Cusco, Pérou

Visite de la région de Cusco. Le but de ce voyage était de voir le Machu Picchu. J'ai manqué de nombreux sites, étant sérieusement tombé malade. Malgré tout, ce voyage restera mémorable.
Juin 2015
13 jours
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Cusco, me voici ! A peine débarqué que je m'énerve déjà ! Après de longues heures d'attente, je retourne à l'aéroport pour qu'ils me disent qu'ils ignorent où est mon bagage.

Et là tu as beau leur dire en anglais et en espagnol que tu pars le lendemain pour un trek de 5 jours, et que toutes tes affaires sont dans ce sac, l'angoisse te gagne peu à peu et te force à prendre une décision rapidement.

Ma première journée à Cusco consistait donc à acheter les chaussures et vêtements nécessaires pour ce trek. Malgré ça, on garde son calme et on profite du voyage.

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Le Salkantay est l'un des différents treks proposés pour arriver au Machu Picchu. C'est le trek considéré comme étant le plus difficile, donc moins encombré de touristes. 5 jours de marche en dénivelé à plus de 3000 mètres d'altitude, parfois dans des conditions compliquées, ce n'est pas pour tout le monde. Mais c'était quelque chose que je voulais me prouver.

Voici le plan du trek qui m'a été donné durant le briefing de la veille à l'agence.

L'ennui ne semble pas prévu sur le planning

Sans avoir pris le temps de m'acclimater à l'altitude, je pars en trek le jour suivant de mon arrivée. Risqué, mais faisable.

Dès 5h30 du matin, le guide vient me chercher à l'hôtel en minibus, qui m'emmène au point de départ où un bus nous attend.

C'est là que je rencontre le groupe avec lequel je vais passer les 5 prochains jours :

3 Britanniques qui se connaissent, 2 Allemands venus séparément, 1 Italien, 1 Taïwanais, un couple de Gréco-suédois, les 2 guides et moi.


Le nombre de personnes ne correspond pas avec les données, l'un des guides s'absentait souvent et l'un des Brits est gravement tombé malade le 2ème jour, dû à une mauvaise prise de sang avant de venir.

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Après avoir roulé 3 heures, nous voici à notre point de départ. Sans trop attendre, nous marchons nos premiers pas dans la nature péruvienne, pour ce qui va être l'une des plus belles aventures de notre vie.

Le trek n'a même pas commencé que les paysages sont déjà époustouflants.

Nous sommes subjugués par l'immensité des montagnes autour de nous, certaines allant jusqu'à plus de 5200 mètres d'altitude.

Pour des raisons de sécurité, des postes de secours sont disséminés sur tout le territoire de Cusco jusqu'au Machu Picchu.

Après presque 7 heures de marche, nous arrivons au campement où nous passerons la nuit. Les horsemen sont une équipe de 3 ou 4 hommes qui arrivent à l'avance par rapport au groupe, et qui mettent sur pied les tentes. Ils ont des chevaux ou des mules qui portent les sacs a dos, les tentes, le matériel de cuisine. Un cuisinier les accompagne pour nous assurer tous les repas de la journée.

Pendant qu'ils sont affairés à mettre en place le campement, le guide nous propose 2 heures de marche supplémentaires pour les plus courageux. La récompense : profiter de la beauté du Lac Humantay. C'est à l'unanimité que nous repartons vaillamment.

Avec un peu de difficulté, nous sommes arrivés à ce lac, sublime, situé à 4200 mètres d'altitude, qui ne laisse pas indifférent.

Le contraste de l'eau avec son environnement offre un plaisir exceptionnel pour les yeux.

Seuls les Anglais ont eu le courage de se baigner dans cette eau de moins de 10 degrés.

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Comme annoncé lors du briefing, c'est le jour le plus difficile du trek. On arrive à un moment compliqué, la montée avec un dénivelé de 800 mètres. Objectif : atteindre le Salkantay Pass, culminant à 4600 mètres.

Dit comme ça, ça ne paraît pas énorme. Mais à 3800 mètres d'altitude, avec une journée de marche dans les jambes, la difficulté est bien là.

Petit-déjeuner conséquent, thé de feuilles de coca, et on est partis.

Le cardio et les muscles sont mis à très rude épreuve. Moi-même qui suis habituellement fier de mes jambes, je peinais à ce moment-là.

Arrivés à 4150 mètres, un bivouac à été mis en place pour la pause de midi. Une petite victoire pour tout le groupe.

Étant atteint de la Maladie de Reynaud, j'ai les extrémités des doigts qui se retrouvent rapidement sans aucune circulation sanguine. Pour expliquer brièvement : dès que le corps humain détecte un froid pouvant le mettre en danger, il diminue la circulation du sang dans les extrémités (doigts, orteils). C'est un mode de sécurité actif chez tous les êtres humains.

Mon corps produit la même chose mais de manière excessive. Lorsque vous commencez à avoir froid aux mains, mes doigts sont déjà blancs, vidés de leur sang.

Dès lors, une fois arrivé à 4600 mètres, je suis immédiatement redescendu de l'autre côté de la montagne pour retrouver une température acceptable. Donc, pas de photo de cette grande victoire de la montée aux 4600. 😣

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Après avoir passé une bonne nuit en bas du Salkantay, c'est en pleine forme que nous reprenons la route, sous une chaleur tropicale.

D'un environnement montagneux où il ne fait pas bon de rester à l'ombre, on se retrouve en pleine jungle à plus de 20°C.

Il faut être motivé pour vivre sur un plateau de montagne au milieu de nulle part.

Au bivouac du midi, nous rencontrons d'autres groupes de trekkers avec qui nous partageons nos expériences. Les animaux domestiques présents se prêtent au jeu du photographe.

Le cuisinier étant très attendu pour le coup, nous avons dévoré nos plats. D'une parce que nous avions très faim, mais aussi parce que c'était très bon.

Un régal.

Nous poursuivons cette troisième journée, en faisant attention tout de même. Certains chemins étant bien accidentés, il fallait parfois emprunter des ponts de fortune ou longer un sentier d'1 mètre de large à flanc de montagne. Sinon c'est la chute sur quelques dizaines de mètres.

Le guide nous motive pour les quelques heures de marche restantes en nous promettant les piscines d'eau chaudes naturelles. En attendant, on profite de la vue.

Et nous voici aux sources chaudes, de renommée régionale. Jamais un bain chaud n'a été aussi relaxant. Plusieurs piscines de températures différentes sont disponibles.

Nous avons passé la soirée dans un campement avec des randonneurs d'autres treks. Avec musique, toilettes, tentes déjà montées. On bien mangé, bien bu, bien dansé, et donc bien dormi ! Fait marquant, j'ai eu raison de ramener mon anti-moustique, certains ont payé cher leur négligence !

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Ce quatrième jour est très calme physiquement, à marcher dans la jungle. La chaleur est largement surmontable, même si on transpire beaucoup. Un petit sanctuaire était sur notre chemin.

Nous avons dû emprunter la voie de chemin de fer, sur une certaine distance. Celle-ci mène à Aguas Calientes, la ville au pied du Machu Picchu.

Nous passons nos dernières heures dans les contrées désertiques avant de retrouver la civilisation.

Aguas Calientes en vue !

L'ultime étape avant l'ascension du Machu Picchu. La ville dans laquelle tous les trekkers se réunissent avant la montée finale. Assez touristique évidemment, Aguas Calientes est constamment bondée de monde. Des bars et hôtels à foison.

Fait marquant, j'ai adoré l'aménagement des toilettes ! Un bon fou rire à l'arrivée.

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Ça y est ! Le jour J ! La récompense ultime ! Ce fameux jour qui justifie cette marche à travers le chaud et le froid, les moustiques, les campements sans wc, la sueur et l'énergie dépensée les 4 précédents jours !

Et c'est aux alentours de 5h30 que nous nous postons au pied du Machu Picchu en attendant le feu vert.

Et une fois l'autorisation acquise, c'est l'ultime marche en direction du site. Des centaines de marches à travers la forêt. Après plus d'une heure d'effort, nous y sommes.

Nous arrivons en même temps que de nombreux randonneurs malgré l'heure, mais les touristes arrivant en bus sont encore loin. Il faisait légèrement jour, avec un brouillard très épais.

Rapidement, la déception me gagne, ne voyant que du brouillard, on est loin de ce que l'on voit sur les photos de voyageurs.

Mais j'oublie un détail, le soleil ne fait que se lever, et donc plus tard, le site sera plus visible.

En attendant, nous sommes attirés par la présence d'alpagas, animal proche du lama.

Domestiqués, il sont assez dociles.

Le brouillard disparaît peu à peu, mais reste omniprésent.

La veille dans un bar, nous avons pensé à préparer une surprise spéciale, ce jour étant la journée internationale des mamans. Une dédicace pour le moins originale.

La brume se dégage de plus en plus, et je m'émerveille déjà.

On se croirait dans les nuages. Un moment unique.

Et ça y est, le soleil s'élève finalement au dessus des montagnes. La brume s'évapore comme par magie et laisse place à la lumière qui inonde les lieux.

Tous ceux qui ont vécu ce moment sont unanimes : il y a quelque chose de fort ici. Quelque chose qui nous touche, nous anime, que l'on ne peut expliquer de manière rationnelle. Et pourtant je ne suis pas du genre à faire dans le spirituel, et je ne fume rien. Mais comme beaucoup j'ai vraiment ressenti quelque chose de puissant.

La séance photo étant terminée, nous nous sommes lancés dans les ruines, sans guide, totalement dispersés, chacun allant dans son coin.

Je souhaite mettre un point d'honneur sur l'architecture des bâtiments qui composent le site. On en parle sur internet, à la télévision, et on s'en rend vraiment compte sur-place : comment faisaient les Incas pour acheminer tous ces blocs de pierre jusqu'en haut avec la technologie dont ils disposaient à l'époque ? Et comment, avec quoi arrivaient-ils à les disposer parfaitement les uns contre les autres ?

Autant de questions sans réponse claire, que de spéculations parfois farfelues pour tenter d'y répondre.

On continue la visite, l'émerveillement étant à son comble.

Midi se fait ressentir, et je me trouve une place sympa pour m'en remettre à mon repas.

Ici, les soucis du quotidien n'existent plus.

A l'arrière plan, lorsque l'on regarde le Machu Picchu, on aperçoit une montagne qui culmine au-dessus de tout, le Huayna Picchu. Un chemin la parcours jusqu'au sommet. Pendant mon repas, je ne pensais qu'à ça. Je bois une dernière gorgée d'eau, et on repart à l'aventure !

La montée peut être périlleuse. Parfois des marches sont limite posées à la verticale, mais des câbles ont été mis à disposition pour s'accrocher.

Peut-être difficile pour certains, mais réalisable pour tous les autres. J'ai même vu des septuagénaires grimper aussi vite que moi.

Arrivés tout en haut du Huayna Picchu, la vue récompense les plus courageux.

Après un moment passé là-haut, nous redescendons en direction de la Porte du Soleil. Une petite marche de 20 minutes en partant du Machu Picchu pour y parvenir, et on y est. Un lieu plein de mystères et d'interrogations.

La faune et la flore ne semblent pas être affectés par la présence humaine. J'ai malheureusement manqué de rapidité pour prendre un colibri en photo.

L'aventure du Salkantay prend fin ici, et c'est avec un pincement au coeur que je quitte les lieux. Nous nous regroupons à l'extérieur du site, où un bus nous ramènera à Cusco.

Cette aventure restera à jamais gravée dans ma mémoire.

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Tout le long du voyage, j'ai fait attention à ne prendre que de l'eau en bouteille, ou bouillie à la rigueur.

A Agua Calientes, j'ai commandé un Coca-Cola dans un bar, dans lequel on a mis des glaçons... qui sont passés au travers de ma vigilance.

Résultat : 4 jours de Tourista intense, bloqué à l'hôtel en attendant que ça passe.

Ayant pris conscience que ça a ruiné mes plans pour le reste du voyage, je me contenterai de visiter le reste de la région.

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Cusco City est le chef-lieu de La région de Cusco. Logique.

Enfin remis sur pied, je passe une journée a flâner dans la ville, à la recherche d'animation. Les monuments sont bien entretenus et il fait bon de se poser pour se détendre.

Le Qoyllurit'i est une fête péruvienne dont la date dépend du calendrier andin

Elle est reconnue comme l'une des plus importantes fêtes indigènes de la ville et d'Amérique du Sud !

Elle est également reconnue comme étant le patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

Quelques 90 000 personnes se réunissent des 4 coins du pays pour participer au pèlerinage. Entre danses, processions et discours en Quechua, tout est réunit ici pour que les Péruviens apprécient ces moments chers à leurs yeux.

On y célèbre le Seigneur Qoyllurit'i.

Environ 2 semaines de danses traditionnelles

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Il y a 4 sites archéologiques à visiter autour de Cusco, très faciles d'accès.

Tambomachay est un lieu de culte voué au dieu de l'eau. Des petites canalisations sont créées pour faire des cascades afin de réaliser les rituels.

PukaPucara se trouve juste en face. Les avis sont partagés concernant son utilité passée. Certains pensent que le site servait de point de contrôle aux allées et venues entre Cusco et la Vallée Sacrée.

D'autres pensent qu'il servait de lieu de repos pour les marchands et les voyageurs.

Qenqo, lieu de culte où se déroulaient les sacrifices, les momifications des classes sociales élevées chez les Incas.

On peut visiter les couloirs et les mini-grottes entre et dans les roches.

Et enfin Sacsayhuaman, le nom le plus connu de ces ruines. Il faut dire que c'est ici que se déroulent les rituels de la Fête du Soleil.

Plus de 500 ans après leur montage, ces blocs de pierre sont intacts et surtout n'ont pas bougé. Les techniques de polissage de l'époque étaient d'une qualité exceptionnelle.

Non loin de là, des croix chrétiennes ont été implantées, et font partie du paysage. Ceci illustre la parfaite cohabitation entre Chrétiens et Andistes.

Les locaux eux, sont très pacifiques et ne demandent qu'à vivre en parfaite harmonie avec tout ce qui les entoure.

Ainsi se termine ce petit voyage au Pérou, jai manqué de nombreux sites à visiter, mais j'aurais fait le principal, le Machu Picchu étant la raison principale de ma venue.

C'était mon premier voyage en Amérique du Sud, mais certainement pas le dernier !