Au départ d'une simple idée, c'est un véritable road trip qui s'est organisé entre amis. L'objectif était simple: rejoindre la belle famille de Laura en Espagne et y passer 5 jour, avant de rentrer.
Du 5 au 14 août 2017
10 jours
Partager ce carnet de voyage
4
août

A J-1 du départ, mes amis sont arrivés chez moi et mon petit-ami, histoire qu'ils n'aient pas à se lever trop tôt le lendemain, mais aussi afin de partager un bon repas ensemble, dans une ambiance tendue d'excitation et d'impatience. Le repas terminé, il était temps de faire rentrer les bagages dans la voiture... Ce ne fut pas une mince affaire !

Car tout devait entrer, nous y compris bien entendu, dans cette petite polo, que vous pouvez voir ci-dessus... Petite précision, la photo n'a pas été prise chez moi, car je n'avais malheureusement rien d'autre qu'un selfie de nous grimaçant face à la météo peu clémente de notre départ (vive la Belgique!), mais dans les montagnes, qui arrivent plus tard dans le voyage. Vous comprenez sans doute pourquoi le titre parle de Tetris...

5
août

Après une nuit difficile, nous prenons la route. Notre première étape est d'arriver à Oradour-sur-Glane, où nous pratiquerons ce qu'on appelle du gamping. Cela consiste à camper chez l'habitant, dans leur jardin ou sur un terrain dont ils sont propriétaire. C'est pratique car en France, il est, je cite "autorisé de camper partout où cela n'est pas interdit"... Autrement dit, ça ne nous avance pas beaucoup, et quand on sait qu'il faut être à x km de tel bâtiment, des chemins, des routes, etc... c'est compliqué de s'y retrouver !

• • •

En chemin, notre premier arrêt se fait à Reims, où nous passons un petit quart d'heure à nous dégourdir les jambes. Nous profitons de nous être arrêtés près de la basilique Sainte-Clotilde pour y jeter un coup d’œil.

Pour vous donner une idée de l'échelle, vous pouvez voir en tout petit mes amis devant les portes... ! 

Etape plus importante de notre voyage, nous nous arrêtons à Troyes pour manger. Troyes est typiquement le genre de ville dans laquelle je voudrais me perdre des heures, car je suis fascinée par le moyen âge, et le nombre de petite maisons et ruelles qui avaient été conservées d'époque m'étonna.

On voit que la nature tente de reprendre ses droits, que les murs ne sont pas tous de première fraîcheur... 

Savez-vous pourquoi les maisons au moyen âge avaient leur étage qui dépassait par dessus les rues ? Tout simplement parce que l'impôt était calculé selon la surface au sol... Du coup évidemment, les habitants essayaient de grappiller de la place comme ils le pouvaient. A Troyes, c'est la ruelle des chats qui est la plus démonstrative de ce à quoi pouvaient ressembler les rues du moyen âge. Très étroite, on la nommée ainsi car on disait que les chats pouvaient facilement passer d'une maison à l'autre, celles-ci se touchant presque au niveau des toitures.

Cette photo provient de ce site:  https://www.jschweitzer.fr/la-vie-%C3%A0-troyes/nos-rues/ruelle-des-chats/

Nous avons également prit le temps de jeter un oeil à la Basilique Saint-Urbain, qui nous attirait depuis que nous étions arrivés, et nous sommes même rentrés dans la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul. Toutes deux de style gothique, on voit cependant qu'elles diffèrent grandement, car pas tout à fait de la même époque. La basilique Saint-Urbain est initiée par le fils d'un cordonnier qui deviendra en 1261 le pape Urbain IV. Il décide de la construire à l'emplacement même de l'échoppe de sa famille, où il serait né. Si la majeure partie est construite en moins de trente ans, la suite prend plus de 7 siècles à se terminer, pour cause financière.

La cathédrale St-Pierre-et-St-Paul quant à elle, est construite entre le début du 13e siècle et jusqu'au 17e siècle. Elle est célèbre pour n'avoir qu'une seule tour, mais aussi car elle est le siège du Concile de Troyes, qui débuta en 1129 et au cours duquel l'Ordre des Templiers se voit confirmé.

Les grandes orgues, que vous pouvez voir dans les photos ci-dessus, proviennent de l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Clairvaux. Elles sont construites entre 1731 et 1736, et sont considérées parmi les plus remarquable de leur temps. Personnellement, j'ai été bluffée par leur style et leur taille !

• • •

Après Troyes, ce fut une longue ligne droite vers Oradour-sur-Glane, avec uniquement des arrêts sur des aires d'autoroute. Une fois arrivés, quel plaisir de découvrir à quel point nos hôtes sont accueillants et chaleureux ! Ils nous offrent même des beignet à la banane comme dessert ! C'est donc le ventre bien rempli que l'on entame une chouette discussion à propos des expressions belges et françaises. Puis nous allons nous coucher et nous sombrons rapidement dans un sommeil profond.

6
août

Le lendemain matin, il fait frisquet et j'ai les yeux en compote. Qu'à cela ne tienne, je suis plus excitée que jamais, car ce soir nous arriverons enfin en Espagne ! En attendant, nous décidons de visiter le village martyr d'Oradour-sur-Glane. La petite ville est divisé en deux parties: l'ancien village, qui a été conservé dans l'état où il a été découvert, et le nouveau village, reconstruit quelques centaines de mètres plus loin.Ce sont les ruines de l'ancien village qui nous intéresse, riches d'une histoire dramatique lors de la seconde guerre mondiale.

Sur cette voiture, vous pouvez apercevoir un petit avion, dont l'hélice tournait au vent... Ils sont fous ces français ! 

Le 10 juin 1944, des allemands débarquent dans le village. Le garde champêtre fait savoir aux habitants qu'ils doivent tous se rassembler, sans exception et sans délai, sur la place du Champ-de-Foire, avec leurs papiers pour une vérification d'identité. Les SS pénètrent dans toutes les maisons et obligent tout le monde, les malades, les enfants, les femmes enceintes et les vieillards, à se rendre sur le lieu de rassemblement.

Les hommes sont répartis dans des lieux avec peu d'ouverture, comme des granges, des remises, où ils sont mitraillés. Les SS recouvrent ensuite les corps de paille et et y mettent le feu. Selon quelques rares rescapés, les SS tiraient dans les jambes, les hommes brûlaient donc vivants... Dans l'église, les Allemands regroupent les femmes et les enfants. Ils placent une grande caisse dans la nef, dans laquelle se trouve du gaz asphyxiant. C'était le plan de départ, mais la caisse explose lors de l'allumage. Les SS décident donc de fusiller tout le monde et de mettre le feu à l'église.

Une seule femme survit: Marguerite Rouffanche. Elle se dirige vers une ouverture grâce à un escabeau qui servait à allumer les cierges, et se jette dehors. Elle est blessée par un SS en s'enfuyant mais parvient à se cacher, jusqu'au lendemain à 17h où elle est enfin délivrée. Dans la tuerie, elle a perdu son mari, son fils, ses deux filles et son petit-fils, alors âgé de 7 mois seulement.

Bien que cette histoire soit horrible, je trouve qu'il est parfois important d'y prêter attention et de s'en rappeler. M'étant déjà rendue à Auschwitz, je peux dire à quel point cette période de l'histoire fut dramatique et triste, mais je pense personnellement qu'il ne faut pas oublier ces atrocités. C'est d'ailleurs ce que la France a décidé de faire lors de la découverte de ce bourg martyr. Pour la première fois en France, on a décidé, dès juillet 1944, de conserver l'ancien village dans son état de ruine, afin d'entretenir la mémoire et l'émotion liée à ce crime de guerre.

Après cette visite et ce recueillement, c'est en direction de Toulouse que nous avons repris la route.

• • •

Nous avions prévu d'y rester plus longtemps, mais le temps nous manquait un peu, alors nous avons accéléré la cadence. Nous somme néanmoins resté assez pour nous délecter de la verdure presque omniprésente du quartier dans lequel nous avons volontiers mangé une petite glace.

Quelques heures plus tard, nous voilà dans les Pyrénées ! Nous sommes la tête dans les nuages, dans tous les sens du terme. A ce moment là, on se félicite de ne pas avoir prolongé notre retard à Toulouse, car de fréquents arrêts photos rajoutent régulièrement des minutes au compteur.

On sent qu'on approche de la destination, et on est conquis par les paysages accidentés, dont nous n'avons pas l'habitude...

C'est assez drôle de remarquer la différence entre les Pyrénées du côté France et du côté Espagne. Une fois sortis du tunnel, le soleil est totalement présent et il y a beaucoup plus de verdure. Le terrain est d'ailleurs encore plus montagneux.

• • •

Nous nous perdons quelques instants dans El Grado, un petit village aux rues très étroites et pentues, à seulement 5 minutes de notre destination. Et puis, enfin, nous arrivons à El Tozal, là où nous passerons les 5 prochains jours !

7
août

Près de Torreciudad, une première randonnée nous attendait. Le sanctuaire de Torreciudad est un site religieux espagnol dédié à la Vierge Marie.

Bien que la météo était fraîche et grisâtre au début de la randonnée, le soleil est venu nous taper sur la tête vers la fin, et nous n'avions pas prévu de quoi pallier à cet inconvénient. Le coup de chaleur ne s'est pas fait attendre, et j'ai sauté sans hésitation dans l'eau froide de la piscine en revenant à El Tozal ! Ensuite, nous avons mangé et nous sommes partis en fin de journée faire une via ferrata (c'est une sorte de randonnée-escalade, guidée par un câble en fer auquel nous sommes en permanence attachés grâce à nos baudriers et nos mousquetons) N'ayant pas pris mon appareil, par peur de l’abîmer ou qu'il me gêne dans la grimpette, je n'ai pas de photos pour illustrer celle-ci. Nous sommes rentrés et après un barbecue des plus alléchants, j'ai succombé aux bras de Morphée.

8
août

Pour la deuxième via ferrata, supposée plus facile et moins effrayante que la précédente, j'ai pris mon appareil dans un petit sac à dos. N'ayant pas l'habitude de ce genre d'activité, je peux vous dire que la veille je ressentais pleinement l'adrénaline dans mes membres tremblants, et que j'étais incapable de contrôler mon stress, ce qui rendait l'escalade délicate. Cependant, celle-là fut bien plus agréable, et j'étais plus en confiance avec moi même.

Tandis que deux amis décident de prendre la voie plus difficile, mais officielle, je décide de prendre un raccourci créé par les randonneurs eux mêmes, et donc pas sécurisé. Mais je ne regrette pas. Je n'aurais pas su faire la suite.

Le paysage était époustouflant ! Je me suis perchée sur un énorme rocher donnant sur le vide pour attendre les deux garçons qui galéraient de l'autre côté d'un pic, en profitant bien sûr de la jolie vue qui s'offrait à moi. En contrebas, une route passait entre les montagnes. Au loin, on pouvais voir de temps en temps des grands vautours s'éloigner puis revenir à leurs nids dans les creux des sommets. L'état de mes jambes témoigne du temps que j'ai attendu sur ce rocher...

9
août

En ce troisième jour, la paresse était au programme. C'est aussi un peu ça les vacances après tout. Et avec un joli arc-en-ciel et des températures agréables, que demander de plus ?

10
août

Etant donné que mon appareil n'est pas Water proof, et que la plupart de cette activité se déroulait dans l'eau (d'où les combinaisons de plongée)... Je n'ai pas de photos personnelles. Cependant, j'ai récupéré quelques photos sur ce lien: http://www.descente-canyon.com/canyoning/canyon/2789/Rio-Vero.html

Cette journée fut plus que sportive ! Selon le beau père de mon amie, l'eau était plus froide que jamais auparavant... Et les 8km de descente nous ont semblé bien longs. En effet, il nous a fallu plus de 8 heures pour arriver à Alquezar, le petit village à la fin de la descente (enfin pour y arriver il faut remonter la montagne pendant une bonne demi heure, mais chut, il ne faut pas le dire...!) Pour vous donner une idée, le temps normal pour cette descente est d'environs 4 à 5 heures... Voici encore quelques photos du site:

11
août

Le dernier jour passé à El Tozal fut, pour moi et mon petit-ami, totalement consacré au repos. Après une journée comme la veille, il m'était impensable de bouger. Deux amis sont tout de même allé voir un petit village submergé, que j'aurais aimé visiter également, mais je n'avais que trop peu d'énergie...

12
août

Fatigués mais ravis d'avoir passés d'aussi belles journées à El Tozal, nous reprenons la route. Pour voir davantage de pays, nous avons pris un autre itinéraire que celui de l'aller, en passant cette fois-ci par l'Est de la France, afin d'atteindre le Luxembourg avant de rentrer en Belgique. Notre premier arrêt ce jour là se fit dans une petite ville côtière espagnole, Arenys de Mar.

Le soir venu, nous sommes arrivés à Cournonsec, l'endroit où nous allions de nouveau dormir en tente chez l'habitant. Cette fois, il s'agissait d'un terrain de camping où étaient déjà installés deux camping car. L'ambiance y était donc un peu plus détachée qu'à Oradour-sur-Glane, moins chaleureuse, mais sympathique quand même. Le climat était si sec et chaud, que le peu de verdure présente prenait une teinte beige/paille, rendant le paysage un peu aride.

13
août

En direction des Vosges, nous nous arrêtons d'abord à Valence, une ville que je voulais absolument visiter un peu. Je suis tombée amoureuse du kiosque, où nous avons mangé l'un des meilleurs clubs de ma vie, et amoureuse aussi de cette jolie verdure présente un peu partout.

Le kiosque Peynet est un kiosque à musique datant de 1862. Il fut nommé de cette manière car il inspira un dessinateur humoristique français, Raymond Peynet, le dessin du couple d'un violoniste jouant dans ce même kiosque devant une jeune fille totalement fascinée.

Après Valence, nous avons décidé de nous arrêter à Vesoul. C'est également une ville très verte, et nous avons aimé nous promener dans le Jardin Anglais, le plus ancien parc de la ville, aménagé à l'origine pour une exposition d'horticulture en 1863.

Et dans le courant de la soirée, nous sommes arrivés chez le beau-père de mon petit-ami, qui a gentiment accepté de nous héberger. Le climat très frais des Vosges me surprit. Nous passions en à peine quelques kilomètres d'un soleil de plomb en pleine autoroute à une brume épaisse et glaciale dans les Vosges.

14
août

L'un de nos derniers arrêts fut Nancy, une autre ville que j'espérais pouvoir visiter lors du retour. Nous avons notamment visité les alentours de la paroisse au nom le plus long que je n'ai jamais entendu... La paroisse Saint-Pierre-Notre-Dame-de-Bonsecours ! Je n'ai trouvé que très peu d'informations sur internet, la seule chose que je sais dire c'est qu'elle est de style gothique (elle ressemble d'ailleurs beaucoup à la cathédrale St-Pierre-et-St-Paul de Troyes)

Nous nous sommes arrêtés quelques heures plus loin dans la capitale luxembourgeoise. Nous y avons visité la cathédrale, d'un style différent de ce que nous avons pu voir jusque là (baroque tardif). Nous avons visité l'intérieur, et même la crypte.

Nous ne sommes cependant pas restés longtemps car nous avions prévu un petit barbecue chez mon amie pour fêter notre retour au bercail, et nous voulions rentrer avant 17 heures ce jour-là

Et pour finir, nous sommes rentrés chez moi, à 16h30, fatigués, mais heureux de retrouver nos familles, et encore bien plus heureux d'avoir vécu cette expérience ensemble, à 4 dans une petite polo qui a bien tenu le coup !