Bruno nous conduit pendant une heure jusqu’au « Puit du diable ». Mais sur la route, par endroits, il y a des crevasses du diable : les collectivités ne réagissent pas alors que cette route est un carrefour pour le transit de marchandises (maïs, soja, coton). Le puit, qui est en fait un bassin d’eau au pied d’une belle cascade, se dévoile après une agréable marche (même pour Zoé !) le long de la rivière, à travers les rochers. L’eau est fraîche mais les filles se baignent, avant que nous apercevions de mignons petits singes juste au-dessus de nos têtes. Check ! Après avoir lourdement insisté, Bruno modifie l’ordre des visites qui suivent afin d’éviter la horde des touristes. Notre deuxième étape nous amène au Morro de Paï Inacio (père Ignace), dont la légende raconte que cet esclave se serait réfugié en haut du mont avec la fille du chef des esclaves, puis jeté dans le vide à l’arrivée des poursuivants tout en se raccrochant aux branches pour fuir incognito avec la belle. La grimpette jusqu’en haut n’est pas évidente mais Zoé nous épate. D’en haut, la vue est superbe, ces monts plats nous plongent dans l’ouest américain, mais avec une végétation relativement dense dans le décor. Zoé s’écrie « C’est bizarre de ne rien entendre. » lol ! La descente est sans encombre, et nous prenons la direction de la grotte de Lapa doce, à travers un superbe paysage de terre ocre, de cactus, de grands espaces sauvages avec les morros en toile de fond. Pas de doute, on est en Arizona, je suis aux anges ! Il est plus de 13h et les filles crèvent la dalle. Bruno me demande à plusieurs reprises si on est sûr de vouloir déjeuner avant la grotte … Euh bah oui, c’est pas comme si on avait des enfants ! Au déjeuner, nous chassons les guêpes et dégustons le « Poma », seule variété de cactus qui se consomme. Un guide local nous équipe de lampes et nous fait emprunter le chouette chemin menant à la grotte. Seuls, au milieu des stalagmites et stalactites géants aux formes étranges sculptées par la nature, nous traversons 1 km de grotte sur les 45 km souterrains existants. Je m’étonne de la sécheresse du lieu. Ce fut un moment magique, « un des meilleurs de ma vie » me confie Lucie. Nous faisons l’expérience d’éteindre nos lampes : l’obscurité est telle que nous ne voyons pas nos doigts à 1cm de l’œil ! Dernière escale : les grottes Azul et Pratinha. La première est censée avoir des fonds d’un bleu intense, mais on arrive un poil tard, à la dernière lueur du soleil. C’est une petite déception. Bruno nous fait découvrir un légume étrange, le « Machich », qui a l’exacte odeur du concombre, avant que nous ré-apercevions nos amis singes. A Pratinha, le fond de l’eau est magnifiquement clair et la baignade agréable en cette fin de journée, mais il faut s’éloigner un peu à l’extérieur pour avoir une visibilité de cette transparence. La route « Arizona » du retour est encore plus belle à l’approche du coucher de soleil, aussi je demande à Bruno s’il peut prévoir un arrêt photo japonais. Nous serons malheureusement exaucés quand, aveuglés par le soleil, nous faisons une sortie de route et fonçons dans un talus. Penché en avant au moment du choc, j’ai un peu mal au cou, tandis que les filles ont eu très peur. En descendant du véhicule, on constate que celui-ci est en équilibre précaire et menace de se retourner. Après quelques manœuvres, Bruno parvient à se dégager. A priori, la voiture n’a rien, sauf qu’en reprenant la route, un voyant inquiétant s’allume. Verdict du garage : tudo bem ! Alors de nuit, à moitié rassurés, nous roulons jusqu’à l’hôtel. Fin d’une journée très intense, qui s’achève par un adieu mitigé à Bruno, puis des burritos et tacos bien mérités et qui s’accordent parfaitement à ce périple pimenté, comme pour le prolonger de l’Arizona jusqu’au Mexique. Ma pensée du soir : j’ai l’impression d'être au Brésil depuis au moins 3 semaines, vu la richesse des paysages et expériences vécues. Pas de doute, ce voyage est une aventure, surtout pour les enfants. A la réflexion, les enfants de cet âge se font très rares d’ailleurs autour de nous.