Carnet de voyage

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Dernière étape postée il y a 510 jours
Le déni de la Seine-Saint-Denis, c'est parti, un ... deux ... Inde Trois !
Novembre 2022
52 semaines
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Publié le 31 janvier 2024

Excellent jeu de mots Mathou ! Bravo ! Le coup de cafard, le coup du cafard, yessss on applaudit !

Quelques minutes après la franche sortie du Népal, on vit une entrée en Inde, à l'Indienne. Arrivés à la douane, on ne peut pas passer. Nous sommes bien en règle, à l'heure, on a rien réservé derrière, ni train ni auberge en suspicion d'une éventuelle galère. Comme quoi, on a grandit, et apprit. A la douane, le serveur informatique ne fonctionne pas. Pas de plan B, on doit attendre qu'un réparateur arrive. Après 1h d'attente on constate qu'ils n'ont toujours pas reussit à le joindre. Alors on attend patiemment. Oui, même moi. J'étais tellement prête à ce genre de situation que j'étais ultra détendue du slibard.

Pendant que Gautier fait le pied de grue, je pars aux alentours nous acheter des nouvelles cartes sim indiennes. C'est long, et chiant, mais maintenant je suis au courant alors ça me glisse dessus.

Est-ce que l'Inde aura finalement réussit à me donner une leçon de patience ? Maybe. Je reviens cartes Sim en main et smile à la gueule, ça fait 2h que Gautier attend. D'un coup de baguette magique le serveur refonctionne, on se fait tamponner les passeports et on se casse, direction Gorakhpur, ville toujours aussi pourrie mais incontournable dans les villes étapes. Coup de bol, le gérant de l'auberge nous reconnaît et pour le prix d'un dortoir nous offre une chambre maxi plus deluxe ultra géniale, le kiff.

Depuis Gorakhpur on trace en bus de nuit à Siliguri, et on aurait pu galérer à trouver ce bus car l'Agence indiquée finalement n'existe pas, le départ est très mal engagé mais on a maintenant l'habitude alors on prend tout ça avec patience. On se cale dans un p'tit restau et on passe quelques heures à attendre en compagnie de trois garçons hyper chouchoux avec qui on échange nos talents respectifs en dessin, skate board et informatique.

C'est à eux que reviendra ma petite Tour Eiffel planquée dans mon sac depuis 6 mois.

Ils étaient vraiment teeeellement mignons Rohlala

SIX MOOOIS ?!? Bah ouais "bazard de bazard" comme dit tata Jojo, ça fait déjà 6 mois qu'on traîne nos savates entre l'Inde et le Népal.

A Siliguri pas grand chose d'intéressant à part que je me rachète des chaussures et c'était pas du luxe.

Ah si, Gautier s'y est salement pété la margoulette sur une flaque glissante, chutant sur un sol d'une ignobilité sans nom. Désinfection immédiate, râlage quelques temps, pensement et croûte.

Je vois pas pourquoi on devrait cacher les tétons des meufs et pas des gars donc je vous prive de le matter

Voilà ce que nous offrira Siliguri, des gaudasses fabriquées par des enfants vietnamiens et une blessure de guerre. Heureusement, le gérant de l'auberge m'aura offert une belle opportunité, une première pour moi : dessiner une BD sur un mur !! Cool, j'ai kiffé.

On part en direction de Gangtok, au Sikkim et là... Quelle surprise... Le calme, le propre, la verdure, le silence... Oui oui, on est toujours en Inde !

Le Sikkim, État dans lequel on se rend avec un permis spécial, est un État qui a été rattaché en l'Inde en 1975, il y a une cinquantaine d'années seulement. Entouré du Tibet, du Bouthan et du Népal, il fait partie des "Seven Sisters", les 7 États excentrés de l'Inde et bordés par le Bangladesh.

Pour tout dire, quand j'ai dessiné l'Inde sur mon carnet de voyage, j'ai même carrément oublié de dessiner cette partie car je ne savais même pas qu'elle existait. Shame on me.

Ambiance tibétaine dans cette région.

Je voue désormais un culte sans faille à cette région dans laquelle nous ne subissons ni klaxons, ni selfie non consentis, ni alpaguements, et dans laquelle nous rencontrons des gars super chouettes qu'il nous a encore peiné (comme les pâtes) de quitter.

T'as vu papa j'ai un casque !! 

Balades en scooter entre cascades et forêts tropicales, on se sent hyper bien, et je suis bien heureuse d'être retournée en Inde dans ces conditions, moi qui appréhendais de devoir à nouveau péter une durite à chaque coin de rue.

Après le sikkim, on est beaucoup trop proches pour ne pas y aller... Darjeeling !!

Quelles sont vos premières idées sur Darjeeling ? J'entends Cyrille clamer "LE THÉ ENFIIIIN! ", les cinéphiles hurler "LE TRAAAAIN PUTAIN" et moi penser "De la dentelle sur mes gros seins". (Pourquoi tu ris ?)

Alors oui, boire du thé dans la brume mystique de la vallée, on l'a fait.

Usine à thé 

Prendre le train mythique sur les rails serrées en traversant la ville et la jungle, aussi.

Pour ce qui est de la lingerie, je comprends vite que Darjeeling est une marque de lingerie fine française qui n'a pas su s'exporter ici, je n'aurais donc toujours pas l'occasion de renouveller mes trois culottes qui n'en peuvent plus de me coller au cul depuis une demi-année.

Après Darjeeling, je rêve vraiment d'y aller, nous allons dans le Méghalaya. Littéralement "demeure des nuages". Pour ça, on reprend le train.

Mais cette fois, pas le train touristique à la Darjeeling Limited (film de Wes Anderson, 2007), mais le train bien local, en 3ème classe parce-que nous, "vivre à la local" comme disent les européens condescendants, on aime bien ça.

C'est là que le coup du cafard intervient.

Alors que je dors paisiblement sur mon matelas en cuir crasseux, la tête délicatement posée sur un oreiller utilisé depuis plusieurs nuits par le Monsieur que j'ai dû réveiller car il était sur mon lit, émerveillée par l'odeur des toilettes usitées férocement depuis un bon moment, bercée par le chahut strident et incessant d'une quinzaine d'enfants montés dans ce train à New Delhi, il y a deux jours... Petites chatouilles sur mon bidon et hop, juste après le passage du nombril, je choppe ce cafard et l'envoie se promener avec ses 3 autres copains qui longe le mur que je fixe en essayant de m'endormir. Plaisir.

On arrive à Guwahati, et on considère qu'on a bien mérité une bonne grosse bière. Après enquête, on trouve enfin un coin où se mettre bien et accoudés au bar, on voit à l'écran un session DJ en live depuis Paris. Et là cette fois, le coup de cafard.

Aaaah Paris... Jamais de ma vie j'aurais pensé que tu pouvais me manquer.

On continue notre route encore plus à l'Est et on arrive à Shillong, avant d'arriver à Cherrapunji, qui ressemble à s'y méprendre à l'Écosse. Quoi, l'Écosse ? Ouai ouai...

Une vallée verte et nuageuse, avec des cimetières chrétiens et même des pierres dresseés, dites mégalithes (p'tin l'enfer de voyager avec un archéologue, moi j'aurais dis "menhirs" Et vous auriez compris hein).

On s'est même accordés de s'allonger par terre, dans de l'herbe fraîche, et ça, ça n'a pas de valeur.

C'est donc depuis le fion dans l'herbe silencieuse et les montagnes fraîches que je vous quitte momentanément, le temps de kiffer. Et pour finir, une photo avec mes colocs de chiottes.

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Publié le 31 janvier 2024

Bah y a pas à dire, le Méghalaya, ça envoie du sacré lourd.

Une région de l'Inde qui rivalise de beauté avec sa région voisine du Sikkim, qui nous avait déjà coupé le souffle par son calme et sa beauté.

Le Méghalaya serait la région la plus pluvieuse sur Terre. 11m d'eau par an. C'est aussi la région qui accueille Mawlynnong, la ville la plus propre d'Asie dans le pays le plus pollué au monde.

 Ce style incroyable

Dans le Méghalaya y a des menhirs et des cimetières chrétiens, religion apportée par les Anglais colons. (Oh putain, "colon" Elle va parler de caca c'est sûr !!)

D'ailleurs quand les Anglais ont débarqué (hinhin), après avoir lavé le cerveau et convertit les locaux, ils ont imposé le concept de propriété privée qui n'existait pas ici et ont ainsi détruit le système matrilinéaire en place depuis des siècles. Bon. Coucouche-panier les femmes, les biscotaux prennent le relais.

On a passé une soirée invités par des Khasis, la population indigène du coin qui descend des Khmers. Assis par terre devant le foyer à parler de tout et de rien pendant des heures dans un anglais approximatif mais suffisant.

Et alors que notre pote rencontré quelques heures plus tôt nous parle de sa culture Khasi et que je le questionne sur sa vision du matriarcat (j'aime mettre les gens à l'aise) sa femme -très jeune- arrive avec leur bébé (6 mois) et il m'explique qu'il attend que sa fille sache marcher pour s'en occuper parce que avant ça, elle ne réclame que maman. Il me dit aussi qu'ici les femmes ne fument pas et ne boivent pas, parce-que ils font ça entre hommes après le travail pendant que leurs femmes sont trop occupées. Elles doivent nettoyer la maison, faire à manger, et s'occuper des bébés. (Je cite)

Matrilinéaire vous m'avez dit ? Oui oui, matrilinéaire. Pas matriarcale. La plus jeune des filles de l'adelphité hérite, et quand y a pas de gonzesse, c'est pas pour le frérot mais pour la nièce. Les enfants portent le nom de la mère. Le mari déménage dans la famille de sa femme et non l'inverse. Mais la différence avec notre bon vieu système patriarcal que l'on chéri tant s'arrête à peu près là. On entend quand-même qu'ici les femmes se savent en sécurité, sont beaucoup moins agressées qu'ailleurs en Inde et portent les fringues qu'elles veulent. Tant quelles font la vaisselle... Y a même une association d'homme khasis qui lutte contre le système matrilinéaire parce-que, je cite "les hommes doivent avoir le leadership car ils sont naturellement dominants grâce à leur supériorité". Tarte dans t'gueule toi.

Parfois je me questionne quant à notre façon de voyager. On essaye de sortir des sentiers battus et de "toucher au réel" mais en faisant ça, qu'est-ce qu'on laisse derrière nous ? J'ai l'impression d'abimer le sol que je foule par mes préjugés, mes leçons de morale européano-centrées et je me sens intrusive. Cette jeune maman qui nous a rejoint dans la cuisine pendant qu'entourée de 5 hommes, je rigolais fort, buvait du vin local et fumait des bidis... Qu'a t-elle pensé ? Elle me regardait beaucoup et moi aussi, je l'observais quand elle regardait son bébé. Dans ces moments là, je galère entre la honte, la culpabilité et la fierté. En espérant ne pas sembler condescendante.

Bon, cette région a gardé sa superbe et nous espérons que les CENTAINES d'hôtels en construction ne viendront pas trop assécher les cascades et les coeurs alentour...

Concernant les paysages, tu m'aurais dit qu'on était en Écosse ou en Irlande je t'aurais cru, à ce peu de choses près qu'il y a des ananas qui poussent sur le bord des sentiers.

Mais descendus des plateaux, on s'enfonce dans l'humidité tropicale et on s'est accordé 4 jours de rêve dans cette jungle :

L'idée était de réaliser l'un de mes rêves : voir les ponts naturels et vivants en racines de caoutchouc (Ficus elastica).

La plupart des visiteurs viennent une journée dans la jungle et font l'aller retour après avoir fait un selfie avec ces arbres magnifiques mais la vie dans cette jungle nous excite pas mal alors on décide d'y rester 4 jours.

Quand je te dis "jungle" tu penses à quoi ? Des gros arbres tropicaux, des incroyables sons d'oiseaux, une chaleur humide et des tonnes de moustiques ? Bah voila, je ne t'apprendrais rien. Il manquait juste les Marsupilamis.

On s'est calé dans une petite hutte voisine d'une grosse hutte dans laquelle vivait la grand-ma' du quartier, elle nous a fait a mangé chaque jour... Mamamia... Alors Ok on était toujours à base de riz, lentilles, patates et pois chiches, mais son plat Khasi je l'aurais bouffé sur la tête d'un galeux. Tellement bon.

J'ai pas pris de photos de la bouffe mais t'façon ça ne vous aurait pas donné le goût

Et puis en randonnant autour, on cueille des ananas et des citrons... Nous gagnons certains fruits par vol honteux tandis que pour d'autres, on paye quelques roupies à la personne qui possède la maison la plus proche de l'arbre, quand-même...

Petit magasin dans la jungle

Ici poussent des Jack-fruit, ces genre d'énormes couilles piquantes qui tombent du tronc. Gautier les a donc nommé, les "Jack-Dutronc". Voilà voilà pour la blaguounette qu'on applaudit...

Énorme couillasse
il a eu peur d'approcher plus sa main Gautier héhé

On a cohabité avec des ÉNORMES araignées (grosses comme çaaaaa). Des lucioles qui ont remplies la nuit de la jungle.

Aller pisser la nuit c'était trop stylé, à part que j'avais un peu la trouille de me faire manger toute crue par un serpent... Au début je marchais jusqu'au toilettes en faisant le moins de bruit possible pour deviner qui pouvaient bien être les bêtes autour de moi... Après on nous a dit que dans la région du Bengale forcément il y a... Des tigres du Bengale... Du coup les autres nuits je me planquais sur le côté de la hutte pour pisser fissa et j'avoue que la nuit où il y a eu un ÉNORME orage j'ai carrément pissé sur notre terrasse. Hihi

grosses papayes !! 

J'ai pas réussis à faire de photo des sons d'oiseaux, vous m'en excuserez. Mais je crois que c'est vraiment ça que j'aime le plus dans la jungle, dans la vie, dans l'univers... S'endormir avec les sons de dehors en étant protégés sous la moustiquaire.

Bon donc ces fameux ponts, on avait peur que ça soit touristico-touristique mais en fait y a 4 km d'escaliers... à l'aller ça va... Et 4 km d'escaliers pour remonter du fond de vallée...

Donc déjà ça détend pas mal la quantité de visiteurs et puis c'était tellement dans le trou de balle de la jungle qui était déjà dans le trou de balle du Méghalaya dans le trou de balle de l'Inde qu'on y était bien, pépouze, détendus du slibard. Tellement détendus qu'on l'a enlevé. Hop, à poil ! Et deux trous de balle supplémentaires !

On a hésité à rester plus longtemps dans la jungle mais déjà on n'avait plus de cash et trouver une banque là-bas, c'était... Bah pas possible en fait.

Donc on remonte "en ville" et on se fait des copains Khasi qui avec qui on se balade aux alentours dans une grosse jeep sa mère.

Pour quelques jours on loue un scooter qui nous amènera jusqu'au Bangladesh à qui on a chatouillé la frontière.

Il est content 

On serait bien passé de l'autre côté boire un thé mais on a oublié nos passeports... Alors on remonte et on visite une Grotte.

Je savais pas où mettre cette photo mais elle vaut le coup. C'est le label "village où on chie pas dehors"

"Mais Mathiiiilde tu devais pas parler de crotte ! Tu devais parler de GROTTE !! "

Mais voilà je vais encore passer pour vulgaire car cette grotte, je la batise la "grotte à vulves" ... Parce-que bon...

Là je prie pour que le patriarcat meurt :

Comme avec Gautier, on ne prévoit ni n'anticipe pas grand chose dans ce voyage, on quitte chaque ville sans savoir comment rejoindre la suivante. Ça marche tout le temps, et cette fois encore, ça sera à coup de bol et de stop pouce-en-l'air qu'on atterit dans un village pommé.

L'astuce ? Aller manger dans un restau-bouiboui, accepter quelques selfies et demander notre chemin. Ni une, ni deux (ni trois d'ailleurs), une cliente / amie / cousine / voisine du restau nous annonce qu'elle sait comment nous faire aller dans l'autre ville. Elle nous emmène ! (2h de route)

On la suit, on attend dans une pharmacie une grosse demie-heure le temps de comprendre ce qu'il se passe, elle recrute la pharmacienne qui est aussi sa pote / sa cousine / sa voisine, ferme vitrine et on part tous les 4 pour Mawlynnong.

Elles nous expliquent avec un faux air détaché qu'ici, si les gens nous regardent de travers, c'est qu'ils n'ont pas l'habitude de croiser des blancs. Mais elles passent le trajet au téléphone avec des potes pour leur dire quelles sont avec des français.

Deux heures plus tard, elles nous déposent puis repartent 12 selfis et quelques roupies dans la poche. Dans ces moments là, on a du mal à savoir à qui on a eu affaire.

Aller je vous parle bouffe, ça fait longtemps.

Globalement, on se fait chier. Enfin non, on a des gros kiffs de fruits exotiques qui ici, du coup, ne sont pas exotiques. On se pète le bide aux vitamines et alors ça combiné à la chaleur humide permanente on a les poils, les ongles et les cheveux qui poussent à une vitesse folle.

On a dit BOUFFE pas tuto beauté ! Du mal a se concentrer celle-la aujourd'hui.

Bouffe donc ! Bah, riz hein. Riz blanc, Dhal (soupe de lentilles), haricots rouges, pois chiches, UN PEU de légumes verts et patates. On est pas dans le summum de l'équilibre nan.


Heureusement pour faire glisser tout ça, de l'huile.

Quand j'ose tenter de me faire comprendre en demandant un peu de fraîcheur, une salade, voilà ce qu'on m'apporte :

Deux rondelles de concombre, deux rondelles de citron vert. Voilà voilà.

Et encore là j'ai eu de la chance, souvent on nous apporte un quart d'oignon cru. BAM mange ça.

Alors évidemment, selon les régions et les cuisinières (oui je parle au feminin hein, je vais pas vous refaire tout le patacaisse de la féminazi), les plats différent et on constate qu'avec les mêmes ingrédients, parfois ça n'a rien à voir. MAIS ! Quand-même putain ça fait 6 mois qu'on bouffe que ça et là j'ai juste envie d'une tarte tomates-mozza-basilic, d'un poireau vinaigrette à la moutarde picadili, d'olives farcies à l'ail, d'une soupe de potimarron, de pâtes au bleu et aux noix, d'un bon gros verre de pinard qui tâche les lèvres, et d'un mousse au chocolat ... (Mais seulement celle de Lysianne). Et après ça on continue avec le whisky digestif, le nougat, la salade de fruits et un bon yaourt grecque au miel. Oh putain chui pas bien là... Ou sinon, juste un p'tit taboulé ? (Le pire c'est le jeudi quand on regarde Top Chef, on fait de la fièvre...)

Mais bordel même le café il est vraiment pas bon et dans un gobelet de contre-façon.

J'arrête de râler car ils ont de très belles fleurs.

Grâce à ces fleurs on a eu du miel de la jungle trop bon, au goût de pomme au four !

Bref, l'Inde c'est beau, des fois c'est chiant, le Méghalaya c'est cool, mais on a la DHAL.

Et voilà ça sera mon dernier jeu de mots pour aujourd'hui, bonne nuit.

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Publié le 31 janvier 2024

Pour nos derniers instants dans le Méghalaya, nos p'tits potes Khasis nous invitent à aller pique-niquer au pied d'une cascade secrète.

Ouaaaai ! Taboulé ! Carottes râpées ! Tomates mozza ! Sandwich triangle ! Chips ! Et beh non... Kessta cru ?! Toujours le fameux Thali... Riz-patates-lentilles MAIS ! Cuit à la sauvage.

Ça ajoute un peu de piment...si je peux me permettre cette expression fort adaptée.

D'ailleurs on a fait un concours de mangage de piment Gautier, un pote et moi. Nous deux on en a prit 2 chacun (c'était complètement con, on a eu la gueule en feu pendant 2h) alors que lui n'en a prit qu'un ! Chiasse le lendemain, classique, mais on a gagné le challenge donc le jeu en valait la chandelle. Question d'honneur. (Mais pas d'odeur)

Alors que la cuisson de ces mets est en route, Gautier s'amuse dans l'eau à attraper des crabes.

Très heureux d'avoir réussi et malgré ses doigts pincés qui saignent, il le montre à un gamin dans un objectif de création de lien, de pédagogie, de partage d'homme-à-homme viriles face à la nature domptable.

Sauf que le père de ce gamin nous a montré C'EST QUI L'PATRON en choppant le crabe et en l'écartelant vivant avant de le jeter au feu. Gloups.

Et Gautier qui me regarde la voix tremblante "Mais j'allais le remettre à l'eau moi ! "

Alors du coup, pêche sauvage et souffrance animale maîtrisée avec une rapidité inégalable, j'accepte d'en manger. Et c'était bon ! Moins d'emmerdes que par chez nous, on l'a mangé avec les pinces sans décortiquer, pas de gâchis.

Le repas prêt, on s'éclate le bide dans un environnement canon puis on va se tremper le fiac dans l'eau fraîche qui raffermit la cellulite.

Petite sieste

On dit au revoir aux magnifiques ponts en racines d'arbre qui m'émerveillent toujours autant et on quitte le Méghalaya, heureux. (Mais avec la chiasse, donc)

6h de jeep (avec la chiasse) et quelques heures de bus que l'on ne compte plus (avec la chiasse) et on arrive à Guwahati, où on rencontre pour la première fois une indienne lesbienne assumée qui se bat très fort poing en l'air pour ses droits. Elle se bat contre vents et marées, gens et mariage, pour ne pas s'unir avec l'homme que ses parents vont lui choisir et elle tient la main de sa copine dans la rue, fière. BAM, c'est elle la patronne tiens.

Vazi frérot te fait pas avoir !!  

Hé toi là, oui, toi ! Toujours en train de lire nos bêtises ? Bah nous aussi, toujours en train. En train de quoi ? Bah en train. Ces fameux trains qui jallonent le pays de part et d'autres avec un réseau ferré, disons-le, bien ficellé.

Oui bon ok, des fois y a des p'tits accidents à base de 300 morts officiels (comprenez le double), mais globalement, quand t'as le pognon pour ne pas subir la "general class", ça va. Cette "general class" c'est celle qu'on prend quand il y a moins de 6h de trajet, car aucune place n'est réservée, y a pas de quotas, tant qu'il y a du papier dans l'imprimante ils vendent des billets...

 En haut à droite de la photo un type est assis sur la tranche de la porte

Là c'est partie pour la danse des sardines huilées et frites par le soleil "qu'est-ce qu'on est serrés, dans cette boîteuh". La classe générale quoi. Une fois, le vendeur de ticket avait du mal à parler correctement parce qu'il chiquait ce tabac dégueulasse qui leur donne la bouche rouge et baveuse alors j'ai cru qu'il avait dit " You want jungle class? " Au lieu de "general class" Alors j'ai bien rigolé.

Les Indiens qu'on rencontre nous disent qu'on est FOUS de se laisser subir ça, eux-mêmes voyagent en 1ère classe et c'est bien mieux ! Mais nous, on aime souffrir, je le redis. (Et surtout, on ne s'y prend pas assez en avance pour avoir des billets corrects)

 Gautier à pris cette photo depuis le porte baggage dans lequel il était assis

Et puis rire aussi, on aime bien ça. Une fois, on était enfin semis-assis après plusieurs heures de voyage bien relou et alors qu'un vendeur de chépakoi arrive, une main sort de sous le siège (là où normalement on range les sacs et les cafards), prend un bol de pois chiches grillés (miam) et la main disparaît à nouveau de sous le siège. Le type, ça faisait des heures qu'il était planqué sous les pieds des gens ! Hyper drôle.

Il y a un mot en Hindi qui veut dire ça genre "Système D", ou qui veut dire " Peu importe le problème, il y aura une solution ", c'est "Juggad". L'art d'être flex et patient pour arriver à ses fins.

En parlant de vendeurs de chépakoi, un truc très pratique dans les trains en Inde c'est que au besoin, y a toujours un vendeur de peluches, de brosse-à-dents, de bouffe évidemment, de sac en paille, de machine à coudre (oui oui) , de lunettes ou de fringue qui vient te proposer ces produits.

Pratique certe, mais j'avoue que vu que ça commence à 4h du mat le manège des vendeurs de broloques et que ça finit à 23h, ceux qui gueulent "CHAÏ CHAÏ CHAÏ COFFEE CHAÏ CHAÏ" à 120 decibels des fois j'ai envie de leur faire un croche-patte. (Je le fais pas hein, je sais que ça se fait pas...)

Bon donc le train c'est bien, mais là faut pas déconner on va littéralement traverser le pays comme ça :

Donc on s'offre une seconde classe pour 36h de bonheur, et le tout sans mourir, ce qui est vachement pratique parce qu'on a pas finit nos péripéties.

En 36h, on a fait 2300 km, soit environ la distance Paris-Moscou.

Je dis ça juste pour vous rappeler que l'INDE C'EST GRAND !

Après 36h sans douche on arrive dans le four cuisant thermostat 28 de New Delhi, et comme on commence à connaître la ville et qu'on est devenus des samouraïs anti-arnaque, on marche jusqu'à notre auberge. (Rien de mieux pour ne plus se faire arnaquer que de ne rien payer).

Ça semble pas incroyable mais marcher 20mn sous 45 degrés (ressentis 50!) avec des sacs à dos de 14kg, ça fait couler des p'tites gouttes de sueur le long de la raie du cul alors arrivés à l'auberge on plonge direct dans la piscine ! Ahahah ! Je plaisante, on n'a jamais eu de piscine...

Clairement, on ne bouge pas de l'auberge voire même du lit sur lequel on reste toute la journée en étoile de mer sur le drap qui absorbe la transpi, calés sous le ventilo qui nous rafraichit à 35 degrés et on ne sort qu'à la tombée de la nuit, la langue pendante.

Complètement flous ces gens

On retrouve Shiv, rencontré au Népal, qui nous amène manger dans ZE restau de Naan.

Shiv, ton sourire nous émeut toujours autant. Un pur mec de New Delhi qui commande à notre place sans demander notre avis et qui nous promène sans nous expliquer où on va. (J'adore) Mais après avoir évacué il y a quelques semaines la classique engueulade de "NON les femmes n'existent pas JUSTE pour faire des enfants", maintenant on s'entend.

C'est marrant on a discuté avec des Indiens qui nous ont demandé "Alors, vous pensez quoi de l'Inde ?! " ... Mdr moi à ce moment-là je me bats entre la vérité au fond de moi et la bienséance polie. Évidemment, je choisis l'option 1 et on nous confirme plusieurs fois qu'en effet, c'est fatiguant. Y en a même un qui l'a comparé à une relation amoureuse toxique. Tu la déteste, tu souffres, t'as envie de la quitter mais tu y restes.

 Le travail des enfants

En fait là je me pose juste des questions comme "pourquoi PERSONNE ne laisse sa place assise à ce papy dans ce bus en pleine montagne? "

Ou encore "pourquoi tu jettes ce déchet par terre alors que y a une poubelle ICI ? "

Et puis surtout, je la pose tous les jours aux inconnus dans la rue "POURQUOI TU ME REGARDE COMME ÇA BORDEL ?!? " (Le fait de fixer une femme en Inde est punissable, cela entre dans la catégorie des agressions sexuelles)

Bref, je suis quand-même pas mécontente qu'on ait ENFIN pris nos billets pour la prochaine destination : la Thaïlande ! On a l'impression qu'après 9 mois en Inde et au Népal, tout va être facile. On verra bien le 1er août !

Montagne de déchets à New Delhi 

En attendant, on a pas finit de bourlinguer comme disent les faux-cools sur Tinder et on retrouve Akshay dans l'Himachal Pradesh, tout à fait en haut à gauche de l'Inde.

De New Delhi à Manali, on s'est offert 14h de bus de nuit sans dormir, pour le plaisir de... (Tous en coeur !) SOUFFRIR ! Oui ! Ça y est tu suis.

Akshay on l'a rencontré à Varanasi au mois de mars et on lui avait promis de venir visiter son chez-lui. On a tenu notre promesse et lui la sienne qui était de nous faire visiter sa région, que l'on apprécie déjà pour sa fraîcheur. On est avec Aurélie ! Rencontrée il y a quelques mois à Kochi, recroisée au Népal puis à New-Delhi.

On l'embarque avec nous pour une semaine de road Trip avec Akshay dans la Spity Valley, on va chatouiller le Tibet et renifler le Pakistan, je vous raconterais.

Pour la prochaine fois je vous donne des devoirs : trouver la grosse blague sur cette photo. (L'indice est dans le titre)

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Publié le 31 janvier 2024

Quel beau titre.

 Quelle belle cascade

"Hé les gars, on part en road trip après-demain !?! " Alleeeer !!!

Une très belle idée d'Akshay, proposée lors d'une balade dans une forêt de pins, normal.

Après une soirée à trépigner autour du programme de la semaine et de quelques bières, on va se coucher excités comme des acariens au salon de la moquette, la tronche pleine de rêves.

Demain, on part découvrir la Spiti Valley !

On est dans l'Himachal Pradesh, juste en dessous du Laddak, Gautier n'était même pas sûr qu'on ait le temps d'aller par-là, alors le visiter en road trip entre potes, ça sonnait vraiment comme une bonne idée.

JOUR 1 : Tout va bien.

#Manali - Shimla

Réveil très tôt, on part sans manger (déjà deux bonnes raisons pour moi de faire la gueule) en route pour la station de bus. On aime, on adore, on en redemande : 10h de bus plus tard on arrive au coucher de soleil à Shimla où on commence déjà par se boire une bonne pression, dans le doute.

C'est Akshay qui a préparé notre trip et de fait, c'est son métier. Sauf que d'habitude il part avec des bus de 25 touristes alors que là il part avec nous en mode copain et ça nous arrange bien.

Autour de l'apéro il nous raconte tout ce qu'il veut nous montrer, et comment il a atterrit dans cette vallée il y a 4 ans alors qu'il vient de Pune. (Grosse ville très loin)

Shimla donc, ses maisons en colombages et ses rues piétonnes, plus rien ne m'étonne. Akshay nous prévient que demain, on se lève tôt pour retrouver Bobby, notre conducteur "loué" pour la semaine.

A Shimla, je vois plein d'hommes avec des poussettes vides alors reflexe cérébral "ALERTE quelque chose de louche se passe", j'ai cru une demie-seconde qu'ici les hommes s'occupent de leur progéniture mais noooon, tout va bien, le monde roule toujours bien sur les roulettes du patriarcat.

Ces hommes louent les poussettes aux mamans fatiguées de porter leur enfant dans les côtes de Shimla. C'est vrai que ça grimpe !

JOUR 2 : On en reveut.

#Shimla - Sangla

Nous retrouvons Bobby et sa belle bagnole de montagne, et c'est parti.

Bobby la grande classe  

Des kilomètres et des kilomètres de beuh partout sur le té-co de la route, comme des mauvaises herbes invasives à ne plus savoir quoi en foutre.

Ça sent le cannabis partout dans la montagne pendant des heures, et pour cause ! C'est bien de là que ça vient. Pour les jardiniers en herbes, notez que l'Indica vient de là. Logique donc.

D'ailleurs c'est illégal en Inde comme presque partout dans le monde (Merci les Etats-Unis !) et pourtant ça pousse partout. Mais alors vraiment partout, dans les moindres failles de trottoirs, entre deux pierres sur un muret... Fumer du cannabis est une tradition de longue date dans ces régions, au même titre que le Maté en Amérique du Sud, la frite en Belgique ou le pinard en France. Ici, les vieux et les jeunes n'ont que faire de l'interdiction, c'est un bon buisness de montagne et cela aiderait même à s'adapter au mal d'altitude. Mais bon, mondialisation oblige, c'est interdit, y a plus qu'à brûler les preuves. (Faites le comme vous le voulez)

Bref, passons ce débat dont vous n'avez aucun doute sur mon opinion.

Dans le genre "loi à la con", (merde je viens de donner mon avis) on passe notre 1er poste de Police avec un agent sérieux qui vérifie scrupuleusement qu'il y a bien une trousse à pharmacie dans la boîte à gants... Par contre il s'en cuit le cul que personne n'ait sa ceinture.

Kit de survie

En même temps, si on a un accident, un peu de synthol sur les genoux et ça repart. On se sent en sécurité, on a des pansements. A notre belle surprise Bobby ne double pas dans les virages, ne klaxonne pas et roule pépouze. On roule beaucoup car on est pas encore arrivés dans cette Vallée.

Pendant ce trajet on se partage nos musiques, de Bollywood à Boby Lapointe en passant par Mozart et de la grosse trans sale qui tâche.

Aurélie aimait pas qu'on pète dans la voiture

Et on arrive à Sangla (ceinture de sécurité) où on s'endort comme des patates en sachant que demain... On se lève tôt !

JOUR 3 : On y croit.

#Sangla - Kalpa (en passant par Chitkul)

On fait faire nos laissés-passés pour justifier notre présence à la frontière tibétaine qui est très sensible et bien gardée.

On a pas le droit de prendre de photos ni de sortir du chemin du coup j'ai fais les deux.

On constate que la frontière n'est pas la même dans le google indien et le google européen.

Bah alors Google, tu mouilles pas ta chemise ?! Le No Man's land derrière la barrière appartient aux indiens selon les indiens, aux chinois selon les chinois, et nous on votera pour le Tibet. (Vous saviez que "Tintin au Tibet" se passe en fait au Népal ? Comme quoi les frontières hein, sans vouloir passer pour une socialo-gaucho, bah c'est de la grosse merde qui pue la chaussette)

Camion militaire à la frontière

On chatouille la frontière et on hume l'ambiance tibétaine.

Encore un p'tit check-post de police pour dire "promis promis on fait pas de bêtises" (à part gueuler "FREE TIBET" par la fenêtre) et on arrive à la ville de Kalpa (le moteur de ta bagnole) où je me pose quelques instants pour...

Faire des cartes postales ! D'ailleurs, si tu n'as toujours pas reçu la tienne, y a 2 options : Soit t'es dans le prochain envoie, soit on t'aime pas.

Un p'tit apéro de récompense pour avoir passé la journée le derch' collé au cuir de la caisse et on va se coucher parce-que demain... On se lève tôt.

JOUR 4 : On a hâte.

#Kalpa - Tabo (en passant par Gue)

Akshay fait monter la pression en nous disant que à partir d'aujourd'hui ça va être FOU alors on colle notre nez aux fenêtres pour matter ces paysages lunaires entre deux visites de temples.

Cette momie a 600 ans
Cette photo se passe de commentaires 
J'adore toujours les offrandes

Les paysages sont incroyables, dans la définition basique du terme, c'est-à-dire qu'on en croit pas nos yeux et je suis bien désolée de vous partager ces photos qui ne leur rendent pas justice.

Hyper difficile de lire géologiquement le paysage qui est complètement renversé par les mouvements tectoniques.

Minute géo! On dit de l'Inde que c'est un "sous-continent" car après la Pangée (Nom du méga continent au début de la vie de la planète quand ceux actuels étaient collés ensemble il y a très très très longtemps), les plaques tectoniques ont dérivées, l'Inde était alors une grosse île naviguant vers l'Asie jusqu'à ce que PAF! elle rencontre le continent asiatique, colisionne avec force et lenteur. Le choc écrase les deux parties ensemble faisant sortir des très grosses montagnes qui forment alors la chaîne de l'Himalaya.

On peut donc dire que ces montagnes sont la cicatrice du choc. Ces couches de terres renversées sont comme une croûte soulevée, je suis émerveillée par ces traces chaotiques.

Il n'y a que le temps qui permette à la roche friable de plier sans casser. Ça me donne le vertige. Qu'il est beau, le soulèvement de la Terre.

On dort à Tabo (le répéter 100x).

JOUR 5 :

#Tabo - Kaza

Nous avons ce jour-là visité l'un des temples les plus vieux d'Asie, le Tabo Gompa, un bon millier d'années bien tassées. Les peintures à l'intérieur sont d'époque et alors tous.tes les archéo qui me lisent, vous auriez été fous tarés.

Mais c'était interdit de faire des photos alors je vous laisse rêver.

J'en ai fais une quand-même héhé (Big Up Nils)

On roule jusqu'à une chouette auberge.

Et on se couche tôt car demain... On se lève tôt !

JOUR 6 : la quintessence.

#Kaza-Komik

MEILLEUR JOUR DE MA VIIIIE ! (La date est régulièrement actualisée)

Y avait des ânes PARTOUT et moi qui adoooore envoyer des cartes postales, on est allés à la plus haute poste du monde ! Du MOOOONDE !

4440 m d'altitude

Bon, comme j'avais clairement pas ficellé les 30 cartes en cours, je m'en suis basiquement envoyé une à moi-même.

Une passion timbrée pour les ânes qui m'enveloppe de bonheur rien qu'à leur vue.

Voici Bobdi l'âne 

Et pour parfaire cette journée parfaite, on dort dans le petit village de Komic, marrant non ?

Voici les chiottes. Un trou ouvert sur 2m de vide, dans lequel le caca tombe sous la maison. (Ca pue très fort)

On nous explique qu'ici, à 4400m d'altitude, l'eau n'est accessible que 4 mois par an lorsque les glaciers au-dessus fondent, le reste de l'année il est donc compliqué d'avoir assez d'eau pour boire, cuisiner, laver. La chasse d'eau est donc un luxe inaccessible. (OUUUAAAAI CHUI TROP CONTENTE J'AI PARLÉ DE KAKA)

Au coucher de soleil chaque habitant de la dizaine de maisons du village appelle ses bêtes et on voit des yaks, des ânes et des moutons dévaler la colline vers nous.

A ce moment là j'ai fais une crise cardiaque de bonheur.

Après un chaleureux repas dans le salon d'une famille-amie d'Akshay, on va se coucher parce-que demain... On se lève tôt.

JOUR 7 : c'était stylé

#Komik - Lassar

Papa, maman, passez au jour 8 direct SVP. (J'ai déjà gueulé "free tibet" Et "légalisez la marijuana" donc là je vais me faire ÉCLATER au retour bordel...)

Bobby bien timide et silencieux au début de la semaine se décoince, se met à fredonner, danser du bout des doigts sur son volan, et accepte qu'on monte sur le toit de sa bagnole pour faire les cons.

C'était trop bien, on se croyait dans un film, je me suis sentie la reine du monde quelques secondes. On a roulé 1km comme ça puis Bobby a dit "Finit les golios on se recale le cul sur le cuir! ". Nul.

On a visité un monastère somptueux qui de loin, semble posé à la cime d'un village tibétain. C'est l'endroit préféré d'Aurélie.

Pour notre dernière nuit dans la vallée, on dort à Lassar et on se couche tôt, parce-que demain faut se lever tôt. (La blague a trop duré je vais craquer)

JOUR 8 : Maîtrise totale

#Lassar - Manali

Aujourd'hui, la route sera longue et tumltueuse mais Yak à rouler.

Détour pour une mini rando autour de ce lac de maboule et c'était pas de trop parce qu'on a pas marché de la semaine.

J'avoue que ça nous a fait du bien, de se laisser porter.

Pas d'auberge à chercher, pas de transport à trouver, juste suivre Akshay et ses centaines d'histoires et d'anecdotes sur la vallée.

D'ailleurs toute la semaine on a rêvé de croiser le LÉOPARD DES NEIGES et devinez quoi ?! Le dernier jour !!!!

Au loin on aperçoit un troupeau de moutons s'enfuir en courant et plus en contre-bas, cette masse qui les regarde mais ne bouge pas... Incroyable...

En plus on avait eu un indice de présence un peu plus tôt 

Gautier s'en approche et le léopard pas farouche se laisse caresser.

Moment magique.

Comment ça c'est pas un léopard des neiges ça ?!? Si si ! Il était juste déguisé en biquette.

On quitte tristement la Spiti Valley dont les routes ont challengé nos croyances en la gravité, mais alors qu'on aurait pu Spiti la gueule on est pas tombés. (J'ai réfléchis longtemps à celle-là)

Cette blague me laisse de glace

La "route" est en cours de construction donc très rocailleuse, on traverse les rivières et on passe entre des murs de glace pendant que Bobby, dans le plus grand des calmes, double une quinzaine de voitures bloquées et un camion enlisé dans une rivière boueuse.

On les double tous les doigts dans le nez (et les mains devant les yeux) et on chante tous en coeur "Pour Bobby Hip Hip Hip ! Hourra ! " Il était ému et heureux le Bobby.

"Tu vas la pousser ta charette Bobby ?!" 

C'est le meilleur conducteur du monde, franchement je mens pas.

Même qu'il s'arrête pour laisser boire les chiens et rigole quand il y a des troupeaux sur la route "Himalayan bouchon ! ".

Il aime tellement sa voiture qu'il l'a lavé presque tous les jours !

C'est la fin de cette semaine de road trip et on fête ça en mangeant du riz.

Ah non je mens on s'est aussi fait un gros plaisir de nouilles instantanées dans un food truck !

On revient donc à Manali où on avait passé quelques jours avant de partir, et le sentiment de revenir chez soi.

On s'accorde 2 jours de repos pour n'avoir rien foutu d'autres que s'émerveiller devant la vie et on se prépare pour partir à Dharamsala. C'est où, c'est quoi ?! C'est là que vit le DALAÏ LAMA !!!

Ps : pour recevoir une carte postale, il faut donner son adresse.

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Publié le 31 janvier 2024

Alors Ok depuis 9 mois on a le don de rater TOUS les festivals, d'arriver dans les villes trop tôt ou trop tard, on a même été cap' de rater Holi... Rater Holi en étant en Inde, sa mère, on ne s'en remet toujours pas... Mais par contre, j'ai la sensation de courir dans un No Man's Land mitraillé et d'éviter le pire avec beaucoup de chance, car notre karma nous fait frôler mais éviter les catastrophes. On était pas dans le train quand il s'est crashé alors qu'on était pas loin et qu'on prend BEAUCOUP le train, et là on vient de quitter Manali en laissant derrière nous 48h plus tard des dizaines de morts emportés par les pluies diluviennes d'une mousson exceptionnelle. Alors on a le cul bordé de nouilles et on le sait, mais on est très inquiets car nos amis restés là-bas ne reçoivent pas nos messages et au vu de ce que l'on voit circuler sur les réseaux, là où on crêchait et bouffait, c'est complètement foutu sous la flotte. La route sur laquelle on a circulé pour rejoindre Delhi n'existe plus, et ma p'tite pote Priyanka est coincée là-bas.

Bon, en attendant d'avoir de leurs nouvelles, je vous en donne des nôtres.

Nous allons bien.

Pendant que mes parents ont vendu notre maison d'enfance (j'ai chialé pendant 3 jours) mon auto-carte postale est arrivée dans la boîte aux lettres in extremis, pour un dernier courrier à cette adresse qui m'aura vu grandir, faire mes devoirs et manger mes crottes de nez.

Je t'entends le daron "Han naaan hein! T'as mis une photo d'moi que tout l'monde va vouar pétasse ! "

Cette histoire à un rapport avec le voyage ! Enfin, pas mes crottes de nez non, mais le fait d'être coupée du dernier point d'attache dans ce cher pays qui est la France qui brûle (et tue ses jeunes à coup de nucléaire et d'arme à feu). Alors quoi, on ne rentre plus jamais et on reste vivre en Inde ? Je préfère encore me prendre des éclats de bambou sous les ongles.

Mais tout de même, dans 2 semaines nous quitterons l'Inde et alors que Gautier planifie déjà son retour ici dans quelques années, moi je trépigne de tourner cette page incroyable, dans tous les sens du terme...

Depuis quelques semaines ça sent la fin de l'Inde et amplifie durement le manque de nos amis, nos familles, notre confort... On a donc décidé de retourner vers le sud, pour revoir quelques uns des amis rencontrés ces neuf derniers mois.

 ATTENTION LES COPAINGS ON REVIENT !! 

La dernière fois que je vous ai écrit nous partions pour Dharamsala avec Aurélie, dans le but d'apercevoir le Dalaï Lama. On l'a vu, il nous a même invité à boire un thé et on a finit de le convaincre de venir en boîte de nuit avec nous, c'était fou !!! Sauf à la fin quand il était déchiré et qu'il a gerbé sur mes claquettes. Je plaisante, on ne l'a pas vu... Et franchement y avait peu de chance, à part s'il rentrait dans le café dans lequel on a passé nos journées pluvieuses à jouer aux cartes et à dessiner.

Après quelques jours à rien branler à Dharamsala, on revient à Manali où on retrouve Priyanka pour deux petites journées à se la couler douce dans l'eau thermale des montagnes.

Puis, j'ai dû dire aurevoir à Priyanka, avec qui j'ai noué une forte amitié depuis kodaikanal jusqu'à ici, en passant par Goa, Varanasi, Agra et New Delhi.

(Désolée ma Pripri, j'ai pas su choisir entre une photo où t'as un regard de shagasse et celle où on est fraîches comme la poiscaille oubliée sur le bord du Gange)

Cette femme libre, forte et incroyable (et pète couilles des fois mais j'la kiffe comme ça) nous a rejoint dès qu'elle l'a pu pendant ces 9 mois de gesticulations. (C'est comme "gestation" mais en plus mouvementé) Elle va beaucoup me manquer alors j'ai chialé, comme d'habitude.

Et puis rebelotte on dit aurevoir à Akshay qui aura aussi bien marqué nos esprits. J'ai chialé.

On a donc quitté Manali juste avant que la mousson balaye les maisons et on s'est retrouvé à New Delhi, sous la pluie avec Aurélie. La pluie chaude qui colle à la peau et se mélange à la transpi, empêchant les fringues de sécher.

Alors en bons vieux français de base en manque de la maison, on va faire un tour à Décathlon. Pas juste pour la blague mais parce-que les baskets de merde achetées il y a deux mois sont déjà foutues, il me faut me rhabiller avec des trucs "de qualité"... Sachez qu'ici ce sont les mêmes prix qu'en France mais on ne peut pas dire que la qualité suive... Enfin pas grave, ça fera le boulot, et on se réconforte avec un pain au chocolat !! Nondidiou !!!

Un après-midi entier à claquer de la thunasse pour des fringues fabriquées en Inde (bon ça encore, du coup, ici ça va), des heures à errer dans un gigantesque mall climatisé et à bouffer des trucs que j'avais même oublié que ça existait... Bah avec un karma comme ça la prochaine tempête on va se la prendre dans la tronche j'vous l'dis.

Alors qu'on quitte Delhi le visage trempé de pluie, de larmes et de transpi, j'avais organisé une petite surprise pour Gautier avec la visite express d'Amit, rencontré dans le Meghalaya, pour un dernier gros câlin devant la gare.

Après 20h de train, (ça paraît totally normal maintenant !) on arrive à Bombay, la fameuse, qui s'appelle en fait Mumbai. On voit au loin son tristement célèbre énorme bidonville et son architecture qui devait être magnifique avant de subir la météo perpétuellement pluvieuse et son ambiance orageuse.

Très courte visite, juste le temps de manger son fameux sandwich, et le jour même on remonte dans un train pour 3h de route en direction de Pune ! (Prononcez "poux-nez")

Alors de Delhi à Mumbai (en rouge), 20h de train pour 10€... Mais Mumbai - Pune (en violet) 3h, 15€... Sauf que là on t'apporte le journal, les chips, et le siège pivote (qu'un mec dont c'est le métier vient faire pivoter pour toi).

Pune c'est un peu la famille, où mon père est souvent venu travailler. On est invités à rester chez Revati et Laxmikant, un ancien collègue du daron et sa femme, ma première élève !

On a été accueillis comme des princes 

Quand j'étais au lycée, Laxmikant était expatrié en Picardie (le rêve de tout un chacun mdr) et bossait avec mon père, pendant que sa femme Revati voulait apprendre le français. Je lui ai donc donné des cours et elle a lancé ma carrière de professeure du soir, ce qui m'a permit de mettre de la margarine dans mes épinards ces 12 dernières années et d'économiser pour justement, être là ! La boucle est bouclée, et Revati parle si bien français qu'elle a une chaîne YouTube où elle y expose ses recettes indiennes, en français, que tu peux retrouver en cliquant là !

Alors bien sûr je ne vais pas me ramasser toutes les louanges de ses incroyables progrès mais j'avoue que ça me fait plaisir de discuter avec elle dans ma langue natale.

En plus, sa maman cuisine trop bien, trop bon, et puis trop tout court aussi.

Ils nous donnent des cours de cuisine et nous font découvrir la ville pendant que leurs petites Aarya et Aaradhya, quand elles ne dessinent pas dans mon carnet, sont à l'école.

Ça nous fait du bien d'être dans une vie de famille quelques jours !

On a visité le Palais où Gandhi et Kasturba ont été emprisonnés.

On a visité le temple Dagadusheth Halwai Ganapati (répète-le si t'es cap') , dédié à Ganesh.

Photo pourrie car c'était interdit

Et alors que des temples on en a fait autant que vous avez fait vos courses depuis 9 mois, celui-là je dois dire qu'il m'a remplie d'une forte émotion, entre les chants puissants qui m'ont transcendée et la somptueuse beauté de ce temple tout en argent... J'ai chialé.

D'autant que l'éléphant est, et restera toujours pour moi le symbole d'un p'tit bonhomme que notre famille a perdu il y a bientôt un an. Tout ça m'a donc envahie profondément. (Moi, sensible ?)

On a ENFIN goûté au Jack-fruit et puis d'autres trucs aussi. C'était bon, doux, sucré, croquant, entre la pomme et la mangue.

Et j'ai fais un pèlerinage en me rendant sur le jadis-lieu de travail de papa à Pune. Papapounet. Gamiiiiine !

Je cherchais comment clôre ce billet, là comme ça, entre mon plat et mon dessert, quand ce dernier est arrivé et je me suis dis que ça serait parfait : on m'a apporté une glace à la plancha, sur une tranche de brownie. Une glace à la plancha quoi...

Voilà voilà. On va donc conclure là-dessus : En Inde, tout est possible.

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63 caves.

Nous avons visité 63 caves, en deux jours. Et visiter 63 caves Bouddhistes, Hindous et Jain avec un archéologue qui a étudié les religions et cultures du monde indien, c'est intense.

 Tu veux bien être mon poto ? 

Aucune statue, aucun pillier ni aucune niche ne nous a échappé, au plus grand bonheur de Gautier heureux d'enfin découvrir les très fameuses grottes d'Ellora et Ajanta qui ont 2000 ans !!! Des temples sculptés directement dans la roche, un travail incroyablement titanesque qui leur a pris 10 générations. Y a des gens quand-même ils ont que ça à foutre.

J'imagine un gars, Eude, 38 ans : "Oh tient un gros cailloux ! Ça vous dit les frérots on défonce la pierre tous les jours pendant genre 500 ans pour rendre hommage à des trucs qui existent pas ?! "

Et les copains de répondre "Ouai grave mortel ! Moi je fais les peintures, j'passe à Leroy Merlin viteuf et j'm'y mets ! "

Martin ce p'tit marrant qui sort "Wesh moi je vais faire genre 400 éléphants ici Ok les gars ? "

Yves s'est lancé dans la sculpture de 6000 statues à poil de 4m de haut, j'avoue il était crevé à la fin.

Bon, Hubert était pas dispo le dernier dimanche donc il a pas pu finir les bas de pillier, cette feignasse.

P'tit plotage de nichons discretoss

La campagne autour d'Auraganbad est superbe. Elles sont canons ces collines jalonnées de forêts pluvieuses qui abritent de grand singes.

Bon, à la fin, j'en avais quand-même sacrément ras-le-fion de leurs cailloux taillés alors mes guibolles et moi on attendait Gautier qui jouait à l'archéologue.

Bonne cam' la peinture ça fait 1000 ans hein

Dans la catégorie très indienne de "vient on construit un truc de malade mental j'ai R de prévu demain"... À Aurangabad on a aussi visité "le petit Taj Mahal", qui s'appelle le Bibi Ka Maqbara.

Plus timide que le fameux grand Taj, ce mausolée est tout de même magnifique.

On quitte Pune et sa région mais surtout Laxmi, Revati et leurs filles avec beaucoup de tristesse car ils nous ont chaleureusement accueillis pendant une bonne semaine dans leur vie de famille. (J'ai chialé)

On a appris aux filles à envoyer une carte postale alors on espère en recevoir bientôt, nous aussi, wesh !

Le 14 juillet les filles nous font des dessins de la Tour Eiffel où elles rêvent d'aller et on passe la soirée à regarder le fameux Modi (1er minister indien) à Paris.

L'occasion de parler politique avec des pincettes...

Et puisque la Thaïlande nous appelle dans quelque jours, il va être le moment de clôre mon énorme carnet de voyage de 1,5 kg pour laisser place au petit nouveau.

C'est donc l'occasion de soirées entières à bricollouiller avec les filles, et ça moi, les doigts dans la colle, ça me fait plaisir.

Aarhya prend soin de gérer les pauses syndicales avec son excellent café colle-élastique-peinture touillé au feutre pour bien mélanger les agraphes, un délice.

Avant de partir on leur fait des crêpes bretonnes que tout le monde a adoré, certainement plus dû au demi kilo de Nutella qu'à nos talents de cuisiniers mais c'était cool de passer un peu aux fourneaux et de servir Mangal la grand-mère.

Pour quitter Pune et rejoindre Tumkur où Abhishek nous accueille dans sa famille, on se fait un bus de nuit mais alors celui-là on s'en souviendra...

 J'étais encore ignorante sur cette photo

On y a échappé depuis novembre dernier mais alors qu'on ne s'y attendait plus on a finit par se les taper... Les punaises de putain de lit. Les putains de punaises de lit. Les punains de putaises de connasses de lit.

Au bout de 2h dans le bus, habituée aux boutons de moustique à m'en gratter jusqu'au sang, je trouve quand-même que ça gratte vachement plus que d'habitude... Alors là on soulève le matelas du bus et on constate écoeurés la dégueulassitude des lieux et ses p'tits habitants... L'enfer.

À noter que quand on écrase une punaise, une odeur tenace et nauséabonde entre le rat crevé et la coriandre pourrie se dégage dans tout l'habitacle. À ce moment-là, impossible de fuir, il nous reste 8h à dormir ici avant d'arriver chez Abi.

On porte le poids des punaises et de la honte en arrivant dans sa maison, direction immédiate la machine à laver, la douche et la pharmacie car pour pimenter le tout je fais une belle réaction allergique.

Ça m'a gratté frénétiquement pendant une semaine.

Enfin ça ne nous empêche pas trop de nous marrer, surtout qu'on est trop heureux de passer une semaine avec Abi qu'on avait rencontré à Noël, retrouvé au nouvel an puis plus tard à Bengalore.

Et puisqu'on est pas trop loin de cette grand ville où vivent quelques copains de voyage, on en profite pour organiser une soirée de retrouvailles-aurevoir.

Évidement, au moment de les quitter pour de bon, comme d'hab vous vous en doutez, j'ai chialé.

Et alors que passer une semaine avec Abi c'était pour profiter une dernière fois de son sourire contagieux, il nous fait rencontrer ses copains alors ça va encore ajouter des aurevoirs douloureux.

Surtout qu'on est partis trois jours en week-end avec eux et on s'est bien marrés, commes des abrutis dansant sous la pluie. La randonnée s'est transformée en apéro, évidemment.

Et nous voilà déguisés en capotes.

On a dormi dans une grosse hutte, entourés d'arbres à café et poivre !!

Braver toutes les situations, trouver des solutions de bidouille, et arranger les tracas d'un claquement de doigt, c'est JUGAAD. Comme je vous l'ai déjà expliqué, ça veut dire Système D, la démerde à l'indienne, tu sais pas quand ni comment, mais ça va aller. Ça sonne presque comme une leçon.

Du coup, on l'a tatoué.

"Jugaad" en hindi. Gautier espère que ce post-it l'aidera à relativiser ses futurs soucis, moi je trouve ça juste joli.

Après ce week-end pluvieux à Coorg, on retourne à Tumkur dire aurevoir à la famille d'Abi. On part de Bengalore en bus de nuit, et c'est fois c'est promis, je dors en k-way anti-punaises.

Et c'est donc à Pondicherry que l'on passera notre dernière semaine, là où on a passé la première, comme pour boucler la boucle d'un long voyage au pays du curry.

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Publié le 31 janvier 2024

Pondicherry, BAM, comme prévu, 5 jours de teufs avec les copains français rencontrés en novembre dernier, thématique pinard et pain au chocolat. Niquel, comme prévu, on s'est bien marré.

On a laissé nos traces sur les murs, ils ont laissé la leur dans nos coeurs, blabla, sortez les violons, j'ai chialé, comme d'habitude.

On se barre pour une dernière journée rien qu'à deux dans l'exact même lieu où on a atterri quand on était encore des bébés voyageurs qui avaient peur de boire l'eau.

On passe la journée à se remémorer ces derniers mois, à se féliciter et à manger des fruits qu'on commande, direct montés dans notre chambre au prix de nos derniers gros billets de roupies que de toutes façons, "on va pas gâcher".

Sur cette photo, plein de détails incroyables. Gautier dans le miroir, la mangue sur la table, les bananes sur le bureau, ce siège à fleurs au milieu et derrière moi vous n'entendez-pas... Mais y a la mosquée. Et dans ce pittoresque lieu bucolique, moi, les couilles à l'air, en train de publier sur Instagram (une appli pour les d'jeun's) les photos de mon carnet de voyage. C'était très long, car il y avait beaucoup de pages.

Oui, j'ai taché la couverture avec de la colle à 3 pages de la fin

Ce carnet de voyage de 1,5 Kg que je porte EN PLUS des 1,2 Kg de feutres / crayons / papiers / colle / sciseaux / pinceaux / aquarelle / ficelles / scotch depuis NEUF MOIS a été un poids de ce voyage. Pour mon dos, vous l'avez compris, mais aussi parce-que j'ai passé des soirées entières dans des auberges indiennes à devoir le montrer, l'expliquer, le faire essayer, toucher, le laisser se faire prendre en photos dans tous les angles par les milliers d'indiens curieux qui jonchent ce pays... Et je ne vous parle pas des heures passées à le dessiner.

A la fin avec Gautier on se relayait pour expliquer notre voyage à travers ce carnet, avec, assis à côté de nous (ou penchés par-dessus nos épaules) des curieux fascinés. Et on s'est relayés pendant des semaines pour cet exercice parfois relou car redondant. (Là, on devient déjà condescendants)

Bref, ce carnet c'est comme notre voyage.

On en est fiers mais fatigués.

Du coup, un peu la trouille de le laisser s'envoler pour la France, je le photographie sur tous les angles et je pense à tous ces indiens croisés, avec qui on a échangé nos insta (à prononcer en se pinçant le nez en mode connasse "qui ont chowpey mon instaaanw" et je me dis : CE SOIR, JE PUBLIE TOUTES LES PAGES DE MON CARNET DE VOYAGE SUR INSTAGRAM POUR FÊTER NOTRE DÉPART !

140 pages comme ça...

C'est à ce moment-là que Gautier à commencé à m'insulter "d'instagrammeuse".

Genre "poufiasse botoxée qui partage sa vie sur les réseaux sociaux". D'abord outrée, j'ai ensuite considéré l'option d'une carrière de connasse à Dubaï. (Bah ouai fais pas genre, toi aussi t'aurais hésité)

Enfin bon, on passe une journée complète dans la chambre de notre première et dernière auberge (qui était un harem de passe-passe à l'époque coloniale) à glander. A faire le deuil de l'Inde. A pleurer aussi, mais cette fois c'était pas moi. Gautier m'offre le tendre moment de remercier tous ces durs mois avec ses mots doux.

Y avait un p'tit chat

On quitte donc Chennai, notre première ville en Inde, qui sera aussi la dernière, la tristesse à l'âme pour Gautier et le rêve d'une carrière à paillettes pour moi.

On refait EXACTEMENT la même photo au même endroit, la première et la dernière, 3 saisons plus tard et une grosse claque indienne dans la gueule entre les deux, en se disant : ÇA, ça va être super pour Instagram.

On prend l'avion comme des connards qui polluent et ce n'est pas l'être moins que de le dire.

Pour cette photo, Gautier me sort "Et la même avec un sourire tu peux ?!? " Voilà donc mon sourire forcé après la douane ET l'immigration indienne pète-couilles... Ils ont cru qu'on avait fait un buisness car "soit disant" des touristes long terme en Inde ça existe pas (ET JE COMPRENDS POURQUOI). Bref, j'étais ultra vénère mode bull-dog. Cette fois-ci, l'Inde, c'est fini.

On s'barre à Bangkok.

Avec des rêves de piscine.