Carnet de voyage

Saison 2 // Le Cambodge

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L'étape 2 du parcours...
Du 23 février au 23 mars 2018
29 jours
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Publié le 7 mars 2018

JOUR 44 //

Je prends un bus de Bangkok à Siem Reap en passant par Poi Pet, le poste de frontière. Que je suis heureuse d'avoir suivi les conseils avisés d'un expat! En plus d'être confortable et de nous nourrir, la compagnie de bus nous a bien briefé et elle nous attend de l'autre côté. Quel bordel ici! C'est fou! 1200 Baht, 3 coups de tampons et zou.

De nouveau on roule à droite. Alors, je ne sais pas ce que va donner la conduite ici, mais depuis qu'on circule au Cambodge, le chauffeur klaxonne comme un forcené toutes les 4 secondes. Je sens que ça va être folclo.

Mais dès mon arrivée à Siem Reap, je suis envahie par ce sentiment de bien-être. Mes premiers contacts avec les Cambodgiens sont vraiment amicaux et détendus.

Leurs tuk-tuk sont beaucoup plus jolis et moins bling-bling qu'en Thaïlande. L'artisanat local que j'aperçois çà et là est de bon goût. Je sens que je vais me plaire ici.

Et à peine à l'auberge, je suis immédiatement accueillie par des gens sympa.

Je ne passe qu'en coup de vent, le but étant de rejoindre la Green School. Je décide de ne pas tout faire en courant en une journée après deux jours de transports fatigants. Je profite donc de la journée en bonne compagnie. Piscine, ping-pong, massage, bonnes bouffes. Je reviendrai plus longuement pour voir les temples d'Angkor.

Le soir, pour ne pas mourir idiote et parce que je suis curieuse, je tente la happy pizza avant de prendre un bus de nuit pour Phnom Penh. Il y en a partout en ville, ça ne doit pas être bien méchant.

"Le talent sans génie est peu de chose. Le génie sans talent n'est rien."

Paul Valéry

Encore une idée brillante. La grosse camée que je suis a pu bénéficier en un battement de cils des effets de la chose. J'ai souris benoîtement pendant une heure puis cette envie irrépressible de dormir s'est emparée de moi. Idéal pour un bus de nuit me direz vous! Sauf quand le bus sensé arriver à 6-7h du mat' te largue au beau milieu de Phnom Penh à 4h30 et qu'à part dormir comme un gros patapouf sur ton sac à dos, tu n'es bonne à rien. Avec la vivacité d'un zombi, je me dégote une gargote qui me sert une soupe de nouille en guise de petit dej et je pique un roupillon sur la table en attendant un autre bus pour Keo Phos. Une loque humaine. Je pense détenir le record de la nana qui est restée perchée le plus longtemps après une happy pizza. C'est pathétique. Mon corps n'a pas vraiment d'amour pour les substances illicites et il sait me le faire comprendre.

Je suis donc ravie d'arriver à Keo Phos à la Green School, où une poignée de bénévoles m'accueille. Les cours commenceront dès demain, lundi.


The Living Quarters Hostel 543 // Très bonne ambiance et petite piscine salvatrice.

543, Wat Bo Road, Krong Siem Reap.

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Publié le 9 mars 2018

JOUR 47//

The Green School Cambodia

Il y a tant à dire que je ne sais pas trop par où commencer. Mes propos sont durs, mais la réalité l'est tout autant. Ce n'est pas un joli conte sur fond de carte postale. Bienvenue à Keo Phos sur Mer[de].

Keo Phos. Pas facile de te mettre le grappin dessus, tu n'existes même pas sur la carte mon pote!

Ce petit village reculé et delaissé, n'est qu'un exemple parmis tant d'autres au Cambodge. 80 % de la population serait analphabète. C'est énorme. Énorme mais malheureusement pas si étonnant quand on connaît l'histoire du pays. Rappellons que les Khmers Rouges ont fait évacuer les villes, buté tous les intellectuels, les expats et les Khmers les plus éduqués et instruits, pour envoyer tout le monde - du moins les (sur)vivants - bosser dans les champs, leur imposant au passage d'oublier leurs attaches, leur religion, etc. Outre le fait d'avoir vécu et/ou commis tant d'horreurs, lors de la libération, les survivants de cet exode et des ces massacres ont regagné leur ville, laissant donc dans les campagnes les ruraux et les Khmers Rouges retranchés là. (Il y aurait 30% de Khmers Rouges à Keo Phos). Je la fais courte mais la réalité est plus compliquée et tout ça s'est passé hier*.

Reste donc ces gens dont on ne sait pas bien qui a fait/subi quoi. Les Cambodgiens, pudiques, ne sont pas du genre à s'épancher sur leurs tracas et veulent rester dignes avant tout. Nombreux sont les abcès qui ne sont pas crevés et les traumatismes occultés. Il n'en ressort pas un climat de vie en communauté solidaire et bienveillant. Bien au contraire.

Pour essayer de comprendre où l'on met les pieds, mieux vaut oublier tout ce que l'on connaît, notre propre culture, notre façon de penser, nos idéaux, etc. Tabula rasa. Boule à zéro.

Keo Phos est au bord de la mer[de] et a les deux pieds dedans. On vit donc surtout de la pêche. Mais globalement, ce n'est pas le surmenage qui guette la population. La plupart des gens n'en foutent pas une rame. Les enfants sont livrés à eux-mêmes pendant que leur mère joue aux cartes pour de l'argent.

L'argent. C'est - comme toujours et partout - là que le bât blesse. Il n'y a que ça qui les intéresse mais ils ne mettent pas grand chose en œuvre pour en faire.

C'est dommage, j'ai bien quelques idées pour créer de l'emploi et mettre fin à cette léthargie improductive: LE DÉCHET. Alors certes, il y aurait tout à créer, des infrastructures aux réseaux en passant par la gestion et la sensibilisation des populations, mais justement! Le déchet est roi ici! Il est partout! Il jonche le sol, les étangs, les bords de mer. Il est en plastique 98% du temps, en métal les 2% restants. C'est un désolant spectacle et mon cœur d'écolo est comme une plaie béante qu'on frotte avec du gros sel. Nul besoin d'être concerné par l'environnement pour avoir la nausée. C'est tout simplement dégueulasse. Et chaque personne en produit des quantités pharaoniques par jour. On emballe tout deux fois, on te sert un café dans un gobelet en plastique avec une paille en plastique, qu'on te met dans un sac en plastique, qu'on laissera à même le sol une fois fini. Tout ça va finir dans la mer emporté par le vent et l'eau. Les animaux les mangent. Le poisson gobe des bribes de gobelets, la vache broute un emballage, la poule s'étouffe avec une paille. Ce sont ces mêmes animaux que l'on te sert dans des barquettes en polystyrène ou en plastique, qu'on emballe dans deux sacs plastique et ainsi de suite. Tu bouffes donc du plastique. CQFD.

C'est au beau milieu de tout ce fatras que Stéphane a décidé de créer The Green School Cambodia, prenant comme prétexte l'enseignement de l'anglais aux enfants pour tenter de sensibiliser les gens à l'écologie.

"L'écologie". C'est un bien grand mot. Parce qu'en réalité, on part de zéro. Disons plutôt: apprendre aux gens l'existence d'une poubelle, son intérêt et intégrer comme un automatisme le fait d'y jeter ses déchets. Rien que ce b.a.-ba là, c'est une sacrée paire de manche! Et pour ce qui est de les retrousser les manches, bah ça ne se bouscule pas au portillon.

On mise donc tout sur ces adorables bambins pour tirer tout le monde vers le haut. Et il y a du taff.

Car si le drame khmer en a convaincu plus d'un de l'importance de l'éducation et de l'instruction pour ne pas voir ce genre d'horreur se reproduire à nouveau, dans les campagnes profondes, on n'en est pas là. Pas du tout. Du tout, du tout. Ça ne sert à rien de mettre un gosse à l'école. On va plutôt le faire bosser. Des fois qu'on voudrait continuer à jouer aux cartes en picolant comme des sourds, ça peut servir un mouflet. Ouais allez, faisons comme ça.

C'est donc gratuitement et sans l'aide de personne que Stéphane continue sont petit bonhomme de chemin. Malgré toutes les crasses qu'il subit avec les Khmers.

La Green School, n'a aucun statut. C'est encore moins une ONG. Ce coin paumé là ne dispose d'aucun soutien, pas même de la part du gouvernement.

Cela est combiné à l'état d'esprit infantile des habitants du village. Car ils agissent tous comme des enfants. On va de petites guéguerres en querelles puériles, pour un oui ou pour un non, desservant largement les intérêts communs. Tous en pâtissent mais en première ligne, les enfants sont ceux qui trinquent le plus, se voyant retirés de la Green School pour des prétextes idiots et vides de sens. On marche sur la tête. Et même si ça fait mal de marcher sur la tête, et bah on continue. Juste pour nuire à untel ou un autre.

Mais Stéphane continue le combat avec l'aide de Dan, un Khmer, parce que ça vaut le coup. Ça vaut le coup pour ces enfants qui viennent à la Green School. Ça vaut le coup pour cette poignée d'enfants, parce qu'en venant ici ils trouvent de l'attention, de l'affection et de l'amour. Ils trouvent aussi un enseignement de l'anglais - bien que non professionnel - de bien meilleure qualité qu'à l'école khmère. Et Dieu sait si certains ont du potentiel, malgré une vie dure et compliquée pour leur si jeune âge.

Il est même difficile de parler d'"école". Stéphane a du improviser un espace devant la maison qu'il partage avec son logeur.

Car même si la Green School arrange bien les Khmers et que leurs enfants en bénéficient gratuitement, manquerait plus qu'on soit aidant ou reconnaissant en retour. Faut pas pousser mémé dans les orties!

Bref, le chemin est semé d'embûches (et de déchets!).

Voilà l'adorable petite Nika, cinq ans et déjà un bon paquet de casseroles. Si vous saviez à quel point l'histoire de cette petite fille est triste et difficile. Mais elle est intelligente, elle a le regard vif, elle percute vite. Elle a un cœur énorme et un sens du partage surdéveloppé pour son âge. J'espère qu'elle ira loin.

Une autre petite fille, un peu plus âgée est extrêmement douée. Elle aussi ira loin. Elle le dit elle-même, son but est de se tirer d'ici au plus vite. Elle est assidue. Très jeune mais parfaitement lucide.

Certains ont le regard plus vide. On sent bien qu'ils sont peu stimulés intellectuellement. C'est dur. Mais ils sont là. The Green School: 1 - L'ignorance: 0.


Notre passage à la Green School a donc consisté à distraire les quelques enfants qui venaient le matin, en anglais avec des jeux éducatifs, des dessins et coloriages éducatifs toujours. J'en ai fait des dessins à colorier! À tour de bras! Mais quel kiff de les entendre éclater de rire quand j'essayai de leur dessiner des trucs impossibles tentant de répondre à toutes leurs attentes. Le simple fait de leur donner un peu de temps et d'attention est déjà énorme tant ils en manquent cruellement. C'est en les voyant sauter au cou de Stéphane, venant chercher des câlins et de la complicité que c'est le plus flagrant.

L'après-midi c'est dans un autre village que nous donnions des cours et jouions avec les enfants.

Sur le chemin, un temple abrite une communauté pour le moins étrange de supposés moines, qui le sont tout autant que vous et moi, que l'on voit se balancer comme des fous dans leur hamac sur de la musique techno, tout en sélectionnant des profiles de minettes sur Tinder, nous lançant des "Hello!" langoureux au passage. NORMAL.

Le temple Tinder...! 
Sur la route pour aller dans le village d'à côté pour les cours de l'après-midi

En fin d'aprem, c'est à la Green School que les plus grands viennent assister au cours d'anglais après l'école. Ils sont là. Ils viennent. Ils en veulent. C'est bien.

Lucie avec Tola et Nika

On a aussi pu participer à la construction de la future école, dans le jardin, qui permettra de continuer les cours même pendant la saison des pluies. Il y a encore du taff, mais c'est bien dégrossi.

Point de confort. Des installations et des conditions rudimentaires. Tel est le sort des plus pauvres... de Stéphane et des volontaires de la Green School!

Le puits grâce auquel on "se douche", "on tire la chasse", on lave tout et notre maison, Green School à ses heures.

Ça a été une expérience riche en émotions et en rencontres.

Nous bénéficiions de la complicité de Mr.V. Sacré bonhomme que celui-là. Pas peu fier de sa position de commandant du 1er régiment de la Division des Orphelins. Lui aussi a vécu l'horreur. Il s'est retrouvé orphelin comme beaucoup d'enfants dont les parents ont été assassinés par les Khmers Rouges. (Voici sa lourde histoire écrite par un volontaire). Une division d'orphelins a donc été créée et Mr. V en a fait partie avant de devenir commandant de l'un des trois régiments de 3000 hommes chacun. Grâce à cela il a été instruit et a été formé à l'étranger. Il a dézinguer un bon paquet de Khmers Rouges. Il te rappelle à la moindre occas' que lui, commandant de la 1ère Division des Orphelins, à la tête de 3000 hommes, il a toutes les armes qu'il faut à la maison et que si quelqu'un fait quelque chose de mal, comme enjamber du riz (le riz est sacré ici) ou mettre ses pieds en direction de la nourriture sous son toit par exemple, il lui dira "FUCK YOU!" en lui tirant dessus, avant d'éclater de rire. J'en sais quelque chose, ne pouvant tenir assise en tailleur plus de 10 minutes d'affilée, je suis passée à ça de me faire canarder le cul! Heureusement que je ne suis pas khmère, que je suis lyonnaise (il a de la famille à Lyon qu'il n'a jamais rencontré, mais ça ne saurait tarder) et architecte (son fils est architecte à Phnom Penh et désolée les copains, mais son salaire est identique à ceux de Paris, pour une vie nettement moins chère). "Fuck you!", c'est sa rengaine préférée.

Malgré son intelligence et son éducation, il reste un Cambodgien avec ses croyances et ses superstitions qui défient toute logique. Aussi, il ne peut pas manger de poisson frais, sans quoi il perdrait sa protection magique contre les balles. Mais le poisson séché, ça va. Il croit dur comme fer aux fantômes, ceux des femmes sans tête notamment. Bref. Chacun ses petites lubies... Après tout, moi je crois bien que si je ne suis pas rentrée avant 6h du mat', mon tuk-tuk va se tranformer en noodle soup. Bon! Alors!

On a profité du passage de Mélanie, ergothérapeute, pour aller voir un enfant handicapé, auquel les parents accordent peu de soin et d'attention. Bah oui, pourquoi faire allons! Il est complètement pinpin et ne tient pas sur ses jambes. Manquerait plus qu'on s'occupe de lui, enfin! De le voir si heureux d'être entouré et stimulé, Lucie en a pleuré. Je me suis retenue mais je n'en menais vraiment pas large.

J'ai finalement tout lâché quand j'ai appris après notre passage que la mère de cet enfant a fini par l'amener au cours de l'après-midi et qu'enfin il a été mêlé aux autres enfants, jouant avec eux comme tout enfant le mérite.


Bref, que dire de plus si ce n'est qu'il y a tout à faire ici. Et pour toutes les personnes qui souhaiteraient s'engager, je conseille vivement de venir sur du plus long terme avec un projet à réaliser. Stéphane est largement ouvert à la discussion et il a besoin d'aide.

Pour en savoir plus sur The Green School Cambodia, c'est par là, sur Facebook et WordPress. Libre à vous de filer un petit coup de main.

Dernier jour à Keo Phos...

*Libération en 1979 par l'armée vietnamienne. Mais il faut attendre 1997 reconnaisse et condamne Pol Pot et son régime. C'est complètement dingue!

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Publié le 9 mars 2018

JOUR 52 //

Je retrouve Blayze, un américain avec qui j'avais passé le peu de temps que j'avais à Siem Reap.

En se baladant, on rencontre Nicole, une québécoise avec qui on partage un bout de chemin. Sans doute à cause de son passé, cette ville comprend un grand nombre de Français et de Canadiens. On va voir les marais salants.

Une fois n'est pas coutume, dès que tu t'éloignes des centre-villes, c'est super. Les villages, les maisons, les payasages, tout est bien plus beaux et les gens sont sympas et accueillants. Les vieux parlent parfois très bien le français et viennent vers toi spontanément pour t'expliquer des choses, mais sans les dents, ce n'est pas toujours facile à comprendre...! Tout le monde te dit bonjour, te parle, te propose de te joindre à leur table.

S'il est bien un endroit où il semble impossible de crever de faim, c'est ici. Le "Ça va?" français est remplacé par le "Tu as mangé?". Et tant que tu n'es pas "full", on te gave comme une oie.

Le lendemain, on loue des scooters pour aller au Parc National de Bokor. La route serpente offrant des vues imprenables sur la région.

Arrivés là-haut, tout est dans un épais brouillard. L'endroit est vraiment étrange et on comprend aisément qu'il serve de lieu de tournage pour les films. Les habitations délaissées aux heures sombres du pays, un immense hôtel-casino surdimensionné au milieu de nulle part, une église abandonnée côtoyant une forêt de fondations en béton armé enveloppées d'un épais brouillard confèrent aux lieux un aspect plus que fantomatique. De ces vestiges d'une ville morte, les Cambodgiens rebatissent peu à peu pour en faire un lieu de villégiature pour le sino-tourisme. Je leur souhaite que ça marche, mais il faut vraiment être un trouriste chinois pour vouloir séjourner dans un endroit pareil. C'est absurde!


Soudain, au milieu des ruines, on entend de la musique.

On la suit et là on tombe sur une trentaine de Cambodgiens bourrés comme des coings, festoyant autour d'une bonne bouffe à base de morning glory, de riz évidemment et de cochon dont la tête trône fièrement au milieu des assiettes. À peine arrivés, ils ont sorti deux bières de leur immense glacière pleine à ras bord pour nous les glisser dans les mains et on a dansé tous ensemble. C'était énorme! Bien-sûr ils nous ont photographié et filmé sous toutes les coutures. Ils ont voulu nous faire manger mais on a feint la satiété.

Ils ont été géniaux, la musique était bonne, c'était drôle et si bien!

C'est pour des moments comme ça que c'est fabuleux de voyager.

Le vieux quartier français est sympa, les villages à proximité des marais salants de l'autre côté du vieux pont aussi, mais on a vite fait le tour.

Gagante coup sur coup au jeu de la Cambodia! Je gagne des bières pas chères, mais si je gagne la voiture, elle est pour la Green School.


Elephant's Dream Guesthouse // Roundabout Salt Worker's Circle City Center, Kampot.

Rien d'intéressant mais bien placée.

En Asie, on se déchausse avant d'entrer.
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mars
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Publié le 9 mars 2018

JOUR 54 //

Tout le monde me parle du délicieux crabe de Kep et moi je parle tout le temps de bouffe. La région est également connue pour son poivre. Ça me semble tout indiqué. Let's go to Kep!

On se dégote un petit bungalow trop cool.

À moins de 7$ la nuit, ça ne vaut pas toujours le coup de s'entasser dans un dortoir.

C'est parti pour la Sothy's Pepper Farm. Le poivre de Kampot particulièrement raffiné et riche en goût a trouvé sa place dans les meilleurs restaurants gastronomiques de Paris jusqu'à ce que ces malades de Khmers Rouges décident de tout faire crâmer.

"L'ouverture sur le monde?! Faudrait voir à pas trop déconner quand même! On est des Khmers Rouges. On est des fanatiques complètement paranoïaques."

Quelques fermes relancent la production aujourd'hui et c'est une excellente chose car ce poivre est vraiment très bon et bénéficie de conditions optimales qui l'y aident beaucoup. Le noir, le blanc, le vert et le rose. C'est toujours le même, mais à différents degrés de maturité. Seul le goût change. L'amatrice de poivre que je suis est aux anges. La visite est sympa. J'ai acheté une petite bouteille de poivre vert, des grains frais et entiers que je mets dans tous mes plats du matin au soir (et même dans les fruits frais...)!

Puis on file sur le port déguster le fameux crabe. Tu te pointes, on te sort ton crabe directement de la mer et on te prépare ça en moins de deux. Le fameux crabe de Kep au poivre vert de Kampot. WHOUUAAAAA!! Dingue! C'est des petits crabes et la chaire est si tendre. En tant que membre de la famille Gateau, la dégustation du fruit de mer prend un certain temps. Chaque membre y passe donc inutile de dire que sur des bestioles de quelques centimètres de diamètre, je suis restée sur mon ponton le cul vissé sur ma petite chaise pour enfant, en poussant des "Mmmhhh" de béatitude pendant un moment...! Le ricain, pas très fruits de mer, a eu le temps de faire 15 fois le tour de la ville, tandis que mes doigts nageaient dans la sauce au poivre et moi dans le bonheur.

Le lendemain, petite rando bien raide au Parc National de Kep jusqu'au Sunset Rock, histoire de perdre 10 L d'eau au bas mot. Un petit coup de plage. L'eau est si chaude.

Sunset Rock - Parc National de Kep

Mais Kep est une ville où l'on tourne rapidement en rond. Honnêtement ça ne vaut pas le coup d'y passer plus d'une nuit. Une journée c'est bien, une journée et demie c'est laaaargement suffisant ; plus, honnêtement c'est chiant. Chiant parce que cette ville est trop bizarre. Il y a des routes super larges, des places dignes des plus grandes capitales, alors qu'il n'y a pas âme qui vive. Pas un chaton! Elle a aussi son petit décor post-apocalyptique avec son lot de maisons abandonnées puisque les Khmers Rouges n'ont pas épargné grand monde. Il n'y a pas trop de bars sympa, il ne se passe rien. Tout est assez cher. C'en est agaçant.

Je ne me suis jamais couchée aussi tôt de ma vie! Sérieusement. Alors par contre c'était reposant, ça oui. Mais bon.

Heureusement, il y avait Captain Chim's! Captain Chim's, c'est un resto qu'on avait trouvé à Kampot qui faisait des super petits dej pas chers pour le coin et surtout un délicieux café. Ça faisait presque deux mois que je n'avais pas bu un café digne de ce nom (ayant pris soin de les éviter en Thaïlande, parce que je ne suis pas masochiste et que je bichonne mes papilles autant que faire se peut). Bref. Et bien heureusement pour nous, il y avait un Capitain Chim's 2 à deux pas de notre bungalow et on peut dire qu'il a sauvé notre séjour Kepois. C'est simple, on y a pris tous nos repas. Absolument tous. Car c'est LE SEUL ET UNIQUE spot à Kep où la cuisine est délicieuse et pas chère.

Quintuple 'miam' pour le crabe de Kep au poivre vert de Kampot!

Captain Chim's, je tatouerai ton nom sur ma fesse droite si j'étais vraiment sotte . Ton Cambodian hot coffee est un don du ciel, ton Khmer curry n'en est pas très loin et on dirait bien que tu es le seul asiatique à savoir faire des scrambbled eggs. Merci d'exister!

Khmer House Bungalows // Roads #33, Kep

7
mars
7
mars
Publié le 11 mars 2018

JOUR 56 //

J'ai beaucoup marché à Phnom Penh. J'ai toujours besoin de ça pour m'imprégner d'une ville. Manque de bol, encore une capitale asiatique où être piéton, c'est comme essayer d'échapper à un Khmer Rouge: c'est compliqué et à tout moment tu peux mourir. Et les trottoirs, c'est comme la compassion dans le cœur de Pol Pot, ça n'existe pas. Enfin si, je mens. Enfin ça existe, mais ça sert uniquement à mettre des tuk-tuk, des tables pour manger, des tuk-tuk de bouffe, des énooooormes pick-up, des tuk-tuk, des rickshaws, des tuk-tuk, des motos, des tuk-tuk, des tuk-tuk, etc. Pas vraiment de trottoirs donc.

Jamais je n'ai entendu autant de fois "Tuk-tuk lady?!", "Madam, tuk-tuk?!". Les mecs sont 4 milliards. Il y a plus de tuk-tuk drivers que d'habitants dans cette ville! Elle est infestée de tuk-tuk!!! Ils te repèrent à plusieurs mètres, t'appellent, te collent aux basques, te demandent une première fois, tu déclines, te redemandent une deuxième fois des fois que tu te serais planté, tu redis non merci. Ils te demandent où tu vas, tu commences à avoir très envie de les bâillonner et tu prends sur toi pour rester polie. Au bout de la 4ème tu es un rien courroucé.

"Woooow figure d'angoisse!!! Je vais te le prendre ton tuk-tuk... et je vais te rouler dessus avec, con des tes morts !!!!"

J'ai donc marché et encore marché. La seule piétonne de cette ville. Si tu n'es pas monté sur roulettes ici, tu es un OMNI (Objet Marchant Non Identifié). L'arrêt au feu rouge n'est réservé qu'à une infime partie de la population. Les autres, ils y vont à toute berzingue et au klaxon. C'est des malades!

Monument de l'Indépendance au fond et la statue du roi Norodom Sihanouk.

Malgré la densité et l'hérésie de la circulation, je préfère Phnom Penh à Bangkok. Les rues ont une échelle agréable, c'est moins sale - dans le centre-ville uniquement - que dans les banlieues et les campagnes. Et je ne saurai expliquer, mais il y a une atmosphère qui ne me déplaît pas. Bon par contre, n'exagérons rien, j'ai tout fait pour écourter mon séjour au plus vite, parce que ça reste soulant et fatiguant.

Je ne sais pas pourquoi je persiste alors que je hais le shopping, mais je suis allée au Marché Russe. Connerie! Si tu veux t'acheter les mêmes saloperies qu'en Thaïlande qu'on te vend 5$ au lieux de 10 cents et que tu aimes les souks où les fringues côtoient le poisson plus ou moins frais, fonce! Cet endroit est fait pour toi.

J'ai fais l'impasse sur le Palais Royal et le Musée National. Pas envie de ça à ce moment là. En revanche je tenais absolument à faire la prison S-21 et les Killing Fields. Je me suis donc fait une grosse journée sous le signe de l'horreur, du drame et de l'épouvante. Pas glauque du tout!

T'as un despot mon pote, il m'botte. S'appelle Pol Pot et il a réduit tout le monde en Pom'pote.

Je me rends au Musée du Génocide Tuol Sleng, en plein cœur de Phnom Penh, puisque c'est un ancien lycée reconverti par les Khmers Rouges en centre de détention et de torture secret appelé S-21, puis au centre de d'exécution Choeung Ek plus connu sous le nom de Killing fields.

Je vous passe les témoignages terribles, les détails des tortures, les corps affamés et mutilés, la magnifique collection de crânes et d'ossements humains, les lambeaux de vêtements des détenus encore visibles dans les charniers, l'arbre sur lequel on fracassait le crâne des bébés après les avoir attrapé par les pieds et dont le tronc était maculé de sang, de morceaux de cervelles et de cheveux, j'en passe et des meilleures. C'est plus d'une larmiche que j'ai versé durant cette journée et cet enfer est si récent.

Stupa (monument commémoratif bouddhique) où reposent près de 9000 crânes et ossements // Choeung Ek

Ce sont deux visites difficiles avec de très bons audio-guides. Cependant, je pense que les Killing Fields ne sont pas indispensables, mais la prison S-21 est incontournable.


"C'est tout pour moi, merci!"

J'ai vu ce que j'avais envie de voir. Je veux du calme après cette tempête. Je saute dans un bus pour Battambang. Zou!

PassApp // Le Uber khmer. L'appli qui te fait faire de sacrées économies et qui t'épargne les arnaques des tuk-tuk.

Bassac Lane // Street 308. Coin cool et branché. Petite impasse truffée de bars dans une ruelle pleine de restos. Pas très cambodgien tout ça, mais sympa pour passer la soirée.

Piccola Italia da Luigi // Street 308. 1ère bonne pizza en Asie.

Capitol Tour // compagnie de bus vraiment pas chère... mais vraiment pas rapide. Prévoir une polaire!

Lovely Jubbly Villa // St 222. Sympa, bonne ambiance et piscine, mais certains dortoirs ont des puces de lit...

Momo is in town!
Publié le 16 mars 2018

Beaucoup plus nerveuse qu'en Thaïlande, ici la conduite se fait au klaxon.

Dans les villes, les feux rouges sont très anecdotiques et on traverse les carrefours à grand coup de klaxon mais sans ralentir une seule seconde et que le meilleur gagne.

La voie attribuée à chacun n'a pas plus d'importance a priori. Qui plus est, ils adorent conduire au mileu de la route. JAMAIS, AU GRAND JAMAIS ils ne vont serrer à droite pour te permettre de doubler. JAMAIS. Et là où ils sont très forts, c'est qu'ils te kalonnent toi quand c'est eux qui sont sur ta voie à contre-sens évidement. C'est un truc de dingue!

On trouve même des panneaux d'interdiction de klaxonner au milieu de nulle part tant ils ont la main lourde.

A Phnom Penh, j'ai assisté à quatre presque carambolages de scooters en attendant aux carrefours en l'espace de quelques heures seulement.

10
mars
10
mars

JOUR 59 //

J'y retrouve Lucie (mon amie rencontrée à Pai en Thaïlande, avec qui on s'est rejoint à la Green School Cambodia).

On loue un scooter pour explorer le coin. Ultime étape de mon apprentissage: transporter quelqu'un derrière moi. Et bien ça y est, c'est acquis. Voilà qui nous arrange bien. En route Lucette!

Au village de Vat Kor, on visite une superbe maison khmère, Bun Roerng, dont un membre de la famille des propriétaires nous fait la visite dans un français parfait. La maison est magnifique, chaque détail compte et présente un réel intérêt. Le passage des Khmers rouges a une nouvelle fois laissé des traces aussi bien visuelles que psychologiques. Mais on se relève, on va de l'avant.

  Maison Bun Roerng à Vat Kor

On fait un pause dej au bord de la route. Comme d'hab, pas de menu, il faut soulever le couvercle de toutes les marmites posées là. On est reçu comme des reines, à bras ouverts (au sens propre du terme) par un client habituel qui parle très bien l'anglais, qui est trop content que des étrangers pointent leur nez ici où c'est si local et qui nous sert d'intermédiaire et de traducteur. ENFIN on se régale pour un prix honnête et pas biaisé par le tourisme: 0,75 $ par tête de pipe! Et jamais je n'ai été si bien reçue! On se sent victorieuses et c'est si bon pour une fois de ne pas se sentir l'âme d'un gros portefeuille avec écrit "TOURISTE" sur le front.

On reprend la route pour Phnom Sampeau. On voit quelques temples de différents styles et comme d'hab, pas la moindre explication sur les fresques toutes plus étonnantes les unes que les autres. La curiosité ne semble pas être la qualité première des khmers.

Brandy-Tep et Scott-Chan... J'ai les prénoms, vivement que j'ai les enfants!

On tombe sur une séries de sculptures absolument glauques et extrêmement violentes. Ce sont des représentations des tortures faites par les Khmers rouges. Et on peut dire qu'en terme d'atrocités, les mecs étaient hyper inspirés et leur créativité sans limite. C'est affreux.

On finit par un apéro au bord de la rivière bien crade en se régalant du spectacle des cours d'aérobic en plein air.

Ville sympa et pas trop touristique à la circulation bien reposante après Phnom Penh, on ne traine pourtant pas trop à Battambang où un petit tour nous a suffi.

On choppe un bus pour aller à Siem Reap sans trop tarder.

Ganesha Family Guesthouse // Street 1.5. Bien placé, sympa et bonne ambiance.

Partout on trouve des étagères fort pratiques qui tombent à point nommé. Idéal pour accrocher ton chapeau, poser ton rouleau de PQ* ou que sais-je encore. QUE NENNI MALHEUREUX!!! N'en fais rien, je t'en conjure! Sans quoi il pourrait t'arriver des bricoles et tu attireras à coup sûr les foudres des Khmers. Car ce sont en fait des temples. Si, je t'assure! C'est un tel manque de respect pour eux et ils sont si superstitieux qu'ils s'imaginent toutes sortes de malheurs qui pourraient leur tomber sur le coin du nez et que tu aurais plus vite fait de leur transpercer le cœur avec un clou rouillé.

De la même manière que dans la maison où l'on vivait à Keo Phos, nous dormions au-dessus de nos logeurs. L'interstice des lattes du parquet laissait largement passer la lumière, l'air, l'eau, le feu, la poussière, etc. Tant et si bien qu'il ne fallait surtout pas qu'on étende du linge mouillé, car si cela gouttait sur leurs enfants, ces derniers seraient frappés par la folie. Oui. On en est là.

Ce même logeur, alors qu'on s'occupait de sa fille Tola du matin au soir, que grâce à la Green School il avait 15 baby-sitters à disposition et que sans cela cette gosse de 3 ans est livrée à elle-même toute la journée ; et bien il a eu le culot de dire que si sa fille était malade (elle toussait), c'était à cause de nous, étrangers.

Toujours le même, faisant la gueule depuis plusieurs jours, a fini par avouer que c'était à cause de la construction en cours au dans le jardin. Il avait rêvé que Bouddha lui disait que ça allait porter malheur. Du coup, il était colère. Mais c'était à nous de le deviner.

Donc bien que ces croyances ne soient pas vraiment discutables, ça peut dans certaines situations devenir handicapant et/ou problématique. Et ça ne leur simplifie vraiment pas le quotidien. M'enfin.


*J'ai fais les 2. Si...

11
mars

JOUR 61//

"[Siem Reap] je t'aime, [Siem Reap] je t'adore"

Je me sens bien dans cette ville. J'aime me balader à pied et à vélo le long de ta rivière éponyme.

Tu es très touristique et bourrée d'expat' mais ça permet du coup de faire un break dans de super guesthouses avec piscine et franchement, ça fait du bien!

Et puis, comme toujours, il suffit de sortir du centre-ville pour rapidement tomber sur des quartiers et des villages plus authentiques. D'ailleurs, j'ai adoré t'explorer à bicyclette et constater la mixité sociale de tes agréables environs.

On assiste à un spectacle au cirque Phare Ponleu Selpak. Cette scène artistique forme de nombreux artistes (musiciens, chanteurs, comédiens, acrobates et danseurs) issus de milieux défavorisés. C'était bien sympa et ils nous ont epoustouflé.

Puis je suis ravie de retrouver le temps d'une excellente soirée, les parents de mon beau-frère également de passage à Siem Reap, qui nous ont gentiment invité Lucette et moi dans un délicieux resto, dont le cadre est la très chouette version contemporaine d'une maison coloniale. Canon!

C'est toujours armées de notre biclou qu'on part à la conquête du Tonlé Sap - le plus vaste lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est, surtout en saison des pluies- et de ses villages flottants.

Sur la route, on passe devant des fermes de Lotus. Sans le savoir, c'est le doux commencement d'un bon gros foutage de gueule...

"La Lotus Farm est un atelier unique au monde. Son objectif est de présenter en détail la production exceptionnelle du tissu le plus écologique au monde conçu à partir de la fibre de lotus.Il s'agit d'une filature eco-textile équitable associant la création de produits de haute qualité, le développement durable et le respect des individus", nous dit TripAdvisor.

LOL. Je suis à ça de la crise d'apoplexie. Voir "le plus écologique", "éco-textile", "développement durable" et "respect des individus" dans la même phrase, c'est trop pour moi tant c'est surtout un éco-tissu de conneries. "Respect des individus" en ce qui concerne les employés, sans doute ; mais "respect des individus" en ce qui concerne cet éco-textile fabriqué à base de fleur de plastique, euh... de fleur de lotus, faut pas pousser mémé.

La magie du cadrage sur cette ferme de fleurs de poubelles...

Bref, on continue notre route jusqu'au 1er village flottant de Chong Kneas au bord du lac de Tonlé Sap, qui je cite, "est un habitat extraordinaire pour les oiseaux, les serpents, les tortues, ainsi que l'une des plus riches réserves de poissons d'eau douce du monde." Et bien, j'ai comme une arête dans la gorge là...

... Cambodge ce n'est plus possible entre nous. Je t'apprécie et tu m'as bien accueillie, mais je te quitte. Ça y est. J'ai eu ma dose. Car aujourd'hui vois tu, aujourd'hui je suis colère. Je suis remontée comme un coucou comme tu n'as pas idée. Oui oh, ne fais pas l'innocent! Tu m'as poussée à bout! Car alors que je te parcourais à vélo, la fleur au fusil - et on en a fait des kilomètres sous le cagnard pour tes beaux yeux! - pour aller voir tes villages flottants, c'est au bord de la nausée que je me suis une nouvelle fois retrouvée. Mais voilà, c'était la fois de trop. C'est pour ça que je suis colère. (Et quand mon clavier passe en qwerty, je suis 'coker', donc je ris à nouveau mais quand même, je reste fâchée et je t'en veux!).

"Houuu! Vivement la saison des pluies que l'eau nous embarque tout ça!"

Mettons de côté ton histoire horrible et tout le reste, il n'en reste pas moins que tu es une p***** de déchetterie!! Comment peux-tu vivre dans ta propre merde à ce point?! Mais respecte-toi enfin! C'est épouvantable. Tes paysages sont si beaux... et en fait non. Je t'en veux car des pays qui te sont limitrophes, c'est toi le plus cher, or tu exagères vraiment. Quitte à jouer le jeu du tourisme, OK, jouons. Je veux bien payer plus cher à condition que tu utilises ce fric à bon escient. Mais tu n'en fais rien! Et tu continues à produire et utiliser toujours plus de plastique que tu relâches dans la nature la seconde d'après, tu continues à flinguer ton environnement et tout ce qui en dépend.

Donc je me casse. J'en ai ma claque. C'est tout ce que tu mérites... Que les touristes tournent les talons et te laissent le nez dans tes poubelles.

• • •

LES TEMPLES D'ANGKOR // 

Départ à 4h30 pour aller voir le lever de soleil au-dessus d'Angkok Vat. On ne nous a pas menti, la foule est là. Le soleil un peu moins. Raté. Le ciel est trop nuageux.

On fait le petit circuit comprenant Angkor Vat, Bayon, Ta Prohm, Ta Keo, Banteay Kdei et Sra Srang.

Sur les conseils d'amis on le fait dans le sens inverse des aiguilles d'une montée pour tenter d'éviter la foule. Tu parles! C'est du pareil au même. Le monde est là et pire, la bête noire de tous les autres touristes: LES TOURISTES CHINOIS ! C'est comme les tuktuk, ils sont partout! Ils crient, ils te bousculent et te piétinent sans s'excuser, ils sont en groupe compact et semblent amputés de tout bon sens quant à leur façon de se mouvoir dans l'espace. Ils se mettent tout le monde à dos tant leur comportement est agaçant et irrespectueux. Bref, ces épouvantables Chinois, grossiers et mal élevés au possible sont une épreuve et on leur ferait volontiers bouffer leur perche à selfie.

A l'époque on se fendait la gueule et ça faisait les pieds

Cette visite est incroyable, ce patrimoine est fou, ces traces du passé sont impressionnantes.

Mais à 37$ le billet d'entrée (le prix a doublé en deux ans), on déplore qu'une fois de plus on ne dispose pas de la moindre explication. Rien. Niet. Nada. Walou. Et si t'es pas content, bah t'as qu'à te payer un guide! Parce qu'après 37$ d'entrée + 20$ de tuktuk, tu n'es plus à ça près. Et puis chez toi, l'argent il tombe du ciel, donc t'as qu'à raquer. Touriste va!

Ok copain, mais n'oublie pas qu'à part tes temples - qui certes valent le déplacement - ton pays n'a rien d'exceptionnel, qu'il est plat comme une limande et qu'il est super crado. ALORS JE TE CONSEILLE DE NE PAS TROP FAIRE LE MALIN ! (Et c'est hier que j'ai décidé que tout était fini entre nous alors n'en rajoute pas!)

HI Siem Reap Deluxe // Street 319, East River Road.

Super accueil. Personnel adorable. Piscine très cool.

Cette fois oui, contrairement à la Thaïlande, tu as amplement mérité le statut de "Pays du sourire" et tu fais honneur à ce titre, mais sans doute parce que je t'ai abordé de manière moins touristique. Et il est évident que les Khmers (autant que les Thaïs) le plus en contact avec les touristes, sont de loin les plus désagréables. Mais pour les autres, c'est un doux mélange: ils sont souriants, sociables, gentils, serviables, prévenants, sympathiques et drôles. Rien que ça. Des p'tits choux en somme!

Et ça, c'est le gros point positif et la force du Cambodge. Je pense aussi que c'est ce qui l'aide à se relever d'un lourd passé.


LES TRUCS CHIANTS

// Les tuk-tuk //

Les tuk-tuk qui viendraient te chercher jusque dans ton lit. Certains espérant prendre l'avantage sur d'autres, te sautent dessus alors même que tu es entrain de boire une bière, de manger une glace ou de regarder les étales d'une boutique. "Tuk-tuk lady, tuk-tuk??!" "After your icecream, tuk-tuk?!" Mais non ! NON! NON! Tu nous les brises avec ton tuk-tuk!


// La pigeonnade farcie //

Ou l'arnaque permanente. C'est du vol de haut vol. Les mecs n'ont pas froid aux yeux. C'est hallucinant! Même à Paris, on n'oserait pas te balancer des prix pareils, c'est dire! Donc la négo, encore et toujours. Faut rien lâcher.

Mais quand on arrive de Thaïlande, la différence de prix a du mal à passer. Surtout que c'est les mêmes babioles, sauf qu'au Cambodge elles te coûtent 8€ contre 2,60€ en Thaïlande. Donc tu sais que c'est pas le bon prix. Tu sais qu'on te prend vraiment pour un con. C'est excessivement énervant.


LES TRUCS ÉTONNANTS

// Les mariages //

Paraît que c'est la saison...! Aucune peine à le croire tant il y en a effectivement partout. Même au milieu de la rue, qu'on immobilise avec un grand barnum recouvert de tissus tape-à-l’œil. Et on y met les enceintes les plus bruyantes mais avec la pire qualité de son qui soit et on fait cracher dedans de la musique et des prières toute la journée. Tu as l'impression qu'on te crie dessus. Le son est si fort. Ça couvre ta voix quand tu passes devant. Je pense donc que c'est 3 jours pendant lesquels personne ne s'adresse la parole puisque c'est impossible. Je crois qu'ils mangent en continu, dansent un peu et boivent beaucoup.


DÉLICES & VOLUPTÉS

// Les femmes en pyjama //

C'est étonnant mais on voit partout des femmes en pyjama. Le bon vieux pyj de grand-mère. Soit il est en soie, soit il est avec des motifs. Je crois que c'est une vraie tenue pour elles. La mode sans doute. Étonnant.

Le Khmer curry et le lok lak (bœuf).

Sinon, beaucoup moins "spicy" qu'en Thaïlande, la bouffe est plus agréable de ce point de vue. Les currys sont délicieux. Le poisson l'est sans doute aussi, mais vu l'eau et les déchets qui y trempent, je n'ai pas pu me résoudre à en manger.

Le café!! J'ai bu d'excellents cafés cambodgiens!