Carnet de voyage

Mimi & Cheveu au pays des Caribous

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C'est parti pour 2 ans d'aventures et de découvertes! On essayera d'alimenter au mieux ce blog pour que tu puisses profiter du voyage avec nous.... Bonne lecture ;)
Du 14 octobre 2017 au 14 octobre 2019
731 jours
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Publié le 16 novembre 2017


au départ de Laval pour Paris 

Départ de l'aéroport Charles de Gaule le samedi 14 octobre à 12h45. Après un vol d'environ 7h30, nous posons enfin le pied sur le sol Canadien! Pour Matthieu, le plus dur est fait (l'avion et lui ça fait 2) mais pour Mimi le plus dur reste à venir : le passage à la douane ! Une trouille bleue de se voir refuser l'entrée sur le territoire et de faire un retour à la case départ..... Finalement, en 15min c'était plié, pas d'interrogatoires à coups d'annuaires, en fait, c'était même trop facile!!

Ensuite, Nico nous récupère à l'aéroport. On a trop de chance, il est arrivé à Montréal il y a 15 jours, il a une voiture et du temps devant lui, du coup il s'improvise chauffeur! royal!

Ici, après toutes les formalités (récupérer les bagages, obtenir le visa, sortir de l'aéroport etc...) il est 17h, 23h en France.Avec l'excitation, on ne ressent pas encore le décalage horaire. On s'en va direct s'imprégner des mets locaux : Poutine et bière québecoise

LA POUTINE? késako? en gros, c'est des frites, arrosées d'une sauce à base de fond de veau et du fromage "en grains" type cheddar ou mozzarella. Et c'est un des plats typique du Québec


Une fois le ventre bien rempli des ces bonnes choses, ''Notre dévoué chauffeur'' nous emmène chez Olivier et Myriam (un cousin de Matthieu) qui nous hébergeront pendant nos 1ers jours a Montréal. On dépose nos affaires, on fait un petit tour d'appartement et on sort se faire un petit resto à quelques rue d'ici. Il est 19-20h (2h du mat' en France) ça commence a piquer sévère pour Mimi !

23h, une bonne petite soirée au resto, des retrouvailles sympathiques et maintenant au DODO !!!

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Publié le 3 décembre 2017

Pendant les 9 jours que nous avons passés à Montréal, on a pris le temps de s'imprégner de la vie ici. Certaines choses sont identiques, pis d'autres...... COMPLETEMENT DIFFERENTES!

Pour commencer, je dirais que la ville de Montréal est très agréable a vivre, on ne se sent pas oppressés ou bousculés, les rues et les trottoirs sont très larges, le métro n'est pas bondé (enfin, il y a quand même des heures de pointes). Il y a des grandes artères principales, avec beaucoup de circulation et des commerces en tout genre, puis, dès que tu prends une rue perpendiculaire à celles-ci, tu te retrouves dans des quartiers résidentiels, trèèèèès calmes avec de jolies maisons dans ce style

La 1ère différence c'est la disposition des rues et des routes. Tout est sur le schéma Nord Américains avec des gros boulevards traversés par des rues perpendiculaires (si tu zoomes sur la carte tu pourras t'en rendre compte ). Les panneaux qui indiquent le nom des rues sont placés sur le carrefour, parallèles à la rue qu'ils représentent, un peu dur a assimiler au début, mais finalement, je trouve ça tellement logique!

Quand tu rentres dans n'importe quels commerces, tu seras toujours accueilli par un "salut ça va?" ou "tout va bien ici?" c'est vraiment agréable, ça met à l'aise direct!

y a l'histoire des taxes ici aussi! un vrai casse tête, on arrive pas encore à s'habituer! En fait que ce soit dans un bar, restaurant, au supermarché, ou une boutique de vêtements, les prix affichés sont hors taxes. Il faut compter environ 15 % de taxes sur la plupart des articles, plats et boissons et un minimum de 15% supplémentaires pour le pourboire. Ça fait toujours bizarre quand on t'apporte l'addition.....

une petite vue globale de Montréal - une balade au parc Mont Royal, le marché Jean Talon, quartier Chinois et le vieux Montréal  
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Changement de cap en ce lundi d'octobre. On refait nos bagages et on quitte Myriam&Olivier avec qui nous avons passé une superbe semaine!

Nous avons trouvé une mission de HelpX dans la campagne à 1h de Montréal

Le HelpX késako??? en gros, tu réponds à des hôtes qui recherche du monde pour les aider dans leur vie quotidienne. C'est du bénévolat, en échange tu es nourri et logé chez l'habitant. En règle général tu ''travailles'' 4 à 5 h par jour sauf le week end. Les offres de HelpX sont très variés, aide à la ferme, au maraichage, maisons d'hôtes etc.... Les avantages de ce système sont multiples : rencontrer des habitants et vivre à la mode locale, sortir des sentiers, apprendre et expérimenter


Nous nous retrouvons donc chez Roger, un chouette monsieur de 67ans qui vit dans la maison que ses grands parents on fait construire début 1900 (il me semble) elle est authentique et vraiment typique de la région. Roger est très sympathique, il est toujours de bonne humeur et a un rire très communicatif!

Pas stressé pantoute ( ça veut dire pas du tout au Québec ) Roger vit la vie comme elle vient, et il a bien raison! Toujours quelque chose à nous apprendre ou une anecdote a raconter, il s'intéresse aussi à nos histoires et à nos expériences. L'échange.... la base d'une mission d'HelpX !


On retrouve là bas "un maudit français", Quentin, un breton qui est arrivé chez Roger au début de l'été. Il est en mission HelpX lui aussi.

Ici le quotidien est simple et très cool...Il faut s'occuper de nourrir les animaux, des cochons, des poules, des canards, 3 chiens de traineaux une vingtaine de chats ( pour mon plus grand bonheur!! ) et une saleté de coq qui n'arrête pas d'attaquer!

Il y a plusieurs petites missions a accomplir afin de préparer l'hiver:

  • piquer des jeunes pousses de laitue dans la serre
  • piquer de l'ail et des oignons dehors
  • couper du bois, le fendre et le ranger
  • ramasser les dernières tomates vertes et en faire une sorte de ketchup vert
  • nettoyer le chenil et retaper les niches de Tempête, Noiraude et Caramel
  • cueillir les dernières betteraves, courges, patates etc....les nettoyer et les stocker au sec
  • enlever les moustiquaires et les remplacer par une fenêtre pour créer un double vitrage
  • créer une véranda sur le devant de la maison

Les journées se terminent tranquillement autour d'une bonne bière de Joliette, la brasserie Alchimiste, en préparant le repas ou en jouant à double séquence!!!! On en aura passer des parties endiablées! c'est un jeu de cartes sur plateau qui ressemble un peu au puissance 4 ........ mais en pas pareil !!! hahahaha (on vous expliquera en rentrant 😉 )

C'était une bonne occasion de connaître les plats typiques de la région, comme le pudding chômeur, le pâté chinois, le pain de viande, le pâté de poulet. Des plats bien copieux et qui tiennent au corps!

On a même fait du pain, sa recette est excellente, et on l'a gardé bien sûr!

le soleil se couche vers 17h , les gens mangent a 18h30 mais Roger a l' habitude de recevoir des européens

Pendant 3 semaines chez Roger, on aura appris pas mal de choses sur la vie au Québec, rencontrés quelques personnes bien sympathiques et passés du bon temps. Désormais, l'hiver approche et il est temps pour nous de continuer notre aventure....

à bientôt Roger 😉

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Pendant notre séjour chez Roger , nous avons réussi à nous trouver une job ( hé oui , ici on dit UNE job , UNE gang , UNE van...etc ) qui nous emmènera au sud du Québec, vers la frontière américaine.

En attendant le début de notre contrat (pas avant le 10 décembre) on décide de retourner à Montréal.

Nous avons trouvé une petite chambre dans une collocation de 5-6 personnes franço-québecoises à Hochelaga-Maisonneuve, un quartier au Nord-Est de Montréal. C'est très tranquille, on se croise de temps à autre dans la pièce commune...

On décide de s'inscrire dans une association à la recherche de bénévoles pour un marché de Noël pour occuper nos journées. ( elles seront en effet bien occupées!!! )

On se dit "chouette! quoi de mieux pour rencontrer des québecois que de faire partie d'une association! " pas de bol, c'est des FRANCAIS!!!! hahahaha ils sont partout! Incroyable mais vrai , sur la trentaine de bénévoles , il n y avait que 3 québecois !! merci le dépaysement 😉

Un petit mot sur l'asso.... Lors de la première réunion, nous faisons connaissance avec l'équipe de l'association, elle est composée de plusieurs ami(e)s qui se sont rencontrés grâce à une passion commune : Céline Dion!! fait que...on a devant nous la présidente et les membres les + actifs du plus gros fan club de Céline Dion! c'est fou non??! la blague!! mais ça nous va hein, tant qu'on nous oblige pas a apprendre ses chansons par coeur!

Line, la présidente, est à Montréal depuis pas mal d'années et elle avait envie de créer un marché de Noël tel qu'on les connait en France car ça n'existe pas ici. Elle a déjà organisé pas mal d'évènements ( pour le fan-club de Céline Dion ) et quand elle a une idée en tête, elle va au bout des choses! Elle est la définition même de la détermination, c'est assez impressionnant. Elle a donc plein d'envie et de bonnes idées pour ce marché de Noël, il lui manque juste les bras.... ''



Et c'est là qu'on intervient 😉 C'est parti pour 3 semaines de préparatifs de festivité avec du collage, du découpage, de la peinture, du ponçage et de la construction.

papier mâché, peinture... 

On s'est rapidement rendu compte de la quantité de travail a accomplir dans un laps de temps relativement court et pas forcément équipé du bon matos.... De la bidouille de récup' avec les moyens du bord?? c'est tout pour nous ça!! Allez hop c'est parti, Matthieu s'est vu endosser la mission de fabriquer 4 chalets et 4 abris avec des planches de bois de pruche et des bastaing de pin. La quantité de bois n'étant pas suffisante pour habiller les chalets au complet, la structure ainsi que le toit seront en bois et les murs en toile de jute! les moyens du bord on vous a dit.... 😉

Autre difficulté majeure, les chalets et les abris doivent être en kit!!! afin de pouvoir les monter, les démonter et les stocker....Matthieu n'utilisera aucune vis, mais uniquement des techniques d'assemblage bois ( enture en T pour être précis ) et des écrous/boulons pour faire tenir les parois entre elles.

Mesure et découpe en pieds et en pouces, il aura fallu quelques jours avant d'assimiler le système impérial qui est relativement compliqué par rapport au système métrique. Mais maintenant c'est acquis, fini les mètres, on parle en pieds désormais!

l'armature du chalet prototype, une fois validé par Line il faudra en fabriquer 3 autres comme ça

Un bénévole de l'association a fabriquer un magnifique traineau de A a Z, et on s'est dit qu'il serait encore plus beau avec des rennes. Allez hop c'est parti, je dessine les plans sur la base de celui que Jean-Charles et Lucie nous avait offert a Valloire

On aura passé de longues journées à l'atelier à préparer tout ça, mais maintenant c'est l'heure de l'installation . Le marché de Noël aura lieu sur la place du marché Atwater (c'est un des marchés couverts réputés de Montréal, on y trouve de super bons produits) et il y a également 2 autres endroits où il y aura des animations le samedi.

l'installation du site 

Tous les bénévoles sont mobilisés car en plus de l'installation du site, il faut préparer les crèpes, le vin chaud et les patates qui serviront pour la soirée raclette au feu de bois. Ca aussi c'était une sacrée expérience! On a fait un énorme feu et on faisait fondre le fromage a raclette directement au dessus des braises pour le servir dans les assiettes des clients qui attendaient autour du feu, c'était spectaculaire et assez intense comme soirée! Il y avait également le film 'les bronzés font du ski" diffusé sur écran géant, ça a fait venir beaucoup, beaucoup de monde. J'ai pas mal souffert de la fumée qui me piquait les yeux et de la chaleur du feu car on était vraiment près des flammes, on a tous fini en tee-shirt alors qu'il faisait -10°C dehors!! Ca reste un très bon souvenir, mais faut dire que sur le coup, je faisais pas la maline...Matthieu a tenu le coup toute la soirée, il a adoré! Après ça il a fallu faire un aller-retour à l'atelier récupérer le reste des chalets pour les monter sur un des autres sites.

C'était notre dernière mission, il restait encore beaucoup de choses a faire mais nous étions attendus à Sutton pour démarrer la saison d'hiver. On a donc quitté cette bande de joyeux lutins le coeur gros mais avec la certitude de se revoir très vite!

On a adoré s'investir dans ce projet, on a eu carte blanche pour la réalisation de la déco ce qui est génial et surtout on a fait de super belles rencontres (même si c'était que des français hihihi !!! )

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Publié le 16 janvier 2018

On quitte Montréal et la collocation L.G.B.T. ( = lesbiennes, gays , bis et trans ) pour se rendre vite dans les montagnes qui nous ont tant manquées . 1h30 de route dans une magnifique Corrola, à quatre avec des sacs à dos de voyage plus les nouveaux vêtements d'hiver et bien-sûr 3 bonbonnes d'eau vide ( ou chaudières en québécois , utilisé aussi pour les seaux et les jerricans ) oubliées dans le char de Nicolas qui a bien voulu faire l'aller-retour pour ,le jour de son anniversaire! Big-up nico encore une fois!! .

Victo nous a rejoint à Montréal le 1er décembre et a réussi a se faire embaucher dans le même hôtel que nous! c'est trop cooooooool !!!

nous voici donc à " HOTEL HORIZON , Huttopia ou le glamping plutôt que camping " , SUTTON bonjour ...

si vous voulez voir a quoi ça ressemble : https://www.hotelhorizon-sutton.com/

Matthieu va travailler comme second de cuisine, Victo et moi comme serveuse/barmaid. Très vite nous prenons nos marques(env 1 semaine) et gagnons la "confiance " de nos employeurs qui nous proposent plus de responsabilités et donc plus d'argent ce que nous ne refusons pas pantoute.

Situé à 5min du centre ville et à 5 min des pistes, nous avons trouvé le job idéal pour hiverner et accumuler quelques dollors pour acheter notre futur van. Accès à la piscine ainsi qu'au jacuzzi . Nous logeons au dernier étage avec une collègue de travail , Titsia , réceptionniste de son état et futur directrice adjointe de ce site. Elle nous prête sa petite voiture de temps en temps contre de la bière (elle est belge) ou une bonne bouffe.

hôtel Horizon , le havre de paix 

En ce qui concerne le travail, le restaurant de l’hôtel est ouvert tous les soirs pendant les vacances scolaires (15 jours en décembre et 4 semaines en février/mars) et SEULEMENT les jeudi, vendredi et samedi soirs en janvier, ce qui fait qu'on est en "vacances" du dimanche au jeudi ap.midi toutes les semaines de janvier! Alors, évidemment, on en profite a fond pour aller sur les pistes et visiter la région.

Aux alentours de l'hôtel
le domaine du Mont Sutton nous offre des paysages a couper le souffle.... 
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Publié le 1er février 2018

Avec Victo, on a décidé de s'offrir une petite balade à Québec pendant un de nos fameux loooooongs wk-end du mois de janvier. On a fait du covoiturage de Sutton jusqu'à Montréal où on a retrouvé Julie et Marcelline, avec qui on avait sympathisé au marché de Noël. Nous voilà toutes les 4 dans le char (la voiture ) de Julie, vous comprenez mieux pourquoi Matthieu n'a pas voulu venir, ça piaille 4 gonzesses quand même!!

c'est parti pour le ''rotte-trip'' 😉

Il faut environ 2h30-3h pour rejoindre Québec depuis Montréal. On a traversé des paysages très plats avec des champs a perte de vue de part et d'autre de l'autoroute qui a la particularité de n'avoir aucun virage. Cela donne l'impression de ne pas réellement avancer, mais si, on a bien fini par y arriver.

On s'installe tranquillement pour les 2 prochains jours dans un appartement a 15 min à pied du coeur de Québec, un emplacement idéal pour pouvoir se balader sans utiliser la voiture.

La ville de Québec se situe au bord du Saint-Laurent (d'ailleurs québec signifie "là où le fleuve se rétrécit'') et est une des plus vieilles villes fortifiées d'Amérique du Nord. Elle a été construite au début du XVIIè siècle par les premiers colons français. Ce qui fait que son architecture a beaucoup de similitude avec les vieilles maisons françaises, mais aussi britanniques car Québec a été le berceau de plusieurs batailles entre les colons français et anglais. Et c'est ce qui fait tout son charme!

Les différents quartier de Québec

On a vraiment adoré se balader dans ces petites rues, qui on autant de charme de jour comme de nuit. Le quartier du vieux québec se situe en contrebas de la ville et donne directement sur le Saint Laurent. C'est magnifique a cette période avec les blocs de glace qui s'entrechoquent en faisant un bruit cristallin, on pourrait rester a contempler le spectacle pendant des heures si on avait pas peur de perdre nos doigts de pied!!

au bord du Saint Laurent

On est quand même sorti du centre ville pour aller voir les chutes Montmorency qui se trouvent à 20 min en voiture et qui font la fierté de la région. En effet, avec leur 83 m de haut elles n'ont rien a envier à leurs voisines de l'Ontario, les célèbres chutes du Niagara, qui ne dépassent pas les 50m. Le site est majestueux et j'imagine qu'il offre un spectacle différent a chaque saison. Se sera l'occasion de revenir les voir en été pour faire la tyrolienne par exemple ...

Chutes Montmorency 

On a poursuivi notre sortie par une visite de l'hôtel de glace. C'est impressionnant! Pourtant habituée aux sculptures et aux grottes de neige de Valloire, ici c'est un autre niveau. L'hôtel est composé de 40 chambres et 7 suites, c'est immense! On peut visiter toutes les chambres avant 20h. Pas une seule identique puisque les sculptures à l'intérieur de chacune représentent un thème différent à chaque fois. Certaines ont même une cheminée, c'est fou! Les chambres sont constituées d'un ou plusieurs lits doubles, le sommier est en neige, avec un vrai matelas protégé de manière a supporter le froid et l'humidité. Ils vous fournissent un duvet pouvant aller jusqu'à -30 degrés, mais ici avec l'isolation naturelle de la neige, on ne descend pas en dessous de -5°. N'empêche que t'as beau être bien dans ton duvet, tu fais comment pour sortir de ton lit le matin quand il fait 0 degrés dans ta chambre??! brrrrr.... j'ose même pas imaginer, déjà quand il fait 19 j'ai du mal a sortir du lit alors là, non merci, pas pour moi. Et puis, payer 400$ pour se cailler les miches faut pas déconner!

Bref, c'est quand même sacrément impressionnant, le travail effectué est titanesque sachant qu'il n'y a absolument aucune structure en dur (bois ou métal) uniquement de la neige et de la glace! Et puis.....y a même un bar à l'intérieur!

petite visite guidée

J'ai vraiment aucun talent pour les commentaires, il va falloir que j'y travaille!


Le séjour touche à sa fin avec la visite du musée de la civilisation.

On a été bluffées par l'exposition sur les amérindiens qui racontent l'histoire des onze nations autochtones qui peuple le Canada. De leurs origines à maintenant en passant par l'époque de la colonisation, plusieurs objets, documents et témoignages nous en apprennent un peu plus sur "les premières nations". C'était très émouvant.

On continue la visite avec "le temps des québecois", une expo qui retrace l'histoire du Québec du temps des colonies à maintenant. Vraiment intéressant, mais un peu trop scolaire du coup y avait des moments où ça rentrait pour ressortir! Mais j'ai compris pas mal de choses quand même, notamment les influences françaises et anglaises sur l'architecture, l'art de vivre et la gastronomie québecoise. Tout comme la revendication de la langue française par le peuple québecois à une époque où le clergé et les rois se sont rassemblés pour manger une poutine alors que les enfants travaillaient et que.........ah non, j'ai pas tout compris en fait !!!! bref, intéressant tout de même.

Ensuite on s'est accordées une petite demi heure pour parcourir une expo sur le cerveau ( ça tombe bien vu l'état dans lequel était le mien après toutes ces infos, j'allais peut-être trouver la clé pour tout remettre dans l'ordre ) . Ça aurait mérité plus de temps, mais on avait la route du retour a faire et une tempête de neige et de pluie verglaçante était en train de se mettre en place.

Puis comme des vraies touristes qui attendent au bord de la route que le feu piéton passe au vert, on s'est fait asperger d'un mélange de neige fondu et de sel par une voiture! beurk! N'empêche que c'est le genre de truc qui t'arrive qu'une fois, après tu fais gaffe!

Un super séjour entre filles a refaire! On a pas perdu notre temps et on en a pris plein les yeux! bisous les girls

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Emmeline, une cousine de Matthieu vient de terminer son stage de 18 mois à New York et rentre en France à la fin du mois de février. On a profité de la chance d'avoir un pied à terre là bas pour aller visiter ''la grosse pomme'' MERCI POULETTE!!

C'est donc un peu sur un coup de tête et à la dernière minute que l'on organise notre séjour. On trouve un covoiturage au départ de Montréal dimanche à 16h. Le trajet se passe bien malgré la quantité de neige et de verglas sur la route; on arrive aux portes de New York à 23h. Il reste encore 3/4 d'h de trajet en transport en commun pour rejoindre Emmeline dans son appartement de Brooklyn. Le métro de New-York est réputé pour être vraiment complexe mais on a réussi a prendre le bon train et le bon métro ! Emmeline nous attend dans son superbe appartement où elle est en colloc avec 1 hollandaise, 1 américaine et ....... 3chats (youpi!!)

1h30 du matin , extinction des feux, demain debout à 8h!

Le métro à New York 

1er jour à New-York, la pluie de la veille a laissée place à un ciel dépourvu de nuages et un magnifique soleil d'hiver. Avec ce beau temps, Emmeline nous conseille de traverser le pont de Brooklyn à pied puis de prendre ensuite le ferry pour voir la Statue de la Liberté. Retour dans le métro pour s'arrêter au pied du pont, mais rien ne se passe comme prévu, on s'est complètement trompé de métro, on demande aux gens notre chemin, ils ont l'air aussi perdu que nous, ça rassure! bref, on tourne en rond pendant quasiment une heure, on bouillonne de passer autant de temps sous terre par une journée pareille, et on décide de filer directement au ferry. Bonnnnn, finalement le métro à New-York, c'est vraiment compliqué!

Le trajet en ferry est gratuit et relie Manahattan à Staten Island. Certains (comme nous ) l'emprunte pour voir la statue de la Liberté, d'autres pour aller travailler. Il y a 104 navettes par jour qui opèrent 24h/24 et environ 70 000 passagers/jour.

Staten Island Ferry 

Un peu de culture générale ça fait pas de mal

La Statue de la Liberté à été offerte aux Etats-Unis par les Français en 1886 à l'occasion du centenaire de la déclaration d'indépendance américaine et en signe d'amitié entre les 2 nations. Elle a été construite par Auguste Bartholdi et ..... Gustave Eiffel !

Suite du périple, on rentre au coeur de Manahattan ( c'est le plus gros arrondissement de New-York) pour visiter le Chelsea Market. Un marché couvert réputé pour la diversité de produit que l'on peut y trouver et surtout ses restaurants. On en prend plein le nez et les yeux, la déco intérieure de style industrielle est raccord avec l'ancienne bâtisse. Evidemment, on a mangé sur place la tentation était trop grande pour y résister. Sandwich au homard, sushi et nouilles chinoises préparées minute, on s'est régalés. Nous n'avons pas été voir l'étage réservé aux primeurs et à l'épicerie fine, faute de temps, mais j'imagine que ça valait vraiment le détour. Je suis aussi tombée (sous le charme 😉 ) sur un cireur de chaussures, et comme je sais pas dire non....

Chelsea Market 

Une fois le ventre bien rempli, une balade digestive s'impose. Ça tombe bien, tout près du marché, on peut accéder à la high line.

La high line c'est une ancienne ligne de chemin de fer aérienne, fonctionnelle dans les années 30 et qui s'est vu aménagée petit à petit en parc urbain. Offrant un point de vue différent sur Manahattan, c'est une promenade très agréable.

Sur la high-line, la végétation et les aménagements urbains cohabitent à merveille, ça doit vraiment valoir le détour au printemps et en été. En prenant un peu de hauteur, on a une vue différente de ce qui nous entoure. Entre les grattes-ciel qui jouent à qui sera le plus haut ou le plus original, se mêlent les vieux immeubles en brique rouge, plus petits mais imposants tout de même. Les anciennes bâtisses s'imposent, et loin de se faire écraser par les géants d'acier et de verre, elles sont même mises en valeur par ces derniers. Se promener sur la high-line c'est comme voyager hors du temps. Une fois dessus, tout parait plus calme, on entend les oiseaux, on a l'impression d'avoir le temps et dès que l'on jette un œil en dessous, on devine la folie de la ville, son trafic, ses klaxons, les gens qui courent...Comme la sensation d'être dans la même ville mais pas au même moment. C'est quelque chose auquel on ne s'attend pas en venant à New-York. Je ne pensais pas en prendre autant plein la vue, m'arrêter et dire "ouah c'est beau".... Cette ville est vraiment pleine de surprise!


Vue de la high line

Après un petit verre pour se réchauffer (il fait beau, mais il fait osti de frett! ) on poursuit la visite en prenant la direction de "The New-York Public Library". C'est la 2ème plus grande bibliothèque des Etats-Unis avec plus de 20 millions de livres, ça en fait de la lecture... Le bâtiment est majestueux, haut de plafond, avec moulures, marbre et fresques. Il y a de nombreuses pièces, dont des salles de lecture comme on peut les voir dans les films américains .

La bibliothèque de New York

Et c'est sans transition, que l'on quitte le calme de la bibliothèque pour la folie de Time Square. Ici, on est en plein coeur de Manahattan, le quartier est très animé et l'ambiance est bouillonnante! Les façades des building sont recouvertes d'écrans géants et de publicités, il y a des lumières partout, on y voit comme en plein jour. On pourrait comparer ce quartier aux Champs-Elysées ou à Picadilly Circus à Londres. Autant vous dire qu'on ne s'est pas attardés ici, c'était beaucoup trop fou pour nous.

la folie Time Square

Retour à Broklyn où on a rendez-vous avec Emmeline au Westlight, le bar d'un hôtel, situé au dernier étage. La nuit est tombée et la vue sur Manahattan est époustouflante! Encore une fois, comme dans les films 😉

Malheureusement, pas de photos, c'était trop compliqué a prendre, il aurait fallu un très bon appareil. Mais gravé dans nos souvenirs ça c'est sûr! On mange un petit peu et on boit un peu plus, en faisant la connaissance des des copines d'Emmeline. Minuit, le bar ferme, mais on décide de pas en rester là, on a encore soif! On part donc à l'affût d'un bar encore ouvert un lundi soir, et après s'être fait refoulés une première fois (faute d'avoir des pièces d'identité valides) on se retrouve dans un cabaret spectacle de dragqueens!! La soirée était magique on en a vraiment pris plein les yeux, le show était hilarant et d'une créativité sans limites , les costumes et maquillages faisaient rêver, c'était complètement fou. On a fini à 4h du matin, demain ça va être compliqué, mais on ne regrette pas notre soirée...

Une soirée mémorable au bar Le Macri Park 

2ème jour à New-York, en effet, ça pique!! On se réveille tout doucement en se remémorant la folle journée d'hier. On a quand même bien rentabilisé notre temps et vu beaucoup de choses, la journée d'aujourd'hui s'annonce un peu plus calme.

Cette fois-ci on ne se trompe pas dans le métro et sortons à l'arrêt le + proche du pont de Brooklyn. Une belle balade matinale, idéale pour nos esprits encore embrumés de la veille.

Inauguré en 1883 après 14 ans de travaux, le pont possède une voie d'accès pour les véhicules et une autre pour les cyclistes et piétons d'une longueur de 1825 m. Il relie l'arrondissement de Brooklyn à celui de Manahattan

Le pont est majestueux et très agréable a traverser, c'est une balade très prisée des touristes et des New-Yorkais

Brooklyn Bridge

Après une bonne heure de marche, nous voici de nouveau dans Manahattan. Retour dans le métro en direction de Central Park, un espace vert de 3,14 km2 en plein coeur de la forêt de gratte-ciel. Une oasis de verdure pour les New-Yorkais où ils peuvent circuler en roller, faire du patin a glace où se dorer la pilule l'été. Datant lui aussi de la fin du 19è siècle, il est l'oeuvre d'un gros travail paysager et recense plusieurs lacs, une trentaine de pont et une faune et une flore importante. Il va s'en dire que pour des citadins, le parc peut avoir son petit effet, mais pour nous qui sommes habitués à la nature et au grands espaces, il n'est pas aussi intéressant sauf peut-être pour le coucher du soleil (et quand on tombe sur un écureuil dépourvu de poils hahaha! )

On sort du parc à la recherche d'un endroit où on pourrait grignoter quelque chose avant de retrouver Emmeline au Metropolitan museum of art. Il est 15h quand nous la retrouvons et le musée ferme dans 2h, la visite va être express. On a quand même vu beaucoup de choses, entre le secteur Égyptien et ces reproductions en taille réelle, l'étage réservé à l'art américain et l'autre sur les armes et armures, on aura bien rentabilisé notre temps. Mais à un moment donné, trop d'infos tue l'info, notre cerveau n'enregistre plus rien, et tout ce dont on a besoin c'est d'un petit remontant! (bah oui, pourquoi changer hein?!!) Emmeline nous décote un super petit bar dont elle a le secret et on passe la soirée ici, sans voir les heures défiler, a refaire le monde. Nos cerveaux avaient retrouvés un petit d'énergie et avaient beaucoup de choses à se dire apparemment 😀

Le metropolitan museum of arts 

3ème et dernier jour à New-York.

Nous devons être à l'aéroport vers midi et demi, on s'est donc réveillés suffisamment tôt pour pouvoir faire une dernière petite visite avant de rentrer au Canada. On se laisse une fois de plus guider par Emmeline qui nous emmène cette fois-ci dans un quartier de Brooklyn, Bushwick, qui a été complètement transformé en galerie d'art à ciel ouvert. En effet, un collectif d'artistes de street-art lui a offert une seconde jeunesse.

Le street-art est un mouvement artistique contemporain regroupant différentes techniques comme le graffiti, le pochoir, la mosaïque, ( entre autre ) et ayant la particularité d'être pratiqué dans la rue et dans les lieux publics. Ce qui en fait un art éphémère visant un large public et où la liberté d'expression est de mise.


On a bien fait de se lever tôt, une petite couche de neige tapisse la rue et les trottoirs et donne à cet endroit une petite touche de poésie supplémentaire.

Bushwick collective 

Pas déçus de la balade, les graff' sont de qualité et apportent une belle énergie au quartier.

Désormais il est tant de rentrer. On mange sur le pouce dans un troquet sorti de nulle part et on prend un taxi vers l'aéroport. Les conditions climatiques repoussent notre vol de 2h mais notre attente sera récompensée par un bon verre de blanc et des amandes juste avant d'atterrir, il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux..... 😉

On ne remerciera jamais assez Emmeline pour son hospitalité et ses bons plans. J'espère qu'on pourra lui rendre la pareille le plus rapidement possible. On était curieux de découvrir cette ville dont on a toujours entendu parler et qui semble presque inaccessible, irréelle. Le moins que l'on puisse dire c'est que le séjour était au delà de nos attentes, on est rentré avec des étoiles (50 pour être exact ) plein la tête, prêt a continuer l'aventure !

13
avr

Ouh là, ça fait un petit moment qu'on a pas donné de nouvelles ici. Le temps passe si vite quand on est bien...

Ces 2 derniers mois on été bien rempli entre la période des vacances Canadiennes où nous avons travaillé 7j/7j et toutes les activités que nous avons faites pour profiter à fond des derniers instants ici.

La saison est désormais terminée, nous avons adoré travaillé à l'Hôtel, l'équipe était sympathique, les clients aussi . Matthieu a acquis de nouvelles techniques de cuisine, ça a été enrichissant pour lui. De mon côté, l'expérience était intéressante pour un premier pas dans la vie active au Canada, mais j'ai regretté de ne pas avoir eu des services un peu plus intenses.

En tout cas, on a bien profité de nos 4 mois à Sutton, entre le ski, la piscine, les balades en bord de rivière, les sorties à la microbrasserie et au pub. On a fait de bien belles rencontres ! ( pas d'ours ni de caribous mais une bonne gang d'autochtones 😉 )

On a même testé le ski de fond! Je m'en suis toujours fait une montagne (haha la blague) finalement ce n'est pas si compliqué, suffit de mettre un pied devant l'autre hein?! Mouais...presque. On en a pris de ces gamelles! on a ri, mais on a ri !! Tellement qu'on y est retourné le week-end suivant ( après que les courbatures se soient estompées )

Puis l'apothéose le 7 avril avec '' le snow on the beach" ! Traverser un lac à 4°C en snow board et déguisé!! Qu'a cela ne tienne, on le fera. Enfin on a essayé, parce qu'on a fini a l'eau... Brrrr heureusement, y avait un jacuzzi à la sortie pour nous réchauffer, hmmmm bonheur! j'y ai même rencontré un mayennais déguisé en banane, si c'est pas dingue ça ! Il y avait un classement, avec des beaux lots a gagner. Le plus beau déguisement, le plus beau saut, la meilleure traversée, la plus grosse débarque etc....Matthieu a gagné le 3ème prix du meilleur déguisement et on a tous les 2 gagnés les 2 gros lots de participation. Après ça, concert et bière au Bar du Tucker avec les copains, ambiance de folie, on a même fait une queue-leuleu hahaha.

On vous laisse un beau pêle-mêle de photos de notre saison à Sutton, avec les balades, les soirées, les copains tout ça tout ça

On quitte ce petit village avec des souvenirs plein la tête et la certitude d'y revenir dès que l'occasion se présentera.

4
mai
4
mai
Publié le 5 mai 2018

Bonnnnn, maintenant que la saison d'hiver est fini, il est temps d'organiser la suite du périple. Notre objectif est de traverser le pays pour rejoindre la côte ouest afin de faire la cueillette de fruit dans la vallée d'okanagan en Colombie britanique. Il y a environ 4500 km à faire, 4500!! tu te rends compte?? nan? bah moi non plus...Fait que j'ai regardé jusqu'où on irait si on partait de Mayenne pour faire 4500 km, bah figures toi qu'on serait à la frontière de la Turquie et de l'Arménie!! oui, oui, là tu te rends mieux compte... bonnnn au cas ou, je t'ai fait une petite carte :

On le savait le Canada est un graaAAAaand pays ( le 2è après la Russie pour être exacte) et tu te doutes bien que pour faire toute cette route il nous faut un char, ou plutôt une van, pour être indépendant et pouvoir dormir sur la route.

Voilà où nous en sommes actuellement, à la recherche du véhicule idéal. Nous avons passé 3 semaines sur Montréal, chez Nico et Stef qui nous ont gentiment accueillis chez eux, pensant que l'on en trouverait un rapidement mais ce n'est pas si simple, on est pas les seuls a en chercher un et dès qu'il y en a sur le marché, ça part très très vite! On ne désespère pas mais l'envie de prendre la route commence à se faire pressante...

Alors, en attendant de trouver la perle rare, et tout en continuant nos recherches nous sommes parti faire un petit séjour de HelpX à côté de Québec. Le retour à la nature et au grand air nous fait beaucoup de bien ( bon d'accord, il y a encore plein de neige et il pleut tous les jours, mais ça nous change les idées 😉 )

28
avr
28
avr
Publié le 1er juin 2018

Le 28 avril nous avons quitté Montréal pour une nouvelle expérience de HelpX à Lac Beauport, près de Québec. On avait besoin de se changer les idées, de prendre l’air surtout et d’aborder autrement notre recherche de van. Ce qu’on peut dire au bout de ses 3 semaines, c’est que les objectifs on été plus qu’accomplis !! En effet, c’est un secret pour personne, on a enfin trouvé la van de nos rêves, mais ça, on vous en parlera un peu plus tard…


Ludovique et Nelson nous ont accueillis dans leur petit havre de paix (bon certes il y avait encore 1 metre de neige et il a plu tous les jours la première semaine, mais la chaleur était dans les cœurs) Ils habitent une jolie maison, sur un terrain boisé surplombant un lac. Dans cette propriété, vous trouverez également un grand chalet en bois disponible à la location (6-8 couchage il me semble) et une magnifique yourte en bord de rivière, dans un cadre bucolique, également à louer, pour des séjours ressourçant en pleine nature… Ewa, leur adorable chienne, accompagnée de Bleue, Pépito et Sambu, les 3 chats ( youpi!) complètent le tout.


Ludovique est psychologue à Québec, Nelson est un architecte et avocat à la retraite. Tous les deux dans la cinquantaine, ils ont décidés il y a quelques années de changer leurs habitudes alimentaires, pour quelque chose de plus sain, moins addictif, la NOURRITURE VIVANTE ! Alors je vous vois venir, non, il ne croque pas à pleine dents dans un saumon tout juste pêché, ni même dans les poulets de leur voisins, nan, nan, nan, rien à voir, la nourriture vivante regroupe toute sorte de choses, comme des légumes et des fruits qu’ils consomment essentiellement crus et/ou déshydratés, des graines et des céréales germées, des noix, des algues et des superaliments. En gros c’est des végétariens qui ne cuisent par leurs aliments (pas de cuisson, moins de vaisselle !!?? hummm, nan pas forcément)


Donc uniquement des aliments CRUS, pas de produits laitiers, pas de viande et pas d’alccol !!! Réveil a 7h, dîner à midi souper à 18h30 et hop ! au dodo à 20h30-21h !!! Sur le papier comme ça, il aurait fallu nous payer cher pour qu’on y aille, haha mais étrangement, nous nous sommes rapidement habitués à leur mode de vie pourtant aux antipodes du notre, et qu’est- ce que ça fait du bien ! ( Il faut tout de même préciser que Nelson nous achetait tous les jours une vraie bonne baguette et du beurre salé, et qu’on est allés s’acheter des bière au bout de 3jours !! hahaha 😀 dans ce cas c’est sûr, la transition est moins violente. )


Nous avons découverts un nouveau monde culinaire, où le déshydrateur remplace le four, le robot culinaire remplace les plaques de cuisson, où l’extracteur de jus est roi et où le lait de vache est remplacé par un lait de noix. On a réalisé quelques-unes de leur recette, c’est bon, et c’est d’une simplicité ! On a intégré des mots nouveaux dans notre vocabulaire, en même temps que notre estomac les digérait : Kimchi, spiruline, tahini, kamut, tamari…. Etc. nouveau monde = nouvelle langue. Alors évidemment ça impose une épicerie complètement différente et des nouvelles manières de cuisiner. On ne devient donc pas crudivore du jour au lendemain, c’est quelque chose qui s’installe au fil du temps, pour devenir une évidence… Tellement évident pour eux, qu'ils ont créé une école ( l'école de santé consciente) et donnent des formations à ceux qui sont intéressés par ce mode de vie.

quelques exemples de recettes 


Bon, assez parlé de bouffe, t’as peut-être envie de savoir ce que l’on faisait de nos journées ?


Et bien, les tâches étaient pas mal variées. Matthieu a retapé complètement un trailer (une remorque) et aidé Nelson a faire un toit pour la verrière. De mon côté, la 1ère semaine j’ai préparé a manger avec Nelson car il y avait un groupe en formation dans le gîte d’à côté. On a également fait un petit peu de peinture, de couture, du ramassage de bois, de jardinage pour préparer le sol de la serre pour les plantations de Ludovique.


C’était tranquille, 4-5 heures par jour, samedi et dimanche off, la belle vie quoi ! On dormait dans une caravane juste à côté de la maison, certaines nuits on été fraîches malgré le petit chauffage d’appoint. Ça nous a donné un avant goût de ce qui nous attend bientôt dans notre van.


D’ailleurs, on a eu beaucoup de chances, car on a pu faire les premiers travaux de rénovation à l’aide des outils de Nelson. Il était bien équipé, c’était vraiment l’idéal !


On a donc profité de notre temps libre pour bricoler sur le camion, faire une magnifique ballade en canoë sur le lac ( enfin, jusqu’à ce que je tombe à la flotte !! ) se promener dans les bois avec Ewa, s’initier au Yoga avec Ludovique en échange d’un cours de couture et quelques séances de ciné avec leur rétroprojecteur, pas malheureux quoi!


Encore une fois, on a été bien chanceux de tomber chez des personnes aussi adorables et ouvertes d’esprit. Nous avons passé de très agréables moments complices en leur compagnie, et le départ n’en a été que plus difficile.


Une chose est sûr, Ludovique et Nelson sont de très bon formateurs, il nous ont convainCRU !! affaire a suivre…. 😉


Un grand merci à tous les 2

7
mai


Bon, parlons de la van maintenant !


Lors de notre séjour chez Ludovique et Nelson,on a poursuivi nos recherches sur kijiji (leboncoin du Canada). Puis un jour, BIM !! une annonce me tape à l’œil : un Dodge Ram 350 de 1991 (ancien bus scolaire converti en camper) moteur V8, 5.2 L à 2500 $ (a peu près 1700 €, pas cher pas cher) bon, certes, il a 290 000 km,on a rien sans rien n’est-ce pas ?! J’en parle à Matthieu, il est chaud bouillant « Appelle tout de suite !!» . Je m’exécute sans tarder (oui, desfois je fais ce qu’il me dit ) je suis la première à contacter la propriétaire, yes !! Je pose quelques questions d’usage (état des pneus, de la transmission, de la carrosserie en général…etc) les réponses nous conviennent et ne voulant pas le laisser passer sous notre nez, on fait un virement de 500 $ pour le réserver. 6 jours plus tard, le 7 mai, un petit coup de covoiturage et nous voici de retour à Montréal. On retrouve Victo et Titsia, apéro, bla-bla et dodo en mode camping chez Titsia ;)


Le lendemain, on trouve un bus qui nous amène à St Jérôme à environ ¾ d’heures à l’ouest de Montréal. On trouve facilement l’adresse d’Annie, la vendeuse, et enfin, on le voit ! Coup de cœur direct ! il est beau, il est grand mais pas trop, la carrosserie à l’air correct, c’est parti pour une petite inspection visuelle…. J’avoue, avec l’excitation, c’est dur d’être objectif (on savait déjà qu’on repartirait avec, à ce prix là, on risquait pas grand-chose..)


On embarque pour un petit tour dans la ville, Matthieu me laisse les rênes, je panique un peu, j’ai quasi pas conduit dans ce pays et encore moins avec une boîte automatique ! Mais bon, ça s’est bien passé et cet essai a fini de nous convaincre, on s’y voyait déjà ! Reste maintenant les formalités de vente, un peu plus compliqué qu’en France. Un évaluateur doit passer pour estimer le prix du véhicule car il a plus de 25ans et n’est donc plus répertorié à la SAAQ (Société Assurance Automobile du Québec) 1h après avoir appelé, il fait un rapide tour du véhicule et l’estime à 3 000 $. On lui demande de baisser un peu le prix ,car c’est sur ce prix et non celui de la vente que nous payerons des taxes. Il accepte et le baisse de 500 $ ,c’est toujours ça de pris 😉. Il faut savoir que tout, ou presque, ce négocie ici . On en a pour 126$ d’intervention et Cheveu songe un instant a changer de métier….. (126 $ pour 10 min de travail, tranquille la vie quoi ! )


Ensuite dernière étape à la SAAQ, il faut enregistrer le véhicule à notre nom, faire le changement de plaque d’immatriculation et payer les taxes. On s’en tire pour 292 $


Il est 15h, 4h après notre arrivée à St Jérôme, la van est enfin à nous !!! Youhou !!!


Retour à Montréal, petite soirée dans la colloc de fou de Victo puis à Lac Beauport où Ludovique et Nelson nous attendent pour la suite de notre mission HelpX. Aucun souci sur la route, il ronronne comme un bon vieux tracteur et boit autant, voir plus que Cheveu !! 20L au 100 km tout de même…


On a pris rendez-vous dans un garage a Québec pour une inspection mécanique. On voulait savoir dans quoi on se lançait, connaître l’état du moteur, et de la mécanique en général. Bon, normalement c’est quelque chose qu’il faut faire AVANT l’achat, mais nous on aime bien faire les choses à l’envers !


On est tombé dans un garage de jeunes passionnés qui ont vraiment pris le temps de faire le tour du véhicule et de nous donner plein de conseils. En gros, le pépère est pas tout jeune, il faut le ménager et vérifier les niveaux régulièrement. Après 2h d’inspection et 129,35 $ on repart rassurer, merci pièces TNT. En réparation urgente, il faudra changer les ball joint de suspension, et s’occuper du collecteur de gaz d’échappement, pour tout le reste, on est tranquille et on croise les doigts pour que ça dure !


A partir de là commence la période de démolition de l’ancien aménagement qui nous convenait pas pantoute. C’était grossier vieux et un peu trop « manouche » à notre goût. On a la chance de profiter du garage et des outils de Nelson, un vrai bonheur.


On commence donc a découvrir des petites ‘’surprises’’ pas vraiment détectables à l’achat….Beaucoup, beaucoup de rouille, le plancher est tellement magané (= pourri, abimé ) qu’il y a des trous gros comme le poing par endroit. Je suis un peu désemparée, mais Matthieu est optimiste : "on va tout péter et tout reprendre depuis le début…"

c'est pô joli joli hein?! 


On enlève tout ce qu’on peut enlever, la carcasse se retrouve a nu. Le plancher a vraiment pris un sacré coup, il faut dire qu’ici, avec la neige pendant 4 mois et le sel, la corrosion est inévitable. Il y a aussi de la rouille et un gros problème d’étanchéité sur tout le côté conducteur au niveau de la jonction carrosserie-toit.


Voilà où on en est, y a plus qu’à se retrousser les manches et se préparer a bouffer de la poussière…. Ponçage, bouchage des trous avec des plaques de tôle (récupérées sur les meubles de l'ancien aménagement), application d’antirouille puis de goudron aux sels d'aluminium ( notre penchant pour l'écologie en prend un sacré coup! ) et pour finir, membrane par vapeur et contreplaqué. Il faudra juste qu’on traite le chassis à l’antirouille pour être vraiment tranquille l’hiver prochain.


Lorsque l’on quitte nos hôtes, le plancher est sain, le côté conducteur est étanche , Nelson nous donne une batterie usagée qui nous sera bien utile par là suite. On a encore beaucoup de travail avant de pouvoir en profiter pleinement, mais on a bien avancé.

22
mai

Après avoir quitté Lac Beauport, nous avons passé un week-end à Montréal chez Olivier et Myriam. On a bien optimisé notre temps là bas :

- changer le joint de leur salle de bain

- manger du homard 2 fois en 2 jours (vraiment pas une vie facile)

- retrouver Victo au "Pouzza Festival" au cœur de la ville.

- se balader en Bixi (équivalent du velib') une vraie découverte et un réel plaisir pour cheveu qui refuse habituellement ce moyen de locomotion, le considérant comme un engin de torture. on trouve des stations à tous les coins de rue et les vélos sont tous en bon état. La location d'un Bixi coûte 5 $ pour 24h d'utilisation et on a vraiment eu du fun car beaucoup de zones cyclables sont aménagées. Hâte de retenter l'expérience.

A la fin du week end on a raccroché les vélos et pris le volant en direction d'Abercorn . C’est dans ce petit village a 10 km de Sutton qu’habite Mélissa et Pascal 2 adorables loulous rencontrés cet hiver (dans un bar quoi ) et qui nous avaient gentiment proposé de venir bricoler chez eux quand on aurait trouvé notre van. C’est une super occasion de les retrouver et de voir Sutton en vert, magnifique !

Pascal est conducteur d’engins, fan de café et grand buveur de reggae…ou l’inverse, je ne sais plus ...Il y a quelques années il avait une entreprise de bricolage ce qui fait qu’il a un grand atelier avec tous les outils possibles et imaginables, TOUS ?? Non, la pince à rivet manque à l’appel 😉

Mélissa est une artiste touche-à-tout. Peinture ou sculpture, ces créations sont vraiment belles et ne laissent pas de doute sur son talent. Avec sa pote Mimi elles ont créés leur boîte d’aménagement paysager ( LES FILLES QUI ROCK). Manœuvrant comme des fées de la nature croisées avec des guerrières vikings, elles transforment n’importe quel espace vert en univers bucolique. Parce que les filles qui rock elles font pas semblant Esti!

l'atelier de la belle 

Donc voila , le décor est planté , des copains , du bonheur mais aussi des fuites en veux-tu en voila !! En effet , le camion n’est pas étanche pantoute , devant, derrière, au milieu en passant par les cotés …boooonnnnn !! Le hic dans l’histoire c’est qu’on ne voit pas le début (parce que pour ceux qui ne savent pas , l’eau coule et l’eau bu éclate surtout a Verdun …), il va donc falloir retirer le « pansement » que l’on avait fait chez Ludo et Nelson et CREUSER !! On commence par enlever le double toit intérieur en fibre de verre pour voir l’ampleur des dégâts , Il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que tout le coté conducteur est rongé par la rouille a l'extérieur mais, de l’intérieur également .

En grattant un petit peu plus on peut voir que la liaison habitacle et toit ne tient que par de la mousse polyuréthane . Elle est encore toute mouillée de la dernière pluie alors que l’on vient d’avoir 3 jours de canicule… Y a pas deux solutions , il faut gratter , racler , arracher , et virer toute cette mousse conductrice de ravage !! Après quelques heures , on en voit le jour … a travers la carrosserie … ça craint !!

Réparation de l’étanchéité à l’aide d’un escabeau !! oui, oui, Super Cheveu et sa débrouillardise légendaire (et qui n’a rien a envier à Mac Gyver ) a découpé entièrement un escabeau,« emprunté » chez les voisins, et utilisé les morceaux d’alu pour refaire le côté . En fait, les manouches c’est nous hahaha !!! Un p'tit coup d'antirouille par-ci, quelques morceaux de pare-vapeur par-là et 3-4 tubes de silicone plus tard, l’eau ne s’infiltre plus on peut donc s’attaquer à l’isolation et à l’aménagement.

Après quelques plans on arrive a se mettre d’accord, ensuite achat de matières premières et les choses sérieuses peuvent commencées… Pendant que Matthieu s’attèle à la construction d’une galerie de toit qui servira a transporter les pneus d'hiver (et a y fixer des panneaux solaires ultérieurement) , je m’occupe de l’isolation du plafond et des parois. On divise les taches extérieur /intérieur car l'espace pour travailler est exigu. Nous ne remettons pas le double toit en fibre de verre mais on lui a trouvé une super deuxième vie !!

Inutile de préciser que tout, ou presque, est à base de récup' et dans l'atelier de Pascal on trouve notre bonheur, lui aussi étant adepte du "rien est perdu" . L'isolant nous a été donné par Alain, un bien chouette monsieur rencontré dans notre brasserie préférée l'hiver dernier.

Viennent ensuite le passage des câbles pour l'installation électrique, un vrai casse tête que je laisse à Matthieu, mais que je peux essayer de vous expliquer. Il y a un circuit 12v relié à une batterie auxiliaire et qui sera la principale source d'alimentation pour les lumières , la pompe a eau , les prises allume-cigare ainsi que le transformateur 12v/110v . Ce circuit inclus un coupleur-séparateur qui empêchera la batterie du moteur de se décharger afin qu'il y ai toujours assez d'énergie pour démarrer, malin! Matthieu intègre également un circuit 110v domestique pour que l'on puisse se brancher lorsque nous serons chez quelqu'un ou dans un camping. Cela permettra d'alimenter le chargeur de batteries, les prises 110v et le frigo par exemple. Ne pas oublier dans ce savant méli-mélo de fils , la section des câbles qui varient selon l'intensité mais aussi la distance que le courant à a parcourir. Il faudra prévoir aussi les futurs panneaux solaires mais nous n'en sommes pas encore arrivé là. En bref, l'électricité c'est compliqué et je crois que j'ai toujours pas compris à quoi il sert ce bouton... ah! on me dit dans l'oreillette, ça, c'est touche pas à ça petit con....bon, d'accord. Pascal file un coup de main et des conseils à Matthieu puis nous donne un tableau électrique avec une dizaine de fusibles allant de 15 a 30amp qu'il avait récupéré dans son ancien job. Super économie de 200$, merki Pascal.

Prévoyant prendre la route début juin vers l'ouest, la van a également besoin d'un chek-up mécanique : vidange, changement des filtres, remplacement de la rotule de suspension, réparation pot d'échappement...etc. Encore une fois, c'est du travail pour Matthieu ( mais que ne sait-il pas faire celui-là??) Le temps filant à vive allure, on réalise rapidement qu'on ne pourra pas aménager l'intérieur au complet. On se fixe comme objectif d'avoir au minimum un frigo, un camping gaz et un lit pour pouvoir s'arrêter dormir où bon nous semble. On passe de longues heures chaque jour sur le chantier, parfois même oubliant de manger, totalement happés par l'objectif fixé. Le projet avance pas trop mal mais les journées sont trop courtes et on a du mal a prendre du temps pour profiter de Mélissa et Pascal et de la nature qui nous entoure. Après avoir décliné plusieurs fois, on retrouve Mémé au bord de la rivière après sa journée de travail. Whaou! c'est beau, et ça fait un bien fou!! Grisés par cette bouffée d'air frais on remet ça quelques jours + tard chez Maude et Correy qui viennent d'être propriétaires d'une maison sur un terrain avec forêt et rivière, le rêve! On imaginait pas tout le potentiel de la région cet hiver, les paysages sont incroyables quand ils sont repeint en vert, honnêtement, si il n'y avait pas cet appel de la route, du voyage et de la découverte, c'est ici qu'on poserait nos valises.

Bon, on s'amuse, on s'amuse, mais pendant ce temps-là le chantier n'avance pas! L'étau se ressert, on a décidé de quitter Abercorn le 4 juin au matin car nous sommes attendu le 6 en Ontario pour une nouvelle mission HelpX. Alors on met les bouchées doubles, le planeur, la scie sur plateau, la radiale et la visseuse tournent a plein régime, vraiment chanceux d'avoir tous ces outils a disposition. Matthieu installe des tasseaux sur le plafond et les côtés pour pouvoir fixer le lambris pendant que de mon côté je fabrique la structure de lit.

On travaille comme des dingues, et on zappe complètement mon anniversaire tellement nous sommes concentrés. Mais super-Mémé et super Pascal ont géré la crise et invité par surprise Victo, Maude et le reste de la bande. MERCIIIIIIIII <3 On s'est fait un bon apéro tout en rangeant et nettoyant notre espace car demain c'est le début du périple.A la veille du départ, les objectifs ne sont malheureusement pas atteints :

la galerie de toit ne peut pas être fixée car nous n'avons pas les bonnes vis ( il y a plus qu'a croiser les doigts pour qu'il ne pleuve pas car les trous sont déjà fait dans le toit!!!) donc les pneus d'hiver seront encore dans l'habitacleLe lit est prêt, mais on a pas réussi a trouver de matelas. On devra réserver une chambre dans un airBnB lundi soirle frigo......hmmmm... bon, je l'ai acheté un peu à la va vite sur kijiji (leboncoin) il fonctionne sur le 12V et le 110V mais pas au gaz, hors, c'est de cette manière qu'on a besoin qu'il fonctionne lorsqu'on est sur la route. Une seule botte de lambris sur 12 de posée. Au moment de quitter Abercorn, la van est rempli de matériel, de planche de bois de 2 m x1.30 m, de tasseaux en vrac, des anciens meubles de la van, de nos affaires qu'on a jetées là dedans, en gros c'est le chantier!! Pas du tout le but qu'on s'était donné, mais bon, le principal c'est d'avancer, on finira bien par le finir ce maudit char!!! On a l'impression de quitter un peu trop rapidement nos chers amis, de ne pas avoir su les remercier suffisamment, mais on se rattrapera l'an prochain à notre retour dans l'Est !

elle était belle la vie a leur côté

Maintenant, il est temps de regarder vers l'ouest et ses contrées anglophones, fini le Québec Tabarnak, on s'en va en Ontario, chez les anglos!!

6
juin
6
juin
Publié le 4 septembre 2018

Après avoir passé une super nuit à Ottawa dans une chambre Airbnb, nous reprenons la route à 9h du matin. Il nous reste 600km a parcourir avant d'arriver chez Josh et Connie nos futurs hôtes HelpX. Mais, à 1h30 de notre destination, premier pépin avec le van qui a calé a chaud, sans crier gare. Prise de conscience que nous avons franchi la ligne francophone et que nous devons parler en anglais maintenant !! Pas d'internet , pas de dictionnaire , jamais passé un coup de fil en anglais , nous gribouillons pendant 30 min toutes les informations dont nous disposons ; le numéro de la route et la direction dans laquelle nous allons. Comment décrire la panne dans la langue de Shakespeare quand tu ne saurais le faire dans la langue de Molière.- Je vais prendre l'appel a un ami mon cher Jean-pierre!... CHOKO , notre fidèle allié parti pour quelques temps en Guadeloupe. Bonne crise de fou rire car comme tout le monde s'en doute tu fais pas de la mécanique compliqué a 8000km de distance mais c'est toujours un soulagement d'avoir un ami qui se fout de ta gu...le quand t'es dans la marde ! c'est fou le nombre d'émotions qui te passe par la tête , ça y est , on veut rentrer ! 😉 ho que non! notre force c'est d'être ensemble, on se serre les coudes et aussi le carburateur , les cosses de batteries et ...

- ca redémarre ! roule chéri roule !! fin de la pause et avec l aide de Monsieur le GPS , nous trouvons l entrée du site sur lequel nous allons passer quasi 1 mois de pur bonheur. Nous arrivons par une fraiche soirée de juin sous un superbe soleil couchant qui met en valeur les reliefs des montagnes et la silhouette déchirée de la canopée composée de pins blancs , d'érables, de bouleaux ainsi que de magnifiques cèdres et pins rouges .Un chemin de gravier damé dans un sous-bois frais et humide nous emmène jusqu’au "WIDGAWA LODGE" , site de 11 chalets de bois (the cottage) recouverts de forensc peints en marron foncé avec pour toiture des tôles en bac acier rouge vif ou de petites tuiles de goudron.

Widgawa Lodge

Nous retrouvons un p'tit monsieur d' une soixantaine d'année et une charmante dame un peu plus jeune au cheveu gris bouclés . Josh de son vrai nom Joshua Willoughby et son ancienne compagne Connie , Cornélia. Lui est Irlandais de naissance et elle, Allemande . Ils ont achetés ce terrain déjà bâti il y a 8 ans et passent toute la belle saison a Widgawa (avril a octobre) mais cette année est particulière car Josh est rattrapé par le temps et travail donc plus difficilement pour des gros chantiers comme le remplacement des 10 fosses septiques en début juin . Nous descendons du van et commençons a faire le tour de la propriété . le site doit faire 350 m par 100m au bord d'une rivière qui donne accès a 3 lacs et aux fameuses Whitefish Falls , filet d'eau qui tombe de 15m de haut mais qui fait la fierté de ce bout de territoire au cœur d’une réserve indienne. 8 cottages éparpillés sur le site de camping dont un réservé à l’espace douche , et au bord de la rivière la location de canoës. Au fond du terrain, se trouve une hutte principale qui fait office d’accueil, salle de jeux, galerie d’exposition mais aussi la demeure de Connie et Twiggy son vieux chien-ours de 12 ans. Juste à côté, un grand hangar pour le bricolage (le futur antre de cheveu) et le cottage de Josh et Lilly sa petite chienne . C’est non loin de là que nous nous installons, dans un cottage une pièce, un lit, une kitchenette et des toilettes , on est refait!!

En faisant le tour du proprio , nos hôtes nous projettent sur les chantiers a venir et nous expliquent qu'ils ont loué une mini-pelle et qu'il ne reste plus que 2 jours pour faire du terrassement pour finaliser l’espace "camping tente " de 300m² sur plusieurs niveaux. Petite précision , on attaque pas le travail avant 10h , Conni ne parle pas aux gens avant ;) . Dés le lendemain matin nous nous affairons a déplacer 2 vielles toilettes sèches qu'il faut positionner au dessus de trous de 3m de profondeur. On décide de faire comme les égyptiens : trouver des esclaves. Hhaha Mais dans ce coin reculé il n y a pas grand monde !! In fine , on a surélevé les cabines pour y crisser 2 planches de 2po/4po avec un biseau devant puis tracté avec la pelle comme un traineau . SUCCES , en 4h , la première grosse mission attribuée est pliée avec les remerciements de la maison. 16h fin de chantier !... comment ca fin de chantier ? on en veut encore !... et bien non , tous au bateau pour une visite guidée des lacs et des montagnes qui nous entourent :

-hey Josh ! can we help for something with the boat ? Hey Josh, est-ce qu’on peut t’aider a faire quelque chose pour le bateau ?

-Yep, take a beer , five or six !! ah oui, prends des bières, 5 ou six -... (regard de connivence)... amazing !!dingue !! Et ce n'est que le premier jour !

Quelle belle récompense qu'une bière bien fraiche après un dur labeur sous le soleil harassant (40°c) , envahi par les moucherons , les moustiques, les black flies (mouches noires) , et autres mouches a chevreuil . Vous allez voir qu'on nous disait " les bibittes elles arrivent , tu les entends pas et elles repartent avec un morceau de chair !! " Ostie de calice que c'est vrai !! Mimi travaillera pendant avec un bob moustiquaire réduisant la peine au niveau du visage et à l'arrière des oreilles. Pour le reste du corps , une seule solution, se couvrir : pantalon, chaussures , manches longues plus spray anti-bugs mais rien a faire , c'est a la fin de la guerre qu' on compte les morts , une vingtaine de piqures chacun et des gouttes de sang partout , parce que c'est vrai que ces saloperies se barrent avec un steak de toi !!!

maudites bibittes!! 

Le lendemain , dernier jour avec la machine .Je prends la "chain saw" (tronçonneuse) et élague 2 cèdres de 50pi (20 m) chaque qui vont être posés sur des rondins pour faire un rack a canoës ( il y en a environ une trentaine ) pendant que miam-miam ratisse la zone de camping pour le semi de gazon. 16h fin de chantier , la pelle mécanique repart chez son proprio et le notre est fier du travail que nous lui avons offert , bières , ballade en bateau , rire et pétard (Josh ne fume pas que des cigares ! ). Josh étant tout le week-end chez son fils, nous finissons le "chantier herbe" mais sans superviseur, Connie étant a la réception nous sommes livrés a nous même. Pendant 2 jours et 20h de job nous défrichons , déracinons , pelletons , ratissons et semons le coin camping .

Sorti de table vers 14h , je repars vers le chantier quand je vois pour la première fois un ours derrière un cottage . Excitations, palpitations et appareil photo. Nous regardons avec respect ce quadrupède se gratter le dos sur le coin d'une cabane . Merde , il nous a senti et maintenant il nous voit ! J' avais retenu que lorsqu'il y a une rencontre , il ne faut pas paniquer , rester face a l'animal (curieux de nature) , et lever les bras pour se grandir un maximum. Ca a l'air de marcher! L'ours se carapate vers le fond du site ou nous avions installé les toilettes. je le suis a distance pour voir s'il part de Widgawa pour retourner dans la foret mais que nenni , la bête inspecte les lieux , rentre dans les toilettes et commence a revenir sur ces pas.Je gardais une distance de respect d'une vingtaine de mètre mais je ne m'attendais pas au face a face , et il reprend du terrain le bougre. Le coup des bras levés c'est cool mais quand t'es a 5 m d'un ours sauvage de 2m de haut et d'environs 60kg avec des griffes grandes et affutées comme des couteaux de boucher ben tu fais comme tout le monde , après t'être fait dessus , tu ramasses le premiers truc que tu as sous la main (en l occurrence un râteau) et tu fais des grands gestes , tu tapes sur les arbres et t'espère qu'il aura peur . Personnellement je pense qu'il s'est foutu de moi avec mon p'tit outil de jardinage mais bon , ça marche , il repart vers la montagne dans des profonds grognements et en soufflant par les naseaux. Quand a moi je récupère mon souffle et mes esprits....

Après trois jours d'absence, Josh nous congratule a son retour :- What the fucking job you did !! you are crazy , no more jobs for tomorrow it 's free for you ! Quel bon travail effectué , vous êtes dingues, demain c'est repos ! Jours off , glandouille , Connie nous propose de faire les courses avec elle a Espanola , nous en profiterons pour faire nos emplettes pour la van au Canadian Tire ( un mix de étape auto, leroy merlin et gifi ). Nous la retrouvons a l'épicerie et nous tend un caddie vide :

- you have 70 boxes for you're food , buy that you want !! vous avez 70 $ pour remplir votre caddie, achetez ce que vous voulez

- ... Okay !! dingue !! Nous nous ruons sur l'étal de fruits et légumes car la bouffe nord américaine composée de pizza , pain de mie a l ail , oeuf/bacon , burger et autre nourriture que nous mangions avant ça va 2 minutes, mais ça, c'était avant !! Besoin d'énergie (lire chez Nelson et ludo les crudivores !) . Fin des commissions , petit détour pour une glace, puis Connie nous offre une balade en voiture et un resto burger pour nous montrer quelques coins dans la réserve indienne. On passe par une déchetterie où nous voyons maman ours et ses 2 petits ( mix d’émotion entre la beauté de la nature contrastant avec le dépotoir dans lequel elle va se nourrir ) et on s'arrête sur un ponton pour déguster notre gras devant le soleil couchant a Little Current. Fin de la trêve, y a du job en masse a Widgawa !! Le début de la saison commence en fin de semaine donc inspection des cottages et réparations des leaks (fuites) , en effet , les maisons par ici ne sont pas faites pour durer plus de 15 ans , donc pas de fondations et donc le terrain bouge et redonc y a du boulot pour moi en plomberie . Raccord pété , toilettes et évacuation a reprendre du début et quelques bricoles dans la catégorie bois comme remonter de 2pi des terrasses qui s’enfoncent , ou refixer les bandes de rive qui fendent les unes après les autres. Pour Mimi gros nettoyage de toutes les maisonnettes , changement des draps , nettoyage des vitres tartinées de poussière et de pollen, et les façades qui sont envahies de chrysalides de « caterpillar « (et oui , c’est des chenilles) . On peut dire que le taf n’est pas réjouissant pour elle mais quel soulagement de ne plus se faire bouffer de la tête aux pieds par ces maudites mouches noires, en travaillant à l'intérieur, elle est à l'abri !! Et bien entendu , quitte a me répéter , toujours l’apéro sur le bateau avec quelques cigarettes magiques , des barbecues sur la proue a s’émerveiller du soleil couchant et de la faune locale. Castor, huard, héron, crapaud-buffle, tortue, pas un jour ne se passe sans voir un de ces animaux. On se croirait dans un reportage animalier !

En faisant des recherches sur le net , Mimi trouve un article avec les 10 choses a faire en Ontario et parmi elles, une plage paradisiaque a 1h de route et 2 de ferry dans le parc national de la péninsule Bruce. Nous en parlons a Josh qui s’empresse de nous inviter a y aller '' If you want , I’ve a cottage close to this park , take the keys !!!" (si vous voulez , j’ai une maison a coté , prenez les clés !!!) Bon ben si tu nous forces , on peut pas dire non ! Départ le samedi matin a 5h avec une bouteille de rhum offerte par nos hôtes en remerciement du bon boulot (ils sont fous !) Nous prenons le traversier en piétons et rejoignons Julie (du marché de Noël) qui arrive de Toronto. Nous voilà à Tobermory village touristique qui nous fait penser a l’ile d’Oléron où nous sirotons une bonne bière pour préparer la journée. Que du bonheur! Tout est proche , le parc , la plage et le chalet de Josh .. l’excitation monte ! on prépare les sandwichs , et après 15 min de marche … une claque … un sentier ombragé se resserrant en goulet qui débouche sur une crique a couper le souffle . Un subtil mélange entre l’eau turquoise corse , la pierre blanche des falaise d’Etretat et l'affluence touristique de ces lieux au mois d’aout !! Que du beau sur la photo , mais pour ce qui est de la température de l’eau , 8/10° max , que quelques courageux pour s’y jeter et moi comme d’habitude !! Mais cette fois-ci , c’est pour la postérité car elle te remonte les testicules aux amygdales !!! 😉 . On prend des photos en pagaille tout en se baladant sur les sentiers très bien entretenus.

Sur le chemin du retour , nous en profitons pour nous cultiver un peu en reconnaissant la « poison Ivy « plante urticante par sa sève qui provoque des brûlures et qui se propage quand tu grattes ! Indispensable a savoir quand tu fais tes besoins dans la nature (le petit plus de cette vivace vicieuse , les symptômes ne se déclarent que 4 a 5 jours plus tard ! ). Nous croisons également la route d’un serpent a sonnette que nous considérons avec respect car ça aussi , c’est pas super rassurant !!!

Fin de la journée , arrêt à la brasserie pour goûter la bière locale, puis nous allons au cottage de Joshua , apéro sur le canoë et barbecue sur le ponton avec feu de bois...en gros idyllique ! La cabane de Joshua est vraiment cosy et hors du temps, on aimerait y rester pour une semaine.

Réveil de bonne heure le lendemain matin, pour prendre le ferry du retour. On a pas beaucoup dormi, le ciel est gris, on est bien moins excités que la veille… Une fois sorti du bateau, on récupère la van et on prend la direction de Wikwimekong où se déroule un des plus gros Pow Wow de la région

Le Pow Wow? késako ? C’est un rassemblement de plusieurs communautés membres des Premières Nations. Autrefois, ces célébrations chamaniques fêtaient des évènements de leur vie (exploits guerriers, retour de chasse, naissance etc...) désormais c'est l'occasion pour ces membres de se rencontrer chaque année et de pérenniser cette culture. Ces rassemblements font parti du folklore et de l'histoire du pays.

Sur un grand terrain en rond, les tribus se livrent à une bataille de danse et de chant. Chaque tribu est identifiable par sa tenue, pour les hommes souvent représentant un animal , aigle , ours, et pour les femmes et les plus jeunes , beaucoup de couleurs vives , de cheveux tressés, des pantalons auxquels sont accrochés des dizaine de clochettes qui se mettent a vibrer quand la "drum and bass"(tam tam) commence! c'est ... envoutant mais effrayant , profond mais joviale . A vrai dire les mots me manquent pour décrire ce qui n'était que des images de bande dessinée ou des imitations (plus ou moins médiocre) , mais là ...le speaker annonce une bataille invitant tout les chefs de clans .. le tambour se met a retentir faiblement mais frénétiquement , presque inaudibles. Les 12 hommes âgés de 45 a 70 ans sont alors aux extrémités du cercle , accroupi dans l'herbe encore humide des ondées du matin. Le son se fait de plus en plus fort , un deuxième tam tam s’unit au premier et lui donne la réplique , les chefs sont a l'affut. Reniflant l'air , scrutant l' horizon ou écoutant le sol , je ne suis plus dans ma tête a ce moment , une sorte de communion s’établit et le silence est palpable dans les tribunes , les enfants ne crient plus , les enceintes ne grésillent plus non plus, le temps s’arrête. Soudain, un cri de guerre est lancé par un musicien qui se trouve au centre de l’arène "ayayaya ayeyeyayay " repris en cœur par le groupe , par spasme . Les danseurs "sautillent" d'une jambe a l'autre , faisant basculés leur bustes d'avant en arrières tout en frappant le sol de leur talon sur le rythme des percussions qui reprennent de plus belle . C'est le moment de la prise de conscience d'une autre vie , d'un autre temps , d'un peuple ( c'est un débat qui divise beaucoup le canada, les premières nations leurs droits et leurs places ). Quelle célébration! Quelle puissance dégagées pendant ces quelques minutes...Quand la musique s’arrête , les chefs se figent dans leur dernière position - pause - et tout le monde respire...se détend et...se congratule. Les visages sont ruisselant de sueur, les pupilles dilatées par l'adrénaline.

On prend la route du retour vers Widgawa en milieu de journée la tête remplie de belles images.

Après une petite halte a Little current pour une bière. La ptite Juju nous accompagne jusque chez Josh & Connie où elle restera 3 jours en s'intégrant au HelpX, c'est pas cool la vie !! Pour nous , c'est la dernière ligne droite , on a prit le rythme a Widgawa mais pas sur le camion , je demande donc a Josh & Connie un peu plus de temps libre ce qu'ils acceptent bien volontiers. Les matinées sont réservées à la réparation des canoës en kevlar. On doit les poncer à l'intérieur et à l'extérieur, poser des bandes de kevlar et appliquer de la résine Epoxy. C'est intéressant comme job, il faut être minutieux et rapide.

On passe donc le reste de la journée a travailler sur le camion. Fixation de la galerie avec la même problématique , les bibites !! on est presque habitués aux piqures , mais tout prend juste plus de temps. S'en suivent , la fin du lambris au plafond, sur les côtés et les contours de fenêtres .C'est le moment super stressant ou j'ai du faire 30 schéma électrique pour être sur de pas me planter car une fois que les cloisons sont posées , on peut pu y toucher !!!! Et comme nous achetons le matériel au fur et a mesure de la route et des rencontres , il y a plein de câbles qui trainent sans être raccordés, il vaut mieux bien référencer chaque fil sinon c'est la marde. Mimi continue de poser la voile de fond pour le bas des cloisons et l'arrière des futurs meubles, puis fabrique les 2 placards au dessus du lit. Ceci terminé, elle s’attèle à la réalisation d'une étagère en bois flotté.

Je refais la structure de lit et commence a installer les cloisons pour les espaces de rangement en dessous de ce dernier. Il y aura la cuve à eau et la zone énergie avec les batteries et le transformateur, un coffre qui donne sur les portes arrières et des tiroirs qui donne sur l'intérieur. On s'achète un matelas aux dimensions standard qu'il faudra recouper pour qu'il s'adapte à notre installation.

Ca y est on peut dormir dans le van, il est temps pour nous de reprendre la route. Nous terminons notre séjour en beauté avec le "Canada Day" la fête nationale. Josh et Connie nous emmène en bateau chez des amis. Une cinquantaine d'invités se trouvent déjà là, tous vêtus de rouge et blanc pour l'occasion. Chacun a apporté un plat a partager. Hot dogs, gratin de pâtes, maïs grillé, gâteaux en tout genre hmmmm ça donne envie! On mange un morceau sur le pouce, on goûte un peu à tout puis vient le moment de la photo de groupe. Tout le monde s'installe, regarde l'objectif puis soudain, tous se mettent a chanter l'hymne national ! C'est la première fois qu'on l'entend en 9 mois, et bien sûr on est les seuls à ne pas connaître les paroles, haha moment gênant!

On a l'occasion de parler avec pas mal de personnes et on se rend compte qu'en 3 semaines notre niveau d'anglais a pas mal évoluer, ça fait super plaisir ! C'est pas encore fluide, on a encore du chemin a parcourir mais ça progresse.

A 22h la plupart des invités sont partis, nous retournons sur le bateau pour admiré le feu d'artifice depuis le lac. Magnifique fin de journée, Josh est un peu pompette et nous fait beaucoup rire. Sur le retour , nous faisons un dernier tour du lac au plus prés des parois rocheuses et pris d'un élan de folie , je me jette dans le noir opaque de l'eau , un vrai délice , je nage a coté d'une falaise blanche , abrasive qui me susurre de venir lui grimper dessus . Je m'exécute pendant que Connie allume les spots pour que je puisse voir les prises.Je monte sur 3 ou 4 mètres avec un dévers au dessus de l'eau , c'est magique , je me sens comme le roi de ce petit bout de rocher. Mais il est temps de rentrer , tout le monde est bien fati-saoul (ou saoul-tigué , ça dépend des gens !!) , un plongeon et tout le monde au lit car demain it's the road again !

Jour de départ , nous vidons notre lodge , faisons le ménage , on check comme a chaque jour les niveaux de liquide du camion et appelons nos hôtes pour leur dire au revoir . Mimi se voit offrir par Connie toute la vaisselle dont nous avions besoin ; casseroles , poêles , assiettes etc... et également draps et couvertures. Whaou!! elle est formidable cette Connie ! Quant a Josh il nous demande de choisir deux des tableaux qu'il a peint (oui , nous n'avions pas précisé qu'il peignait ) parmi ces 2000 créations. Et le petit plus , il m'offre un bocal plein de Marie-jeanne , il est complètement fou , j'adore !!! Dernière photo , dernière embrassade , un "longue vie aux gens peinards" crié tous ensemble et nous voila parti

Good bye Mummy, Good bye Daddy thank you for all you gave it to us!! You're amasing! see you next year. Cheers

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Publié le 1er novembre 2018

C’est par une belle journée ensoleillée, en ce début du mois de juillet, que nous avons repris la route direction le grand Ouest. Cette fois-ci c’est la bonne, on peut enfin dormir dans la van, c’est le début de l’indépendance, du road-trip, du vrai voyage, celui que l’on attendait !


Ah au fait, ça y est, on lui a trouvé un p’tit nom à notre maison sur roues : WOODSTRUCK !! Comme il est tout en bois, de récup pour la plupart, et puisqu' on est des p****n de Hippies, le nom s’est offert à nous comme une évidence 😉


Alors donc, on organise le plan de route pour la prochaine étape : le Winnipeg Folk Festival dans le Manitoba. Il a été créé en 1974 . C’est un des plus gros festival du pays et attire environ 80 000 personnes par édition. On a réussi a se faire embaucher en tant que bénévoles pendant 3jours et on a hâte de voir ce que ça donne.


Mais avant d’y arriver il faut finir de traverser l’Ontario. Et vin Dieu qu’elle est longue cette province ! On s’est fixé un maximum de 500 km et 7h de route par jour avec pause toutes les 2-3h pour ménager Woodstruck. Étant donné que l’on est attendu jeudi à Winnipeg, il nous reste donc 3 jours pour faire les 1500 km qui nous en sépare. Sur le papier, c’est jouable alors go ! c’est parti direction Wawa pour notre 1er dodo. Pour la p’tite histoire, Wawa est une petite ville sans grand intérêt mais connu de tout le pays pour ces gooses (oies) géantes.


Alors voilà, 1ère étape accomplie sans encombres, on arrive a se trouver une petite planque pour la nuit au bord d’un lac, où on dormira comme des bébés.

les yeux encore tout collés de notre 1ère nuit dans Woodstruck, on est contents! 

Le lendemain on reprend la route vers 8h, une petite pause sandwich a Pebble Beach sur les recommandations de Connie et on poursuit la route qui longe le lac supérieur.

pebble beach 

Le paysage est époustouflant ! Ça monte, ça descend, c’est sinueux et qu’est-ce que c’est beau ! Le lac sur notre gauche est immense tandis que de l’autre côté se dressent des rochers abruptes et des milliers de sapin, partout !! On traverse Thunder Beach et on se trouve un petit coin pour la nuit près d’une rivière. Le spot nous semblait calme et idéal jusqu’à ce qu’on se rende compte que des bibittes microscopiques parvenaient a rentrer dans le camion a travers les moustiquaires !! aaah !!! maudites bibittes! On s’endort tant bien que mal et on ne met pas de temps a déguerpir au petit matin.

Mercredi, 3ème jour sur la route, les constantes sont bonnes, Woodstruck roule comme un charme, le soleil brille, les fenêtres ouvertes et la musique à fond là d’dans, on est bien bien bien ! On atteint la frontière du Manitoba en milieu de journée, on s'arrête sur une aire d'autoroute puis on commence a bricoler, on prend une douche rapide dans un camping et on termine la journée au bord d’un lac, petite plage, coucher de soleil, apéro, p’tite bouffe et dodo.

elle est pas belle la vie? 

Le lendemain, on arrive avec une bonne heure de retard sur le site du festival pour l’obtention de nos pass bénévoles. On se dirige vers le point info puis en essayant de formuler quelques explications avec notre anglais imparfait, une dame nous répond dans un français impeccable : ‘’ oui pas de problème je vais contacter votre responsable et vous pourrez obtenir vos pass. » Puis une autre ‘’ ah vous êtes bénévoles ? » et une autre « oh vous êtes de quelle région ? » Mais, mais c’est qui tout ces gens qui parle français ????!!! Et bien, figure toi qu’a Winnipeg on trouve la deuxième plus grande communauté francophone du Canada après le Québec . Incroyable ! Mais attention, n’allez pas comparer leur accent ou leurs expressions à celle des Québecois ! Ici on est francophone du Manitoba et on a rien a voir ou a envier aux Québecois . En tout cas, on est supers contents de pouvoir parler français avec des gens qui partagent notre enthousiasme.


Bref, une fois passée cette petite surprise d’accueil, on rencontre notre responsable qui nous donne nos pass, notre planning et 2-3 infos d’usage. On découvre que nous sommes off aujourd’hui! trop cool, on va pouvoir profiter pleinement de cette 1ère soirée de festival. Le camping classique étant complet, on se trouve une place au camping familial. Ce dernier se trouve a environ 4km du site du festival, il y a donc un service de navette mis en place, il va falloir qu’on s’organise. Normalement en tant que bénévoles nos repas sont offerts mais avec les navettes qui passent toutes les 30 min et qui mettent environ le même temps pour rejoindre le site, on perdrait trop de temps a faire les aller/retour, pas bien grave, on est équipés pour se faire a manger maintenant.

En fin d’après midi on se trouve devant les portes d’entrée du festival. Première surprise, pas de fouilles, pas de vérification du billet ou du bracelet, on entre sur le site en une fraction de seconde (merde on aurait dû se remplir des bouteilles d'alcool !! haha) . Autour de nous, des jeunes et des moins jeunes, des familles entières avancent joyeusement vers l’entrée. On remarque qu’ils portent presque tous une chaise pliante sur le dos, d’autres tirent des petites remorques ( trolley ) chargées de chaises, de couvertures, de glacière, de ballon etc… Regards perplexes, « c’est l’entrée du festival ou du camping ? » Non, c’est bon, on est au bon endroit, et on va vite se rendre compte des différences entre festival Canadien et festival Français.


Le site du festoche se trouve au plein coeur d'un parc provincial et s’étend sur 2km² de pelouse , de foret avec un petit ruisseau qui passe au milieu. Il y a 5 scènes distantes de 300m chacune. La première surprise pour nous c’est la disposition du public face a la scène , on avait pris l’habitude d’avoir juste devant un grand espace appelé fosse pour tout les gens qui veulent danser, mais ici, cet espace se trouve de chaque coté de la scène comme une petite tranche de camembert ne laissant la place que pour une dizaine de personnes. Toute l’ouverture de scène est monopolisé par ces familles et leurs charrettes , bâche au sol pour délimiter leur emplacement qui peut prendre jusqu'à 25m² et où tout le monde mais vraiment tout le monde est assis sur des chaises de pêcheurs. Des hamacs sont tendus entre tous les arbres disponibles, des enfants jouent au ballon, au cerceau, au frisbee... Invraisemblable pour nous autres, amateurs de cohue et de bordel , là tout est bien rangé, les allées sont libres et les gens utilisent les poubelles mises a dispositions. Une autre différence ici , je ne sais pas si c’est interdit ou pas mais les filles ne portent pas de soutif’ et souvent pas de culottes ou de très très très petites ce qui, vous pouvez l’imaginer, n’est pas pour me déplaire… Bande de baba-cool !!!! Il n’y a qu’un bar disposant de 6 tireuses et un choix mince de vins. Cet espace est délimité par des barrières car on ne peut pas consommer de l'alcool sur le reste du site. il est interdit de fumer dans cet espace, il est donc impossible de boire et de fumer en même temps! D'une manière générale , les gens sont hyper disciplinés, preuve en est, les files d’attentes pour les stands de bouffes , pouvant aller jusqu'à 30 personnes les unes derrière les autres dans le calme et la bonne humeur. Les voitures sont toutes bien stationnées, tout est propre, on peut compter les déchets sur le sol ce qui est fou sachant que l’évènement attire 80 000 personnes , chapeau bas le Manitoba !! Une belle première soirée a se balader de scènes en scènes et a travers les stands des artisans.

Vendredi, 1ère journée de job, de 17h à 23h . On nous assigne à chacun un stand de "tri " que je mets entre guillemets car ce n’est pas le même "tri" que chez nous bien entendu , se serait trop facile.Il y a une poubelle pour les cannettes , le papier et le carton ( même a pizza !) une autre pour le tout-venant et la dernière le compostable , c’est a dire tous les restes de bouffe y compris la viande , les assiettes en carton ainsi que les gobelets, mais également, et là , c’est chelou ,on nous prévient que les plastiques estampillés d’un logo triangulaire avec le numéro 7 sont aussi compostables !...et c’est là que le bas blesse , on y croit pas ,nous, mais il faut jouer le jeu et expliquer aux gens que ce plastique est biodégradable -mon cul excusez moi !!! –alors je leur invente une jolie histoire de plastique végétale qui a eu son petit effet et j’ai passé le soirée a décorer mon stand avec des fleurs que je fabriquais avec des cannettes découpées et des pailles ! Quant à mimi , un peu plus loin de moi se trouve elle aussi aux poubelles mais près des toilettes fait que..moins de monde…moins de fun mais bon ça reste somme toute une expérience.


Le deuxième soir , on nous propose de faire les runner de poubelles , c'est-à-dire de parcourir le site et de récupérer tous les sacs pleins de tous les stands et de les jeter dans le back stage dans des bennes de camions. C’était plus fun que la veille car ça nous a donné l’occasion de parcourir TOUUUUT le site plutôt que de rester statique pendant 6h. Le dimanche on nous assigne le stand poubelle du bar! cooool !! Mais rapidement Matthieu se retrouve de nouveau a faire le runner et a parcourir le site de long en large, il est tellement efficace (c'est que, c'est pas son 1er festival au p'tit) qu'on lui donne même un talkiewalkie! hahaha la blague! Va comprendre les instructions en anglais avec un talkie en plein concert! Enfin bref, il s'en sortira pas mal mais complètement rincé car il s'est retrouvé a gérer tout le parc seul, les autres bénévoles ayant apparemment déserté.... Le festival se termine avec un concert privé pour les bénévoles, on utilise ce qui nous reste d'énergie pour danser sur la musique endiablée de Five Alarm Funk et une fois le concert terminé on ne tarde pas a tomber rapidement dans les bras de Morphée.

Voici pour les soirées de bénévolat, mais en commençant tous les jours à 17h, nous avions suffisamment de temps pour continuer l'aménagement de Woodstruck. Je me lance sur l'armature du meuble 'placard et cuisine' que je voulais en une seule pièce pour gagner en solidité . Mimi nous gratifie de supers croquis pour pouvoir mieux se projeter et c'est parti !! bon , le p'tit truc a savoir c'est qu'on a pas de niveau et de toute façon , comme le camion n'est jamais garé horizontalement , il ne nous aurait servi a rien . Donc équerrage , coupe aux dimensions égales pour les verticales et les profondeurs. Mais le souci ici , c'est que le bois utilisé , des grands bardeaux délignés en 1''5/8 / 1" / 6' ont pris du flash ou de la courbe , fait que, il a fallu composer!!

Nous voilà donc, en plein festival, a déballer tout le camion, sortir le bois et le matos sur le terrain de camping! hahaha mais jusqu'où iront-ils???

Lundi 9 juillet, fin de festoche, on est les derniers sur le parking, il est temps de reprendre la route. Douche, vaisselle, lessive, brossage de dents, inspection dans le miroir, vérification des niveaux du camion et let's go to the Rockies !

La route est magnifique , nous suivons le soleil durant la journée longue et ne mettons pas beaucoup de temps a rejoindre le Saskatchewan. Cette province, tout comme le Manitoba a la réputation d'être plus plate qu'une assiette, ici rien ne se passe, et surtout dépêche toi de le traverser, circulez y a rien a voir! Un peu la Creuse de chez nous quoi... Et bien, en effet, on voit l'horizon a perte de vue, pas un seul arbre, des grandes prairies, non, plutôt une grande plaine de 8OOkm où prairies et champs se partagent le paysage, balayés par les courants d'air faisant ressembler les herbes hautes a des vagues, voilà, ça c'est le Saskatchewan et nous.......on a trouvé ça super beau! Tellement habitués aux reliefs des Alpes que cette grande étendue de rien nous a transporté dans un autre monde.

Il nous faut deux jours pour apercevoir du relief , la chaîne de montagne qui part des États -unis pour se finir au porte de l'Alaska , les Grandes Rocheuses . Mimi nous dégotte des supers spots pour passer les nuits en dehors des sentiers battus avec des vues a couper le souffle . L'Alberta nous réserve moult surprises , comme la descente des Hoodoos , incroyable canyon où il existait une grosse activité minière jusqu’à la fin du 19ème siècle . Nous visitons un site de "cheminée de fées" traces de l'érosion sur les parois calcaire du canyon le tout sur le fond orangé du couché de soleil .

On s’arrête également a Drumheller , réserve , si je peux l'exprimer ainsi, de fossiles de dinosaures de toutes les périodes . On visite un super musée qui, hélas, n'est qu'en anglais ce qui nous gâche un peu le plaisir mais le fait de voir ces bestioles en 'vrai' restera quand même inoubliable et réellement impressionnant!

En poursuivant notre route, on traversera une ville vraiment pittoresque , qui était historiquement une cache d'Al Capone a l'époque de la prohibition . Les maisons de briques du centre ville ne font pas plus de 3 étages et les toits sont plats ce qui laisse passer la lumière. Les rues sont larges , on pourrait s'imaginer facilement des gangsters avec des fusils a chargeur en forme de camembert sortir d'une Ford modele A ; une époque où les truands avaient la classe quoi !

On continue toujours a suivre la course du soleil, les montagnes grandissant au fur et à mesure que nous avançons. Nous traversons Calgary , citée Olympique (qui nous fait toujours penser au film Rasta rocket ) pour enfin arriver dans le park national de Banff ; et là mon gars , accroche toi a ton slip tellement qu'les paysages y t' font décoller. Nan sans déconner, c'est époustouflant! Je crois qu'il y avait toutes les nuances de vert possible entre le turquoise de l'eau , le vert pâle des feuillus qui s'opacifie plus on dirige son regard vers le haut et la forêt subalpine, passant par le vert sombre des lichens qui font la limite végétale de la montagne et la roche qui, elle, tranche d'un gris clair , presque 'neuf' , comme l'intérieur d'une pierre qu'on casse. La nostalgie de Valloire nous gagne un peu , c’est vraiment comme chez nous et on adore ça !! on passera deux jours a Canmore , une petite ville tip top a quelques minutes de Banff . Nous avons même eu l’occasion de suivre la finale de la coupe du monde en compagnie d’un quatuor de Belges dans un community centre (établissement pour le public où il y a de l’eau potable , des douches chaudes a 1$ les 6min et souvent un wifi public). On a même pu fêter ça avec une bouteille de Pernod et en se fabriquant un drapeau Fra-nadien 😀

Nous voilà donc dans le parc, où la vitesse est limité a 60km , a rouler pour le plaisir , sans but précis, a s’arrêter tous les 20km pour 2h de rando sac a dos . Tout est beau , presque oserai-je le dire parfait , pur. Il est strictement interdit de camper ou même stationner en dehors des zones prévues , il y a plein de camping pour tous les gouts et toutes les bourses . La marche pour allez voir le lac Louise , figure de proue des parcs nationaux , fut épique : Après vingt minutes , au pied de la montagne , un panneau stipulant la présence d’une maman grizzli et de ses petits. Nous nous étions préalablement informé sur les choses a faire ou le matériel a avoir , sachant qu’il faut le plus possible ne pas effrayer les animaux donc nous devons faire en permanence du bruit , avec par exemple des clochettes accrochées au bâton de marche , ou une Mimi qui tape dans ses mains toutes les deux foulées. La rando aura duré 1h30 et ça en valait la peine on a pas croisé les grizzlis (et c'est tant mieux) , je laisse les photos parler d’elles-mêmes .

On est resté quatre jours dans le parc mais on est en plein mois de juillet et comme partout à cette époque, c'est blindé de touristes !! Alors vite, vite on reprend la route, mais il est de notre devoir de faire des envieux , alors laissez-moi vous parler du campground proche de Golden . Après une journée route rando comme décrit ci-dessus , on sort de la hwy 95 (highway =autoroute) on suit un petit chemin sinueux , passe un pont de bois sans protection a une quinzaine de mètre au dessus d’une grosse rivière , puis , après dix minutes de chemin de terre , en contre bas de la route, nous découvrons un havre de paix ! un camping gratuit sans eau , ni électricité mais avec des toilettes sèches au milieu d’une foret de pins blancs et de chênes. On se trouve un emplacement juste a coté d’un bras de la rivière sans trop de remous. La photo mentale s’est imposée sans se forcer !! Au premier plan, table de pique-nique, place a feu , mon amour de femme , le van ; au second plan , le ruisseau a fond bas et au sol sableux , au centre, la rivière et ses rapides d’un bleu ciel cassé par le blanc de l’écume ,des berges de galets gris polis et l’orée de la foret de l’autre rive qui vient se jeter dans les vaguelettes; en arrière plan la forêt sombre et les montagnes au loin en couches d’ombres distincts et pour finir en haut a droite le soleil rond orange et tiède qui s’apprête a laisser sa place a la lune . Pas un bruit de civilisation, juste le vent dans les épines et le bruit de l’eau qui coule …on y restera 2 nuits et 2 jours, a vivre au rythme de la nature, a se doucher avec l'eau de la rivière, loin de la folie de banff et ses touristes.... On était bien!

un petit coin de paradis


Mais fini les rêveries, on doit décoller, rejoindre la dernière province, La Colombie-Britannique car le job qui paye dans la région, c’est le picking (cueillette) de cerises, abricots, fraises, framboises, pommes, poires raisins etc etc … , et le travail n’attend pas les rêveurs donc c’est parti mon kiki pour Kelowna, dans la vallée d'Okanaghan!

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Publié le 16 janvier 2019

Nous faisons la dernière portion de route pour rejoindre Kelowna sous un soleil de plomb. On a beau ouvrir les fenêtres en grand, la chaleur nous colle à la peau! Heureusement, il y a des lacs tout le long de l'autoroute pour une trempette rafraîchissante....

Une fois arrivés à Kelowna, il nous faut seulement 2 jours et quelques coups de téléphone pour trouver un endroit où travailler. On se retrouve alors chez Tatiana une française qui gère l'exploitation d'un verger depuis une quinzaine d'années. Lorsqu'on arrive, la récolte est déjà entamée depuis une semaine, et il y a environ une trentaine d'employés qui campent sur le terrain. Il y a une cuisine commune, un coin salon-détente ombragé et une seule douche (étant donné qu'on fini tous à la même heure, l'attente est lonnnngue) .

On s'installe comme au camping: la bouteille de gaz et le réchaud à l'extérieur, une bâche tendu pour nous protéger du soleil, le hamac pour la sieste, une table,2 chaises, le bonheur! Comparé à tous les autres qui dorment à 2 dans des tentes en plein soleil, on est vraiment bien lotis. Tatiana nous proposera même d'utiliser sa voiture pour faire les courses pour ne pas avoir a bouger toute notre installation, c'est très sympa de sa part. Au bout de quelques jours et une dizaine de bières disparus dans le frigo commun, on demande à Tatiana de se brancher au réseau électrique de la maison pour pouvoir utiliser le frigo du van, ce qu'elle accepte volontiers. Nous voilà donc plus que bien installés au pied d'un massif de menthe fraîche, idéal pour le mojito de l'apéro!

le campement de manouche!! 

Les journées de travail commencent a 5h30 et se terminent vers 13-14h pour éviter que les fruits ne s'abîment avec la chaleur. En règle générale, la cueillette de cerise se fait au rendement et cela peut s'avérer très payant si tu es un cueilleur confirmé. Mais ici, 90% du travail se fait à l'heure (14 $) ce qui nous convient totalement. Le reste de la récolte est au rendement, et il faut vraiment travailler comme une machine pour obtenir le même salaire qu'une journée payée à l'heure.

Le travail est vraiment agréable et pas compliqué. On est autonome dans les rangs, chacun choisit son arbre, certains travaillent a 2 d'autres seuls. On a 2 échelles chacun a disposition, une de 3m l'autre de 4m. Les premiers jours, il faut apprivoiser la hauteur et la position stratégique de l'échelle pour ne pas avoir a descendre et la bouger toutes les 5 min.

Avec un travail aussi mécanique qu'est celui de la cueillette, le fait de se lever tôt, d'être dehors en plein air, nos esprits divaguent dans tous les sens pendant 9h. On parle pas beaucoup, mais vingt dieux ça cogite là d'dans! Un mélange de souvenirs et de projections assez incroyable, genre à un moment donné, tu te retrouve à Valloire, avec les copains, en train de boire des canons, servir des clients au resto, puis le temps d'une nouvelle inspiration et tu te retrouves dans ta future maison, en train de repeindre des murs, et hop te voilà projeter en Mayenne, a t'imaginer ce que tu ferai si tu rentrai là, maintenant," j'irai chercher mes petites princesses à l'école c'est sûr! ah bah non, c'est les vacances...Bon bah j'irai me cacher dans leur chambre et là, surprise!! "....puis le bruit du tracteur te sort de ta bulle, t'es toujours en haut de l'échelle, ton seau est plein, il faut descendre le vider et une fois de retour là haut, tu retrouves tes pensées là où tu les avait laissées....C'est comme voyager dans le temps, c'est comme rêver mais éveillé, c'est comme planer mais sans fumer, c'est....... c'est peut-être les pesticides en fait!! Et c'est dans un de ces moments d'égarements, perchés en haut de notre échelle que l'on prend la super décision de faire un aller/retour express en France pour le mariage des copains! La récolte est terminée, on a bien travaillé et on vit qu'un coup ahou! ahou! ahou!

Marie et Axel, amis de longue date de Matthieu ont décidés de s'unir le 25 août. Bien entendu, on avait reçu un faire-part et décider a contre-coeur que l'on ne s'y rendrait pas... Mais là, le 15 août, après avoir bien réfléchi, on se dit pourquoi pas? Vas-y on est des fous, on a de compte a rendre a personne puis surtout on s'en voudrait toute notre vie de ne pas être présents! Alors voilà, 10jours avant le jour-J on prend la décision farfelue de rentrer en France pour..... 5 jours!!! Branle-bas de combat, après avoir acheté nos billets d'avion il faut s'organiser. L'aéroport de Vancouver est à 400 km, il faut qu'on trouve un endroit où stocker Woodstruck pendant le temps du voyage. On demande a Tatiana si on peut le laisser chez elle, on prendrait un bus ou un covoiturage pour se rendre à Vancouver et la même chose au retour. Pas de problème pour elle, mais non, ça ne colle pas, ça nous couterait 240$ de faire l'A/R alors que Vancouver est notre prochaine destination. Autant y aller directement avec le van et trouver un endroit là bas....gratuit tant qu'a faire... Idée!! J'y vais au culot (qui ne tente rien n'a rien ) et je contacte tous les hôtes HelpX qui habitent la périphérie de Vancouver et leur expliquent notre cas: "Bonjour, on doit rentrer en France et on cherche un endroit où laisser notre van pendant le séjour. A notre retour on sera dispo pendant 10jours pour vous fournir toute l'aide dont vous avez besoin." Et bingo! ça marche! C'est Robert qui nous répond, il accepte de nous accueillir dès le lendemain. Yes! y a plus qu'a y aller.

On passe une dernière soirée avec les copains des cerises, on empoche notre dernière paye et nous voici de nouveau sur la route, ultime étape pour rejoindre la côte Ouest du pays.

Lundi 20 août 12h

Nouvelle route, nouveaux paysages, direction Vancouver. Lorsque l'on quitte la vallée, on attaque direct par une grande montée interminable, toute droite, on dirait une rampe de lancement pour des montagnes russes! Commencé à 90 km/h on atteint péniblement le sommet a 30 km/h, on est pas rendu! D'ailleurs, pour pas changer, on est encore en retard lorsque l'on arrive chez Robert 7h plus tard.

Le magnifique jardin de Robert

On partage le souper avec 3 autres helpeurs qui ont passé l'été ici. Le lendemain, mardi, on file un coup de main pour arroser les plantes et pour préparer les repas. On sélectionne nos affaires pour le départ, on arrive a tout mettre dans un seul sac à dos et pendant que l'on cherche un moyen de se rendre à l'aéroport, Robert nous propose de nous y déposer. Ouahou vraiment cool ce Robert.

Mercredi matin, c'est le jour du départ, on se douche, on déjeune, et on monte dans la voiture de Robert à 9h02 pour un départ prévu à 9h youhou on a jamais été aussi bien dans les temps (ou dans la mare diront certains ). Une fois arrivé à l'aéroport, on ouvre le coffre et là: Catastrophe! On était tellement bien préparé qu'on a laissé le sac à dos au pied de la voiture!!! Damned! Petit moment de panique, on réalise qu'on va rentrer en France sans affaires de toilettes, sans chemises, sans pantalons... Mais on a nos passeports, carte bleue et billets, ouf! On peut quand même prendre l'avion. On se détend et on explose de rire! On est vraiment trop cons!!!

Le vol se passe bien, même si c'est toujours trop long et trop .....dans les airs pour Matthieu. Lorsque l'on débarque à Paris c'est déjà jeudi et on a 1h d'attente avant de prendre le TGV qui nous emmènera jusqu'à Lyon. Ça nous laisse le temps de peaufiner le reste du périple...Les mariés ne sont pas au courant de notre venue, alors nous avons désigné des "complices" pour accomplir a bien cette mission! Mes merveilleuses gazelles-mouth de Lyon, Juju, Mariza et Adri ont pour objectif de nous récupérer à la gare et de me prêter robe et chaussures. Surprise, Laure est de passage a Lyon en ce moment, c'est donc elle qui s'improvisera taxi.

ah le confort des transports! Le décalage horaire et le stress du vol auront eu raison de Matthieu, gros dodo!

On rajoutera l'étape "halle aux vêtements" pour s'acheter culotte et caleçons (le minimum pour assurer ces 5 jours dans la dignité) avant de tous se retrouver chez Juju. Pendant une petite heure, ça cause, ça boit de la bière. Ah! ça fait du bien de retrouver les copains! Mais il nous reste encore quelques heures de route pour rejoindre les futurs mariés. On a réussi a trouver un covoiturage au départ de Lyon jusqu'à Aspres sur Buech dans le Diois. Notre "complice" sur place, Kiwi, ( =Thomas ou l'homme aux 1 000 surnoms ) nous attend de pied ferme. Il est 18h30 lorsque le covoitureur nous dépose au cœur de ce petit village.

"Tiens un bar, on va boire un coup en attendant Kiwi ?" "Suuuuument et plutôt 2 fois qu'une! " Ricard? Picon? Kir cassis? tous ces bons apéros bien de chez nous ne se sont jamais fait autant désirer! Se sera pinte de Picon pour étancher la soif, puis Ricard, mauresque même, pour le souvenir, à l'arrivée de Kiwi. Aaaaah on est bien là...On savoure ces délicieux breuvages et le plaisir des retrouvailles puis on fait les 3 derniers kilomètres qui nous séparent de La Font Vineuse, la propriété où Axel a grandi et où se dérouleront les festivités. On est a 36h du grand évènement et une petite équipe de fourmis s'activent encore sur place, ce soir, c'est la mise en lumière des installations...Mais avant ça, il faut trouver les mariés. On se cache derrière la voiture, on aperçoit Axel qui se rapproche et là, SURPRIIIIIIIIIIISE!!! Séance émotion et câlins collectifs lorsque Marie nous rejoint. Ça pleure, ça rit et c'est à ce moment précis que l'on se dit qu'on ne pouvait pas rater ça!

On fait le tour du site, les amoureux ont vu les choses en grand, ils nous ont préparés un mini-festival pour leur mariage! C'est magnifique et la propriété s'y prête a merveille... Il y a un chapiteau, une scène, un bar, des jeux de lumières et des éléments de déco tous plus beaux les uns que les autres. Ça va être un mariage de fou!

On passe la soirée a échanger et à faire connaissance avec les amis et la famille déjà présents. Réunion en petit comité pour discuter des choses a faire le lendemain, on rassure Axel et Marie, ils peuvent compter sur nous on est hyper motivés et ravis de mettre la main à la pâte! Étant passé par là il y a quelques années, on sait que toute aide est bonne a prendre... Vers 2h du matin, après 33h de voyage on prend la direction de la tente que Kiwi nous a apporté et on ne met pas beaucoup de temps a s'endormir!

Le lendemain, tout le monde s'active à accomplir sa mission. Les invités de plus en plus nombreux au fil des heures, se mêlent aux différentes tâches. A la nuit tombée, tout est prêt, ou presque, pour le jour J. Un grand buffet est dressé, de la charcuterie, du fromage, du vin, que demander de plus?

Samedi 25 août c'est l'effervescence dans la grande maison de la Font Vineuse! "Chérie, t'as pas vu mon noeud papillon?" "hey, t'aurais pas du mascara a me dépanner?" "Merde! On a oublié de mettre les flûtes sur les tables" Ça utilise la salle de bain à tour de rôle, ça se croise dans les escaliers, ça se cherche, ça se félicite "Whaou elle est trop belle ta robe !"

Matthieu a réussi a se faire prêter une chemise par un des frères d'Axel ( bon, il sera quand même en short et tongs, mais que voulez-vous, on va pas le changer hein? ) De mon côté la robe et les chaussures prêtées par Juju font parfaitement l'affaire. On s'en sort pas trop mal pour 2 personnes qui viennent de traverser l'atlantique sans bagages pour un mariage!

On se rapproche de l'heure fatidique, pendant que Matthieu est déjà à la mairie en train de préparer le vin d'honneur, je termine d'installer les tables pour le traiteur qui vient d'arriver. Lorsque je ressors du chapiteau, l'effervescence est retombée, plus un bruit, la maison est fermée, les voitures sont partis.....Oups! J'ai loupé le coche! Je suis en train de m'imaginer faire les 3kms jusqu'à la mairie à pied, c'est bête je vais arriver après les voeux.... Mais heureusement Fab est encore dans les parages et me dépose juste à temps. Ça aurait été con de faire 8 000 km pour louper le moment le plus important du mariage hahahaha!

Vive les mariés!! Vin d'honneur à la Clairette de Die (of course), les heureux mariés sont magnifiques, on s'empresse de les féliciter et de leur servir une coupe et, partis sur notre lancée, on fait le tour des invités avec les bouteilles, ça nous rappelle des souvenirs 😉

Retour à la Font Vineuse pour la suite des festivités... Tout le monde est rassemblé devant la scène de "la grotte" pour le discours des mariés. Quelques amis et membres de la famille se relaient pour une série de mini-concerts. Il y en a pour tous les goûts et tout les styles, on passe du rire aux larmes ....de bonheur bien sûr! L'émotion est au rendez-vous...Il n'y a pas que l'ambiance qui est excellente, la bière locale aussi et je vous parle même pas de la collection de rhum arrangé préparés avec amour par les stars du jour!

S'en suit une soirée bien agréable sous le chapiteau, le buffet préparé par le traiteur est a tomber mais encore une fois, c'est sur les fromages et le vin que l'on se rue! C'est fou à quel point on est en manque et je peux vous dire qu'on rattrape notre retard! On passe le reste de la soirée a migrer entre les concerts improvisés sur la petite scène et le DJ set sous le chapiteau. Rhum arrangé à la grotte, champagne sous le chapiteau, rhum à la grotte, champagne chapiteau, rotte à la ghum...et chapitagne....! hips! Il est environ vingt-six heures quarante douze quand je m’affale dans la tente, Cheveu dort déjà depuis un bout, il s'est levé à 5h du matin pour aller chercher des invités à la gare, et tous ces délicieux breuvages ont fini de l'achever...tout comme moi d'ailleurs...

Dimanche matin il est 13h30 quand j'ouvre les yeux....aïe ça pique! Faut dire que ça faisait longtemps qu'on avait pas bu comme ça, mais punaise ça fait du bien! Il y a encore pas mal de monde et le soleil est bien présent. Allez hop, toutes les tables dehors pour manger les restes de la veille.... L'après-midi se déroule tranquillement, on organise un atelier vaisselle dans la joie et la bonne humeur, on remballe la décoration, on commence a démonter le chapiteau et la journée se termine à "la grotte" avec une projection sur grand écran des photos de la veille. Un tonton prend la guitare, un autre rapporte des pizzas, on ouvre les cartons de champagne qu'on avait déjà rangés à la cave, on ressort les coupes lavées et c'est reparti pour un tour ! Une belle soirée en petit comité ou le stress a laissé place aux souvenirs d'une merveilleuse journée trop vite passée...

Lundi c'est fini, on embrasse chaleureusement les copains, on range la tente et on s'entasse dans un train bondé comme un métro à l'heure de pointe. Mais avant de refermer la parenthèse française on passe une dernière soirée chez Juju à Lyon. Laure est encore dans les parages et Yoann est dispo pour nous rejoindre. Super, 5 copains pour le prix de 3! Les nanas nous ont concocté un apéro dinatoire de fous et Yo a ramené le vin, le pain et le fromage, ALLELUIA!! Si je ferme les yeux j'ai encore le goût du Brillat Savarin dans la bouche....Nan mais en vrai, vous vous rendez pas compte! Le fromage, le pain, le vin, c'est la vie quoi! C'est fou ce que ça peut manquer ici...

Mardi 28 août, il est temps de rentrer. On a réussi a trouver un vol au départ de Lyon et c'est le papa de Juju qui nous dépose à l'aéroport, vraiment sympa de sa part. Le retour jusqu'à Vancouver est un peu plus long qu'a l'aller car nous avons une escale à Montréal, ce qui veut dire 2 avions, 2 décollages et 2 atterrissages dans la même journée. Je vous raconte pas l'état de Matthieu... Mais bon, on l'a fait. Nous voilà de retour chez Robert pour la suite des aventures...

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Publié le 16 janvier 2019

Alors, parlons-en de ce HelpX .Bon, vous l'aurez déjà compris, Robert est un homme très généreux qui nous a ouvert sa porte sans poser de questions, déposer et récupérer à l'aéroport juste pour le plaisir. Il a une soixantaine d'années, élégant et raffiné, passionné de botanique et des oiseaux. Amateur de bonne bouffe et de bon vin il est également fan de Jean-Michel Jarre qu'il écoute a fond du matin au soir, que se soit dans la voiture, le jardin ou la cuisine... Nul n'est parfait, haha. Avec son compagnon (décédé depuis quelques années) ils ont acheté cette maison il y a 20 ans. Complètement dépourvu de la moindre fleur, et ressemblant à n'importe quel pavillon de banlieue, ils ont transformé ce terrain en véritable jungle luxuriante où des milliers d'espèces tropicales cohabitent avec les colibris, pas fous, ayant élus domicile ici. Incroyable de voir la plus petite espèce d'oiseau au monde là, juste sous nos yeux, matin et soir. Pour tout vous dire, la première fois, j'ai cru qu'on était passé dans le monde d'Alice au pays des merveilles.

Nous avons rapidement compris que rien n'était laissé au hasard et que si nous avions l'impression d'être au cœur d'un des plus beaux jardins botaniques, c'est parce que l'essentiel de notre travail allait se concentrer ici. En effet, l'entretien de toutes ces plantes demande beaucoup de temps et d'attention. La journée commence avec l’arrosage, ce qui prend 1h à 3 personnes, c'est pour vous dire la surface et la quantité d'eau! Ensuite, on nettoie les fleurs mortes, les mauvaises herbes et on procède à la récolte des tomates. La matinée s'écoule tranquillement, bercés par le cui-cui des oiseaux, le bzz-bzz des abeilles et la douce odeur des fleurs, c'est très agréable. A midi c'est lunch, grosse salade ou alors sandwich pour tout le monde avec les restes de la veille. L'après-midi on bricole, et on répare 2-3 petites choses, rien de bien compliqué. En gros, il nous demande 4h de travail par jour du lundi au vendredi, c'est peinard, et la chance que l'on a, encore une fois, c'est que Robert possède énormément d'outils. On passe donc le reste de la journée à l'aménagement du van qui est loin d'être terminé. Et puis ce coup-ci on a vraiment un objectif, Antoine nous rejoint dans 10 jours, il faut donc que la cuisine et les rangements soient opérationnels, et surtout installer un siège pour pouvoir se déplacer à 3. D'ailleurs, le siège on l'a déjà, on est allés au "pick'n pull" à Kelowna.

pick n pull, késako?

C'est une énooooOOOOoorme casse auto où toutes les voitures sont rangées par catégories, posées en sécurité sur des gentes et que tu viens pillées jusqu'à l'os. Tu viens avec tes outils, tu précises quelle est la pièce que tu cherches et après tu la démontes par toi même dans le véhicule que tu veux!

en pleine action au Pick'n Pull 

C'est un grand terrain de jeux pour les petits foufous que nous sommes, on a envie de tout récupérer! Mais non, l'objectif c'est un siège avec ceinture intégrée comme ça pas besoin de faire d'ancrage dans la carrosserie. On trouve notre bonheur assez facilement dans un 4x4 complètement défoncé. Bon, en même temps c'est normal, c'est une casse. On s'en tire pour 50$

Alors donc, le siège on l'a, mais avant de l'installer il faut poser le parquet (que l'on trimballe depuis fin mai quand même, j'en peux plus!) mais avant de poser le parquet il faut finir l'aménagement des tiroirs sous le lit et avant ça il faut installer l'évier, la cuve et la pompe à eau...etc. Bref, vous avez compris, y a du job en masse! Alors ni une ni deux, on s'y met.

On a également vidé, trié et rangé l'intérieur d'une cabane au fond du jardin de Robert. Il y avait beaucoup de bois et de vieilles planches et pour ne pas changer, et bah ce bois on l'a récupéré of course! pas bête la guêpe. J'ai pu faire une porte de placard et un tiroir qui se transforme en table, malheureusement pas de photo, la batterie de l'appareil ayant rendu l'âme. Mais on vous montrera ça bientôt.


les trous dans le parquet tout neuf !! aaaAAAAAahhh!! 

Ça y est le parquet est posé, le fauteuil aussi, l'évier est fonctionnel et on a presque fait tous les tiroirs prévus. Il est temps d'aller chercher le frangin à l'aéroport et de tailler la route! Mais Robert ne l'entend pas de cette oreille, il veut rencontrer le frangin et insiste plus que de raison pour que l'on passe une dernière soirée ici. Je suis faible, je sais pas dire nan alors j'ai dit oui ...... Bon je vous passe les détails, mais il a également insisté pour que l'on prenne sa voiture, alors qu'il avait lui-même rendez-vous a Vancouver. Il y est allé en métro et nous a rejoint à l'aéroport! J'étais vexée qu'il s'incruste dans mes retrouvailles avec mon frère!! La prochaine fois je dirais "NOOOOOOOOOON" et pis c'est tout. C'est assez compliqué a expliquer mais au final, la gentillesse de Robert était difficile a cerner, c'était trop, on a toujours pas compris, mais peut-être qu'il recherchait la reconnaissance éternelle ou.... Bref, ce n'est qu'un détail, qui n'altère en rien les bons moments passés ensemble pendant ces 2 semaines.

Dernière soirée autour d'un bon repas avec les autres helpeurs et Antoine qui essaye de ne pas sombrer parce que parler anglais avec 9h de décalage horaire dans les dents, c'est pas simple! Une bonne nuit de sommeil, un p'tit déj, une douche rapide et nous voilà prêts a prendre la route!! .....sous la pluie 😦

11
sept
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sept

Ça y est nous voilà partis pour 12 jours d'exploration sur l'île de Vancouver.

1ère étape, le ferry pour rejoindre Nanaimo. L'attente sur le quai d'embarquement est assez longue car je n'ai pas réservé et le bateau est plein... Qu'a cela ne tienne on prendra le suivant, et en attendant on sort le ricard et la planche de palet en plomb qu'Antoine a rapporté dans ces bagages!! 20kilos tout de même, il est fou! Mais quel bonheur de pouvoir se faire une petite partie, apéro kir et ricard comme à la maison ! On jouera même sur le bateau tant qu'a faire...

On arrive à Nanaimo vers 18h et on prend la route direction la côte Ouest. On s'arrête 1h30 plus tard à Cathedral Grove pour la nuit en plein coeur d'une forêt de cèdres millénaires. Les arbres sont immenses, c'est très impressionnant. On installe le campement sur une petite aire de repos, palet, apéro, palet, apéro, bouffe dodo. Après une nuit fraîche et humide, un bon café pour repartir du bon pied, on replie la tente d'Antoine et on poursuit notre route. On traverse le centre de l'île sous la menace d'un ciel nuageux mais une fois arrivés sur la côte, à Ucluelet, le soleil fait une timide apparition, le temps de déguster quelques délicieuses huîtres locales accompagnées d'un bon verre de blanc. Après cette pause frugale on se balade sur le "wild pacific trail" , un chemin de randonnée qui fait le tour de la presqu'île. Tantôt au bord de l'eau, tantôt dans la forêt et ces arbres incroyables, tantôt au soleil, tantôt sous les nuages.

Pour notre 2éme nuit, fin de journée au camping histoire d'avoir accès à l'électricité et aux douches. On se fait un feu avec les vieilles bûches à moitié calcinées que l'on trouve dans les différents barbecue des emplacements, et ensuite, palet, apéro, palet, apéro bouffe et dodo 😉

Le lendemain on fait les 40 km qui nous séparent de Tofino, le spot de surfeurs par excellence! La saison d'été touche à sa fin dans ce petit village balnéaire, tant mieux, on aime pas les touristes! haha. On est chanceux, le soleil est au rendez-vous.

C'est a ce moment ci, les pieds dans l'eau fraîche du Pacifique que l'on réalise que l'on a atteint notre but, celui de traverser le Canada. La plage est époustouflante, jamais on avait vu des sapins au bord de la mer, c'est magnifique ce mélange terre/mer. On s'amuse comme des p'tits fous et on passe un bon moment sur la plage. Les gars sont même allés récupérer un cerf-volant, emmêlé , au sommet d'un arbre , a la pointe de la falaise. Ce fut périlleux mais ils sont contents! Alors que je me dis "encore un truc de plus a traîner dans le camion!"

On poursuit l'expédition sur le sentier à travers la forêt. Encore une fois, nous sommes bluffés par la taille et la beauté des arbres .

Au détour d'un chemin nous rencontrons Manon, une Québecoise à la découverte de l'Ouest. Après avoir échangé quelques mots on se donne rendez-vous à la brasserie locale. C'est après 2,3 pintes et quelques fous rires que l'on décide de passer les prochains jours ensemble. Ce soir là, au vu de ce qu'on vient de se mettre dans le cornet, pas envie de déplier la tente, on dormira tous les 3 dans le van, a 100m de la brasserie.

C'est le tapotement d'une pluie fine sur la carrosserie qui nous réveillera le lendemain. On retrouve Manon dans un petit café du village histoire d'organiser la journée et de se débarbouiller a grand coup de café! Malgré le temps gris et la menace d'une averse, on prend la direction du port afin de nous rendre sur l'île de "Meares Island" pour parcourir les 3.5km du "big tree trail". Un bateau taxi nous y dépose en moins de 10min et reviendra nous chercher d'ici 4h, ça nous laisse le temps d'explorer ce bout d'île perdue.

On quitte la petite plage du débarcadère pour s'engouffrer dans cette forêt aux arbres plurimillénaires. Dès les premiers mètres on se fait littéralement happer par cette jungle luxuriante où les cèdres géants nous toisent et dont la cime bien fournie fait office de parapluie. Le terrain est glissant mais heureusement, le site a été aménagé avec des pontons en bois qui serpentent à travers la forêt, renforçant encore plus son côté enchanteur.

Quand le bateau revient nous chercher, on est trempés jusqu'à la moelle mais contents d'avoir exploré et contemplé cette île. Encore une fois, une belle leçon de Dame Nature qui a su nous faire sentir ridiculement petits et inutiles face à ces monstres sacrés. On a vu des arbres vieux de 1800 ans qui avaient pris racine sur des arbres encore plus vieux, couchés mais encore vivants. On est même rentrés a 4 dans la faille d'un tronc creux !

De retour dans le centre de Tofino, on boit une bière pendant que l'on fait sécher le linge à la laverie. Et oui, à 3 dans le van avec des vêtements et des chaussures trempés, c'est pas l'idéal !

Vers 18h on décide de quitter Tofino et de prendre de l'avance sur la route du lendemain. On a prévu se rendre à Victoria, la préfecture de la Colombie Britannique qui se situe au Sud de l'île. Mais pour ne pas repasser par des routes déjà empruntées, on souhaiterait faire un détour par le lac Cowichan et Port Renfrew. On passera la nuit aux alentours de Port Alberni au coeur de l'île, sur un bout de chemin trouvé au hasard dans la lumière des phares. La randonnée sous la pluie et les 4h de route aurons eu raison de nous, on est épuisés, fatigués, rincés, on ne mettra pas de temps a s'endormir...

Le voyage se poursuit le lendemain après un bon petit déjeuner à 4 dans le camion. La pluie a laissé place a de gros cumulus eux-mêmes laissant la place a de timides éclaircies, c'est toujours ça de pris... On roulera toute la journée s'arrêtant au bord du lac Cowichan pour la pause sandwich. A partir de là, la route jusqu'à Sooke sera longue et chaotique! Route secondaire, nids de poules, virages serrés, montées et descentes abruptes, avec ou sans bitume, y en aura pour tous les goûts et de quoi nous faire presque regretter d'avoir voulu voir du paysage! Fin de journée dans un super petit camping en bord de rivière à 3/4 d'h de Victoria. On se met bien ; en mode médaillon de poisson frais bardé de lard grillés au barbec avec petite poêlée de légumes du soleil. C'est pas parce qu'on est au camping qu'on va manger des saucisses et des chips! Rajoutez par là dessus la petite dose quotidienne de palet/apéro et le compte est bon.

Dimanche 16 septembre, on se réveille tranquillement et on se dirige vers Victoria. On arrive tant bien que mal a trouver une place pour se garer en centre-ville et on démarre la visite. L'objectif général étant de passer l'après-midi et la soirée dans un festival qui a lieu dans un parc de la ville. On se ballade dans les vieux quartiers, on goûte la bière locale, la base, puis on se dirige vers le site du festival...Manque de bol, j'avais pas du tout compris que c'était 70$ l'entrée! Aïe ça calme! On met pas beaucoup de temps pour se décider a rebrousser chemin, de toute façon la ville c'est pas pour nous, allons donc nous trouver un camping peinard pour passer la fin d'après-midi tranquille. A 16h c'est chose faite, vous devinez bien que la planche et les bières sont de sorties, au milieu des arbres et des écureuils on est quand même bien mieux que dans la ville et son brouhaha!

Lundi matin, l'empereur , l'heure est venue de dire au revoir à Manon, elle retourne sur le continent. De notre côté, on poursuit la visite de l'île, direction plein Nord. On s'arrêtera a Duncan pour déjeuner avec Marie une cousine de Matthieu , en vacances avec son mari. Ils vivent tous les 2 aux États-Unis et l'occasion de se retrouver ici était suffisamment improbable pour passer à côté! (15 ans sans s’être vus ). On passe le temps du repas ensemble et avant de reprendre la route on fait un petit point : ça fait presque une semaine qu'on est sur l'île a faire de la route, s'arrêter, visiter, reprendre la route, trouver un camping, manger dormir et hop c'est reparti de plus belle le lendemain. Les gars me font comprendre qu'ils aimeraient bien rester dans un camping au moins 1journée entière, histoire de profiter de la vie, sans se presser et prendre le temps de pêcher. Ma foi, c'est vrai que la perspective d'un peu de farniente, et de manger un saumon sauvage cuit au feu de bois me tente pas mal aussi. Avant de quitter Duncan on achète donc une canne à pêche, un peu de matériel et des asticots, et un permis de pêche. On a environ 5h de route pour rejoindre notre nouveau point de chute, un site de camping gratuit perdu en pleine forêt et bordant un large lac. Le spot idéal pour les amoureux de la nature que nous sommes. De plus, la météo est prometteuse pour les jours à venir.

Il est 19h30 quand nous arrivons au camping. Les 14 derniers kilomètres ont été parcouru en 1h !!! C'était long, encore une fois, route secondaire genre chemin de forêt, on s'est fait secouer dans tous les sens, les amortisseurs en ont pris un sacré coup et nous aussi! Mais à l'arrivée, tout ceci est déjà oublié, le site est MAGNIFIQUE! Mieux ça n'existe pas...

Nous sommes a environ 40 km au sud de Telegraph Cove qui sera notre prochaine étape, en attendant, on déplie la tente et la gaule et on PRO-FI-TE !

Après une nuit fraîche, (c'est le Nord!!) Matthieu nous prépare des crêpes pour un réveil en douceur....hmmm on est bien bien bien bien.... Une fois la canne à pêche préparée et le sac à dos rempli de bières on s'enfonce dans le bois avec pour objectif d’atteindre un massif qui surplombe le lac à l'opposé de notre campement. La marche est compliquée, le bois est vierge de tout sentier et la végétation y est bien installée. M'enfin, on en a vu d'autre...

Les gars s'échangent la canne et titille le saumon pendant que j'avale des pages de mon livre. Il fait beau, presque chaud, alors oui, les gars sont torse poil mais quand il faut marcher dans 1 m d'eau pour récupérer le fil qui s'est accroché dans une branche, ça fait moins les malins, l'eau est froide. Mais ça a le mérite de me faire bien rigoler!

13h on décide de rentrer au campement pour manger. Rentrant de la pêche bredouille, on mangera quand même du saumon..... provenant d'une boîte de conserve trouvée dans le talus! Hahaha les manouches sont de retour. Après ce délicieux festin on part explorer les abords du lac sous un soleil généreux.

Des énormes troncs d'arbres flottent à la surface d'une petite crique. Lueur complice dans le regard des gars qui se lanceront le défi de fabriquer un radeau! Matthieu retourne au camion récupérer scie, corde, et opinel et c'est parti !

On est tellement fiers de notre embarcation que l'on ne résiste pas à l'envie de monter à bord tous ensemble et de rejoindre le campement de l'autre côté de la crique

A 19h, après une journée bien remplie, on plie bagage et on se met en route jusqu'à Telegraph Cove où nous passerons la nuit au camping.

Mercredi matin, le soleil est de nouveau avec nous malgré les averses nocturnes. On profite d'être dans un camping pour se doucher, faire la vaisselle etc.... En fin de matinée, on se balade dans ce petit port très charmant. Telegraph Cove est réputé pour ses cabanes colorées typiques mais également pour être LA place pour voir des orques! Mon rêve..... Malheureusement celui-ci à un coût, et pas des moindres. Environ 250$ la sortie de 2h sur un gros bateau ou bien 180$ la demi journée de kayak. Sachant qu'il fallait réserver, que les gars sont pas plus motivés que ça et que la chance de voir des orques n'est pas garantie, je décide de laisser tomber l'affaire....Je reviendrai va ! 😉

On fini par changer d'endroit en fin de journée, le camping étant un peu cher pour ce que c'est et les spots de pêche n'étant pas a proximité. On tente le prochain village, mais c'est..... MOCHE! Alors on roule encore un petit peu et on fini par s'arrêter dans un camping a proximité de Port Hardy, toujours dans le Nord de l'île. Sur ce coup-ci, on est proche de la rivière mais la pluie est de retour, zut! La pêche ne donne rien. Pourtant on devine bien les saumons avec les sillons qu'ils dessinent dans le lit de la rivière. Ils ont l'air énoooormes! Mais ils sont trop malins pour mordre à l'hameçon de 3 touristes... Mais c'est en essayant de trouver un autre coin de pêche que les gars tomberont sur une belle zone à champignons, des chanterelles royales, rien que ça!

La pluie ne nous a pas épargnée pendant 2 jours, galère, galère...

Vendredi il est temps de redescendre dans le Sud de l'île. Objectif Nanaimo où nous prendrons le bateau du retour. Pause déjeuner à Campbell River "La capitale mondiale du saumon", on se dit qu'ici, on ne peut pas être mieux placé pour en manger.

On arrive a Nanaimo en fin de journée, on essaye de trouver un endroit où l'on peut se garer sans être dérangés. C'est toujours un peu compliqué en ville car il est interdit de dormir dans son véhicule. Il faut donc ruser. Ne pas arriver trop tôt pour ne pas se faire remarquer, se garer à l'abri des regards et loin du voisinage quand c'est possible... En général les parkings de salle de sport, gymnase ou piscine font pas mal l'affaire.

Une fois le spot trouvé, 2éme objectif : "Où est le bar le plus proche?" Brasserie artisanale à 700 m, c'est parti! On passe une bien bonne soirée à Nanaimo, tournée des bars, et roulades dans le talus, le tout sous la pluie notre plus fidèle ennemie.

Samedi matin, réveillés par le "brame du cerf" c'est la tête dans le cirage et les vêtements humides et boueux que nous prenons le bateau qui nous ramène à Vancouver. On fait pas trop les malins, la soirée a été pas mal arrosée, la pluie (encore et toujours) et le fait de savoir que c'est notre dernière journée ensemble n'aide pas a nous motiver. C'est la robe dorée d'une bonne Chouffe à la pression qui nous remettra d'aplomb.

Fin de soirée tranquille. Si l'on veut , car au beau milieu de la nuit , nous avons eu l'étrange visite d'un quidam qui a ouvert la porte passager pour voir se qui se passait par là , mais nos grognements l'on fait fuir manu militari. Etrange...

Dimanche matin on se dirige vers la plage pour se balader un petit peu et surtout se faire l'ULTIME partie de palet avant le départ d'Antoine. Mais ça ne se passera pas exactement comme ça... Arrivés au bord de l'eau, je me dirige vers la plage puis au bout de 15 min sans que les gars ne me rejoignent, je fais demi tour et les retrouve la tête dans le moteur... hum pas bon signe tout ça... Plus de batterie! On ne peut pas redémarrer pour emmener Antoine à l'aéroport. Ce qui est dingue c'est que le jour de son arrivée déjà, alors que l'on utilisait la voiture de Robert, nous avions également été en panne de batterie au moment de quitter l'aéroport. C'est fou, nan? Enfin, le stress sera de courte durée, notre voisine de parking ayant des câbles dans sa voiture nous pouvons déposer Antoine à destination. Mais il faudra qu'on pense a traiter ce problème.

Ca y est, il est temps de se dire au revoir....On a pas trop envie de laisser partir le frangin, c'était chouette de passer tout ces bons moments ensemble. Bisous mon frère à bientôt 😉

24
sept


Après 2, 3 jours de vague à l'âme à Vancouver après le départ du frangin, on se ressaisit et on prépare la suite du voyage.

Le soleil est de nouveau avec nous, c'est l'occasion de faire sécher toutes les affaires et aérer un max le camion parce que nous n’avons pas eu trop de temps mort avec la pluie ces dernières semaines . Draps, serviettes, oreillers, chaussures, manteaux, matelas etc. On nettoie Woodstruck de fond en comble!

le retour des manouches 

Le spot est d’enfer, a deux pas de la plage au sud de Vancouver. Un centre communautaire est a 200m dans lequel nous pouvons prendre des douches gratuitement et se connecter à internet. Le problème, et je ne cesserai de le répéter, c’est que les villes c’est pas fait pour les camions !! En fait, ce n’est pas fait pour nous je crois ! Garé sur de l’asphalte, ne pas avoir la nature en ouvrant la porte ou pire être obligé de mettre des rideaux ! Être dépendant d’organisations ou de personnes pour vivre. Même si les gens sont généreux et que le système canadien avec ses aides est vraiment bien fait, ça ne dure qu'un temps. On y restera quand même une semaine, ce qui nous permettra de découvrir le disc-golf, et le marché de Granville Island au Nord de Vancouver.

Maintenant il est temps de se mettre à la recherche d'un travail...On contacte le vignoble "Quails gate" a Kelowna. Tatiana, chez qui nous avons fait les cerises cet été nous avait donné ce contact en disant qu'ils payaient 21$ de l'heure, ce qui est énorme pour ce genre de travail, normalement payé au salaire minimum et/ou au rendement. La personne au téléphone nous informe qu'ils sont toujours à la recherche de personnel et que les vendanges devraient commencer d'ici une semaine et pour une durée d'un mois. Calcul rapide, ça fait environ 2000$ par semaine a deux! Super bon plan! On ne réfléchit pas une seconde de plus et on valide notre candidature avec notre interlocutrice.

Nous avons donc un petit peu de temps devant nous avant le début des vendanges. Puisqu'on ne veut pas rester un jour de plus en ville, on prend la direction de Squamish et Whistler, les montagnes à 2h de Vancouver...Une fois sur place, le soleil nous encourage à sortir nous aventurer dans la multitude de sentiers proposée. On a peut-être pas choisi le meilleur parcours, celui-ci est composé essentiellement d'escalier en bois, ça cruche sec, les cuisses chauffent et Mimi boude.

Mais la vue au sommet nous fait vite oublier toute la peine endurée 😉 . Direction Whistler pour la fin de journée et l'apéro bien mérité. Ce village est connu par tous les amateurs de sports d'hiver et de vélo de descente comme étant l'un des meilleurs spots au monde pour la pratique de ces activités. La saison d'été se termine et la saison d'hiver débutera d'ici 1 mois et demi, ce qui ne laisse pas beaucoup de répit aux commerçants et saisonniers. L'atmosphère au coeur du village est très agréable, les rues sont propres, l'architecture et la déco soignée, il y règne un petit côté Disney, "presque" surfait. Il nous faut pas beaucoup de temps pour s'apercevoir que Whistler n'est pas une destination accessible à toutes les bourses. Mais bon, on se détend, on sait de source sûre que l'on a un mois de travail qui nous attend, alors on s'autorise quelques petits plaisirs. Disons "qu'on compte les oeufs dans le cul de la poule" (merci Jacqueline)

C'est le début de l'automne, et ses fameuses couleurs offrent au paysage une douce poésie. Mais le temps de la rêverie est terminé, après 3 jours a se ressourcer au cœur des montagnes, il faut reprendre la route vers la vallée d'Okanaghan à environ 500 km de là. Cette fois-ci le soleil a disparu, c'est la pluie qui le remplace, on trouvera même de la neige sur les hauteurs de Meritt.

Il est environ 18h lorsque nous arrivons au domaine. On téléphone a Judy notre manager qui passe nous voir pour nous déposer les contrats et nous informe que l'on commence dans deux jours a 7h.

Mardi matin, debout à 6h15, il fait pas bien chaud, il a plu pendant 2 jours. On descend vers les vignes et on ne voit personne....pas de bruit de tracteur, rien...bizarre... A 7h30 on contacte Judy qui nous répond que nous ne travaillons pas aujourd'hui, on attaque demain à 7h. Ah bah merci de prévenir! Bref, j'en profite d'être levé tôt pour aller à la cueillette de champignons, pendant que Mimi bouquine.

Mercredi matin, c'est la bonne. C'est parti pour une journée de 9h avec la tête dans l'cep ! Payé a l’heure plutôt qu’a la production avec possibilité de dormir sur place et de prendre des douches. Le rêve en gros ! bon pas tant que ça .. On est en Amérique du Nord , ce n’est pas la fête du raisin que l’on fait ici , c’est le salaire de l’année ainsi que les investissements futurs que l’on réalise. Production , production et quand on a le temps entre deux ordres contradictoires , on produit encore , se serait dommage de gâcher tout ce si beau temps perdu ! 9h/jours qu’il pleuve, vente, ou neige. Les seuls repos accordés seront 15 min a 9h30, 30 min a midi et un mini break vers 16h30 souvent transformé en temps de travail pour pouvoir « finir la parcelle et pouvoir attaquer une autre demain . Les journées sont rythmées par les « right guys !« de notre manager Judy , qui meugle ses ordres a des ouvriers mexicains, péruviens, français, polonais et quelques québécois . Travailleurs venus d'horizons différents, les mexicains sont ici en majorité travaillant dans les vignes a l'année longue. Dans les rangs ça chante, ça gueule et ça parle espagnol. Le tout avec un fond sonore de mariachis, tu nous payerai une bonne tequila frappée qu'on se croirait au Mexique !

Les vignes au bord du lac cela nous rappelle un peu la suisse, avec les cuites en moins ! Ah oui, il y a ça aussi : vendanger sans en avoir un coup dans les carreaux ?!.. c’est hélas possible mais que les rangs sont looooonnnnnnngggs !!! Bon le côté positif c'est que le raisin est super agréable a ramasser, les parcelles sont bien entretenus, on croise souvent des biches le matin et on est en permanence survolés par les gooses migrantes. (oies sauvages)

Après 4 jours sans aucune goutte de vin, on s’offre une dégustation au bar du vignoble. On en gouttera 8 et tomberons en amour pour 2 d’entre eux. Le pinot noir ‘bekett family’ 2015 et un assemblage pinot gris , pinot blanc , chasselas 2016. En discutant avec l'hôtesse d'accueil, nous apprenons que cette dégustation sera gratuite puisque nous travaillons au domaine. Ah bah voilà! On repart au camion le pas léger et le sourire aux lèvres. On s’aperçoit également qu’en déplaçant le camion de quelques mètres , nous captons le wifi de l’office et une prise extérieur pour recharger les batteries le temps de trouver notre problème d’énergie. Bon ben finalement, une douche tous les jours, courant et internet avec vue sur le lac et les lumières de la ville … c’est énorme !!!

Levés par -2 avec 90% d’humidité , chauffage a fond pour commencer la journée avec quelque chose de positif , anti brouillard pour être vu , plein phare pour voir et feux de détresse pour être suivi ont été le quotidien de nos matins. Et oui car ici on pousse l'individualisme jusqu'à se rendre par ses propres moyens dans les vignes. On a donc trimballé Woodstruck dans des chemins de terre, ornières, gadoue et j'en passe...Pas l'idéal pour notre gros pépère. Dernier jour de cueillette, tout le monde est content de terminer . Photo de groupe et .. c’est tout !! Pas d’ apéro de fin, pot de départ ou je sais pas quoi, un moment tous ensemble pour échanger nos impressions et se dire adios . . nan, ici tu passes a la caisse et bonne route a toi ! On aura fait plus de pognons que de rencontres cette fois-ci !

As-tu trouvé Matthieu? 

Les vendanges sont terminées, il nous faut reprendre la route pour continuer notre périple. Woodstruck peut-il le faire ? Bien sur que oui mais pas dans cet état, on a franchi les 10 000 km et on a pas bichonné notre monture comme il le fallait. On est bon pour changer l’alternateur qui finira son voyage ici !

6
nov
6
nov
Publié le 29 août 2019


Les vendanges terminées, le compte renfloué, il est temps pour nous de prendre la route vers le Yukon, tout là haut au Nord du Canada, juste à côté de l'Alaska. Mais avant d'entreprendre ces 2500 km, il faut que l'on donne un peu d'amour à notre fidèle Woodstruck! On aimerait pas tomber en panne, en plein milieu de nulle part alors que l'hiver point le bout de son nez. On ne croyait pas si bien dire.....

Extrait d’une discussion dans un garage avec une vendeuse :

"Hi ! I’m loocking for an alternator ?'' ----> Bonjour , je cherche un alternateur ?

" I'm sorry, I think we don't have this in the shop" ----> Je suis désolée, je ne pense pas que nous ayons ça ici


on retente notre chance en essayant d'y mettre les formes:

"a naldairnheytore "----> UN AL-TER-NA-TEUR"


"Ahhh " eune halder-neider !!''----> Ahhh, un alternateur!!

Autant dire que ça commence bien ! c’est dingue , il faut vraiment avoir une patate chaude dans la bouche pour prononcer ce mot. On se sent un peu con mais Mimi fini par l’écrire sur un bout de papier ce qui fera bien rire notre interlocutrice. Mais de toute façon c’est trop cher pour notre budget nous irons donc au 'pick and pull’ (la casse où l'on récupère les pièces nous mêmes sur les épaves). Nous trouverons ce que nous cherchions ainsi qu'un moteur pour les essuies glaces.

Pendant les vendanges, nous faisions nos lessives dans une laverie qui était vraiment peu chère, chauffée et dont les sécheuses étaient gratuites (pratique les jours de pluies car le pire quand tu vis dans 6m2, c’est la pluie, comme vous l’avez surement compris après le séjour d’Antoine). Lors de notre dernière brassée, nous rencontrons un couple vivant dans un bus et cultivant un bout de terrain pour subvenir a leurs besoins. Isa qui est québecoise nous propose de venir dans son campement, au moins nous aurons de l’électricité et une place pour préparer Woody au périple. Changement d’alternateur, vidanges de l’huile moteur et de l’huile de transmission, changement des ampoules extérieures, vérifications des ailes opposées, armement du toboggan et attention au décollage !!! En prévision des nuits fraîches, Mimi coudra des rideaux épais pour isoler un peu plus la partie habitacle du reste du camion. Pour remercier nos bienfaiteurs, nous les aiderons a ramasser et laver environ 800kg de carottes ; une matinée a 4.

Le départ est imminent, réunion autour d’une pizza pour préparer le trajet. Il faudra faire 500km vers l’ouest , 2000 vers le nord et de nouveau 250 vers l'ouest pour atteindre Whitehorse, la capitale du Yukon. On prend conscience qu'il y a un passage de 500km au Nord de la Colombie Britannique où les stations essence se feront rare et où il n'y aura pas de réseau téléphonique. Mais bof, se serait bien plate qu’il nous arrive une tuile juste a cet endroit !!

On décide de faire la route en 6 étapes de 400 km, d’environ 6h30 chacune. La van est passée à l'inspection, la batterie est neuve, l'alternateur changé, les pneus gonflés, tout est parfait, winter is coming ! ( l'hiver arrive )

Nous quittons la vallée d’Okanaghan sous la neige, esquivant les premiers camions pognés dans une petite tempête sur les hauteurs de Meriit. Nous privilégions les nuits sur les parkings urbains pour rester proches de la civilisation en cas de pépins. Plus nous nous dirigeons vers le nord, plus il fait froid. Fini les petites gelées, bonjour le froid qui pique. Environ 6 degrés la journée pour -8 la nuit.

2ème jour, aux alentours de Kamloops 


En roulant nous réfléchissons a la meilleure manière de se maintenir au chaud. Le chauffage intermittent qui vient du moteur ne peut remplir suffisament l’espace d’air chaud. La température à l'intérieur de la van ne dépasse pas les12°C. On conduit avec nos vestes d'hiver, bonnet et gants! Bon, ça, ça va encore, mais les nuits sont fraîches...On commence a penser au sac de grains que l’on réchauffe au micro-ondes pour mettre dans les couvertures mais ça ne sera pas suffisant...puis on a pas de micro-ondes! Peut-être les billes d’argile que l’on met dans les pots de fleur pour garder l’humidité peuvent fonctionner avec la chaleur? Les briques réfractaires le font, comme pour les cheminées ou les barbecues, il faut creuser par là! On en achète 2 à Prince George pour tester. On a l'impression d'avoir fait un bon dans le passé, mais ça marche!

Non cette photo ne date pas des années 70 

La route est magnifique, on roule dans une vallée pendant des jours entiers, avec toujours cette même lumière, pas de soleil, une couverture nuageuse basse qui écrase encore un peu plus l’horizon. Comme d’habitude, a chaque arrêt notre dose de petits bricolages histoire de finir l’aménagement du van. Mimi s’occupe de fabriquer des caches pour les fenêtres à l’aide de papier bulle isolant ce qui empêche le froid de rentrer. Quand a moi, je peaufine les étagères de la cuisine ainsi que des protections pour que les choses ne tombent pas a cause du tangage .

Déjà 3 jours d'asphalte et le camion tient le coup, toujours des petits problèmes de transmissions mais pour le reste tout est bon !! Nous voila dans le vrai NORD, moins de villes, une pompe a essence tout les 250km, et les routes ne sont plus de neige mais de glace. A la tombée de la nuit nous croisons le regard vide d’une femelle moose ( Orignal) dans les phares du truck, on est stupéfait par la grosseur de l’animal sus nommé. C’est plus gros qu’un cheval !!

c'est le Noooooord!  

On s’arrête sur une aire pour changer les pneus arrières par des pneus cloutés, la sécurité avant tout. Petit problème, une fois que le camion est sur cale, et les roues descendues de la galerie nous ne retrouvons plus de démonte pneus !! A force de vider le véhicule, nous oublions quelques bouts de nous, le hamac ( qui nous était fidèle depuis tant et tant d’années) et là, la clef en étoiles qui doit se trouver chez Robert!! C’est pas très grave, nous avons réussi a rouler sans jusque là, nous pouvons attendre la prochaine ville pour en racheter une. C'est à dire dans....500km! C’est Whitehorse la prochaine grosse bourgade, on devrait y être dans une journée et demie.

ça aura au moins eu le mérite de nous réchauffer! 

Le lendemain, nous sommes au plein coeur du no man’s land, environ 2h que l'on a plus de réseau téléphonique et que l'on croise des villages fantômes. Bell 2, c’est le nom de la pompe a essence et du RV park où l’on pensait pouvoir prendre une douche après 4 jours de route mais le site est fermé pour la saison! Il est 16h, la nuit noire est dans 2 heures, on fait le plein ( le plus cher jusqu'à présent à1.60$/L ) et on reprend le chemin.

L'hiver est enfin là, un paysage monochrome qui nous avait tant manqué, tout est blanc, la route, les arbres, la rivière. Nous la longeons depuis 6 km quand l’aiguille de la jauge a essence commence a danser comme un kauzac jusqu'à chuter soudainement. Plus de contact, donc plus de direction assistée, plus de chauffage, plus de phare, PLUS RIEN!! Nous échangeons un regard perplexe, voir apeuré...Deuxième essai mais rien n'y fait ! Il y a bien de la batterie mais il tousse sec. Est-ce que je me serais trompé de carburant ? nan, c’est sur que nan !! La pompe a essence ?! On décide de ne plus essayer de le démarrer pour éviter de le noyer. On vérifie les fusibles, tout est bon, on commence sérieusement a soupçonner la pompe a essence.

Sécurité avant tout, la nuit tombe vite, on balise la route avec nos triangles oranges et une voiture s’arrête a notre hauteur, même pas 5 minutes après que nous soyons tombés en panne.

mais qu'arrive t'il a Woody? 

"What’s happen guys ? ( Que se passe t'il mon gars? )"

"The van stop just like that ! the fuel tank is full so i think it’s the fuel pump, we have already chek the fuses and it’s good ! ( Le van vient de s'arrêter juste comme ça! Le tank a essence est plein donc on pense que c'est la pompe, on a déja vérifié les fusibles et tout est bon! )"

Le gars se jette sous le van, il fout 4 grands coups de poings dans le réservoir et me cri de mettre le contact, sans démarrer. On refait le mouvement 2 ou 3 fois avec quelques bourrasques de plus dans le tank mais en vain ! En se relevant, il nous dit qu’il est garagiste un peu plus loin dans le nord, que c’est bien la pompe a fuel mais lui ne peut rien faire ( car il va dans l’autre sens ). Au même moment, une déneigeuse s’arrête avec un jeune homme au volant . Le premier mec lui explique notre problème et le conducteur de l'engin nous dit :

"I'm back in 45 min and we will see. (Je suis de retour dans 45 min)"

Le temps de nous préparer, toujours -10°c dehors, on prend que des choses utiles! Téléphone, carte de crédit et on abandonne Woody sur le bord de la route. A son retour il accepte de nous prendre tous les deux dans sa machine. La nuit tombe a une vitesse folle ! Juste le temps de faire 15 bornes et c’est la nuit noire. Il nous emmène avec lui au dépôt ou sont stockées les autres machines, la réserve d’essence et les tas de sels (5%), de graviers (45%) et de sables (50%) qui composent le mélange qu’il dépose sur la route après le passage de la lame. Nous nous dirigeons vers le bureau où il appellera 1 premier dépanneur qui ne pourra pas nous aider, quand au deuxième, qui est a 250 km d'ici, sa seule question sera: " Do you have a credit card? "Est-ce que vous avez une carte de crédit ?"

Une fois la transaction validée, le jeune communard nous installe dans leur salle de repos, un bâtiment en préfabriqué pour les gars qui travaillent la semaine car tout le monde ici habite a plus de 300km. Environ 3h plus tard les gyrophares dansent sous les fenêtres de la salle télé où nous nous étions assoupis . Willy sera le nom de notre preux chevalier, 50 ans, 110kg et une super gouaille illuminé par un sourire sans dents !On charge la bête, non sans mal.

Nous démarrons et il ne me faut pas 3 km pour me retrouver dans les bras de Morphée. Lorsque j’ouvre les yeux, nous sommes arrivés au garage, il est minuit, il ne reste plus qu’à descendre Woodstruck. Plus facile qu’à l’aller, car en levant le pont, une durite a pétée faisant glisser le plateau un peu plus vite que prévu en arrière et a planté notre attelage dans le sol. Un bon coup d’accélérateur pour dégager son camion et nous voila stationner pour la nuit, devant une énorme flaque de fluide de pression vert fluo . Le conducteur nous prévient qu’on ne le reverra sûrement pas car il ne travaille pas avant jeudi et puisque c’est le week-end du 11 novembre, il se peut que nous ne croisions pas le patron avant lundi. Et encore ce n'est pas sur car le 11 tombe un dimanche par conséquence le jour férié passe au lundi (pas con les gars !!) Bref c’est pas très grave, nous sommes en vie, dans un lieu qui a l’air sécuritaire où on peut dormir tranquillement et récupérer de nos émotions !


Réveil a la fraiche, 8° en dessous de zéro dans le camion . L' étape la plus ardue est de sortir du lit. L’ enfilage de pantalon cartonné par la froideur est un moyen efficace pour drainer le sang . Vite, préparer le café et le thé pour amener un peu de chaleur dans notre petite grotte roulante . Coté positif , l’espace étant petit , il ne faut pas longtemps pour arriver a 20°… au plafond, car le sol en parquet flottant est frais mon ami, deux paires de chaussettes et semelle obligatoire pour ne pas perdre un orteil !! On tient environ 2h avec cette première "flambée" , ensuite nous faisons des roulements avec nos 2 pierres réfractaires. Quinze minutes sur le propane pour les faire monter en température, on déplace ensuite la pierre sur une planche de bois que nous posons sur le sol entre nous , et nous étendons une couverture sur nos genoux pour faire une cloche de chaleur. On tient une bonne heure et demi par pierre. L’inconvénient de bruler du propane c’est l’humidité que cela dégage . On peut faire 2 roulements maximum avant que l’alarme a monoxyde de carbone ne se déclenche et nous fasse sortir un peu du camion. Au retour, on se fait a manger pour remonter la température et avoir quelque chose de chaud a se mettre dans le corps. Maintenant reste a savoir si le gaz va tenir le coup, on l'utilise depuis 4 mois.

Dehors c’est lunaire , gris et les nuages sont bas. Nous sommes encerclés par des carcasses de voitures, de camions et de remorques. Que de la tôle froissée, compactée, on se croirait dans un tableau en 3d de Picasso . Quelques préfabriqués sans vitres qui servent d’entrepôts a pneus se trouvent parmi les vestiges automobiles. Voici ce qui nous fait office de paysage.

On préfère rester dedans a bouquiner pour faire passer le temps. Pas âmes qui vivent dans le secteur. Pas de voisins, pas de voitures qui passent, juste nous, le silence et le froid. La journée se passe plus vite que prévu grâce aux tirades de Jean d’Ormesson ( d’un esprit venu d’ailleurs a un esprit de la terre ) :

-Quel cauchemar, me dit-il, que cette vie d’illusion ou votre seule liberté est d’explorer une prison dont les règles vous échappent ! et le temps ne s’arrête jamais ?

-il ne s’arrête jamais sur la vie qui n’existe que dans le temps et qui est liée a lui par des liens indissolubles et par son être même. Mais il s’arrête sur chacun de nous. …


Tout ça pour vous dire que les pages ne se tournent pas vite !!

Dimanche 11, 2ème journée depuis la panne. Je me réveille vers 7h, il fait encore nuit mais une idée est dans ma tête et m’oblige a me lever. En cherchant un coin idéal pour faire nos besoins (on a lu « comment chier dans les bois ?») , je fais le tour des épaves comme ça , juste pour voir , un rêve de gamins que de pouvoir se balader dans un cimetière comme celui la. La première visite se fait à tâtons car ces voitures sont autant de caches pour les animaux sauvages. N’oublions pas que la densité de population est de 0.05h/km². On pourrait tomber sur des renards, loups, carcajous ou, je ne l’espère pas, un cougar! Bon, beaucoup de traces mais pas de bestioles ! C’est d’enfer, il y a un school bus comme on aurait voulu avoir, quelques 4x4 et un mini van bien amoché. Avant d’aller plus en avant dans l’exploration, je vais refaire un p’tit café pour reprendre du chaud. Mimi est réveillée mais cachée sous les 4 couvertures. J’essaye d’allumer le gaz…rien . C’est la fin de tout espoir ! Isolés, sans eau (gelée), sans électricité, sans énergie . Y a pas a réfléchir 2 fois, foutu pour foutu, direction l' hotel a 4 km en bordure de route en face des pompes a essence. En gros, le centre et l’ensemble du village de Dease lake. On rempli le sac a dos avec quelques fringues, on prend tout ce qui est électrique a recharger et c'est parti, emmitouflés dans nos manteaux écharpes et bonnets. 40 min pour 4km, on est pas la pour cueillir des fleurs.

On arrive vers 10h , pour 170$ on a le droit a une chambre chauffée , lit queen , baignoire et wifi. On est comme des gamins devant une boutique de bonbons. Quand on ouvre la chambre, il fait chaud , un vrai chaud qui englobe toute la tète, les mains et au fur et a mesure qu’on s’épluche, on sent le réconfort pesant de la chaleur, on a l’impression d’être englobés dans du caramel tiède. Pas 5 minutes qu’on est la , on ne voit déjà plus le sol recouvert par nos affaires. C’est bon , on est comme chez nous , c’est le chaos !! Je fais couler un bain pendant que mimi s’attèle au branchement et a la communication. Trois jours que l'on a pas donné de nouvelles a personnes, les mamans s'inquiètent et de plus nous aurions dû arriver hier chez nos nouveaux hôtes. C’est agréable de pouvoir se satisfaire de choses tellement simples qu’on en avait oublié l’existence !! Ce soir on cuisine pas, se sera bière chips et pizza . On s’aperçoit que c’est super agréable de prendre du repos pendant des vacances 😀 Nous réalisons que nous dormons dans une vraie chambre depuis notre départ de chez Josh et Connie , il y a 6 mois, et le fait d’en avoir conscience rajoute à la douceur et la magie de ce moment. On dormira comme des bûches! Mais....

Comme il faut une conclusion , nous libérons notre éphemère cocon

et partons vers l’horizon a la recherche du camion.

Myriam , de bonne heure levée ,

Se senti vite frustrée

car le wifi on lui a coupée ,

avant même de rendre les clés!

partie aigrie, direction notre logis.

Ce n’est qu’un détail ici , retournons a notre récit.


Lundi 12 , en arrivant au véhicule , on voit 2 personnes qui réparent le camion-plateau qui nous avait remorqué mais ils ne viennent pas nous voir. Après une heure Mimi craque , elle va à leur rencontre pour qu’il nous fasse au moins le plein de gaz, qu’on puisse vivre ou plutôt survivre je crois. Les gars lui précisent bien que c’est férié aujourd’hui donc il n’y aura pas de visite de leurs parts mais ils veulent bien nous faire le plein de propane. On s’empresse de redémarrer nos cycles de chauffage. On peut faire des potages, du thé, du café... Refait par la nuit passée, on se RE-endort comme des bûches.

Le lendemain, ça frappe au carreau. 7h. Le garagiste vient faire l’inspection de la panne. Enseveli sous son bonnet a l’effigie de son entreprise ’Charlie’s shop’ , il avait la carrure d’un demi de mêlée . Sa voix roque me renvoi directement au enregistrement d’Yves Mourousi .Les mains dans les poches de sa salopette , la clope au bec . Nous lui donnons toutes les infos dont nous disposons. Il fait 2 /3 manips et nous dit que le problème vient de la pompe a essence !!.... ha bon ?! pensai-je frappé d’étonnement !! Il s’en va dans son bureau et revient 30 min plus tard .

"All right guys !" J’ai commandé la pièce, mais elle vient de Vancouver ( zut si on avait su, on l’aurai prit avant de partir…) et je ne la recevrai pas avant… vendredi matin !!!

Même pas le temps de digérer l’information que nous lui expliquons que tout va bien malgré le froid mais le gros hic, c’est qu’on s’ennuie a mourir ici donc si il avait un peu de boulot pour nous, on ne serait pas contre. De plus, je lui signale que j’ai repéré quelques pièces qui pourrait m’intéresser sur les épaves abandonnées. Il me fait un signe du style – prends ce que tu veux je m’en câlisse ! Cool, les affaires reprennent. On est douchés, on a de quoi manger, et on a même une occupation. Le ciel se dégage, le compteur de bonne humeur frôle les 100%, une petite boule de stress vient de se dissoudre dans mon ventre. Muni de la caisse a outils, je pars dans notre casse privée héhéhé pour commencer mon marché. J’avais repéré un ventilateur 12v pour conducteur dans le bus et un auvent sur un van bien défoncé. En ouvrant difficilement les portes latérales , je m’aperçois que l’intérieur correspondrait presque aux dimensions du notre. Mais attends un peu !! c’est l’ même !! Truc de malade supersonic ! Je cours chercher Mimi tout excité. Ni une ni deux, nous voila à quatre pattes, tournevis entre nos mains mouflées. Tableau de bord, fusibles, lampes de rétroéclairage , plafonnier, joint de porte, poste radio , chauffe-eau, ventilateur, bottes de pluie fourrées, cache porte, rétroviseur... j’en passe et des meilleurs. La caverne d’Ali Babus ! Non mais, te rends tu compte , perdu au milieu de nulle part, on trouve le jumeau de Woody en plus classe mais aussi en plus amoché !

Bon, il faut avouer quand même qu’il y a de la merde partout, au sens propre, de la merde humaine du sol au plafond en passant par la moquette, les vitres et les rideaux. On comprend vite que cela est dû aux tonneaux que le véhicule a fait. Mais l’occasion est trop belle pour faire les difficiles. On rit de se dire qu’on est des manouches; on se réchauffe avec des cailloux, on chie dans la neige et tout est bon a récup !! En tout cas, cela nous a occupés toute la journée.

Charlie vient me chercher le mercredi a 8h pour lui prêter la main. Flag boy . Pour pouvoir remorquer les véhicules accidentés , il doit fermer les routes de chaque cotés , signalisation 150m en amont du crash puis tout les 50m pour arriver au flag boy qui armé d’une pancarte et d’un walky t’autorise a passer ou non. Le premier jour nous allons remorquer un véhicule a 200km de notre base. Je rigole en lui disant qu’avec 50km de plus, on arrivait a l’endroit où il m’avait remorqué 5 jours auparavant. On rigole , 3h de route , il y a un p’tit jeune a coté de moi qui commence a piquer du nez, Charlie qui conduisait me fait signe de pas bouger et d’un geste rapide et précis, agrippe la manche de mon collègue et la secoues tout en gueulant et faisant des vagues avec la dépanneuse. Le jeune a fait un bond sur son siège au point de frapper le pare-brise avec sa tête !! Les yeux lui sortaient des orbites, il lui fallu plusieurs minutes pour se remettre de ce coup la pendant que le farceur l’enguirlandait amicalement lui disant qu’il ne le payait pas a ronfler ( j’ai bien cru que j’allais mouiller ma culotte). On bloque la route, il charge le véhicule et on repart. Le tout en 20min. 6h de route pour 20 min de job. Et le lendemain il aura encore besoin de mes services , toutes les compagnies de remorquages sont overbooker .J’accepte a contre cœur puisque démonter l’autre van était une activité bien plus passionnante que se taper de la route mais bon. Le lendemain on fait 250 km et on passe devant l’endroit précis ou woody s’était stopper. Putain de karma! On est jeudi, on avait décidé de reprendre une nuit au motel avant de prendre la route demain après les réparations surtout que cette nuit là les températures devaient descendre a -16°C. Charlie s'arrête devant l’hôtel pourvu du néon ‘no vacancy’ (= complet) .Je pense a ma petite femme qui a du faire 4 km avec 20kg sur le dos pour se trouver face a ce panneau. Je la retrouve la mine boudeuse dans la van, mais Charlie aura pitié de nous et nous offrira un chauffage électrique pour un peu plus de confort. On le fait tourner a fond, 30 degrés là d'dans, c'est là fête, on a tellement chaud qu'on peut se permettre "une douchette" version toilette de chat en faisant fondre de la neige! Je crois que c'est a ce moment là que l'on a réalisé qu'on avait atteint le summum de la manoucherie . On fête joyeusement cette dernière soirée à Dease Lake, demain on reprend la route!

Vendredi on se réveille avec une petite boule au ventre... Et si c'était pas ça la panne, et si la pièce était pas bonne, et si on doit rester encore plus longtemps ici et si..... Mais non, tout s'est très bien passé, la réparation a été effectuée en 3h, on a même eu l'occasion de filer un coup de main au garagiste en l'aidant a vider le réservoir d'essence. Il est 11h45, quand le doux ronronnement de Woodstruck résonne de nouveau dans nos oreilles. Soulagement immédiat et excitation de continuer le périple. Mais avant cela, un petit tour par la caisse ouch! Mais pas rancuniers on offrira même un verre de Ricard à nos "sauveteurs".

Tout est bien qui fini bien, cette expérience nous a permis de nous rendre compte que rien n'est jamais perdu. Allégés de 2000$ d'un côté, mais le coffre rempli de pièces pour finir l'aménagement de Woody. Je pense même qu'on lui doit de l'argent avec tout ce que l'on a récupéré! mais chuuuuut. Ce soir on dort au Yukon et ça, ça n'a pas de prix! Nous avons atteint la frontière tant attendu, 250 km au nord sans AUCUN soucis. Un dernier arrêt pour la nuit la plus froide: -17°C a Watson Lake. Le chauffage de Charlie nous a bien manqué. Samedi 17 novembre, après un arrêt déjeuner à Teslin, nous faisons encore 400km jusqu' à Whitehorse sous un beau ciel bleu. On croisera la route d'un renard, et d'un troupeau de caribous, pas de doute, on est bien dans le Grand Nord!

WE DID IT - ON L'A FAIT

18
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Publié le 28 septembre 2019

C’est avec une semaine de retard que nous atteignons le Old Shark Ranch. Le domaine est situé a 30 kilometres au Nord de Witehorse le long de la rivière Yukon. On ne pouvait pas rêver meilleur endroit pour débuter notre séjour dans cette nouvelle province. Nous sommes tout de suite tombés sous le charme des paysages qui entourent le ranch. Montagnes aux sommets enneigés, large rivière limpide traversant la plaine, forêt de conifères et bouleaux…ajoutez à cela, 2 magnifiques chevaux et nous étions conquis.

Nous faisons la connaissance d’Angela, 57ans, petit brin de femme énergique et souriante d’origine Allemande. Son mari avec qui elle a eu 3 enfants est décédé il y a 2 ans. Maintenant elle vit avec Angel, qui est sculptrice sur bois. On rencontrera également Elise, la fille d’Angela qui est en 1ere année à l’université. Polar, Pelly, et Meggy les 3 chiens, sans oublier Nova le chat (YES ! encore un chat ) viennent compléter la famille. La maison principale est immense, agencée et décorée avec beaucoup de goût. On s’y sent tout de suite très à l’aise.

soirée pizza maison 

Pendant le repas, où nous apprenons a faire connaissance, les filles nous expliquent qu’elles ont pour projet de terminer les travaux de transformation des anciennes chambres des enfants en chambres d’hôtes ( les 2 fils d'Angela vivent désormais à Vancouver) . Pendant la durée de notre séjour, elles attendent de nous que nous préparions les repas, car étant fatiguées et pas mal prises par ce projet, elles n’ont plus le goût ni le temps de s’en occuper. La tâche nous paraissant beaucoup trop simple en échange du gîte et du couvert, on leur propose également notre aide pour la fin des travaux.

Le repas terminé on ne tarde pas a demander le chemin de la chambre. Angela nous offre de dormir dans l’ancienne chambre d’Élise, première pièce rénovée et qui n’attend plus qu’un coup de peinture au plafond. Lorsque l’on se couche, on réalise qu’on a de la place pour étendre nos jambes, il y a du chauffage, de l'espace, finalement un peu de confort après les péripéties des derniers jours est le bienvenue.

9h30 du matin, le soleil se lève a peine 

Les journées s’organisent tranquillement, au rythme de l’hiver qui s’installe. Les jours raccourcissent à une vitesse folle et Il est difficile pour moi de sortir du lit avant le lever du soleil à 9h30-10h. Cela dit je ne me sens pas coupable, il en est de même pour Angela. Depuis qu’elle a vendu son cabinet de dentiste, elle a décidé de vivre sa vie comme elle l’entendait, à son rythme, sans stress ni pression. Quand à Matthieu, égal a lui-même, il est debout à 8h. Il faut dire que depuis qu’il a découvert l’atelier et la quantité d’outils a disposition il n’a plus aucune raison de traîner au lit !

Après le petit déjeuner, j’accompagne Angela dans sa marche quotidienne avec les chiens le long de la rivière. J’en prends plein la vue ! Le soleil d’hiver apporte une lumière chaleureuse, enveloppante malgré un froid vif et piquant, mais stimulant. L’air pur, le vrai ! Comme celui que l’on respirait à Valloire, avec une sensation encore plus forte de nature omniprésente. On est au milieu de nulle part, simple spectateur de ce que la Terre a à nous offrir, et c’est très agréable. La ballade est la même jour après jour mais le ressenti est toujours différent, comme si on découvrait ce panorama pour la première fois. La rivière commence a geler au fur et à mesure que les températures chutes, orchestrant un spectacle de danse où les plaques de glace s’entrechoquent dans un bruit cristallin, jusqu’à en ne former plus qu’une, immense, figeant la scène pour les 4 prochains mois. Hypnotique, fascinant, j’aurai observé ce phénomène des heures durant si je n’avais pas craint de perdre le bout de mon nez ! Et encore, il parait que l’hiver est en retard. Normalement à cette époque la rivière est déjà gelée et on peut accéder à l’autre rive en marchant sur son manteau de glace.

De retour à la maison, la multitude de tâches a accomplir ainsi que la liste des travaux nous donne l’embarras du choix. Je m’adonne au ponçage- peinture et à la préparation du dîner pendant que Matthieu s’occupe des travaux extérieurs et de la coupe du bois. Angela nous initie également à la poterie, art qu'elle maîtrise a la perfection.

Un soir nous décidons d’aller boire un verre en ville pour rencontrer justin et Otto, un couple de français que l'on a contacté via facebook. Comme nous, ils voyagent en van a travers le pays, et sont arrivés au Yukon il y a une semaine. On devrait avoir pas mal de choses a se raconter.

On démarre la van, commençons a faire quelques mètres dans le chemin qui nous mène a la route principale quand tout a coup l’aiguille de la jauge d’essence nous refait la même danse qu’il y a 3 semaines et le moteur cale...Encore une fois !! Tâââbaaarnac, mais qu’est-ce que c’est que cette ostie fucking problème !! On est a 15 min a pied de la maison, on va chercher le pick-up d’Angela, des sangles et on ramène Woody. On range un coin de la grange a bois et on fini de le mettre a l’abri avec un tire-fort. Comment cela est il possible que l’on puisse avoir le même trouble alors que l'on a changé la pompe bon sang de bois !! Appel a un ami comme toujours, Antoine et Choco nous propose quelques hypothèses ; filtre a essence, crépine de la pompe, relais et fusibles défaillants. Matthieu décide donc de prendre le problème par le début, dépose du tank, vidange, nettoyage pièces par pièces, purges des durites, test électronique des relais et vérifications des bougies mais il n’y a pas d’erreurs ! Il passera 2 jours sous le camion, allongé sur un sol a -20°c a respirer des vapeurs d’essence. Le soir du deuxième jour, après qu’il ait tout démonté, nettoyé et remis en place, on fait un test de démarrage malgré l’incertitude et le scepticisme puis… ça marche !! Incompréhensible, Matthieu le dit , il n’a rien fait a ces yeux d’important ou de « miraculeux » mais ça marche et dans ces cas là , il faut savoir se satisfaire des petites victoires ! On arrivera a atteindre Whitehorse sans encombre, mais en serrant les fesses et en croisant les doigts que cette panne mystérieuse ne se reproduise plus !

La vie suit son cours le long de la Rivière Yukon. Angela et Angel sont parties passer une semaine dans leur résidence secondaire sur l’ile de Vancouver, nous laissant seuls à la maison avec comme uniques missions de s’occuper des animaux et de préparer le souper lorsqu’Elise rentre du lycée. On s’aperçoit vite que les ados sont les même partout, chambre en bordel et la capacité d’engloutir 3 repas en 1 ou en tout cas, commencer par le dessert, puis les chips puis des cookies et une cuillère de légumes pour la bonne conscience !!

Je m'occupe à la maison, entre la poterie, la popote, Netflix, les câlins au chat et les promenades avec les chiens pendant que Matthieu, qui a terminé le chantier bois, s'est trouvé une nouvelle occupation: il fabrique un poêle à bois pour le camion avec un bidon en métal qu'il a récupéré dans la casse de Dease lake!

Il le découpe pour réduire sa hauteur et décide de recouvrir l'intérieur et le dessus de fines lamelles de briques réfractaires! Son idée: en faire un mini-poêle de masse. Ça l'occupe la journée longue, il est a fond dans son projet. Il fabriquera des pattes, une porte et même une petite trappe de tirage. Puis arrive l'étape de la 1ére flambée (à l'extérieur bien sûr, sécurité avant tout 😉 ) excitation....ça fonctionne a merveille! Bon, moi je reste sceptique, faire du feu dans un van aménagé, ça m'inquiète un peu ( maîtrise du feu et de la chaleur, évacuation des fumées et du monoxyde de carbone etc....) Mais je sais que ça existe, alors vas-y, continue si tu y tiens. Ultime étape, découper le toit pour faire passer la cheminée!

Là, je capote! "nan, mais t'es sûr là, parce que bon, un trou dans le toit, les infiltrations d'eau tout ça, je pense que c'est pas une bonne idée quand même, on peut pas faire autrement? ou alors tant pis on arrête là...nan? Matthieu...? ZZZzziouummMMm!! trop tard....le trou est fait....bon...

Faut avouer que ça a de la gueule quand même! Le poêle occupe l'espace de l'évier ( inutilisable l'hiver puisque les températures extrêmes feraient geler l'eau dans la cuve et abimeraient la pompe ) juste à côté du lit. Une fois le tout installé, on tente une nouvelle flambée. C'est prometteur mais il y a encore beaucoup de fumées et l'odeur du joint chaud est pas très agréable. Affaire a suivre...

On profite également de la multitude d'outils et de bois a disposition pour continuer l'aménagement de Woodstruck (et oui, 6mois après l'achat il n'est toujours pas terminé...je me demande même s'il le sera un jour)

On installe une planche au dessus du cockpit ce qui nous fera un espace de rangement supplémentaire. Je fabrique des tiroirs-cagettes pour la cuisine et Matthieu confectionne le gros tiroir coffre qui prendra place sous le lit. Ça commence avoir bien de l'allure c't'affaire là.

A leur retour de leur séjour sur l'ile, nous ressentons une certaine tension de la part d'Angel, particulièrement envers Matthieu. Celui-ci ne supportant pas les non-dits, décide de prendre le taureau par les cornes et de lui demander si elle a un problème avec lui : "Yes, I do! " = oui, en effet!

Oups! Je lâche mon pinceau pour les rejoindre dans la pièce d'à côté. Apparemment, Angel n'aurait pas apprécié certains propos de Matthieu, un peu maladroits, il faut le reconnaître. On lui fait comprendre que son intention n'était pas de la blesser, loin de là, et que dû a son manque de vocabulaire il n'avait pas réussi a s'exprimer correctement. C'est juste un gros malentendu... Après une dizaine de minutes d'explication, on se quitte bons amis, mais on sent bien que les choses ne seront plus les mêmes. Pas évident de se retrouver dans ce genre de situation, habiter chez quelqu'un qui se sent offenser par vos propos. On ne sait plus trop comment l'aborder par la suite. Mais c'est une leçon, il faudra être plus prudent la prochaine fois.

La dernière semaine se passe tranquillement, on se quitte avec une belle soirée accompagné de leurs amies où nous partagerons un excellent Cari-bourguignon. Tout simplement de la viande de caribou cuisinée comme un boeuf bourguignon. C'était excellent!

Il sait tout faire cet homme, c'est incroyable! 

A la fin du repas nous avons fait un énorme feu de joie sous la pleine lune. Il n'y avait certainement pas de meilleures manières de terminer ce séjour de 3 semaines au Old Shark Ranch.

15
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Publié le 24 janvier 2020


Enfin notre chez nous !!


En allant sur les nombreux sites internet pour les francophones au Yukon , Mimi nous trouve un housesitting (gardiennage de maison ) a Mount Lorne , une vingtaine de kilomètres au sud de Whitehorse. C’est une petite cabane en bois de 40m² perdue dans les grands espaces Yukonnais , a quelques mètres d’une voie ferrée désaffectée dans une zone marécageuse. Avantage a cette période, il n’y a pas d’ostie d’chris de moustiques mais, par contre, a cause de l’humidité, nous avons 10°c de moins qu’à la capitale ce qui fait que nous passons quelques journées à -40°c , -50°c . (expérience qui nous laissera de glace haha!!) .


La petite maison appartient a un couple dans nos âges, Lucile, Française et professeur de biologie et son chum, Alexander, militaire de carrière et originaire d’Ontario (un canadien donc, pour ceux qui suivent 😉). Comme chaque année à cette période, ils vont passer les fêtes de fin d’année en France pendant 3 semaines. Ils ont besoin de gens pour garder leur gros chien, Nanuk, un superbe berger des Pyrénées, et Koda une magnifique chatte à poils longs. Le système de gardiennage est idéal pour eux, car en plus de s’occuper de leurs animaux, on habitera la maison et donc pas de risque de gel dans les circuits ou autres déconvenues dû au rude climat.

l'intérieur de ce nouveau cocon 
Koda et Nanuk 

Après un premier rendez-vous il y a quelques semaines pour faire connaissance avec les lieux et ses habitants, nous arrivons la veille du départ de Lucile et Alex. On passe la soirée ensemble et Matthieu les emmène à l’aéroport au petit matin.

On va être bien ici! Grand frigo, four, douche, canapé, Netflix sur la télé et beaucoup d’ustensiles de cuisine car Lucile adore cuisiner. Ni une ni deux, nous faisons notre pain, on se projette sur des milliers de recettes que nous allons pouvoir faire. Mais bon, la bouffe c’est bien mais y a pas que ça dans la vie. (Quoi que …). Il faut aller voir les environs. Alex et Lucile qui sont des amoureux de la nature, nous avaient donné quelques bons plans pour des randonnées plus ou moins facile dans le coin. Il faut balader Nanuk parce que c’est un chien très demandeur . Malgré ce que sa taille peut laisser penser, il n’a qu’un an et demi, et a un grand besoin de se dépenser. Sinon il tourne en rond autour de la maison en aboyant, ce qui a le don d’énerver le voisin et aussi Matthieu haha. Nous partons en excursion, petites collines, lacs, forêts, ligne de chemin de fer... Tous les jours 1 a 2h de marche matin et soir dans le froid certes, mais toujours dans cette belle lumière d'hiver qui nous permet d’apprécier la beauté figée de ces étendues sauvages. Oui c’est blanc c’est sur mais qu’est ce que c’est beau !!!! Le jeu d’ombres des branches de sapins couvertes d’un épais manteau neigeux nous émerveille. Tantôt des chemins de randonnées, tantôt des pistes d’animaux. Toutes les possibilités nous sont offertes, patin a glace sur le lac gelé, faire un feu dans les bois, essayer de trapper des lapins...

Il faut reconnaître également qu’a cause du froid, les activités extérieures sont vite compliquées ou fatigantes on trouve donc de l’occupation au chaud en fabriquant un gros arbre a chat pour Koda avec des passerelles , des ponts suspendus fabriqués a partir de branchage que nous avions ramassés dans les bois . On passe aussi quelques après midi entiers a regarder des documentaires et des films avachis sur le canap’ ou a cuisiner.

Justin et Otto que l’on a rencontré il y a peu de temps s’avèrent devenir de très bons amis, nous essayons de se voir le plus souvent possible, ça fait toujours autant de bien de parler et de rire en français. Nous faisons également la connaissance de Léa, une sacrée p’tite gonzesse bien pêchue, originaire de Suisse. Elle passe son hiver à 10km de chez nous dans un élevage de chiens de traineaux et est arrivée il y a quelques semaines, avec son camping-car, ses deux chiens et un chat! Le fait d’avoir une maison nous permet de pouvoir inviter les amis « chez nous » pour des sorties à la pleine lune ou du patin sur le lac avec un feu pour nous réchauffer le museau. Nous avons même passé un après-midi entier à déneiger une partie du lac pour pouvoir patiner le soir avec les copains.

Pour Noël, malgré les invitations des amis, nous préférons nous retrouver en tête à tête avec un super repas qu’on aura passer la journée a préparer, une bonne bouteille de vin et le son crépitant du tourne disque qui joue des airs de noël des années 60 (et qui n’ont pas vraiment évolués depuis !). Au petit matin de Noël, je me lève tôt, Matthieu n’est pas motivé pour une fois, et je pars me promener avec Nanuk pour voir le lever du soleil sur le lac. Il fait -25 degrés, je suis seule au monde, le spectacle est envoûtant, la lune ne cédant pas sa place au soleil, la douceur des couleurs pastels dans le ciel, l'ambiance feutrée que créées les couches de neige sur les branches d'arbre, je suis en admiration devant tant de beauté. J'ai l'impression d'être l'unique spectatrice de cette magie, je ne veux être nulle part ailleurs...Certainement mon plus beau cadeau de Noël…

On passe la soirée du Nouvel an chez les gars dans leur grande maison qu’ils partagent avec 6 colocataires à Whitehorse. Ambiance bon enfant et jeux à tout va, on s’amuse bien mais préférons rentrer même si un lit est disponible car le pauvre Nanuk est enfermé dans sa cage depuis plus de 8h. (Il ne peut pas rester tout seul dans la maison car il ferait trop de bêtises et attaché dehors il aboierait sans cesse.) Il est tellement heureux de nous voir revenir que l’on ne regrette pas notre décision.

Le quotidien des jours suivant ressemble aux précédents, bientôt 20 jours qu’on est là, profitant de la nature et de la vie, il faut peut-être commencer à penser a jober un peu ! Nous allons a Whitehorse et prenons rendez-vous à l’AFY (Association Franco-Yukonnaise), institution qui a pour but de promouvoir et d’intégrer la langue française dans ce territoire. A notre première visite, nous rencontrons David, un québécois qui nous explique comment rédiger un CV avec les règles en vigueur ici. Toutes les personnes que nous croisons au bureau sont tellement gentilles et aidantes. Elles nous prennent par la main dans toutes nos démarches avec un super suivi, c’est génial !! Personnellement, je ne cours pas après les offres, privilégiant les travaux extérieurs et la construction. Mimi quand à elle ne veut pas prendre le premier job qui arrive (genre serveuse chez Mc-do ou autre chaîne du genre)

Le souci majeur est que nous sommes un peu loin de Whitehorse, où le travail foisonne, et malgré le bloc-heater (petite pièce métallique incrustée dans le bas du bloc moteur et relié à une prise électrique permettant a l’huile de ne pas figer), Woody s’est trouvé 2 ou 3 fois congelé de la batterie ou du liquide de refroidissement ce qui aurait pu être galère en cas d’activité professionnelle. Il nous faut donc trouver un logement au plus près de notre futur lieu de travail. Et même si en général on évite les villes, il faut reconnaître que dans notre cas, un logement dans Whitehorse serait l’idéal. Une semaine avant de crisser notre camp de la cabane, nous recevons un message de David, celui là même de l’AFY (qui doit déménager sous peu dans le Nunavut pour une année sabbatique) nous proposant le gardiennage de sa maison pendant deux mois, le temps que des futurs locataires prennent le relai. Du pain béni !!Mimi négociera même le prix à 800$ pour 2mois, moyennant quelques travaux de rénovations largement dans mes cordes. Nous voila soulagés, de 800$ certes, mais aussi pour notre futur. Dans quelques jours nous aurons un autre nouveau chez nous a 20 minutes a pied du centre ville , dans une maison toute équipée et presque trop grande pour nous, on a plus l’habitude !!

Après une dernière grande balade dans le coin, on quitte le petit cocon de Mount Lorne début janvier au retour de Lucile et Alex, qui ont rapporté dans leur bagage quelques douceurs made in France, ça fait trop plaisir !

On a passé 3 semaines de pur bonheur accompagnés de ces belles bêtes a poil. Au beau milieu du Yukon sauvage, notre coeur n'est pas resté de glace