C’est notre dernier jour! J’ai à la fois hâte de retrouver ma maison et les miens (surtout notre petit bout) et en même temps j’aurai aimé voir beaucoup plus au Maroc.
Je me console en me répétant et en répétant à qui veut bien l’entendre que l’on reviendra avec notre petit garçon ou en famille. Le petit déjeuner est pentagruelique et c’est Fatima qui fait tout ! Elle est dans la cuisine qui jouxte la salle de petit déjeuner (un volet bleu nous sépare). L’espace petit déjeuner fait face à la piscine illuminée par le puit de jour que fait le roof top au-dessus.
C’est très agréable. On a pris notre temps ce matin. Il est déjà 9:30 et on a rdv à 11:00 au Petit Cornichon (quartier Gueliz) où travaille un ami de mon beau frère qu’il nous a recommandé d’aller voir.
Pendant que Ben remonte chercher son sac, je discute avec Fatima et lui dit que j’aimerai beaucoup montrer Marrakech à notre famille ou à notre petit garçon. Elle fait un grand sourire et me répond « inch’allah comme ça Tâta Fatima »!
Je comprends mieux pourquoi il y a autant de bambins dans l’avion et à Marrakech.
Nous partons, en passant par cette rue qu’on aime bien Dar El Bacha. On refait quelques boutiques dont une ressemble beaucoup à Pylône en France; très colorée, des belles photos accrochées aux murs un peu fashion. Des baskets bariolés, des blousons tout droit sortis du film le prince de bel air. Des magazines de modes marocaines.
On quitte cet endroit et en tournant à droite sur une grande avenue où Stella Cadente (créatrice de parfums et de vêtements, décoratrice d’intérieur)a installé son showroom. C’est sublime à l’intérieur. Elle a reproduit un Riad et en a fait un showroom où elle expose ses créations textiles, ses objets de décorations etc. Il y a même un atelier où l’on peut voir les croquis et les confections en cours. Les tapisseries sont dorées à la feuille d’or ou d’argent. C’est très coloré et très harmonieux à la fois. Nous montons à l’étage et la vendeuse Bisma nous explique que Stella Cadente a fait la décoration d’hôtels en France notamment un à Bordeaux! Nous demandons lequel et là c’est la créatrice en personne qui apparaît et échange avec nous. Pour moi c’est incroyable. Quand j’étais ado, on s’arrachait les parfums Stella Cadente, alors la rencontrer c’est un peu concrétiser un bout de mon adolescence!
Elle est originale, charismatique et très abordable. Elle nous parle de l’ancien Mercure Cité Mondiale qu’elle a refait (et qui s’appelle désormais l’Indigo). Je lui explique que j’enseigne l’hôtellerie à l’école et elle me dit qu’il faut absolument que j’aille le visiter et qu’elle y sera le 13-14. Bref c’est ce qui me passionne aussi dans les voyages: les rencontres!
En Irlande, on a rencontré des gens incroyables
A New York il y a 15 ans j’ai rencontré un wardrobe designer Carlton avec qui je suis toujours en contact qui a lancé sa propre ligne de vêtements aujourd’hui
À Seattle j’ai fais la connaissance de Diego qui voyage aussi à travers le monde
À Bali, on a eu un vrai coup de cœur pour Wayan notre chauffeur avec qui on est encore en contact
Bref c’est dans ces moments là que les voyagent ouvrent l’esprit aussi!
Après un tour sur le roof top du show Rome y avoir échangé nos coordonnés avec Bisma, nous voilà repartis.
On a fait un petit détour et c’est vrai que se retrouver au milieu des ruelles quand on connaît pas le chemin c’est pas très confortable mais on a fini par sortir de la Médina. Attention, la sortie est pas chouette, la circulation est terrible et les odeurs, n’en parlons pas.
Finalement nous nous enfonçons dans le quartier plus européen, et en effet, c’est très moderne: boutiques des chaussures, de vêtements, centre esthétiques, spa, hammams, brasseries… nous arrivons enfin au Petit Cornichon où Erwan le propriétaire et ami de mon beau frère nous accueille comme si nous étions des messies 😂 champagne et foie gras! C’est pas local mais c’est une tuerie (le foie gras est artisanal). Cette adresse est connue pour sa cuisine française haut de gamme: bœuf bourguignon, côté de bœuf, macaronis au homard, foie gras, caviars et plus de 200 références de vins à la carte. Le nom de ce restaurant vient du fait que lorsque la femme du propriétaire était enceinte, le premier disait vouloir appeler le bébé « petit cornichon », Erwan a donc gardé ce nom pour le restaurant et a heureusement choisi un autre prénom pour leur bébé !
L’endroit est magnifique: bleu ciel et bleu majorelle se côtoient, des portraits d’animaux en tenue de général ou autres habillent les murs sur une tapisserie design bleu aussi. A l’étage, une sorte de salon privé en mezzanine avce un tapis et une bibliothèque où l’on retrouve des ouvrages de cuisine et de restaurants français ou parisiens connus. Erwan est franco marocain mais il se considère comme un enfant de Marrakech.
Nous repartons un peu pompette (ça fait quand même 3 jours qu’on boit du thé, ça change). On se met en route pour les jardins de majorelle où ne sachant plus quel package prendre, j’ai cru bon de décider sur place … erreur! Les billets ne se prennent qu’en ligne. Et par voie de fait, la visite pour les jardins de majorelle était complète ce jour là. Nous nous rabattons sur la fondation Yves Saint Laurent et je m’en veux parce que je crains que la fondation ne soit qu’un logo au milieu d’une cours. Loin de là! Certes, le mur avec les insignes YSL est pris d’assauts par les instagrameuses en quête de followers mais à l’arrière on découvre 3 espaces d’exposition :
- le premier est sur le thème du serpent et de l’Australie. Je n’ai pas bien compris pourquoi mais j’ai bien saisi que c’était une passion pour Saint Laurent. On y vois de très jolies œuvres cependant.
- Le second porte sur les créations de YSL, croquis et mannequins portant les collections y sont présents. Une mine d’or d’information
- Le dernier est un auditorium dans lequel une vidéo nous explique pourquoi YSL est si ancré au Maroc (le Maroc à fakir partie de son inspiration et la rue dans laquelle se trouve les jardins de majorelle, le musée d’art berbère Pierre Berger et la fondation, porte son nom). Grâce à la vidéo on comprend aussi pourquoi le musée des arts berbères se nomme Pierre Berger (il s’agissait du compagnon de M Saint Laurent).
J’ai pu faire de belles photos même si ce n’est pas autorisé mais c’était trop tentant. Nous sortons de là pour aller boire un thé au café majorelle histoire de calmer notre frustration de la visite (le service est très lent mais le lieu est très joli). Puis nous faisons les boutiques et là c’est le drame. Le « 33 rue Majorelle » devient immédiatement ma boutique favorite. Des manteaux et des vestes superbes, des vêtements pour enfants canons (prix français type jacadi). Quel dilemme! Quel intérêt de rapporter un vêtement si cher bien que très joli qui ne lui ira plus dans quelques semaines… donc j’ai pris une poupée car je me suis dit que je pouvais lui raconter l’histoire de cette poupée, d’où elle venait etc.
Sortis de ce quartier, on décide de prendre un taxi. Ils nous attendent et savent que les touristes sortiront de leur visite et auront probablement envie de rallier leur hôtel sans marcher donc c’est la foire.
L’un d’eux nous dit « taxi ? »
Moi « oui »
Lui « pour où? »
Moi « la Mamounia »
Lui « ha oui avec visite »
« Non juste la Mamounia »
« Visite? »
« Non on va y boire un verre »
« Ha d’accord alors » et il me montre un autre chauffeur qui possède un van noir
Le type a l’air très sympa doc. Je démarre la négo
👩🏻 combien pour la Mamounia svp?
👨🏼🦳 je prends tout les chèques en bois, tout?
👩🏻 les cartes volées aussi?
👨🏼🦳 (en rigolant) oui aussi c’est possible
👩🏻 non mais sérieusement combien pour la Mamounia ?
👨🏼🦳 Hmm 100
👩🏻70?
👨🏼🦳80?
👩🏻 d’accord
Nous voilà partis avec Driss qui nous compte aussi l’histoire des quartiers (c’est grave à lui qu’on sait pkoi Gueliz s’appelle ainsi)
Il nous montre les remparts de la médina
« Les trous sur le rempart c’est les échafaudages pour la construire. Ils les ont laissé comme ça :
- Ça fait respirer le mur
- Ça fait joli
- Ça fait hébergement pour les pigeons
😂😂😂
Bref nous voilà arrivés à la Mamounia, c’est sublime. Je voulais absolument visiter cette adresse si connue et si luxueuse avant d’être repartir.
A l’entrée on Josh faut passer un portique et on est invités à déposer nos achats en échange d’une clef de casier.
Les jardins sont impeccablement entretenus, des boutiques ornent les 2 côtés de l’allée. Que des créations! On entre à l’intérieur et les compositions florales embaument le hall de réception. Dans le prolongement de l’entrée, une sculpture lumineuse accrochée au plafond se suspend juste au dessus d’un plan d’eau dans lequel elle se reflète (on se croirait dans Alien mais c’est très joli).
Une artère principale à partir de cette sculpture et sur les côtés les couloirs mènent au Spa, aux restaurants, aux chambres, aux galeries d’exposition, à d’autres jardins
Au fond de cette artère se trouve le jardin principal, une terrasse pour boire un verre et dans le prolongement de cette terrasse, une allée de petits cailloux minutieusement ratissée et au bout (le vrai bout du bout) un kiosque café pâtisserie Pierre Hermé.
Nous faisons le tour des jardins, on devine plusieurs espaces piscines isolés par d’autres végétaux. Et l’on prendra finalement un verre sur la première terrasse entourés de clients extérieurs comme nous ou logeant à la Mamounia. Le service est impeccable comme dans les lieux haut de gamme. 2 jeunes filles en robe blanc cassé, ceinture turquoise et escarpins (chignon plaque impeccable), 2 maîtres d’hôtel qu’on distingue à leur costume parfaitement ajusté et le reste du personnel en costume blanc cassé ne lin et veste sans manches turquoise.
Nous repartons après avoir croisé la Porsche de courtoisie de la Mamounia. Et après avoir traversé les jardins de la koutoubia, nous nous retrouvons de nouveau sur la place Jema El Fnaa. Il nous reste une petite heure pour acheter quelques dentiers souvenirs (épices, babouches pour les enfants) et faire un crochet par la boutique du tailleur située dans notre rue préférée pour que Ben puisse aussi se faire plaisir (leurs confections en lin font rêver).
J’ai réservé un massage à 18:30 au Riad (45 mn pour 30€, à ce prix là, ce serait dommage de se priver).
C’est un régal et ça donne envie de s’occuper un peu plus simple de soi en rentrant!
Ce soir nous irons dîner chez Kui-Zin et la prochaine fois qu’on vient on explorera ce quartier là qu’on a découvert la veille seulement du départ et que s’avère assez branché aussi. Le restaurant possède un roof top qu’on avait repéré depuis le toit terrasse de notre Riad la veille, d’où notre choix.
2 musiciens sont installés et c’est un buffet à volonté pour 180 dzh par personne. Nous prendrons 2 mocktails et c’est parti ! J’avais dans l’après midi acheté des cornes de gazelle dans une petite pâtisserie à côté du tailleur mais définitivement ce sera pour emporter à la maison. Nous rentrons nous coucher car demain 6:00 il fait partir.
Ce furent 4 jours intenses mais fabuleux, d’une part parce que ça nous a permit avec Ben de nous retrouver m, d’autre part parce que les voyages nous manquaient, mais aussi parce qu’on a adoré Marrakech. A seulement quelques heures de vol de la France, et avec des tarifs assez raisonnables en terme d’hôtellerie, cela en fait la destination idéale. Particulièrement si on considère que les marocains sont très sympathiques, on y mange très très bien, on y découvre tous les instants de nouvelle choses.
La tentation est grande de revenir en famille (même avec les oncles et tantes, les grands parents, etc) pour séjourner à la Palmeraie afin d’être au calme, d’avoir tout sur place MAIS de pouvoir aussi aller visiter. Ou encore faire le désert de Merzouga ou celui de Ouarzazate (avec un guide peut être). Aller visiter Essaouira, Chefchaouen, Agadir, Fes ou Tanger… bref le choix est grand mais une chose est sur Marrakech est une destination idéale quelque soit votre profil de voyageur à condition que vous ayez envie de vous prêter au jeu de la frénésie et de la négociation.