#4 Indonésie

Java ? Bali ? Florès ? Célèbes ? Il faut choisir son paradis !
Dernière étape postée il y a 119 jours
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Octobre 2022
40 jours
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Publié le 18 octobre 2022

Il faudrait beaucoup plus qu'une dizaine d'heures et le confort de Singapour Airlines pour franchir réellement les distances qui séparent l'Afrique australe de l'Indonésie. Nous voici donc encore un peu perdus, decallés, jet largués, et un peu fatigués. Je me souviens de m'être extasiée en voyant mes premières rizières en arrivant au Japon. On a beau le savoir....

Alors on ouvre grands les yeux et la bouche dans le taxi qui nous mène de l'aéroport à l'hôtel. La bouche plus longtemps que les yeux - chacun prend son quart. Toutes ces plantes d'appartement en plein air ! Tous ces scooters surchargés !

Il vaut mieux aller dormir pour digérer tout cela.


Tout le monde dit que Jakarta ne vaut pas tripette. Mais nous, on aime les très grandes villes, alors on tente le coup... dans le confort, au Mercure d'un super quartier. D'un côté l'ambassade des US, de l'autre, des kilomètres de warung (Sstreet food). Imaginez la tête d'Alexandre 🤤

Iris voudrait arrêter de goûter la spécialité de chaque échoppe !
 Jakarta une forêt tropicale dans une forêt de building ou l'inverse?
Ici ça s'appelle bazai, et c'est plutôt banzai !

4 jours de repos tres agréables, sans d'autre objectif que celui de faire connaissance avec le pays, les habitants, les coutumes locales. On finit par croire qu'il n'y a qu'en France qu'on croise des malpolis qui vous compliquent la vie !

Quand nous nous estimons capables de nous lever à une heure raisonnable, nous partons à la découverte de Java.

Première destination : Yogyakarta. Ville plus modeste mais riche héritière des traditions javanaises. 8h de train quand même ! Ambiance shinkansen, avec chariot repas, personnel pléthorique et au petit soin, salut de tous les agents sur le quai au départ.

Évidemment, il y a des rizières sur l'itinéraire, et évidement c'est comme si on s'y attendait pas...

Et des bananiers, et des cocotiers, et des manguiers. Et des poubelles. Pas pire qu'en Jordanie, mais voilà.

Des paysages suffisamment magnifiques pour tenir facilement ces 8h de voyage !

Arrivés à la nuit tombée, nous ne voyons pas le funeste volcan Merapi. Tant mieux ?

Nous logeons chez Naya qui nous loue un pavillon javanais incroyable. Évidemment, pour Iris qui attend depuis un mois une " vraie maison sans nature dedans", ce n'est pas encore parfait ! Il y a des grenouilles, des fourmis volantes, des geckos pour nous en débarrasser... enfin pour ce qu'on voit ! Comme ils sont mignons, on ne cherchera pas plus loin. Il y en a un moins mignon tout de même, c'est le muezzin... enfin les muezzins qui se relaient toute la nuit. On a l'impression qu'ils nous sautent dessus en pleine nuit, en surgissant à travers notre léger plafond tissé ! Sur le plan strictement musical, on ajoutera poliment que le muezzin indonésien se devrait de prendre des cours chez son collègue Jordanien...


Il pleut pas mal, en effet. On va voir comment ça évolue...

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Publié le 21 octobre 2022

Nous sommes donc installés chez Naya depuis quelques jours. Dans la ruelle, une rizière, une école laïque, la fameuse mosquée, des vendeurs de durian (le fameux fruit qui sent tellement mauvais qu'il est banni des supermarchés... mais c'est bon, paraît-il !!!), des échoppes de warung évidemment...

Première sortie pour arpenter Malioboro Street (nommée ainsi d'après les cigarettes vendues à la gare, peut-être). Warung toujours, vendeurs de batik. C'est calme à cette heure.




Hier, visite du kraton, le palais du sultan. Contrairement à nous, le brave homme est toujours en poste, employant quelques milliers de personnes à maintenir les traditions dans une espèce de cité interdite tout à fait accueillante.

Autour, des ruelles où il fait bon jalan jalan (se ballader sans but, littéralement "rue rue").

Le sultan a beau être un prince musulman, comme son nom l'indique, il est aussi gardien des traditions javanaises, entre hindouisme et mythologies insulaires. D'ailleurs, on n'a rien vu de très musulman chez lui, si ce n'est cet hommage ripoliné à la couleur verte.

Le clou de la visite, c'est le concert de gamelan. Plutôt qu'un orchestre, il faut plutôt voir ça comme un seul instrument, énorme et qui sollicite des dizaines de musiciens. D'ailleurs ils ne jouent qu'ensemble, même pour la pratique quotidienne. C'est un régal, que ne laissait absolument pas présager la mine rébarbative des chanteuses du premier rang.

On adore ! Contretemps, accélérations, répétitions cycliques, vibration profonde du gong, mélodie minimaliste. Ils sont juste à l'origine de la musique contemporaine, comme ça, avec le sourire. C'est tellement envoûtant que deux heures passent, et on est tristes quand c'est fini !



Je vous ai fait un autre petit montage. La musique est meilleure à partir de 3 minutes et des bananes.





Un petit musée expose des souvenirs de famille, et toutes les décorations dont le sultan n'a sans doute que faire. On y apprend qu'il a fait du scoutisme, et que les grandes oreilles, à Java, c'est cool (symbole de sagesse).



En sortant du kraton, nous faisons un peu de jalan jalan dans les ruelles alentour. On s'arrête chez un négociant en louah copi (café passé par le système digestif de mangouste... c'est délicieux) ; il a fait ses etudes à La Rochelle et sa boutique est pleine d'objets souvenirs de là-bas 😅

On visite un atelier de fabrication de marionnettes traditionnelles. En cuir de buffle, chacune représente un personnage de la mythologie hindoue locale. Iris choisit l'arbre de vie qui glorifie l'harmonie et la spiritualité.

Quelques photo en vrac issues de nos ballades.

Les coccinelles roses sont destinées aux soirées festivrs. Ce sont des voitures à pédales et lumineuses avec lesquelles les gens s'amusent à faire le tour du kraton une fois la nuit tombée. De plus en plus, il est clair que les Indonésiens sont de gros gamins 😂 Malheureusement, à cause sans doute de la pluie, nous ne les verrons pas éclairées...


De notre côté nous passons nos soirées au spectacle de warang dont Iris est complètement folle. Sur de la musique gamelan, on peut admirer, selon le type de warang, les maquillages ou les masques, mais toujours la danse, précise, énergique, expressive.


Nous faisons l'impasse sur le célèbre sanctuaire bouddhique de Borobudur et lui préférons son confrère hindouiste de Prambanan. Endommagés par les tremblements de terre de 1006 puis 2006 (qui pour tester 3006?), quelques centaines de temples ont été restaurés, au sein d'un grand et somptueux parc.

C'est beau et il y a de l'ambiance. Beaucoup de scolaires et de touristes indonésiens. Nous commençons notre cure de star system : tout le monde veut des photos avec nous. C'est vrai qu'on est beaux 😁

Ci-dessous, le méga petit déjeuner préparé par Élisabeth, et un coloc sympathique.

Visite bucolique du villa de Giriloyo où les femmes fabriquent du batik dans les règles de l'art. Pak driver (il s'appelle Luftih mais je lui donne du "monsieur chauffeur ") découvre avec nous, ravi. Il fait la traduction quand c'est nécessaire, et nous profiterons tous de l'hospitalité des gens en partageant un bon repas de spécialités locales.

Assez parlé miam-miam, ce qui fait la magie du lieu, ce sont les femmes qui nous initient à leur art dans la bonne humeur et la gentillesse. On passe quelques heures ainsi à s'appliquer autant qu'à rigoler avec elles. Iris est aux anges, elle demande un deuxième tissus et ne veut pas partir.

Le batik (on ne prononce pas le k), c'est un coton teint dont les motifs sont réalisés avec de la cire d'abeille. C'est du wax ? Non, car là où ça se corse, c'est qu'il faut reproduire le motif sur l'envers, et c'est d'ailleurs à cela qu'un oeil averti le distingue de ses pâles imitations chinoises. Allez, photos !

Les motifs ont des significations précises, et la pratique du batik illustre des valeurs morales qui sont inscrites sur les pavillons. Le lieu est aussi beau que les personnes que nous rencontrons et que le moment partagé.

À notre retour, Naya et sa sœur Dani nous ont réservé une surprise. Sachant qu'Iris est fan de warang, elles nous conduisent à un cours de danse javanaise. Difficile d'accorder pieds, mains et port de tête, surtout avec des gestes aussi peu naturels pour nous ! Mais Iris se débrouille, et les parents profitent de l'atmosphère paisible de ce lieu magnifique, flottant au milieu des rizières.

Merci les filles 🙏🤩 Presque deux heures d'embouteillages quand même pour nous offrir ce super moment !

Le lendemain, nous faisons une plongée plus savante dans la culture de Java au musée Sonobudoyo.

Bateau pop-pop, grandes oreilles, manuscrits sacrés, crèche en marionnettes et sculpture hindoue.

Puis il est temps pour nous de quitter Yogya vers d'autres cieux (dégagés on l'espère). En une soirée (et une bonne conversation avec Naya), nous renversons tous nos plans : nous n'irons pas à Sulawesi, trop galère. Nous ne ferons pas l'ascension du volcan Bromo, il pleut trop et la vue est bouchée. En deux heures, les billets sont pris pour le lendemain matin. Direction Florès !

Il faut quand même se lever à 4h pour décoller à 7.30 . Adieu Pak Luftih !
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Survol de Java (le Bromo et l'Ijen sont en effet cachés sous les nuages), de Bali, Lombok, Nusa Tengara occidentale, et atterrissage sur l'unique piste de Labuan Bajo. Le nom de ce chef-lieu de l'ouest de l'île rappelle que ce port a été fondée initialement par les Bajo, ce peuple des mers qu'on retrouve un peu partout en Indonésie. L'aéroport est considéré comme celui des îles de Komodo, qui sont un parc national et qu'on ne peut rejoindre qu'en bateau.

Ce port de départ pour les îles n'est pas franchement un lieu où l'on voudrait passer des semaines, mais il faut s'arrêter un peu, prendre la mesure et la température (chaude!) du lieu, et organiser la suite du voyage.

A savoir déjà : l'île est majoritairement catholique, on s'y déplace un peu difficilement, ici c'est cooooool relax !



Enfin, jusqu'à ce qu'on découvre l'hôtel Eden près de la plage de Wae Cicu. Nous arrivons à pied et c'est galère... parce qu'en réalité l'accès normal se fait par la mer, à bord de la barque d'un sympathique Charon que j'appelle Pak boat, vieil homme tout en sourire sous son chapeau de rizière.


Niche de plage

Après cette initiation aux luxe, calme et volupté, nous sommes mûrs pour LA croisière Komodo. Trois nuits et autant de jours gravés dans nos mémoires, autour des îles de Komodo et de la baie de Labuanbajo.

Attention les yeux, c'est atroce !


D'abord, le Sedana. Je crois que ça signifie quelque chose comme rythme, cadence.

Nous avons été surclassés. Merci !

Le départ est spectaculaire! C'est l'occasion d'admirer la diversité des navires, tous en bois et vraiment très inspirés par les voiliers des colons néerlandais.

C'est une vraie fourmilière à quai : équipages, commerçants, curieux et passagers. C'est en effet une activité très courue ici, chez les touristes étrangers comme indonésiens. On peut choisir un jour, deux ou trois ou quatre. Tout au long de la balade on verra toujours des bateaux, voire beaucoup de bateaux pour la nuit au mouillage, mais ça fait partie du spectacle.

C'est parti !


Kanawa island.

On se moque pas des photos. En bons asiatiques, ils sont dingues de ça 😂

La petite équipe.

Baie de Kalong island. Des nuées de chauves-souris géantes sortent de la mangrove pour saluer le coucher du soleil.

Réveil à 4h dans l'espoir d'un beau sunrise sur Padar island. Le lever du soleil fut décevant d'après les habitués. Jugez plutôt...


Trois plages, trois couleurs.
Le lapin de Komodo, espèce endémique

Pink beach. C'est le corail rouge qui fait ce prodige.

Komodo et ses dragons. Accompagnés par un guide et un ranger armé jusqu'aux dents d'un bâton de type sourcier, on est de moins en moins inquiets à mesure qu'on nous répète "il faut avoir de la chance, personne n'en a vu aujourd'hui !", et qu'on voit les petits panneaux "jungle"... mais c'est tout mignon tout ça !

Évidemment on est chanceux, et la bête surgit. C'est un mâle, on le reconnaît car les femelles sont jolies d'après le guide. Bref, ce n'est pas là qu'on approfondira ses connaissances zoologiques ! Pour les frissons, ce n'est pas non plus la bonne adresse : l'animal à l'air repu et vraiment bonne pâte. Le programme est encore une fois purement photographique et instagrammable.



Le lapin echappera-t-il au dragon ?

Un peu plus loin, un autre dragon dort sous un cocotier de la plage, entouré d'une trentaine de touristes. Bon.


Retour sur l'eau, l'objectif maintenant est de nager avec les raies Manta. Malheureusement on plonge 3 secondes trop tard de l'annexe. La Manta, énorme, a disparu. Boulé, notre guide plongeur, l'a quand même "attrapée".

Ensuite, snorkeling jusqu'à Taka Makassar, un banc de sable complètement paradisiaque. Une honte.


Nouveau lever de soleil sur Menjerite, ou une petite ascension nous offre une vue magnifique et planante.

Un aigle nous tourne autour. On l'a dérangé.

Villages de pêcheurs.

Martin pêcheur local.

Cette croisière fut un vrai ravissement. On est un peu honteux d'avoir autant de chance. Des souvenirs pour la vie.


Retour à Labuanbajo, puis départ pour la traversée de l'île, par la presque unique route, la Transflorès.

Je réunis en vrac et en notes de bas de page les images qui peuvent heurter les âmes sensibles. N'hésitez pas à faire l'impasse si vous avez les yeux fragiles.










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Publié le 21 novembre 2022

Ce sont les Portugais qui ont baptisé l'île Florès, et on comprend pourquoi dès les premiers kilomètres parcourus dans la voiture de Michael. Tout pousse, à profusion, dans un gigantisme exubérant.

Michael habite à Barjawa, c'est le fils d'un restaurateur qui a monté sa guesthouse. Au fil de la discussion (en anglais, profitons-en car ça ne durera pas à mesure qu'on ira plus loin à l'est), il nous fait découvrir le monde des clans familiaux, des villages traditionnels, les croyances locales et catholiques, et nous fait mieux comprendre la société moderne de Florès et le petit monde des professionnels du tourisme dans l'île.

Les seules voitures circulant dans l'île sont destinées au transport des touristes. Les locaux prennent le bemo, minibus ou mini benne où ils s'entassent, toutes portes ouvertes, avec veaux vaches cochons. Ou leur scoot s'ils en ont un.

Un. Sans ces voitures et ces drivers, point de salut pour les familles un peu chargées et paresseuses comme nous. La voiture, c'est la condition pour espérer un petit revenu pour ces chauffeurs, mais ce n'est même pas une assurance, car il leur faut encore trouver le touriste perdu dans la jungle. Alors entre voyageurs et sur facebook, on s'échange les whatsapp des drivers. Moderne.

Deux. On se dit qu'on va prendre un driver pour chaque étape, en l'embauchant là où il habite... erreur ! Les routes sont tellement mauvaises que la moindre section du voyage prend au minimum 5h. Sachant que la conduite de nuit est franchement déconseillée (animaux sur la route, scooters sans phares...), les drivers n'habitent en réalité nulle part. Ils dorment dans la voiture, sur un canapé, n'importe où en fait, et viennent vous chercher à l'heure que vous voulez, tout sourire, comme si de rien n'était. Pareil au retour. Bref, certains se font guides, après avoir planché un peu sur leur anglais. Alors ils prennent un client tout au long du voyage, et, si le courant passe bien, c'est beaucoup plus simple pour tout le monde.

Notre Michael est jeune, très sympa, et sa playlist nous met en joie des le départ : Kids United pour Iris, Bob Marley pour Alex, Feu Chaterton pour moi. Merci les Français qui sont passés avant ! D'ailleurs le deuxième jour Alex le surprendra au micro dans un bar de sa ville.

Allez, photos !


Séchage du riz. Avant l'indépendance, les Floresiens se nourrissaient de patates douces et légumineuses locales. C'est le gouvernement central de Java qui leur a imposé la culture du riz.


Nanas. On ne se sert pas à Florès. Le moindre papayer appartient à quelqu'un. La moindre parcelle, même inaccessible, toute sauvage qu'elle paraît, est en réalité cultivée. Sauf les nanas, ils en ont trop. Et c'est délicieux !

Infrastructures : écoles et églises. Les unes et les autres sont grandes et pleines d'activité. Les uniformes varient selon l'école, mais les enseignants sont eux (surtout elles en fait) toujours en marron/kaki. Pas sûr qu'en France on serait ravi de porter ce costume, mais je dois admettre ici les professeurs ont l'air très fiers de leur situation. D'ailleurs le mot en bahasa indonesia, c'est guru ! Autre différence qui a son importance : l'école commence à 7h, et finit entre 12 et 14h, selon la classe d'âge.

A Ruteng, les rizières sont aménagées en toile d'araignée. Avant d'être très photogénique, cette disposition reflète la cohésion des familles paysannes, puisque la taille inégale des parcelles et la dépendance envers l'irrigation obligent à la solidarité.

Sur le sentier qui y mène, les enfants sont tout contents de nous faire goûter des baies acides. On en voit d'autres, plus grosses, mais bizarrement les enfants semblent beaucoup moins les apprécier. Vous les avez reconnues ?

A Florès, comme sur les autres îles volcaniques d'Indonésie, il peut tomber des trombes ici, et faire très beau là, de l'autre côté de la route. Et le brouillard est magique.

Les habitations sont de plus en plus bizarres. On verra demain pourquoi. En attendant il faut s'habituer à voir des tombes, toutes carrelées et ornées des portraits de Marie et Joseph, dans les jardins de chaque maison. Les poules grimpent dessus, les enfants y jouent, les parents s'y reposent à la fin de la journée... ce n'est pas si mal !

Bajawa est une petite ville de montagne. Il y fait frais. Ça bûcheronne du bambou toute la journée dans la forêt. Ça fume, ça grille le café. Tout le monde fait son café, un arabica franchement bon, si ce n'est l'absence de filtre 🥺

Après une nuit écourtée par les chants des coqs (fini le muezzin !), Michael nous guide à travers deux villages traditionnels. Le premier n'est pas du tout touristique. On comprend l'origine des toits très hauts qu'on voit un peu partout.

Les édifices centraux représentent les ancêtres fondateurs des clans vivant ici. Les parasols sont les hommes, les petites maisons les femmes. Il y a donc trois clans installés dans ce village.

Le faîte des toits des demeures de chefs est orné. La maison est constituée de plusieurs espaces qui vont du plus ouvert au plus intime. Seul le podium devant la terrasse est maçonné, ensuite c'est un plancher sur pilotis.

Les motifs, qu'on retrouve partout dans le cœur de l'île, font la part belle aux animaux essentiels pour la population ; cheval, porc, bœuf/buffle. Le porc et surtout le buffle sont l'unité de mesure des fortunes familiales. On les tue pour les cérémonies et on expose les crânes sur les vérandas des maisons.


Tout est en matériaux traditionnels. On assiste au remplacement d'un toit, en bambou. Ça va vite, c'est gratuit, ça tient 4 ans environ.

Le combat pour la scolarisation des enfants n'est pas encore gagné ici... Les enfants que vous voyez là boudent parce que Michael vient de leur demander pourquoi ils n'étaient pas à l'école !

Deuxième village, beaucoup plus grand. Il bénéficie d'une petite rente touristique.

Le frère de Michael vient de se marier avec une jeune femme d'ici. On la trouve dans la maison de ses parents, avec son bébé. Allez, encore un petit café.

Bajawa à 30 minutes d'intervalle. Tiens, et si on buvait un petit café ?

Vanille, macadamia et ikats ; c'est le tissage local. A Florès, pas de batik, mais de l'ikat. Les fils de couleurs sont teintés naturellement sur place. Entre 1 et 3 mois pour un sarong...

Allez, un ptit café 😬

Le kopi, sur l'arbre. Il n'y a qu'une récolte par an. Pas d'exportation malheureusement. Une idée de business !

Le Wolobobo, qu'on verra demain dans les nuages.

Le cratère.

Vue pas vraiment dégagée du Wolobobo. Comme les 12 autres volcans de l'île, il est sacré pour les habitants. Ils s'y réunissent pour quantités de cérémonies, pour les sorties scolaires. Au fait, il est éteint... pour le moment !

Il est temps de reprendre la Transflorès vers Riung, sur la côte nord. Voyage joyeux, on arrête vite de compter les saluts échangés avec les gens, c'est déjà 50 au bout de 30 minutes ! Pagi ! Hello mister !

Observations végétales au programme : fruits du jacquier, kapok, jambu air (goyave d'eau, très bon).

Michael repart à Bajawa pour un mariage.

Hello mister !

Riung est un village côtier. Comme partout en Indonésie, pas d'endroit non habité. C'est très sympa, jusqu'au port. Là vivent les pêcheurs, en général de l'ethnie bajo (les fameux villages sur l'eau), et musulmans. Et là c'est crado 😅. Mais on s'en fiche un peu, on est venus pour le parc des 17 îles.

Le vrai problème, c'est la nourriture... Sur les 4 resto de Riung, un est au milieu d'une marre à moustiques, un est fermé 3 fois sur 4, le 3e est introuvable. Donc on connaît bien le 4e, et même qu'il n'est pas très bon ! Bref, entre le covid, la basse saison touristique et la pauvreté des gens, le boulé (blanc) à du mal à se nourrir à Florès ! Tous les touristes se retrouvent tous les soirs devant leur mie-bintang (nouilles biere) : les retraités québécois en bénévolat, la famille catalane en woofing, l'allemande de Bali avec son guide... et les 3 français affamés !

Pour vous rassurer, voici le resto 2, photographié quand il était ouvert.


Un coca pour se remonter !

Pas exactement Saint Trop', et tant mieux, mais on ne voit pas très bien comment la croisière du lendemain pourrait être aussi bien que les locaux nous l'ont vendue...

D'accord, toujours faire confiance aux locaux, et surtout à un bon captain, même d'un petit rafiot !

Il nous emmène voir les bats, au plus près.

Il y en a en plein la mangrove.

17 îles, et plus en fait.

Barracuda-becue, de plage, au feu de noix de coco.

Pas le droit d'emporter, alors on photographie.

Toujours pas de photos de snorkeling, et pourtant les séances étaient incroyables. J'ai juste réussi à shooter ce joli poisson multicolore.

Quand on vous dit qu'ils aiment le volley !

Départ pour Moni. La photo illustre :

Les grigris

Les animations sur la route

Un guide francophone et son jeune apprenti qui vont crever un pneu dans 1 km.

Après la crevaison, notre apprenti prend le siège dans le coffre. On doit lui parler en français pour qu'il apprenne, mais comme il n'a pas l'habitude de la voiture, il dort tout le temps !

Pause au marché. Odeurs, couleurs, sourires teintés de noix de bètel. C'est puissant !!!

Sur la route, une plage bleue.

Là franchement, je ne sais plus quoi dire...

Ardus se réveille à temps pour partager ce magnifique repas.

Bienvenue à Moni ! Superbe petit village de montagne, à l'ambiance très agréable. Notre chambre surplombe l'église et les chemins du village. On passe beaucoup de temps à observer les allers et venues de tout le monde, les changements du ciel, l'arrivée de l'orage du soir...

C'est pour lui qu'on est là, le Kemimutu. Un volcan dont les dernières éruptions ont formé trois lacs aux couleurs différentes, et changeantes. Évidemment c'est aussi un lieu sacré car c'est dans ces lacs que s'en vont "vivre" les esprits des défunts. Bien choisir son lac : le lac des jeunes, le lac des vieux, le lac des méchants. Moi je prendrai celui des très très vieux, dans très très longtemps !

Vous verrez peut-être des photos d'un lac rouge ou blanc ou jaune à rayure bleu... pour nous ils étaient comme ça. Ça change, et c'est imprévisible !

Je tiens à préciser qu'aucun filtre instagramme n'a été appliqué à ces photos. La preuve, Iris est toute rose !


Comme tout lieu sacré, celui-ci est gardé comme il se doit par un vieux sage poilu. Comme il a l'air très pressé de nous voir de près pour nous bénir, je prends un petit caillou sacré. Grâce à ce petit geste pieux et au fait que j'ai écrit 3 fois "comme" dans ma phrase, on peut passer !

Moni, c'est surtout les gens. Ils suffit de prendre un petit chemin pour se retrouver encerclé par des familles entières. Café très sucré, visite des maison, rigolades et tripotage de nez (et oui!), c'est l'ethnologie au bout de la rue !

Bienvenue au hameau de Tewa, chez Gregory, Martha, Élisabeth et tous les autres !

Ensuite Sophia m'a montré comment elle tisse les ikats dans sa petite maison sombre, sur le sol de terre battue... Je n'avais plus de batterie ! Et pas une roupie en poche pour lui acheter un sarong... Mais finalement c'est bien, juste échanger, partager, rigoler, avec quelques mots et beaucoup de signes. C'est gratuit et c'est tellement bon !

Pas de photos non plus de la messe (je nai pas osé) où je suis allée le samedi soir, pendant la coupure d'électricité due à l'orage. Ils sont des centaines là-dedans ! Tous sur leur 31, des filles en enfants de chœur et 5 ou 6 rangées de gamins en costumes du dimanche. Une messe pleine de joie et super bien chantée ! Bref, la fête... un peu moins pour moi quand le prêtre lance un Hello miss dans son homélie et que tout le monde se tourne vers moi en rigolant !


Mais il est déjà temps de quitter Moni pour rejoindre Maumere, à l'est de l'île. Sur la route se trouve Koka beach, halte parfaite. On y accède en traversant une plantation de cacao. C'est une culture qui rapporte une misère, car les paysans ne transforment pas eux-mêmes les cabosses... Encore une fois les Indonésiens sont complètement indifférents au chocolat, je n'arrive pas à comprendre, je n'en dors plus.

Bref, là, Braham, notre jeune driver qui a deux frères et 4 ou 5 cousins dans les ordres en Amérique latine et une sœur religieuse au Vatican (pardon pour la parenthèse mais l'anecdote est piquante), bref, le gentil Braham dégaine une grosse pierre et éventre une cabosse jaune qu'il nous fait manger. C'est délicieux !!!


Mais Koka beach n'a pas été baptisée ainsi par un planteur de cacao dyslexique, ni en hommage au noix de coco flottant dans ses eaux turquoise, mais d'après le nom des choucas qui y vivent et qu'on n'a pas vus. Mais on a profité de la plage de rêve (en la nettoyant toutes les heures des déchets apportés par la mer).

La suite, c'est donc la ville de Maumere, où l'on espère : un peu de confort, un peu de nourriture, l'extension de nos visas pour continuer jusqu'à notre prochaine destination. Il paraît que dans cette petite ville la formalité ne prend qu'un ou deux jours !

Nous nous installons chez Suzy et sa fille, en vacances de ses études à Amsterdam. Le jardin est très beau, mais question confort et nourriture, ce n'est pas encore ça...

"Heureusement ", dès le deuxième jour, le jeune agent du bureau de l'émigration nous explique qu'il ne va pas pouvoir traiter notre demande, car le serveur informatique est en panne. Il multiplie les courbettes. Et en effet, tous les PC sont éteints.

Pas question de retourner à Labuanbajo (12h de route). Il nous reste deux jours pour trouver un bureau ouvert et en état de marche...

En une heure, on prend la décision, Alex fonce en scoot à l'aéroport acheter les billets (en liquide, en retirant 6 fois le max à l'automate...), je fais les valises, on retourne à l'aéroport.

Et Iris ?

Merci Suzy et Marlyse 🥰

Atelier cyanotype à l'indigo naturel et ecoprint !!!

Et voilà, c'est ainsi que nous sommes allés à... (où on ne voulait surtout pas aller)... à.... (quel suspense)... à....

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Publié le 23 novembre 2022

On devient spécialiste en petits aéroports. A celui de Maumere, on achète les billets en cash, on fait le contrôle de sécurité des bagages avec les policiers à la main car il n'y a pas d'électricité, et l'avion est dans le jardin.

L'Indonésie vue du ciel. Les rizières inondées de Sulawesi.

Nous voici à Bali, 3 jours avant le g20, et on a 12h pour rentrer notre demande de visa 😬

L'avantage, c'est le confort !

Et c'est important, puisque nous avons le covid ! Pendant qu'Alexandre tente de survivre, nous partons sauver le monde. Enfin, une petite tortue sauvée des mâchoires des chiens, qu'Iris va remettre à la mer. On espère qu'elle barbotte toujours, mais au moins on a fait notre don au centre de sauvegarde. Elle s'appelle Léa. Coucou Léa, tu as inspiré Iris 😆


https://youtube.com/shorts/UYsJIXL7anw?feature=share


Une matinée pour rentrer la demande d'extension de visa. Il faudra revenir deux fois... dans deux semaines...

Après cette modeste victoire sur le monstre administratif, nous nous faisons conduire à Ubud. Puisqu'on est à Bali, on va quand même voir les incontournables.

Si vous avez suivi les épisodes précédents, vous pouvez prédire les grigris des chauffeurs de taxis : café, drapeau indonésien et, Bali oblige, offrandes hindouistes !

On n'a rien vu d'Ubud, cloués au lit par le covid. A la source, il est assez puissant !

Tant pis, et puis les foules de touristes en Marcel ne donnent pas vraiment envie... On aura au moins apprécié le confort, et Iris, qui a la forme, la piscine.


Petite ballade dans les rizières.

Exubérance de la nature...

Une religion omniprésente, un culte permanent.


Les macaques et les temples de la forêt aux singes.

Empilement de plantes epiphytes.

Les singes sont un peu partout dans l'île. On en voit qui profite des offrandes. Les Balinais s'en accommodent. Comme des chiens qui errent partout, tellement qu'il est difficile de se promener tranquillement.

Pendant 2 semaines, nous resterons à Amed, pour nous remettre du covid et retrouver un peu une vie sédentaire.

C'est une bourgade située au pied du volcan Agung, et renommée pour ces spots de plongée.

Bonjour, avec la récolte du matin de fleurs de frangipanier.


Les jukung, bateaux de pêche, sont bichonnés par leurs propriétaires. La plage est un lieu de vie pour les habitants, surtout à la fin de la journée.

Rengah nous apprend à confectionner des paniers à offrandes. Les femmes font ça les yeux fermés, dès qu'elles ont un moment de libre. Ça file vite, puisqu'il faut honorer tous les jours les divinités présentes dans chaque temple de la maison, du magasin, de la plage, de chaque lieu de vie.

A une heure en hyper voiture (pot d'échappement trafiqué hyper bruyant, conduite hyper dangereuse, suspensions hyper inexistantes et air hyper saturé de fumée - mais ici il n'y a que des hyper voitures), se trouvent deux palais sur l'eau. Le premier est un parc aménagé pour les photos de jeunes mariés, le second est un vrai palais, autrefois habité par le roi local. Il avait bon goût. On voit bien que c'est surtout le jardin qui fait la maison pour les Indonésiens : les espaces d'habitation sont presque inexistants, et pourtant il avait 15 enfants (de 2 femmes) !

Vie quotidienne à Amed...

Ne vous fiez pas au visage d'ange de ce marmot, il met du sable dans les poissons !

Dans les cages, des coqs sortis au bord de la route pour les distraite.

Drôles de techniques de construction, mais ça avance.

Jaloux d'Iris qui s'amuse bien avec ses dictées et ses maths, nous cherchons des occupations. Ce sera plongée pour maman, et ascension du mont Agung pour papa.

Il faut partir avec un guide à 23h. On demarre par les centaines de marche du temple. Les derniers mètres du volcan sont fermés, dans l'attente d'un rituel de purification après la chute d'un touriste. Ça fait tout de même 6h d'ascension. Bref, c'est très rude !

Pour ma part, en tenant compte de l'attraction naturelle de mon popotin par la force de gravité, je vais plutôt descendre. Deux plongées sur des lieux incroyables, avec un guide adorable.

En quittant Amed, on admire encore les rizières de Tirta Gangga.

Retour dans la région d'Ubud, dans le village de Keliki. Il est habité par des familles de peintres. D'autres villages sont spécialisés dans l'orfèvrerie, ou la poterie. Iris, qui commence à tourner en rond, va pouvoir occuper ses mains, ce qu'elle adore. Après un essai raté dans une maison vraiment sale, nous sommes accueillis chez Pitri, son mari Riong, et leurs deux enfants (qui semblent aimer Vaiana). Confort sommaire, punaises de lit comprises, mais accueil hyper chaleureux et jardin somptueux, avec vanille, curcuma, citrons... et petites bebetes énormes !


Au matin, Pitri nous conduit en scooter dans une école où on pratique plusieurs arts. J'ai peut-être oublié : à Bali, le statut d'artiste est très respecté. Souvent c'est un métier qui se transmet dans la famille. Il faut dire que les meubles, la menuiserie, la décoration, tout est encore fait à la main, suivant des canons et des modèles traditionnels.

Une maison, c'est un petit village, avec des pavillons abritant chaque famille, où des fonctions spécifiques (cuisine, """hygiène """, temple familial...). La maison de l'école d'art est particulièrement vaste. On y découvre un grenier à riz, un gros babi (cochon), les animaux habituels (poules et poussins viennent de temps en temps surveiller le travail des artistes), et un superbe jardin.

J'ajoute le plan de la maison de la famille de Riong et Pitri.

Iris à choisi de faire de la sculpture avec Wayan. A ce stade, vous devez trouver qu'il y a beaucoup de Wayan dans nos histoires. A peu près 20, comme les Made, les Gede, les Kadek et les Ketut... à Bali, on n'a pas le choix des prénoms ! Le premier-né s'appelle forcément Gede ou Wayan, le 2e Made, ensuite Kadek, puis Ketut, et on recommence à partir du 5e. On donne en plus un deuxième prénom en général très modeste du style Dharma (le genereux). Tout est très codifié à Bali, Tout. Le calendrier, incompréhensible pour nos pauvres esprits étriqués et rationnels, ponctue le temps d'innombrables cérémonies, obligations et interdictions. La société balinaise nous semble coincée pour encore des siècles (car il faut bien dire que ces traditions n'ont pas que du bon, en particulier pour les femmes, et les familles des castes inférieures).

Bref, voici Iris sculptant une fleur de frangipanier dans du bois de durian (aucune odeur !).


L'après-midi est consacré à la peinture avec Pitri. Depuis quelques temps, les peintres de Keliki ont du mal à vivre de leur travail et de leur enseignement. Riong doit travailler aux champs plus souvent. Il va même acheter une voiture pour faire le chauffeur.

Le style de Keliki est fameux à Bali. On le reconnaît à ses thèmes religieux ou bucoliques, et à sa façon minutieuse. Encore une fois, c'est plus proche de ce qu'on considère chez nous comme de l'artisanat. On apprend, on s'amuse beaucoup, et finalement la nuit est déjà tombée, appelant ses millions de petites libellules au-dessus de nos têtes.

J'ai oublié notre warung préféré au creux des rizières derrière la maison. On y observe la vie du village.

Le lendemain, on retourne à l'école d'art faire du batik. Un peu différent du style javanais.

Alexandre s'essaie à des activités de bonhomme. Intrigué par les dizaines de scooters garés dans la rue, il suit la foule masculine et se retrouve au milieu de combats de coqs. C'est très bonhomme et très sérieux, mais on l'autorise à prendre des photos (après il s'est autocensuré, c'était trop gore). Ensuite c'est partie de dés. Mais ça doit être encore plus interdit que les coqs, car là il doit ranger l'appareil.

A la nuit tombée, et remis de son deuil gallinacé, il accompagne Riong et son fils à la pêche dans les rizières. Ils rentrent avec des escargots, des petites anguilles et des crabes, que Pitri fait revenir avec beaucoup d'ail.

Ce soir, une grenouille se fait un festin de libellules, postée entre les tableaux de Pitri, et les plus gros geckos sont de sortie.

Petite balade balinaise. L'espèce de clocher abrite des carillons de bambou utilisés pour alerter la population en cas de tsunami/mariage/seisme/grosse fête (il y a un code pour éviter les malentendus).

Allez, au revoir Pitri ! J'ai oublié : en plus d'être adorablement accueillante, chaleureuse, souriante, délicate, intelligente et tout ce qu'on trouve comme qualités chez un ange en mission sur Terre, Pitri parle super bien français et l'enseigne à ses enfants !

Deux nuits de repos à Denpasar avant de nous envoler vers le Nord !


Un petit bilan sur l'Indonésie ?

Les 3 îles que nous avons visitées sont très différentes et complémentaires, en un sens. Nous avons préféré Florès pour ses paysages sauvages et magnifiques, et la facilité du contact avec les habitants. Fatigant, pas facile, mais vraiment marquant !

Avec le recul, nous aurions aimé rester plus longtemps à Java, pour arpenter les volcans et profiter de la facilité des transports et de la gentillesse des habitants.

Bali nous a moins plus. Énormément de touristes (dont des milliers de Russes fuyant leur destin) pas forcément plaisants, et même dans les lieux moins fréquentés les relations avec les habitants restent souvent commerciales. Et puis les Balinais nous ont semblé très sûrs d'eux et de leur supériorité culturelle par rapport aux autres îles. S'ils savaient !

Maintenant, il reste entre ces îles des invariants, qui vont du plus pénible (le chant des coqs sous votre oreiller, l'odeur constante de poulailler, l'hygiène limitée, la nourriture ennuyeuse, une certaine langueur, la pollution au plastique), au plus délicieux, et que garderons : le sourire, la langue qu'on accepte toujours de parler avec vous et ces expressions incomparables qui nous suivront certainement toute notre vie, l'esprit gamin, la dignité des gens malgré des conditions de vie tres difficiles, la nature exubérante et les fruits délicieux.