Désolée d'avoir été un peu longue à écrire ce dernier mais... nos 48 dernières heures balinaises furent chargées en émotions et le retour en France assez rude (à l'image des températures...).
Nous voici donc arrivées à Sanur, ville proche de Denpasar. Plutôt sympathique à première vue, mais nous n'avons pas vraiment eu le temps de la visiter ou de flâner dans les rues... En effet, notre première matinée fût consacrée à aller chercher mon laissez-passer au Consulat, puis d'aller le faire tamponner au bureau de l'immigration (une grande histoire...). Heureusement que notre driver-guide était là pour faire la traduction car j'ai bien cru que j'allais exploser : le Consulat nous avait dit d'aller à l'immigration dont l'adresse était indiquée sur la lettre rédigée par leurs soins. Sauf qu'arrivées au dit bureau de l'immigration, voilà qu'on nous explique que comme j'ai perdu et fait ma déclaration de perte à Ubud, il faut aller à un autre bureau de l'immigration... Soit. Une fois rendues à ce nouveau bureau, on me dit que ça n'est pas eux qui sont concernés car l'adresse sur la lettre n'est pas la leur et donc qu'ils ne peuvent rien faire. Au final, on à ensuite été trimballées de bureau en bureau, jusqu'à ce qu'une dame ait pitié de moi et me donne un formulaire en balinais/indonésien à remplir (bah oui, faudrait pas abuser de leur gentillesse non plus).
Ensuite, étant donné ma poisse légendraire, et vu ma demande, notre ami Leong a pris la route en direction d'un ami à lui, gourou, afin que je puisse le rencontrer, échanger avec lui et voir ce qu'il pouvait faire pour m'aider. À l'aide d'un traducteur, je lui ai donc exposé ma problématique, à laquelle il a répondu que cela fait à peu près 3 ans que la malchance me poursuit, et que cela durerait jusqu'en Avril prochain (mais il devrait déjà y avoir une amélioration en Février). Il a également ciblé 2 zones à problème chez moi, anatomiquement et physiologiquement parlant. Ensuite, il a enchaîné sur le fait que je suis une éponge et donc absorbe toutes les ondes négatives des gens qui m'entourent (là, j'ai commencé à le trouver très fort). Et donc que jusqu'à Avril, je ne devais pas écouter ces personnes, ne pas prendre non plus de décision importante, en bref, laisser couler, et juste essayer de "profiter". Il a aussi rajouté que je devais arrêter d'utiliser mon cerveau sur des choses compliquées, et vivre émotionnellement, ressentir mes émotions, les laisser s'exprimer (l'histoire de ma vie...). Après cela, il m'a proposé 2 options : soit je me mettais à méditer (pour eux, il s'agit plus d'un travail introspectif que de mindfullness comme on en parle de plus en plus en Europe, pratique dans laquelle on est censé simplement observer ses pensées), soit il pouvait réaliser une initiation à l'ouverture des chakras. Comme je ne me sentais guère d'humeur introspective et, me connaissant, j'ai opté pour l'initiation. Enfin, une fois le rituel réalisé, il nous a proposé de nous "laver" de nos problèmes et autres "pêchés" (je ne me rappelle plus comment ils ont appelé et expliqué ça), et il nous a "arrosés" avec de l'eau bénie par Ganesh.
Un autre de ses conseils, en lien avec les émotions, a été de plus sourire, mais que cela soit un vrai sourire, qui vienne de l'intérieur, et non pas juste un masque. Car si le négatif engendre le négatif (comprendre : les mauvaises ondes attirent tout ce qui est mauvais), le positif génère du positif (CQFD).
Je n'ai rien ressenti de spécial durant cette expérience, mais le gourou a quand même énoncer certaines choses qu'il ne pouvait pas savoir comme ça; Laura pouvait éventuellement être au courant, mais pas notre guide puisque nous n'avions rien évoqué d'autre que ma poisse avec lui. De plus, sur la dernière photo, j'ai presque l'impression de voir une autre personne, un autre visage quand je le regarde... Bref, maintenant, je vais tenter de mettre en applications ses bonnes paroles et advienne que pourra !!
Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés au marché et avons réellement mangé comme les locaux. C'était assez amusant et insolite de manger là, au milieu de tout ce fourbi, mais c'était sympa ! Ensuite, nous avons été dans un bar qui, apparemment, sert un très bon "arra" (à prononcer en roulant les "r"). En effet, nous avons testé l'alcool de riz, spécialité locale.
À l'occasion de je-je-sais-plus quelle journée à Sanur, le soir, nous nous sommes également rendues dans un warung que notre driver-guide a l'habitude de fréquenter. Un couple d'amis à lui y était déjà mais a du rapidement partir. Puis, d'autres amis à Leong nous ont rejoint et nous avons fini la soiree chez l'un d'entre eux (donc véritablement dans leur maison). C'était vraiment très sympa comme soirée et très marrant !! J'ai même fini par piquer un fou rire impossible à arrêter (à chaque fois que je m'arrêtais, je repartais de plus belle !) 😂 #mythique
Au cours de ces quelques derniers jours, Leong nous avait parlé d'une action réalisée par son entreprise (la compagnie de taxi pour laquelle il travaille) : chaque mois, tous les employés donnent une petite partie de leur salaire dans une cagnotte, qu'ils vont distribuer tous les 2 ou 3 mois lorsqu'ils vont rendre visite à des personnes isolées sur l'île. Leur prochaine réunion se trouvait être samedi, la veille de notre départ, et Leong nous a proposé d'y participer. Nous nous sommes dit que cela serait une excellente façon de réaliser comment beaucoup de gens habitant là-bas vivaient, dans quelles conditions, etc. Mais on ne pensait pas si bien dire !!
Tout d'abord, nous avons été joyeusement accueillies par les collègues de Leong, qui nous ont saluées d'un "Hello !" auquel nous avons répondu par "Salamat pagi !!" (si jamais un balinais passe par là : désolée pour l'orthographe 😁) auquel ils ne semblaient pas du tout s'attendre !! Apres presque 3 semaines de voyage, nous avons testé (du bout des lèvres, mais quand même !!) une boisson à base de durian (oui, oui, le fameux "fruit" qui pue encore plus que votre camembert qui traîne depuis 1 mois dans votre frigo 😂). La conclusion : c'est vraiment infâme !! 🤮😂 Heureusement, nous avions plusieurs bouteilles d'eau en réserve 😜
S'en est suivi 2 longues heures de route au bout desquelles nous avons rencontré en premier 2 frères âgés de 27 et 30 ans, ayant chacun de leur côté eu un accident de scooter. Denpasar étant assez loin, ils ne sont pas allés à l'hôpital (d'autant plus que, rappelons-le, là-bas, les soins sont payants); mais quelques jours/semaines plus tard, les voilà paraplégiques... (pour le plus âgé des deux, il s'est écroulé un jour qu'il faisait du vélo) C'est moi qui aie été la plus touchées entre nous deux... Ils ont notre âge, et désormais, ils passent leur vie sur le perron de leur maison; quand ils en ont assez, ils demandent à leurs proches de les installer sur leurs fauteuils roulants (qui coûtent une fortune) et de les emmener faire le tour de leur maison. Ils ne peuvent plus rien faire de leur vie... à part élever comme ils peuvent et de leur position leurs enfants (l'un des deux est déjà papa)... Pour accéder à leur maison, même si les marches ne sont pas bien hautes, il faut monter un assez long escaliers...
Ensuite, nous sommes allées manger. Le repas était offert par l'entreprise, même pour nous, et se déroulait sous forme de buffet. C'était plutôt bon, et pour varier du riz, il y avait même des crudités. Malheureusement, nous n'y avons pas vraiment goûté car ce que nous venions de voir nous avait réellement beaucoup trop retournées... 😢 De plus, nous avons été assez choquées qu'une partie du groupe soit plus occaparé par leurs portables qu'à prêter un minimum d'attention aux personnes qu'ils venaient voir...
En revanche, la vue depuis la terrasse du restaurant était magnifique !!!!
Enfin, nous avons été voir une dame âgée, vivant du côté du volcan Agung (l'autre volcan toujours actif à Bali). Ses enfants ne viennent jamais la voir,n et ne s'occupent absolument pas d'elle. Quand elle nous a tous vu arriver, on aurait dit qu'elle se demandait ce qu'il se passait ☺ Cette dame est rongée par l'arthrose, elle avait le poignet déformé quand nous l'avons vue, et avait d'énormes difficultés à se déplacer et à s'asseoir. Elle vit apparemment avec D autres villageois qui semblent s'occuper d'elle. Elle a une "cuisine" : quatre murs en béton et aucune fenêtre, avec très peu d'équipements. Quant à la "maison"/"chambre", ils sont donc apparemment 6 ou 7 à dormir dans la même pièce... Et en ce qui concerne les toilettes, ils ont réalisé un ingénieux système D pour récupérer les eaux pluviales via une bouteilles en plastique puis, via un tuyau accroché, transport l'eau jusqu'aux WC... Cette dame nous a fait énormément de peine de part sa situation globale (normalement, à Bali, toutes les générations vivent ensemble sous le même toit; et quand il y a un mariage, l'épouse vient habiter dans la maison familiale du mari); cette fois-ci, c'est Laura qui fut la plus touchée. Si je n'ai pas osé aller parler aux deux frères tellement je me sentais à côté de la plaque, j'ai été approcher cette dame et lui ai tenu la main, en espérant qu'elle comprenne que nous étions vraiment désolées qu'elle vive cette situation... Bien sûr, elle ne parlais que balinais ou indonésien, donc les collègues de Leong ont traduit ce que j'essayais d'expliquer (en gros, mon idée était d'essayer de lui envoyer des médicaments contre l'arthrose non-utilisés en France). Elle-même m'a serré la main bien fort à un moment. C'était TRES TOUCHANT.
Aussi, durant première partie du trajet retour, nous n'avons pas pipé mot... Jusqu'à ce qu'on s'arrête chez un collègue de Leong pour lui rendre visite et lui apporter du soutien car sa femme est atteinte d'un énorme kyste dans l'abdomen. Elle a tenté de venir nous saluer et passer un moment avec nous, mais est rapidement retournée s'allonger. Malgré leur situation, cette famille nous a ouvert les portes de leur maison, nous on offert à boire et à manger. L'épouse du chef de Leong me traduisait en anglais ce que le mari de la femme malade et son père disaient. Juste avant qu'on ne parte pour rentrer à l'hôtel, le patriarche de la famille nous a dit en balinais que nous étions de très belles personnes et que nous avions une belle âme. Et Leong s'est empressé de rajouter que nous avions été voir un gourou la veille justement (et apparemment, ils le connaissaient aussi).