera baptisé, d’une goutte de jurançon sur le front. Au XVIIème siècle, la renommée du vignoble s’étend même à l’étranger. Avec l’apparition des « crus » Jurançon selon les parcelles, ce sera une des premières tentatives de « classement des vins » en France.

A la fin du XIXème siècle le phylloxéra ; grave maladie de la vigne, sera la cause de la disparition d’une partie du vignoble Jurançon. Au XXème siècle la tradition est reprise et le vignoble sort de son ensommeillement. En 1936 il devient une des premières appellations d’origine contrôlée et c’est l’expansion du Jurançon jusqu’à aujourd’hui.

La route des vins de Jurançon est une balade romantique à goûter et à observer, ponctuée de quelques curiosités comme la modeste mais fort coquette Chapelle de la Rousse. Dressée, « comme un seul homme », sur une crête, elle domine les coteaux du Jurançon. De là, on peut voir l’ombre monumentale de la chaine des Pyrénées déchirer l’horizon et les vallons verts ou mordorés se gaver de douceur.


Le Gave, infatigable cabotin, continue sa route vers le grand océan. Les roches sédimentaires qui barrent son passage ici et là ne le décourage pas, il les entortille, comme un galant embobine une jeune fille. Il court, se riant de tous les obstacles.

Tant et si bien que cela a donné une idée à quelques mordus de cascades sur l’eau. Ainsi le « Stade d’Eau Vive » de Jurançon est né. Et l’on peut désormais défier le torrent en Kayak.

Si Paris vaut bien une messe, « Jurançon vaut bien une liesse ! »

C’est sous cette devise qu’au mois d’octobre, le weekend « Aux bons plaisirs du roi Henri » est organisé. Deux jours de fêtes, de spectacles équestres, de défilés costumés. Un repas ... Poule au pot. Dimanche, évidemment ! A Jurançon, Le vert galant a même donné son nom à une confiture !

Renseignement, visites de domaines

Syndicat d’Initiative de Jurançon

Tél 05 59 98 19 70 mail:[email protected]

www.mairie-jurancon.fr

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QUASIMODO  trait franc-comtois

Gelos côtoie Pau et Pau Gelos, toutes deux intimement liées par l’histoire. Une partie du territoire fut anoblie par Jeanne d’Albret qui y possédait une terre. . La légende dit qu'un jour la reine Jeanne se serait exclamée : « Mais tout croît donc sur cette terre ! ».Elle y apporte la culture de la vigne y fait élever un château.

Avant la Révolution Française, le Roi ; faut-il rappeler son nom de triste destinée ? Le roi, possède quinze haras ou dépôts d'étalons, dans le royaume. En 1790, La révolution se charge de la suppression des Haras, considérant que cela constitue un des « symboles de privilèges » Chacun doit avoir le droit de posséder, d’élever des chevaux et d’en faire le commerce. Mais c’est parfois au détriment de la qualité pour de multiples raisons. Des chevaux trop petits, dégénérés, faibles ou malingres quand l’armée, elle, n’achète que des chevaux d’une certaine taille. Or, le cheval est d’une importance capitale depuis longtemps, pour les populations et les armées. Il travaille, il s’atèle, il transporte, il se monte et ... il se mange ! Bien vite on s’aperçoit de l’avantage que procuraient ces grandes installations d’élevage et de sélection. Et l’on recommence à créer des « dépôts de chevaux ».

Il est déjà reconnu que l’on trouve, au pays béarnais, les meilleurs éleveurs de chevaux. Ainsi donc le haras de Napoléon n’est pas la première aventure du Béarn en matière équine. En 1630 Il existait déjà un haras à Gelos dans l’abbaye du bourg. Le baron Duplaa l’acquiert en 1716 et y construit un château. Napoléon y créé le Haras National, vers1810. Il y séjourne accompagné de Joséphine, le temps de tenir séance et de signer des décrets concernant Pau et son département.

Le domaine de 13 hectares du Haras de Gelos, est classé depuis peu à l’inventaire des Monuments Historiques. On peut y admirer une très belle collection de voitures hippomobiles. Un Road Coach, un Mail-roof-seat-break, un Cab anglais et un Demi-mail phaëton carrossés par Mülbacher à Paris, un Landau carré par Bail Jeunes Frères à Paris et un Landau à cinq glaces par Binder à Paris, toutes classées Monuments Historiques.

Il faut se rêver en habits de l’époque, à bord d’un « road-coach » en route pour Pau. Percevoir le bruit des quatre fers battant le pavé, le cocher en haut de forme, claquant du fouet, tandis que confortablement installées les dames conversent et rient à l’intérieur. A l’occasion d’une promenade dans le parc, on peut visiter les installations, retrouver les métiers un peu oubliés du sellier, du forgeron, et du maréchal ferrant. Tous ici sont au service du désormais seul roi du château ; le cheval et non celui qui le monte.

La sauvegarde et la préservation des races équines en voie de disparition sont les premières préoccupations des collaborateurs des haras. On trouve, dans un des box spacieux du haras, un étalons représentatif de la race Pottock ou « Pottioks » Il est évoqué, semble t-il, dans des peintures rupestres du magdalénien. On présume l’existence de ce petit cheval à la préhistoire, dans une période située entre le magdalénien et le néolithique.

Pur Sang Arabes, chevaux de trait ; Ardennais, Breton ou Franc-Comtois, dont le célèbre Quasimodo est un représentant fort débonnaire, se croisent au haras de Gelos.

Gelos, s’offre un parcours d’art contemporain chaque année. Des œuvres ponctuent le paysage ; de tout temps l’artiste écrit l’histoire au présent tout en pariant sur l’avenir. Que ce soit l’architecture, la sculpture, la peinture, l’image, ce sont autant de témoignages qui jalonnent le parcours du visiteur du temps, à Gelos.

Le Gave ne nous a pas quitté, ou plutôt est-ce nous qui retrouvons son cours,



« il passe, et court, et glisse et doucement dédie aux branches qui sur son court se penchent sa chanson douce...». La douceur de ce chant de l’eau d’Emile Verhaeren, peut être prêtée au calme du Gave de Pau, si l’on en oublie les quelques colères récentes. « Faut-il se méfier de l’eau qui dort ». Des millions de galets constituent le fond et les rives de la rivière. Agrégats de roches millénaires décomposées, galets issus du démantèlement de la chaine Pyrénéenne, ils voyagent, pour finir par se déposer sur les rives. Charriés, heurtés, roulés, cristallisés, ils se sont avec le temps refaçonnés et polis. Ils ont pris des formes régulières, rondes ou oblongues, parfois aussi ; cocasses, tachetés de diamant, d’or ou d’argent. Le Gave, par endroit, court en cascade, c’est un spectacle changeant, magnifié par la lumière lorsqu’elle affleure les flots désordonnés. Un chant de l’eau qui accompagne le visiteur tout au long de sa promenade.

On retrouve le galet du Gave, dans les façades des maisons traditionnelles du Béarn : les« ostaus ». Son utilisation, pour la fabrication des rues, a été abandonnée au XVIIIème siècle ; les chevaux y circulaient mal, et souvent glissaient.

L’art, le haras, le Gave bruissant et ses galets cristallisés ; Gelos est un havre fertile.

Haras National de Pau Gelos

1 rue du maréchal Leclerc

64110 Gelos

05 59 06 98 37

[email protected]

En saison du lundi au vendredi

A 14h00 (pendant les vacances scolaires)

A 10h00, 14h00, 16h00, en juillet et aout

A 14h00 et 16h00 en juin et septembre

Hors saison : Visites guidées individuelles ou en groupe le mercredi à 14heures.

Mairie de Billère : 05 59 92 44 44

Office de tourisme de Pau : 05 59 81 15 98

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LESTELLE DE BETHARAM LA MIRACULEUSE

Là où il fait un songe, l'homme il bâtit sa vision et en fait une légende..

Lestelle Bétharram, est située dans le départemement des Pyrénées Atlantiques. Elle niche sur les rives du Gave de Pau, dans le Béarn, aux pieds de la chaîne de montagnes, à quelques kilomètres de l'Espagne.


Lestelle ; la bastide

Le Béarn est en construction et s'affirme dans une indépendance relativement au pouvoir royal. Une indépendance acquise pour de bon, en 1347 par Gaston Phoébus qui poursuit l'oeuvre de ses ailleuls. Au XIVème siècle Phoebus étend le concept des bastides sur ses terres. Il veut valoriser ses domaines, inciter les hommes à peupler durablement son territoire, favoriser les échanges commerciaux. La création des bastides est un phénomène qui s'étend durant la période de paix , entre le XIIIème siècle et le XIVème siècle. La bastide est parfois une extension au domaine du seigneur, là où sa population s’accroît. Elle est également destinée à regrouper les population dispersées, en un même lieu. Dans tous les cas la bastide est fondée sous des formes juridiques et politiques inhérentes à la volonté du seigneur, ou du pouvoir du roi, ou d'une communauté villageoise. Elle est régie par une charte, a des représentant ; les consuls -la plupart du temps, des notables choisis parmi ceux qui paient le plus d'impôts.

Le plan architectural type est géométrique constitué d'une grande place carrée, bordées de maisons agrémentées de jardins. Au centre de la place se trouve généralement un foirail, ou halle couverte. Deux rues principales quasi parallèles traversent la bastide, jusqu'à leur jointure, en forme de flèche à chaque terminaison, les rues sont perpendiculaires. C'est un plan assez similaire à celui des lotissements d'aujourd'hui.(quid novi sub sole ?).

Est-ce un hasard, qu'un homme s'éveille un jour avec l'idée de construire, et consacrer à la grandeur pour tâcher de l'atteindre. Là où il fait un songe il bâtit sa vision en fait une légende..Des histoires de buissons ardents, d'apparitions de la vierge, de croix qui s'élèvent, des voix qui ordonnent, des coïncidences de lumière... Des hommes, ici, ont rêvé que le divin s'adressait à eux. Pourquoi pas ? C'est parfois ainsi qu'on bâtit des abbayes, des églises, des cathédrales.

Entrer à Lestelle Betharram, c'est comme entrer dans un songe qui admet l'existence d'un au delà et lui consacre son ingéniosité. De nombreux miracles valent à Betharram le qualificatif de Terre Sainte au XVème siècle. Sanctuaires, autels, chapelle, église, tout sera consacré, dans la plus grande ostentation à celui au dessus..

Du XVIIème siècle au XVIIIème siècle, l'art Baroque fait son apparition Lestelle Betharram s'orne des plus beaux atours de cette période. Il faut habilement, parler au peuple encore ignorant pour le faire adhérer, avec des images, des sculptures, lui raconter de belles histoires, ainsi la bible se lit-elle dès l'abord des édifices sacrés. Y pénétrer est pour le plus simple des hommes, s'entourer d'or, je joyaux, tout ruisselle de félicité.


Quel contraste avec une vie de labeur d'acharnement, de pauvreté, de servage. Ainsi spontanément, vient-il s'abreuver et se nourrir dans ce luxe qu'il s'approprie. Lestelle devient rapidement un des lieux de pèlerinage le plus fréquenté jusqu'à la révolution..

La Chapelle Notre Dame, est édifiée au XVIIème siècle.C'est d'abord l 'église du Peuple, très vite elle sera parée, ornée, transfigurée. Pour cela le peintre Bernard Denis (1652-1722), et le décorateur Jean Casassus (1679-1776), vont demeurer à Bétharram.

Un splendide pont de pierre du XVIIIème siècle enjambe le Gave avec noblesse, il conduit des milliers de pèlerins vers le sanctuaire. Son arche très élégant contient le bâtit d'un seul tenant.

Il est construit par Daniel Bairon de Lescar, Maître ingénieur de époque et remplace le pont de bois, fragile et à la merci des crues du torrent revêche.

Mais tous les sanctuaires ne sont pas touchés par le style baroque voyant et foisonnant.. A l'instar de la Chapelle Saint Michel Garicoïts dont l'humilité contrastante est reposante. Un édifice non moins monumental pourtant, avec ses marbres rouges et verts et ses fers forgés. Construite à flanc de montagne directement dans la roche. Elle s'élève, dans la contigüité des bâtiments qui la jouxtent, sans que rien ne perturbe l’œil ni ne l'accroche dans son ascension.

Le dernier sanctuaire de Betharram, le Calvaire de Bétharram, est le chemin de croix évangélique. En tout quinze stations ou oratoires jusqu'à la Chapelle de la Résurrection. C'est une suite de chapelles de pierres blanches finement travaillées. Un parcours qui relate la vie du sauveur, à travers sculptures, bas reliefs, et tableaux. Ce chemin de croix que l'on parcourt aujourd'hui, à quel que titre que ce soit, est un cadeau que l'on fait à soi même tant il inspire paix, beauté et harmonie.

Le musée de Bétharram conserve essentiellement, des objets d'art religieux, et d'objets liés à l'activité de pèlerinage. On y trouve des reliques, des vestiges de l'ancien monastère, une collection enrichie de dons des pèlerins au fils du temps.


Au plus lointain et profond des âges, les grottes de Bétharam offrent à voir un spectacle époustouflant, inoubliable. De véritables cathédrales, façonnées par mille filets d'eau qui y rampent depuis des millions d'années. Et il suffit de tendre l'oreille, écouter le chant de l'eau dans un silence caverneux. Les parois accidentées, subtilement éclairées font apparaître des couleurs surnaturelles et selon l'état d'esprit dans lequel on se trouve, l'on peut y voir chimères, monstres ou indicibles beautés.

GROTTES DE BETHARRAM 


Visite libre toute l'année Sanctuaires de Bétharram 64800 LESTELLE BETHARRAMTél. 06 43 25 48 04 - www.betharram.fr

Musée de Bétharram 64800 LESTELLE BETHARRAMTél. 05 59 71 92 30 - www.betharram.fr

Grottes de Bétharram - 65270 St Pé de BigorreTél. 05 62 41 80 04 - Fax 05 62 41 87 25www.betharram.com

Du 25 mars au 30 octobreTous les jours de 9 h 00 à 12 h 00 et de 13 h 30 à 17 h 30 Du 11 février au 25 mars.Visite du lundi au vendredi.

Groupes sur réservation. Individuels à 14 h 30 et 16 h 00

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Il y a t-il, un Oloron Sainte Maire ? Deux ? Y en a t-il trois ? Mais, où sommes nous ? Et toute cette eau ! Des maisons aux allures vénisiennes, ou d'un charme médiéval, ou bien encore aux airs bourgeois. des rues pentues, étroites, où la curiosité se glisse, pour découvrir ici la ruine d'un ancien rempart, d'un moulin ? Une terrasse sur la rive ; un torrent bouillonnant, là un lavoir. Plus loin, zigzaguer sous les galeries, entre les piliers, courir après l'echos de sa voix. Traverser les parcs où règne un silence sieste, quand la pensée intercepte le chant des couleurs végétales. Tour, ponts, églises majestueuses et calmes, arcades, sculptures, pierres ancestrales au toucher lisse et l'eau, toujours, qui court à grands chuchoti ou en cascades.

OLORON SAINT MARIE


Orlon Sainte Marie est la sous préfecture des Pyrénées Atlantiques. Elle est située à une trentaine de kilomètres de Pau, dans le Béarn, aux pieds des Pyrénées. Les deux confluents du Gave ; le Gave d'Aspe et le Gave d'Ossau s'y rejoignent pour former le gave de d'Oloron, qui continue sa course vers l'océan Atlantique éloigné d'une centaine de kilomètres.

Le déclin de l'empire romain, est le début des grandes invasions. Le Béarn est successivement la proie des Vandales, des Alains, des Quades. Les Wisigoths seront les derniers, envahisseurs. L'évangélisation chrétienne gagne le Béarn. Le Roi Clovis devenu chrétien viendra imposer son armée franque vers l'an 500, puis le pays sera dominé par les Vascons, il deviendra la Vasconnie puis la Gascogne. C'est au tour des normands ou Vikings de tenter d'occuper le pays. La capitale Bénéharnum (d'où le nom de Béarn)est brûlée et rasée. Toutefois ils ne parviennent pas à leur fin et sont vaincus au XIème siècle.

Il faudra attendre le XIème siècle et l'intervention de la dynastie des Centules, pour qu'Oloron devienne avec le vicomte Centule V Le Jeune, une cité en construction. Dès lors elle entre dans la vicomté de la dynastie de Centules, Gaston IV, puis sous l'égide de Gaston III de Foix Béarn. L'auto nommé Phoebus.

Ainsi tandis que l'évêché s'installe sur la terrasse alluviale, au XIème siècle , le vicomte Centule V dessine la cité d'Oloron sur l'ancien oppidum romain( lieu fortifié de la colline Sainte croix).

Oloron et Sainte Marie sont donc alors deux cités distinctes et rivales. Sainte Marie ; ville épiscopale et Oloron ; ville vicomtale se disputeront durant des siècles.. Ce n'est qu'au XIXème siècle sous le second empire, qu'il leur sera imposé de ne faire plus qu'une.

Aujourd'hui, du haut de la promenade Bellevue, aménagée le long des remparts, au XIXème siècle, ce ne sont pas deux visages que l'on distingue mais trois. Trois quartiers s'articulant autour de trois églises, Sainte-Croix, Sainte-Marie, et Notre-Dame plus récemment édifiée au XIXème siècle.


La place Saint-Pierre, fut le lieu historique d'une joute entre le roi d'Aragon et le roi d'Angleterre au XIIIème siècle.

L'église Sainte Croix, architecture Romane du XIIIème siècle, fut bâtie par Gaston V, pour doter la cité d'un lieu de culte.

Sur la place Abbé Menjoulet, du quartier Saint Croix subsistent encore quelques maisons embalconnées, à façades à colombages.

Aussi impressionnante la tour de Grède, avec ses fenêtres ogivales, ses meurtrières en forme de croix oblongue, s'élance à l'assaut du ciel. Contrairement aux apparences, elle n'est pas qualifiée de tour défensive, mais était plutôt destinée à illustrer le statut social de son propriétaire. D'une première construction au XIIIème siècle, il lui est ajouté deux étages au XVème siècle. On peut y voir une collection d'animaux naturalisés. La vue, depuis son sommet, est vertigineuse..


Tout contre la tour de Grède, la maison du patrimoine, une demeure d'allure bourgeoise du XVIIème siècle?propose une collection de nombreux vestiges témoignant de l'activité de la cité à différentes périodes depuis la protohistoire.Une exposition traite des traditions béarnaises et une salle est dédiée aux expositions temporaires.

Le dernier étage est consacré à la présentation du camps de Gurs. Le camp de Gurs, situé à une vingtaine de kilomètres d'Oloron, a servi de lieu d'internement administratif de 1939 à 1945. de 1939 à 1940 :Y ont été internés ; des Républicains espagnols, des volontaires des Brigades internationales, 27 350 personnes. Également, des hommes et des femmes « indésirables » des pays appartenant au Reich. Toujours en 1940 ; des hommes internés pour délit d'opinion ; communistes, Basques espagnols.

Gurs fut en 1940 un camp d'internement pour des milliers de femmes, hommes et enfants Juifs, 18 185 personnes, déportés ensuite à Auschwitz pour y être exterminés.

Entre 1944 et 1945 Des anti franquistes espagnols y sont emprisonnés. 3 370 personnes.

Référence : Association Amicale du Camps de Gurs :www.campsgurs.com


Le quartier de Notre Dame actuel, du nom de l'église éponyme était un lieu d'activités essentiellement commerciales. Son origine remonte au XIII siècle, situé alors dans le quartier Sainte Croix, les activités sont déplacées dans le quartier N.D. D'importante foires et transactions s'y déroulent. L'église Notre dame est édifiée au XIXème siècle.



La cathédrale Sainte Marie,dont une première édification a lieu à la fin du XIème siècle, passe par plusieurs phases de restauration et de reconstruction jusqu'au XVIIIème siècle.

En 1905, date de la séparation de l'Eglise et de l'Etat elle entre dans le patrimoine communal d'Oloron Sainte Marie. Ses qualités architecturales, lui valent d'être inscrite au patrimoine mondiale de l'UNESCO en 1999.

Oloron Sainte Marie n'a pas oublié qu'un des personnages célèbres d'Alexandre Dumas, le Comte de Tréville, vrai capitaine des mousquetaires du roi Louis XIII, est né à Oloron. Sa statue trône, près de l'office de tourisme. Les Quatre mousquetaires étaient de vrais Béarnais du Béarn !


Si Oloron Sainte Marie, est attachée à son passé elle s'intéresse à la construction d'un présent digne de son histoire. De nombreux rendez-vous culturels s'y déroulent. L'association « CAMINO » d'Oloron Sainte Marie, propose un parcours d'art contemporain. Les sculptures, d'artistes vivants sont installées dans les parcs, et ponctuent le paysage citadin Tout le monde peut bénéficier de cette exposition d'art actuel.


A OloronSainte-Marie, il suffit d'ouvrir grand les yeux, de tendre l'oreille, pour la voir dérouler son histoire et vous la raconter.


renseignements : office du tourisme

allées du Comte de Tréville BP 70010

64401 Oloron Sainte Marie

0559399800

www.oloron.tourisme.com

[email protected]

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Dans le coteau du Jurançon, sur la route de Navarenx, je fais un arrêt imprévu à Monein... et voilà

clocher de l'église Saint-Girons, une tour carrée ressemblant à un donjon. 

L'église Saint-Girons impressionne par ses dimensions mais se distingue surtout par sa charpente, unique en France, en forme de double coque de navire inversé, entièrement construite en cœur de chênes! Commencée en 1464 la construction s'achève en 1530. La réalisation de cet ouvrage d'art remarquable est confiée aux cagots, des hommes qui malgré leur extraordinaire savoir-faire, vivaient complètement exclus de la société. -A noter que c’est à des cagots* du Béarn que l’on confia la construction de la charpente de Notre Dame de Paris, au XIIIème siècle-.

*http://www.cosmovisions.com/ChronoCagots.htm Vous trouverez, en suivant ce lien, un bon document concernant cette population jugée à part depuis le moyen âge.


Saint-Girons est la plus grande église gothique du Béarn. Elle est classée monument historique en 1913.


EGLISE SAINT-GIRONS   -   LES HALLES
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Le Béarn toujours   et sa langue et son identité et sa prépondérance.  


 la porte bastion de Navarenx


Navarrenx est au centre du département des Pyrénées Atlantiques, aux portes du Béarn. Située sur la Voie du Puy, une des routes les plus fréquentée par les pèlerins, Le Village est une étape importante sur le chemin de St Jacques de Compostelle. elle est la dernière halte sur la voie, avant le Pays Basque.


Navarrenx apparaît au premier siècle avant notre ère sur un cartulaire du XIème siècle (Recueil de chartes, contenant la transcription des titres de propriété et privilèges temporels d'une église ou d'un monastère).La Casterrasse est la première forteresse qui y est bâtie, au tout début du XIIIème siècle. Il n'en reste que quelques pierres en dehors des remparts. Au cours de cette même période, Gaston IV, fait bâtir un pont de pierre enjambant le Gave, pour faciliter l'accès des pèlerins aux cols pyrénéens. Il y fait établir un marché et une "sauveté" (lieu refuge pour la population) avec "hospitau" et chapelle. Peu à peu le cœur de la forteresse devient une bastide. avec place centrale, rues perpendiculaires, maisons de 6 à 7 mètres de large, jardin derrière l'habitation, et en arrière les remises; des venelles séparent les maisons.



Le bastion Navarrenx est bâtit à la fin XVème siècle, pour répondre à l'inaptitude des fortifications moyenâgeuses à se défendre contre les nouvelles technologies d'armement, en l’occurrence l'artillerie à poudre. Pour se défendre de l'invasion espagnol, Henri II d'Albret, en faisant appel à Fabricio Siciliano, fait de Navarrenx la première cité embastionnée de France. En effet les architectes italiens ont déjà commencé à construire (dès 1500) des ouvrages complètement novateurs, délaissant tours et murailles de pierres.( L'architecte Vauban lui arrivera un siècle plus tard, on dit qu'il s'inspira beaucoup de cette l'architecture militaire italienne.)

BASTION DE NAVARENX 


Lorsque Henri IV réunis les États Pyrénéens à la couronne de France, Navarrenx perd son importance stratégique.


Aujourd'hui, on franchit librement les remparts austères de Navarrenx, nul besoin de montrer patte blanche, on entre sous sa protection bienveillante qui que l'on soit, de quelque religion que l'on soit. Lorsque l'on a passé la porte, c'est une promenade sous un ciel de tranquillité, où le fourmillement des commerçants, des pèlerins de St Jacques de Compostelle et autres passagers du temps, glisse joyeusement. Aucune pensée guerrière n'accompagne la marche au fil de la promenade. Pourtant, la sensation d'être unique nous prend lorsque l'on franchit la porte Saint-Antoine et que l'on gagne les remparts. Frantz Liszt y a peut être composé son « Liebestraum » ou quelque autre phrase musicale lors de sa venue en 1828 accompagné de Caroline de Saint -Cricq.

Le pont levis a disparu, seul l'emplacement du passe des chaînes est encore visible. Un petit escalier de pierre conduit à une terrasse, plate forme ouverte sur le Gave, dans lequel flotte le reflet du pont.


Les seuls échos qui nous parviennent, sont ceux des jeux de voix des visiteurs, qui rebondissent étonnamment d'un coin à l'autre de la pièce de la poudrière, ou ceux sept fois répétés par les meurtrières du « bastion des échos ».

Le Canon de Navarrenx est réduit au silence, longtemps son nom « se jo t'i bau » a retenti sur le remparts, puis il s'est tu, depuis le déclassement du bastion en 1868, il n'est plus qu'un soldat silencieux, mais toujours tourné face au pont qui enjambe le Gave d'Oloron.

CANON DE NAVARENX LE SOLDAT SILENCIEUX 

La cité Bastion n'a plus sa raison d'être ; le centre culturel a investi l'arsenal. Le centre d'Interprétation de l'Histoire y présente des maquettes et vous raconte Navarrenx.

L'église Saint-Germain est voulue par Jeanne d'Albret, au XVIème siècle. Tout d'abord protestante, l'église revient dans le giron catholique sous Louis XIII. D'inspiration Gothique tardif, on y remarque les voûtes tramées de liernes et de tiercerons, les arcs décorés à la base de têtes sculptées et peintes, les tableaux ; reproductions de Murillo, van Dick et L. Carrache offerts par l'empereur Napoléon et son épouse Eugénie venus, consulter le Dr Darralde ; un des médecins de l'Impératrice et maire de la commune.

EGLISE SAINT GERMAIN 


Mais il est un autre roi à Navarrenx, dans les eaux remuantes du gave, pêché depuis des temps, le saumon effectue sa montaison vers l'océan. Il revient à la frayère qui l'a vu naître, parcourant des milliers de kilomètres pour s'y reproduire.


Aujourd'hui encore Navarrenx reçoit des milliers de randonneurs sur le chemin de Saint-Jaques. L'accueil y est chaleureux et les rencontres riches. L'histoire demeure ici à travers les vestiges conservés. Le Béarn subsiste et sa langue et son identité et sa prépondérance.



OFFICE DU TOURISMETél.: 05 59 38 32 85Site : http://www.tourisme-bearn-gaves.com/ C.I.N (Centre d’interprétation de Navarrenx)Site : bearndesgaves.fr/char/L’organisation du C.I.N est sous l’égide de la municipalité.La logistique se fait grâce à l’appui du CHAR et de ses 30 bénévoles (ouvert tous les jours)

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ORTHEZ

Orthez est une ville des Pyrénées Atlantiques, située dans le Béarn entre Bayonne et Pau, entre océan et montagnes. Depuis le XIème siècle, Orthez est au carrefour des voies du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. L'histoire du protestantisme est lié à l'histoire d'Orthez durant des siècles à partir du XVIème siècle avec l'arrivée du Calvinisme dans le Béarn

Orthez intègre le vaste domaine des comtes de Foix, à la fin du XIIème. Gaston VII y érige un château, au XIIIème siècle. Le Château est construit sur une butte à cent mètres d'altitude . Gaston VII le veut à l'identique du château, dont il a fait héritage, tout près de Barcelone à Moncada. En souvenir de son père, il l'appelle le Château de Moncade. Il fait également bâtir un pont (le Pont vieux) sur les rives du Gave permettant le passage des pèlerins et des marchandises. Deux tours fortes le surplombent, c'est une des plus beaux pont de France. Il est aujourd'hui aussi majestueux , presque intact si ce n'est qu'une tour manque. Au XIVème siècle, le château de Moncade accueille un des plus importants acteurs de l'histoire de l'indépendance du Béarn : Gaston III de Foix-Béarn autrement nommé Gaston Phoebus. Phoebus y achève l’œuvre de ses pairs, et répand son autorité partout en Béarn, érigeant ses forteresses.

La tour Moncade sera l'objet de tristes méfaits, ainsi le fils unique de Gaston III soupçonné de vouloir empoisonner son père y sera emprisonné. Il y mourra sous le couteau de son père. Cent ans plus tard, la jeune Blanche de Navarre, postulante au trône y sera emmurée vivante. On dit que son fantôme hante les murs et que la « Dame Blanche » apparaît au sommet de la tour Moncade à travers les créneaux, cherchant vengeance. La tour est le seul vestige qui reste du Château.

Au XVIème siècle, Othez est le centre du fief protestant de Jeanne d'Albret convertie au calvinisme. Elle est reine de Navarre suite à la mort de son époux et mère du futur roi Henri IV qu'elle convertit à sa nouvelle religion. Dans le milieu du XVIème siècle, Jeanne fonde une université protestante à Orthez. On y enseigne, le latin le grec, l'hébreu, les auteurs antiques, la théologie le droit et la médecine. Une imprimerie est également créée.

Les guerres de religions éclatent. Catholiques et protestants s'affrontent. Henri IV chef des protestants, devient roi suite à la mort sans héritier de Henri III de Valois son cousin. Il abjure la religion protestante (« Paris vaut bien une messe ») pour ainsi réconcilier les français. Il permet au protestant de garder leurs places fortes, en signant l'Edit de Nantes (1598) autorisant la liberté de culte. Au XVIIème siècle, Louis XIII et le cardinal Richelieu rétablissent la religion catholique dans le royaume, ne pouvant accepter qu'un monde protestant affranchi de toute dépendance d'avec l'état conserve le droit de traiter librement avec les puissances étrangères. Louis XIV révoque l'édite de Nantes par l'Edit de fontainebleau en 1685.

Orthez garde son empreinte profondément protestante. Bien que les persécutions ont fait fuir bon nombre de Huguenots, la plupart demeurent et pratiquent leur religion dans la clandestinité au risques, s'ils sont découverts, d'être torturés, emmenés aux galères, ou tués.

Après la Révolution Française, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen restitue à chacun la liberté de conscience. Le temple réformé d'Orthez devient un des premiers à être construit en France.

Le musée Jeanne d'Albret, raconte en détail l'histoire du protestantisme en Béarn qui a eu une grande influence sur son histoire.



La tour Moncade haute de 33 mètres témoigne de l'histoire du château. La salle du 1er étage propose une reconstitution sous forme d'une « maquette son et lumière »de ce qu'il fut.

Du sommet de la tour, un grandiose panorama s'offre au regard.

Outre ses monuments classés, le demeures à colombages et celles du XVIIIème siècle, la visite d'Orthez , réserve quelques surprises. Ainsi peut-on y croiser des cavaliers des troupes napoléoniennes. Napoléon est réellement passé à Othez le 22 juillet 1808 en compagnie de l'impératrice Joséphine. Sans parler de la mémorable bataille d'Orthez qui a laissé ses traces.


Francis Jammes, poète botaniste et ami de Saint-John Perse, a fait d'Orthez sa principale résidence.

Gaston Planté, inventeur de l'accumulateur électrique est né » à Orthez en 1834, préparateur en cours de physique d'Edmond Becquerel, il présente ses expériences devant l'Empereur et l'impératrice au Tuilerie. En 1858. il présente à l'académie des sciences la batterie d'accumulateur dans une caisse avec une note « Nouvelle pile secondaire d'une grande puissance.

N'oublions pas la gastronomie, avec le non moins célèbre Chef Alain Ducasse, trois fois étoilé, né lui aussi à Orthez.

Le menu est riche, pour le visiteur d'Orthez qui n'a plus qu'à mettre les pieds sous la table !

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SAUVETERRE-DE-BEARN

vues   belvédère de l'église 

Sauveterre-de-Béarn à l'époque Médiévale, est une sauveté ; un lieu de peuplement sous la protection du clergé. A partir du XIIème siècle une église est construite, puis un château, puis un pont. Les ponts d'Oloron Saint Marie, Orthez, Navarrenx et Sauveterre sont des constructions très importantes, ce sont les quatre lieux de franchissement du Gave et des points stratégiques sur la voie en direction de l'Espagne. Le gave d'Oloron est un fleuve capricieux et ses crues sont redoutables, l'une d'elles emporte le Pont en 1732. Il n'a pas été reconstruit, et seul subsiste la petite tour et une petite partie du pont.

Mais, le pont de Sauveterre dit « le Pont de la Légende » a une étrange histoire à raconter, venue du moyen âge.

Une vieille histoire reprise par l'Abbé Menjoulet, dans ses « chroniques du diocèse et du pays d'Oloron » en 1863, conte que La vicomtesse de Sancie, qui réside alors au château de Sauveterre, subit dans le Gave « le jugement de Dieu par l'eau » (l'accusation de sorcellerie est assez fréquente en ces périodes d'obscurantisme, pour justifier un fait incompréhensible. Pour cela et tout autre condamnation, on fait appel au jugement de Dieu. L’accusé subit alors une épreuve pénible(une ordalie).Si celui-ci s’en tire, alors on estime qu’il disait la vérité puisque Dieu l’a soutenu et il est aussitôt acquitté)

La vicomtesse attend un enfant. Son époux est parti à la guerre. L'enfant naît difforme puis décède au moment même où l'on annonce la mort de son père Gaston V en terre espagnole. Une très vive émotion s'empare de la population, qui se réjouissait de cette naissance. D'un coup des rumeurs qui courraient déjà, chuchotant que Sancie pratiquait la sorcellerie, enflent. Elles vont jusqu'à dire que la mort de l'enfant est une punition divine. Ainsi par un blafard matin d'hiver, la vicomtesse, convaincue de sorcellerie, est conduite sur le pont, où le roi lui même, l'évêque, les notables et la population ; environ 3000 personnes, assistent à l’exécution. La vicomtesse est violemment jetée par dessus le pont, dans les eaux mouvementées du gave. Elle très vite emportée puis disparaît entièrement dans les flots. Les regard suivent la détresse de cette femme condamnée à mourir noyée. C'est alors qu'elle réapparaît, vivante sur un banc de sable à quelques brassées du lieu où elle fut jetée. La vicomtesse recouvre son innocence, partout elle est fêtée, aimée et honorée. Elle régnera longtemps sur le Béarn.


L'église Saint André est achevé au XIIIème siecle. D'architecture romane à l'extérieur, l'intérieur présente la superposition de deux styles ; d'art roman- et d'art gothique dans les prémices. Le clocher, haut de 25 mètres, servait probablement de tour de guet. Sous le porche, un superbe tympan décore la porte d'entrée. L'église est inscrite comme monument historique.

Au XIVème siècle, Gaston Phoebus, remanie le vieux pont, ajoute une tour de guet, et un pont levis. Il fait du château sa résidence d'été. Le château est alors le lieu de fêtes ; les gens de cours se pressent, autour de spectacles, où danseurs, troubadours et poètes s'expriment. Phoebus on le sait, est lui même poète à ses heures.

Durant le conflit entre les Navarrais et les vicomtes de Béarn (les d'Albret) désireux de reconquérir la Navarre, le château de Sauveterre de Béarn, est durement touché et les fortifications partiellement détruites par les troupes espagnoles. L'église est sacagée. Les guerres de religion qui opposent Huguenot (protestants) et catholiques n'arrangent rien.

Au XVIème siècle, durant le règne de Henri IV, Sauveterre perd de son statut de ville fortifié au profit de ville comme Navarrenx qui bénéficie d'une architecture militaire répondant aux nouvelles techniques de guerre. La révolution finira de jeter Sauveterre dans le presque oubli, le château ne servant plus que de geoles. Le Béarn fait partie du département des Basses Pyrénées, qui deviendra lui même département des Pyrénées Atlantiques en 1969.

Au XXème siècle Sauveterre devient un lieu de villégiature de charme. Le tourisme se développe. L'intérêt pour le patrimoine historique et culturel (grâce notemment à Proper Mérimée) et le soin apporté aux édifices qui ont fait sa renommée fait de Sauveterre la « Perle du Béarn. »

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Me voici au terme de ma visite dans le Béarn de tant d'histoires, de charmes!

J'espère que ce voyage vous aura enchanté et vous donnera envie d'y aller. Vous y rencontrerez des habitants accueillants, des figures hautes en couleur, des paysages à couper le souffle...

Et si vous voyez Gaston... embrassez le de ma part!

Je poursuis ma route vers le Pays Basque!

Bons baisers à bientôt!