Jour 1-2 : Un groupe de cinq bateaux, dont nous faisons partie, ont décidé de prendre le large aujourd’hui, samedi 28 mars. Une bonne météo se présente à nous. Nous déplaçons notre mouillage vers des eaux plus claires, pour faire notre plein d’eau et arrimer MiniVaS sur la plage avant, en faisant bien attention à ce qu’il ne nous bloque pas le hale-bas du tangon du spi. Nous savourons un bon déjeuner et partons les derniers.
Le premier quart est pour moi, il est déjà 15h. Mediovas, toutes voiles dehors, se faufile entre les énormes cargos au mouillage, parfois amarrés ensemble par deux ou même trois.
Trio de bateaux ! Et la fameuse plateforme qui nous avait tant intriguée à notre arrivée. Une fois la zone quittée, le vent se lève. Les manœuvres commencent, prendre des ris, larguer les ris .... une bonne mise en jambe après trois semaines à terre. Vers 17h30, Yves apparaît, je prépare déjà le dîner. Nous préférons caler les repas entre deux quarts pour partager des moments ensemble. Mais quelle mauvaise idée ! Je ne devrais jamais m’occuper du premier repas : la mer est agitée et mon corps tout entier commence à souffrir du mal de mer. Nous ne sommes jamais très bien le premier jour en mer. Yves, plus vaillant que moi, avale son assiette et prend le quart, pendant que je vais me vautrer comme je peux dans la cabine, après avoir ingurgité deux cachetons de « tu tiendras bon la mer ». Impossible de m’endormir. Le mal de mer est un état si désagréable, il m’anéantit complètement l’esprit. Je veux juste disparaître. Les idées noires surgissent : - et si cela durait toute la traversée ? - et s’il arrivait quelque chose à Yves ? - comment pourrais-je aider ? … Fort heureusement, ce mal-être a disparu plus rapidement que prévu. Je ne suis pas mécontente.
Je prends mon quart de 21h00, je mange une grande assiette de pâtes qu’Yves me tend tendrement en m’annonçant que le vent a diminué et que la mer s’est calmée.
La nuit va consister à éviter les pêcheurs sans signal AIS. Un premier appel radio VHF me demande de me dérouter...Yves ayant entendu l’appel sort de la cabine et prend le relais à la radio, pendant que je maintiens la veille dehors. Il faut que l’on change de cap, 20 degrés nord pour le laisser passer. Pffffff. C’est la fin de mon quart, Yves me relève et s’occupe de ses amis pêcheurs (il paraît que ça lui rappelle sa jeunesse sur les bateaux-écoles de la marine…)
Au petit matin, ça recommence. « - MedioVaS, nous remorquons nos engins, pouvez-vous passer sur mon bâbord? ». Ah non, je ne change pas de route. Yves négocie un passage devant eux en leur disant que l’on va pousser au moteur.
Le vent se lève doucement, je sors le Genaker. Il est ravi, comme toujours . Mais ce ne sont que 10 petits noeuds de vent par l’arrière, cela ne pousse pas bien fort. Arès une route balisée par les pêcheurs, des otaries aux gracieuses postures se prennent pour des bouées.
Drôles de bouées. A 16h, alors que je me repose, j’entends Yves changer de voile. Du vent ? Ouiiii ! Ça y est, les 15 noeuds annoncés sont là, voire davantage. MedioVaS file dans la grosse houle, avec Popov-le-régulateur à la barre.
Un bon dîner et nous alternons nos quarts de nuits, occupés par quelques manœuvres de voiles, au gré des vents changeants. La nuit est glaciale. Tout un rituel s’installe : enfiler le collant, le pantalon, la paire de chaussette de ski, le polo Damart, la polaire, la combinaison de voile deuxième couche et sa veste. Sur la tête, un bonnet doublé de polaire et autour du coup une écharpe. Gants, lampe frontale et gilet, je suis prête pour le quart, tout cela trois fois par nuit. Sacré Benguela ! Le ciel est légèrement couvert, mais la pleine lune illumine l’arrière des nuages, créant ainsi un ciel lumineux.
Petite apparition lunaire.Jour 3-4: Vers 5h00, une bande de dauphins vient tournoyer autour du bateau et jouer devant l’étrave. Peut-être est-ce la même troupe qu’Yves a vu pendant son quart ? C’est toujours un moment merveilleux d’avoir la chance de les voir autour de MedioVaS.
Yves me réveille avec une tartine grillée au Nutella. Parfait pour commencer la journée et prendre le quart de 9 h. Les nuages se sont dissipés, il fait presque chaud. C’est décidé, après une petite douche au soleil à l’eau froide, je porterai la tenue d’été : short et T-shirt !
L’eau à bord est vraiment très froide et ça réveille bien. Notre chauffe eau fonctionne soit lorsque le bateau est branché à une prise de quai, soit avec le moteur, grâce à un ingénieux système d’échange de chaleur, le ballon d’eau chaude faisant partie du circuit de refroidissement du moteur. Mais nous ne faisons pas tourner le moteur ! Nous économisons nos 200 litres de gasoil pour les besoins du pot-au-noir et les éventuelles urgences de la traversée .
Grand voile et génois sont brassées en ciseaux, MedioVaS se prend pour un albatros.
Il y en a un qui fait semblant de vérifier le réglage de la grand voile ! Le vent est assez stable, il n’y a donc rien à manœuvrer. C’est repas de fête, aujourd’hui, et cidre pour Yves, nous sommes passés sous les 4000 milles, puis repos et lecture. Les nuits ne sont pas faciles, pour le moment : le vent passe de 12 à 22 noeuds constamment, donc faut parfois aider Popov et rester vigilant avec les voiles en ciseaux. Le bateaux a vite tendance à partir au lof dans les rafales.
Jour 5 et 6 : nuit sportive, MedioVaS s’est éclaté dans des surfs à dix noeuds dans les bourrasques, et moi aussi, à vrai dire. Mais mon sommeil est mauvais. Le ciel étant souvent couvert de gros cumulus, j’en oublie de mettre mes lunettes de soleil. Je pense que c’est la cause d’un mal de crâne persistant.
Activité de la journée : recoudre la dernière petite partie de la capote, enfin ! À force de se dire que l’on a le temps, ces petites travaux tardent. Pendant ce temps, MedioVaS et Popov ont couru 140 miles en 24h.
Nous avons quitté la fraîcheur du courant du Benguela. La température de l’eau de mer est passée de 21 degrés à Walvis Bay (17 degrés à Simonstown) à 24 degrés . Les nuits sont beaucoup plus agréables et je peux me permettre de supprimer une couche vestimentaire. Dans la soirée, nous installons notre hydro-générateur pour donner un coup de pouce aux panneaux solaires, fâchés de ce ciel longtemps couvert. Mauvaise surprise, il fait un bruit d’enfer et son régulateur envoie des flashes rouges. Ce n’est jamais très bon… Tant pis, nous verrons à la lumière du jour ce qui lui arrive.
La nuit est à nouveau agitée par des rafales de vents. Mais, cette fois-ci, pas de voiles « albatros ». Tout le monde est arisé, Popov se sent plus léger et barre à merveille dans la grosse houle, qui vient tantôt de l’arrière tantôt du travers .
C’est le 1er avril, Yves me cache des poissons partout ! « Journal de bord 00h45 (Yves) : « On aperçoit les tours de Notre Dame. » Certes, c’est du lourd. Mais je dois avouer que je les ai cherchées, dans les vagues, les nuages … je pensais à une belle métaphore.
En revanche le coup de l’hydro-générateur n’est pas un poisson d’avril. Après avoir vérifié toute les connexions, il ne fonctionne toujours pas. Cela devient embêtant. Nous installons nos deux panneaux solaires supplémentaires, en espérant qu’ils comblent le manque d’Ampères . Le vent mollit et tourne est-sud-est , je vais à l’avant pour tangonner le foc. Ô surprise , il manque le crochet au bout du tangon ! Yves l’aperçoit par miracle et le récupère aussitôt au bord du pont, avant qu’il parte en voyage. Mais pas moyen de le faire tenir en place. Il sera remplacé par un mousqueton et un bout. Après un bon déjeuner, c’est veille pour Yves et petite sieste pour moi.
Nos amis hollandais, à bord du voilier Anna Caroline, m’apprennent via satellite qu’ils ont mis le cap vers Sainte Hélène qui « ouvre » aujourd’hui aux itinérants que nous sommes. Décidément, ce 1er avril fait le plein de surprises. Il suffit d’une quarantaine de quatorze jours, qui inclut les jours en mer, et un test covid, pas grand chose donc. C’est bien tentant, mais pas dans nos plans. Les choses changent lorsqu’elle m’apprend que l’on peut s’y faire vacciner « for free » ! Là, nous commençons à y réfléchir sérieusement. Il n’est pas trop tard pour changer légèrement de cap et nous ne sommes qu’à 570 milles de Sainte Hélène. Et peut être pourrons-nous y réparer le tangon et hydro-générateur ?
Pffff, c'est la porte d'à côté. L’après-midi est calme, ce qui aide à la réflexion. Yves sort de la cabine et me dit que l’on devrait y aller. Allons-y, alors! Je remonte de 20 degrés au vent, après avoir troqué le foc contre le genaker et nous voilà sur la route. Nous prenons le vent 12/15 noeuds par l’arrière du travers, c’est l’allure préférée de MedioVaS. Nous filons sur une mer presque plate, une belle et longue houle lui donne un léger relief. Nous fêtons notre décision autour d’un verre ce cidre et d’un verre de vin blanc. Comme pour se joindre à notre euphorie, un banc de dauphins bondissants se donnent en spectacle au loin.
Changement de cap !!! En route vers l'ile mythique ... Nous faisons également tourner le moteur pour charger les batteries, chouette il y aura donc de l’eau chaude !
La nuit est claire, je peux enfin admirer le ciel étoilé, le cap sur Orion. Tout est d’avis que l’on a fait le bon choix, apparemment. La lune se lève de plus en plus tard, la nuit noire permet d’admirer le luminescent spectacle des dinoflagellés dans le sillage de MedioVaS. C’est magnifique ! Peu avant le changement de quart, c’est la lune qui fait la belle, toute en couleur.
Bonne nuit mon amie la lune. Le vent tourne à l’est, c’est de nouveau du vent arrière ! Dans la matinée, le ciel se dégage complètement, le vent forcit entre 18 et 20 noeuds. Nous filons sur une mer agitée mais de l’arrière, l’allure est donc confortable et très rapide !
Jour 7/8 : les quarts de nuits se succèdent et rien ne change : vent arrière entre 13 et 20 noeuds. C’est la mer qui nous surprend, elle est moins forte la nuit que la journée alors que le vent souffle davantage. Yves me réveille comme tous les matins à 8h45 avec une tartine grillée au Nutella et un verre de jus d’orange. C’est l’heure à laquelle mon réveil est toujours le plus difficile, ça me donne donc du courage pour me lever et laisser Yves dormir à son tour.
Je prends le quart du « - qu’allons-nous déjeuner ? ». Le congélateur et le frigo sont encore bien pleins et le choix reste vaste. Je place des saucisses à dégeler dans notre « super-rapide-micro-onde-écolo » (une assiette sous la capote, au soleil) : un rougail-saucisses se profile. Le soleil reste caché au-dessus des nuages, la douche chaude attendra ! D’ailleurs c’est le jour de la corvée d’eau. Nous attendons que le vent mollisse un peu, d’autant plus que la mer est agitée. Mais aujourd’hui, il a décidé de se maintenir au delà des 12 noeuds. Je roule le foc et Yves règle la grand voile pour rester à la cape, avec une légère dérive. Nous n’avons pas le choix, il faut « faire de l’eau ». Pour ne pas abîmer les membranes osmotiques du dessalinisateur, nous devons obligatoirement le faire tourner tous les sept jours, autrement il y a risque de contamination des membranes, et c’est la cata ! Si l’on sait d’avance qu’il ne va pas tourner pendant sept jours, alors il faut le rincer avec un produit que l’on appelle étrangement « pickles » pour le protéger des germes (c’est du meta-bi-sulfate, les chimistes apprécieront la formule du cornichon !). L’inconvénient c’est qu’il faut, au démarrage suivant, le laisser tourner une demi-heure à perte pour rincer tout le système avant de remettre l’eau douce dans le réservoir. Comme l’escale à Saint Hélène n’était pas prévue, nous préférions être rigoureux et se forcer à faire le plein tous les six jours. En cas de panne, cela nous permet d’anticiper et d’économiser nos réserves. Une fois finie la corvée, nous reprenons notre cap.
Alors que nous sommes en train de parler dans le cockpit, j’aperçois sur bâbord un animal ressemblant à un dauphin mais il paraît énorme. Il nage au ras de l’eau, Yves ne le voit pas, jusqu’au moment où il bondit en faisant une pirouette juste devant l’étrave, superbe ! Et il disparaît dans l’immensité de l’océan. Sa couleur, sa forme, son bec, son allure .... je crie dans mon enthousiasme : « - c’était un cachalot! ». Yves rigole et se moque de moi. « - Tu as déjà vu un cachalot ? Et un cachalot qui bondit ? Non, c’est beaucoup plus grand ! ». Certes, je n’ai jamais vu de cachalot, mais récemment j’ai ouvert mon petit livre sur les mammifères marins. Ce petit livre de ma jeunesse s’est trouvé une place dans notre maigre bibliothèque de livres en papier. Je reviens, très fière de moi, avec la photo du « cachalot pygmée » (si, si). C’est bien un dauphin mais qui ressemble à un cachalot, en beaucoup plus petit. Il mesure quand même jusqu’à 4 mètres. Il vit en eaux profondes et il est très rarement aperçu. Il se promène seul ou en couple. Je reste toute émue et Yves est très admiratif.
Pour la première fois, nous dînons dans le carré, devant la première saison de GoT. Oui, nous le connaissons par cœur, mais j’avais envie de le revoir. Le tout est de ne pas enchaîner les épisodes et d’avoir la discipline d’aller dormir. Quand je prends mon quart, Yves me dit avoir mis les voiles en ciseaux, c’est beaucoup plus confortable et nous faisons un meilleur cap. Je ne me lasse pas d’admirer Popov. Il se débrouille du vent arrière à la perfection . Je ne manque pas de le féliciter. Oui, je sais, je parle beaucoup avec Popov, ce qui amuse Yves. Mais voilà, Il est d’une compagnie formidable, il ne se plaint jamais, il écoute en silence, il barre guidé par l’angle de vent qu’on lui demande et cela pendant des jours et jours. Promis, le jour où il me répondra, je m’inquièterai à son sujet… ou du mien ?
Tartine grillée au Nutella, une nouvelle journée commence pour moi. Et je dois fabriquer un pavillon de courtoisie pour notre escale imprévue. Ce serait incorrect d’arriver sans rendre honneur à cette petite île britannique… même si un navire français peut avoir des scrupules en pensant à l’Empereur. Yves me trouve le modèle dans son « album des pavillons », un ouvrage mythique édité par le service hydrographique de la marine et dont il a emporté une copie numérique en partant.
Ah oui, quand même !!!!! .... Cela m’occupera toute la journée. La matinée, je couds les ourlets de la pièce de tissu et l’après midi, c’est l’atelier « peinture sur soi ». Tout cela a lieu sur une mer assez houleuse et clapoteuse . Mais je suis assez contente du résultat final. Yves est de nouveau très admiratif de mes talents de peintre.
Coutures et dessin terminés. Peindre dans la grosse houle ... Et voilà le travail terminé. Le vent décide d’adonner un peu, ce qui nous permet d’accélérer l’allure sans devoir lutter pour maintenir le bon cap. La nuit, la mer se calme, le vent reprend son rythme plus intense avec ses habituelles rafales. J’ai l’impression que Popov s’y est habitué aussi !
Quart de veille de Pâques... pendant qu’Yves dort, j’ai confectionné une cloche avec un bidon d’eau de 5 litres coupé en deux que j’ai recouvert pour y cacher les œufs que j’ai achetés en cachette. D’autres sont planqués à bord, faut bien qu’il cherche aussi ! Mais il a trop de flair et découvre les œufs cachés, ne soupçonnant pas l’arrivée de la grosse cloche dans le cockpit. Il éclate de rire en prenant le quart, incapable de se concentrer sur l’écran des instruments pendant de longues minutes.
Il en reste encore à mon réveil, ouf ! Le quart de 3h00 est divin. La lune, qui se fait de plus en plus petite, vient de se lever, son éclat offre toujours une lumière somptueuse. « Quand se couche Orion, se lève le Scorpion » et le Scorpion est bien là, tout entier. La mer est presque plate, le vent est bien établi à 16/17 noeuds. Nous filons à 6/7 noeuds, avec quelques beaux surfs. L’air est bon, presque chaud. D’ailleurs, c’est terminé les sacs de couchage pour dormir. Il faut même commencer à ouvrir les panneaux pour rafraîchir l’ambiance de la cabine.
Mon room service me réveille toujours avec une tartine au Nutella. Je pense que ce sera la dernière... notre pain n’a pas tenu l’humidité. Enfin, disons plutôt que des petits êtres vivants de type fungus s’y sont très bien plus.
La journée s’annonce divine. Le ciel est dégagé, la mer est calme et une douce chaleur envahit le cockpit. Pour le dimanche Pascal, Yves se tond les cheveux. Nous sommes plongés dans une douce torpeur. Nous n’avons pas touché aux réglages des voiles depuis la veille et nous ne les toucherons pas de la journée. J’en profite pour m’installer derrière mon ordinateur et préparer une vidéo de notre périple en Namibie. Quel beau pays, je ne me lasse pas d’en regarder les photos ! Yves poursuit ses lectures en jetant un oeil sur l’horizon toutes les dix pages, tout cela en musique. En fait, il n’y a que Popov qui bosse, comme d’habitude. Le soir tombe sans même que je m’en aperçoive. Les quarts de nuits sont également très calmes. Pour la première fois, alors que je prends le quart de 21h00, il fait encore jour, très légèrement certes mais quand même. On ne me ment pas, nous naviguons bien vers l’ouest et nous avons gardé la même heure à bord, alors mes journées rallongent ! Le vent souffle sans rafale, pour une fois, mais il est davantage Est que Sud-Est. C’est un peu plus embêtant, donc, pour notre route au nord-ouest. Et pour le quart de 3h00, j’ai droit à la Grande Ourse au grand complet, sur tribord. Le quartier de lune se transforme en un tout petit sourire lumineux.
Quelle journée de folie : le ciel est bleu, la mer est peu agitée, le vent reste très stable, mais qu’allons nous faire ? Ah si, nous devons ralentir MedioVaS pour ne pas arriver de nuit à Saint Hélène. Mais malgré tout, on avance trop bien.
Yves a roulé presque entièrement la grand voile, ne laissant plus qu’un string. Ce n’est pas à cause du vent qui se lève mais, au contraire, car le vent baisse et, par vent arrière, elle bat, going cling bong. Et ainsi nous ralentissons également... Mais nous filons quand même toujours 4 noeuds. Il est 21h00 (heure BRAVO) et nous ne sommes plus qu’à 40 milles de l’île. Nous arriverons bien trop tôt !
Le Port Control ne travail qu’à partir de 08h30 (heure ZOULOU), faites le calcul... 10h30 pour nous. Tout à coup, je vois une lumière blanche au loin sur bâbord. Bateau ? Eoliennes ? Terre ? En avançant vers elle, d’autres lumières apparaissent, rouges. Aucun AIS ne signale la présence de bateaux sur notre écran. Ces lumières nous occuperont l’un et l’autre pendant nos quarts. Finalement je les double, ce sont des feux aériens, à terre.
Aux abords du nord de l’île, le vent commence à forcer jusqu'à 20 noeuds. Ce n’est pas bon du tout pour notre réduction de vitesse. C’est le monde à l’envers, nous qui aimons tant aller vite ! Je réduis le foc et Yves prends le quart. Nous ne sommes plus qu'à quelques milles. Il va devoir faire des allers-retour au large du port en attendant que le jour se lève. A 08h30 il me réveille (6h30, heure locale) et nous entrons dans la zone des bouées de mouillage, enclavée au pied des falaises. C’est notre neuvième jour, le 6 avril, nous atterrissons à Sainte Hélène, escale imprévue mais qui s’annonce divine. C’est un véritable décor de cinéma au milieu de l’océan. L’eau est bleue et transparente, cela faisait si longtemps.
Sainte Hélène, nous sommes arrivés !!! Nous avons notre quarantaine à faire, deux jours. Nous avons un peu triché avec notre « clearance », nous avons donné la date inscrite sur le document de Namibie qui datait de deux jours avant notre réel départ (nous avons toujours droit à 48h sur place une fois le check-out fait). Nous avons donc attendu deux jours avant de pouvoir faire le COVID test au lieu de quatre. Nous en avons profité pour faire de l’eau et nager !!! Oui … l’eau est y tellement agréable .
C0VID test … parlons-en, le bateau taxi est passé avec à bord avec les infirmiers. Pas besoin de monter à bord, ils donnent l’écouvillon à se mettre dans le nez puis ils le récupèrent tant bien que mal, il y avait beaucoup de vent ! Le lendemain nous recevons le résultat par VHF, c’est Port control qui gère tout, et très bien d’ailleurs ! Tous les bateaux sont négatifs, le bateau taxi vient tous nous chercher pour aller à terre, enfin, et obtenir le fameux tampon sur nos passeports !! Ça y est, nous sommes légaux !! Maintenant faudra se battre pour avoir le vaccin, après tout c’est pour cela que nous nous sommes déroutés. Bon, peut-être aussi pour voir les requin-baleines.