Par MinJo
Loin d'être une destination touristique incontournable, la Pologne mérite le détour avec ses villes attachantes et ses sites chargés d'histoire qui font tout l'intérêt du séjour.
Septembre 2019
7 jours
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J1àJ2

Parfois décrite comme une ville sans charme et avec peu de points d’intérêt touristiques, la capitale polonaise ne suscite pas forcément l’enthousiasme. Et c’est peut-être justement parce que je ne m’attendais à rien d’exceptionnel que le charme a opéré.

Le ticket week-end valable du vendredi soir au lundi matin (jusqu’à 5 personnes) permet de sillonner la ville en bus, en tram, en métro pour l'équivalent de 10€. Un tarif imbattable à condition de bien penser à le composter une fois à bord, car les contrôles sont fréquents. Nous y avons eu droit à 2 reprises sur la ligne 180 qui dessert la majeure partie des sites touristiques de la capitale et remonte la Voie Royale offrant déjà un bon aperçu de la ville.

Parc Łazienki

Le Palais Łazienki ou Palais sur l’Eau se reflète dans le plan d'eau pour un côté très bucolique. En se promenant des ses allées, on peut notamment apercevoir : un amphithéâtre, le palais du Belvédère (actuellement un musée), le temple de Sybil, l’Orangerie ou encore un monument dédié à Frédéric Chopin. Touristes et varsoviens sont nombreux à venir s’y dégourdir les jambes.

Musée d'Histoire des Juifs polonais ou Musée Polin (Pologne en hébreu)

Symboliquement situé dans la partie nord de l’ancien ghetto, ce musée retrace près de 1000 ans d’histoire des juifs en Pologne, du Moyen-Age à nos jours. D’abord terre promise, la Pologne devint ensuite celui de l’enfer de la Shoah. A la fois chronologique et thématique, la visite interactive mêle documents, photos, objets et présentations multimédias. On peut également voir la reconstitution d'une coupole polychrome, réplique de celle d'une synagogue en bois du 18e s.

Sur la place située juste devant l’entrée du musée, se dresse le Monument à la mémoire des Héros du Ghetto, commémorant le soulèvement de ceux qui pendant 1 mois et avec des armes de fortune, ont tenu en échec l’armée allemande chargée de liquider le ghetto en avril 1943. Dans les rues tout autour du musée, plusieurs monuments ou plaques commémorent discrètement lieux, événements ou personnages en lien avec le ghetto ou les affres de la Seconde Guerre mondiale.

Nowe Miasto ou Nouvelle Ville

Petit quartier élégant qui s’est développé à partir du 15e s. à l’extérieur des remparts, et qui attira par la suite une partie de l'aristocratie polonaise en raison de son atmosphère paisible. On découvre d'abord la place Krasinski bordée de plusieurs beaux bâtiments comme le palais du même nom, l’église Notre-Dame Reine de Pologne dédiée à l’Armée ou encore le siège de verre de la Cour Suprême.

Mais c’est le Monument de l’Insurrection de Varsovie qui attire tout de suite le regard. Construit à l’endroit où se trouvait l’une des portes du ghetto juif et où l’armée nationale lança l’assaut contre les nazis en 1944, il représente les insurgés armés sortant des souterrains pour attaquer les Allemands, puis leur retraite désespérée dans les canalisations. Imposant et ultra-réaliste.

A proximité, on peut visiter la maison natale de Marie Curie, dont les Varsoviens et les Polonais sont si fiers.

Stare Miasto (Vieille-Ville)

Avant d’arpenter les ruelles de la vieille ville, il faut se souvenir qu’elles n’étaient qu’un champ de ruines au lendemain de la guerre. Détruite à 85%, elle fut minutieusement reconstruite et cette entreprise sans précédent lui a valu d'être classée au Patrimoine mondial de l'Unesco.

Depuis Nowe Miasto, nous passons d'abord par la Barbacane, bastion circulaire situé en avant des remparts, avant de suivre le flot des badauds qui nous conduit en quelques pas sur la place du Marché ou Rynek. Les hautes maisons aux façades colorées qui l'entourent créent un ensemble harmonieux qui donne un côté très chaleureux à cette place. Au centre se trouve la fontaine de la Petite Sirène, symbole et protectrice de la ville.

Lorsque le crépuscule s’installe, l’éclairage public assez discret contribue à créer une atmosphère intimiste dans les rues et les chauffages à gaz des terrasses façon flambeaux renforcent encore ce côté enchanteur.

Nous rejoignons ensuite la Cathédrale Saint-Jean et le Château Royal, pour une visite guidée très intéressante. Après un film qui revient sur la destruction et la reconstruction du château, nous parcourons différentes salles richement décorées.

Escaliers, passages, petites places... voilà ce que l'on découvre lorsque l'on part à la découverte des ruelles de la Vieille-Ville, qui, avec ses animations de rue sur la place du Château (magiciens, cracheurs de feu…) et ses hautes maisons aux couleurs chaudes et chamarrées, propose une ambiance digne des villes du sud.

Voie Royale

On s’engage ensuite sur la Voie Royale, ainsi nommée car elle reliait les diverses résidences des monarques polonais, depuis la place du Château jusqu'à leur villégiature d'été du palais de Wilanów. Il s’agit aujourd’hui de l’un des itinéraires touristiques les plus célèbres de la ville, bordé d'édifices historiques, de maisons bourgeoises, de palais et d'églises dont le palais présidentiel où la relève de la garde s’achève au moment où nous arrivons.

Petit crochet par la place Pilsudski toute proche. D’un côté, une croix rappelle qu’en 1979, Jean-Paul II s’est adressé aux Varsoviens lors d’une messe en plein air célébrée ici lors de sa première visite en Pologne en tant que pape. De l’autre, on découvre un fragment de portique (unique vestige de l'ancien palais de Saxe) qui abrite la tombe du Soldat Inconnu et juste derrière, l’entrée des jardins de Saxe, très élégants avec fontaine et statues.

Retour sur la Voie Royale au niveau de l’église Sainte-Croix dont l’un des piliers de la nef abrite le cœur de Frédéric Chopin. A proximité, une statue de Nicolas Copernic, autre figure emblématique de la culture polonaise, surplombe une représentation du système solaire incrustée dans les pavés. Il y a beaucoup de monde dans les rues et aux terrasses des cafés, mais à mesure que nous approchons du Palais de la Culture et des Sciences, les coquettes boutiques laissent place à des bâtiments plus modernes et impersonnels abritant magasins franchisés et centres-commerciaux.

Autour du Palais de la Culture et des Sciences

Qualifié de « cadeau de la nation soviétique à la nation polonaise » par Staline, cette gigantesque tour grise de 230m de haut et visible à 30km à la ronde, est un rappel constant de la présence soviétique dans le pays et a toujours suscité des sentiments contrastés chez les Varsoviens. Nous sommes dans la partie sud de l’ancien ghetto où de nombreuses tours de verre et d’acier sortent à peine de terre et risquent à long terme, d’engloutir les derniers vestiges de la Varsovie juive, comme la place Grzybowski aux immeubles de brique rouge propre à la Varsovie d’avant-guerre, la synagogue Nozyk (seule à avoir survécu au désastre) ou quelques vestiges du mur du ghetto.

Musée de l'Insurrection

Il retrace jour par jour le sanglant épisode de l'insurrection de Varsovie du 1er août au 2 octobre 1944, au cours duquel quelques dizaines de milliers d'insurgés, soutenus par la population, se lancent à l'assaut des troupes allemandes, plus nombreuses et bien mieux armées, sous le regard impassible de l'Armée Rouge basée de l'autre côté de la Vistule. Moderne et très complet, il couvre en réalité toute la période comprise entre les débuts de l’occupation allemande et l’installation du régime communiste après la guerre.

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Le développement de l'industrie textile au 19e siècle permis à cette ancienne bourgade agricole de devenir la "Manchester polonaise", avant de subir de plein fouet les conséquence du déclin de ce secteur (chômage, fuite des habitants...). Depuis quelques années, la ville met en valeur la richesse architecturale de ses immeubles bourgeois et de ses gigantesques usines pour retrouver un dynamisme et développer le tourisme. La ville accueille notamment l’Ecole Nationale du Film qui a formé des réalisateurs comme Andrzej Wajda ou Roman Polanski ou le musée de la Cinématographie. Mais dès que l’on s’écarte de ces pôles réhabilités, les traces de pauvreté urbaine et sociale sont flagrantes (maisons ouvrières délabrées).

Rue Piotrkowska

Contrairement à mes attentes, la visite guidée de la ville ne nous a pas fait découvrir la rue Piotrkowska, l’artère rectiligne et en partie piétonnière, qui fend le centre-ville sur plus de 4km (la plus longue rue du pays). Pourtant, avec ses demeures bourgeoises aux façades ouvragées, ses coquettes boutiques, ses fresques de street art ou ses sculptures, je ne doute pas que la balade en valait la peine.

Elle est également connue pour ses arrière-cours qui cachent de charmants petits restos ou des découvertes insolites, comme le « passage des Roses », l’arrière-cour d’un hôtel aux façades miroitantes car incrustées de morceaux de verre formant des motifs floraux.

Manufaktura

Nous aurons ensuite un aperçu de ce qui fut l’empire d’Izrael Poznański, à savoir le palais commandité par ce richissime industriel du coton, avant de passer le portail de la Manufaktura, l’ancienne usine de textile aujourd’hui reconvertie en un vaste espace dédié à la culture, au divertissement et à la consommation (musée de la Manufacture, bars & restaurants, centre-commercial, magasins franchisés, cinéma, discothèque, théâtre, hôtel design, casino et même un aquarium !).

Gare Radegast

Notre découverte de la ville s’est finalement surtout axée sur la période de la Seconde Guerre mondiale, l’occasion d’évoquer le ghetto de Lodz, le 2e plus grand ghetto après celui de Varsovie. Annexée par le IIIe Reich sous le nom de Litzmannstadt, la ville est relativement épargnée durant la guerre, les nazis se "contentant" de supprimer toute trace de la présence juive.

Notre première étape sera la gare Radegast, une petite gare en bois où 3 wagons à bestiaux sont encore à quai, laissant imaginer l’horreur des convois. Entre 1942 et 1944, 200 000 Juifs provenant de différents pays d'Europe, ainsi que des Roms sont déportés vers les camps d'extermination. Réhabilitée en mémorial, on peut notamment y voir le tunnel des déportés. Sur une centaine de mètres, il égraine, année après année, l’histoire du ghetto de Lodz. Dans des vitrines en-dessous, des listes et des listes de noms, parfois accompagnées de quelques objets personnels (clés, boutons…).

Parc des Survivants

Il est dédié à la mémoire de ceux qui ont réchappé à la solution finale. Les survivants ou leurs familles peuvent venir y planter des arbres, tandis que le centre de Dialogue propose des expositions temporaires sur la Shoah.

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Capitale historique de la Pologne et centre de la vie religieuse, Cracovie occupe une place à part dans le cœur des Polonais. Considérée comme le véritable joyau urbain de la Pologne, Cracovie regorge d’églises, de musées et de palais se déclinant en un vaste éventail de styles, du gothique au baroque.

Ancienne usine Emalia d'Oskar Schindler

Aujourd’hui reconvertie en musée, elle propose une exposition permanente intitulée "Cracovie sous l’occupation, 1939-1945". Selon une progression à la fois chronologique et thématique et une présentation moderne et interactive, elle revient sur les heures sombres de cette période qui vit le Rynek être rebaptisé « Adolf Hitler Platz » : des premières mesures anti-Juifs à l’élimination de l'élite intellectuelle, de l’organisation de la résistance à la vie quotidienne difficile, de la création du ghetto au camp de concentration de Płaszów… rien ne manque, ni les objets, ni les nombreux témoignages des acteurs de cette période. Impossible bien entendu de ne pas penser au film de Steven Spielberg « La Liste de Schindler », d’autant que certaines scènes du film ont été tourné ici même. Une visite indispensable à Cracovie.

Quartier de Podgorze

C'est ici que se trouvait le ghetto de Cracovie. Faute de temps, nous nous contenterons de nous rendre sur la place des Héros du Ghetto, d’où les Allemands opéraient les déportations. Dans la précipitation de l’embarquement, la majorité des objets que les Juifs avaient emportés avec eux restaient à quai dont de nombreuses chaises… d’où ces chaises vides symbolisant leur destinée et leur absence.

A l’angle de la place se trouve un autre symbole du quartier : la pharmacie de l’Aigle. Elle était tenue par Tadeusz Pankiewicz, seul polonais non juif du ghetto, qui jouait aussi le rôle de contact avec le monde extérieur en passant en fraude nourriture et médicaments. C’est aujourd’hui un musée qui revient sur le quotidien des habitants du ghetto et la tragédie vécue par la communauté juive, à travers les témoignages des anciens employés de la pharmacie notamment. A visiter la prochaine fois donc !

Quartier de Kazimierz

Nous traversons ensuite la Vistule pour rejoindre le quartier de Kazimierz, où une importante communauté juive s’y installa à partir du 16e s., avant d'être décimée sous le régime nazi. Laissé à l’abandon à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l'intérêt pour la Kazimierz juive s’est éveillé à la fin de l’ère communiste et prit un réel essor au milieu des années 1990 avec le tournage du film « La Liste de Schindler » de Steven Spielberg.

Nous visiterons la synagogue Remu'h, la seule encore ouverte au culte. Dans l’enceinte de la synagogue, se trouve l'un des plus vieux cimetières juifs d'Europe (1533), ainsi qu’un Mur du Souvenir constitué de fragments de vieilles matzevas (monuments funéraires).

C’est en prenant le temps de flâner dans ses rues et de jeter un œil dans ses arrière-cours typiques que l’on perçoit le mieux l’ambiance du quartier d’alors (aujourd’hui en pleine phase de « boboïsation»).

Vieille-Ville

Le centre historique de la ville est presque entièrement piétonnier, ce qui est plutôt agréable.

Centre de la vie religieuse, économique et politique de la Cracovie médiévale, le Rynek Glowny ou place du Marché, était la plus grande place médiévale d’Europe avec ses 200m de côté. Elle reste encore le point névralgique de la Cracovie touristique d'aujourd'hui, car on y trouve certains des monuments les plus emblématiques de la ville. Au centre, le plus imposant d’entre eux, la Halle aux Draps, élégante avec ses arcades. A proximité, on peut découvrir la minuscule église Saint-Adalbert, mais aussi le beffroi de l'Hôtel de Ville, une tour gothique de 70m de haut, seul vestige de l'ancien hôtel de ville.

Dominant la place avec sa façade en brique rouge et ses 2 élégantes tours, la basilique Notre-Dame-Sainte-Marie est considérée comme l’une des plus belles églises gothiques du pays, grâce notamment au retable de Veit Stoss (en cours de restauration). L'occasion également d'assister à un rituel qui se perpétue depuis plus de 750 ans, l’Hejnał : cet air joué par un trompettiste retenti chaque heure depuis la plus haute tour de l’église, rendant hommage à un garde coupé dans son élan par une flèche ennemie qui lui transperça la gorge alors qu'il sonnait l'alarme.

Le reste de la visite nous mènera tour à tour dans la cour intérieure du Collegium Maius (l’un des bâtiments de l’Université Jagellonne), à l’orée du parc des Planty situé à l'emplacement des anciens remparts, aux pieds de la Barbacane ou de la porte Saint-Florian ou encore le long de la rue Grodzka, une section de la Voie Royale bordée de boutiques, cafés et restaurants.

Petit aperçu aussi de la Cracovie religieuse avec la basilique des Franciscains, la petite place Marie-Madeleine bordée de 2 églises (l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul et l’église romane Saint-André) ou en remontant la rue Kanonicza, qui a conservé son aspect médiéval et offre un bel ensemble de demeures aux façades décorées et aux cours à arcades. Sur la façade de l’actuel musée de l’Archevêché, un portrait de Jean-Paul II marque la fenêtre depuis laquelle il avait l’habitude de s’adresser aux croyants avant son départ pour Rome et le Vatican.

La colline du Wawel

Symbole de l’héritage médiéval de la ville, elle en fut le centre politique et administratif du 10e au 16e siècle. Même lorsqu'elle perdit son statut de capitale en 1596, rois et princes continuèrent de se faire enterrer dans la cathédrale du château, de même que les poètes et autres héros de la nation. La cathédrale de Wawel, a été le théâtre de nombreux couronnements royaux et abrite aujourd’hui une multitude de monuments, sarcophages et chapelles en l’honneur de ces souverains. La visite du château nous permettra de découvrir une cour intérieure à arcades inspirée des des palais italiens de la Renaissance, les appartements d'État et les appartements royaux richement décorés (collection de tapisseries de Flandres, murs couverts de cuir de Cordoue ouvragé, plafonds peints ou sculptés).

J5
matin
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Cette petite ville sans prétention située aux abords de Cracovie est célèbre dans toute la Pologne et voit passer un flot régulier de visiteurs. Tout ça parce que le 18 mai 1920, l'une des grandes personnalités du XXe siècle y a vu le jour. Premier pape non italien depuis 1523 et surtout 1er pape polonais, Karol Wojtyła, plus connu sous le nom de Jean-Paul II, y passa son enfance et son adolescence avant de partir poursuivre ses études à Cracovie. Globe-trotteur infatigable, il fut un incontestable artisan de la paix dans le monde et du rapprochement entre les religions. Son image est aujourd’hui présente dans tout le pays, et pas que dans les églises. Un engouement qui confère parfois à l’idolâtrie.

Dans la basilique de la Présentation-de-la-Vierge où le futur Jean-Paul II a été baptisé, il est représenté sur plusieurs peintures et photos, tandis qu’une statue veille sur le rynek, où là-encore, on le met à l’honneur à travers des panneaux revenant sur ses différents voyages en Pologne.

Mais c’est dans sa maison natale transformée en musée que se pressent visiteurs et pèlerins. La visite débute par la découverte du petit appartement où il vécut avec sa famille. Au-delà d’un petit côté culte de la personnalité quelque peu dérangeant avec l’exposition d’objets personnels divers et variés (des photos, ses baskets, ses skis, son piolet de randonnée, l’arme qui a servi lors de l’attentat ou encore le réveil de sa chambre arrêté à l’heure exacte de sa mort…), l’exposition met surtout en avant le parcours de l’homme, à travers une présentation thématique à la mise en scène recherchée. On revient donc sur son parcours au sein de l’église, son élection et les grandes étapes de son pontificat, la tentative d’assassinat, ses voyages (et notamment ses retours en Pologne), la place accordée à la famille et à la jeunesse…

J5
après-midi
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après-midi

Après avoir marché dans les pas d’un artisan de la paix, nous prenons la direction d'Oświęcim, incorporée au IIIe Reich sous le nom allemand d'Auschwitz, et devenue à jamais symbole de l'Holocauste. A la fois mémorial et musée, une visite à Auschwitz est avant tout un devoir de mémoire.

Auschwitz I

Camp de concentration et de travail forcé ouvert dès 1940 et réservé aux opposants politiques dont la plupart ont succombé aux traitements inhumains et aux tortures infligés par les gardiens SS. Préservé presque intact dans l'état où les nazis le laissèrent lors de son évacuation, il contient l'essentiel de l'exposition, abritée dans plusieurs bâtiments en briques rouges, les anciens "blocs" qui composaient le camp.

La visite guidée commence au niveau du portail surmonté de la célèbre mention "Arbeit macht frei", avant de parcourir les quelques blocs consacrés aux expositions générales. Elles reviennent sur l'histoire de la Shoah, la vie quotidienne et les conditions de vie des prisonniers ou encore les expérimentations inhumaines auxquelles ils étaient soumis. Dans des vitrines, on peut voir des accumulations de lunettes, chaussures, casseroles, béquilles, valises (encore marquées du nom de leurs propriétaires), etc... autant de preuves qui témoignent de l'horreur qui s'est déroulée derrière ces murs.

Pour compléter la visite, on peut également parcourir les blocs consacrés aux expositions nationales avec par exemple, un bloc consacré aux Roms, à la Hongrie, à la Hollande ou encore celui attribué à la France et dédié à la mémoire des 76 000 juifs déportés de France dont plus de 10 000 enfants (seuls 2500 déportés sont revenus).

Auschwitz II-Birkenau

Dans ce camp gigantesque, véritable usine de la mort, l'extermination des Juifs et Tziganes a été planifiée et mise en place. En cinq années, environ 1 100 000 hommes, femmes et enfants sont morts ici, dont 900 000 le jour même de leur arrivée, directement déposés à l’intérieur du complexe par la ligne de chemin de fer qui passe sous la tour de surveillance. Largement détruit par les nazis avant leur fuite (notamment les chambres à gaz et les fours crématoires), il ne subsiste, à l’intérieur du camp, que quelques bâtiments en brique rouge et les cheminées qui marquent les emplacements des baraquements en bois, construits à la va-vite pour absorber le flot incessant des déportés. Des conditions de « vie » indescriptibles où maladies, malnutrition et mauvais traitements régnaient en maître.

J6

Journée qui permet de découvrir une autre facette de la Pologne, plus rurale, avec une virée au pied du massif des Tatras, frontière naturelle entre la Pologne et la Slovaquie, mais la météo n’est pas de notre côté aujourd’hui et les nuages qui s’accrochent aux sommets ne permettent pas d’en profiter entièrement.

La région étant renommée pour ses églises en bois, nous aurons l’occasion de faire un arrêt à la chapelle de Jaszczurowka, considérée comme l’un des plus beaux exemples du style montagnard de la région de Zakopane.

Porte d'entrée au massif des Tatras, Zakopane est la station de ski la plus en vogue de la région, qui conserve encore par endroit, l'atmosphère d'un authentique village de montagne avec ses maisons à l’architecture en bois dites de "style de Zakopane". La ville est surtout connue pour son église entièrement construite en mélèze et son petit cimetière attenant. Avec ses monuments funéraires ornés de sculptures en bois, en verre ou en pierre ou ses sépultures recouvertes de mousse, il s’en dégage une vraie poésie.

Encore quelques pas dans une longue artère piétonne bordée de commerces et de restaurants et un coup d’œil à l’église Jean-Paul II, avant de rejoindre le village de Chocholow, typique des villages de la région avec ses maisons construites à partir de rondins de bois et datant pour la plupart du 19e s. Les voitures qui traversent le village détonnent un peu dans cet environnement où l’on s’attend plutôt à voir des charrettes tirées par des chevaux.

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matin

C’est la mine de sel exploitée ici depuis le 13e siècle et inscrite depuis 1978 au Patrimoine mondial de l'UNESCO qui fait toute la renommée de la petite ville de Wieliczka. Entièrement souterraine, la plus ancienne mine de sel d'Europe, compte quelque 300km de galeries, sur 9 niveaux atteignant les 327m de profondeur. Seuls les 3 niveaux supérieurs sont ouverts au public.

Un escalier en bois de 390 marches et un parcours aménagé conduisent progressivement jusqu’à 135m de profondeur, afin de découvrir des lacs souterrains, des galeries et des salles de tailles diverses percées à la main entre le 17e et le 19e siècles, mais aussi d’aborder les techniques d’extraction et les conditions de travail des mineurs. Rien que du sel, du sol au plafond, voilà pourquoi le site est impressionnant : un incroyable labyrinthe souterrain fait de grottes, tunnels et salles, emplies de sculptures et bas-reliefs, tous taillés dans le sel au cours des siècles par les travailleurs de la mine. Le clou de la visite, la chapelle Ste-Kinga (patronne des mineurs) creusée entre 1895 et 1927. C’est une incroyable cathédrale souterraine de 54m de long et 12m de haut, ornée de lustres en cristal salin et de nombreux autels sculptés ou autres bas-reliefs dont une reproduction de la Cène de Léonard de Vinci et une statue de St-Jean-Paul II.

J7
après-midi

La dernière visite de cette semaine en Pologne, nous conduit vers le musée ethnographique de Tokarnia. Trente édifices en bois des 18e et 19e s. (corps de ferme, maison, manoir, moulin à vent, école, église, pharmacie...), déplacés de leur lieu d'origine, occupent désormais ce parc. L’intérieur de nombreux bâtiments a été aménagé et décoré d’objets d’époque pour récréer divers intérieurs typiques de la vie rurale en Pologne.