#5 Vietnam

On s'installe ?
Dernière étape postée il y a 23 jours
Ce carnet de voyage est privé, ne le partagez pas sans l'autorisation de l'auteur.
Novembre 2022
10 semaines
1
1
Publié le 10 décembre 2022

Envie de frais, de sec, de bons petits plats, et, soyons fous, de sapins de Noël ? Direction Hanoï, où nous avons décidé de poser nos valises pour deux mois. Ce sera notre camp de base pour explorer le Nord du pays et le Laos, mais aussi notre maison sucrée maison, puisque nous avons loué un appartement pour la fin décembre et le mois de janvier.

Attention les yeux : il fait moche, froid (15-20°, pour nous c'est froid, d'où les doudounes), c'est la ville, c'est pollué... mais votre cauchemar est notre rêve, après 3 mois de nature chaude et collante (et forcément hostile, hein).

Allez, en vrac, comme on les trouve dans nos esprits confus : hôtel japonais art déco de luxe, mode viet cong, rue, préparatifs de Noël à la cathédrale (érigée par nos ancêtres colons en cheap-gothique après destruction d'un sanctuaire bouddhique millénaire)...


Et zou !

2

Nous n'irons pas à la baie de Ha Long. Cette fois c'est promis.

Nous avons choisi la baie Lan Ha. C'est pareil, c'est juste à côté, c'est juste moins touristique.

On prend de bon matin un taxi pour aller prendre un bus pour prendre le ferry jusqu'à l'île de Cat Ba pour prendre un bus jusqu'au petit port où nous attend un petit bateau qui nous conduit à travers la baie jusqu'à notre "hôtel " flottant. Niak.

Confort rudimentaire, public backpackers, mais on est au cœur du sujet et les pieds dans l'eau. Pas de chance, il fait frais et le ciel est couvert, on ne les mettra donc pas beaucoup dans l'eau, les pieds.

Spectacle tout de même grandiose, un brin inquiétant et pirate. Nous partons pour 3 heures de kayak, peut-être plus parce que je suis perdue. 3e île à gauche ? Non, la 2e à droite après l'île champignon ? Non, celle devant la tortue, avec la petite plage ? J'aurais un trésor à cacher que je ne saurais plus le retrouver moi-même !

On traverse des sortes de villages de pêche, où les barges sont gardées par des toutous, bien patients au milieu de l'eau et de nulle part. Ils aboient pour la forme, mais qui viendrait aborder leur lopin de "terre" ? Et aussi : où font-ils ce qu'ils doivent faire ???

Bref, un monde mystérieux...


Lan Ha !

Une traversée bien agréable pour les mirettes.

Filets posés le soir autour de la maison, et relevés le matin : ça mord !

Livraison de vivres et bateau en palmier.

Allez, on s'en va ! On a prévu d'aller vers le Nord, mais on ne sait pas comment. On aimerait voir la vallée de Bac Son, et sur notre route se trouve la ville de Lang Son. Oui, sauf que ce n'est pas simple de se déplacer (non plus) au Vietnam !

On trouve une voiture à Cat Ba, et on "file" vers cette ville neuve, non loin de la frontière chinoise.

Gastronomie, grotte, ambiance amusante dans cette contrée qui ne figure sur le parcours D'AUCUN voyage organisé. On fait figure de bêtes curieuses, et la magie de Noël (un exercice instagrammable ici) fait le reste !


Donc : Lang Son !


Toute l'équipe du gros hôtel de la ville nous soigne comme la famille Windsor, et les spécialités locales sont délicieuses !

Finalement nous n'allons pas à Bac Son, le temps est trop couvert. Nous choisissons de nous rapprocher encore de la Chine : Cao Bang, avec notre premier bus local !

6h en classe vietnam (= marchandises, passagers qui vomissent, et un canard), c'est cool !


Ce sac bleu cancane beaucoup quand même...

Cao Bang City, départ de merveilleuses excursions dans les montagnes. Bourgade fort sympathique où l'on regrette de ne pas rester deux jours de plus.

Nous trouvons un chauffeur vietophone (c'est déjà pas mal) qui nous conduit avec ferveur d'une merveille à l'autre de sa région : chutes d'eau de Ban Gioc, temple, grotte du Tigre, montagne percée, et super restaurant.


Après les images prises sur la route (magnifique), celles des chutes de Ban Gioc. Pardon mais j'ai beaucoup de mal à faire du tri... c'est l'inflation ici aussi !

Les plus grandes chutes du... Vietnam, oui Madame !

Sur l'autre rive, la Chine ! Le confinement n'est pas encore levé ; c'est très calme...


Le relief karstique caractéristique (je l'ai faiiiiit !!!!! essayez à voix haute !) du Vietnam, du Laos et de la Chine méridionale, c'est beaucoup de chutes d'eau, mais aussi beaucoup de grottes. Énormément de grottes, on en découvre encore tous les ans.

A quelques encablures de Ban Gioc se trouve la grotte du Tigre. Aucune bête féroce en embuscade derrière les stalactites, mais des concrétions en forme d'animaux, notamment un Tigre. Bon, le nom est nul, mais la grotte est somptueuse, grande, aménagée juste ce qu'il faut pour une découverte en famille... et avec le chauffeur et la guide. A tous les deux ils doivent connaître 3 mots d'anglais, mais c'est tellement chouette de se promener sous terre avec des Français !


Quelques images de la magnifique route de retour.

Arrivée un peu tardive à la montagne percée, mais quel prodige !

3
3
Publié le 9 janvier 2023

Pendant notre covid balinais, nous avons chamboulé le magnifique programme qui nous faisait remonter du Sud au Nord du Vietnam, en traversant le Cambodge et le Laos.

Il nous fallait du frais, du sec et une adresse pour quelque temps. Ce quelque temps étant assez long, il fallait une ville aux pauvres citadins que nous sommes.

Nous avons donc loué un appartement à Hanoï. Ce sera notre QG pour la vie quotidienne (cours d'escalade, lecture, culture, rencontres, école), et notre point de départ pour des excursions dans le Nord.

• • •

Tay Ho, chez nous

Le lycée français est à Long Bien, mais Tay Ho est le quartier le plus international. Sur le bord du grand (17km de berges) lac de l'ouest. Il y a 50 ans, c'étaient des rizières et des potagers, aujourd'hui on voit à peine le ciel à cause de la pollution due à la circulation mais surtout aux constructions en cours.

C'est assez dingue, les buildings poussent à vue d'œil, grâce à une main d'œuvre en tongs, et souvent féminine (je ferai un truc là-dessus, tiens). Scooters partout évidemment. Et pourtant des petites rues calmes et fraiches, de belles maisons coloniales encore debout, une vie de quartier.

Des lianes, électriques

Lapin bougon. Phô au poulet en bas de chez nous. Y a un aquarium + la télé sur YouTube avec une vidéo d'aquarium. 2 euros.

Rues de Tay Ho, salon de massage traditionnel tenu par de jeunes aveugles.

Notre salon et notre meilleur ami : le purificateur d'air.

Promenade du soir. C'est fête à la Pagode. On fait écrire des prières et on les brûle. On dépose des paniers d'offrandes vendus dans la rue et de faux billets achetés avec des vrais.

Avec la barbichette ça marche mieux. 

Le lac Ho Tay, avec le symbole de Hanoï sur les garde-corps. Très photogénique. Ça dure 2 minutes et pourtant on dirait que le temps s'est arrêté.

L'impression de calme est trompeuse, côté rue c'est comme ça :

Le Roi Soleil et sa cariatide, infiniment pertinents...

Maison meme pas hantée près de chez nous. Les abords du lac, le soir, c'est du Magritte.


Des lacs partout. D'après la carte. Parfois c'est en fait un trou, béant mais sec. Là c'est joli :

• • •

Le centre et le vieux Hanoï

On se perd littéralement. On boit des cafés sans peur et sans reproche (à l'œuf, à la crème de coco, au sel...) à des terrasses presque parisiennes. On se coule dans le trafic. On se régale sur le trottoir.

Café à l'œuf 

Le lac Hoan Kien dit De L'épée restituée, car le premier empereur viet, après avoir bouté les Chinois, dut y rendre L'épée magique à la tortue magique. On y conserve, comme des joyaux nationaux, deux "cadavres" de tortues.

Maison ancienne restaurée.

 Le gong est en thé !
• • •

Hanoï en colorama

Màu vàng // jaune (sagesse et gloire)


Màu đỏ // rouge (chance)


• • •

Les fêtes occidentales à Hanoï

Les Viêts sont curieux de Noël, ils font des selfies devant les décorations. Le soir du 24, une vingtaine de bancs ont été installés sur le parvis de la cathédrale, et les curieux essaient de suivre la messe. A l'intérieur, la religieuse qui donne l'eucharistie essaie de repérer les "vrais" catholiques, mais il n'y aura pas assez d'hosties de toutes façons. Presque 20 % de catholiques dans le pays.

Un Noël simple pour nous, mais joyeux et qui doit beaucoup à Annam Gourmet (l'épicerie de luxe du quartier). On y trouve de l'Epoisse !!!

Le nouvel an "solaire" est fêté en ville (tous les prétextes sont bons). Après deux années sans festivités à cause du covid, on a droit à des concerts gratuits organisés dans plusieurs lieux de la ville et à un "spectadrone" vraiment impressionnant. Nous rencontrons deux familles de passage afin qu'Iris puisse discuter avec des enfants de son âge. A la fin du spectacle, à 0.02, les scènes sont démontées, les gens rentrent chez eux. Et voilà.

• • •
4

Départ à 7h pour le village de Tà Số , non loin de Mộc Châu, dans la province de Sơn La. Bref, à l'ouest. Non loin de Dien Bien Phu et du Laos. A peine 200 km, mais au moins 5h de route. Nous partons avec un chauffeur, Viet, et Joseph, un guide francophone. Le premier, c'est le roi, à l'aise partout et chez tout le monde, bavard comme une pie. Il adore manger, surtout des piments. Un chauffeur, quoi. Le second s'appelle Joseph parce qu'il en avait assez d'entendre les Français torturer son nom vietnamien. Il est discret, sympathique et exactement ce qu'il nous faut pour cette première rencontre avec les gens de la montagne. Ne vous inquiétez pas, ils sont gentils.

Au fur et à mesure que la route se hisse dans les montagnes, on s'enfonce sous la brume. J'ai oublié à propos de Viet : il conduit EXTRÊMEMENT mal. Un chauffeur, quoi. Alors on apprécie la brume parce que, si lui ne voit pas le danger (de toutes façons il s'en fiche), nous non plus.

A Moc Chau, on commence à voir les femmes habillées de belles jupes colorées. Ça y est, on est chez les Hmongs !

Pas facile de trouver la maison de notre hôte, surtout dans cette purée de poix... mais le voilà qui nous fait signe sur le bord du chemin ! Tout en noir, des pieds aux cheveux, avec ce pantalon large aussi pratique pour le scooter qu'il l'était à ses ancêtres pour chevaucher à travers les steppes chinoises. Il est très impressionnant, mais tout s'effondre presque quand on arrive au visage très doux, avec ce grand sourire lumineux. C'est A Hang. Nous, on comprend Aha et on trouve ça exagéré. Mais finalement si, dans la maison, tout le monde aime rire, délicatement.

Ne cherchez pas les fenêtres, il n’y en a pas. Il fait froid par ici.

Il nous conduit à l'intérieur, il y a beaucoup de brume, contrairement à la photo qui a été prise au moment du départ. On se retrouve autour d'un feu, avec sa femme, la mère de sa femme, une chatte et ses deux petits qui squattent le lieu, dormant debout, le bout des poils léché par les flammes et faisant leurs besoins dans la cendre. On fait les présentations. Ils sont timides et parlent très bas, mais toujours avec douceur et un très beau sourire.

Les femmes proposent à Iris de porter les vêtements traditionnels qu'elles ont cousus. Joie de l'intéressée, qui apprécie aussi de bénéficier d'une couche supplémentaire.

Alexandre est équipé par A Hang d'une balle de tissu (faite maison en indigo traditionnel forcément) : Nous allons nous promener au village et en ce moment on joue beaucoup, car c'est le nouvel an hmong qui vient de commencer, et il va durer... un mois.

Finalement la balle restera au fond de sa poche (où elle se fera oublier jusqu'à Hanoï) : à cause du temps, il y a seulement un match de volley. Les filles de leur côté. Ils jouent très bien et ça attire du monde, en jupettes brodées sur le scooter.

Un film ?

Les Hmongs noirs vivent dans les hautes montagnes, leurs habitations de bois sont basses, sans fenêtres, seulement quelques jours dans le toit permettent aux fumée de s'échapper. La maison de A Hang n'a qu'une dizaine d'années, mais elle est déjà toute noire.

Le sol est en terre battue. Le feu autour duquel nous nous retrouvons est sacré, on n'y jette aucun déchet. Des papiers rouges et dorés ornent les éléments sacrés de la maison pendant le nouvel an (poteau ou poutre maîtresse, outils...) : on doit y faire attention et les considérer eux aussi en vacances pendant un mois.

Pour accueillir des visiteurs, la famille a construit un superbe bungalow avec deux chambres très belles, décorées avec soin et simplicité. Bon, on dort tout habillés...

Le couple a déjà deux enfants, Khai et My. Les coutumes matrimoniales locales font froid dans le dos, en tout cas ils ont des enfants très jeunes, surtout les femmes, et l'espérance de vie est basse.

Après le dîner délicieux et très arrosé, Chia et sa mère nous initient à l'indigo. Ce sera la 4e de notre tour du monde !

Les Hmongs portent tous les jours la tenue traditionnelle ; les jours de fête, elle est juste plus belle. La couture est la compétence féminine la plus valorisée, après la cuisine, la beauté... Chez ces gens discrets, les vêtements qu’elle porte et qu'elle a faits sont en effet la première chose que l'on voit chez une jeune femme. Les filles apprennent à coudre vers 6 ans. La machine à coudre semble être l'appareil le plus précieux de la maison. Il faut entre 2 et 6 mois pour faire une jupe. La mère fait les habits de toute la famille et doit en faire de neufs pour le nouvel an.

Autour du feu, on essaie d'apprendre à compter en viet, puis en hmong, avec les enfants... mais surtout on rigole !

Le lendemain, après un énorme petit-déjeuner arrosé d'alcool de maïs (je crois que les Hmongs aiment boire), nous partons derrière A Hang pour une grande et incroyable randonnée dans les montagnes. Nous traversons un village isolé qui vit de manière traditionnelle, sans électricité ni eau courante... et c'est superbe !

Comme il faut savoir s'occuper quand on n'a pas Netflix, ils jouent à Couincouin-maillard : on met quelqu'un les yeux bandés avec un canard dans un enclos, et il doit attraper le canard.

Et zou, un film !

Au retour, les enfants nous ont fait une surprise !

C'est dur de partir...

5
5
Publié le 13 janvier 2023

Le Têt

Si je pouvais, je mettrais en très gros. En très gras, et en très rouge. Le Têt, c'est le nouvel an chinois. Pardon, vietnamien. Le calendrier lunaire le place quelque part entre janvier et février. Les Vietnamiens y ont leurs plus longues vacances ; cette année le parti dans sa grande mansuétude vient d'accorder 7 jours à tous les fonctionnaires. En gros c'est quand même ce qui fait l'intérêt de la fête pour eux. Ils en profitent / doivent rentrer dans leur village familial (celui du mari chez les tradi), et mangent et boivent pendant une semaine.

Première précision d'importance, la "religion" au Vietnam, c'est le culte des ancêtres, à 70 % peut-être. Après c'est le bouddhisme et le catholicisme presque ex æquo. Donc chez l'ethnie majoritaire, le fils aîné habite avec ses parents (avec sa femme), reprend leur maison, et est responsable du culte des ancêtres de la lignée. J'ai mis le terme religion entre guillemets, car c'est plus proche d'une culture, d'un système de pratiques cultuelles, de pensée et de valeurs. Ce n'est d'ailleurs pas exclusif des autres religions et il est parfois difficile, pour les néophytes, d'identifier les pagodes bouddhistes et les temples confuceo-taosistes. Par déformation professionnelle, j'y vois le même pragmatisme qui faisait penser aux Romains (une fois bien sûr que le culte était bien accompli) : un nouveau dieu ? Ah chic, essayons voir si ça marche !

Voici quelques photos de la famille de Hoa, chez qui nous avons cuisiné, dîné et beaucoup papoté. Elle surveille la consommation de vin de riz de son beau-père après son avc. Mamie donne des cours de tai-chi. Le mari est à la soirée Têt de sa boîte. Les filles rentrent de l'école à vélo. Hospitalité vietnamienne : on est accueillis comme de vieux amis et on repart avec plein de cadeaux et surtout de beaux souvenirs.

Accueil vietnamien : rires, générosité, gentillesse !

Pour les étrangers en revanche, le Têt, c'est mortel apparemment. Tout est fermé, les transports et les hôtels font exploser leurs tarifs, les rues sont désertes.

Heureusement, il y a la période des préparatifs !

1) choisir son arbre

Dans le Nord, cela peut être un pêcher ; ils sont en fleurs à cette saison et on les fait venir, en pot ou en branchages, des montagnes de Moc Chau où nous avons vu les Hmong les ramasser. Mais on peut préférer un kumquat chargé de fruits, ou, dans le sud, un abricotier ou une chrysanthème aux fleurs jaunes.

Pendant 2 semaines avant la fête, les arbres sillonnent donc la ville à scooter, avec toute l'ingéniosité des gens pour charger un maximum leur monture.

Il faut aussi planter un mât. J'imagine que c'est un peu notre cheminée pour le père Noël, ca doit indiquer aux esprits l'emplacement de la maison.

 Le monsieur ne tient pas le mât, il fait un selfie !

La période est très fleurie de manière générale, avec deux couleurs dominantes : le jaune pour la sagesse et le rouge pour la chance.

2) nettoyer la maison

Les 3 génies du foyer, montés au ciel sur des carpes après leur suicide amoureux (je sais... je peux vous raconter les détails de la légende mais ça en jette comme ça), rejouent leur ascension quelques jours avant la fin de l'année, afin de rendre compte du comportement de la famille. Mais ils réintégrent leurs penates au soir du nouvel an. Il faut donc que ça reluise pour les accueillir ! Cependant pendant les 3 premiers jours de l'année, plus le droit de nettoyer le sol pendant 3 jours : on pourrait balayer accidentellement la chance tombée du ciel devant la porte ! Donc, on nettoie à fond la semaine avant, et on cache vite les balais !

 Cette dame vend tout ce qu'il faut !

3) se faire beau, et prendre des photos

Pendant le Têt il faudra revêtir de beaux habits tout neufs, mais une semaine avant on cherche le plus bel endroit pour la photo avec l'ao dai (le vêtement féminin). Les jours où il fait beau, c'est la folie !

 Petite tente de douche Quechua pour changer de tenue dans la rue

4) prier

Avant le réveillon on va au temple pour prier les âmes des ancêtres. On leur offre une carpe (encore) sensée monter dire au maître du ciel si la famille s'est bien comportée pendant l'année. Carpe qu'on relâche dans la rivière ou le lac le plus proche.

5) on fait les courses

A manger, à boire, les plats de 5 fruits pour les offrandes, des décorations, des enveloppes rouges et or à garnir de dongs et à offrir aux enfants et aux personnes âgées.

C'est simple, vous retournez dans la rue du paradis de la déco de Noël, et miracle ! C'est toujours rouge, mais c'est devenu le paradis du Têt !

Nous partons demain pour le district de Hoang Su Phi, mais à notre retour, vous aurez le prochain épisode : le Têt j-2 !

• • •

Têt j-2

Nous sommes invités chez Hoa pour confectionner les banh chung chez son oncle. Malheureusement il faudrait se lever à 5h et nous sommes rentrés la veille à 22h de 5 jours de trek dans le Nord... on abandonne lâchement !

Dommage, ça a l'air d'un vrai challenge, et surtout c'est délicieux ! Farcis de riz et viande, on les découpe en tranches qu'on fait frire pendant le Têt.

Hoa m'a envoyé la photo de leurs exploits :

J-1

Dans le quartier, tout commence à fermer... et nous à trembler : va-t-on mourir de faim ? D'ennui ? De solitude ?

Pour prendre le pouls de la ville, nous allons avec Iris au marché aux fleurs de Quang An. C'est le plus grand, c'est d'habitude un marché nocturne (minuit-6h), et c'est à 500m de chez nous.

Et bien c'est... atroce ! Les habitants de Hanoï considèrent leur scooter comme une excroissance naturelle de leurs corps. Inutile de se garer, ils parcourent les allées sur leurs deux roues puantes et klaxonnantes et s'arrêtent sous le nez des vendeurs !

J 0

Nous sommes le 21 janvier. Ambiance étrange et grand soleil. Le matin tout est calme, hormis le ballet désormais habituel des végétaux roulants. L'après-midi, c'est le nettoyage général, à grandes eaux. Tout y passe : les maisons, les boutiques, les rues, les motos, les voitures, les cages à oiseaux, les cheveux...

On profite du ciel clément pour explorer encore le quartier. Quelques cafés sont encore ouverts pour accueillir les jeunes (ouh les ingrats qui n'ont pas pris le chemin du village natal). Ici ou là on brûle les papiers votifs achetés sous blister. Finalement le smog ne va peut-être pas diminuer dans les jours à venir...

Les temples sont propres et ripolinés, mais encore à peu près déserts.


 Et le soleil tombe dans le lac de l'Ouest .

Rentrons vite à Quang An où on dînera en attendant le clou de la soirée : le feu d'artifice.

Le trafic est dingue. La photo est nulle, j'ai dû choisir le moment le plus calme.

Le soir du Têt, la ville de Hanoï organise 31 feux d'artifice en simultané. Les feux privés sont interdits par crainte des accidents, mais les Vietnamiens en sont tellement dingues qu'ils n'ont aucun scrupule à transgresser la loi (bon, c'est un truc qu'ils font assez souvent, discrètement). Loi qui leur promet pourtant des peines de prison très lourdes (les pays voisins font tourner un beau trafic qui déplaît aux autorités).

Bref, on voudrait voir celui du lac Hoan Kiem, mais on se rabattra sur celui de Tay Ho car il est IMPOSSIBLE de trouver une voiture ! A 23h on parcourt donc les rues jusqu'à un bar sur le lac. C'est silencieux, désert... mais où sont-ils tous ? Senteur d'encens pour seul compagnon de route.

Sur la berge, Alexandre se fait gronder par une dame qui attend là, seule. Apparemment il a marché sur une natte étendue au sol. Il y en tout le long du lac. Un bon signe ?!

On prend un verre au Turtle bar presque vide, d'où on sort à 23h55. Et là c'est noir de monde ! Ils sont tous arrivés en 15 minutes, sans un bruit !

Pas de compte à rebours, pas de cris, pas d'applaudissements non plus. Et pourtant c'est un feu d'artifice incroyable, magistral. On en voit tout plein d'autres, plus modestes, tout autour du lac. Des étoiles, des cœurs, des poissons, pendant 15 minutes. Vraiment wahou.

Ça ne vous surprendra pas si je vous dis qu'ils sont repartis aussi vite et silencieusement à 00.16. Au lit ?

 Photo vraiment pas à la hauteur.

Étonnés d'avoir fêté deux fois la nouvelle année 2023, on rentre tranquillement en se glissant dans le flot des scooters. Mais tout a changé !

Les portes et portails tout à l'heure fermés sont maintenant grand ouverts sur des autels domestiques débordant d'offrandes et de décorations. De petits feux de papiers votifs brûlent partout. Mais qui a fait tout ça en 15 minutes ?

Au sol, des confettis témoignent pour quelques minutes des débordements de joie des enfants avant d'être bien vite ramassés.

On échange des vœux avec les rares personnes qu'on croise, toutes sourire. Elles se rendent dare-dare au temple. Ça sera fait, comme dit Iris.

Et puis au lit !

J+1

Aujourd'hui nos voisins se sont fait très beaux, avec des habits tout neufs, et ils vont :

- se faire photographier en ville

- au temple

- chez la famille la plus proche (attention à cette règle qui nous terrorise : interdit de rentrer dans une maison viet pendant 3 jours, même pour sauver des enfants, une grand-mère ou trois chatons mignons d'un incendie !!!)

Et nous, on a déjà deux aventures à mettre sur le compte du chat d'eau (ne me demandez pas ce que c'est) :

1) Aujourd'hui youpi on trouve une voiture pour aller dans le centre. Le conducteur nous tend plusieurs fois un gros flacon de désinfectant Dettol. Il finit même par nous le mettre dans le sac à dos. Le mystère s'épaissit. En sortant de son taxi on remarque que tout le monde cocotte terriblement. Serait-ce le jour du parfum ? Puerait-on ?

2) Après un bon phô reconstituant et un bon café-coco (encore glacé parce qu'on n'arrive pas à penser à demander hot), on est prêts pour une belle balade. Mais le doute m'assaille. En fait c'est un constat : j'ai oublié d'éteindre l'induction sous les travers de porc !!! Le Têt j+1 est sans doute le pire de l'année pour ce qui est de la circulation. Papa taxi fait tout ce qu'il peut, mais on met une heure pour rentrer.

La technologie à encore frappé : les plaques se sont éteintes d'elles-mêmes en notre absence, et on a de bons rillons caramélisés pour le dîner.

De bon augure ?

Il nous reste encore 5 jours de Têt. Heureusement nous avons fait des réserves... et Julie vient nous retrouver !!!

Allez, bonne année du chat d'eau !

6
6
Publié le 2 février 2023

Il fait froid et humide au Nord en janvier, et les rizières sont au repos. Mais les gens sont toujours là et nous avons envie de les rencontrer, et de nous dégourdir les pattes. De plus, Alexandre doit s'entraîner pour sa grande aventure spéléologique (épisode à venir).

Nous montons donc une expédition avec un chauffeur, un guide, et un porteur-cuisinier... mais comment fera-t-on de retour en France ??? Nous prenons d'abord le bus pour Bac Ha, sorte de capitale hmong où se tient tous les dimanches un marché haut en couleurs. Notre chauffeur nous conduira le lendemain à Ban Luoc et nous reprendra une centaine de kilomètres plus loin et trois jours plus tard à Nam Hong, dans le district de Hoang Su Phi. Si vous connaissez Sapa, et bien c'est encore plus beau, et il n'y a aucun touriste. Au programme : randonnées et découverte des ethnies montagnardes. Bonus : tout le monde commence déjà à fêter le Têt, ça va être drôle !

Quel temps va-t-il faire ? Va-t-on réussir à tenir les étapes ? Comment sera l'hébergement ? Comment sera-t-on accueillis ? C'est l'inconnu, et au départ c'est assez inconfortable pour de petits Européens habitués à leur confort. Et même si notre séjour chez les Hmongs noirs nous a rassurés, ils ont en fait mis la barre très haut ! Et si nous étions déçus ?...

Pas de suspense inutile, on a ADORÉ. Le marché de Bac Ha, c'est dingue ; les rizières de Ban Luoc et Ho Thau sont probablement les plus belles du monde ; les randonnées étaient super (surtout pour Iris et moi qui avons fait les 2/3 à moto !) ; la nourriture était succulente (et très arrosée comme d'habitude dans la campagne) ; les hébergements étaient beaux/propres/funs/typiques ; mais... les gens !!! Voilà, on a rencontré des familles magnifiques, plongé dans des modes de vie qui vous retournent et vous laissent plus de questions que de réponses, fait une moisson de visages et de noms que nous garderons précieusement avec nous jusqu'au bout (de la vie).

Allez, en route : Bac Ha !

 femmes de l'ethnie phu la qui aiment bien les photos. 
  Métaphore locale pour évoquer les deux directions que peut prendre la vie d'une femme, selon le mari qu'elle trouve. Contente d'...
 Chiot hmong. On en veut un !
Notre gîte pour la nuit.

Bac Ha, et son marché du dimanche fréquenté par les ethnies des alentours, majoritairement des Hmongs fleuris. C'est le dernier avant le Têt, donc c'est la folie.

 Je suis sage donc j'ai droit à un os ?
 Depuis l'aube, tout le monde converge vers le marché. 
 Quand nous arrivons la plupart des buffles ont été vendus. 
 De beaux balais tout neufs
 Le bien-être animal n'est pas encore à l'étude.
 On peut être en jupette et confortable, non ?
 Ça se mange aussi.
 Chiens de race hmong. 500 dollars.
 Vous n'avez pas l'odeur, quel dommage...
 50 m linéaires de resto de phô.
 Oh ! Un touriste !
 Rayon boucherie 
 Mix éthnique 

Le lendemain matin est bien frais, mais on bénéficie du plancher chauffant vietnamien.

A notre retour du marché nous rencontrons notre chauffeur et notre guide anglophone. Mister Tien est d'origine chinoise et il conduit bizarrement très bien. Mister Chien est thaï (pas thaïlandais, c'est encore différent) et on va passer 4 jours inoubliables avec lui. Les Vietnamiens ne peuvent pas prononcer le s et le r de mister, ça donne "Méteu". Donc j'ai cru pendant de longues heures qu'ils s'appelaient tous Méteu, un prénom des montagnes sans doute. Finalement je ne me bats pas trop la coulpe : eux-mêmes sont souvent bien embêtés quand on leur demande leur nom. Il faut dire que traditionnellement ils en ont 3 minimum et qu'ils changent plusieurs fois de prénom au cours de leur vie (le premier, souvent ridicule, est destiné à décourager les mauvais esprits). Bref, la team est presque au complet, direction Ban Luoc !

Après avoir longé une grosse et belle rivière accablée de 3 ou 4 barrages, Tien gare la voiture au milieu de nulle part. Un homme tout droit sorti de Tintin au Tibet nous accueille avec un beau sourire, prend notre sac et notre Tien sur son scooter et nous plante au pied d'un chemin dont il part à l'assaut dans la nuit qui s'installe. Il va falloir grimper jusqu'à sa maison. Comment a-t-il fait sans glisser, je ne sais pas, mais c'est long, très escarpé, et très nocturne ! Petites lueurs joyeuses dans la nuit, les lumières des quelques maisons perchées sur les sommets, les lucioles, et les blagues de Chien.

Nous dormons ce soir dans la très belle maison en bambou de la famille Phong. L'homme au scooter nous attend avec son beau sourire, sa très belle femme, sa vieille mère espiègle et son dernier fils. Habitués aux coutumes locales, on s'installe autour du feu, ne perdant pas une goutte du spectacle donné dans cette merveilleuse maison : faire à manger.

Encore un repas délicieux, avec des rires, des photos échangées, beaucoup de tasses d'alcool de riz avec mamie : "abdu !". C'est l'équivalent de chutsukué ("santé !" en viet) dans sa langue. Les Phong sont des Dzaos noirs. Assez grands et très élégants, ils vivent dans les nuages, sculptant des rizières somptueuses.

Après un feu de pieds qui fait bien rire tout le monde, c'est une nuit sans rêve, sous les lourds édredons de velours bariolé.

Pas de Thermomix ?! 
 La maison est sur pilotis... mais comment ça marche ???
 opération pipi
 Les murs ont des poches.
 La préparation des repas est collective.
 Méteu Phong, Méteu Chien et Méteu Alex

Matin de brume.

 Iris va bientôt se cogner la tête. 
 Nos jambes ont poussé pendant la nuit, prodige des montagnes. Et Iris s'est cogné la tête.

Randonnée jusqu'à un col esseulé. Des cornes de buffles timides émergent parfois de la brume. Un vieil homme grimpe lui aussi patiemment, seul dans les nuages, pour sa cueillette médicinale.

La maison de la famille Phong 
 Nos premiers théiers, dont le parfum de gardénia brave le froid.
 Des enfants ont laissé leur petit bateau de bambou. 
Xin Chao ! 
Le bout du monde, c'est là. 

L'étape du déjeuner est impossible à raconter. Chien nous fait pénétrer dans une vieille bâtisse coincée entre une basse-cour fétide et un virage de la route goudronnée. Nous attendent un jeune homme et sa sœur. Ils s'occupent de cette ferme pour leurs parents qui sont à la maison au village. Avec un feu, un grand wok centenaire, un couteau et une paire de baguettes, le jeune homme joufflu et souriant nous prépare un fabuleux festin de 6 ou 7 plats. C'est mister Phau, notre porteur et chauffeur moto, mais surtout un cuisinier fantastique, gourmand et attentionné.

L'équipe est désormais au complet. Alex et Chien rejoignent la prochaine étape par les chemins de buffles, tandis qu'Iris et moi nous laissons conduire à moto par Phau et son copain Phu.

Petite précision qu'il est grand temMMps d'apporter : au Vietnam les étrangers non résidents n'ont pas le droit de conduire une voiture. Pour la moto et même le scooter, il faut un permis moto, mais surtout un attachement assez limité à sa propre vie. Les routes de montagne sont très mauvaises, les Vietnamiens conduisent extrêmement mal, les accidents sont hyper fréquents et graves. Phau et Phu nous transportent doucement comme des trésors fragiles, et pour nous c'est déjà l'aventure !

 Maman veille !

Notre destination est Ho Thau, autre trésor de rizières, où nous dormirons chez la famille Luong. Mamie qui nous accueille est nung. Phau, qui est dzao rouge, ne parle pas sa langue. Mais tout le monde parle le bon feu qui réchauffe et le thé brûlant au gingembre !

Mamie se débarbouille pour la photo.
 Une fondue vietnamienne devant le match Vietnam-Thaïlande (on a perdu)

Alexandre repart le matin pour une vingtaine de kilomètres de randonnées. Nous avons le temps de déguster les succulentes nouilles de Phau, avant de remonter sur nos bécanes.

A midi nous retrouvons les marcheurs dans un lieu encore complètement improbable. En l'absence de restaurants dans ces montagnes, les critères de Chien sont simples : une maison placée là où le chemin de randonnée et la route se croisent, idéalement vers midi, un feu, des toilettes propres, un hôte amical et qui sait cuisiner (mais tous les Vietnamiens savent cuisiner). Voici notre petite famille du déjeuner, perdue dans la montagne mais hyper chaleureuse. On se réchauffe en grignotant le taro laissé sous la cendre, avant de déguster un délicieux repas, auquel notre hôte ajoute du ragoût de renard et du vin de riz dans lequel un gros serpent dort depuis 10 ans. Quel privilège !

Notre dernière étape se trouve maintenant à moins d'une dizaine de kilomètres de marche. Quel bonheur étrange d'utiliser ses pieds comme un moyen de transport ! Paysage toujours incroyable, rencontres aux sommets, volley-ball inter-éthnique :

Nous arrivons à Bam Hong avec le soleil couchant. Juste à temps pour un bain aux herbes médicinales. C'est la spécialité des dzaos rouges de cette contrée.

L'eau chaude est infusée dans une bouilloire géante posée en hauteur dans le village, et il n'y a qu'à ouvrir le robinet pour oublier tous ces bobos, et ceux qu'on n'a pas encore. Propres et parfumés, nous allons fêter le Têt chez les dzaos rouges !

Le lendemain, une dernière promenade nous conduit dans les hauteurs de Nam Hong.

Chien nous reconduit à Hanoï. La route est longue, mais elle nous permet de digérer ces 4 jours, et de faire le plein de musique vietnamienne.

Allez à Hoang Su Phi !

7
7
Publié le 27 février 2023

Nous ne sommes plus tous seuls !!! A la fin des vacances du Têt, la sœur d'Alexandre a sauté dans un avion pour nous retrouver à Hanoï. Deux semaines de retrouvailles, de bons restaurants, de belles visites : ça fait tellement de bien !

Elle va partager notre dernière semaine dans le Nord, et notre installation dans le centre du pays, à Hoi An. On lui montre notre quotidien hanoïen et nos bonnes adresses.


 Jeune fille à la moue 

On en profite aussi pour découvrir avec elle la région de Ninh Binh, surnommée baie d'Along terrestre. Nous partons de bon matin en limousine 😆 pour Tam Coc où nous restons deux nuits pour visiter les alentours.

Pour occuper le premier jour un peu frais, visite de la très belle cité impériale de Hoa Lu. Puis virée hallucinante à la plus grande Pagode d'Asie du SE. En ce début d'année lunaire, la moitié du Vietnam s'y est donné rendez-vous. Julie s'initie au kitsch bouddhiste. On a mal aux yeux tellement c'est doré.

Le ciel du lendemain est plus clément et nous permet de découvrir les environs à vélo. Rencontre avec le descendant d'oncle Hô, temples, paysages et coconut Juice.

Et une perle, un lieu injustement méconnu, le must du Vietnam : au bout d'un charmant chemin, un homme nous fait entrer dans une grotte dont on ressortira une heure plus tard, à jamais changés, mais sains et saufs (presque morts de rire).

En selle pour jouer les Catherine Deneuve au milieu des rizières !

Le dernier jour, c'est la fameuse croisière. Il existe plusieurs embarcadères, dont un pour les touristes, plusieurs autres petits, et un énorme, hyper organisé, uniquement fréquenté par les Vietnamiens. Devinez lequel on choisit !

Plusieurs heures d'attente et de queue... mais ça vaut le coup !

Le retour à Hanoï est difficile : tout le Vietnam rentre du Têt, et nous devons attendre notre limousine pendant 3h !

Un taxi Vinfast. Made in Vietnam !

Adieux à Hanoï, au revoir Alexandre : nous quittons notre chez nous pour migrer vers le sud. Alexandre part pour sa grande expédition spéléologique, et nous les filles allons visiter Hue avant d'emménager à Hoi An.

Alexandre vous racontera son aventure, moi je continue avec Julie et Iris.

Mais qu'il fait beau ici ! Bienvenue à Hue, dernière capitale impériale et ville très agréable à visiter entre filles.

La visite de la cité interdite assure 3 heures de bonheur pour les yeux.

Le lendemain, visite matinale de la Pagode de la dame céleste, puis retour par la rivière des parfums.

Après un déjeuner de banh xeo bien crispy, un chauffeur fort sympathique vient nous chercher pour nous conduire à notre nouvelle maison, à Hoian. Il nous arrête pour prendre des photos au lagon, au col des nuages, en fait chaque fois qu'on émet un wahou ébloui (assez souvent vu la beauté des paysages).

 Danang City ! Encore une heure de route !

Iris installe aussitôt ses affaires de bricolage et tout son petit univers dans sa chambre. Et saute dans la piscine. Nous voici entre filles pour une semaine de farniente et de balades tranquilles autour de la maison !

La maison se trouve face aux rizières, dans un petit village parfaitement situé entre la plage et le centre-ville de Hoian. En quelques coups de pédales, on parcourt des villages d'artisans, des quartiers populaires et charmants, des champs d'herbes aromatiques. On apprend vite à reconnaître les gens, les toutous, presque chaque canard. On est chez nous !

Chao Ban ! 
Notre maison communale 
 Cours du soir dans le quartier. Pas un bruit !

Notre première visite de la vieille ville se fait sous la pluie, mais cela n'entame pas notre plaisir !

 Le très célèbre pont japonais 

Au moins la pluie donne un prétexte pour un bon goûter français. Merci tata!

Confection de brochettes citronnelle pour le dîner. 

Balade en bateau panier entre les cocotiers d'eau, pêche au filet et chasse au crabe. J'ai réussi des photos sans les dizaines de bateaux plein de touristes autour de nous, comment ai-je fait ?

Herbes fraîches qui accompagnent chaque repas. 

Première visite au marché dans le cadre d'un cours de cuisine. Maintenant je pourrai y retourner tous les matins pour faire les provisions.

 nems, nouilles sautees, salade de fleur de bananier, banh xeo, a table !

Voilà, on saura se nourrir pendant un mois ! Et c'est ngon qua !

 En attendant le soleil 
 Procession sur la plage 
 Plage d'An Bang, avec les iles Cham

Le chemin pour rentrer à la maison est magnifique. J'adore la fin de journée au Vietnam, les jeunes sortant des cours en vélo, les papas jouant avec les enfants, les mamans avec les petits sur les scooters, la douce agitation autour des maisons, les repas qui se préparent en musique, les fana de karaoké... dans une lumière douce qui s'éteint des 18 heures.

Nous avons la chance d'être là pour la fête de la pleine lune, qui à Hoian se confond avec le festival des lanternes. On éteint tout dans la ville (on essaye), afin de rendre plus visible la multitude des petits lampions déposés par les gens sur la rivière. Allez, nous aussi !

Et demain c'est déjà fini... merci Julie d'avoir traversé la Terre pour vivre avec nous une partie de ce beau voyage ! C'était bon d'être en famille !

Après avoir accompagné tata à son avion, Iris et moi montons dans le nôtre. Pour recharger notre visa vietnamien, nous devons en effet quitter le pays, alors... week-end à Bangkok !