Bolivie

Trip de deux semaines et demi dans la mystique Bolivie. Entre aventures et mésaventures, récit d'un de mes plus beaux voyages.
Avril 2018
17 jours
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Une fois débarqué, les premiers ennuis commencent :

- Bagages oubliés par la compagnie à Miami,

- Bracelet de montre cassé,

- Impossible de changer mes Francs suisses (Ils prennent Euros ou Dollars). J'aurais dû le faire à Miami mais j'ai passé mes 2h30 d'escale dans la file d'attente pour passer la sécurité...

Du coup il fallait retirer du cash via la CB, bonjour les commissions !


Mais on ne se laisse pas abattre ! Je remplis la procédure de bagages perdus sur place et je prends un bus direction Copacabana !



Au bout d'1h30 de trajet, on arrive au lac Titicaca. On nous fait descendre du bus pour traverser jusqu'à l'autre rive située à quelques centaines de mètres.

Pour des raisons de sécurité, le bus part d'un côté dans un bac, et nous de l'autre.

Au début, on ne comprend pas trop pourquoi on ne reste pas dans le bus durant la traversée, et puis le déclic...

Encore une heure et demi plus tard, nous arrivons à Copacabana. Trois heures de route auront suffi. C'est une ville peu touristique, elle sert principalement de zone de transit pour se rendre à la Isla del Sol.

Copacabana est située à 3841m, au bord du plus grand lac en altitude, Titicaca. Il fait 175 km de long et 8340 km2.

Selon les croyances incas, Titicaca serait là où est sorti le monde.

Après avoir trouvé un logement pour la nuit, je me lance dans une mini randonnée qui prendra 40 minutes de montée. L'idée est de joindre le point culminant de la zone pour avoir une idée de là où je suis. Les premiers artefacts religieux sont rapidement visibles.

Quelques minutes de marche et la vue se dessine rapidement.

Avec l'altitude, l'acclimatation prend du temps, il est donc normal de suer et de s'essouffler rapidement. Mais après quelques efforts fournis, la récompense est sans appel : site religieux tout en haut, et une vue surplombant la ville et tous les environs.

J'ai dû rester assez longtemps pour scruter les environs, les vues sont belles à chaque coup d'oeil.

La descente prend 10-15 minutes, et je fais mon petit tour de ville, très rapidement. En fait, à part la montée et visiter la cathédrale, il n'y a rien à faire. De nombreux bars jonchent les rues principales où voyageurs et touristes se relaxent en attendant la fin de la journée.

La cathédrale située au centre-ville est assez charmante, et se visite rapidement.

Malheureusement, comme presque dans toutes les églises en Bolivie, il est interdit de prendre de photos à l'intérieur.

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Après une bonne nuit de sommeil, je me présente à l'embarcadère de Copacabana pour le départ de 8h à la Isla del Sol.

Me voilà embarqué avec des dizaines de voyageurs pour 2 heures de temps.

Enfin arrivé à Yumani, sur "l'Ile du Soleil", je ne tarde pas à me lancer en randonnée vers les hauteurs.

Le temps était quelque peu mitigé, avec les nuages qui masquaient le soleil de temps à autre. Pas plus mal quand je pense que ma crème solaire est dans mon bagage resté à Miami, mais ça ne m'a pas empêché de brûler...

En prenant de l'altitude, les paysages livrent un spectacle réjouissant pour les yeux.

Isla del Sol est malheureusement restreinte d'accès suite à des contentieux entre les différentes populations vivant sur place. Cela fait des années que cela dure et rien n'indique que ça changera de si tôt.

Le nord de l'île est inaccessible. Quelques heures sont donc suffisantes pour visiter les lieux. Durant l'escapade, je fais la rencontre de Marc venant de France et une Américaine du nom de Julia, qui se sont rencontrés quelques jours auparavant et qui ont décidé de faire un bout de route ensemble.

C'est une des parties que j'aime le plus pendant les voyages, les rencontres. On est sûr d'avoir les mêmes sujets de conversation car nous sommes ici pour la même chose : découvrir et partager.

Nous avons décidé de continuer la découverte ensemble. A la recherche de charme et d'authenticité, nous ne serons pas déçus. D'abord, une chouette rencontre, puis du relief, de l'architecture...


Nous nous sommes arrêtés sur une terrasse de restaurant. Soupe de quinoa en entrée, et truite en plat. La truite de ma vie. Je ne sais pas si c'est l'altitude, les sols marins ou l'eau qui leur donnent ce goût, mais jamais un poisson n'a été aussi bon.

Parmi les horaires d'aller-retour entre l'île et la terre ferme, il y avait donc à 8h00, et à 13h30. Soit on le prend, soit on passe la nuit ici. Le mauvais temps annoncé n'indiquait pas de nuit étoilée. J'avais quasiment visité les lieux, donc je reprends le bateau pour Copacabana.

Un petit tour par les ruines au bord de l'eau et je rentre.

Ruines de ce qui semblait être des habitations incas.
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De retour de Copacabana, me voici à La Paz, je décide d'y rester la journée.

La logistique d'abord. Je récupère mon bagage finalement arrivé à l'aéroport, je me trouve un logement pour la nuit, et je planifie rapidement ma journée. Enfin, me voilà lancé en visite de la capitale bolivienne.

En prenant le téléphérique, on voit que la ville se tient sur plusieurs plateaux. Il est très utilisé par la population grâce à ses prix relativement bas (3 Blv) mais surtout grâce à son côté pratique sur le plan timing. De plus, c'est bien moins polluant.


On voit la ville qui s'étend jusqu'à l'horizon

Je m'attaque au centre-ville, avec la Place Murillo. Malgré la foule autour de moi, il y a un certain calme et une harmonie sur cette place. Un charme probablement dû aux monuments et à l'architecture.

Le musée militaire de la Paz se situe aux abords de la Place Murillo. C'est avec une certaine curiosité que je m'y rends. On y découvre des vestiges et histoires de la guerre méconnue du Chaco, région que se sont brutalement disputés la Bolivie et le Paraguay. Une guerre qui a éclaté en 1932 et qui durera 3 ans.

On parle d'une des guerres les plus sanglantes de l'Histoire. 1/4 des combattants y sont restés.

Je continue la ballade en ville et m'arrête à un petit stand situé timidement sous une boutique. J'ai pu y déguster un jus de fruits frais maison pour 3x rien. Idéal pour une longue journée de marche

Le temps se dégrade, me pressant de terminer mon tour de ville. Je survole le Marché des Brujas, pas vraiment à hauteur de sa réputation.

Une église, quelques boutiques, et je rentre à l'hôtel.

Le lendemain, grasse mat' et je prends le bus à 13h pour Cochabamba. La gare routière ne laisse indifférent.

9 heures de route, vous les sentez passer. Fort heureusement, le confort est acceptable et les routes assez bien praticables.

Mais le temps change très vite ! D'un temps radieux et paisible, on passe rapidement à une tempête de grêle torrentielle !

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Après des courbatures à rester assis et l'impression d'avoir gâché une journée, je descends dans la ville de Cochabamba, et me rends dans le premier hôtel que je trouve pour m'y terrer la nuit.

Je me lève aux aurores, et me précipite vers une gare de fortune qui envoie des mini-bus pour le village reculé de Toro-Toro, où je resterai 2 jours afin de visiter le parc national.

C'est pendant 5 heures que je partagerai les joies des sentiers cabossés qui te cognent partout dans le véhicule. Là, impossible de dormir, on est secoué du début à la fin !

Mais heureusement, les paysages aident à faire passer le temps.

Je pose le pied sur le sol sec de Toro-Toro aux alentours de 14h, pose mon gros sac dans l'hôtel réservé la veille, et me rends à l'agence de tourisme pour la visite du parc national.

30 minutes plus tard, je partais avec un groupe de voyageurs fraîchement arrivés comme moi.

On commence bien avec des traces de dinosaure datant du crétacé, soit entre 65 et 85 millions d'années. La forme des traces s'est bien conservée notamment grâce au sol argileux. On nous explique que le site était autrefois une "station balnéaire" bien fréquentée par les dinosaures.

Les traces d'Ankylosaure sont les plus visibles dans le parc.

Ce dinosaure cuirassé broyait les membres de ses ennemis avec sa queue qui servait de massue

Après quelques minutes de marche, d'autres empreinte se laissent découvrir, the Théropode de petite taille cette fois. Probablement un Vélociraptor.

Enfin, j'ai eu la chance de comparer mes traces à celles d'un herbivore titanesque, peut-être un Brontosaure ou un Brachiosaure.

On a beau le savoir avec toutes ces reconstitutions, sur livre ou internet, mais on se rend vraiment compte lorqu'on y est.

Enfin d'autres empreintes trouvées durant la marche, dont j'ignore l'appartenance.

Entre plusieurs trouvailles, nous nous sommes retrouvés au beau milieu du lit d'une rivière asséchée il y a plusieurs millions d'années.

Au fur et à mesure que nous marchons, nous découvrons émerveilllés cette nature conservée par le climat, et par l'Homme bien déterminé à préserver ces vestiges d'un ancien monde.

Plus loin, en descendant de longues marches, on s'arrête pour se détendre près D'un site de cascades bien relaxant.

Le temps passe, et soleil entame son coucher. Il est temps de rentrer se reposer au village, et reprendre des forces pour le lendemain.


Toro-Toro

Levé à 7h00, le groupe se réunit à nouveau pour une excursion à 4000m d'altitude à la Ciudad de Itas, un labyrinthe de cavernes et de roches.

Et nous ne serons pas déçus.

De nouvelles empreintes de dinosaure, de Pterodactyle cette fois, sont encore parfaitement conservées.

Nous nous arrêtons quelques instants près de cavernes somptueuses. Un véritable havre de paix.

Les heures de marche s'enchaînent, et je ressens de plus en plus de mal à respirer. A cela s'ajoute un mal de tête... je tombe malade, j'en suis sûr. Mais hors de question de le signaler, je veux tout voir, d'autant que le meilleur moment de la journée est là, à portée de main..

Nous voici arrivés à la Caverna Umajalanta, l'entrée étant accessible uniquement après avoir pris connaissance des règles de sécurité et s'être équipé du matériel adéquat pour l'excursion.

L'ouverture de la grotte est gigantesque

C'est une aventure d'environ 2 heures que l'on passera dans le noir le plus total. La première expérience en spéléologie.

J'ai toujours été fier de ma taille (1m86) mais dans des environnements comme celui-ci, c'est plus un inconvénient. Là où les moins grands se penchent pour passer des parties basses, je dois marcher en canard pour avancer. Il y a mêmedes galeries dans lesquelles on ne pouvait que ramper à plat ventre.

C'est LE moment du voyage où il ne faut pas être claustrophobe.

Ce n'est pas la première fois que je vois des stalactites et des stalagmites, mais c'est toujours aussi impressionnant.

Une chouette excursion que je ne suis pas prêt d'oublier. Après quoi nous sommes rentrés. Pas fâché car les respirations étaient de plus en plus difficiles, et les maux de tête s'intensifiaient.

Arrivés au village de Toro-Toro, nous avons remarqué des décorations à l'effigie des anciens locataires des lieux.


Mon bus va bientôt arriver, on prend quand même le temps de faire la photo de groupe, composé d'un Suisse, d'un couple d'Allemands, deux Boliviennes et de moi-même. Heureux de vous avoir rencontré.

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De retour à Cochabamba en bus de nuit, c'est tout fiévreux que je me rends à l'hôtel accompagné par mes amis allemands.

Le propriétaire des lieux, qui s'avère être un expatrié français, m'explique que mon état de santé est logique au vu de mon rythme de voyage beaucoup trop élevé. Entre les changements de climat et d'altitude, tous ces kilomètres en seulement quelques jours, c'était prévisible.

Après une bonne nuit de sommeil, la fièvre a disparu mais les maux de tête dureront en tout 3-4 jours.


Mais ça ne m'empêchera pas de visiter la ville à la recherche d'endroits sympas, comme le marché de la ville, dans lequel on trouve de tout à petit prix.

Après un court mais délicieux rafraîchissement, je me dirige vers les abords de la ville, et me voici au Christ Rédempteur de Bolivie, véritable fierté de Cochabamba, de par son record mondial d'altitude par rapport à tous les autres disséminés sur le globe.

N'étant pas totalement en forme, je multiplie les pauses, et ne m'attarde pas, la ville est sympa mais il n'y a pas grand-chose à faire.

J'ai dû faire face à un dilemne. Ne me voyant pas manger une demi-journée de route dans mon état plus que moyen, je décide de faire un trou dans le budget et de prendre l'avion.

Je gagne en confort et en temps, mais je perds en argent.

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J'arrive à Sucre en fin d'après-midi, mais je décide de me reposer, dans l'optique de vite récupérer et partir tôt en visite le lendemain, et ça a payé.

C'est en pleine forme que je quitte l'hôtel aux alentours de 8h. J'ai passé toute la journée à flâner dans les rues de la ville à la recherche de belles architectures.

Sucre est surnommée la Ville Blanche. La majeure partie des bâtiments et constructions de la ville sont de cette couleur.

Ma deuxième ville blanche de visitée après Ostuni en Italie.

Située à 2810m d'altitude, Sucre est la capitale constitutionnelle du pays.

Nous sommes le 1er mai, et beaucoup d'endroits, comme les musées sont fermés.

J'ai quand même eu la chance d'assister à la messe du 1er mai dans le couvent de la Recoleta, dans les hauteurs de la ville.



Les gens affluaient au fur et à mesure de la cérémonie. La ponctualité, c'est pas leur truc !

Une fois terminée à l'intérieur, la messe se poursuit à l'extérieur, sur la place de la Recoleta, où le prêtre bénit (ou arrose ?) les fidèles à l'aide d'une fleur.

Ce jour étant férié les hauteurs du couvent sont inaccessibles, ainsi que la plupart des principaux musées. Je reste un peu sur ma faim du coup.

Je fais un tour sur le marché de la ville, quelques heures dans les rues authentiques de Sucre, et je décolle en début de soirée pour Potosí.

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Située à 4090 m d'altitude, Potosí est tout d'abord une ville minière, l'économie de la ville tourne autour des mines.

Il faut savoir qu'autrefois Potosí était une cité coloniale dirigée par les Espagnols. L'activité était énorme ici, les mines étaient abondantes en or et en argent principalement, mais pas que.

En attendant mon tour de visite à la Casa de la Moneda, je m'adonne à une ballade en ville.

Arrivé en haut d'une petite tour, on aperçoit bien mieux le charme des lieux.

L'heure tourne, et me voilà embarqué pour la visite guidée de la Casa de la Moneda, musée historique de la ville, des mines, et de leur impact sur le Monde.

Encore une chose que l'on ne nous dit pas à la télé. J'ai appris que si notre société occidentale, si riche et si développée est telle qu'elle est, c'est parce que dès le 16ème siècle on pillait les richesses sud-américaines enfouies dans le sol et dans la montagne.

Potosí était l'endroit le plus prospecté au monde à l'époque, surtout au Cerro Rico (Montagne Riche), la où les esclaves étaient agglutinés de plus en plus jeune pour un meilleur rendement.

On y amassait tellement d'or qu'on pouvait en faire un pont de la Bolivie jusqu'en Europe.

Paradoxalement, les conditions de travail étaient si horribles qu'on aurait pu construire le pont du retour avec les ossements de chaque personne tuée au travail.

Ce musée, bien qu'un peu funeste à cause de l'Histoire est malgré tout très intéressant. On y découvre les machines de l'époque pour séparer les matériaux les uns des autres, d'autres pour frapper les pièces. Différentes pièces de monnaie, des peintures d'époque, des balances et autres outils nécessaires à la fabrication et à l'acheminement des pièces de monnaie jusqu'à leur départ pour l'Europe.


Cette machine était utilisée pour séparer l'or des autres minéraux indésirables, comme le mercure par exemple. On chauffait les métaux afin de faire s'évaporer le mercure.

Cet endroit étant dépourvu de cheminée, les esclaves respiraient les émanations et décédaient d'une mort lente et douloureuse.

Après plus d'1h30 de visite, je sors du musée la tête pleine d'Histoire et de culture.

Ce n'était pas le moment le plus joyeux du voyage, mais ça fait partie des choses à savoir quand on visite la Bolivie.


En milieu de journée, je fais un tour en centre-ville, et comme Sucre, c'est assez plaisant.

Il est 14h30, et il est temps de visiter les mines de Potosí ! Je m'arrête à l'agence de visites dans laquelle j'ai réservé en début de matinée, et je prends place dans un minibus avec un groupe d'espagnols et de colombiens.

Aux abords de la ville, au pied de la montagne, nous sommes embarqués à l'intérieur des mines où l'on se sent vite à l'étroit.

Malheureusement, j'étais plus concentré à suivre le groupe que de prendre des photos.

Je ne suis pas claustrophobe, mais se pencher voire même s'accroupir pendant plus d'une heure pour avancer, ce n'est pas très accomodant. De plus, l'oxygène poussiéreux se raréfiait par moments et n'arrangeait pas les choses.

Ce n'etait qu'une visite, dire que c'est le quotidien de dizaines de mineurs qui travaillent ici...


En levant la tête, on voit des couleurs inattendues

Des mineurs nous ont fait signe de ne pas aller plus loin, s'en est suivi une explosion. On a ressenti une légère onde de choc. Un bruit sourd nous est passé au travers.

On s'est donc posé pendant un instant, et nous repartîmes vers l'extérieur.

Visiter ces mines fût une expérience bien enrichissante, cela nous permet d'avoir un aperçu des conditions de vie des gens qui travaillent ici, nous rappelant an passage que l'on aura beau se plaindre, on est toujours mieux lotis qu'ici...

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Après m'être aperçu que des bus partaient deux heures après la visite des mines de Potosí, je décide de changer de plan.

Je me trouve un spot internet, je réserve une chambre à Tupiza, et je file à la gare routière prendre le dernier bus pour m'y rendre en quatre heures, sans problème.

Très tôt le lendemain, je me trouve une agence de voyage pour réserver un tour de quatre jours en 4X4. Je serai accompagné d'un guide et d'autres voyageurs qui, comme moi, sont venus en Bolivie pour découvrir cette région que l'on n'oubliera jamais.

Cette journée restera gravée dans ma mémoire, car j'ai dû me trouver un dentiste en urgence qui m'a recollé une couronne dentaire qui a sauté en mangeant à midi.

Pour 23 Blv (2,90€), 5 minutes de temps et quelques gouttes d'alcool pour désinfecter ses mains, il me l'a rafistolé fissa.

Les activités sont rapidement disponibles, et c'est donc le jour d'après que l'expédition se lance pour 4 jours d'émerveillement.


Le premier jour est assez usant, pour ma part en tout cas. Il nous a fallu rouler pendant de longues heures pour arriver au premier arrêt.

Et c'est au niveau de ces sculptures naturelles que nous feront la pause de midi.

Ce relief aux ressemblances de roses des sables est assez joli de loin, mais impressionnant de très près.


Plus loin, le conducteur, Ernesto, nous fait descendre aux abords d'un village abandonné, San Antonio de Lipez, dont la légende raconte qu'il a été décimé par le Diable que l'Homme a malgré tout combattu.

Encore quelques heures de route jusqu'au campement pour la nuit, les paysages désertiques se dessinent jusqu'à l'horizon.

Le 2ème jour s'est avéré plus riche en ballades et en découvertes, à commencer par la Laguna Morejon.

Ernesto nous a déposé à proximité d'une lagune pour prendre le temps d'admirer les flamants roses qui ne se préoccupent pas de nous, il nous aura bien fallu 40 minutes pour faire le tour et profiter des lieux.

De retour au 4X4, nous nous dirigeons vers la suite de notre parcours, en multipliant les arrêts pour notre plus grand plaisir.

Une rencontre inattendue

Étape à la Laguna Colorada.

Changement de décor, nous voici dans l'une des zones volcaniques les plus actives de la région, des cratères et même des geysers. Ces derniers sont difficiles à photographier, ils se produisent de manière aléatoire et ne durent que 2 ou 3 secondes.

Le temps passe, trop vite même. Nous arrivons à la Laguna Roja en fin d'après-midi, nous n'avons que très (trop) peu de temps pour prendre des photos de ce lieu mondialement connu.

Laguna vue de haut.

Puis le jour disparaît, à une vitesse impressionnante.

La nuit s'installe, donnant à l'horizon des nuances d'une multitude de couleurs.

Après avoir passé la nuit dans un "hôtel" très humide, nous entâmons notre troisième journée dans le Sud du Lipez à la recherche de lieux hors du commun pour nos yeux d'Occidentaux.

Comme la journée précédente, nous multiplions nos arrêts avec la patience et la gentillesse de notre conducteur, Ernesto, âgé de seulement 23 ans. Quand on y pense, savoir se repérer si jeune dans une région déserte aussi vaste, chapeau.

Notre premier long arrêt est au rocher "Copa del Mundo", inutile de préciser pourquoi.


On enchaîne les kilomètres et les découvertes.

On a beau vouloir se distinguer des autres, mais lorsqu'on peut grimper sur quelque chose de plus haut que soi, on est tous les mêmes.

C'est dans l'après-midi que nous arrivons dans une sorte d'oasis plantée au milieu de ce désert.

On y trouve de la verdure ainsi qu'une étendue d'eau suffisamment large pour irriguer la vie dans les alentours. Même une colonie d'alpagas à jugé bon de vivre dans le coin.

Nous arrivons dans un établissement un peu spécial pour la nuit, car il s'agit d'un hôtel dont les murs et le mobilier sont exclusivement constitués de ... sel !


Ce troisième épisode se termine, et c'est avec impatience que nous passons la nuit, Uyuni n'est plus qu'à quelques kilomètres, et nous y serons avant l'aube. Mais en attendant, il faut reprendre des forces.

Quatrième et dernier jour, LE grand jour !

Ce jour tant attendu, la raison même de ma venue dans ce pays fabuleux, ce rêve sur le point de devenir réalité, le jour J !

Direction : le Désert d'Uyuni !

Levés à 4h00 du matin, nous préparons nos sacs que l'on charge sur le 4X4, le petit-déjeuner, et on décolle.

Rapidement partis, nous arrivons sur un sol étrangement mou et très humide. Le conducteur s'arrête, d'autres véhicules de voyageurs s'arrêtent tout autour de nous. Nous ne le voyons pas à cause de la pénombre, mais nous sommes entrés dans le désert de sel.

Les conducteurs se connaissent tous. Certains sortent, discutent deux minutes, ils voulaient partir tous en même temps. Pourquoi ? On le saura après. Le nôtre semblait sérieusement concentré, étrange.

Il s'adonne à son rituel aux esprits en jettant quelques feuilles de coca par sa fenêtre. Avec ça, une prière qui dure dix secondes, un signe de croix, et on est partis.

Au fur et à mesure qu'on avançait, on s'enfonçait dans l'eau qui montait à plus de 50 cm. Ernesto était plus concentré que jamais.

Et pour cause : l'un des 4X4 qui avançait devant nous s'est embourbé, et semblait en grande difficulté. Si les locaux partent en même temps de l'entrée du désert, c'est pour anticiper ce genre d'imprévus. Munis de leurs téléphones ils s'appellent les uns les autres pour trouver des solutions.

Le nôtre a été appelé à continuer sa route tandis qu'un autre s'est dévoué à sortir son collègue du pétrin.

Ernesto continue à déjouer les pièges du désert habilement. J'ai l'impression que dès qu'il sent qu'une roue s'enfonce anormalement, il dévie la trajectoire du véhicule. Il y arriva jusqu'au bout du territoire innondé, soit une quinzaine de kilomètres plus loin.

Bien joué l'artiste. Soulagé, il nous emmène sur Incahuasi, toujours plus loin dans le désert.

Incahuasi est une "île" de terre et de cactus perdue dans ce désert de sel qui s'étend sur plus de 10 500 km2.

Et c'est de là que nous allons assister au lever de soleil sur Uyuni. Arrivés au sommet de l'île, c'est appareil photo à la main que nous attendons ce fameux moment.


Le soleil se lève, inondant les terres de sel de sa lumière.

Il est difficile de faire des photos correctes à ce moment précis, à cause justement de la luminosité du soleil. Il faut voir ça avec ses propres yeux pour se rendre compte de l'immensité du moment.

Le jour se lève progressivement, et on profite de chaque instant.

Et quoi de mieux qu'un bon, un vrai petit-déjeuner sur le Salar d'Uyuni ? On touche le bonheur.

Après plusieurs heures passées sur Incahuasi, nous prenons la route en direction d'Uyuni Ville. Mais avant, nous nous arrêtons à l'écart de tout afin de nous adonner à ce petit jeu de perspectives photographiques.

L'exercice est plus dûr qu'il n'y paraît. Le moindre écart et il faut recommencer. Forcément il y a des ratés, mais ça fait partie du jeu.

Il faut quand même réaliser que l'on marche sur des couches de sel. Ce sol bien particulier craquelle sous notre poids. Par endroits, si on creuse, on s'aperçoit que ce sont des volumes d'eau qui ruissellent sous et à travers tout ce sel qui s'étend jusque l'horizon.

Petite pause au niveau d'un ancien point de départ du Paris-Dakar, immortalisé par cette statue de sel et sa boutique.

Nous finissons par quitter le désert d'Uyuni, et nous marquons un arrêt au cimetière de trains datant de l'époque coloniale.

Ces trains qui étaient joignaient Potosi aux abords du pays ont été entreposés ici.

Uyuni, c'est fini ! Je passe l'après-midi en ville où il n'y a absolument rien à faire, je me trouve un billet d'avion pour La Paz pour le soir même, me retrouve dans la capitale en seulement quelques heures.

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Pas le temps de se reposer, il ne me reste plus que deux jours à passer en Bolivie et à profiter de ses monuments.

Je profite d'une belle après-midi ensoleillée pour me lancer en ballade aux abords de la ville, à commencer par la Muela del Diablo. Cette formation rocheuse ressemble à une molaire. Son ascension est quelque peu compliquée à cause de l'altitude.

La Paz et alentours vus d'en haut

Sur le retour, on s'est arrêté pour aider un pick-up qui s'est retrouvé en situation délicate.

Pour le reste de l'après-midi, j'ai été faire un tour à Valley of the Moon. Ce lieu aux apparences lunaires est assez sympathique une fois à l'intérieur

Voici venu le dernier jour de mes aventures en Bolivie, et je décide de le passer sur la Yungas Road, tristement célèbre pour les gens qui y laissent la vie chaque année.

Je n'ai que peu de photos de l'aventure, étant donné que l'agence n'a jamais retrouvé ses photos de groupe.

Toujours est-il que c'est aux alentours de 8h00 que nous avons commencé la descente de la route en vélo. Evidemment, la sécurité n'est pas à négliger. Casque, combinaison, protections aux mains, coudes, et genoux.

Roulant un peu trop vite dans les virages, je suis tombé une première fois, sans pépin.

La deuxième a été plus compliquée. La chute a été violente, mon bras droit, assez douloureux, était devenu inutilisable. J'ai du finir les 15 derniers kilomètres avec un seul bras. C'est en rentrant que l'on a pu établir un diagnostic : fracture de la tête radiale.

C'est ainsi que se termine cette aventure en Bolivie, riche en émotions, en découvertes, en rencontres. Jamais je n'ai eu autant de déboires lors de mes autres voyages, mais il n'empêche que celui-ci restera l'un de mes plus beaux. Je persiste à dire qu'en voyage, la mésaventure fait partie de l'aventure. Elle le rend particulier quelque part. On peut partir à 50 au même endroit, on aura tous vécu un voyage différent, qui nous est propre.

A commencer par le plus gros lac en altitude du Monde, l'architecture des villes, le canyon en milieu de parcours, la Ville Blanche, les gens que j'ai rencontré, et bien sûr le Salar d'Uyuni, la Bolivie est un vrai coup de coeur et une expérience inoubliable.

Retour en France en passant par dessus les Everglades de Miami, où je pense déjà à mon prochain voyage.