Par MnB33
Voici notre blog de voyage pour cette petite escapade (notre première depuis l’arrivée de bébé) à 2 au Maroc
Octobre 2023
4 jours
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Publié le 30 octobre 2023

Ce matin c’est Mohammed notre chauffeur (booké via Ryanair / très professionnel) qui nous a pris en charge à l’aéroport de Marrakech.

45mn de route pour atteindre le désert d’Agafay, le timing parfait pour discuter, échanger quelques mots en arabe et en français et en apprendre plus sur notre destination.


Nous voilà arrivés à l’Inara! Comme on le présageait et pour être tout à fait honnête, le désert d’Agafay n’est pas vraiment un « sahara » (comme dit Mohammed) puisqu’il s’agit d’une étendu de dunes avce des petits cailloux surtout. Le désert ce serait plutôt Ouarzazate, le Sahara ou Merzouga par exemple.

De plus on ne compte plus le nombre d’hôtels type Lodge!

Ils sont parfois suffisamment espacés parfois pas. Et entre, on conduit à travers des rangées de dromadaire qui, comme les enfants vont à l’école, rallient leur point de chute pour emmener les touristes comme nous à travers Agafay ou l’Atlas.

Au milieu, des jeunes en scooters, des quads, des rangers et des maraîchers qui viennent fournir les hôtels en petite camionnette.

A l’arrivée à l’hôtel, on se rend compte que l’on ne s’est pas trompés ou qu’on a été bien conseillés. Certes les lodges sont nombreux, mais celui qui gagne c’est celui qui n’a vue, ni sur un autre hôtel, ni sur les pylônes.


Bingo! L’Inara a vue sur les dunes et l’Atlas …

Piscine lagon chauffée, tentes individuelles toutes équipées, restaurant, tentes de courtoisie pour faire une sieste ou lire, atelier de poterie et mini souk (logé dans un container). Bref, oui comme vous êtes quand même au milieu de nulle part, il vaut mieux qu’il y ait presque tout.

Notre tente est équipée comme une tente de safari. Une grande plaque d’OSB sert de tête de lit/séparateur de salle de bain. Le lit est très grand et rien n’a été oublié, ni les produits d’accueil (shampooing, gel douche, etc), ni le linge de toilette. Les serviettes de piscines sont déjà déposées sur les transats à la piscine.


Mais le plus fou c’est la vue: des dunes à perte de vue et en fond l’atlas.

Toutes les heures, la lumière change et donc permet de découvrir un nouvel aspect du paysage. Aucune photo ne reflète vraiment la beauté et le côté intact de ce paysage (pourtant sacrément sollicité par les quads).

L’envie de découvrir étant trop grande, à peine arrivés (et un petit dej tardif englouti) nous voilà partis pour une marche entre les sillages qu’à laissé la pluie au milieu des dunes. Au détour d’un bâtiment en terre on aperçoit un homme et son âne qui font des aller et venue avec l’oliveraie à côté de l’hôtel. Les chiens errants font office de chien de garde mais tout comme la douce lenteur qui y règne ils ne prennent pas la peine de se lever et s’assurent juste que l’on ne s’approche pas trop.

Il n’y a pas beaucoup d’oiseaux mais beaucoup de petits moineaux, des libellules rouges, des brebis et des chèvres. Des dromadaires attendent patiemment que leurs touristes aient terminé les photos pour continuer leur parcours.

On apprend à apprécier le temps qui passe: entre 14:00 et 16:00, il ne se passe rien et la nature se met en pause comme pour nous faire comprendre que c’est l’heure de la sieste. Vers 17:00, le vent commence à se lever et la température change d’un coup, la luminosité change à nouveau; les monts de l’atlas au fond noircissent comme endormis tandis que les dunes reprennent un peu la lumière. Au Lodge c’est l’occasion pour le personnel de faire ce que nous, nous appellerions un bœuf, autour de ce qui ressemble à un BOMA (en Afrique c’est un espace plus ou moins clos où l’on allume un feu et l’on joue de la musique ou raconte des histoires). C’est l’occasion pour nous de prendre un thé à la menthe. Il est systématiquement servi avec du sucre pour atténuer l’amertume du thé(c’est le vrai thé à la menthe).

Après plusieurs tergiversations, nous décidons que nous prendrons l’excursion Atlas de demain avec notre hôtel, plus cher, mais privatisée et au départ de l’hôtel directement. (J’avais réservé l’autre via Viator, super application très pratique et très fonctionnelle, mais après coup j’ai réalisé que le point de rencontre se trouvait à presqu’une heure de l’hôtel).

Le temps passe et les familles arrivent, des cousins de toutes générations heureux de se retrouver, et on mesure à ce moment là à quel point le Maroc est la destination idéale en famille (quel que soit l’âge ou la génération).

Les tentes pour les dîners privés commencent à être installées d’un côté du camp et de l’autre au sein du restaurant principal, le personnel s’attache à napper impeccablement les tables. Quelques minutes après, chacun d’entre eux allume des bougies dans leur photophores partout dans le camp de façon à ce que la nuit tombée, chacun puisse regagner sa tente.

Le silence est incroyable… mais le vent continue de faire danser les végétaux autour des tentes dont les pélargoniums citrosum dont l’odeur approche celle de la citronnelle. Plus tôt dans la journée, le personnel est venu en cueillir autour des tentes (les fleurs sont comestibles et parfument bien les plats).

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Publié le 3 novembre 2023

Mardi- la lumière extérieure éclaire la chambre à travers la tente… pas besoin de réveil ici.

Les chiens ont aboyé presque toute la nuit, donc ce matin ils dorment, ici ce sont des animaux nocturnes …

Hier soir on entendait les musiciens autour du feu, ce soir nous resterons plus longtemps près du restaurant pour en profiter aussi c’est décidé.

C’est au cours du petit déjeuner ce matin où l’on retrouve le même personnel qu’hier matin. C’est fastueux: dattes, raisin sec, thé à la menthe, café, jus d’orange pressé, petite galette de semoule, huile d’argan, huile d’olive, miel, figues et un tajine de petit déjeuner servi avec de la viande séchée.

Comme hier soir, on saisit l’occasion pour apprendre quelques mots de plus: compter jusqu’à 3 pour ouvrir le plat de tajine, « santé », l’eau, le pain, bref pas facile car le vocabulaire berbère et le vocabulaire marocain ne sont pas les mêmes.

Ben, lui connaît déjà quelques mots grâce à ses patients, une longueur d’avance sur moi!

Aujourd’hui c’est l’Atlas que nous allons découvrir et on a hâte! Ensuite on déjeune chez l’habitant puis on rentre.

Abdu vient nous chercher à l’entrée de l’hôtel en 4x4 et croyez moi c’est un minimum pour aller visiter l’atlas le 4x4. On réalise très rapidement qu’on aurait jamais pu faire les mêmes visites seuls ou en dromadaires.

Abdoul. J’en bonne 40 aine d’années il est berbère lui aussi et vit dans l’Atlas. On aborde rapidement le sujet du séisme et on apprend que tous les pays ont souhaité aider le Maroc mais que le roi a refusé les aides. On parle un peu politique et Abdu explique que les choix du roi ne sont pas nécessairement ceux des marocains (sujet d’une Sahara avec l’Algérie, aides pour le séisme, etc). On passe par quelques villages avant de grimper ce qui nous permet de voir quelques écoles devant lesquelles les enfants attendent patiemment l’ouverture ( les fillettes sont voilées pour certaines avec un voile discret noir ou beige foncé et sont habillés tout à fait normalement). On croise des femmes vêtues entièrement de blanc qui portent le deuil du mari pendant 4 mois et 10 jours précisément. J’explique à Abdu que nous c’est le noir la tenue appropriée et que ce n’est que le jour de l’enterrement que la religion l’impose. Il me répond en rigolant : « vous arriver à oublier le mari en 24:00? » 😊

Abdu fait un crochet en montant vers l’atlas pour nous montrer les arganiers qui produisent entre autre cette huile si précieuse et multi fonctions. Il ouvre une graine pour nous montrer ce que l’on en retire. « Ha les femmes sont passées par là, il n’y en a presque plus » nous dit le guide. Les arganiers sont des arbres très piquants (branches et bouts de branches) aussi d’après Abdu, il n’y a que les femmes qui ont assez de patience et de délicatesse pour ramasser l’argan.

Nous continuons à monter et là, c’est le choc, des villages entièrement remplis de tentes système D où vivent des familles entières… les rdv des maisons à flanc de vallées se sont effondrés, le 1 er étage est devenu le rdc, plus de porte d’entrée, les fenêtres sont cassées, les balustrades pendent dans le vide.

La protection civile est présente dans certains villages. Dans d’autres (comme à Asni), des marchés solidaires sont organisés afin de permettre à tous de se fournir en vêtements et nourriture.

La vie dans l’Atlas est complexe. A la fois les produits consommés (légumes, fruits et pommes surtout, agneau, chèvre, mouton) sont d’excellentes qualités car il proviennent des hautes montagnes, à la fois, il n’y a que très peu voire pas de travail, les enfants font en moyenne 5km à travers la montagne pour aller à l’école (1 pour 2-3 villages, pas de transport pour y aller et il n’y a que la maternelle et le primaire). Aussi la poursuite d’études n’existe pas, cela demanderait aux parents d’investir dans un transport ou un appartement à proximité d’une grande ville pour permettre aux jeunes d’aller au lycée. Fatalement, beaucoup de jeunes et d’adultes attendent sur le bord de la route qu’il y ait quelque chose à faire. Pas de mendicité ici, et on interdit aux enfants de le faire. Dans le village dans lequel nous sommes descendus, les parents se regroupent pour endiguer ça car ils estiment que les enfants doivent aller à l’école.

Nous descendons déjeuner à Arzan (prononcé Arzen) pour déjeuner et c’est là que je réalise qu’Abdu conduit en chaussons 😂.

Nous passons à travers les maisons là aussi endommagées et arrivons chez un couple qui nous accueillera pour le service du the et le déjeuner.

C’est une maison au confort rudimentaire. Il n’y a que ce qui est vital. Les décorations sont les suivantes: aux murs, ce sont les plats qui sont exposés (plats tressés), quelques guirlandes qu’on pourrait utiliser pour noël chez nous. Un poster asiatique représentant un kiosque sur l’eau et une grue au milieu. Des petits tabourets près du poteau principal et des coussins et des tapis berbères le long des murs.

La pièce principale dessert 3 autres pièces: la cuisine, probablement 2 chambres (ils ont 4 enfants).

La salle de bain c’est une sorte de renfoncement dans le mur extérieur avec une ptite porte: on fait chauffer un feu de l’autre côté du mur pour faire de la petite pièce un hammam . Ils rentrent à l’intérieur avec l’eau qui va s’évaporer au contact de la chaleur. Au vue de la rareté de l’eau dans cette région, ils ne peuvent pas se permettre de faire ça tous les jours.

J’ai oublié de mentionner qu’en rentrant, il y a un endroit pour tisser, un recoin pour moudre le blé en farine et les toilettes.

Au fond se trouve une coure (le toit fait le tour de la coure, ce qui faut que depuis la vallée on voit l’intérieur de la course du couple) et on y trouve une minuscule pièce pour l’âne (le 4x4 berbère) et une autre pièce où vivent ensemble (s’entassent) les poules et les moutons.

C’est précaire pour eux aussi.

C’est au cours de nos voyages avec Ben qu’on s’est rendus compte que c’était très occidentale d’avoir des animaux de compagnie (aussi pour une question de niveau de vie je pense). Dans les pays orientaux ou asiatiques, ils ont une utilité et alors ils ont des chevaux, des ânes, brebis, poules et autres.


On prend le thé dans cette première pièce principale de la maison. Le thé est « nettoyé » en passant d’une théière à une autre pendants presque 20mn rues. On « purifie » le thé avant de le servir et on le sert avec du sucre pour neutraliser l’amertume. Le pain de sucre utilisé ne vient pas de chez « Daddy », il est en forme d’ogive et fait la taille d’un avant bras. Notre hôte le casse en gros morceaux qui vont directement dans la théière sur un petit brasier.


Dans cette région ils cultivent majoritairement les pommes et le blé.


Ici l’apéro c’est le thé à la menthe! On passe à table ensuite (il est déjà 14:00 mais ils s’est arrêtés tellement de fois avec Abdu qu’on pas vu l’heure passer)

C’est dans l’a salon que l’on passe à table, une pièce rectangulaire avec 2 tables dressées, une avec le service à thé, l’autre avec des verres des couverts (fourchette, cuillère à soupe, petite cuillère) autour des tapis et des coussins (1 pour le dos / 1 pour les fesses) devant la table basse.

On commence avec une salade marocaine (tomates, oignons, échalotes, persil, ciboulette / huile d’olives / pain). Il faut finir 😂

Puis le couscous arrive … magnifique! Un morceau de poulet pour chacun d’entre nous. Pas de fioritures (pas de fruits secs ou autres) le vrai couscous berbère, les légumes sont délicieux mais là aussi il faut se re servir 😂

Un autre tour de the à la menthe en fin de repas et nous repartons.

Nous faisons route pour l’Inara, le temps de rentrer, il est 16:00. Nous échangeons nos coordonnées avec Abdu, car j’ai l’intention de lui faire parvenir un colis de vêtements pour adultes et pour enfants. La famille qui nous a accueilli lui a remis un paquet de pâtes et de riz et nous comprenons alors que la précarité des marocains de l’Atlas dont il nous a parlé c’est la sienne aussi.

De retour à l’hôtel, nous sommes épuisés et en même temps, on réalise qu’on a pas marché de la journée, donc on flâne dans le camp. Ce soir, nous dînerons à l’hôtel à nouveau pour le dernier soir.

C’est encore une douce soirée.


****************animaux***************

Au Maroc il y a beaucoup de chats errants et de chiens errants aussi (les chiens plutôt dans le désert, les chats plutôt en ville).


Petit classement des animaux pour bien comprendre et pour bien appréhender quand on est sensibles aux animaux:

Desert: dromadaires (pas de chameaux), servent aux touristes ou aux berbères, vivent entraves en journée ce qui leur permet de bouger et d’être ensemble sans être attachés (ils risquent pas de s’échapper) / chiens errants mais feignants (quasi sans danger) / chats plutôt en bonne santé se reproduisent beaucoup (pas sure que le désert leur permette de subvenir à leur besoins, donc dans les camps, ils ont mis en place une campagne de stérilisation pour les chats) / peu d’oiseaux, des moineaux tout au plus / ânes (4x4 berbère) qui servent d’outils de transport et comme les dromadaires sont laissés en liberté entravés ou logent dans des cours avec les dromadaires

Ville: serpent sur la place Jemaa El Fnaa (a trappe touriste) / singes sur la place aussi (attrapé touriste) / chats errants qui squattent les souks ou les restaurants / oiseaux de toute sorte particulièrement près des jardins

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Publié le 3 novembre 2023

Le départ pour Marrakech a sonné. C’est un membre du personnel de l’Inara qui vient en voiturette nous chercher devant la tente car le chauffeur du Riad est là. La sortie du désert d’Agafay avec ce gros véhicule n’aura pas ménagé le stress. C’est comme si le chauffeur savait qui allait se pousser ou non de la route pour le laisser passer. On quitte ce paysage lunaire avec un pincement au cœur, c’est tellement beau… on repasse devant les autres campement, les dromadaires qui attendent, les quads en préparation pour la journée et.. un homme en train de longer un magnifique cheval ibérique noir au milieu de ses dromadaires ♥️♥️

On arrive vers la ville, la circulation est anarchique mais les marrakchis, eux, la maîtrisent parfaitement! D’où l’intérêt de ne pas louer de voiture soi même à Marrakech, mais de se laisser conduire.

A l’entrée de Marrakech, ça grouille et plus on approche de la médina, plus c’est intense!

Plusieurs quartiers se dessinent: Gueliz (on apprendra par notre taxi du lendemain, que ce quartier plie européen et plus moderne s’appelle ainsi car ils avaient fait construire une église dans ce quartier qui finalement n’a pas eu beaucoup de succès. En définitive, ne sachant pas comment le nommer et ne sachant pas comme écrire E.G.L.I.S.E, ils l’ont appeler Gueliz. La Médina, quartier historique et très ancien de Marrakech (c’est celui qu’on vous conseille pour une première visite). Des petites rues, ruelles mêmes. Des riads nichés derrière de petites portes très épaisses et très travaillées. Des souks et des boutiques partout. En 15 ans depuis ma dernière visite, il y a eu beaucoup de changement tout de même au niveau des commerces. Certains commerces sont tendances ou très New in, et des « concept stores » ont fleuri comme en France. Des tailleurs sont installés derrière des boutiques vitrées, ce qui permet de regarder la confection avant d’acheter. On marche avec les chats, les locaux, les touristes, les scooters et les ânes qui traînent leur chariot.

Nous n’avons pas visité les autres quartiers: hivernage, palmeraie plus à l’extérieur), Menara, etc

Nous arrivons aux portes du Palais Royal m, Rue Dar El Bâcha. Les voitures ne rentrent pas à l’intérieur de la Médina. Hassan nous dépose et c’est Fatima qui nous attend (l’intendante du Riad Assala). Elle marche d’un pas rapide, il faut suivre et on comprend aussi assez rapidement qu’on ne tergiverse pas avec elle. Dans la rue Dar El Bacha, Les tapis berbères sont étendus le long des murs, les boutiques sont plutôt chic. Je repère immédiatement la boutique Topolina qui fait des blouses et des manteaux canonissimes (blog « Madame à Marrakech »). On traverse de petites ruelle et on arrive à une énorme porte marron qui porte le nom du Riad. Elle sonne et à l’ouverture de la porte on s’imprègne immédiatement de l’ambiance du Riad (et on se dit aussi à ce moment là qu’on a bien fait de choisir ça!).

Il faut lever les genoux et baisser la tête pour entrer (un peu comme les prieurés en France), l’éclairage est feutré et un grand tapis berbère orné l’entrée. Le Riad c’est la maison (ou la fontaine) en arabe, donc il est normal d’avoir l’impression d’être chez quelqu’un quand on y entre. On nous emmène dans une petite coure qui accueille une fontaine et des arbres magnifiques dans lesquels les oiseaux font leur vie. Et là, je réalise à quel point le bruit des oiseaux m’avait manqué dans le désert. Tout autour de cet espace des espaces canapés isolés par des rideaux blancs qui laissent passer la lumière et le doux chant des oiseaux. Une cabine de massage également se trouve à droite et est elle aussi séparée par un village et de grands volets bleu.

On nous emmène en chambre juste pour déposer nos bagages. Au Riad, c’est comme chez vos parents (une peu mieux mais bon…) si vous dînez ici, il faut le dire et dire ce que vous voulez manger de façon à ce que Fatima fasse les courses en conséquence.

On ne dînera pas au Riad aucun soir d’ailleurs. On avait repéré le Nomad ou encore L’Mida mais pour avoir une table en dehors de 16:00 ou 22:00, il faut se lever tôt ! Donc tant pis on flânera. Les roof top pullulent à Marrakech, nature peinture ou très sophistiqués, mais il y en a partout. C’est très tendance ici donc aussi, surtout qu’en journée, cela permet d’observer la ville, ses minarets et l’Atlas et le soir, on y regarde les marchés et les autres roof top en se disant « tiens celui là on l’a pas fait! ».

Les petits déjeuners sont tellement copieux quand on est en vacances qu’on est partis du principe qu’on pouvait sauter le déjeuner et éventuellement grignoter si on le voulait en attendant le dîner.

On flâne entre les souks où les marchands aiment appeler Ben « Bruce Willis » ou « Moustache ». Ça ne lui déplaît pas, il se dit qu’il va peut être rester ici 😂.

Les bruits et les odeurs sont incessants: scooters, ânes, chats, marchands, épices, musique, appel à la prière, Klaxons. Ça n’arrête pas!


Quelques conseils:

  • quand vous entendez un scooter ou un vélo ou un chariot derrière vous, mettez vous sur le côté
  • Attention à ce que vous dites (à prendre au second degrés), si vous prononcez le mot « babouche », « sac », « épices », bref n’importe quoi qui est vendu à côté de vous, à peine avez vous expiré que le marchand est déjà en train de vous faire choisir 😂😂
  • Si vous ne voulez pas être trop démarché, flânez mais comme si vous saviez où vous allez. Déclinez poliment avec le sourire si vous ne souhaitez pas allez plus loin.
  • Pour avoir testé, le sourire et la politesse fonctionnent super bien!
  • Les familles avec enfants sont aussi sollicitées mais on sent qu’ils ont une place plus particulière auprès des marrakchis, ils sont appréciés
  • Avec un marchand trop insistant, remerciez et continuez à marcher.
  • Il faut être prêt à jouer le jeu, sinon préférez les centres commerciaux ou boutiques haut de gamme avec prix affichés
  • Négociez au moins 1 fois voire 2
  • Ne soyez pas susceptible si vous entendez un surnom vous concernant et si vous ne voulez pas être embêté, ne répondez pas et poursuivez votre chemin
  • Sur la place Jema El Fnaa, il y a beaucoup de vendeurs à la sauvette et de saltimbanques (serpents, singes, etc). Ne regardez pas avec trop d’insistance et ne prenez pas en photos ou bien alors discrètement sinon ils vous demanderont de l’argent.
  • Évitez les promenades en calèches, l’état des chevaux est très discutable. Idem pour les démonstrations singes, serpents, etc


Après cette frénésie, nous décidons de boire un verre au café des épices qui se trouve sur la place des épices avec un joli roof top (bondé à l’heure où nous y sommes allés). La carte est canon, on prendra un thé à la menthe mais les plats qui passent font envie.

On continue de flâner et on pousse jusqu’à la place Jema El Fnaa. Entre, on se rend compte que les boutiques chics (comme la galerie des tanneurs) ont aussi leur roof top pour notre plu grand bonheur. On trouve aussi (dans les quartiers proches de la rue Dar El Bâcha) de jolis spa dont les massages d’une heure n’excèdent pas 40€.

on pousse jusqu’aux souks de la place Jema El Fnaa puis on retourne vers la place des épices avant de décider de visiter les jardins secrets. Il fait très chaud à ce moment là, rien de mieux que de visiter cet espace qui propose un jardin arabo-musulman magnifique pour être au calme et à la fraîcheur des arbres et des fontaines. On a appris au cours de cette visite que le principe de ce jardin est de reproduire le jardin paradisiaque décrit par le coran. Des gouttières visible s’alimentent les unes les autres pour se jeter ensuite dans les espaces aquatiques où vivent plantes, tortues et et poissons. Plusieurs espèces de végétaux y sont exposées, pas nécessairement que des végétaux marocains, on y trouve des arbres d’Afrique du Sud, et d’autres régions d’Afrique.

C’est depuis la terrasse de leur salon de thé qu’on cherche notre prochain point de chute. Ce sera le cafe situé presqu’en face. La terrasse propose des tables et chaises en fer forgé blanc et offre une. Vue imprenable sur la Koutoubia et l’atlas. L’occasion idéale pour prendre une collation à base de pâtisseries marocaines et un thé à la menthe (le 153eme depuis notre arrivée au Maroc lol). Il est pas loin de 17:00 quand nous rentrons au Riad pour profiter de la piscine (on y mettra que les pieds car elle n’est pas chauffée). Parfait pour rafraîchir les jambes après avoir tant piétiné. On décide de tenter le Nomad pour aller dîner et boire un verre, mais c’est peine perdu c’est complet. On se rabat sur le café des épices où nous étions allés boire un thé à la menthe plus tôt dans la journée.

On prendra un Mocktail (sauf si vous séjournez à Gueliz ou dans un hôtel, il n’est pas proposé d’alcool partout, l’occasion de se mettre au thé ), une soupe de Harira (pois chiches, lentilles et épices), un houmous (bien relevé), un tajine d’agneau pour Ben et un poulet au citron pour moi ( une tuerie). On prendra un dessert pour 2 (pâtisseries marocaines). On s’en tire pour 42€ (j’ai jamais vu ça!). Le retour se fait vers 20:30. Et là, on réalise que c’est plus rassurant quand les souks sont ouverts que quand tout est fermé. On croise un jeune homme qui nous dit « la porte est fermée, je connais le chemin » « non non c’est bon » avons nous répondu et il avait passé son chemin. C’est ce genre d’échange qu’il faut éviter. C’est le meilleur moyen de se retrouver à l’autre bout et de devoir monnayer son retour. Une de mes amies en avait fait les frais en Février. Grâce au sens aiguisé de l’orientation de Ben, nous sommes parfaitement rentrés et sans encombre.

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C’est notre dernier jour! J’ai à la fois hâte de retrouver ma maison et les miens (surtout notre petit bout) et en même temps j’aurai aimé voir beaucoup plus au Maroc.

Je me console en me répétant et en répétant à qui veut bien l’entendre que l’on reviendra avec notre petit garçon ou en famille. Le petit déjeuner est pentagruelique et c’est Fatima qui fait tout ! Elle est dans la cuisine qui jouxte la salle de petit déjeuner (un volet bleu nous sépare). L’espace petit déjeuner fait face à la piscine illuminée par le puit de jour que fait le roof top au-dessus.

C’est très agréable. On a pris notre temps ce matin. Il est déjà 9:30 et on a rdv à 11:00 au Petit Cornichon (quartier Gueliz) où travaille un ami de mon beau frère qu’il nous a recommandé d’aller voir.

Pendant que Ben remonte chercher son sac, je discute avec Fatima et lui dit que j’aimerai beaucoup montrer Marrakech à notre famille ou à notre petit garçon. Elle fait un grand sourire et me répond « inch’allah comme ça Tâta Fatima »!

Je comprends mieux pourquoi il y a autant de bambins dans l’avion et à Marrakech.

Nous partons, en passant par cette rue qu’on aime bien Dar El Bacha. On refait quelques boutiques dont une ressemble beaucoup à Pylône en France; très colorée, des belles photos accrochées aux murs un peu fashion. Des baskets bariolés, des blousons tout droit sortis du film le prince de bel air. Des magazines de modes marocaines.

On quitte cet endroit et en tournant à droite sur une grande avenue où Stella Cadente (créatrice de parfums et de vêtements, décoratrice d’intérieur)a installé son showroom. C’est sublime à l’intérieur. Elle a reproduit un Riad et en a fait un showroom où elle expose ses créations textiles, ses objets de décorations etc. Il y a même un atelier où l’on peut voir les croquis et les confections en cours. Les tapisseries sont dorées à la feuille d’or ou d’argent. C’est très coloré et très harmonieux à la fois. Nous montons à l’étage et la vendeuse Bisma nous explique que Stella Cadente a fait la décoration d’hôtels en France notamment un à Bordeaux! Nous demandons lequel et là c’est la créatrice en personne qui apparaît et échange avec nous. Pour moi c’est incroyable. Quand j’étais ado, on s’arrachait les parfums Stella Cadente, alors la rencontrer c’est un peu concrétiser un bout de mon adolescence!

Elle est originale, charismatique et très abordable. Elle nous parle de l’ancien Mercure Cité Mondiale qu’elle a refait (et qui s’appelle désormais l’Indigo). Je lui explique que j’enseigne l’hôtellerie à l’école et elle me dit qu’il faut absolument que j’aille le visiter et qu’elle y sera le 13-14. Bref c’est ce qui me passionne aussi dans les voyages: les rencontres!

En Irlande, on a rencontré des gens incroyables

A New York il y a 15 ans j’ai rencontré un wardrobe designer Carlton avec qui je suis toujours en contact qui a lancé sa propre ligne de vêtements aujourd’hui

À Seattle j’ai fais la connaissance de Diego qui voyage aussi à travers le monde

À Bali, on a eu un vrai coup de cœur pour Wayan notre chauffeur avec qui on est encore en contact

Bref c’est dans ces moments là que les voyagent ouvrent l’esprit aussi!

Après un tour sur le roof top du show Rome y avoir échangé nos coordonnés avec Bisma, nous voilà repartis.

On a fait un petit détour et c’est vrai que se retrouver au milieu des ruelles quand on connaît pas le chemin c’est pas très confortable mais on a fini par sortir de la Médina. Attention, la sortie est pas chouette, la circulation est terrible et les odeurs, n’en parlons pas.

Finalement nous nous enfonçons dans le quartier plus européen, et en effet, c’est très moderne: boutiques des chaussures, de vêtements, centre esthétiques, spa, hammams, brasseries… nous arrivons enfin au Petit Cornichon où Erwan le propriétaire et ami de mon beau frère nous accueille comme si nous étions des messies 😂 champagne et foie gras! C’est pas local mais c’est une tuerie (le foie gras est artisanal). Cette adresse est connue pour sa cuisine française haut de gamme: bœuf bourguignon, côté de bœuf, macaronis au homard, foie gras, caviars et plus de 200 références de vins à la carte. Le nom de ce restaurant vient du fait que lorsque la femme du propriétaire était enceinte, le premier disait vouloir appeler le bébé « petit cornichon », Erwan a donc gardé ce nom pour le restaurant et a heureusement choisi un autre prénom pour leur bébé !

L’endroit est magnifique: bleu ciel et bleu majorelle se côtoient, des portraits d’animaux en tenue de général ou autres habillent les murs sur une tapisserie design bleu aussi. A l’étage, une sorte de salon privé en mezzanine avce un tapis et une bibliothèque où l’on retrouve des ouvrages de cuisine et de restaurants français ou parisiens connus. Erwan est franco marocain mais il se considère comme un enfant de Marrakech.

Nous repartons un peu pompette (ça fait quand même 3 jours qu’on boit du thé, ça change). On se met en route pour les jardins de majorelle où ne sachant plus quel package prendre, j’ai cru bon de décider sur place … erreur! Les billets ne se prennent qu’en ligne. Et par voie de fait, la visite pour les jardins de majorelle était complète ce jour là. Nous nous rabattons sur la fondation Yves Saint Laurent et je m’en veux parce que je crains que la fondation ne soit qu’un logo au milieu d’une cours. Loin de là! Certes, le mur avec les insignes YSL est pris d’assauts par les instagrameuses en quête de followers mais à l’arrière on découvre 3 espaces d’exposition :

  • le premier est sur le thème du serpent et de l’Australie. Je n’ai pas bien compris pourquoi mais j’ai bien saisi que c’était une passion pour Saint Laurent. On y vois de très jolies œuvres cependant.
  • Le second porte sur les créations de YSL, croquis et mannequins portant les collections y sont présents. Une mine d’or d’information
  • Le dernier est un auditorium dans lequel une vidéo nous explique pourquoi YSL est si ancré au Maroc (le Maroc à fakir partie de son inspiration et la rue dans laquelle se trouve les jardins de majorelle, le musée d’art berbère Pierre Berger et la fondation, porte son nom). Grâce à la vidéo on comprend aussi pourquoi le musée des arts berbères se nomme Pierre Berger (il s’agissait du compagnon de M Saint Laurent).


J’ai pu faire de belles photos même si ce n’est pas autorisé mais c’était trop tentant. Nous sortons de là pour aller boire un thé au café majorelle histoire de calmer notre frustration de la visite (le service est très lent mais le lieu est très joli). Puis nous faisons les boutiques et là c’est le drame. Le « 33 rue Majorelle » devient immédiatement ma boutique favorite. Des manteaux et des vestes superbes, des vêtements pour enfants canons (prix français type jacadi). Quel dilemme! Quel intérêt de rapporter un vêtement si cher bien que très joli qui ne lui ira plus dans quelques semaines… donc j’ai pris une poupée car je me suis dit que je pouvais lui raconter l’histoire de cette poupée, d’où elle venait etc.

Sortis de ce quartier, on décide de prendre un taxi. Ils nous attendent et savent que les touristes sortiront de leur visite et auront probablement envie de rallier leur hôtel sans marcher donc c’est la foire.

L’un d’eux nous dit « taxi ? »

Moi « oui »

Lui « pour où? »

Moi « la Mamounia »

Lui « ha oui avec visite »

« Non juste la Mamounia »

« Visite? »

« Non on va y boire un verre »

« Ha d’accord alors » et il me montre un autre chauffeur qui possède un van noir

Le type a l’air très sympa doc. Je démarre la négo

👩🏻 combien pour la Mamounia svp?

👨🏼‍🦳 je prends tout les chèques en bois, tout?

👩🏻 les cartes volées aussi?

👨🏼‍🦳 (en rigolant) oui aussi c’est possible

👩🏻 non mais sérieusement combien pour la Mamounia ?

👨🏼‍🦳 Hmm 100

👩🏻70?

👨🏼‍🦳80?

👩🏻 d’accord

Nous voilà partis avec Driss qui nous compte aussi l’histoire des quartiers (c’est grave à lui qu’on sait pkoi Gueliz s’appelle ainsi)

Il nous montre les remparts de la médina

« Les trous sur le rempart c’est les échafaudages pour la construire. Ils les ont laissé comme ça :

  • Ça fait respirer le mur
  • Ça fait joli
  • Ça fait hébergement pour les pigeons

😂😂😂

Bref nous voilà arrivés à la Mamounia, c’est sublime. Je voulais absolument visiter cette adresse si connue et si luxueuse avant d’être repartir.

A l’entrée on Josh faut passer un portique et on est invités à déposer nos achats en échange d’une clef de casier.

Les jardins sont impeccablement entretenus, des boutiques ornent les 2 côtés de l’allée. Que des créations! On entre à l’intérieur et les compositions florales embaument le hall de réception. Dans le prolongement de l’entrée, une sculpture lumineuse accrochée au plafond se suspend juste au dessus d’un plan d’eau dans lequel elle se reflète (on se croirait dans Alien mais c’est très joli).

Une artère principale à partir de cette sculpture et sur les côtés les couloirs mènent au Spa, aux restaurants, aux chambres, aux galeries d’exposition, à d’autres jardins

Au fond de cette artère se trouve le jardin principal, une terrasse pour boire un verre et dans le prolongement de cette terrasse, une allée de petits cailloux minutieusement ratissée et au bout (le vrai bout du bout) un kiosque café pâtisserie Pierre Hermé.

Nous faisons le tour des jardins, on devine plusieurs espaces piscines isolés par d’autres végétaux. Et l’on prendra finalement un verre sur la première terrasse entourés de clients extérieurs comme nous ou logeant à la Mamounia. Le service est impeccable comme dans les lieux haut de gamme. 2 jeunes filles en robe blanc cassé, ceinture turquoise et escarpins (chignon plaque impeccable), 2 maîtres d’hôtel qu’on distingue à leur costume parfaitement ajusté et le reste du personnel en costume blanc cassé ne lin et veste sans manches turquoise.

Nous repartons après avoir croisé la Porsche de courtoisie de la Mamounia. Et après avoir traversé les jardins de la koutoubia, nous nous retrouvons de nouveau sur la place Jema El Fnaa. Il nous reste une petite heure pour acheter quelques dentiers souvenirs (épices, babouches pour les enfants) et faire un crochet par la boutique du tailleur située dans notre rue préférée pour que Ben puisse aussi se faire plaisir (leurs confections en lin font rêver).

J’ai réservé un massage à 18:30 au Riad (45 mn pour 30€, à ce prix là, ce serait dommage de se priver).

C’est un régal et ça donne envie de s’occuper un peu plus simple de soi en rentrant!

Ce soir nous irons dîner chez Kui-Zin et la prochaine fois qu’on vient on explorera ce quartier là qu’on a découvert la veille seulement du départ et que s’avère assez branché aussi. Le restaurant possède un roof top qu’on avait repéré depuis le toit terrasse de notre Riad la veille, d’où notre choix.

2 musiciens sont installés et c’est un buffet à volonté pour 180 dzh par personne. Nous prendrons 2 mocktails et c’est parti ! J’avais dans l’après midi acheté des cornes de gazelle dans une petite pâtisserie à côté du tailleur mais définitivement ce sera pour emporter à la maison. Nous rentrons nous coucher car demain 6:00 il fait partir.


Ce furent 4 jours intenses mais fabuleux, d’une part parce que ça nous a permit avec Ben de nous retrouver m, d’autre part parce que les voyages nous manquaient, mais aussi parce qu’on a adoré Marrakech. A seulement quelques heures de vol de la France, et avec des tarifs assez raisonnables en terme d’hôtellerie, cela en fait la destination idéale. Particulièrement si on considère que les marocains sont très sympathiques, on y mange très très bien, on y découvre tous les instants de nouvelle choses.

La tentation est grande de revenir en famille (même avec les oncles et tantes, les grands parents, etc) pour séjourner à la Palmeraie afin d’être au calme, d’avoir tout sur place MAIS de pouvoir aussi aller visiter. Ou encore faire le désert de Merzouga ou celui de Ouarzazate (avec un guide peut être). Aller visiter Essaouira, Chefchaouen, Agadir, Fes ou Tanger… bref le choix est grand mais une chose est sur Marrakech est une destination idéale quelque soit votre profil de voyageur à condition que vous ayez envie de vous prêter au jeu de la frénésie et de la négociation.