Carnet de voyage

Vercors2021

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Dernière étape postée il y a 757 jours
Comme à chaque période automnale nous parcourons les montagnes alpines. Cette année nous retournons dans le Vercors pour gravir quelques sommets qui manquent encore à notre actif.
Octobre 2021
9 jours
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Publié le 28 octobre 2021

Réveil matinal pour un jour chômé. Un rapide petit déjeuner et direction la gare chargés de nos habituels baluchons automnals.

Habitués aux péripéties stressantes de cette époque de l'année (grèves SNCF, accidents ferroviaires en gare ou arrestations dans le TGV) nous n'échapperons pas à la chose : je reçois un SMS annonçant la suppression de notre convoi.

Dans le calme affolement qui nous gagne (le tgv pour Grenoble ne nous attendra pas), nous découvrons que le véloce omnibus précédent n'est pas encore passé et qu'il entre seulement en gare ... ouf ! Nous sautons dedans.

Quelques heures plus tard nous arrivons à Grenoble.

Le temps d'avaler un en-cas et nous montons dans le car direction Lans-en-Vercors.

Les quarante-cinq minutes de trajet se déroulent à l'allure d'une formule1 dans les rectilignes virages alpins.

À la limite de remplir nos masques avec notre déjeuner, nous ne sommes pas fâchés de descendre à l'arrêt "l'Olette" pour terminer le chemin à pieds.

Nous commencerons par une montée en sous-bois


Au départ de la Confluence avec le Furon, dont nous avons descendu les gorges en canyoning il y à 2 ans, le cheminement s'effectue sous un assourdissant silence dans les gorges du Bruyant.


L'humidité automnale m' incite à la prudence et c'est en toute confiance que j'envoie Christine en reconnaissance sur les passerelles vermoulues. Nous continuerons le chemin avec une insouciante précaution à cause d'une glissante adhérence dans un méticuleux enchevêtrement de troncs.

C'est au soleil couchant que nous arrivons à destination accompagnés de Félix le chien et de Cerbère la chatte, la queue fièrement dressée.

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Publié le 28 octobre 2021

Pour nos 1100m de dénivelé, Daniel nous a préparé un petit déjeuner copieux qui nous permet de lambiner avant d'enfourcher nos sacs (ou le contraire) pour enfin démarrer et découvrir les plaines de Lans-en-Vercors tapissées de rosée congelée tout en suivant l'un des nombreux tracés de la GTV (Grande Traversée du Vercors)

Après après une heure de marche j'ai lubriquement décidé d'accélérer le pas et de m'occuper de la bergère qui campe là-haut.

Dans la dernière portion la pente est au moins de 100 pour 100 (si si) et je me demande d'ailleurs si on peut parler de pente à pourcentage infini en escalade verticale ? Et qu'en est-il des dévers ?

La brèche passée nous atteignons le plateau des Ramées que nous traversons avec vue sur le pic Saint Michel, le Cornafion, la Grande Moucherole et autres sommets tentants.

Nous ne trainerons pas au vertige des cimes, passerelle suspendue sur quelques mètres au dessus du vide et dominant l'agglomération grenobloise, trop de monde à notre goût, mais où la vue est, il faut le reconnaître, splendide sur Grenoble, le Mont-Blanc, la Chartreuse, Belledone, la Meige, la chaîne du Dévoluy ...

Nous préférons poursuivre pour déjeuner au sommet du Grand Cheval, un effort supplémentaire, où la vue est aussi sublime, le calme en plus.

C'est l'endroit où mon épouse décide de tester mon système cardio-vasculaire en adoptant une position érotico-scabreuse au bord du vide que même le Kamasoutra des bouquetins ne décrit pas.

NE REFAIT PLUS JAMAIS CELA !!!

L'émotion passée nous attaquons la descente, alternant pistes de ski et chemins bucoliques sur lesquels ont parfois été construites de coquettes bicoques.

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Publié le 30 octobre 2021

Vendredi 29, après quelques centaines de mètres sur le GR de pays des quatre montagnes nous attaquons un chemin hors sentier pour découvrir quelques champignons destinés à nous concocter une soupe aux vertus laxatives.

Nous peinons à trouver notre chemin dans un enchevêtrement de troncs d'arbres victimes de la dernière tempête et un dédale de rochers.

Sortis de ce capharnaüm nous apprécions enfin le silence olympien de la Combe Oursière à la sortie de laquelle nous pouvons apprécier la vue sur la Crête des Crocs.

La Combe derrière nous, nous devons gravir un mur calcaire qui se présente à nous austèrement illuminé.

A l'approche du sommet, un col se dessine devant nous et c'est toujours un grand plaisir pour nous d'y découvrir le paysage des sommets dominants la vallée suivante.

Quelques centaines de mètres encore et le pic Saint-Michel nous appartient le temps de quelques clichés.

Nous profitons d'instants reposants pour déjeuner puis reprenons langoureusement notre cheminement à flanc de montagne afin d'atteindre le col de l'Arc.

Dans la descente un panneau indicateur nous propose 1h30 pour descendre directement à Villard-de-Lans ou 2h20 pour la même destination par le sentier Gobert. Pas besoin de lancer les dés pour comprendre que nous choisirons d'user nos chaussures dans le sentier bucolique.


C'est dans une explosion de couleurs automnales qu'une feuille suicidaire s'accroche désespérément à mon bâton en espérant avoir un trajet gratuit pour un herbier.

Nous arrivons un peu avant le coucher du soleil à notre destination.

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Publié le 31 octobre 2021

Samedi 30 octobre, le temps couvert nous incite à lézarder en compagnie des 7 nains qui ont fait la fête cette nuit dans notre campement.

Nous levons donc le camp tardivement sous un déchaînement de bourrasques relevées à plus de 100 km/h par la météo locale. C'est avec peine que nous progressons avec prudence vers les sommets.

Profitant d'un instant d'inattention de ma part, un baliveau se mit à vomir ses feuilles sur ma personne en signe de vengeance pour toutes celles que j'ai pu embrocher avec mes bâtons.

Nous persévérons notre ascension vers la cabane de Roybon où nous nous rechaufferons autour d'un âtre bienveillant.

Il est temps de reprendre le sentier avant que le temps ne se dégradé plus.

C'est toujours avec étonnement que nous cherchons le chemin dans les barres rocheuses. Ce n'est qu'à l'avancée que celui-ci se dévoile sous nos pas.

Nous atteignons enfin le Col Vert, secoués comme des pruniers. La prudence nous incite à considérer que c'est là le terminus de notre sortie, les sommets alentours et le chemin du balcon étant trop dangereux sous cette tempête.

C'est tout de même avec un rire sadique que ma moitié décide de me soumettre à un nouvel entraînement cardiotonique en attaquant la crête surplombant la Combe de Pissavache. Heureusement mon petit chamois redescendra rapidement.

Un dernier regard empli de la béatitude qui nous accompagne à chaque sortie montagnarde et nous attaquons les deux heures de descente.

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Publié le 1er novembre 2021

Dimanche 31 octobre, le changement d'heure a retourné l'estomac de ma compagne aussi notre départ sera tardif.

Pendant la traversée de Villard-de-Lans, ville où les chats ont leurs entrées acrobatiquement privilégiées, le temps ne semble pas engageant et nous doutons d'aller jusqu'au bout de notre objectif.

Heureusement, chemin faisant la météo décide de nous offrir ses faveurs estivales magnifiant le bleu du ciel de quelques nuages cotonneux.

Quelques centaines de mètres gravis et nous surplombons la station de ski de Villard-de-Lans.

Encore quelques encablures et nous nageons dans le bonheur d'avoir atteint le Lac des Prés mais surtout de nous remémorer notre traversée des Arêtes du Gerbier qui me tournent le dos ainsi que leur accès par la Double Brèche.

Ce souvenir ici : https://youtu.be/Da3ryJPEDu8

Un petit bisou au petit ami de Dianne Jackson et cousin d'Olaf et il sera temps de redescendre si nous voulons gagner notre campement avant la nuit.

La descente est raide entre pierriers et sous-bois en direction de la Combe Charbonnière.

L'approche du coucher de soleil, flamboyant les épaules du Roc Cornafion et la crête du plateau éponyme, nous incite à presser le pas pour avoir le temps d'un petit crochet vers la cascade de la Faure.

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Publié le 2 novembre 2021

Avant de commencer le récit de cette partie de notre voyage j'aimerai qu'aucun lecteur n'efface un 'e' au titre de cette étape. Ceux qui me connaissent savent bien que je ne suis trop pudique pour oser ce type de jeu de mot.

Hier à Villard-de-Lans s'est déroulée la chasse aux zombies dans le cadre d'halloween. Minuit tapante toutes et tous furent attrapés sauf une d'entre-elles.

C'est donc décidés, ce 1er novembre, que nous nous mettons en chasse.

Nous quittons la ville sous un léger manteau nuageux avec la neige délicatement déposée pendant la nuit sur la Moucherolle.

Notre trajet s'effectuera essentiellement en sous-bois en parcourant la crête du Peuil. Nous cheminerons longuement contournant fourmilières et conifères suicidaires.

C'est au détour du cairn sommital que nous découvrons la zombiette entonnant le traditionnel refrain d'halloween : "des bonbons! des bonbons ! Ou un sort !"

Satisfaits de notre trophée nous devalons la crête puis prenons la direction du col du Lioran sous un ciel alternant trouées ensoleillées, couvertures cotonneuses et arcs-en-ciel prometteurs de grands trésors contenus dans les grands chaudrons cachés à leurs pieds.

Nous continuons notre chemin vers notre logement à la ferme de Bois-Barbu en reprenant un trajet en sous-bois. Notre marche sera tellement rapide pour éviter la pénombre que nos semelles chaufferont plus qu'à l'accoutumé.

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Publié le 4 novembre 2021

Mardi 2 novembre. Un départ maussade grâce à une météo grisonnante pour une randonnée sans prétention : un peu plus de 20 kilomètres et un peu moins de 1200 m de dénivelé.

Le préambule de notre trajet sera une découverte patrimoniale concernant la résistance dans le Vercors suivi par la visite de l'ancien hameau de Valchevrière, théâtre de violents combats en juillet 1944 et incendié par les allemands. Nous profitons aussi d'une vue automnale depuis un belvédère aménagé.

Quelques kilomètres en forêts dont l'épaisseur de la toison des Bryaceae n'a rien à envier à celle de l'Origine du Monde de Courbet et nous finissons par atteindre la brèche de Chalimont où la vue sur la vallée de Rencuel prolonge l'échappée sur le Vercors nord d'altitude modérée.

Petite déception : il est nécessaire maintenant de posséder une corde pour la suite du trajet par une succession de rappels, le couloir étant trop dégradé.

Après quelques recherches, c'est un bâton ganté qui nous indiquera un itinéraire de descente vers les gorges de la Bourne.

L'absence d'un chemin praticable nous obligera à les remonter sur le bitume avec quelques frayeurs tant la route est parfois étroite et fréquentée.

Après quelques kilomètres nous pouvons enfin reprendre un chemin remontant vers le Bois-Barbu, le long duquel un vénérable vénéneux cortinaire décide de nous offrir, d'un coup de baguette mycosiquement sporée, un ciel digne d'une fin de journée d'été.