Avec Emilie, ma femme, Lucie (12 ans) et Zoé (9 ans), mes filles, on a vécu le rêve américain durant un superbe road trip entre Las Vegas, l'Utah, le Colorado et l'Arizona.
Août 2019
18 jours
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Après des mois d’impatience et 42 années d’abstinence, j’ai enfin concrétisé un rêve de fouler le sol américain avec ma petite famille. Lucie et Zoé ont l’âge qu’il faut pour profiter pleinement de ce Road trip. Les vols se sont passés sans encombre et nous avons passé la douane comme une lettre à la poste. Seul bémol, Zoé a été malade durant tout le trajet. Néanmoins attentive, elle nous signale l’oubli du siège auto sur le tapis des bagages, ce qui obligera Emilie à faire demi-tour pour le récupérer pendant que les Shuttles à destination des loueurs de voiture nous passeront sous le nez. N’ayant pas encore bien atterri, 2ème retard à l’allumage avec la voiture automatique qu’il m’a fallu apprivoiser. On rêvasse encore à l’arrivée sur le strip de Las Vegas, avec ses décors tape-à-l’œil. Il est compliqué de trouver l’accueil du Planet Hollywood tant il y a de monde, de lumières, d’effervescence. Ici se côtoie une foule cosmopolite dans un joyeux bordel où les machines à sous pullulent et tintent. Notre chambre au 20ème étage constitue un parfait cocon dans lequel Zoé s’endort instantanément. Je suis encore vacillant lors de mon 1er achat de sandwich avec Lucie qui me fait remarquer que j’allais partir sans ma commande. 1ère nuit bien méritée.

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On se réveille de bonne heure, ce qui nous permet de profiter de la piscine à l’ouverture. Le bain avec vue sur la Tour Eiffel est rafraichissant, tandis que le jacuzzi est bien hot. Après avoir jeté un œil aux Miracle shops, notre première immersion sur le strip nous mène au Paris hôtel, fidèle au vieux Paris, où nous prenons un bon repas. Nous côtoyons ensuite les flamands roses nichés dans le kitch Flamingo hôtel. Emilie et Lucie enchainent avec la plus haute roue du monde pendant que je poireaute avec Zoé, encore patraque, le temps de découvrir que la bouteille d’eau est à 5,5 $. Il faut vraiment avoir soif. La suite : The Venetian avec ses décors raffinés et son opérette sur la place St Marc reconstituée, le mastoc Caesars palace où un problème technique nous empêche de voir le spectacle Atlantis, mais pour finir en beauté, le show du volcan en éruption devant le Mirage et un petit gain pour mon 1er casino.

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Il nous faut pas mal de temps et 2 trams gratuits pour rejoindre le Mandala bay et son superbe aquarium dans un décor de jungle. Une exposition ludique sur les milieux polaires accompagne la visite. A Excalibur, sorte de château Playmobil, on perd quelques $ aux jeux forains. Le ventre nous appelle au New York New York pour un hot dog avant qu’Emilie et Lucie fassent le vertigineux grand huit Roller Coaster. Le M&MS world et le Coca store nous plongent dans l’industrie américaine. Marrante fut la dégustation de 12 variétés de sodas du monde. Retour à l’hôtel pour une piscine moins agréable en plein cagnard. Le soir, une défaite aux jeux pour Emilie et moi, et la découverte du luxueux Bellagio avec son beau spectacle de fontaines.

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Il est temps de quitter Las Vegas qui m’a laissé une bonne impression. Si la ville est un lieu de débauche, les familles y sont aussi les bienvenues. Niveau écologie, on repassera, mais c’est à faire une fois dans sa vie. Ça y est, le « On the road » prend vie. Avant de rejoindre Saint George, j’emprunte des routes droites et longues à travers le paysage sauvage de l’ouest. La visite du temple de Saint George, fief mormon, est cocasse lorsqu’ils nous font découvrir en images le site du Chesnay et nous offrent une bible pour, espèrent-ils, nous convertir. S’ensuit une petite visite d’un musée du dinosaure, exposant les ossements et fossiles découverts dans une ferme du coin. Nous reprenons la route jusqu’à Kanab où nous passerons 2 nuits dans un petit cottage. Au Frontier movie town, je suis aux anges devant ces décors de Far West qui me rappellent des souvenirs de Western. En fin de journée, le ciel s’obscurcit mais n’altère pas notre envie de fouler les dunes du « Coral sand dune state park » jusqu’à la nuit tombée avec un pique-nique.

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Today nous avons rendez-vous avec notre 1er parc, Zion. La pluie au réveil nous fait craindre des conditions difficiles, mais elle s’estompera vite. La route 89 menant au parc est magnifique, surtout la dernière portion où nous nous garons pour notre 1ère rando, un overlook trail surplombant le canyon. Le temps se dégage peu à peu au cours de cette superbe balade qui s’achève sur un viewpoint vertigineux sur les rocks ocres. Il est bien difficile ensuite de trouver une place de stationnement à l’intérieur du parc. Delestés de notre véhicule, nous emprunteront le shuttle pour les autres randos. D’abord la riverside, longeant la Virgin river, très agréable après avoir quitté le flot de touristes et rendu visite aux nombreux écureuils qui posent devant nous. Le chemin se poursuit dans les narrows, avec de l’eau jusqu’à la taille. Zoé est au taquet de cette chouette expérience. Les deux dernières marches mèneront à des cascades dont le très faible débit atténuera l’effet, mais ici comme partout dans le parc on en aura pris plein les yeux avec des décors somptueux.

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La route menant à Bryce canyon est champêtre, et nous fait traverser le beau Red canyon avec ce rouge pétant qui m’enthousiasme. Notre camping se situe tout près de l’entrée du parc de Bryce. Après l’installation dans notre « Cabin », nous sommes joyeux d’avoir le droit à un buffet très varié au restaurant … des légumes, ça fait du bien ! Jusqu’au milieu de l’après-midi on profite de la piscine, avant de surplomber Bryce canyon en empruntant la Rim trail où de magnifiques viewpoints se dévoilent sur les cheminées avec leurs strates géologiques blanches, rouges et orangées. Le coucher de soleil n’aura pas l’effet escompté, en raison d’un ciel nuageux. Mais quel panorama !

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Emilie et moi, au taquet, profitons d’un réveil matinal pour partir observer le beau lever de soleil sur Bryce à 6h30. Après avoir zieuté Bryce d’en haut sous tous ses angles, nous récupérons les filles pour descendre dans l’amphithéâtre du canyon via la Queen’s garden trail. Et là, que d’émerveillements ! A chaque mètre, une nouvelle approche des Hoodoos, toujours plus éblouissante que la précédente … J’ai battu mon record de photos en une journée. Après le pique-nique, nouveaux coins et recoins, cheminées aux couleurs ocres, cavités, rochers au milieu de la végétation, le tout sous un beau soleil. La remontée via le Navajo loop n’est pas bien difficile même si les paysages nous coupent le souffle. Les derniers escaliers sont un peu durs pour Zoé. Un dernier regard en hauteur s’impose avant un regretté au revoir à ce splendide canyon. Le soir, on assiste en bon touriste au show local de rodéo en mangeant un hot dog sous un ciel menaçant. C’est fun et divertissant.

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Nous quittons Bryce pour démarrer la mythique « Utah scenic byway 12 », encadrée d’immenses paysages rocheux. Notre 1er détour nous mène à Willis creek, un slot canyon que l’on rejoint après un chemin de terre cahotique. La rando est chouette, et Zoé aurait même voulu qu’elle se poursuive, amusée à jouer avec l’eau et les rochers. Après avoir pris possession de « Lost », notre belle maisonnette en bois à Escalante, notre 2ème détour rejoint les rochers du Devil’s garden, via une route sableuse et caillouteuse particulièrement désagréable. Heureusement, la déambulation parmi ces formations bizarres au milieu de nulle part s’avère ludique. En fin de journée, se prélasser dans le fauteuil à bascule de notre terrasse, avec sa vue champêtre, est un délice bien mérité après l’épreuve des routes cabossées du jour.

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La route 12 passe à Boulder, petit bled paumé, où nous cherchons en vain les productions artisanales de bières qui, on s’en rendra compte plus tard, se trouvaient à Boulder dans le Colorado et non dans l’Utah … Hips ! Entre Boulder et Torrey, nous traversons la Dixie forest, dont le paysage verdoyant contraste avec les tons ocres qui prédominaient jusqu’à présent. On se croirait dans les Alpes, c’est beau et reposant. A Torrey, nous finissons les énormes pizzas de la veille accompagnées de notre 1er milk shake, et faisons un petit tour de l’agréable petite ville. La route 12, que nous quittons à Torrey, était magnifique. Mais je n’ai plus de superlatifs assez forts pour décrire la route 24 que nous contemplons pendant un long moment, en traversant notamment le parc de Capitol reef. C’est juste Whaou ! A certains endroits, on se croirait sur une autre planète, comme sur cette plaine aride où je me dégourdis les jambes, entourée de monticules grisâtres. Notre camping nous attend en bordure de Arches national park, après cette longue mais somptueuse route. Petit tour de la ville touristique de Moab, ravitaillement et piscine concluent la journée.

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Nous partons assez tôt pour nous lover jusqu’au fond du parc des Arches afin d’y emprunter le Devil’s garden trail, mais à 9h30 ça cogne déjà. Encore un beau spectacle s’offre à nous avec ces arches entourées d’une nature sauvage typique de l’Utah, que nous immortaliserons en les numérotant sur les photos. Les chemins sont en terre voire en sable, et les coins d’ombre se comptent en centimètres, ce qui rend la balade ardue pour les filles. Je me retrouve ainsi seul à franchir un passage escarpé menant à une double arche en hauteur, pendant que la famille se repose. Notre 2ème balade vers Sand dune arche est beaucoup plus courte et s’avère ludique avec ses rochers posés sur le sable. Il est temps ensuite de se rafraichir et se requinquer chez Wendy’s, puis à la piscine du camping. A 17h30, retour vers le parc jusqu’à la nuit. Les lumières sont belles, j’apprécie particulièrement le panorama de Balanced rock, tout en méditant sur cette curiosité de la nature. A double arch, souvenirs d’Indiana Jones. Au viewpoint de Delicate Arch, nous profitons seuls de notre pique-nique à la nuit tombée. Enfin à Panorama point, allongés sur des bancs, nous observons les étoiles filantes au moment des Perséides : certaines seront impressionnantes, alors que les filles n’en avaient jamais vu ou presque.

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La veillée astronomique d’hier retardant notre levée, nous décidons de remplacer la découverte de chutes d’eau par un petit détour au Visitor center afin que Zoé récupère son super badge de Junior ranger. Mais à 10h, il y a 10 fois plus de monde à l’entrée des voitures qu’à 9h la veille ! Nous quittons ensuite la chaleur de Moab pour la fraîcheur des montagnes du Colorado, dont le tableau se repeint joyeusement, avec ses ranchs et 4X4, ses prairies, lacs et rivières, et ses hautes cimes en toile de fond. Les rares bleds traversés sont paumés, presque fantômes, sans même un approvisionnement en essence ou nourriture, jusqu’à ce Mexicain sympathique qui nous gave de tortillas et quésadillas. A Ouray, où la vie humaine reprend son cours, nous profitons des sources chaudes et attractions aquatiques dans une atmosphère extérieure tempérée. A la sortie, nous suivons un match de Baseball local, amical et jovial, animé par quelques supporters équipés de glacières, une bière à la main. La vraie Amérique, elle est là ! La station de ski de Ridgway, qui nous accueille pour la nuit, me séduit avec son ambiance mi-montagnarde, mi-western. Ici, tout est simple et paisible et je m’y sens bien. Revers de la médaille, nous faisons face à la fermeture à 20h de tous les bars/restos et devons faire escale à la supérette pour le dîner.

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J’aime définitivement le Colorado, si réjouissant et régénérant, à défaut d’être aussi spectaculaire que l’Utah. Nous quittons la majestueuse et parfois vertigineuse San Juan skyway, ou route 550, pour visiter via un petit chemin sableux une ancienne mine d’or. Un bon moment passé en famille avec la tenue adéquate, le petit train de la mine, les explications dont on a compris que des bribes, et la battée finale avec notre récolte d’argent, pyrites et agates. Silverton est très mignon avec ses saloons, boutiques colorées et hautes montagnes en arrière-plan. A Durango, nous posons nos valises à l’hôtel mais pas nos fessiers, les devoirs de réservations de site et d’approvisionnement nous appelant. J’aurai bien ajouté une nuit moi dans ce doux Colorado, à flâner au bord d’un lac ou d’une rivière afin de moins speeder. Le resto du soir est au poil, avec ses serveuses en portes jarretelles, son pianiste, et ses bons burgers.

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Réveil matinal direction le parc de Mesa Verde, presque désert à notre arrivée. Lors de la 1ère petite balade à la découverte des kivas et pueblos de la civilisation Anasazi, sous un soleil tapant, un ranger se met en quatre pour nous cultiver. Nous reprenons la route à l’intérieur du parc pour rejoindre le point central de Chapin mesa, d’où nous randonnons par la Petroglyph trail qui s’avèrera être, de l’aveu de Zoé, sa balade préférée ! Elle est effectivement très agréable car à flanc de falaise, parsemée de rochers à contourner ou escarper, flanquée de magnifiques pétroglyphes, et en grande partie à l’ombre … jusqu’aux mornes dernières bornes qui paraissent interminables, en plein cagnard. Le snack s’offre en sauveur à notre arrivée. Encore émoussés, nous traînons nos pattes dans le musée explicatif bien foutu sur le mode de vie de ce peuple, et les filles en profitent pour remplir leur carnet de Junior ranger. S’ensuit une route panoramique en voiture de 10 km afin d’admirer des habitations, entre autres troglodytiques par le biais de viewpoints. A 17h30, nous rejoignons le guide pour la visite collective au cœur de Cliff palace, village encastré dans la falaise et parfaitement conservé. Pour la 2ème fois en 2 jours, nous ne comprenons pas grand-chose aux vastes explications, et il faut bien avouer qu’au vu de l’intérêt culturel du site, c’est très frustrant, voire barbant pour les filles qui par ailleurs apprécieront la balade s’achevant par une remontée via des échelles raides. On ne peut qu’apprécier le soir venu de nous restaurer et de nous loger au lodge du parc, après cette longue journée.

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On y va piano ce matin, la fatigue du séjour se faisant ressentir. Après la récupération des badges de Lucie et Zoé, direction le territoire Navajo grand comme l’Allemagne. Vers la fin de ce périple apparaît la magnifique route 163 avec ses buttes photogéniques et ses couleurs ocres que l’on retrouve avec plaisir après notre intermède non moins enthousiasmant dans le Colorado. A Mexican Hat, les quésadillas seront bonnes et la station-service fera office d’épicerie. Le Gooseneck state park, tout proche, nous dévoile pour 5 $ une vue plongeante et impressionnante sur les méandres de la rivière San Juan. Mais la chaleur s’intensifie, il est temps de filer vers Monument Valley, que les Navajos surnomment la vallée des rocs. De loin déjà, c’est beau et ça pue le cinéma, d’ailleurs nous ne manquerons pas d’immortaliser le panneau Forrest Gump et le drapeau américain flottant. Après avoir pris nos quartiers dans le bel Hogan, habitat traditionnel indien où nous passerons la nuit, nous empruntons, loin de la foule, la Wildcat trail qui permet en une boucle de 2h d’aborder de près les célèbres West and East Mitten Buttes, et Merrick Butte. Un super moment avec des photos sous tous les angles, qui s’achève néanmoins pour les filles par une montée ardue dans le sable. Pique-nique au belvédère pour admirer le coucher de soleil, une douche pour enlever la poussière puis repos dans le hogan au confort ajouté. Emile et moi passons la fin de soirée à nos calculs de décalages horaires afin d’éviter de louper la visite d’Antelope canyon du lendemain, pas aidés par la fatigue et la complexité de la chose entre l’horaire de l’Utah et de l’Arizona, des réserves navajos et celle d’Antelope canyon qui y fait exception …

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Le réveil est difficile et nous nous hâtons à destination d’Antelope Canyon. D’interminables routes désertes et baraquements ici et là parsèment le rudimentaire territoire Navajo. La foule, entre autre nippone, est dense à Antelope. Les groupes, encadrés par des guides Navajos, se suivent à la queue leu leu, avant heureusement de s’étirer. Les appareils photos chauffent et notre guide, sympa, fait quelques clichés de nous quatre malgré les quelques moues de Lucie. On se sent privilégiés de jouir de toutes les vues magiques de ce slot canyon creusé par les eaux qui, en tourbillonnant, ont façonné ces formes surprenantes. De retour dehors, c’est le cagnard et on ne s’attarde pas au niveau du beau viewpoint sur le Lake Powell, happés par notre soif de baignade dans celui-ci … un peu trop précipitée puisque nous nous embourbons dans le sable à quelques mètres seulement de la plage où campent les autres véhicules. Lucie et Zoé se jettent à l’eau pendant que de sympathiques américains nous tractent pour nous sortir de cette galère. Cette baignade à 26° est délicieuse avant les 2h30 de route pour Flagstaff. Je pique à moitité du nez au volant mais je tiens bon car c’est encore désertique jusqu’au village où nous faisons halte au Burger king pour le goûter. Le service façon navajo s’avère brouillon et long mais généreux avec des extras offerts en compensation. La forêt Coconino entourant Flagstaff, à 2000 mètres, est étonnement très verte, et la ville s’avère très grande, bien plus que toutes celles croisées depuis Las Vegas. Après l’installation à notre motel, on y découvre une ambiance étudiante animée et agréable avec son enfilade de bars et ruelles piétonnes. Diverses cuisines s’offrent à nous et le Thai nous gratifie d’appréciables saveurs nouvelles.

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Ce matin, une fois n’est pas coutume, c’est juste piscine et glande. On en avait bien besoin, on a un peu tiré sur la corde ces derniers jours. Après un repas dans le chouette centre-ville de Flagstaff, direction le Slide Rock state park. L’entrée n’est pas donnée, mais c’est ludique de descendre ces tobbogans naturels de l’Oak creek. L’eau est froide mais on s’y lance petit à petit avec les filles, on glisse, on saute et on s’amuse, pendant qu’Emilie nous filme, ayant déclarée forfait. Ce soir on finit notre take away dans la chambre du motel.

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Le Grand canyon nous attend : the last but not the least ! Il faut d’abord se taper 1h30 de route à travers la forêt surveillée par les cerfs et biches. Nous parquons la voiture au Visitor center pour emprunter le Shuttle vers Yaki point où l’immensité des pitons rocheux nous saute aux yeux. Ce parc porte on ne peut mieux son nom. Mauvais calcul, le bus ne s’arrête pas au départ de notre rando, mais Emilie arrive à soudoyer le conducteur pour qu’il ne nous jette pas trop loin. Nous descendons la South kaibab rimtrail jusqu’au 1er point de vue, Oh oh ah point, et c’est déjà largement suffisant, les jambes en cette fin de séjour se faisant lourdes. La balade est chouette avec de belles vues, même si l’on a bien conscience que la parcelle du parc entrevue est minuscule devant l’énorme profondeur du gouffre. Après cela, nous prenons notre temps, récupération et accumulation de chaleur obligeant, pour déjeuner, prendre une glace, faire les boutiques, visiter un petit musée géologique, avant de reprendre la route des viewpoints en navette vers un autre versant. Arrêt au 1er point, puis marche d’une heure jusqu’à Hopi point en admirant de nombreuses et vertigineuses vues, dévoilant peu à peu la Colorado river dans le panorama. Ça donne le vertige à certains endroits impressionnants, que je trouve d’ailleurs moyennement sécuritaires. Il fait à peine moins chaud en milieu de journée et la fin de la balade s’achève en libération pour le corps. Navette, voiture et bonne nuit !

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Nous quittons Flagstaff, qui était un très bon point de chute, pour 4h de route avant de rejoindre Las Vegas. A mi-chemin nous faisons escale à Chloride. Une petite boutique, où les filles s’achèteront un bracelet souvenir, fait office de tourisme de cette ancienne ville Far west occupée par quelques résidents. Il cuit et comme pour s’accorder à ces conditions, les cactus pullulent ici. A mon grand bonheur, mais au malheur de Zoé qui tombe et s’enfonce des pics dans la main et le genou. Après quelques photos de saloons, banques et prisons, direction le Circus circus pour notre dernière nuit. Après notre installation et un moment de piscine bien appréciable, nous sortons pour découvrir le quartier de Downtown. On se stationne à proximité de la principale attraction, Fremont street, connue pour ses illuminations. C’est un vrai plaisir d’arpenter cette avenue piétonne où on en prend plein les mirettes. Au-dessus, des tyroliennes et verrières lumineuses, dans l’artère des bars, restos et casinos flamboyants, et dans le passage des milliers de sourires aux lèvres à la vue d’une imitation d’Elvis, d’un joueur de djembe, d’une scène musicale ou de chippendales. Au retour, mon sourire se figera avec une nouvelle infortune au casino.

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Cette dernière journée est façonnée pour les filles : tobbogans aquatiques le matin et Advanturedome l’après-midi avec des tas d’attractions. On leur devait bien cela après pas mal d’efforts demandés qui nous aurons permis à tous de voir des paysages merveilleux !

Je finis ce récit de voyage par une petite synthèse.

On s’y attendait …

· La clim à fond n’est pas une légende …

· Le café américain non plus

· La cuisine est peu diversifiée. Nous n’avons traversé aucun champ de culture, l’aridité empêchant probablement la fertilité des sols.

· Il y a de très longues routes sans commerces et il n’y a parfois pas de supermarchés par endroits, où l’approvisionnement se fait dans les stations-service. Nous supposons que les trajets quotidiens doivent être énormes pour certaines populations. C’est le règne de la bagnole, et de la grosse bagnole faut-il préciser !

· La sécurité et l’ordre sont bien présents. Tout est bien rangé et dirigé, l’autorité est respectée.

· Les toilettes sont toujours propres

Nos découvertes …

· L’accueil des américains est partout chaleureux. Le très fort contingent français peut faire penser qu’il s’agit là d’un bon calcul, mais non on est loin du cliché « Happy face », l’ultra sourire superficiel. C’est une très belle surprise.

· Les paysages sont plus sauvages et plus vastes que tout ce que j’aurai pu imaginer

· Dans les petites villes, il n’y a pas de centres ville, ce qui rend les visites pédestres compliquées

· La bouffe n’est pas si géante dans les restos. C’est variable. Les sodas eux sont à volonté, avec une variété impressionnante

· On capte presque partout le Wifi, et presque nulle part la radio

· Les parcs connus sont évidemment très touristiques, mais comme ils sont immenses, la masse est disséminée un peu partout donc on la subit peu

· Il existe des petits parcs ou randos où on peut se trouver réellement seuls en plein mois d’août

· Les piscines ont presque toujours des jacuzzis, qui sont réellement chauds

· Les Navajos ne comprennent pas tous bien l’anglais et vivent vraiment à part au sein de leur communauté