Hambourg en bref
Hambourg est la deuxième ville d'Allemagne, et aussi le deuxième port d'Europe derrière Rotterdam. C'est aussi une ville hanséatique comme je l'ai dit précédemment, et une Cité-Etat comme Brême (Etat est au sens de "Land" en allemand, donc un peu comme une région). Ses armoiries représentent un château blanc sur fond rouge, respectant les couleurs de la Ligue. Elle est située à la confluence de l'Alster, de la Bille et de l'Elbe. C'est la ville natale de Karl Lagerfeld et Angela Merkel.
Hambourg a été le lieu d'expériences uniques et enrichissantes, que je vais vous faire découvrir!
Le quartier de Sternschanze
C'est là où se trouve notre auberge de jeunesse "Instant Sleep", un peu mal nommée car elle est située au dessus d'un bar bruyant le week-end, le Rossi, qui passe du reggaeton. Ca ne nous donne pas envie.
Marvin et moi adorons le street-art, et prendre des photos: nous sommes ravis. Un tour gratuit est proposé, mais quand nous avons voulu nous y rendre, il pleuvait et nous n'avions pas réservé, donc nous n'avons pas trouvé de guide. On se l'est fait tout seuls ... Nous pourrions nous attarder des heures sur les petits détails insolites des façades des bars, restaurants et autres magasins. Ainsi, descendre cette rue de Sternstrasse nous a pris une heure. L'architecture est aussi sympathique, car il y a beaucoup de maisons avec cours auxquelles on peut accéder par de petites galeries taguées. Nous atteignons ensuite le marché aux puces vintage qui se tient les samedis matins mais nous avions décidé de ne rien y acheter.
Continuant notre route, nous croisons des jardins potagers collectifs. Il y a aussi des livres en libre service, et même de la nourriture gratuite comme du pain, des cakes, des légumes ... Malheureusement le climat humide en a vite raison et il vaut mieux ne pas y goûter sous peine de se retrouver moisi de l'intérieur.
La nuit, ce quartier est très animé car il y a beaucoup de bars. Mais curieusement, nous n'y avons pas croisé d'étrangers parlant anglais, que des locaux ensemble préférant évidemment parler allemand. Le bar Good Old Days à côté de notre auberge (pas celui qui passe du reggaeton) sera notre QG pour les soirées du week-end vu qu'il ferme le dimanche et là c'est bien plus calme. Nous avons également assisté à un concert acoustique dans un mobil-home par un gars avec sa guitare qui chantait de mièvres chansons d'amour. C'était rigolo quelques minutes, mais c'était petit et l'espace empestait le vin rouge de (très) mauvaise qualité. Sans compter que je ne sais pour quelle raison, peut être parce que nous étions arrivés en cours de chanson, le chanteur a voulu nous taquiner en disant au public que nous n'étions pas ses amis. Qu'à cela ne tienne, de toute manière nous n'aimions pas sa musique et nous avons attendu quelques minutes encore que la pluie cesse ... Et bye.
Le centre-ville et la Speicherstadt
En soi, les rues du centre n'ont rien d'extraordinaire. Mais là où ça devient intéressant, c'est de se rendre dans le quartier des anciens entrepôts, constituant la partie la plus touristique de Hambourg. C'est le lieu rêvé pour prendre de belles photos symétriques des canaux qui serpentent entre les hauts bâtiments de briques rouges. Les ponts de fer donnent à cet endroit un air de Révolution Industrielle figée dansle temps. Par contre, le ciel gris n'est pas du plus bel effet sur nos clichés. Mais bon, c'est le Nord de l'Allemagne mi-octobre, quoi. Le climat est un peu moins doux qu'à Brême, nous avons perdu quelques degrés et il y a du vent. Cela donne à la ville et ses couleurs un air un peu sévère et déprimant qu'elle ne mériterait pas.
Nous passons à l'opéra, l'Elbphilarmonie. Sa partie supérieure est assez design et apparemment, sa forme de vague assez caractéristique (photo 17). Nous pouvons entrer gratuitement, mais seulement pour monter en haut, pour le point de vue sur l'Elbe et sur une partie de la ville. Les salles ne sont pas accessibles hors concerts ou hors visites guidées. Ce n'est donc pas si passionnant que ça mais le panorama vaut un peu le coup. Nous continuons notre promenade vers Hafen City, un quartier qui a été rénové pour créer de nouvelles habitations modernes.
Il pleut, la nuit tombe, la ville devient fantômatique. Bon, ça n'a rien d'extraordinaire non plus, passons à la suite qui promet d'être plus palpitante!
Le Miniatur Wunderland
Derrière ce nom se cache le paradis des fans de maquettes et de trains électriques, surtout de trains électriques pour ma part! Nous avions pris un ticket coupe-file qui a été parfaitement inutile si ce n'est qu'il nous a fait plus galérer qu'autre chose. Mais à l'intérieur c'est l'extase. Il y a de longs circuits de trains qui traversent les différentes scènes reproduite à la quasi-perfection. Les animations ne sont pas en reste: on peut appuyer sur des boutons pour faire bouger les personnages et les décors et obtenir parfois des scènes comiques, dont les maquettes sont truffées. Beaucoup de références aussi, comme le Faucon Millenium en plein milieu de l'aéroport, Lucky Luke et les Dalton dans un tournage de western, E.T., Ghostbusters ... Il est impossible de tout voir en une seule fois, et les détails ne rendent pas forcément bien sur mes photos vu la luminosité. C'est pour ça que j'ai volé des photos à Marvin.
Ces magnifiques maquettes sont à découvrir de jour ... Comme de nuit. Les lumières baissent et nous plongent dans la pénombre pour découvrir la petite fête foraine sous un autre angle, voir les aurores boréales de Scandinavie et l'éruption du Vésuve sur Pompéi. Les trains se promènent inlassablement d'une maquette à l'autre, sous nos pieds, au dessus de nos têtes, et on ne s'en lasse pas. Le mot "Wunderland" est parfaitement adapté.
Plusieurs ambiances: Scandinavie, Amérique avec Bryce Canyon et Vegas, Allemagne centrale, Autriche, Suisse, Bavière, aéroport, Italie ... Venise est d'ailleurs en préparation pour 2018. Il va falloir y retourner. Tout ce beau monde a pris 760 000 heures de travail, pour 260 000 personnages et 15 400m de voies ferroviaires sur 1 490m². Mais à la fin des prochains travaux, la surface sera de 2 300m² et 20km de voies (!!!). C'est immense, c'est génial, c'est magique. Nous y passons trois heures. Au bout d'un moment ça nous fait mal aux jambes et à la tête, tous ces détails et toutes ces stimulations. Malgré la fatigue, nous quittons à regret ce monde féerique pour retrouver la pluie et le froid du monde extérieur.
Photos de Marvin. IG: @qantuums Dialog Im Dunkeln
Une expérience pour le moins enrichissante et originale, que j'appelle "Daredevil Experience". Il s'agit d'être plongé dans l'obscurité la plus totale pour se mettre à la place des aveugles. Dit comme ça, ouais, bof, on fait pareil en fermant les yeux. Oui mais non: nous sommes escortés par un guide que nous devons repérer à la voix à travers différentes pièces reconstituées pour avoir toutes les sensations de la réalité. Nous prenons des cannes pour sentir le relief, et c'est parti. On ne voit rien de rien, ce n'est pas commun, c'est même un peu angoissant au départ, de perdre tous ses repères de la sorte. Mais le guide est là, et nous sentons la présence des autres membres du groupe, assez souvent puisqu'on passe son temps à se rentrer dedans. Ça doit être comique, vu depuis les lunettes infrarouges!
L'angoisse passe assez vite quand on entre dans la première pièce et que l'on découvre l'expérience. Ils ont reconstitué une rivière, dont on entend le bruit, de petits oiseaux qui chantent, et on sent même l'herbe puis les galets sous nos pieds. Nous devons franchir deux petits ponts en bois dont l'un bouge, mais niveau équilibre, ça va le corps s'adapte assez vite. Ce que je ressens très vite, c'est la capacité à imaginer un paysage bucolique magnifique en partant de ces sensations, alors qu'en vrai ce sont des trucs en plastique probablement d'une couleur dégueulasse et le mobilier doit être très cheap. Mais aveugles, nous ne voyons pas la laideur du monde qui nous entoure. Nous le ressentons, comme lorsque nous arrivons dans une petite maison faite de rondins qui sent bon le pain chaud quand nous y entrons. Là, nous explorons la pièce pour toucher les meubles, les appareils, nous mettons les mains sur les plaques électriques ... Nous devons longer les murs pour nous repérer et bien sûr je n'ai pas arrêté de me coincer dans les coins. On oublie vite par où on est arrivés et c'est très perturbant. Ensuite nous devons traverser la rue, je me suis faite écraser 10 fois au moins en me prenant les capots, Marvin a réussi à s'installer au volant mais moi la seule chose que j'arrive à faire c'est grimper sur le capot et m'étaler dessus. Nous rentrons ensuite dans une salle de musique où nous avons l'occasion de "sentir" le rythme, probablement grâce au banc vibrant aussi. On ne l'écoute pas de la même manière quand on ne voit rien, on y est plus sensible, d'où des artistes comme Ray Charles et euh ... Gilbert Montagné. Ensuite à la sortie, nous allons faire une petite croisière. Il y a même une petite odeur iodée, bien que les canaux de Hambourg sentent plutôt la boue qui stagne. Un monde meilleur, vous dis-je. Le bateau sent le bateau, mais ce qui est plus compliqué c'est d'éviter de se prendre les pieds, passer les marches sans se casser la gueule, ma plus grande inquiétude, mais bizarrement ça passe. Nous avons l'occasion de découvrir une carte du monde au bout de nos doigts. Nous nous asseyons maladroitement sur les bancs- on doit ressembler à des manchots quoi - et c'est parti. C'est rigolo car on sent bien la vibration du moteur comme si on y était, ainsi que lorsque le bateau tourne. Le guide s'amuse à nous commenter ce qu'il "voit" pendant cette croisière, pour nous mettre en position de handicap et nous faire réfléchir pour que tout de même ce ne soit pas tout glamour. Et pour finir nous allons dans un bar pour tester une situation presque réelle. On prend une petite bouteille de (faux?) champagne pour être drunk in the dark, mais j'ai peur d'en verser partout à côté donc je finis à la bouteille, ce qui fait rire le guide (ça fait alcoolique aussi). Et nous retrouvons la lumière qui fait mal aux yeux, mais ça fait du bien de voir. L'expérience aura duré 80 minutes.
Il y a aussi une expérience qui simule la surdité. Elle doit être intéressante vu qu'on ne peut pas fermer ses oreilles habituellement, et en plus on entendrait probablement le son de notre coeur qui bat.
Le sous-marin russe U434
Une visite pour le moins originale! C'est un ancien sous-marin des années 1970 qui a été en activité jusqu'aux années 2000. A l'intérieur, c'est une véritable machine à remonter le temps. On descend par un petit escalier en fer en colimaçon, et on se retrouve au milieu d'une infinité de pièces de machinerie. Il y en a partout, on ne sait plus où donner de la tête. C'est en revanche très étroit, il ne faut pas être claustrophobe pour être dans ce sous-marin, surtout qu'il accueillait un équipage de 82 matelots. C'est très difficile d'imaginer les conditions de vie de tous ces gens, qui doivent se marcher dessus, se faire à manger et faire leurs besoins dans de petites pièces exiguës où tout rouille fort facilement. L'odeur du fuel est présente en permanence, ainsi que les bruits de dépressurisation. Si le sous-marin avait un problème en dessous de 80 mètres de profondeur, la pression de l'eau était si forte qu'ils ne pouvaient pas enclencher de processus pour remonter à la surface, et ils étaient promis à une mort certaine. Charmant. On se croirait dans un autre monde.
Le quartier de Sankt Pauli
Et plus précisément, autour de Reeperbahn. C'est le quartier des prostituées, il y a une rue qui est dédiée aux plaisir de la chair. C'est presque le même principe qu'à Amsterdam car ces demoiselles sont dans les vitrines. Mais ce que j'aime moins, c'est qu'il y a une grande porte de fer à l'entrée de la rue pour préserver l'intimité de ces messieurs. Mais seulement de ces messieurs. Parce que les femmes y sont INTERDITES. Oui carrément. Bien sûr, rien à faire, j'y suis quand même passée. J'ai voulu prendre une photo juste de la rue sans qu'on ne voie les filles (comme Amsterdam) mais une demoiselle m'a engueulée quand même. Je me dis que si une lesbienne veut y aller, ou une bi-curieuse qui voudrait expérimenter, elle n'en a pas le droit. C'est nul.
A part ça, le quartier autour est plutôt sympa. Il y a des bars dans lesquels nous reviendrons le soir, mais comme c'était dimanche soir, pas une grosse ambiance, ce n'est pas plus mal. Sur la grande avenue, plein de sex-shops, évidemment!
Et puis le lendemain, il est temps de repartir pour de nouvelles aventures, et pour la dernière étape: Hanovre.