Carnet de voyage

Les pitites reines

14 étapes
53 commentaires
2 fofolles 1 objectif : Copenhague 1 100 km à vélo
Avril 2022
5 semaines
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A quelques jours du départ, avec monsieur Inouk comme garde-fofolle, nous avons fini de préparer le voyage dans l'ambiance chaleureuse de la maison de Plombières 😉

C'est du sérieux !
C'est du sérieux !
Cherchez l'intrus !
Cherchez l'intrus !
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Après une journée de préparation intense et d'empaquetage subtil,

nous v'la parties sur les routes côte d'oriennes!

Nous déplorons dès le premier mètre une chute Mélanienne

Mais le soleil et notre bonne humeur nous rendent vite habiles.

Un démarrage en douceur le long du canal,

Bien vite remplacé par une montée pas banale

Qui faillit voir les poumons de Marie défaillir.

Et de nuit, par Delphine nous faire accueillir.

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Aujourd'hui, nous avons rendez-vous à Montbard avec une équipe de forestiers de l'ONF que Mélanie connaît.

Et ce soir, nous dormirons chez Fred. Il est l'ancien maître de stage de Mélanie, dont le sujet était le suivi d'une population de chauves-souris dans une forêt du coin. Fred, c'est un super héros. C'est batman mais en mieux : il est un spécialiste des chauves-souris (ben oui, à quoi vous vous attendiez ?).

Il nous a invitées à participer au martelage d'une parcelle...Vous voulez savoir ce que c'est ? Alors lisez la suite ! 😉

40 kilomètres nous séparent de notre lieu de rendez-vous. Nous partons sous le soleil de Blessey et les encouragements chaleureux de Delphine. Delphine, c'est aussi une ex-collègue de Mélanie, qui nous a chaleureusement accueillies chez elle, malgré notre heure tardive d'arrivée la veille au soir !

Le parcours est ponctué de charmants petits villages côte-d'oriens et de quelques descentes fort appréciées ! Nous retrouvons le canal de Bourgogne à hauteur de Venarey-les-laumes, où Mélanie se remémore de bons souvenirs d'un précédent trip à vélo le long de ce même canal. #instantnostalgie #spécialedédicace

Arrivées avec une ponctualité déconcertante au restaurant (quand il s'agit de bouffe, on est très fortes 😀), nous partageons le repas du midi avec l'équipe des triples F (les forestiers fous furieux), que Mélanie retrouve avec grande joie #deuxièmeinstantnostalgie #vivelesretrouvailles

Regardez bien le nom de la péniche !
Regardez bien le nom de la péniche !

C'est maintenant l'heure de bosser un peu : nous nous rendons sur une parcelle forestière pour participer au marquage des arbres destinés à la coupe. C'est cela que l'on nomme (suspense...) : le martelage ! Les forestiers désignent les arbres à couper à l'aide d'un marteau officiel qui porte le seau de l'administration française (AF). Ils y ajoutent un coup de peinture flashy pour que les bûcherons retrouvent ensuite facilement les arbres qu'ils doivent abattre. Tout cela est réalisé dans le respect du renouvellement des peuplements pour une gestion durable des forêts.

On est crédibles en forestières, ou pas ? 

Le martelage de la parcelle est vite terminé, à 16h c'est l'heure de l'apéro ! L'un des forestiers (David) fête son anniversaire aujourd'hui et nous allons tous ensemble boire un coup chez lui. Les forestiers sont généralement logés dans des maisons forestières. Celle-ci possède un magnifique terrain où se trouvent des noyers noirs d'Amérique. Nous nous amusons à récolter quelques noix, et les ouvrir par tous les moyens possibles en l'absence de casse-noix. La coque est très dure. La tâche difficile. Le résultat décevant : la noix à l'intérieur est amère ! Certes comestible, mais sans grand intérêt gustatif. En revanche, la forme de la coque est fascinante : une fois ouverte en deux, elle a la forme d'un cœur...ou d'une tête de chouette !

Fred en ramasse quelques-unes pour s'en faire une collection, puis nous repartons avec lui pour passer la nuit dans sa maison, à Chemin d'Aisey. Maison, vous dites ? C'est une splendide demeure, que dis-je, c'est un royaume, un palace ! Fred, c'est un super héros, vous vous rappelez ? Il a construit sa maison de A à Z, avec sa femme Flo (super héros number 2), tout en matériaux écologiques. Ils sont hyper fortiches tous les deux. La grande classe.

Le résultat est fabuleux, et lorsque nous écrivons ces lignes depuis chez eux, nous ne sommes pas pressées de partir. La maison est construite autour d'un énorme poêle de masse finlandais (le bébé pèse plus de 3 tonnes!) qui chauffe toute la maison en une seule flambée par jour. Tous les murs sont en chaux et chanvre, les peintures sont faites à la farine et à l'ocre, toute l'eau de pluie est récupérée et savamment filtrée pour subvenir à leurs besoins. Cette maison est un modèle d'écologie, de durabilité et d'autonomie.

Chaque pièce, chaque composant et chaque objet a une histoire. Tout a été fait ou trouvé ou récupéré localement, grâce à leur talent et leur super réseau d'amis et de connaissances. Le résultat est bluffant et unique. La maison est chaleureuse, elle sent naturellement bon (à moins que ce soient ses occupants ?) et on y dort extrêmement bien !

Le fameux pôele finlandais
Une création de super Fred
Le royaume du Fred

A la fin du repas du soir, Fred s'éclipse pour aller chercher quelque chose...et revient avec deux coques de noix attachées à une ficelle qu'il nous offre avec un petit air malicieux : "ça c'est pour vous ! Sur le chemin de Saint Jacques, ils ont des noix de Saint Jacques. Vous, vous aurez des noix d'Amérique de chez David !". Notre petit cœur fond !

Elles sont pas trop mignonnes nos petites chouettes ? 
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Premier soir de bivouac, nous sommes impatientes de vous révéler notre première recette de tambouille !

Ceci sera la première d'une série de recettes de bivouac made by les pitites reines tout au long du périple 😉

Ce gloubiboulga est absolument délicieux

Nous vous présentons donc la recette n°1 :

Risotto au lard et aux raisins


Faire cuire du riz dans de l'eau (un peu mais pas trop) agrémentée de bouillon de légumes.

Sur un deuxième réchaud (eh ouais on est équipées !) faire revenir un oignon rouge dans un peu d'huile d'olive, y ajouter des tranchettes de lard.

Une fois que le riz a bien cuit et bu presque toute l'eau, y ajouter le mélange oignon lard puis les raisins.

S'il reste trop d'eau, ajouter de la farine pour épaissir.


Facultatif mais fortement recommandé : déguster après un petit apéro composé d'une bonne bière et de saucisson.



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Le récit de l'étape du jour arrivera demain matin !


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Après une matinée chill au chaud chez Fred et Flo, et un royal petit déjeuner, entre rédaction de l'étape de la veille et petites réparations d'appoint sur les vélos, nous voilà reparties sur les routes.

Première pause repas au bord de la Seine dans le village de Nod-sur-Seine, pique-nique chaud à base de pâtes au quinoa, de mousse de betterave et de houmous. Miam !

Passage par Châtillon pour quelques courses pour le bivouac du soir, puis on repart sur les jolies petites routes de campagne.

La Seine à Chatillon
Jolie surprise à Montliot-et-Courcelles avec cette magnifique fresque

Au détour d'un chemin, que ne découvrons-nous pas, ébahies que nous sommes ?!

On vous le donne en mille ! Des cigognes !

On est toutes fofolles (encore plus que d'habitude) et Mélanie prend ses premières photos avec ze big appareil que Marie porte aimablement depuis le début (et Mélanie n'a même pas honte...enfin si quand même ^^)

 Et maintenant, on croise les doigts pour avoir la chance de rencontrer leurs cousines noires (parce qu'on n'est pas racistes)

On continue sur la thématique bouffe avec une pause goûter dans l'après-midi au bord d'une petite rivière au pied de la colline de Vix (où le fameux vase de la princesse a été retrouvé).

Puis nous quittons la Bourgogne par la route du Crémant pour rejoindre la Champagne. Mais le plus dur nous attend car le final de l'étape est une looooongue et grosse côte (à 10 %) qui nous amène près de Grancey-sur-Ource.

 La rude montée...

Nous établissons notre campement 4 étoiles au sommet de cette épreuve dans un charmant petit bois au calme.

Toujours pas de pluie en vue, nous préparons notre repas en se réchauffant au coin de Coco le réchaud à bois. Pour ce premier soir de bivouac, on profite d'un petit apéro en plus du repas grand luxe 😉

Apéro de luxe
On vous présente Coco le réchaud

La pluie commence à arriver en fin de repas (ça c'est du timing), ce qui nous vaudra de prendre une tisane au chaud dans la tente.

Notre nuit fut bercée par la pluie et perturbée par des voisins bruyants, entre les hululements de chouette hulotte et les aboiements de chevreuil. On a failli porter plainte pour tapage nocturne.

A part ça, on a plutôt bien dormi et l'imperméabilité de la tente est approuvée. Ouf. On se paie même le luxe d'une grasse mat' en raison de la pluie incessante jusqu'à 10h du matin.

Levée du campement, et suite des aventures demain !

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Le petit déjeuner et la levée du campement nous ont pris un peu de temps, tout était trempé (sauf nous !). Résultat : on part à midi et demi !

On vous a déjà dit que pour nous, la bouffe c'est important ? Ben maintenant oui. Du coup, une heure plus tard, c'est l'heure de manger. Coup de chance : un lavoir nous offre son abri. Nous pouvons y étendre la tente mouillée le temps du déjeuner. Y a même une cheminée, truc de fou ! On se réchauffe tant bien que mal autour des restes d'hier soir qui chauffent tranquillement.

Réveil un peu frisquet

Un petit thé à l'abri du lavoir nous permet d'écrire l'étape d'hier, laissant ainsi le temps à toutes nos affaires de sécher...approximativement.

Nous repartons sous un semblant de soleil, vite remplacé par la pluie et le vent glacial. Il nous reste 35 kilomètres, il est presque 16h. Tout va bien, on a confiance.

On a pédalé de bon train, traversant les plaines agricoles de l'Aube, sans grand intérêt (y a même pas de haies pour couper le vent !). Le cerveau de Marie, pour égayer sa journée, a décidé de lui faire un mono-concert : c'est une chanson, qui tourne en boucle dans la tête (vous savez ce que c'est, vous aussi hein ?). Du coup, pour pas qu'elle se sente seule, on vous la partage 😀La chanson du mono-concert

Notre point d'arrivée envisagé au cours de notre préparation était au cœur du Parc naturel régional de la forêt d'Orient, situé au nord de Vendeuvre-sur-Barse. C'est une petite ville visiblement assez dynamique, avec des lotissements neufs à l'entrée. Ce qui évoque à Mélanie une chanson des Cowboys fringants, que nous souhaitons aussi vous partager par la même occasion 😉

A écouter et chanter à tue-tête : Les maisons toutes pareilles (et vous, laquelle des deux chansons préférez-vous ?)

Nous nous y arrêtons pour faire des courses pour le repas du soir, et chercher un abri pour la nuit qui nous permettrait de se protéger du vent. La nuit s'annonce froide, venteuse et humide.

Le bi1 de Vendeuvre est au top du recyclage !
Y a même des livres à disposition de tous, trop génial
Ca c'est du chargement de compèt'

En discutant avec l'hôtesse de caisse et quelques clients, nous leur parlons de notre voyage et de nos besoins pour le soir. Et en sortant du magasin, une petite famille, qui nous a entendues, nous demande "vous cherchez un gîte pour ce soir ?". Après un coup de fil à une de leurs connaissances, ils nous indiquent que le gîte d'étape d'Amance peut nous accueillir pour cette nuit. On les remercie chaleureusement, on est aux anges !

Plus que quelques kilomètres nous séparent de notre lieu de villégiature (et une dernière belle côte, on en a eu notre dose aujourd'hui). Nous découvrons le gîte et tout ce qui va faire notre confort pour la nuitée : une cheminée, des plaques de cuisson, et une douche (avec de l'eau chaude) !

L'intérieur du gîte qui nous a sauvé notre soirée
Trop mignonne cette petite Marie

Pour conclure, on peut dire que, même si la journée n'a pas été la plus clémente et agréable au niveau météo, la chance nous a quand même largement souri 😉

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La publi bonus du soir : le repas des pitites reines (sans gluten et sans lactose, of course) !

Plat principal : Omelette aux carottes et aux oignons

Trouver une poêle ou une sauteuse convenable dans les placards.Y faire revenir les oignons dans de l'huile d'olive.

Embaucher une aide-cuistot pour éplucher et trancher en rondelles les carottes. Les ajouter dans la poêle.

Laisser cuire quelques minutes en mélangeant pour les laisser s'imprégner d'huile et se mêler aux oignons. Puis ajouter du bouillon de poule (parce que les œufs, ça vient des poules).

Une fois que les légumes sont cuits, ajouter les œufs battus en omelette (et appeler SOS œufs battus (c)Rémimolette).


Et maintenant, le dessert : pancakes !

Faire un super moit-moit farine de châtaignes/farine de riz (quantités au pifomètre). Ajouter une jolie dose de sucre et un sachet de levure.

Ajouter 3 œufs et mélanger. Ajouter une louche de lait sans lactose. Bien mélanger.

Laisser reposer le temps de manger, loin du feu, dans le coin froid du gîte (qui ne manquent pas ici !).

Puis : au bûcher les pancakes !

Non, on ne les a pas fait cuire au feu de bois, mais dans une poêle. Vous pouvez faire pareil ;-)


P.S : cette recette est largement inspirée des fameux pancakes au pifomètre de Léonie, une amie de Marie ;-)

#mangercestimportant #bienmangercestencoremieux #sansgluten #sanslactose #sanslactosesansgluten

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C'est un drame...c'est une tragédie !

Nous avons perdu Pépée la chouette de Mélanie...😥

Feu Pépée la chouette, qui aura été bien brave à nos côtés 

Qui veut bien venir nous aider à la chercher dans la mystérieuse forêt des templiers ?

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Bonsoir chers fofollowers ! (blague (c) la sœur de Mélanie)

On vous rassure, Pépée la chouette va très bien. C'était un poisson d'avril mouahaha 😀

 Circuit de la journée du 1er avril

Hier, la pluie et le vent incessant ont eu raison de notre ténacité, et nous étions trop épuisées pour raconter la journée. Alors ce soir, c'est jackpot ! Vous avez le droit à deux récits pour le prix d'un !

Pour commencer la journée de ce 1er avril 2022, nous avons l'immense fierté de vous annoncer le couronnement officiel de Queen Merry ! En effet, Mélanie avait préparé son coup avant le départ pour lui offrir ce petit cadeau d'anniversaire à retardement. C'est une magnifique couronne en tissu fabuleusement créée par une autre queen, qui se prénomme Queen Marguerite, une amie couturière de Marie 😉 (P.S : on vous conseille fortement d'aller voir son site !)

Queen Merry porte fièrement sa nouvelle couronne 

Quelques flocons de neige accompagnent notre départ de ce gîte d'Amance qui nous a réchauffé le corps et le cœur en cette froide nuit entre mars et avril.

Ce 1er avril sera voué à la découverte du magnifique Parc naturel de la forêt d'Orient...dans lequel Mélanie (qui attend son couronnement) fit une entrée fracassante. En effet, portée par une délicieuse pente humide et gravillonneuse, elle vit trop tard une poche de graviers mesquins, qui la fit choir de son perchoir ! Boum badaboum, et c'est le drame : elle tomba sur le côté droit dans les vilains cailloux. Marie s'en vint à sa rescousse et l'aida à relever son fidèle destrier. Mélanie lui déclara "j'ai un peu mal". Elle s'enfonce dans les bois pour évaluer l'étendue des dégâts sur son malheureux fessier. Nous vous laissons juger par vous-mêmes, photo à l'appui !

Les lieux du drame
Les mesquins graviers
Le fessier abîmé !

Le pire dans tout ça, c'est que le drame a eu lieu à 100 mètres de l'observatoire où nous nous arrêtions pour déjeuner. C'est ballot.

Il fait froid, il y a du vent, il commence à sérieusement neiger, mais c'est beau. Malheureusement, les oiseaux sont frileux et se font rares. Quelques grèbes huppés, aigrettes et hérons nous font tout de même grâce de leur présence (mais pas de photos, ils étaient trop loin, snif).

Queen Merry prépare le repas
Du porridge pour se réchauffer, y a rien de tel !

Le saviez-vous ? La forêt d'Orient abrite les vestiges de l'ancien domaine forestier des templiers. Ils l'ont achetée en 1255, et ils y exerçaient leur propre justice, avec leurs propres gardes forestiers !

 La fameuse forêt des templiers. Elle est vraiment très belle.

Ayant réservé un gîte d'étape dans le village de Soulaines-Dhuys, nous nous devons d'avancer et ne pouvons malheureusement pas nous y attarder plus.

Nous quittons la zone forestière pour longer les lacs (artificiels mais beaux quand même) de la forêt d'Orient. Le temps est clément et le soleil nous accompagne, nous rendant la route fort agréable.

Le ciel commence à se charger de gros nuages menaçants...

Une petite pause pour faire quelques courses à Dienville (dont l'activité est principalement tournée vers le lac du même nom), et le temps se dégrade brutalement : un vent glacial et une pluie battante nous tombent sur le coin du nez. Nous nous empressons de reprendre la route pour la dizaine de kilomètres qui nous sépare de notre lieu de villégiature pour la nuit. Nous peinons quelque peu à franchir une succession de côtes sous la pluie et le vent de face, sur une route toute droite. Nous nous arrêtons en haut d'une côte pour reprendre des forces avec quelques bonbons.

Par ailleurs, nous constatons, depuis ces deux derniers jours, que nombreux sont les automobilistes à nous doubler. Mais AUCUN ne s'arrête. AUCUN humain ne s'est dit qu'on pouvait être dans le besoin. Il fait froid, la nuit tombe, on est deux jeunes filles à vélo. Mais personne ne s'arrête. On trouve ça triste. Et on en conclut que les gens sont bouchés, en Champagne...(comme les bouteilles. Héhé. C'est une blague 😀).

Du coup, nous, on a quelque chose à vous demander. S'il vous plait, la prochaine fois que vous voyez des voyageurs (à vélo, à pied, à cheval, à dos d'âne, de cochon, en brouette (pour le transport, vaut mieux la brouette !)...) et que vous êtes en voiture : prenez 30 secondes pour vous arrêter et leur demander s'ils ont besoin d'aide. Vous ne risquez rien à part faire naître de grands sourires sur la bouille de ces personnes et les combler d'espoir envers l'humanité 😉 Et au pire, vous risquez juste de faire une super rencontre avec des gens intéressants et de passer une soirée qui sort de l'ordinaire si vous les accueillez carrément chez vous !

On a des dents mais on ne mord pas 😉

Et maintenant, on arrive au récit du 2 avril : rassurez-vous c'est presque fini !

Et bam : 65 kilomètres dans les pattes ! 

Pluie, vent, neige. Nous traversons les grandes et mornes plaines céréalières de la Haute-Marne. Les arbres se font rares. Les oiseaux aussi. Et il n'y a pas de haies ! Nous invoquons la déesse des plantations de haies, Perrine, qui se reconnaîtra. Y a encore du boulot pour replanter tout ce que le remembrement a défoncé ! S'il y avait eu des haies, on aurait gagné quelques degrés et quelques kilomètres heure sur cette longue et pénible route...

Du coup, on trace autant que possible malgré le vent, toujours glacial et de face, qui nous ralentit beaucoup. Heureusement, aux abords du lac du Der, nous traversons une oasis forestière. Nous y trouvons même un abri pour manger confortablement.

Miam des lentilles au lard
Petite vidéo pour vous immerger dans l'ambiance fraîche de cette journée 😉

On a trouvé un gîte pour dormir au chaud ce soir encore, au nord de Saint Dizier. Beaucoup de kilomètres nous restent à parcourir après la pause du midi. Nous avons l'agréable surprise de pédaler sur de belles voies cyclables quasiment tout du long.

Passerelle sur le lac du Der, qui a une petite saveur de mer

Le soir, nous sommes accueillies par un gentil monsieur dans un gîte à Trémont-sur-Saulx. Ce gîte est géré par l'Amicale des Loisirs Populaires Trémontois, qui le met à disposition des voyageurs et gens de passage. Nous sommes bien jouasses que ce gîte existe et puisse nous permettre, une nouvelle fois, de passer une nuit au chaud.

Ce monsieur est le président de l'association et nous explique que nous pourrons suivre la Voie sacrée pour aller jusqu'à Verdun. Nous vous raconterons l'histoire de cette route dans les prochaines étapes !

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Pour vous faire patienter avant les prochains articles du périple, nous vous présentons la recette fétiche de Marie : les lentilles au lard !

Découper 4 tranches épaisses de lard en gros lardons.

Peler et couper les carottes en rondelles.

Peler et émincer l'oignon.

Mettre le tout dans une grosse casserole d'eau froide et ajouter les lentilles vertes. La quantité d'eau doit correspondre à peu près à 3 fois le volume de lentilles.

Ajouter un cube de bouillon de bœuf.Mettre le tout sur feu fort jusqu'à ébullition. Puis diminuer le feu et remuer régulièrement.

Ajouter de l'eau si ça accroche au fond, jusqu'à cuisson moelleuse des lentilles. Il faut bien compter une heure de cuisson en tout.

En fin de cuisson, ajouter une cuillère à soupe de farine (de blé ou de riz) pour épaissir.

Laisser les lentilles absorber l'eau.

Et puis voilà !

A consommer de préférence lors d'une froide journée d'hiver (même en avril) 😉

Plat réconfortant qui se réchauffe très bien au milieu de la forêt 
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La Voie Sacrée de Bar-le-Duc à Verdun 

Nous avons roulé dans les pas de l'Histoire de la Grande Guerre, sur une route tristement célèbre : la Voie Sacrée, qui relie Bar-le-Duc à Verdun. Cette route historique fut l'artère principale de la bataille de Verdun en 1916, et était l'unique route permettant de relier Bar-le-Duc, où les soldats arrivaient de toute la France, à Verdun, où l'offensive allemande faisait rage. Elle a été nommée ainsi, après la guerre, par l'écrivain Maurice Barrès, en référence à l'antique Via Sacra romaine menant au triomphe.

Durant l'été 1916, 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions, de ravitaillement et de matériel l'empruntaient chaque semaine pour alimenter la fournaise de Verdun. Les camions y défilaient sans arrêt, au rythme d'un véhicule toutes les treize secondes en moyenne. Pour assurer le bon déroulement de l'approvisionnement en troupes et en matériel, elle était entretenue en permanence, jour et nuit, par des équipes spécialement dédiées à la maintenance de la chaussée. Si un véhicule tombait en panne, il était immédiatement poussé dans le fossé pour ne pas gêner la circulation.

Cette route était vitale pour la bataille, et de ce fait, était protégée et surveillée par l'aviation française contre les attaques aériennes ennemies.

Pour bien s'imprégner de l'histoire de ces lieux, nous sommes parties de Trémont-sur-Saulx dimanche 3 avril. Nous avons rejoint Bar-le-Duc, et pris le temps d'y découvrir son histoire.

Magnifique monument aux morts de Bar-le-Duc
Devant la gare, des panneaux racontent la mobilisation de Bar-le-Duc pendant la guerre

Cette ville a été fortement marquée par la guerre, et notamment par les chassés croisés de civils et de militaires. S'y rencontraient les troupes fraîchement arrivées de toute la France, prêtes à partir au front, et les soldats qui en revenaient, ravagés par les horreurs de la bataille de Verdun. Parmi ces militaires, circulaient également de nombreux civils fuyant l'est désolé et cherchant refuge dans l'arrière-pays. La ville de Bar-le-Duc s'est mobilisée et entièrement vouée à l'effort de guerre pour assurer le soutien nécessaire aux troupes qui défendaient la liberté de la France.

C'est là que la Voie sacrée commence, et nous la parcourrons en deux jours.

 Bornes marquant le tracé de la Voie sacrée. Celle de gauche est un véritable monument : elle fait plus de 3 mètres de haut !

Nous poursuivons notre chemin à travers de beaux petits villages et des paysages vallonnés et boisés. Le soleil est avec nous, malgré un froid plutôt mordant. La route est agréable, mais l'absence de voie cyclable n'est pas des plus rassurantes quand les voitures, et surtout les camions, nous doublent à 90 km/h...

Le premier soir, on s'arrête au bout d'une trentaine de kilomètres, dans le village d'Erize-la-grande. Nous y demandons refuge pour la nuit dans une ferme, afin de passer la nuit au chaud : les températures annoncées pour la nuit sont au-dessous de zéro... Les gens nous accueillent avec beaucoup de naturel et de simplicité, et nous sommes touchées par leur hospitalité.

 Les animaux de la ferme qui nous a accueillies à Erize-la-Grande <3

Le lendemain, nous reprenons la route jusqu'à Verdun, où une amie d'amie nous hébergera pour les deux prochaines nuits.

 Petit aperçu de la Voie sacrée entre Erize-la-Grande et Verdun

Sur cette section, des panneaux racontent que les villages ont été complètement désertés pendant la bataille. Les récits des soldats, qui témoignent de leur émotion à constater les ruines et la désolation de ces villages, nous touchent beaucoup. Imaginer des villages entiers vidés de leurs habitants, nous fait froid dans le dos...dans les deux sens du terme, car les températures sont glaciales !

Nous faisons un petit arrêt à Souilly : c'est dans ce village que Pétain établit son quartier général pour diriger la bataille de Verdun et mener sa puissante stratégie de défense du front.

 La mairie de Souilly, qui fut réquisitionnée pour devenir le quartier général de la bataille de Verdun en février 1916

Au fil de nos lectures, nous comprenons de mieux en mieux à quel point la stratégie liée à la Voie sacrée était fondamentale pour assurer la victoire. Nous sommes particulièrement émues par un extrait d'un rapport allemand, que nous vous partageons tel quel :

On continue notre route, impatientes et curieuses de découvrir la ville de Verdun telle qu'elle est aujourd'hui, après les horreurs qu'elle a vécues.

 L'histoire de la guerre imprègne l'atmosphère de ces lieux

La suite dans le prochain article 😉

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Nous sommes donc arrivées hier, le 4 avril, à Verdun, où nous pouvons profiter de la chaleur du foyer de Sandra, qui nous accueille généreusement chez elle pour les deux prochains jours.

Cette petite pause bienvenue nous permet de visiter la ville et ses monuments.

Vue sur la Meuse
Vue sur la Meuse

Lors de la Première Guerre mondiale, tous les habitants ont fui la ville en direction de Bar-le-Duc. Les soldats en poste à Verdun trouvent une cité détruite et inhospitalière. Les poilus survivent tant bien que mal dans les décombres des maisons abandonnées, se chauffant parfois avec les meubles laissés sur place.

Ce matin (mardi 5 avril), nous avons visité les souterrains de l'ancienne citadelle Vauban, réhabilitée pour la guerre en une base militaire, vivant au rythme des conflits se déroulant en surface. On y est immergées dans le quotidien des recrues, soumises à des conditions de vie très rudes : froid, humidité, faim, rats, maladies... et pour autant, celles de la surface sont encore pires. Dans les souterrains, les soldats trouvent au moins un peu de confort (comme des vrais lits) et un sentiment de sécurité, à l'abri des bombardements.

Dans la ville, nous remarquons les stigmates des combats à travers les impacts de balles et d'obus sur les pierres de certains bâtiments les plus anciens.

Impacts de balles visibles sur les façades des cathédrales et églises de Verdun 

Toute la ville a été reconstruite dans les années 20, et l'architecture des bâtiments en est le témoin. Verdun n'a pas été seulement marquée par cette Grande guerre, mais également par la Seconde Guerre mondiale. Des monuments et des sculptures en témoignent également.

Au fond, sculpture de combattants de la 1ère et 2nde guerres
Imposant monument de la victoire

A Verdun, se trouve également le Centre mondial de la paix, un lieu d'exposition, de rencontre et de réflexion pour la promotion de la paix, des libertés et des droits de l'homme. Actuellement, il abrite une exposition particulièrement poignante sur la guerre actuelle en Ukraine. Ce qui se passe actuellement fait tristement écho à ce qui a été déjà vécu il y a un siècle, et cela nous émeut profondément. Comment l'être humain peut-il, sans cesse, répéter les mêmes horreurs envers son prochain ? Cela nous échappe...

 Un exemple de photographie exposée au Centre mondial de la paix, illustrant la guerre en Ukraine, sans filtre.

En-dehors de cette atmosphère historique très présente, Verdun nous étonne par sa beauté. Il est agréable de déambuler dans ses rues et de découvrir de jolis petits coins de nature.

Le canal des minimes, qui nous ravit par sa beauté
La cathédrale Notre-Dame
et son cloître
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Ces deux derniers jours nous ont fait réfléchir sur la suite du voyage, et le temps est décidément très froid et humide...

Le temps est légèrement bouché à Verdun ces jours-ci... 

Nous ne sommes pas équipées pour bivouaquer par ces températures, ce qui nous oblige à trouver systématiquement un refuge pour la nuit. D'autant plus que nous sommes censées attaquer les Ardennes belges dans les prochains jours, où les températures clémentes ne sont pas spécialement à l'ordre du jour !

Les prévisions météo pour les prochains jours dans le secteur des Ardennes belges... 

Ce n'est pas le voyage tel qu'on l'avait imaginé pour ces prochaines étapes... Vous commencez probablement à comprendre là où on veut en venir : nous changeons notre fusil d'épaule !

On a décidé de rentrer chez nous, à Lyon pour Marie et à Dijon pour Mélanie, et de repartir pour Copenhague en train, avec une troisième amie, dans deux semaines : l'objectif est toujours là (Bryaaaan ! <3), et nous gardons notre ligne de conduite du voyage lent et sans avion !

On est déçues de ne pas continuer comme prévu, mais toujours aussi enthousiastes à l'idée de partir ensemble, à vélo, et de voyager à la découverte de nouvelles contrées !

Vous retrouverez donc bientôt les pitites reines sur les routes ! 😉

Pépée et son copain Yboude seront toujours à nos côtés ;-)
En une semaine, on s'est quand même bien éclatées et on a bien profité de l'instant présent ! 

A bientôt pour de nouvelles aventures !

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Quelques nouvelles des pitites reines, de retour chez elles...après encore quelques aventures pour Queen Merry !

Nous avons donc pris le train mercredi 6 avril à Verdun, pour rentrer sur Dijon, puis sur Lyon pour Marie. Au total, 3 TER pour Mélanie, et 3,5 pour Marie. Ce fut un peu pénible de décharger et recharger nos bagages sur les vélos à chaque changement, mais globalement ça s'est bien passé, jusqu'à Dijon en tout cas...

Mais pourquoi 3,5 trains pour Marie ? Et oui, c'est là que les choses se sont gâtées pour Marie ! A l'approche de Dijon, le contrôleur nous prévient que nous arriverons avec du retard, à cause d'un "accident de personne". Nous n'en saurons pas plus, et au final nous arrivons avec à peine plus de 5 minutes de retard à la gare de Dijon. Retard minime, mais suffisant pour que Marie loupe sa correspondance pour Lyon...à quelque chose comme...30 secondes près ! "Marie la poisse" est de retour parmi nous !

Tant pis, elle décide d'attendre une heure pour prendre le prochain train. A ce moment-là, il est près de 20h. Un petit saut chez Mélanie pour une pause pipi, et elle repart in extremis pour attraper le train en question. Mélanie lui propose de rester dormir, mais Marie préfère rentrer dans la foulée et être chez elle le soir même. Compréhensible. Et pourtant...si elle avait su, elle aurait dit oui sans hésiter !

En effet, les galères se sont cumulées, et ce, jusqu'au lendemain ! Le train, parti en retard (mais ça c'est un détail auquel la SNCF nous habitue régulièrement), n'est jamais arrivé à Lyon ! Un suicide sur la ligne (gloups...) a obligé le train à s'arrêter à Mâcon. Une flotte de taxis a été mise en place pour que les passagers puissent rentrer sur Lyon. Mais comment on fait quand on a un vélo ?! Eh bien, on ne fait pas ! Ceux qui, comme Marie, n'ont pas pu ou pas voulu prendre le taxi, ont dormi à l'hôtel à Mâcon...(Vous le croyez ça ? C'est quand même bien la poisse, non ?!) Ils ont ensuite pu reprendre un train le lendemain matin (soit aujourd'hui, le 7 avril). Mais Marie, dégoûtée et trop énervée contre la SNCF, a tout simplement décidé de rentrer sur Lyon à vélo...70 km sur la journée, par un temps de chiotte. Marie est une super warrior. Ou une super poisseuse. Au choix 😀


Bon, et sinon pour tirer un petit bilan de cette première partie d'aventure (eh oui, parce qu'on vous rassure hein, ce n'est pas fini ! 😉), on a quand même drôlement bien fait d'arrêter là le périple à vélo (cliquez sur les images pour les voir en grand) :

 Bien qu'une amélioration soit prévue dans quelques jours en Belgique, on aurait dû traverser ce front hivernal dès Vendredi...

En une semaine, nous avons tout de même bien rigolé ensemble, bien profité de l'instant présent, et bien apprécié ce périple, qui nous aura apporté une belle première expérience et un bon entraînement pour les prochains périples à venir 😉 On a quand même fait un beau petit tour, avec 350 km au compteur :

Le périple des deux fofolles, de Dijon à Verdun. Il nous restait une 60aine de km avant la frontière belge

Mélanie a retrouvé son doux foyer, son chat, et sa cuisse se rétablit tranquillement, prenant de jolies couleurs arc-en-ciel 😉

En réalité, c'est impressionnant mais ça ne fait pas mal !
Il y en a au moins un qui semble content de ce retour prématuré

Nous sommes tout de même fières de ce que nous avons accompli. Merci à vous pour vos mots d'encouragement, votre enthousiasme à nous lire et suivre nos péripéties, vos commentaires adorables...ils nous ont accompagnées tout au long de nos journées de pédalage, et vous étiez ainsi un peu à nos côtés ! ❤️

Nous vous souhaitons une belle fin de semaine, et vous disons à bientôt pour de nouvelles aventures avec les pitites reines ! 😉