A la découverte de l'île aux bananes
Du 5 au 12 décembre 2023
8 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Une semaine avant mon départ en Australie et avant que Cyprien commence son nouveau travail, nous avons eu l'idée de partir une semaine aux Îles Canaries. Nous nous sommes donc organisés un voyage itinérant en sac à dos. L'idée consiste à passer chaque soir dans un endroit différent afin d'explorer autant que possible l'île. Après 3 heures d'avion depuis Paris, nous voilà sur l'ile du printemps éternel: Ténériffe. Dès notre arrivée on à été surpris par le paysage volcanique de l'île, très aride avec une terre rouge orangée et de grosses roches éparpillées le long de la côte.

Les façades colorées et l'architecture des maisons en bord de mer nous transportent dans un décor paradisiaque. C'est d'autant plus appréciable qu'en plein mois de décembre, la température atteint 25 degrés!

Malheureusement, la veille de notre départ, le propriétaire de notre premier logement nous a informés de l'annulation de notre réservation en raison d'un dégât des eaux. Nous étions donc contraints de trouver un hébergement de dernière minute une fois sur place. Mais tout s'est bien organisé et on nous à très bien accueilli.

2

Nous sommes partis tôt de notre logement de Costa Adeje pour nous rendre à Los Gigantes, afin de voir ces immenses falaises de près de 600 mètres de haut qui tombent à pic dans l'océan. Nous avons pris le temps de les approcher sous différents angles:

En prenant de la hauteur on à pu assister à une démonstration de speed-flying à quelques mètres de la roche

On à trouvé un petit sentier qui nous à permis de pénétrer au coeur des falaises pour assister à ce spectacle magique:

Pour être honnête le retour de nuit sur le petit chemin escarpé avec 300 mètres de vide sur la droite s'est avéré risqué, mais tout s'est bien déroulé.

3

Aujourd'hui nous quittons notre Airbnb avec nos sacs pour aller visiter le village de Masca situé sur une arête au milieu des montagnes. Réveillés trop tard pour y aller en bus, nous avons fait le choix de faire du stop, un vrai succès puisqu'un couple de hollandais qui y allais aussi à accepté de nous y conduire. Il y en a environ pour une heure de route mais les paysages sont à couper le souffle:

Au bout de cette route sinueuse nous arrivons enfin à Masca, c'est un petit village de moins de 100 habitants à l'écart de la ville. Situé sur la pointe nord ouest de Ténérife, il profite du microclimat présent au parc rural de Teno où les montagnes sont recouvertes de verdure ainsi que de plantes endémiques:

La météo y est très changeante, nous somme passés des nuage gris avec quelques goutes de pluie à un ciel bleu dégagé en l'espace d'une heure:

Les couleurs de sa flore font de Masca un endroit unique. Tellement reculé des grandes villes de la côte, les locaux ont opté pour un mode de vie quasiment autosuffisant grâce à leurs récoltes et aux nombreux fruitiers cultivés dans les alentours:

4

Après le village de Masca nous avons pris un bus pour aller dormir à Santa Cruz, on est arrivés tard le soir mais on à pu s'y promener en se réveillant...ou plutôt en se faisant réveiller par les propriétaires du Airbnb...

Oui, c'est tout ce qu'on a retenu de la ville de Santa Cruz: un magnifique parc en plein centre de la ville. Nous n'avons pas plus de photos de la ville, soit parce qu'elle ne présente rien de très distinctif par rapport aux autres villes visitées, soit parce que nous n'avons pas eu l'occasion d'explorer les charmantes petites ruelles. Je penche pour la deuxième option, pour avoir un prétexte d'y retourner !

5

En passant un peu de temps à Santa Cruz de Tenerife nous sommes arrivés en milieu d'après midi à notre logement de San Andrés, donc pas le temps de partir en expédition dans les montagnes d'Anaga comme on l'avait prévu. C'est pas grave, on est montés en haut de la première montagne qu'on à croisée et on à bien fait:

6

Comme le parc rural du Teno, le Massif d'Anaga profite d'un micro climat très humide avec des montagnes verdoyantes. On a pris un bus depuis San Andrés qui nous à déposé au milieu du massif. Pour profiter des paysages nous avons rejoint la côte par un chemin de randonnée depuis le haut des montagnes:

Les paysages étaient comme une combinaison de l'atmosphère de Jurassic Park et d'étendues de rizière, brumeux et vert pétant:

Et dire qu'on à failli réserver ce Airbnb ⬆️
7

Apres avoir profité de ces vues magiques, nous avons pris un bus au petit matin à destination de Costa Adeje pour y passer la fin de journée, on a donc longé toute la côte sud de Tenerife qui est beaucoup plus désertique et où il n'y a pas grand chose à voir. Arrivés sur place nous nous sommes baignés sur une côte rocheuse au milieu de dizaines de crabes rouges que je n'ai malheureusement pas pu prendre en photo.

Ensuite, un couché de soleil magnifique s'est offert à nous depuis le port:

Ne voulant pas passer à côté de ce spectacle, nous avons pris du retard et manqué le dernier bus qui nous aurait ramenés à notre logement pour la nuit.

8

Le principal objectif de notre voyage à Ténérife était de gravir le fameux volcan Teide pour y admirer le levé du soleil depuis son sommet. Pour cela nous devions faire l'ascension de nuit, n'étant pas véhiculés nous avons réservé un logement totalement en recul de la ville pour être au plus proche du volcan, puis nous avons négocié avec notre hôte de nous y déposer en voiture de nuit. Sur le papier c'était au point, mais dans les faits... ça ne l'était pas.

En effet, un départ à 2 heures du matin était prévu depuis notre logement, cependant, la veille à 21 heures nous avons loupé notre bus à Costa Adeje qui nous y aurait déposé directement pour faire une petite nuit, pas d'autre choix que de prendre précipitamment un autre bus pour se rapprocher au maximum du Airbnb qui était particulièrement excentré. Apres une journée de périple il nous restait plus d'une heure de marche dans des routes sinueuses pour enfin accéder au logement vers minuit. Pas très sérieux pour se lancer dans l'ascension du plus haut volcan d'Europe deux heures plus tard... mais le plan c'est le plan et on souhaitait s'y tenir!

9

A 1h30, le réveil sonne, c'est l'heure de se préparer pour le départ. Notre chauffeur nous attend déjà dans la rue, je l'appelle chauffeur parce qu'il va rouler à 100 km/h de nuit sur les petites routes du volcan en plein brouillard, d'autant plus que les chutes de pierres sont fréquentes dans ce coin. L'avantage, c'est qu'on va arriver rapidement. Il nous a déposés à Montaña Blanca, il a enregistré son numéro dans mon téléphone et m'a dit qu'il allait dormir dans sa voiture pour nous raccompagner au retour. Une fois prêts à se lancer sur le trek, des rangers arrivent en nous disant que cet accès est condamné justement à cause de chutes de pierres. On se dit que c'est fichu, mais ils vont rapidement nous proposer un autre itinéraire, qui commence plus bas, qui est plus long, mais moins raide. N'oublions pas qu'on a comme objectif le lever du soleil au sommet. Pas le choix, on décide d'y aller, mais le quiproquo qui suit va nous mettre dans une sacrée galère plus tard, car deux Françaises étaient dans la même situation que nous. On discute avec elles, et elles allaient prendre leur voiture pour aller à l'autre sentier de départ et nous proposent de nous y conduire. Pour éviter du trajet à notre chauffeur, je lui dis qu'on a rencontré des Françaises qui font la même randonnée que nous et qu'elles nous accompagnent au nouveau point de départ. C'était pour moi très clair, mais apparemment pas pour lui, vous comprendrez pourquoi après notre ascension...

C'est donc à Roques de Garcia (2025 m) que notre ascension va commencer. Les paysages sont complètement lunaires, c'est totalement désertique avec des rochers de plusieurs dizaines de mètres déposés ici et là. J'ai même lu que de nombreux robots envoyés sur Mars étaient testés dans le parc national du Teide en raison de leurs climats similaires. Mais le plus impressionnant était la quantité d'étoiles visibles dans la nuit violette.

Il faut avouer que de nuit, on ne profite pas autant des paysages que de jour, mais on est plus concentrés sur notre marche. Il y avait un groupe loin devant nous qui nous distançait de plus en plus. On les voyait évoluer rapidement sur le volcan, ce qui nous motivait à maintenir une bonne cadence. On a commencé par le sentier numéro 3 qui est très progressif mais semblait interminable On avait pensé à prendre une lampe frontale mais elle éclairait très faiblement donc on se servait de nos téléphones pour s'éclairer, mais sans gants nos doigts étaient frigorifiés. On à ensuite emprunté le sentier 23 qui fut pour moi la partie la plus difficile, car on traversait les cols des montagnes, donc on montait puis redescendait, et on avait l'impression de ne pas gagner d'altitude. à la fin de ce sentier nous n'avons pas directement trouvé le sentier suivent, on avait un gros doute et le tracé au sol était moins clair que précédemment. On a fini par trouver le sentier 9, le plus raide, sur lequel on a commencé à apercevoir les premières lueurs du jour.

  Sur la première photo on voit l'ombre du Teide sur la mer de nuages, sur la dernière on aperçoit Gran Canaria, un autre ile des ...

On a donc commencé à se presser pour avoir la meilleure vue possible sur le lever du soleil. C'est là qu'on a rattrapé le groupe qui avait pris de l'avance au début mais qui bloquait sur le pic du Teide, qui était particulièrement escarpé. À ce moment-là, il y avait de fortes rafales de vent et il faisait très froid, à peu près 3 degrés, contre 25 au pied du volcan. J'avoue que je n'étais pas du tout assez équipé pour ce froid, avec uniquement une polaire North Face, un jogging synthétique qui laissait passer le vent, et pas de gants ni de bonnet... Cyprien, lui, était un peu mieux équipé avec des gants et une fine doudoune, mais il n'était pas très réchauffé non plus. Il y avait tellement de vent qu'on n'a pas réussi à faire décoller le drone... mes doigts me brûlaient et j'avais les lèvres figées, impossible d'articuler. Il y avait des blocs de neige coincés entre les roches volcaniques à certains endroits. Heureusement, les premiers rayons du soleil ont commencé à nous réchauffer doucement, mais il y avait toujours le vent qui déviait l'endroit où l'on posait notre pied à chaque pas.

Il est 7h30, le soleil est en train de se lever, et on est toujours en train de grimper. On a quand même pu profiter de ce spectacle unique en s'arrêtant quelques minutes entre deux rochers.

C'est à 8h qu'on arrive enfin au mirador de Pico Viejo à 3500 mètres. C'est là que se trouve le téléphérique qu'on doit prendre pour la descente. L'idée était de prendre la première navette de la journée qui est gratuite pour les randonneurs qui ont gravi le Teide de nuit, car les suivantes sont payantes (et plutôt chères). Mais le sommet du volcan est à 3715 mètres, il nous reste donc 215 mètres de dénivelé positif puis négatif en moins d'une heure. Étant donné le froid et le vent (qui sont encore pires au sommet), on prend la décision raisonnable mais regrettable de s'arrêter là dans notre ascension et de profiter de la vue qui s'offre à nous en attendant le téléphérique.

Sur la photo du milieu on voit la lave qui à coulé du volcan, à 3500 il y avait de ammas de neige au milieu des roches volcaniques

Finalement, nous nous sommes un peu fait avoir car la navette est arrivée à 9h30 et nous a coûté 44€. Cependant, c'est en arrivant en bas du volcan que tout s'est étonnamment compliqué. J'ai envoyé un message à notre pilote en avance pour le prévenir que nous arrivions bientôt en bas du téléphérique, mais je n'ai reçu aucune réponse de sa part. J'ai fini par l'appeler une première fois, mais il n'a pas répondu. La deuxième fois non plus. Nous supposons alors qu'il ne s'est pas réveillé et qu'il est dans sa voiture au parking quelques kilomètres plus loin.

Épuisé, je me suis endormi sur un muret en pierre pendant que Cyprien persistait à faire décoller son drone et s'est fait gronder par un agent du parc qui lui a dit qu'il n'avait pas le droit. Réveillé par l'agitation (et l'inconfort du muret), j'ai décidé de rappeler notre ami qui devait venir nous récupérer, car plus d'une heure s'était écoulée depuis notre descente. Il a enfin décroché, mais à l'autre bout du fil, c'était une femme française d'un certain âge à qui j'ai commencé à parler en anglais. C'est là que j'ai compris qu'il avait enregistré son numéro sur mon téléphone avec l'indicatif français. On aurait pu encore attendre longtemps, mais au moins on a trouvé le problème. Je l'ai donc rappelé sur son numéro espagnol, et c'est là qu'il m'a expliqué qu'il était rentré chez lui à plus d'une heure de route car il croyait que les Françaises que nous avons rencontrées au début de l'ascension étaient en fait des amies que nous avions retrouvées, et il avait compris que nous n'avions donc plus besoin qu'il nous raccompagne le matin.

Nous nous sommes retrouvés bloqués au milieu du parc, épuisés et affamés à 11h du matin. Nous avons commencé à faire du stop, mais les personnes qui s'arrêtaient nous disaient qu'elles allaient juste jusqu'au prochain parking à 300 mètres. Nous avions encore 30 kilomètres à faire pour aller au logement, y récupérer toutes nos affaires, le libérer pour midi, puis être à nouveau à la rue car aucun logement pour le dernier soir.

À 13h, après encore un bon bout de marche, nous trouvons quelqu'un qui passe par la ville où nous nous rendons et qui nous y dépose rapidement. Nous avons eu beaucoup de chance qu'il nous y emmène, car une fois arrivés au logement, les propriétaires ont sorti nos affaires pour pouvoir accueillir les prochains locataires. Dépassés par notre état de fatigue, nous choisissons la solution de facilité et réservons notre prochaine nuit à Costa Adeje, où nous avons été le premier jour, car le contact est bien passé avec notre hôte.

Je n'aurais jamais pensé voir autant de paysage différents en une semaine, et encore moins réussir à faire le tour de l'île en passant par le Teide mais nous avons atteint nos objectifs ! Cyprien je t'attend en Australie pour y vivre d'autres aventure !