Pour l'excursion d'aujourd'hui, on loue une voiture. On commence à être rodés et on y prend goût. À peine sortis de la ville, on voit une voiture défoncée devant un grand cerf mort au milieu de la route. Ça calme.
Shiretoko, qui veut dire en Aïnou "là où finit la terre" (un peu comme le Finistère), est une péninsule à l'extrémité Est d'Hokkaido, très sauvage et préservée (classé à l'UNESCO) avec l'une des plus fortes concentrations d'ours bruns au monde.
Arrivés à la ville d'Utoro, centre touristique de Shiretoko, on se renseigne pour les croisières le long de la péninsule. L'une d'elles permet d'observer les ours depuis la mer car ils ont pour habitude d'y pêcher du poisson. On peut également voir une faune terrestre et maritime très variée, de belles falaises et des cascades se jetant directement dans la mer. Faut imaginer une chaîne de montage qui s'étend sur la mer, donc à voir depuis un bateau, sur le papier, c'était vendeur ! Hélas, on nous dit qu'avec la mer agitée, toutes les croisières du matin ont été annulées, et que la dernière, à 14h, le sera très certainement aussi. On savait qu'on n'allait pas pouvoir tout faire, notre planning à la base était serré. Du coup ça a au moins l'avantage de l'alléger.
On monte sur un gros caillou par un escalier bien violent. On a vu d'un côté sur la mer, de l'autre sur les montages.
On aperçoit le bateau qu'on devait prendre. La mer (d'Okhotsk) a pourtant l'air calme, tant pis.
On va ensuite vers la cascade de Furepe. Toute la zone est protégée (des ours) par des barrières électrifiées, du parking, au centre d'information et tout autour des chemins de randonnée.
La petite balade est sympa, on ne voit pas trop la cascade mais la vue autour est super !
Avec la croisière, la 2ème activité phare à Shiretoko est la balade des 5 lacs (qui s'appellent respectivement Ichimizumi, Nimizumi, Sanmizumi, Shimizumi et Gomizumi se traduisant par lac un, lac deux, lac trois...)
Deux balades possibles :
Une petite sur un chemin en bois surélevé et protégé des ours pour voir le premier lac.
Et une deuxième, plus longue qui fait le tour des 5 lacs. Sauf que pour celle-là, entre le 1er août et le 20 octobre, on doit regarder une vidéo de 10min pour nous parler de sécurité, c'est-à-dire que faire si on rencontre un ours (la réponse n'est pas de courir autour de lui en hurlant, tout en lui lançant de la nourriture, ce qu'on prévoyait de faire en cas de panique). Avant le 1er août, en plus de la vidéo, on doit obligatoirement être accompagné d'un guide.
On se rassure, si dans deux jours, ils ne prennent plus la peine de montrer la vidéo, il ne doit plus y avoir beaucoup d'ours dans le coin en ce moment. Dans les photos en dessous, vous pouvez voir les feuilles où ils notent les jours où des ours ont été vus.
Par exemple, sur la première, pour le mois d'octobre, on voit qu'il y a eu des ours, les 3 derniers jours... Celle remplie de mignonnes têtes d'ours c'est juillet. Ensuite vous pouvez lire la triste histoire de l'ours Sausage, placardée dans toutes les toilettes du parc. Partout, partout, on nous dit de ne surtout pas nourrir les ours.
Et finalement, cette fameuse 2ème balade était fermée pour rénovation, super...
C'est parti pour le chemin safe alors!
Tout à gauche c'est le mont Io, tout à droite le mont Rausu, point culminant de Shiretoko.
À partir de là, on n'a plus vraiment de programme, on va improviser. En sortant du parking, Léa me dit qu'elle veut voir "un cerf, une biche, un renard et un ours (de très loin)". Ça tombe bien au bout de 5min, on croise au bord de la route un cerf, puis juste après une biche.
Au col de Rausu, on aperçoit (en plus du mont Rausu) l'une des l'îles de l'archipel des Kouriles (détenue par la Russie depuis 1945 mais contestée par le Japon).
On bascule de l'autre côté des montagnes en direction de la ville Rausu. On repère un chemin menant vers un lac. On jette un coup d'œil mais on est vite refroidi par un panneau qui conseille d'utiliser des bottes (zone marécageuse) et d'avoir du matériel anti-ours (la fameuse clochette et du spray au poivre).
À nouveau dans la voiture, arrive le grand moment de la journée : un renard assis au milieu de la route. Alors non, voir des voitures lui foncer dessus ne le stresse pas du tout, il reste peinard sur la route à se gratter derrière les oreilles, à bailler et à faire sa toilette. On s'arrête, la voiture venant d'en face aussi, car bon on ne veut pas l'écraser et surtout parce qu'il est trop mignooonnn ! On a le droit à un vrai show. Il vient nous voir, nous tourne autour. La conductrice d'en face sort de sa voiture pour le prendre en photo (alors que ça pouvait être un coup monté du renard et d'une bande d'ours prêts à dévorer tous ces touristes inconscients en quête de photo de bestioles mignonnes ! )
Après 5min à le prendre en photo et en vidéo, on se dit qu'il est temps de repartir. Il nous regarde nous en aller, toujours maître du milieu de la route.
Peu de temps après, on croise un troupeau de biches qui broutent au bord de la route. Elles non plus ne sont pas stressées par notre approche; des touristes elles en ont vu d'autres.
On s'arrête à un geyser (qu'on attend pendant 10min, téléphones prêts à l'immortaliser à l'instant où il jaillirait du sol).
Et on effectue un dernier stop à un observatoire à Rausu.
Sur le chemin du retour, je suis un peu tiraillé entre rouler à une bonne allure (le timing est serré pour rendre la voiture) ou doucement vu la densité de la faune locale (3 autres renards ont traversé devant nous).
On rend la voiture juste à temps et on mange dans un Yakiniku (barbecue japonais). Pas de carte en anglais ni de photo, mais heureusement une des serveuse parle très bien anglais. On la laisse plus ou moins choisir notre menu.
On avait tellement faim et c'était si délicieux qu'on a pas eu le temps de prendre une photo de pendant la cuisson.