Parfois décrite comme une ville sans charme et avec peu de points d’intérêt touristiques, la capitale polonaise ne suscite pas forcément l’enthousiasme. Et c’est peut-être justement parce que je ne m’attendais à rien d’exceptionnel que le charme a opéré.
Parc Łazienki
Le Palais Łazienki ou Palais sur l’Eau se reflète dans le plan d'eau pour un côté très bucolique. En se promenant des ses allées, on peut notamment apercevoir : un amphithéâtre, le palais du Belvédère (actuellement un musée), le temple de Sybil, l’Orangerie ou encore un monument dédié à Frédéric Chopin. Touristes et varsoviens sont nombreux à venir s’y dégourdir les jambes.
Musée d'Histoire des Juifs polonais ou Musée Polin (Pologne en hébreu)
Symboliquement situé dans la partie nord de l’ancien ghetto, ce musée retrace près de 1000 ans d’histoire des juifs en Pologne, du Moyen-Age à nos jours. D’abord terre promise, la Pologne devint ensuite celui de l’enfer de la Shoah. A la fois chronologique et thématique, la visite interactive mêle documents, photos, objets et présentations multimédias. On peut également voir la reconstitution d'une coupole polychrome, réplique de celle d'une synagogue en bois du 18e s.
Sur la place située juste devant l’entrée du musée, se dresse le Monument à la mémoire des Héros du Ghetto, commémorant le soulèvement de ceux qui pendant 1 mois et avec des armes de fortune, ont tenu en échec l’armée allemande chargée de liquider le ghetto en avril 1943. Dans les rues tout autour du musée, plusieurs monuments ou plaques commémorent discrètement lieux, événements ou personnages en lien avec le ghetto ou les affres de la Seconde Guerre mondiale.
Nowe Miasto ou Nouvelle Ville
Petit quartier élégant qui s’est développé à partir du 15e s. à l’extérieur des remparts, et qui attira par la suite une partie de l'aristocratie polonaise en raison de son atmosphère paisible. On découvre d'abord la place Krasinski bordée de plusieurs beaux bâtiments comme le palais du même nom, l’église Notre-Dame Reine de Pologne dédiée à l’Armée ou encore le siège de verre de la Cour Suprême.
Mais c’est le Monument de l’Insurrection de Varsovie qui attire tout de suite le regard. Construit à l’endroit où se trouvait l’une des portes du ghetto juif et où l’armée nationale lança l’assaut contre les nazis en 1944, il représente les insurgés armés sortant des souterrains pour attaquer les Allemands, puis leur retraite désespérée dans les canalisations. Imposant et ultra-réaliste.
A proximité, on peut visiter la maison natale de Marie Curie, dont les Varsoviens et les Polonais sont si fiers.
Stare Miasto (Vieille-Ville)
Avant d’arpenter les ruelles de la vieille ville, il faut se souvenir qu’elles n’étaient qu’un champ de ruines au lendemain de la guerre. Détruite à 85%, elle fut minutieusement reconstruite et cette entreprise sans précédent lui a valu d'être classée au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Depuis Nowe Miasto, nous passons d'abord par la Barbacane, bastion circulaire situé en avant des remparts, avant de suivre le flot des badauds qui nous conduit en quelques pas sur la place du Marché ou Rynek. Les hautes maisons aux façades colorées qui l'entourent créent un ensemble harmonieux qui donne un côté très chaleureux à cette place. Au centre se trouve la fontaine de la Petite Sirène, symbole et protectrice de la ville.
Lorsque le crépuscule s’installe, l’éclairage public assez discret contribue à créer une atmosphère intimiste dans les rues et les chauffages à gaz des terrasses façon flambeaux renforcent encore ce côté enchanteur.
Nous rejoignons ensuite la Cathédrale Saint-Jean et le Château Royal, pour une visite guidée très intéressante. Après un film qui revient sur la destruction et la reconstruction du château, nous parcourons différentes salles richement décorées.
Escaliers, passages, petites places... voilà ce que l'on découvre lorsque l'on part à la découverte des ruelles de la Vieille-Ville, qui, avec ses animations de rue sur la place du Château (magiciens, cracheurs de feu…) et ses hautes maisons aux couleurs chaudes et chamarrées, propose une ambiance digne des villes du sud.
Voie Royale
On s’engage ensuite sur la Voie Royale, ainsi nommée car elle reliait les diverses résidences des monarques polonais, depuis la place du Château jusqu'à leur villégiature d'été du palais de Wilanów. Il s’agit aujourd’hui de l’un des itinéraires touristiques les plus célèbres de la ville, bordé d'édifices historiques, de maisons bourgeoises, de palais et d'églises dont le palais présidentiel où la relève de la garde s’achève au moment où nous arrivons.
Petit crochet par la place Pilsudski toute proche. D’un côté, une croix rappelle qu’en 1979, Jean-Paul II s’est adressé aux Varsoviens lors d’une messe en plein air célébrée ici lors de sa première visite en Pologne en tant que pape. De l’autre, on découvre un fragment de portique (unique vestige de l'ancien palais de Saxe) qui abrite la tombe du Soldat Inconnu et juste derrière, l’entrée des jardins de Saxe, très élégants avec fontaine et statues.
Retour sur la Voie Royale au niveau de l’église Sainte-Croix dont l’un des piliers de la nef abrite le cœur de Frédéric Chopin. A proximité, une statue de Nicolas Copernic, autre figure emblématique de la culture polonaise, surplombe une représentation du système solaire incrustée dans les pavés. Il y a beaucoup de monde dans les rues et aux terrasses des cafés, mais à mesure que nous approchons du Palais de la Culture et des Sciences, les coquettes boutiques laissent place à des bâtiments plus modernes et impersonnels abritant magasins franchisés et centres-commerciaux.
Autour du Palais de la Culture et des Sciences
Qualifié de « cadeau de la nation soviétique à la nation polonaise » par Staline, cette gigantesque tour grise de 230m de haut et visible à 30km à la ronde, est un rappel constant de la présence soviétique dans le pays et a toujours suscité des sentiments contrastés chez les Varsoviens. Nous sommes dans la partie sud de l’ancien ghetto où de nombreuses tours de verre et d’acier sortent à peine de terre et risquent à long terme, d’engloutir les derniers vestiges de la Varsovie juive, comme la place Grzybowski aux immeubles de brique rouge propre à la Varsovie d’avant-guerre, la synagogue Nozyk (seule à avoir survécu au désastre) ou quelques vestiges du mur du ghetto.
Musée de l'Insurrection
Il retrace jour par jour le sanglant épisode de l'insurrection de Varsovie du 1er août au 2 octobre 1944, au cours duquel quelques dizaines de milliers d'insurgés, soutenus par la population, se lancent à l'assaut des troupes allemandes, plus nombreuses et bien mieux armées, sous le regard impassible de l'Armée Rouge basée de l'autre côté de la Vistule. Moderne et très complet, il couvre en réalité toute la période comprise entre les débuts de l’occupation allemande et l’installation du régime communiste après la guerre.