Après m'être aperçu que des bus partaient deux heures après la visite des mines de Potosí, je décide de changer de plan.
Je me trouve un spot internet, je réserve une chambre à Tupiza, et je file à la gare routière prendre le dernier bus pour m'y rendre en quatre heures, sans problème.
Très tôt le lendemain, je me trouve une agence de voyage pour réserver un tour de quatre jours en 4X4. Je serai accompagné d'un guide et d'autres voyageurs qui, comme moi, sont venus en Bolivie pour découvrir cette région que l'on n'oubliera jamais.
Cette journée restera gravée dans ma mémoire, car j'ai dû me trouver un dentiste en urgence qui m'a recollé une couronne dentaire qui a sauté en mangeant à midi.
Pour 23 Blv (2,90€), 5 minutes de temps et quelques gouttes d'alcool pour désinfecter ses mains, il me l'a rafistolé fissa.
Les activités sont rapidement disponibles, et c'est donc le jour d'après que l'expédition se lance pour 4 jours d'émerveillement.
Le premier jour est assez usant, pour ma part en tout cas. Il nous a fallu rouler pendant de longues heures pour arriver au premier arrêt.
Et c'est au niveau de ces sculptures naturelles que nous feront la pause de midi.
Ce relief aux ressemblances de roses des sables est assez joli de loin, mais impressionnant de très près.
Plus loin, le conducteur, Ernesto, nous fait descendre aux abords d'un village abandonné, San Antonio de Lipez, dont la légende raconte qu'il a été décimé par le Diable que l'Homme a malgré tout combattu.
Encore quelques heures de route jusqu'au campement pour la nuit, les paysages désertiques se dessinent jusqu'à l'horizon.
Le 2ème jour s'est avéré plus riche en ballades et en découvertes, à commencer par la Laguna Morejon.
Ernesto nous a déposé à proximité d'une lagune pour prendre le temps d'admirer les flamants roses qui ne se préoccupent pas de nous, il nous aura bien fallu 40 minutes pour faire le tour et profiter des lieux.
De retour au 4X4, nous nous dirigeons vers la suite de notre parcours, en multipliant les arrêts pour notre plus grand plaisir.
Une rencontre inattendue
Étape à la Laguna Colorada.
Changement de décor, nous voici dans l'une des zones volcaniques les plus actives de la région, des cratères et même des geysers. Ces derniers sont difficiles à photographier, ils se produisent de manière aléatoire et ne durent que 2 ou 3 secondes.
Le temps passe, trop vite même. Nous arrivons à la Laguna Roja en fin d'après-midi, nous n'avons que très (trop) peu de temps pour prendre des photos de ce lieu mondialement connu.
Laguna vue de haut.Puis le jour disparaît, à une vitesse impressionnante.
La nuit s'installe, donnant à l'horizon des nuances d'une multitude de couleurs.
Après avoir passé la nuit dans un "hôtel" très humide, nous entâmons notre troisième journée dans le Sud du Lipez à la recherche de lieux hors du commun pour nos yeux d'Occidentaux.
Comme la journée précédente, nous multiplions nos arrêts avec la patience et la gentillesse de notre conducteur, Ernesto, âgé de seulement 23 ans. Quand on y pense, savoir se repérer si jeune dans une région déserte aussi vaste, chapeau.
Notre premier long arrêt est au rocher "Copa del Mundo", inutile de préciser pourquoi.
On enchaîne les kilomètres et les découvertes.
On a beau vouloir se distinguer des autres, mais lorsqu'on peut grimper sur quelque chose de plus haut que soi, on est tous les mêmes.
C'est dans l'après-midi que nous arrivons dans une sorte d'oasis plantée au milieu de ce désert.
On y trouve de la verdure ainsi qu'une étendue d'eau suffisamment large pour irriguer la vie dans les alentours. Même une colonie d'alpagas à jugé bon de vivre dans le coin.
Nous arrivons dans un établissement un peu spécial pour la nuit, car il s'agit d'un hôtel dont les murs et le mobilier sont exclusivement constitués de ... sel !
Ce troisième épisode se termine, et c'est avec impatience que nous passons la nuit, Uyuni n'est plus qu'à quelques kilomètres, et nous y serons avant l'aube. Mais en attendant, il faut reprendre des forces.
Quatrième et dernier jour, LE grand jour !
Ce jour tant attendu, la raison même de ma venue dans ce pays fabuleux, ce rêve sur le point de devenir réalité, le jour J !
Direction : le Désert d'Uyuni !
Levés à 4h00 du matin, nous préparons nos sacs que l'on charge sur le 4X4, le petit-déjeuner, et on décolle.
Rapidement partis, nous arrivons sur un sol étrangement mou et très humide. Le conducteur s'arrête, d'autres véhicules de voyageurs s'arrêtent tout autour de nous. Nous ne le voyons pas à cause de la pénombre, mais nous sommes entrés dans le désert de sel.
Les conducteurs se connaissent tous. Certains sortent, discutent deux minutes, ils voulaient partir tous en même temps. Pourquoi ? On le saura après. Le nôtre semblait sérieusement concentré, étrange.
Il s'adonne à son rituel aux esprits en jettant quelques feuilles de coca par sa fenêtre. Avec ça, une prière qui dure dix secondes, un signe de croix, et on est partis.
Au fur et à mesure qu'on avançait, on s'enfonçait dans l'eau qui montait à plus de 50 cm. Ernesto était plus concentré que jamais.
Et pour cause : l'un des 4X4 qui avançait devant nous s'est embourbé, et semblait en grande difficulté. Si les locaux partent en même temps de l'entrée du désert, c'est pour anticiper ce genre d'imprévus. Munis de leurs téléphones ils s'appellent les uns les autres pour trouver des solutions.
Le nôtre a été appelé à continuer sa route tandis qu'un autre s'est dévoué à sortir son collègue du pétrin.
Ernesto continue à déjouer les pièges du désert habilement. J'ai l'impression que dès qu'il sent qu'une roue s'enfonce anormalement, il dévie la trajectoire du véhicule. Il y arriva jusqu'au bout du territoire innondé, soit une quinzaine de kilomètres plus loin.
Bien joué l'artiste. Soulagé, il nous emmène sur Incahuasi, toujours plus loin dans le désert.
Incahuasi est une "île" de terre et de cactus perdue dans ce désert de sel qui s'étend sur plus de 10 500 km2.
Et c'est de là que nous allons assister au lever de soleil sur Uyuni. Arrivés au sommet de l'île, c'est appareil photo à la main que nous attendons ce fameux moment.
Le soleil se lève, inondant les terres de sel de sa lumière.
Il est difficile de faire des photos correctes à ce moment précis, à cause justement de la luminosité du soleil. Il faut voir ça avec ses propres yeux pour se rendre compte de l'immensité du moment.
Le jour se lève progressivement, et on profite de chaque instant.
Et quoi de mieux qu'un bon, un vrai petit-déjeuner sur le Salar d'Uyuni ? On touche le bonheur.
Après plusieurs heures passées sur Incahuasi, nous prenons la route en direction d'Uyuni Ville. Mais avant, nous nous arrêtons à l'écart de tout afin de nous adonner à ce petit jeu de perspectives photographiques.
L'exercice est plus dûr qu'il n'y paraît. Le moindre écart et il faut recommencer. Forcément il y a des ratés, mais ça fait partie du jeu.
Il faut quand même réaliser que l'on marche sur des couches de sel. Ce sol bien particulier craquelle sous notre poids. Par endroits, si on creuse, on s'aperçoit que ce sont des volumes d'eau qui ruissellent sous et à travers tout ce sel qui s'étend jusque l'horizon.
Petite pause au niveau d'un ancien point de départ du Paris-Dakar, immortalisé par cette statue de sel et sa boutique.
Nous finissons par quitter le désert d'Uyuni, et nous marquons un arrêt au cimetière de trains datant de l'époque coloniale.
Ces trains qui étaient joignaient Potosi aux abords du pays ont été entreposés ici.
Uyuni, c'est fini ! Je passe l'après-midi en ville où il n'y a absolument rien à faire, je me trouve un billet d'avion pour La Paz pour le soir même, me retrouve dans la capitale en seulement quelques heures.