Après une bonne nuit, je décide de me rendre dans le centre à pieds, le trajet depuis mon logement ne dure qu'environ 15 minutes pour atteindre la ville moderne. Mon premier choix de visite s'oriente vers le musée des victimes du génocide qui dépeint 50 années de dictature communiste.
Le bâtiment au lourd passé a abrité au fil de l'histoire le palais de justice du régime tsariste, le lieu de recrutement pour l'armée, une cour de justice polonaise, une école, le siège de la gestapo et enfin la prison et le centre d'interrogatoire du KGB jusqu'en 1991.
Le premier niveau du musée au rez-de-chaussée raconte l'histoire de l'occupation soviétique et de la résistance des partisans. Il y a beaucoup de documents sonores et visuels qui plongent le visiteur dans une ambiance de calme et recueillement. On peut notamment voir des objets personnels de prisonniers, des uniformes, des brassards ainsi que des photos de résistants.
Au 1er étage, la suite de la visite raconte la déportation, la vie dans les camps ainsi que la résistance anti soviétique et le KGB. On y trouve de nombreux témoignages et des photos qui montrent l'enfer qu'ont vécu les déportés et les conditions de vie dans les camps de travail. Au début des années 50, on comptait 12 camps où on entassait entre 5000 et 35 000 personnes. Une des parties les plus émouvantes retrace la vie des enfants déportés: la salle expose des dessins, photos et divers objets.
Cet étage montre aussi comment le KGB s'organisait avec son administration, ses écoutes, ses arrestations ainsi que les interrogatoires, les tortures et exécutions. Beaucoup de documents sur les réunions du parti et objets tels que menottes, machines à écrire ou téléphone sont exposés dans les vitrines. Un petit centre d'écoute est même reconstitué avec son matériel.
Enfin, la partie la plus importante et la plus poignante se trouve au sous-sol. Il s'agit des prisons du KGB. Ici, l'ambiance est oppressante, tout est quasiment resté en état. Les longs couloirs présentent plusieurs cellules où l'on pouvait pour certaines à peine tenir debout. On peut notamment voir une cellule capitonnée qui servait à couvrir les cris des torturés. La fin de la visite vous fera froid dans le dos car elle vous mènera aux salles d'exécution. Âmes sensibles, s'abstenir.