Il est 8h35 et nous prenons le premier bus de la journée pour le Aoi-Ike (ou Blue Pond c'est-à-dire l'étang bleu) dans la vallée de la rivière Biei, dans la commune de Biei.
On a prévu d'aller jusqu'au terminus, le plus haut possible par la route sur le mont Tokachidake comme ça on aurait plus qu'à redescendre tranquillement jusqu'au Blue pond (pour pas se lasser trop vite de la grimpette).
Mais, très vite, on se rend compte qu'on a sous-estimé le prix pour aller au terminus et qu'on n'aura pas assez de monnaie (ce n’est pas l’endroit pour casser nos billets de 10 000¥, ils ne rendent pas la monnaie dessus). Les prix augmentent encore et encore sur l'écran, je panique et nous fais descendre un arrêt avant celui du Blue Pond (alors qu'on avait en fait assez de monnaie pour un arrêt de plus). Puis je panique encore plus lorsque, au moment de payer, le conducteur me signale qu’il me manque 100 yens alors que j'avais compté et recompté ma monnaie !! Et que je ne trouve plus mon portefeuille (mais pourquoi l'avoir rangé ?!). Il n'est pas dans les poches de mon pantalon, ni de mon pull, ni de ma veste, ni dans une des milliards de poches de mon sac (mais pourquoi j'ai tant de poches ?!). Je sens tous les regards des Japonais que je fais attendre, du chauffeur qui s'impatiente, de Léa qui n’a aucune monnaie sur elle et qui ne sait pas comment m'aider. L’espace est minuscule, j’ai chaud. C'est horrible.
La panique augmente, je re-fouille toutes ces fichues poches une fois de plus et, ENFIN, je finis par mettre la main sur mon porte monnaie et une pièce de 100 yens. Nous descendons du bus, loin de notre destination initiale, à 2km du Blue Pond et sans mon honneur (car au Japon, ne pas faire attendre les gens n'est pas qu'une histoire de politesse).
Une tartine beurre de cacahuète pour se remettre de nos émotions et en route pour le Blue Pond !
On s'engouffre dans un chemin en espérant que c'est bien le trail qu'on cherche pour se rendre aux chutes Shirahige. Au bout du chemin, franchement pas génial, on découvre la fin d'un joli petit chemin (celui qu'on voulait prendre) avec un panneau "Ours vu dans ce bois en juin, soyez prudent". OK...
On traverse la bourgade de Shirogane jusqu'au chutes de Shirahige.
On monte jusqu'au centre d'information du volcan Tokachidake par un escalier avec une verrière (où la moitié des coccinelles de la planète a élu domicile, il y en avait tellement !).
Dans ce centre, on nous propose de voir un petit film documentaire sur le volcan. Il était en japonais, sans sous-titre donc on n'a pas tout capté, mais on a compris à quoi servaient les constructions moches en béton ou en métal le long, ou sur, la rivière Biei qu'on avait observées jusqu'ici. Par exemple : canalyser et/ou arrêter les coulées de boue ou de lave lors d'une éruption. Sinon la moitié du film consistait à nous montrer que le volcan était très bien surveillé, nous voilà rassurés !
Nous empruntons le trail suivant en direction d’un observatoire du mont Tokachidake, à un bon rythme car le dernier bus pour rentrer est à 16h50, il ne nous attendra pas et la route est encore longue.
Sur ce parcours très peu fréquenté (on a croisé deux personnes en 1h30 et on s’est mangé un paquet de toile d’araignée tout du long), on n’est pas totalement sereins par rapport à cette histoire d’ours. Surtout que le chemin où un ours a été vu était dans un petit bois coincé entre une rivière, une route et deux sites très touristiques. Là, on grimpe en pleine montagne dans une forêt qui semble s'étendre à perte de vue et on a pas de clochette pour prévenir de notre arrivée.
C’est avec un grand soulagement que nous arrivons au bout. On se retrouve tout d’un coup au milieu de beaucoup touristes avec de jolis petites tenues pour faire de jolis selfies parce que, eux, ils ont une voiture pour les emmener facilement où ils veulent !
Le paysage lunaire avec le mont derrière est très sympa mais on ne traîne pas (on doit encore redescendre et il ne fait pas très chaud).
Pour la descente, on prend un autre chemin, moins sauvage et tout près de la route. Dès le début, on croise furtivement une biche et un cerf. Le reste se passe sans encombre jusqu'à notre arrêt de bus puis notre hébergement.
C’était au final une drôle de journée :
- On n’a pas su profiter vraiment des balades. Soit elles étaient sans plus, soit on guettait les ours, soit il fallait se presser pour prendre le bus.
- Le bus n’était définitivement pas la bonne solution. Il était cher et la fréquence de passage était trop limitée.
- On était très isolés sauf sur les 3 sites touristique (Blue pond, les chutes et l’observatoire) où il y avait beaucoup de monde.
- Malgré tout ça, ça reste une belle journée où on a vu beaucoup de très beaux endroits.