Ça y est ! Le jour J ! La récompense ultime ! Ce fameux jour qui justifie cette marche à travers le chaud et le froid, les moustiques, les campements sans wc, la sueur et l'énergie dépensée les 4 précédents jours !
Et c'est aux alentours de 5h30 que nous nous postons au pied du Machu Picchu en attendant le feu vert.
Et une fois l'autorisation acquise, c'est l'ultime marche en direction du site. Des centaines de marches à travers la forêt. Après plus d'une heure d'effort, nous y sommes.
Nous arrivons en même temps que de nombreux randonneurs malgré l'heure, mais les touristes arrivant en bus sont encore loin. Il faisait légèrement jour, avec un brouillard très épais.
Rapidement, la déception me gagne, ne voyant que du brouillard, on est loin de ce que l'on voit sur les photos de voyageurs.
Mais j'oublie un détail, le soleil ne fait que se lever, et donc plus tard, le site sera plus visible.
En attendant, nous sommes attirés par la présence d'alpagas, animal proche du lama.
Domestiqués, il sont assez dociles.
Le brouillard disparaît peu à peu, mais reste omniprésent.
La veille dans un bar, nous avons pensé à préparer une surprise spéciale, ce jour étant la journée internationale des mamans. Une dédicace pour le moins originale.
La brume se dégage de plus en plus, et je m'émerveille déjà.
On se croirait dans les nuages. Un moment unique.Et ça y est, le soleil s'élève finalement au dessus des montagnes. La brume s'évapore comme par magie et laisse place à la lumière qui inonde les lieux.
Tous ceux qui ont vécu ce moment sont unanimes : il y a quelque chose de fort ici. Quelque chose qui nous touche, nous anime, que l'on ne peut expliquer de manière rationnelle. Et pourtant je ne suis pas du genre à faire dans le spirituel, et je ne fume rien. Mais comme beaucoup j'ai vraiment ressenti quelque chose de puissant.
La séance photo étant terminée, nous nous sommes lancés dans les ruines, sans guide, totalement dispersés, chacun allant dans son coin.
Je souhaite mettre un point d'honneur sur l'architecture des bâtiments qui composent le site. On en parle sur internet, à la télévision, et on s'en rend vraiment compte sur-place : comment faisaient les Incas pour acheminer tous ces blocs de pierre jusqu'en haut avec la technologie dont ils disposaient à l'époque ? Et comment, avec quoi arrivaient-ils à les disposer parfaitement les uns contre les autres ?
Autant de questions sans réponse claire, que de spéculations parfois farfelues pour tenter d'y répondre.
On continue la visite, l'émerveillement étant à son comble.
Midi se fait ressentir, et je me trouve une place sympa pour m'en remettre à mon repas.
Ici, les soucis du quotidien n'existent plus.A l'arrière plan, lorsque l'on regarde le Machu Picchu, on aperçoit une montagne qui culmine au-dessus de tout, le Huayna Picchu. Un chemin la parcours jusqu'au sommet. Pendant mon repas, je ne pensais qu'à ça. Je bois une dernière gorgée d'eau, et on repart à l'aventure !
La montée peut être périlleuse. Parfois des marches sont limite posées à la verticale, mais des câbles ont été mis à disposition pour s'accrocher.
Peut-être difficile pour certains, mais réalisable pour tous les autres. J'ai même vu des septuagénaires grimper aussi vite que moi.
Arrivés tout en haut du Huayna Picchu, la vue récompense les plus courageux.
Après un moment passé là-haut, nous redescendons en direction de la Porte du Soleil. Une petite marche de 20 minutes en partant du Machu Picchu pour y parvenir, et on y est. Un lieu plein de mystères et d'interrogations.
La faune et la flore ne semblent pas être affectés par la présence humaine. J'ai malheureusement manqué de rapidité pour prendre un colibri en photo.
L'aventure du Salkantay prend fin ici, et c'est avec un pincement au coeur que je quitte les lieux. Nous nous regroupons à l'extérieur du site, où un bus nous ramènera à Cusco.
Cette aventure restera à jamais gravée dans ma mémoire.