Carnet de voyage

Santorin

Ce blog sera très simple: beaucoup de photos, des localisations, quelques impressions, parce qu'il n'a pas été aussi culturel que le reste. Et dans les tons bleus pour faire original.
Du 12 au 19 juillet 2021
8 jours
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Ah! La ville qu'on voit sur toutes les photos promotionnelles de Santorin, avec ses cascades de maisons blanches sur les falaises, les piscines des chics Airbnb, les dômes bleus des petites églises ... Et la meute d'influenceurs qui s'y pressent au coucher du soleil. Il est vraiment que ce dernier est très beau, mais il ne se couche même pas au niveau de l'horizon. Par contre, les couleurs pour prendre des photos sont magnifiques. Donc, pas étonnant que ce soit le rendez-vous des jeunes instagrameurs, chevronnés ou en herbe, de toutes nationalités. Ca parle tellement français qu'on se croirait dans le 6e département d'outre mer, mais tout aussi bien anglais, italien, et russe. Et les filles sont maquillées comme si elles allaient en boîte. Quand elles ne sont pas refaites comme des poupées.

En soi, Oia est extrêmement photogénique, c'est vrai. Située à la pointe nord de l'île de Thira, la principale, elle offre une belle vue sur celle de Thirassia. Les couleurs sont magnifiques, c'est comme si elles étaient saturées naturellement. Le rose des bougainvilliers, le bleu de la mer, du ciel, des toits, le blanc des murs omniprésent.

Par contre, vous l'aurez peut-être deviné, c'est une ville qui pue le fric. Beaucoup de boutiques de luxe, certaines un peu plus modestes, mais les prix des restaurants qui donnent sur la caldera s'envolent.

Différentes photos du coucher de soleil, car bien évidemment, j'ai toujours du mal à me décider! Et puis, on n'est pas sur Insta ici, je fais un peu ce que je veux. Je dis ça, mais bien évidemment, je posterai une photo dessus aussi ...

La foule de gens s'en va juste après, car une bonne partie a été amenée par les cars touristiques. Le village, sans redevenir totalement calme, respire à nouveau.

 Des souvlakis, avec plein de gras. La Grèce, c'est le second pays de la frite. 

J'y suis retournée seule à l'occasion d'une petite marche jusqu'en bas, à Ammoudi, qui est le port d'Oia. C'est un endroit adorable avec plein de petites tavernes sur le bord de mer. L'eau y est turquoise et on peut s'y baigner un peu plus loin. Il y a un gros rocher sur lequel un couple avait décidé de grimper, prenant tous les risques pour se rendre intéressant.

Ce qui l'est tout autant, c'est de prendre des photos des maisons à la lumière du soleil de midi. Par contre, il faut remonter toutes les marches en plein cagnard, et ça, ce n'est pas une partie de plaisir. Il y a bien des mules tout en bas, mais bon, je suis là pour faire du sport et éliminer la moussaka, les souvlakis ... En conséquence de la présence de ces mules, les escaliers sont plein de crottins.

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Un petit village perché sur une colline que nous avons visité alors que nous partions vers Fira. Il est recommandé par les guides, et il est bien plus calme que les autres. Sur la route, j'ai pu prendre d'autres photos, car on voit souvent les villes de Santorin, mais un peu moins le reste du paysage volcanique, très sec comme beaucoup d'îles grecques.

Il fait bien entendu très chaud, "seulement" 30 degrés mais aucun nuage en vue. Ma mère a un peu de mal dans les escaliers, donc je monte seule au point de vue, les ruines d'un ancien palais vénitien.

Nous croisons des gens qui montent des ânes, et ça ne fait pas très envie. Les pauvres sont sous le cagnard toute la journée. Je parle des ânes, bien sûr.

Ce village là semble un peu plus méconnu, mais il vaut bien une petite excursion!

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La capitale de Santorin! A la fois très sympa et très select. Selon où l'on va, on se retrouve dans une boutique de designer à 300€ le tee shirt et des vendeurs qui vous jugent de la tête aux pieds, ou dans une petite boutique avec des fripes et des vendeurs prêts à aider. Pareil pour les bars!

Quand on s'installe en terrasse au restaurant, c'est un défilé de gens hétéroclites qui se presse sur la place principale. Des filles maquillées, des backpackeuses, des punkettes, des familles, des fans de chirurgie esthétique, des beaufs, des musclés, des jeunes, des vieux ... C'est ça qui est fun, car au final tout le monde finit par se retrouver ici.

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Ma journée débute avec une petite randonnée sur la crête proche d'Oia, en suivant le sentier qui longe la falaise avec de magnifiques vues sur la caldera. J'ai beau avoir mis de la crème solaire, je crame sur les épaules. En même temps, c'est l'heure la plus chaude de la journée, j'aurais dû m'y attendre.

Après avoir récupéré ma mère, nous passons la fin de la journée à Perissa. C'est une belle plage de sable noir, où nous sommes retournées le dernier soir pour aller nous baigner. Il y a une taverne qui donne sur la plage, la moussaka n'était pas terrible mais les poissons grillés n'étaient pas trop mal! Perissa est une station bien moins bling bling que ses copines, car elle est située de l'autre côté de l'île, tout au bout de la route. Bon, il faut dire qu'à Santorin, rien n'est vraiment loin ... Depuis Kamari où nous logions, nous mettions maximum 30 minutes pour atteindre tout ce que nous voulions voir. Par contre, il y a de sacrées côtes, évidemment. Il vaut mieux avoir une voiture avec beaucoup de reprise. En plus l'essence est presque à 2 euros!

Il y a une vibe un peu plus bab' et familiale qu'ailleurs, et c'est plutôt reposant. Mais du coup, il y a forcément un peu moins d'ambiance, et les restos ne se prennent pas trop la tête!

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Conseillé par ma pote Cassandre, nous sommes donc descendues dans ce petit coin un peu inconnu pour y trouver un magnifique point de vue, avec un trou dans la falaise qui rappelle vaguement un coeur. Mais la petite église à moitié troglodyte qui surplombe la mer est très mignonne. L'érosion semble avoir dessiné sur la falaise, presque comme si l'Homme l'avait fait.

Nous descendons aussi au port de Santorin, de là où partent les ferrys, mais il n'y a pas grand chose à y voir. Cependant, ça doit être quelque chose, de débarquer d'une île grecque à l'autre en bateau. Nous visitons aussi le village traditionnel de Megalochori, qui est certes très beau mais dont les restaurateurs de la taverne où nous avons mangé pratiquent aussi l'art traditionnel de l'emplumage du touriste, qui consiste à avoir un beau cadre, vendre cher et être sympa comme une porte de prison.

J'ai goûté un Kleftiko d'agneau à 16 euros, je m'attendais à un ragoût avec du thym, romarin et laurier comme indiqué sur les recettes, quelque chose de parfumé quoi ... J'ai eu même pas 100 grammes d'agneau et une sauce insipide. Bon, au moins la moussaka était bonne, mais elle était plus chère que la moyenne (j'ai commencé à évaluer le prix des restaurants en fonction du prix de la moussaka). Les feuilles de vigne farcies étaient relevées, et cela correspondait à ce à quoi je m'attendais.

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C'est LA visite culturelle de Santorin. En effet, il y a 3500 ans, à l'Age de Bronze, une civilisation avait commencé à s'installer sur l'île. A son apogée, elle était concurrente de la civilisation minoenne de Crète, mais le volcan est entré en éruption, l'une des plus violentes de l'histoire. La ville d'Akrotiri a été ensevelie sous une grosse couche de cendres, à la manière d'Herculanum et Pompéi, mais bien avant eux. L'éruption a aussi créé un tsunami qui a aussi détruit la civilisation minoenne. Oups.

Cependant, quand la ville a été excavée, de grandes découvertes ont été faites, notamment des fresques très bien conservées, qui sont malheureusement dans le musée de Fira et non sur site comme je le pensais au départ. Petite déception, mais voir ces ruines est tout de même une belle expérience. 3500 ans! La fin de la Préhistoire, le début de l'Antiquité! Et les excavations permettent de se rendre compte de l'épaisseur de la couche de cendres assez impressionnante. On peut même y voir une maison de 3 étages, ce qui était très rare à cette époque. On peut se promener dans quelques rues, aller sur une place triangulaire.

Il fait extrêmement chaud, ma mère ne m'a pas accompagnée dans cette visite car elle faisait "une syncope de chaleur", et nous allons nous rafraîchir en bord de mer. J'aurais bien aimé aller à la Red Beach, devant son nom à la belle falaise rouge qui la surplombe et à un peu de sable rouge, mais le chemin n'était pas praticable pour ma mère, il y a trop de cailloux. Nous allons donc jusqu'au phare tout au bout de la pointe sud de l'île, puis tentons de trouver une petite crique pour nous baigner, en descendant une piste. Bon, pas de chance, non seulement c'est une plage rocheuse mais en plus elle est à l'ombre. Nous laissons tomber l'idée de nous baigner pour aujourd'hui.

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Pour aujourd'hui, j'ai choisi une excursion avec Viator, pour pouvoir aller sur le volcan puis sur l'île de Thirassia. Le bateau, Aphrodite, part du port de Fira, il faut donc descendre tous les escaliers qui sentent plus que jamais le crottin. Pas moyen que je les remonte ensuite en plein cagnard, je prendrai le téléphérique! Je m'installe à l'arrière, à l'ombre, avec une gentille mamie qui me tape la discute. Une mamie plutôt sportive, ouverte d'esprit, qui voyage seule depuis que son mari est décédé il y a deux ans. Au départ je voulais l'éviter, en me disant que c'était le genre de personne à me tenir la jambe, mais au final j'ai eu une très bonne surprise.

Notre premier arrêt est le volcan, sur l'île de Nea Kameni, qui signifie "la nouvelle brûlée". Nous avons un guide polyglotte anglais, français et italien (et grec), qui nous explique beaucoup de choses et qui est très organisé. Il nous faut environ 30 minutes pour monter tout en haut du cratère, sous la chaleur. J'essaye d'économiser mes forces pour monter à Thirassia tout à l'heure, car ça ne va pas être une mince affaire.

C'est un volcan encore actif, mais dormant. Il dégage quelques fumerolles et sa dernière éruption date de 1970. C'est lui qui a donc englouti Akrotiri et la civilisation minoenne, et il est considéré comme l'un des points possibles de l'Atlantide, parmi 11 autres. Le commandant Cousteau y avait même fait une expédition pour ses recherches! Normalement son fils devait reprendre ses travaux, mais le covid l'en a empêché.

La suite de notre excursion nous emmène sur l'autre île, Pareai Kameni, pour nous baigner dans des sources chaudes où l'on peut trouver de la boue avec des vertus cosmétiques. On a le droit de sauter du haut du bateau dans l'eau turquoise! Un kiff total. Il faut ensuite nager jusqu'au bord, où l'eau devient marron. Je m'applique de la boue sur la figure, et les épaules. Ma peau en sort toute douce! Cependant il y a beaucoup de monde, et nous n'avons qu'une demi heure. Nous retournons tous au bateau qui "nous appelle", non sans avoir encore une fois sauté du pont. Il est en soi très agréable, il y a de la musique que j'aime et un mini bar, et au final il est assez grand pour que nous ne soyons pas tous les uns sur les autres. Et les toilettes sont carrément de la taille d'une petite salle de bains! Pratique pour se changer.

Notre prochain arrêt est l'île de Thirassia, que j'avais vraiment envie de visiter, d'où l'excursion car il n'était pas possible d'y aller autrement, à part en bateau taxi depuis Ammoudi, 40 euros aller. Non merci. Nous débarquons dans le petit port de Korfos, où toutes les petites tavernes accueillent les touristes. Mais moi, j'ai décidé de faire l'ascension de l'espèce de muraille qui mène au village. A cette heure là, ce n'est pas facile, et la pente est très raide malgré les quelques marches. Mais heureusement, j'ai fait assez d'exercice pour tenir le coup. Et je ne regrette rien: là haut, le village semble hors du temps. C'est probablement le cas de beaucoup de petits villages grecs dans des îles plus authentiques, mais à Santorin, c'est comme une petite bulle. J'en profite aussi pour descendre de l'autre côté de l'île, où je ne trouve rien d'autre que des cavernes et des ânes, et une petite église en plein milieu de nulle part.

J'ai le temps de remonter au village, et de redescendre sans me casser la figure, et même de prendre une glace et de me baigner après tous ces efforts avant que le bateau ne parte.

Pour la dernière partie, nous faisons une petite croisière sur la caldera, pour admirer Oia d'en bas. L'eau est d'un bleu intense, magnifique, de ce côté de l'île.

Il est ensuite temps de se dire au revoir. Je pense que c'est la meilleure journée que j'aie passée sur place! Finalement, les trucs à touristes, parfois, ça a du bon. Mais Thirassia est certainement mon highlight du séjour, et puis, sauter du haut du bateau, quand même ... !

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Il y a un gros rocher que l'on repère de loin lorsqu'on regarde la caldera, et c'est là que je vais pour une mini randonnée toute pleine d'escaliers à monter et à descendre. Il faut partir du village d'Imerovigli, qui ressemble à tous les autres villages de Santorin. Ce jour ci, c'est la première fois que je vois des nuages, et que le ciel est gris, juste à cet endroit. Et franchement, j'en suis fort contente, car ça va m'éviter d'encore monter des côtes escarpées en plein soleil. Juste, sous les nuages. Ce qui est convénient, c'est que la vue sur le rocher de Skaros est tout de même dégagée. La nature est bien faite.

C'est sympa, Sigiriya.

Il faut escalader un petit muret, puis la roche, pour pouvoir accéder au top du rocher. J'ai les jambes encore un peu ankylosées depuis mon excursion d'hier, mais j'arrive à m'en sortir, et franchement ça en valait la peine. Je peux voir un cairn au-delà d'un fossé, assez grand et profond, ce qui signifie que quelqu'un l'a sauté ... Encore pour se rendre intéressant? C'est un peu la spécialité des touristes ici.

En tout cas, cette balade était bien sympathique.

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Et oui, j'ai choisi de terminer avec l'endroit où nous sommes restées pendant toute cette semaine ... Avec quelques photos de l'hôtel, et de la station balnéaire de Kamari, assez tranquille car bien moins chère que les villes sur la caldera. Un peu moins isolée que Perissa, c'est un très bon compromis pour être à maximum 30 minutes de route de tout ce que nous voulions voir. Il y a une plage de sable noir, à laquelle nous pouvons accéder depuis l'hôtel. Il y a aussi une belle piscine dans laquelle nous nous sommes baignées tous les jours, mais qui nous a transformées en Schtroumpfs. Ils avaient dû refaire la peinture il y a peu, ne pas laisser sécher assez longtemps ou ne pas avoir mis assez de vernis, je ne sais pas, je ne m'y connais pas tant que ça, toujours est-il que dès que nous étions en contact avec les parois, nous avions de la peinture bleue sur nos pieds, nos genoux, nos bras, notre dos ...

Nous montons aussi au Prophit Ilias, le mont le plus haut de l'île. Il y a là un petit monastère du même nom, et évidemment, un superbe point de vue.

Et puis pour finir, les restos: au premier soir, du poisson et du poulpe mais avec pas mal de friture, et aussi un midi, une taverne où le calmar grillé et la moussaka étaient délicieux .. Mais le service un peu lent, et surtout, il faisait très chaud. Pas de clim, pas de ventilateur, donc ce n'était pas aussi agréable que prévu, et le serveur avait tendance à nous oublier. En fait, nous n'avons jamais pu trouver le resto parfait, où le cadre était enchanteur, la nourriture délicieuse, le service au top ou les prix corrects. Mais cette taverne était ce qui s'en rapprochait le plus!

Et pour notre dernier soir, super cocktail dans un bar à karaoké, avec la meilleure ambiance que nous ayions trouvé de la semaine!

Bon, voilà, je n'ai pas fait beaucoup d'efforts pour faire ce blog, en réalité le temps de retoucher les photos et de l'écrire, j'en ai eu pour deux jours à peine. Mais la destination ne s'y prête pas. Quand bien même le cadre est incomparable, et se baigner dans la piscine tous les jours était agréable, les fausses notes ont été les gens qui ne se prennent pas pour de la merde, touristes ou locaux. On s'est faites juger, engueuler à tort, on s'est foutu de notre gueule, bref, pas très agréable. Ca reste quand même une destination exceptionnelle, à faire une fois dans sa vie.