Fin de notre séjour sur l’Île du Sud : Wanaka, Twizel, Aoraki / Mont Cook, les lacs Pukaki et Tekapo, Arthur’s Pass, Kaikoura, Cape Farewell, Wharariki Beach, Abel Tasman...
Du 26 novembre au 13 décembre 2019
18 jours
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26
nov

Objectif du jour : le Roys Peak Track, 16 kilomètres de rando dont 8 à grimper jusqu'au sommet du Roys Peak (1578m).

On quitte le camping à l’aube pour monter à la fraîche et avoir une place sur le petit parking qui déborde rapidement car cette balade est très fréquentée.

On entre direct dans le vif du sujet avec une bonne grosse montée dès le départ. C'est dur mais on s'était préparés psychologiquement à en baver.

Pour se changer les idées on regarde les lapins gambader dans les champs ainsi que des couples de colins de Californie avec leur petite plume noire sur la tête et des chardonnerets, on aime bien observer les oiseaux par ici !

Roys Peak Track et Colin de Californie

J’ai été un peu ambitieuse en mettant deux (petites) bouteilles d’eau et quelques barres céréales dans mon sac ce matin. Plus on prend de la hauteur et plus je m’allège en transférant l’intégralité de son contenu dans celui d’Antoine !

On est rapidement récompensés de nos efforts avec une chouette vue sur le lac Wanaka

Lac Wanaka 

Environ 2h30 et 40L de sueur plus tard, nous voilà arrivés non pas au sommet mais au point de vue faisant la popularité de cette randonnée. Avec une superbe vue sur le lac depuis la ligne de crête, c'est un lieu quasi incontournable où tout le monde vient prendre sa photo souvenir.

C'est d'ailleurs une des raisons qui nous a poussé à nous lever tôt : nous avions envie d'avoir une chance de faire une photo sans avoir à faire la queue !

Pendant qu’on attend que les gens devant nous fassent leur aller-retour jusqu’au point où ils prennent la pose, un autre marcheur nous propose (en semi français, il a dû m’entendre râler !) une alliance pour qu’on ait tous notre souvenir. Il avait abandonné sa copine qui n’en pouvait sans doute plus à mi-chemin, était monté à toute vitesse et avait besoin d’aide pour sa photo avant de redescendre la rejoindre.

Les bras en l'air, le cliché instagrammable par excellence  

C'est vrai qu'on a une belle vue d'ici !

Les gens courent jusqu'à la petite pointe, *click* et ils reviennent vite vite pour laisser la place au suivant ! 

Après cette petite pause, on attaque la dernière partie jusqu’au sommet.

On ne va pas s'arrêter en si bon chemin 
Quelque part à gauche, notre camping ! 

En commençant à redescendre on se dit qu’on a bien fait de se lever tôt, maintenant les gens font la queue pour avoir leur photo !

Je m’attendais à souffrir beaucoup dans la montée mais le passage le plus douloureux est finalement la descente, qui nous paraît interminable... 6 heures après notre départ, nous voilà de retour au parking, nos genoux, eux, sont restés quelque part sur le chemin.

La descente 
Wanaka (Lake & City) 

Programme de l'après-midi pour se remettre de tout ça : Petite sieste régénératrice de 4 heures pour moi, lecture pour Antoine

En allant prendre deux nuits supplémentaires dans ce camping, on apprend qu’on va devoir déménager ! Un groupe a réservé toute la zone où nous sommes installés. Nous qui voulions nous épargner du temps à monter et démonter la tente... On a fini par la vider et la porter jusqu'à son nouvel emplacement !

Pour ces nuits additionnelles on nous a donné de nouveaux codes temporaires pour le wifi. Ça m'amuse parce qu'ils sont distribués comme des trésors alors qu’on finit toujours par utiliser notre 3 ou 4G tellement leur connexion est mauvaise...

Après notre grosse randonnée d’hier et face à une météo incertaine, nous choisissons de nous promener au bord du lac sur le Glendhu Bay Track, juste à côté de notre camping.

Glendhu Bay Track, lac Wanaka 

Coucou le Roys Peak !

Roys Peak 

Dans la soirée nous faisons une deuxième promenade, le long de la rivière Fern Burn. Il pleut légèrement mais, avec quelques rayons de soleil, cela donne une belle ambiance à la vallée. Des lapins courent partout, on traverse des pâturages au milieu des moutons et on se fait surprendre par une vache au détour d'un buisson. La balade continue vers la forêt et on aimerait bien aller voir plus loin mais une mare de boue nous bloque le passage et il se fait tard, il est temps de rentrer!

Fern Burn River 

Le lendemain nous allons nous balader sur le Mont Iron pour profiter d’une vue en hauteur sur Wanaka.

Vue depuis le Mont Iron 
Wanaka 

Une fois redescendus, nous nous promenons au bord du lac pour aller voir le very famous That Wanaka Tree, arbre solitaire au milieu de l'eau avec les Alpes du Sud néo-zélandaises en toile de fond. Haut potentiel photogénique donc mais, comme vous pouvez le voir ci-dessous, nous sommes passés à côté d’une jolie photo pour cause de météo peu avantageuse ! (Ou par manque de patience peut-être...)

À droite : That Wanaka Tree 

Pour notre dernière soirée, nous retournons à la rivière Fern Burn. Le sol est bien moins trempé que la veille et, cette fois, nous entrons dans la forêt qui donne l’impression qu’on pourrait croiser un elfe (ou un orc !) derrière chaque arbre.

Motatapu Track 

Marcher c'est super mais n'oublions pas notre autre passion : manger !

Mon nouveau glacier préféré, Patagonia, ayant également une boutique à Wanaka, j’en ai bien profité avec deux pauses extra-chocolatées avant de quitter la région !

Le jour de notre départ, nous sommes allés jeter un œil au lac Hawea, voisin du Wanaka, et nous avons marché un peu le long de la rivière (très très bleue) du même nom.

Lac Hawea 

Nous longeons un canal à l'eau magnifiquement transparente et croisons des petites surprises dans la forêt, voilà une promenade fort agréable.

Rivière Hawea, maisons de fées et canal 

Bonus de la fin :

Glendhu Bay quand il fait beau, à l'aube du dernier jour 
Le panneau de la fin, coin coin !  

Nous quittons Wanaka et les glaces de chez Patagonia (au grand désespoir de Léa) pour nous diriger vers Twizel, notre prochain campement.

Sur la route en direction de Twizel (À gauche, le col de Lindis)

Entre Wanaka et Twizel, nous nous rendons aux Clay cliffs d’Onomura.

Clay cliffs 

Ces falaises d’argiles sont impressionnantes, d’autant plus qu’on peut s’y engouffrer et les explorer de « l’intérieur ». En forme de cirques ou de goulets, jaunes, blanches ou même bleutées, ces falaises sont très variées. Seule invariable : il faut monter dans de la caillasse bien casse-gueule.

Certains chemins n’en finissent jamais (de monter). 

Arrivés à destination, on s’installe dans le petit camping de la petite ville de Twizel. C’est d’ici que nous irons au Aroaki/Mont Cook et aux lacs Pukaki et Tekapo.

Puis en fin de soirée, on se promène sur un chemin qui fait un tour (très large) de la ville, une balade très agréable car facile et PLATE.

Balade au crépuscule autour de Twizel 

On passe notamment devant des pâturages de daims (et ce n’est pas la première fois), contrastant avec tous les cerfs sauvages qu’on croisait au Japon.

En Nouvelle-Zélande, 55% des terres* sont consacrées à l’agriculture dont 90% pour l’élevage. Moutons et vaches (les produits laitiers sont la première force économique de l’agriculture néo-zélandaise) sont omniprésents dans le paysage, rural comme urban. Mais on voit aussi beaucoup de cervidés (ils seraient 1 million sur le territoire) ou de lamas.

*Chiffres du ministère de l’agriculture française

À côté de Twizel, pendant un jour de pluie, nous allons sur un site du tournage du Seigneur des anneaux : les champs du Pelennor où les Rohirrim débarquent et chargent lors de la bataille devant Minas Tirith.

Balade en direction des champs du Pelennor 

Avec la météo et le chemin hasardeux, on n'est pas allés plus loin :

Champs du Pelennor : sans les poneys, c'est pas pareil

Forth, Eorlingas !

30
nov

Aujourd’hui nous allons randonner jusqu’à Aoraki / Mont Cook, point culminant de la Nouvelle-Zélande avec ses 3724m.

Appelé Aoraki par les maoris et, depuis 1851, Mont Cook par les britanniques, un accord de 1998 accole les deux noms. La montagne étant sacrée (tapu) pour les Ngai Tahu (un des principaux iwi - "tribus" - du sud de la Nouvelle-Zélande), c'est le seul lieu en Nouvelle-Zélande dont le nom maori vient avant le nom anglais.

Après un petit arrêt pour admirer le lac Pukaki, nous voilà au depart du Hooker Valley Track.

C’est la première fois que je repère une plaque Toyota Kiwi Guardians, ce sera mon équivalent des tampons japonais à collectionner !

Monument pour les personnes disparues dans le parc national Aoraki / Mont Cook, Mueller Glacier 

Les gens qu’on croise ce matin sont très souriants, est-ce parce que le vent tiède sent bon les fleurs, que des petits plaisantins ont trafiqués les panneaux des ponts suspendus ou parce qu’ils ont vu l’Aoraki / Mont Cook et que leur vie ne sera plus jamais la même ?

Je ne sais pas mais, pendant que je m’interroge, nous approchons petit à petit de la fameuse montagne.

Aoraki / Mont Cook 

L'histoire d'Aoraki

D'après la légende des Ngai Tahu, il y a fort fort longtemps, quand il n'y avait que de l'eau là où se situe actuellement Aotearoa (la Nouvelle-Zélande), Raki (le Père Céleste) épousa Papa-tui-nuku (la Terre Mère). Après le mariage, 4 enfants de Raki descendirent des cieux pour saluer la nouvelle femme de leur père. Aoraki (Nuage dans le Ciel) l'aîné, Rakiroa (Long Ciel), Rakirua (Ciel junior - ou plutôt Ciel le Second) et Rarakiroa (Longue Ligne Ininterrompue) vinrent en canoë (waka) et en profitèrent pour explorer un peu les lieux. Ne trouvant aucune terre, ils décidèrent de remonter vers leur demeure céleste. Mais l'incantation qui aurait du soulever leur canoë et les ramener vers les cieux échoua et le canoë tomba dans l'eau, bascula sur le côté et se transforma en pierre et en terre, créant l'île du sud d'Aotearoa : Te Waka o Aoraki (le canoë d'Aoraki). Aoraki et ses frères grimpèrent sur le côté du canoë et furent également transformés en pierre. Ils sont toujours là aujourd'hui : Aoraki est le plus haut sommet (Mont Cook) et ses frères sont les autres sommets autour de lui : le Mont Dampier (Rakiroa), le Mont Teichelmann (Rakirua) et le Mont Tasman (Rarakiroa).

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( Source : https://www.doc.govt.nz/about-us/our-partners/maori/aoraki-mount-cook/ )


Nous retournons à notre point de départ en retraversant la ravissante Hooker Valley.

Hooker Valley 

Pas de repos pour les braves, nous enchaînons avec une deuxième marche jusqu’à un autre point de vue sur le fameux sommet, que nous arrivons à apercevoir encore un peu entre deux nuages.

Kea Point 

Je profite de cet arrêt photo pour soigner la deuxième énorme ampoule qui s’est installée sous mes orteils. Plus qu’à boitiller jusqu’en bas et on continue !

L’étape suivante est le Tasman Glacier ou plutôt son lac, le glacier ayant considérablement fondu ces dernières années...

Tasman Glacier & Lake 
Tasman Glacier & Lake 
Tasman Lake 

Comme il faisait beau, nous avons profité du soleil et nous sommes ensuite aller passer la fin de l’après-midi au bord du lac Tekapo !

Le saviez-tu ?

Aoraki / Mont Cook n'est autre que le Mont Caradhras dans le Seigneur des anneaux !

On s’était extasiés devant les lacs Wakatipu et Wanaka mais la Nouvelle-Zélande a plus d’une merveille dans son sac... Même si le temps n’a pas toujours été au rendez-vous, ce fut un enchantement d’aller rendre de multiples visites aux fascinants lacs Pukaki et Tekapo. La preuve en image :

En se rendant au Aoraki / Mont Cook, le lac Pukaki au petit matin était lisse et gris argenté, on aurait dit un miroir.

Pukaki le matin 

Alors que dans l’après-midi, il était si bleu, si turquoise.

Pukaki l’après-midi avec vue sur le Aoraki / Mont Cook 

On a vérifié en soirée : toujours bleu, mais différent. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est bien la couleur naturelle du lac (et ces photos sont garanties sans retouche). Le Pukaki est un lac glaciaire, c’est-à-dire que l’eau du lac est alimentée par des glaciers, ici ceux autour d’Aoraki / Mont Cook. Les glaciers vont générer de la farine de roche, des particules très fines qui donnent un aspect laiteux aux rivières et une couleur bleu-turquoise aux lacs. La nature est merveilleuse...

Et c’est d’autant plus surprenant lorsqu’il fait tout gris : on a fait un petit tour sous la pluie au bord du lac, toujours aussi bleu (un peu plus vert et laiteux peut-être).

Pukaki sous la pluie 

Un peu plus loin au Nord-Ouest du Pukaki, se trouve le Tekapo, bleu-turquoise lui-aussi (lac glaciaire tout ça tout ça), qu’on est allés voir plusieurs fois à notre grand bonheur. Pas de vue sur le Aoraki / Mont Cook mais des TAS de lupins :

Tekapo en fin d’après-midi  

La région autour du lac est une réserve naturelle de « ciel étoilé » où la pollution lumineuse est très faible. On a fait un tour dans Twizel pour « stargazer » et on a effectivement pu admirer un ciel très étoilé même si on n’était pas dans la meilleure configuration. Comme c’est l’été, le ciel n’était pas complètement noir et, en plus, c’était la pleine lune.

On est aussi passés à l’observatoire Dark Sky à Tekapo qui a une chouette boutique de souvenirs et de bons scones au fromage (bien que ce ne soit pas sa principale activité).

Dark Sky Observatory

Le lac en lui-même et son cadre (les montagnes autour, la petite église, etc) sont déjà splendides, mais cette marée de lupins apporte quelque chose d’unique.

Lupins et Tekapo, encore 

Toujours un peu plus du Tekapo et de lupins :

Tekapo et lupins, encore un peu plus 

On ne dirait pas, mais il y avait beaucoup de gens le long du lac et en particulier dans la petite Church of the Good Shepherd dans le fond de laquelle se trouve une grande vitre avec vue sur le lac et les montagnes (photos interdites à l’intérieur, je vous laisse imaginer).

Regardez moi ce bleu ! Incroyable.

Durant notre dernier jour dans le coin, on est monté en haut du Mont John qui offre de magnifiques panoramas sur le lac et la région :

Ne vous laissez pas déconcentrer par ce magnifique bleu, cherchez la grosse tâche violette.
Tekapo vu du Mont John 
Tekapo 

Regarder les nuages passer au-dessus du lac, alternant les zones turquoises chatoyantes et les zones d'un bleu profond, a été un spectacle captivant.

Au revoir joli Tekapo 

Dernier arrêt avant de partir sur la longue route jusqu’à Christchurch : le paradis des (amateurs de) lupins :

Là aussi, il y avait du monde 

En route pour Christchurch ! J'ai un colis à récupérer.

Nous revoilà à Christchurch. Comme Frodon et Sam, nous allons désormais être accompagnés durant notre périple par une étrange créature attachante : mon petit frère (par soucis d’anonymat, nous utiliserons dans nos articles le pseudonyme « Coco »).

Son avion arrivant au petit matin, on s’occupe comme on peut la veille au soir avec au programme : plantage de tente, lessive, petite pizza et Frozen 2.

Leurs sièges de cinéma sont teeeeeeeellement confortables. 

On le récupère, presque frais, à l’aéroport, on passe chez le loueur de la voiture pour l’ajouter en tant que conducteur (si jamais je me casse une jambe, on est parés) et on reprend la route vers l’Ouest en direction d’Arthur’s pass. En chemin, on s’arrête à Springfield pour une petite photo. Pas de Homer mais il a laissé son donut géant.

La route devient sinueuse. On prend de l’altitude. Il se met à pleuvoir et la température perd 10 degrés en 10 minutes : « Coco, réveille-toi, on va visiter des gros cailloux mouillés ! ». Mais ce ne sont pas n’importe quels cailloux mouillés ! Castle Hill (Kula Kawhiti en maori) offre un paysage époustouflant. Ces hautes pierres de calcaires semblent avoir été sculptées puis clairsemées sur les collines.

Castle Hill 

Quand on se faufile à l’intérieur, on découvre que ce qu’on voyait n’est que la partie émergée de l’iceberg. L’exploration est très chouette.

Vue de "devant" à gauche et de "derrière" à droite

Pour Coco et moi, ces lieux semblent familiers. On a presque l’impression de reconnaître des cailloux. Des scènes du Seigneur des anneaux (et de Narnia) ont été tournées ici : lorsque les habitants d’Edoras (escortés par le trio Aragorn-Gimli-Legolas) en route pour le gouffre de Helm sont attaqués par des cavaliers warg. On se demande si ce n'est pas aussi ici que se déroulent les scènes de poursuite de Merry et Pipin (kidnappés par des Uruk-Hai) par ce même trio.

Comme il pleut et que la compagnie est fatiguée, on fonce jusqu’au camping situé de l’autre côté d’Arthur’s pass, à Jacksons.

Les routes en Nouvelle-Zélande, (toujours en bon état) suivent le relief. Et la topographie de ce pays est très très vallonnée / montagneuse / escarpée / accidentée / abrupte mais c'est ce qui les rend si belles.

La route jusqu’au camping était magique. Encore plus étroite et sinueuse qu’à l’accoutumée. Sous un torrent de pluie, on serpente doucement au milieu de hautes montagnes recouvertes de forêts épaisses et de brume d’où jaillissent d’innombrables cascades.

Dommage que Coco et Léa ratent tout car ils sont profondément endormis...

Arthur’s Pass (littéralement le passage ou le col d’Arthur), est un des rares cols de montagne permettant de traverser les Alpes du Sud d’Est en Ouest (ou inversement) mais ce n’est pas qu’un lieu de passage, c’est aussi un parc national regorgeant de sentiers, forêts et cascades, tout ce qu’on aime quoi.

Juste avant d’arriver, on s’inquiète un peu de la suite des événements : il pleut des cordes, ça va être compliqué d’installer la tente, on n’est pas sûrs qu’elle résiste à toute cette eau et je ne parle même pas du vent ! Alors qu'on se gare au parking du camping, on voit des tentes sous des auvents : miracle, je crois qu’on est sauvés ! La gérante est très sympa, on surclasse notre réservation pour un emplacement à l’abri. Elle nous explique qu’on peut observer dans le camping un couple de wekas, un oiseau presque aussi emblématique que le kiwi en NZ qu’on entrapercevra deux fois un soir. On peut également croiser un kiwi mâle (avec beaucoup, beaucoup de chance, si on reste des heures immobiles à guetter la nuit) et des glow worms. Ça alors, il est possible d’observer ces fameux Arachnocampa luminosa (ne pas confondre avec le ver luisant qu'on peut voir en France) en dehors de grottes payantes en pleine nature, chouette.

Ce camping dans une rainforest avait de supers douches et sanitaires avec ouverture de porte automatique 
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Le lendemain, on brave les intempéries et on retourne à Arthur’s Pass pour y faire une des nombreuses balades du parc. Sur le chemin, on s’arrête à Otira pour un petit coucou à des visages familiers.

On se lance sur le Arthur’s Pass walkway. Au bout de 15-20min, on fait demi-tour, le chemin est trop inondé.

Arthur’s pass walkway (pool)

De retour dans la voiture, on regarde les prévisions météo. La situation va empirer dans l’après-midi et encore plus les prochains jours. Une tempête recouvre une bonne partie du pays. Elle sera particulièrement forte sur la West Coast pendant les trois prochains jours. Pile quand on avait l'intention d'y aller. Réunion de crise, on chamboule notre programme et on décide que, demain, on ira plutôt sur la côte Est, épargnée par la tempête.

Retour au camping. Coco et moi (Léa a décidé d’hiberner dans son duvet jusqu'au retour du soleil) profitons d’une petite accalmie pour faire une balade qui débute au fond du camping jusqu’à une cascade. Coco découvre les Silver Ferns (qu’on nommait encore à ce moment-là « les grosses fougères »).

« Ponga » en maori, le Silver Fern est une fougère arborescente endémique à la Nouvelle-Zélande pouvant mesurer 10 mètres ou plus. Omniprésente sur le territoire, symbole fort en NZ et déjà utilisée comme logo par l’équipe national de rugby, la fronde de silver Fern est présente sur les principales propositions pour remplacer le drapeau national (par exemple blanche sur fond noir). C’est un débat récurrent au sein du pays, le drapeau Néo-zélandais subit de nombreuses critiques : trop ressemblant avec celui de l’Australie, la présence de l’Union Jack, pas assez représentatif du pays...

Rainforest à Jacksons (qui porte bien son nom)

Un autre chemin (dissimulé dans la végétation sur la dernière photo à droite au dessus) se dirige vers une ancienne mine mais il faut traverser un torrent pour y accéder. On rentre, trempés, en ayant eu notre quota de marche sous la pluie pour aujourd’hui. On ne verra pas les glowworms (ni le kiwi mais on ne comptait pas trop dessus), snif.

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Le jour suivant, en partant, on s’arrête de nouveau dans Arthur’s Pass pour des promenades du côté Est, là où il ne pleut pas.

Devil's Punchbowl walk 

On grimpe pleins d’escaliers pour se faire arroser par l’impressionnante chute Devil’s Punchbowl (131m).

On me voit, on me voit plus 

Plus loin, on emprunte un autre chemin, Beasley Spur Walk. On grimpe, on grimpe, on traverse des zones inondées sur des rondins de bois, on grimpe encore. Après un joli point de vue sur la vallée et quelques souris trop choupies, on fait demi-tour car ce trail s’étend sur des dizaines de kilomètres et qu’une longue route nous attend (et puis Coco commençait à peiner, il n’a pas eu notre entraînement de ces derniers mois).

Bealey Spur Walk 

On s’éloigne enfin de toute cette pluie en direction de Kaikoura.

6
déc

Premier aperçu de Kaikoura au soleil, vision de rêve après nos 2 jours de pluie dans Arthur's Pass !

On va tout là bas au fond ! 

Aujourd’hui, Antoine nous propose de faire le tour de la péninsule de Kaikoura, une boucle d’une dizaine de kilomètres et pas trop de dénivelé. Parfait, c'est parti !

Début de la balade autour de la péninsule de Kaikoura 

On ne s’est pas complètement débarrassée des nuages mais ça vaut mieux, il n’y a pas beaucoup d’arbres ou d’ombre sur notre itinéraire et Coco n’a pas l’habitude du soleil ! (Moi non plus à vrai dire...)

Kaikoura 

Attention phoques ! Je me demande si beaucoup d’entre eux viennent se balader sur les parkings ou au bord de la route que nous sommes en train de longer. Pour le moment il n’y a pas foule de phocidés... Coco en a aperçu un hier depuis la voiture et je suis jalouse, je veux en voir aussi ! J’espère qu’on pourra en croiser au moins un, bronzant sur un rocher au large par exemple.

Le panneau suivant indique que nous entrons dans la réserve de la colonie de phoques de la péninsule. Oh ! Mes chances de croiser un phoque augmentent !

Consigne de sécurité pour les animaux et nous : ne pas s’approcher à moins de 10 mètres pour ne pas les déranger et ne pas se faire mordre. Très bien, pas de problème !

On fait quelques pas sur les rochers quand j’aperçois les taches noires : des phoques ! Pas des phoques, précise Antoine : des otaries. Des otaries ! Des tas d’otaries ! Ça me va aussi !

J’ai du mal à savoir jusqu’où je peux m’approcher (je n’ai pas vraiment le compas dans l’œil) mais j’ai l’impression que certaines personnes sont clairement en dessous des 10 mètres de sécurité. Je râle copieusement sur l’irrespect des gens jusqu’à ce que je me rende compte que j’ai pratiquement marché sur un rocher velu, ou plutôt une otarie qui essaye de se faire passer pour un caillou !

Cherche et trouve les cailloux poilus

C’est d’autant plus difficile de repérer celles qui jouent à cache-cache qu’on a les yeux rivés sur les otaries qui prennent gracieusement la pose, les superstars, pour ne manquer aucun mouvement de moustache ou gratouillage de nageoire !

Regardez comme je suis mignon, je suis un bébé otarie !

Nous continuons notre chemin au bord de l’eau et nous passons devant une colonie de mouettes cohabitant avec les otaries. C’est plus difficile à voir sur les photos mais il y a quelques taches grises duveteuses, ce sont des petits mouettons (appellation pas du tout officielle) !

Colonies d'otaries et de mouettes 

La balade continue avec toujours plus d’eau, de cailloux et d’otaries.

Des otaries par-ci, des otaries par-là 

De toute beauté.

Kaikoura peninsula  

Nous prenons un peu de hauteur...

Péninsule de Kaikoura 

... passons au Sud de la péninsule...

Péninsule de Kaikoura 

... et voila la fin de la balade après un petit passage dans différents types de forêts, au grand bonheur de Coco qui souffrait du soleil. Antoine n’est pas mécontent non plus, ça faisait 2 heures qu’il n’arrêtait pas de se moucher à cause du foin !

Forêts variées 

En route pour Saint Arnaud et le lac Rotoiti maintenant !

Lac Rotoiti 

Nous voilà au camping du DOC (Department Of Conservation) du lac Rotoiti. La vue sur le lac est belle mais, côté camping, ce n’est pas du tout la même limonade. On ne sait pas trop où on a le droit de s’installer, des nuées de moucherons nous suivent partout, les bâtiments ont été récemment rénovés mais il n’y a pas de frigo ni de quoi recharger nos batteries dans la salle commune et la lumière clignote dans les sanitaires des hommes... En plus il fait gris. Et froid.

C’est la déprime et, quand elle s’installe, il n’y a qu’un seul remède. Il nous faut de la pizza.

Nous avons réservé (et payé) pour deux nuits mais on sent qu’on ne va pas tenir aussi longtemps, d’autant plus que la pluie arrive. Pendant qu’on attend notre commande au restaurant du coin, Antoine nous trouve un logement à Richmond pour les deux prochains jours. Encore un changement de programme mais on est pas venus ici pour souffrir n’est-ce pas ? On s’adapte.

Ça va mieux après avoir mangé, nous retournons au camping et marchons un peu autour du lac jusqu’à ce qu’on y voit plus rien. Au réveil, nous retournons sur nos pas et reprenons notre promenade de la veille pour aller voir ce qui se passe plus loin (réponse : rien de particulier).

Balade autour du lac  

Après cet exercice matinal, nous passons au Visitor Centre pour annuler notre deuxième nuit de camping. Pour l’annulation, pas de problème, impossible de se faire rembourser par contre. Tant pis, on laisse tomber et on se dépêche d’aller plier notre tente au milieu des moucherons pour quitter ce lieu maudit.

Prêts à partir, Coco et moi montons dans la voiture en même temps qu’une trentaine de moucherons qui se sont visiblement attachés à nous pendant notre court séjour. J’en observe un sur le dos de ma main quand je le vois soudain planter ses petites mandibules dans ma peau. Ah ça non alors, là c’est trop ! Je le mets KO et j’asperge abondamment ses congénères de produit anti-cochonneries qui mordent et qui piquent. Une idée brillante quand on est enfermés dans une voiture... Coco devient tout violet et suffoque à l’arrière. Mais il ne sort pas car il ne veut pas faire entrer de nouvelles bestioles !

Ce n’étaient donc pas d’inoffensifs moucherons comme on le pensait mais des sandflies, fléau souvent rencontré dans les zones sablonneuses en Nouvelle-Zélande. Quand on pense à la quantité de ces monstres volants qui nous tournaient autour, on se dit qu’on a eu la chance de ne pas avoir été dévorés vivants à chaque fois qu’on est allés aux toilettes !

Allez ciao, on se casse, tu nous manqueras pas lac Rotoiti, on a vu ton vrai visage ! 
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Pour oublier ma main qui commence déjà à gratter (et qui va me démanger pendant à peu près deux semaines), je dévalise un Pak’nSave à Richmond. Au menu : deux jours sous la couette à lire, dormir et manger. La pluie peut bien tomber, je m’en fiche, je ne sors plus. Antoine et Coco ne sont pas en reste et achètent assez de saucisses pour tenir un siège.

Après un bon repas suivi d’une sieste et voyant que le ciel est dégagé, j’accepte de faire une entorse à mon programme et nous sortons marcher un peu dans la forêt derrière le Airbnb.

Le soleil commence à se coucher alors que nous sommes à mi-hauteur d’une colline. Le chemin est très raide (ils n’ont jamais entendu parler des lacets et des pentes douces dans ce pays ?!), on ne sait pas à quelle distance est le sommet, on a un peu peur qu'il ne présente pas un grand intérêt et on n’a pas très envie de redescendre dans le noir... Coco et moi renonçons et commençons à descendre pendant qu’Antoine, cet aventurier de l’extrême, curieux malgré tout, file vers le sommet en solitaire.

Fantail et Richmond Hill 

Il fait de plus en plus sombre quand on se retrouve à nouveau dans la forêt, le chemin est accidenté et je m’inquiète pour Antoine, tout seul là-haut.

Devant nous le chemin est totalement dans le noir, mais on remarque une minuscule lueur turquoise qui chasse mes pensées angoissées.

Ça alors, ça doit être un glow worm ! Et il n’est pas seul, on aperçoit une dizaine de petits points lumineux cachés sous une racine au bord du chemin. C’est fascinant !

Je regrette qu’Antoine ne soit pas là pour voir ça, j’espère qu’il ne les ratera pas car on peut facilement les manquer en regardant ailleurs ou s’ils se retrouvent dans la lumière de nos torches-telephones.

Il nous rejoint juste avant la fin de la balade, lui aussi a vu des glow worm, plus que nous même !

Nos premiers glow worms :´) 
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Le lendemain, je respecte en tout point mon planning : lecture, nourriture et sieste jusqu’à 18h pendant qu’Antoine joue sur la Switch qu’il a piqué à son frère et que Coco fait sa vie de Coco. Puis il se met à faire beau, Antoine m’appâte en proposant d’aller faire un tour dans un jardin botanique à Nelson, ok, sortons !

Jardin botanique de Nelson

Le jardin est joli mais il n’est pas très grand et nous en sommes vite ressortis. Pour continuer à profiter du ciel bleu, nous allons ensuite jeter un œil au centre de la Nouvelle-Zélande qui se situe à quelques mètres de là. En chemin, nous passons devant le lieu où s’est joué le premier match de rugby néo-zélandais, que d’émotions !

Le centre de la Nouvelle-Zélande ! 

Bonus, quelques détails de Nelson :

Nelson 
9
déc

Sous un beau soleil, nous nous mouvons tout au bout du Nord de l’Île du Sud vers la Wharariki Beach. On entame la balade par un sentier bordé d’herbe verte, de moutons et de petits lacs.

Début du Wharariki beach trail 
Mer en vue 

Puis, au détour d'un petit bois, nous arrivons sur la somptueuse plage de Wharariki avec ses très beaux gros cailloux.

On adore les gros cailloux 

On se lance dans l’exploration de petites grottes/cavités. J’avais bien calculé mon coup pour qu'on soit là à marée basse et qu'on puisse profiter de la plage (pour une fois).

Que va-t-on découvrir dans ces mystérieuses excavation ? 

Seulement voilà, certaines de ces cavités sont habitées par des otaries et on s'est fait surprendre plus d’une fois par un caillou qui s’est révélé ne pas en être un.

Celle ci-dessous par exemple (quatre premières photos) nous a fait un drôle de numéro : on a gardé nos distances dès qu’on l’a aperçue mais cela l’a quand même sortie de sa sieste. Elle s’est levée, a couru quelques mètres, s’est laissée glisser sur le sable avec son élan et s’est rallongée. Et elle a répété l’opération toutes les 30 secondes jusqu’à qu’elle soit (à priori) à une distance « safe » de l’eau.

Les mignons cailloux, euh, otaries 

On se faufile au milieu des rochers. D’ailleurs, on en escalade un, échappant de justesse à une grosse vague sous l’œil amusé de deux touristes (qui devaient se tâter pour savoir s’ils allaient ou non dans notre direction, finalement non).

Gros cailloux  

Puis, tout fier d’avoir vérifié les marées avant de venir, je dis « Ça doit être moins sympa à marée haute !». Léa et Coco ne m’écoutaient pas trop à ce moment-là car ils étaient en train de se carapater loin de la vague fonçant sur nous. C’est ainsi que je me suis retrouvé seul, les deux chaussures dans l’eau, et j’ai fait le reste de la balade pieds nus (non pas que se fut désagréable, Léa a fini par faire comme moi).

L’eau était bonne 

Des longues vagues recouvraient le sable et se retiraient en le laissant brillant et miroitant.

Tu es bella como un papaya 

On fera sur cette plage notre première rencontre avec les Torea (en anglais « Variable Oystercatcher » ce qui veut dire « l’huîtrier variable »...on va garder le nom maori), encore une espèce endémique à la NZ (mais moins célèbre que les kiwi / weka / tui / kekero / kea...). Par la suite, on en croisera souvent sur les plages.

Torea

Lorsqu’on s’éloigne de la mer, on se fait fouetter les mollets par le vent emportant le sable.

C’est joli mais ça pique 

Retour de la Wharariki beach.

Chemin de planche et campagne verdoyante, absolument bucolique 

On a failli être emportés par le vent tout au sud de l’Île du Sud. On est arrivés par hasard au centre de la Nouvelle-Zélande. C’est maintenant tout au nord de l’Île du Sud que nous profitons de la vue au bord des falaises, au Cape Farewell.

Cape Farewell 

Derrière les belles falaises, on peut voir le Farewell Spit (isthme ou presqu’île Farewell), notre prochaine destination :

Le Farewell Spit (Tuhuroa en maori) est un cordon littoral long de 26km qui a la particularité de ressembler, vu du ciel, à un bec de kiwi (ils sont trop fort dans ce pays). Seul les premiers kilomètres sont ouverts au public, le reste étant une réserve naturelle pour des oiseaux.

On commence à le longer du côté de la Golden Bay.

On ne voit même pas le bout du banc de sable 

Le banc de sable s’étend à perte de vue et un effet mirage trouble notre perception, le sable, la mer et le ciel se superposent étrangement à l’horizon.

Farewell Spit 

On traverse l’isthme pour rejoindre l'autre côté du littoral sur la mer de Tasman.

Farewell Spit  

On surprend de nouveau quelques otaries.

Otaries  

Sur le retour, on traverse des pâturages de moutons et on arrive à prendre ENFIN une photo de Pukeko. On en a croisé beaucoup dans les zones marécageuses ou au bord des routes mais ils se laissaient rarement prendre en photo. À ne pas confondre avec les lacs Pukaki ou Tekapo, ou le Takahé, un autre oiseau lui ressemblant, les Pukekos, sous-espèce de la poule sultane ou talève sultane, ne sont pas endémiques à la NZ. On en trouve aussi en Australie ou sur d’autres îles d’Océanie.

Pukeko  

On retourne vite fait du côté de la Golden Bay où la marée est encore plus descendue.

Du sable, du sable, du sable 

On installe ensuite notre tente, à quelques mètres de la mer, à Parapara, dans le camping Golden Bay Holiday Park.

On a laissé la tente sécher et respirer, elle était restée mouillée dans son sac depuis le parc Nelson, il y a deux jours et demi.
10
déc

Antoine nous a (encore) concocté un super programme pour notre première journée dans le magnifique parc national Abel Tasman. Oui, c’est lui qui fait le chauffeur, choisit les balades, prend les plus belles photos et réserve les camping... de mon côté je lui file des biscuits pendant qu’il conduit, fais le copilote quand je ne dors pas et m’extasie sur toutes les belles choses qu’il m’emmène voir, c’est épuisant. Il m’est arrivé de faire la vaisselle aussi ! Une fois.

Nous commençons par visiter la Grove Scenic Reserve. Quelle ambiance, on s'attend presque à croiser Indiana Jones au milieu des entrelacs de racines et des rochers !

Grove Scenic Reserve : vive les gros cailloux

Un peu plus loin, nous longeons une rivière vert bouteille jusqu’aux rafraîchissantes Wainui Falls, la cascade la plus large et la plus facile d’accès (effectivement, c’était agréable) de la Golden Bay.

Wainui Falls 

Après 10km de piste dans les collines, nous arrivons à Totaranui d’où nous allons longer la côte jusqu’à Awaroa Inlet, une crique d’1km de large qu’on peut traverser à pied à marée basse.

Une 2ème plaque kiwi guardians

On démarre de la Totaranui Beach et on prend un peu de hauteur...

Totaranui Beach 

... encore une très jolie balade, pour changer ! J’attendais beaucoup d’Abel Tasman après avoir plein de belles photos sur internet et, pour le moment, je ne suis pas déçue.

De Totaranui à Awaroa 

Nous arrivons à l’Awaroa Inlet au bout de 2 heures, la traversée en plein soleil ne nous tente pas vraiment, nous restons de notre côté.

Awaroa Inlet

Le temps de prendre ces quelques photos, on s'est fait dévorer les chevilles par des sandflies... quelle plaie ces trucs-là !

Pendant cette balade, nous avons croisé pleins d’oiseaux dont un que nous n’avions encore jamais vu : le kereru (ou Carpophage de Nouvelle-Zélande), un gros pigeon au « plumage, d'un bleu vert argenté, contrastant avec l'éclat de son torse blanc » (dixit Wikipedia, on confirme).

Nous avons aussi aperçu quelques pukekos et, surtout, nous avons vu des wekas. Beaucoup de wekas.

Comme le kiwi, le weka est un oiseau endémique et iconique de la Nouvelle-Zélande qui ne peut pas voler. Espèce menacée (vulnérable), il donne du fil à retordre aux agents du DOC qui essayent de le protéger tout en réparant les dégâts qu’il cause, notamment sur d’autres espèces en voie de disparition.

Extraits de la page Wikipedia sur le Râle Weka

- Au XIXe siècle, lorsque les néo-zélandais ont eu à se prononcer sur qui, du Weka ou du kiwi, serait l'emblème de la Nouvelle-Zélande, la lutte fut rude entre partisans des deux camps. Le kiwi fut finalement choisi en raison de son caractère unique dans le règne animal.

- Toujours à la recherche de nouveaux territoires, il entre dans les maisons dont il retourne littéralement l'intérieur. Lorsqu'un weka jette son dévolu sur une habitation, il n'est pas rare qu'il la considère comme son territoire, les occupants n'ont alors plus le choix qu'entre la destruction ou la délocalisation de l'animal.

Kereru, wekas, pukekos

Nous nous installons pour deux nuits dans un camping fort fréquenté mais à l’ambiance très cool : salle télé avec séance d’Harry Potter, salon de massage et de tatouage, table de ping pong, filet pour volley ou badminton. Je vous laisse imaginer, nous n’avons pris aucune photo !

Une bonne pizza au feu de bois pour prendre des forces pour demain et au lit !

Le programme du jour est simple : aller le plus loin possible sur l'Abel Tasman Coast Track et en prendre plein les yeux !

On ne sait pas jusqu'où on va, mais on y va !

Le chemin est relativement large, plat et ombragé, il fait beau, un vrai bonheur.

Départ Abel Tasman 

Nous faisons un premier arrêt à Apple Tree Bay, une bande de sable avec l'eau bleue d'un côté, verte de l'autre, c'est beau !

Apple Tree Bay 

La balade se poursuit avec de ravissants aperçus bleu-vert entre les arbres.

Coucou la mer turquoise à travers la végétation 

Nous descendons admirer les eaux limpides de la Stilwell Bay,

Stilwell Bay 

puis nous nous arrêtons à Observation Beach pour déjeuner.

Observation Beach 

Pendant que nous mangeons, nous sommes observés de loin par une mouette et deux goélands. Ils ne s’approchent pas, contrairement à la famille de wekas qui déboule soudain, nous tourne autour telle une bande de raptors affamés et fonce sur la moindre miette qui tombe de nos sandwiches !

Pas touche à notre sac les wekas ! 

Après ce repas sous haute surveillance, nous sortons du chemin le plus fréquenté et nous nous dirigeons vers Cleopatra’s Pool. En grimpant, nous débouchons sur une chouette vue sur Torrent Bay et son estuaire.

Torrent Bay 

Nous descendons vers la Torrent River (si verte !) et la remontons jusqu’aux pools.

Torrent River 

Une fois arrivés, nous nous lançons dans une remontée sportive en escaladant les énormes rochers jusqu’à ce que, après un passage délicat, je me retourne et vois Coco basculer et disparaître soudainement ! Antoine n’a rien vu et rien compris quand j’ai crié et je reste paralysée sur place. Heureusement le bob et les bras de Coco ré-apparaissent et on entend une petite voix nous dire « je vais bien ! ».

Plus de peur que de mal, on l’aide à remonter et on s’assoie un peu le temps de nettoyer les égratignures et que tout le monde se remette de ses émotions.

Cleopatra’s Pool ou le jour où on a failli perdre Coco

Ça fait presque 5 heures qu’on marche et il y a encore le chemin du retour à faire mais on veut aller encore plus loin. Enfin « on » c’est Antoine et moi, Coco trouve qu’il a déjà bien assez marché aujourd’hui. Nous le laissons donc à un croisement, seul et meurtri, en lui donnant rendez-vous un peu plus loin.

Comme on culpabilise un peu de l’avoir abandonné dans la nature sauvage, nous filons le plus rapidement possible vers Anchorage.

Anchorage 

Nous traversons la plage et attaquons le retour vers Coco. Il a bien fait de ne pas nous suivre, cette dernière portion est une grosse montée au soleil... c’est dur, on en a plein les pattes, mais nous sommes récompensés par une belle vue sur la plage et le parc Abel Tasman !

Anchorage 

On profite de la vue mais on ne traîne pas, nous sommes attendus !

Vue sur Anchorage 

Nous voilà au point de rendez-vous, pas de Coco en vue ! Est-ce qu’il s’est perdu ? Je propose de nous séparer pour ratisser toute la zone, Antoine, la voix de la raison, suggère d’aller voir un peu plus loin d’abord. Et voilà Coco et son fameux bob, tranquillement installés à l’ombre un virage ou deux plus loin !

Il est temps de rentrer.

On croise encore quelques wekas, particulièrement jeunes cette fois !

Bébés wekas très flous 

La dernière heure de marche nous paraît interminable, les pieds sont las (ou malmenés par des ampoules), les jambes lourdes, les sacs à dos tirent sur les épaules.

Le retour 

On a mal partout quand on se laisse tomber sur nos matelas.

Je n’arrive même plus à savoir laquelle des cloques que je collectionne sous les orteils de mon pauvre pied droit ces derniers temps me fait mal... Mais je suis drôlement contente d’être allée si loin et d’avoir vu tant de choses !

Bilan : environ 35km, 50 000 pas, 10 heures (pauses comprises) à nous balader, 0 coup de soleil grâce à une stratégie de protection de qualité, 2 blessés légers. Bref, une bien belle journée en somme !

The End 

Après une bonne nuit réparatrice et avec de légères courbatures dans les cuisses, nous quittons le camping dont nous n’avons pas vraiment pu profiter... pas de massage ni de tatouage, dommage !

Premier arrêt à Apple Split Rock, une petite plage avec un rocher fendu en deux au milieu de l’eau.

Apple Split Rock 

Nous faisons ensuite quelques courses. Alors que je suis à la caisse avec Coco, on nous demande nos pièces d’identité pour la bière d’Antoine, parti chercher quelque chose dans la voiture.

Ici on peut acheter de l’alcool à partir de 18 ans mais il y a un contrôle poussé dans les magasins, chaque achat d’alcool doit être validé par le ou la manager. Si on a l’air d’avoir moins de 25 ans, on doit montrer notre passeport. Et il faut croire que le grand air nous fait beaucoup de bien car nous avons pratiquement toujours dû justifier notre âge ! (À moins que ça ne soit à cause de notre look décontracté d’éternels étudiants)

Pas de bol, à ce moment-là Coco n’avait pas son passeport. Et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que paniquer ! Rien de grave pourtant, au pire Antoine n’avait pas sa bière... mais j’ai eu peur d’être arrêtée pour tentative d’intoxication de potentiel mineur ou que sais-je et j’ai tenté d’expliquer que Coco était majeur et que, de toute façon, la bière ne serait bue ni par lui ni par moi mais par Antoine, dont j’avais le passeport et a fini par revenir, ouf ! Pendant ce temps, la caissière était très cool et gentille et m’expliquait leur système en assez bon français !

Après ce petit coup de chaud, nous nous sommes arrêtés à Cable Bay.

Cable Bay 

10/10 pour la vue, 0/10 pour ce « chemin » qui nous faisait grimper 250m de dénivelé en ligne droite au milieu des vaches (cool) et des bouses (moins cool).

Cable Bay 

Nous avons ensuite pris la Queen Charlotte Scenic Drive, qui relie Havelock à Picton, en serpentant entre les collines boisées du nord de l’Île du Sud et offrant de belles vues sur les Marlborough Sounds, vaste réseaux de vallées submergées.

Un tout petit bout des Marlborough Sounds depuis la Queen Charlotte Scenic Drive 

À mi-chemin, nous nous sommes arrêtés pour la nuit au camping Smiths Farm. Il n’y a personne à l’office mais nous voyons une télé allumée dans un salon adjacent et nous insistons un peu à coup de clochette. Ah ! Ça bouge, nous avons probablement sorti le gérant de sa sieste ! Il nous fait remplir un peu de paperasse et retourne d’où il vient. Antoine a un air mystérieux et très content de lui, il sait qu’une surprise approche. On entend un bruit de micro-onde. Le gérant revient avec un petit panier contenant 3 (délicieux) muffins de bienvenue tout chauds ! Les surprises continuent, il nous donne ensuite 2 mystérieux sachets en papier. Après un coup d’œil à l’intérieur, j’identifie des granulés pour animaux, comme c’est original !

Nous installons notre tente, pique-niquons dans l’herbe et passons l’après-midi à faire des recherches pour notre passage à Wellington.

Ambiance festive au camping 

Le soir, nous commandons 4 petites pizzas au feu de bois cuisinées par une dame (parlant allemand, comme beaucoup des campeurs ce jour-là d’ailleurs, la Nouvelle-Zélande a l’air d’être une destination tendance chez eux) dans un four installé au milieu du camping.

Pizzas au feu de bois et la fameuse bière d'Antoine

La journée n’est pas terminée car on nous a donné un petit plan pour aller jusqu’à une cascade derrière la ferme, en suivant un chemin où on peut voir... des glow worms !

Nous attendons donc qu’il soit presque 20h30, passons nourrir les moutons avec nos granulés puis nous partons nous promener juste avant que la nuit tombe.

La cascade est très jolie !

Cascade 

Il commence à faire sombre, c’est le moment de commencer à redescendre. On aperçoit très vite les premiers scintillements discrets des glow worms, il faut patienter encore un peu pour qu’il fasse plus noir.

C’est magique, il y en a partout et on a l’impression de suivre la Voie Lactée dans la forêt ! Une Voie Lactée faite de minuscules éclats de pierres précieuses turquoises ! Je ne sais plus où donner de la tête, je m’arrête tous les 3 pas pour éteindre la lumière et m’extasier sur la beauté du phénomène. On finit par avancer à tâtons dans le noir pour en profiter au maximum !

Ça brille ! 
• • •

Le lendemain, après une nuit pas du tout aussi magique que notre balade nocturne (il a fait froid, on a entendu des cris d’animaux toutes la nuit, des voitures passant à toute allure et ce qui semblait bien être une poule tentant d’entrer dans la tente pour nous dévorer), nous avons repris la Queen Charlotte Scenic Drive jusqu’à Picton d’où nous quitterons l’Île du Sud (snif).

Vues sur Picton

Nous faisons un rapide tour du centre de Picton et mangeons une glace en apprenant plein de choses sur la culture néo-zélandaise grâce à une tapisserie.

Picton 

Un peu de vocabulaire kiwi

Kiwifruit : pour ne pas confondre kiwi, kiwi et kiwi, les kiwis utilisent le mot kiwifruit au lieu de kiwi.

Pohutukawa : arbre sacré pour les Maoris, il est connu comme l’arbre de Noël de Nouvelle-Zélande pour sa belle floraison rouge en décembre.

Koru : nom maori pour la fronde de fougère en train de se dérouler et symbole très utilisé, en forme de spirale, représentant la renaissance, la croissance, la force et la paix.

Bach : petite maison de vacances ou de plage, souvent pas plus grande qu’une boite à chaussures.

Jandals : une contraction de "Japanese sandals" pour désigner les tongs, why not. De toute façon ils se baladent tous pieds nus.

Hokey Pokey : après la vanille simple, le parfum Hokey Pokey (vanille et morceaux d’honeycomb, une confiserie croustillante et alvéolée à base de miel) est le plus populaire en Nouvelle-Zélande. Il est décliné sous toutes les formes possibles et imaginables.

ToiToi : écriture incorrecte communément adoptée du toetoe, grande herbe à plumeau

Paua : nom maori désignant différents mollusques, le paua désigne surtout la coquille qui, une fois polie, prend de belles couleurs irisées et se retrouve dans toutes les boutiques de souvenirs.

Cricket : sport mystérieux aux règles obscures, très populaire chez les kiwis.

Kiwiana : ensemble d’éléments iconiques du patrimoine néo-zélandais (= tous les mots représentés sur cette tapisserie)

Pendant notre enregistrement nous sommes submergés de cadeaux : en plus de nos 4 boarding pass (3 pour les humains, 1 pour la voiture), nous récupérons 3 petites bouteilles d’eau (pour que les humains survivent à 1h d’attente dans la voiture en plein cagnard sans doute) et 4 cookies (3 pour les humains, 1 pour ???), quel luxe !

Je suis cuite à point quand nous embarquons enfin. C’est parti pour 4 heures de traversée !

Antoine et moi nous promenons sur le pont pour regarder Picton s’éloigner et le défilé des criques des Marlborough Sounds.

Traversée vers Wellington 

Finalement nous arrivons au bout de l’Île du Sud (re-snif, bye-bye l’Île du Sud !) et nous apercevons au loin, dans les nuages, l’Île du Nord.

Le bout de l'Île du Sud et, au loin, l'Île du Nord 

On s’installe à l’intérieur avec une boisson chaude, avant de ressortir pour voir notre entrée dans le port de Wellington. Un vent très fort et fort frais nous percute de plein fouet alors qu’on essaye de rejoindre l’avant du bateau, retournons vite à l’abri !

Brrrr 

Notre traversée se termine sans plus de péripéties et nous voilà à Wellington (Hello l’Île du Nord !).