Carnet de voyage

1...2...3...Inde Trois !

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Le déni de la Seine-Saint-Denis, c'est parti, un ... deux ... Inde Trois !
Novembre 2022
52 semaines
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Publié le 15 mai 2022

A 19 ans, Gautier entre à l'école du Louvre, frais comme le rosé du matin, sur les bancs d'une fac à rêves. Il étudie l'histoire de l'art, l'histoire de l'Inde, l'histoire de la vie, et l'archéologie. Il commence à mettre ses pièces rouges de côté et se dit "Avant mes 35 ans, je pars en Inde !". Ca y est, Gautier aura 35 ans cette année, est archéologue, et même chef archéologue ! (Il se la pète à fond.) Alors accompagné d'une formidable personne (moi) qui refuse la non-élaboration des rêves, il s'casse enfin.

Indiana Jones du 9-3 
Manif et BBQ pelle, c'est plutôt ça la réalité. 

En colocation à Bagnolet avec Thibaud (cousin, pote, archéologue, coloc et collègue) depuis de nombreuses années, on a eu le temps d'élaborer ce voyage...

C'est d'ailleurs depuis notre p'tite maison dans la téci que je commence ce récit, 6 mois avant le départ, en mai 2022, avec une impatience difficilement contrôlable.

En attendant, pendant ces quatre ans à la con qui me font râler parce que j'ai rien d'autre sous le coude et que râler ca me purge, on a travaillé. Lui a fouillé la terre, moi j'ai battu le pavé, entre éducatrice de rue, animatrice et barmaid. Là je me demande pourquoi je prends un avion qui coûte 7 ans de vie de carbone pour aller voir des bidonvilles, des squatts, des enfants sales et seuls, alors que tout ça, j'ai vécu avec, travaillé avec, dormi avec, bouffé avec. Ils ont de drôles d'idées ces hippies du 9-3.

On a fait deux fois le tour de France en stop, on a chié dans les bois, construit des attrapes-rêves avec le laurier du jardin, fait notre Komboutcha maison, aménagé un camtar crit'Air 4, foutu des drapeaux népalais dans la chambre, fait pousser un potager, bu avec des potes jeunes, (TU L'AS LE JEUX DE MOTS ???) ... franchement il nous restait juste à partir en Inde avec des dreads locks pour atteindre le Climax des troubadours babosses.

Toujours avoir une pelle sous le coude 

Avril 2022, trois recommandés dans la boîte aux lettres. Un chacun. Thibaud, Gautier, Mathilde, vous êtes priés de quitter les lieux. Putain, mais ouuuiii OOOUUUIIII on va partir !! Trop de kiff. Les planètes s'alignent, trop heureuse, on n'a plus le choix, plus d'excuses, j'ai envie de courir et gueuler dans la rue AUUREVOOOIIIIR.

Un stage de 2 mois dans le 9-3 après un master en biologie, un pétage de plomb suivi d'un saut au Népal, au Laos, au Cambodge, en Thaïlande, en Bolivie, au Pérou et en Colombie... Et à nouveau catapultée ici. Picardie, Nantes, Bagnolet 2 mois, balade sur la planête 1 an... A mon retour tout était possible mais je reviens me noyer en île de France aux côtés de Gautier. Et je l'ai choisie. L'obscène Seine-Saint-Denis. L'angoisse totale. Putain de Seine-Saint-Denis. Scène. Seins. Déni. Again. 4 piges de stress, trop de gens, trop de lumières, trop de pubs, trop de scooters, trop de flics, trop de violences, trop de harcèlement, trop de bruits, trop de teufs, trop de potes, trop de voisins cools, trop de collègues sympas... aller merde tant pis, on vous quitte tous, sans regret. Mais pas sans souvenirs.

On est donc en mai 2022, et quand Gautier valide ces lignes, il me rétorque "Heu ... tu sais l'Inde, c'est aussi trop de gens, trop de bruits, trop de violences..." Ouai, mais "I.N.D.E" quand tu mélanges les lettres, ca fait "Déni" donc c'est bon. On y va les yeux fermés.

On part pas en stop hein. J'tape dans les archives là.

On a envisagé plusieurs façons de voyager. Le camion, trop vieux et trop en panne. A pieds, la flemme. On a pensé au transsibérien mais parait que c'est le bordel vers la Russie. On va y aller en avion. Il ne s'agira pas de planter des arbres débiles pour compenser. Je ne sais pas comment faire mieux que ne rien faire. Difficile à assumer. Il est encore temps de changer d'avis.

Et on espère, après l'Inde, continuer vers le Vietnam, le Laos, le Cambodge et puis tout c'qui peut trainer comme pays autour et finir par rentrer avec le train-train, vers un nouveau quotidien. On s'offre un an de voyage, un an de cornes aux pieds, de coups de soleil, de diarrhées, d'engueulades, de poussières, de maux de dos... Can't wait.

Ca fait déjà deux ans qu'au-dessus de notre lit, trône la carte de ce pays triangulaire, dûment stabilotée par Gautier. Et puis quelques Noël et anniversaires à s'offrir des gourdes (c'est toi la gourde), des cartes, des duvets, des lampes frontales, des coussins pour dormir dans le train... l'Inde nous envahit depuis un moment. En plus ils en parlent à la télé. 50 degrés. Oh bordel. Faut penser à prendre la crème. Les lunettes de soleil. La casquette. Le smecta.


Départ en novembre 2022, on va rater Diwali, la fête des couleurs. Et quand on en parle, que répond Gautier ? "Dit Wallah !" Diwali. Môsieur se fiche de râter ce festival. Parce que "y en a plein des festivaux* ! Et puis j'ai pas envie de me prendre une faciale de paillettes d'ocre en plastok !" Voila voila. On va s'arrêter là.

*Oui, il a dit ça.

A l'image de ceux racontant mon "tour du monde", ce blog est là pour vous donner des nouvelles, vous rendre jaloux, vous raconter nos péripéties.

D'ailleurs, par ici c'était l'Asie !

Et là, c'était l'Amérique latine !

Suite à un accident de serveur brûlé sur le site MyAtlas, les photos des précédents blogs ont disparues ... nul.

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Publié le 29 mai 2022

Un mardi en pleine nuit du mois de mai, Gautier et moi sommes chauds comme une baraque à frites ... On se lance un regard complice, les mains moites, on se glisse sous la couette et on ouvre l'ordinateur entre nous... On se met en navigation privée, cagoulés, avec des gants à pianoter anonymement ... La chaleur monte ! On sillonne la toile des internets sans se faire reconnaître... On va enfin ... ENFIIIN... Acheter nos billets d'avion ! Frénétiquement à la recherche d'une place pour l'Inde sans se faire latter la tronche par les cookies qu'on a beau refuser, ils se coincent entre nos bourrelets. Je suis au TAQUET pour dégainer la carte bleue et liquider nos économies durement acquises.

Putaaain trop tôt ! Trop en avance ! Sont pas encore sortis les billets pour fin octobre !

On remballe, je boude, en balançant la CB à travers la chambre, me roule par terre, tape du poing en chialant, hurlant comme le monde est injuste envers les babosses qui veulent claquer de la thune.

Alors pendant ce temps-là, pour évacuer un peu toute cette tension d'impatience qui m'habite, je fabrique mes carnets à dessins en avance. "Un peu" en avance. Sacrebleu comme l'attente va être longue.


Une semaine plus tard, dernier service au bar, je rentre ce mercredi soir à 1h du matin, plein les pattes, cloques au pied et pincement au coeur. Me dire que je ne retourne pas courir dans les escaliers pour servir des pizzas et me prendre une douche de bière par le fût à changer, ça me repose rien qu'à l'idée mais m'empêche de m'endormir. Alors on regarde le Replay de Top chef. Entre le "mille feuilles à base de feuilles" et la "fleur qui donne un p'tit côté florale" c'est la pub.

*Heeeu...Attends la meuf elle nous propose un blog de voyage et parle des publicités de Top Chef ?*

Il est 2h du matin. Le début de 4 jours de congés avant un pont bien mérité, c'est un peu les vacances. Et en vacances, Gautier, il mange des glaces. Petit détour vers le congélo, il revient couinant de plaisir avec sa glace, et là je le calme direct le gars : "Mec, faut qu'on se mette d'accord sur la date de départ en Inde!" Octobre ? Novembre ? Je veux le plus tôt, il veut le plus tard.

Coup de maître de la négociation de ma part : "ok novembre, mais on achète le billet maintenant."

"Heeeu... Comment ça maintenant ? Là en mangeant une glace un mercredi à 2h du mat' en regardant Top Chef ?"

Ouai, maintenant. C'est parti.

Sortez les passeports ! Gautier en a un tout beau tout neuf. Le miens a déjà quelques bornes et Gautier jalouse tous mes visas souvenirs.

Trois clic et je cours vers ma carte bleue. Les zigomatiques aux oreilles je fouille mon sac en le vidant comme une souillonne, bavant d'impatience. Carte bleue. Carte bleue ? Caaaarte bleeeeue ?!

Hop, ascenseur émotionnel je deviens dingue. J'arriverais pas a survivre à cette frustration.

Éclair d'illumination : DANS MON MANTEAU. Vous voyez exactement ce genre de moment, n'est-ce pas ?

Zip, scratch, hop, zoup, clac clac, c'est réservé on part le 11 novembre. C'est un jour férié donc... T'es dispo pour nous amener à l'aéroport ? Faut qu'on y soit a 5h du mat'. Alleeeeer dis oui 😊

Excités comme des acariens au salon de la moquette.

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Publié le 1er juin 2022


Ok, on a les billets, les passeports, on a la motivation, permis internationale, vaccins et bientôt le visa... je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuiiiiie.

Alors je couds. J'ai ressortie une machine à coudre qui s'est fait encore plus insultée qu'un migrant dans le 16ème arrondissement. Avec ses bobines et ses fils qui pètent, mes durites avec. Faut être patiente, avoir la pédale légère et une minutie dont seul de Dalai Lama sait faire preuve. Tout moi quoi.

Avant de sortir la bête, je me chauffe pour réparer les drapeaux cousus à mon sac qui font office de CV du voyage.

Attention, Tuto Couture à la main !

Etape 1) Mettre le fil dans l'aiguille

 Faut tirer la langue sinon ça marche pô

Etape 2) Mettre l'aiguille dans le tissus

 La France mérite bien d'être rafistolée

Et voila, c'est finit !!!

Maintenant, on passe en mode industriel avec la machine à faire les trucs plus vite que nous.

Je suis très fière de vous présenter, au premier plan, le mètre-couture de ma grand-mère maternelle, que je traine depuis des années. (le mètre, pas la grand-mère ...)

Au programme :

- Coudre une taie pour un oreiller U gonflable,

- Fabriquer des pochettes, plein de pochettes, pour compartimenter et ranger (j'aime les pochettes)

- Fabriquer un étui pour mes lunettes de soleil

- Me fabriquer une "besace-de-main", c'est comme un sac-à-main, mais pour être sécure et salit

La taie du coussin U 

Et hop ! A partir d'un tissus fleurit récupéré d'une pauvre marionnette envoyée à la décharge (Big Up à mes anciens collègues de l'association Hors La Rue), mon coussin U gonflable aux coutures qui piquent devient tout doux et surtout ... un étui lavable pour éponger la transpiration accumulée dans les heures de train et de bus que, je n'en peux plus d'attendre, nous prendrons pour traverser l'Inde. Comme j'suis une meuf extrêmement gentille (calme) et généreuse, j'en ai fait un pour Gautier, le bleu. "Les fleurs pour la fille et le bleu pour le garçon" - (à lire avec l'accent beauf)

ASTUCE ! (tous les vrais tutos ont des astuces nan ?)

Un petit bout de lanière qui dépasse, ça permet de nouer l'oreiller U pour qu'il devienne un O, pour faire un gros dodo bien entouré du cou. Du coup.

 Wax de Montreuil, chute de rideaux, paréo de Tahiti et bout de marionnette

Et voila un gros tas d'pochettes. Une pour les slips, une pour les t-shirts, une pour la brosse à dent, le savon et puis aussi bien-sûr le parfum, les paillettes et les escarpins.

Et oui ! (Vous pouvez m'imaginer dire "Et oui!" le doigt en l'air, regard savant et malin) Le sachiez-vous ?Compartimenter ses biens et ses vivres avec différentes pochettes au sein d'un sac-à-dos fait et défait 3x par jour, c'est s'assurer un rangement efficace, et des crises de "ELLE EST OU MA LAMPE FRONTAAAALE" qui durent moins longtemps. Et puis je m'ennuie. Donc ça m'occupe.

Niveau d'ennuie assez dramatique 

Ca c'est ma pref', en tissus acheté sur un marché en Bolivie. Je rangerais mes gaudasses dedans. Ce qui est génial aussi, c'est qu'elle se convertit en bonnet pour un style "chic-casual" un peu régressif très tendance pour l'été.

Et voilà la besace-de-main, qui attend encore sa hanse 

Pour ce petit sac dans lequel je compte ranger les choses utiles plusieurs fois par jour (concept du sac-à-main quoi...) j'ai utilisé un tissus que j'aime beaucoup beaucoup. Le même que pour le coussin U de Gautier. Ramené il y a 25 ans de Tahiti par mes parents, je l'utilise avec parcimonie depuis des années mais là, pour ce kiff, j'en ai taillé une bonne tranche. Pour l'intérieur, c'est du tissus utilisé dans l'automobile, récupéré par mon père à son boulot. Un genre de skaï de récup' que j'utilise souvent quand j'ai besoin de faire des choses qui vont être très sollicitées, abimées. Ce tissus (qui coûte une couille au mètre carré) est génial à coudre car ne s'effiloche pas et ne s'étire pas. La fermeture éclaire vient d'une veille fringue balancée. A l'intérieur, un petit compartiment secret.

Bon, après, faut ranger le salon avant l'arrivée des colocs. Heureusement pour eux, et pour vous qui en avez marre de lire des articles de voyage de gens même pas partis en voyage, je me barre quelques semaines. Je vais faire une formation dans une âneraie, puis un stage de woofing. Une âneraie, c'est là où on élève des ânes. Alors, à bientôt !

Je tiens à préciser qu'à un moment donné, j'ai lu la notice d'utilisation de la machine à coudre. Et vous vous rendez pas compte mais pour moi, lire une notice d'utilisation, c'est comme une recette ou un itinéraire, je trouve que ça sert à rien. Mais voilà, je l'ai fait, et je voudrais qu'on me félicite (Gautier l'a fait).

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Publié le 5 août 2022

Mes pieds sont jaloux de mes mains qui pianotent encore pour élucubrer un tas de conneries organisationnelles. Mes pieds qui voudraient suer des cloques dans les chaussures de rando plutôt que d'errer encore sur ce sol à compter les mois, les semaines, les jours et les heures. Le temps me fait l'effet d'un élastique. Il s'étire longuement, avec une lenteur insupportable puis me claque à la face lorsqu'on m'envoie "tu verras là-bas, c'est chaud, il fait chaud, les hommes sont chauds, la bouffe c'est chaud". "Heureusement que t'y vas pas seule". "Là-bas c'est la misère, tu vas te faire violer, vous allez être malades". Ouai bah je vois pas la différence avec une sortie de boîte de nuit beauf dans la capitale de l'amour mes fesses hein.

Merci à tous de prendre le soin de nous balancer vos angoisses, ça fonctionne. Mais ce qu'il va se passer c'est que, en tant que personnes confiantes, nous allons quand-même être bien à jour avant le départ. Prêts.

Photo d'identité - beau gosse et concentré 
C'est toujours super les photos d'identité hein ? 

Souris pas, regarde droit, lève ta frange et surtout refait la même tronche à l'aéroport.

Enfin bon... vaut mieux avoir l'air con qu'avoir l'herpès.

D'abord, il y a l'étape des visas. Un rendez-vous foiré comme on en fait peu. Un vendredi trop tôt pour deux saltimbanques couchés à 6h du matin, à l'autre bout de l'île-de-France, au 6ème étage d'un immeuble en travaux. Nous voilà coincés dans l'ascenseur, avec un type aussi calme que je suis nonne, pensant bon d'appuyer sur tous les boutons. Après une course poursuite dans l'immeuble aux portes à sens unique, on arrive suants au point d'arrivée où l'on comprend qu'il nous manque un document. Paf, on redescend, cybercafé, document complété, imprimé, on retraverse la rue, jusqu'au consulat alors fermé. Demi-tour la gueule enfarinée.

Ca m'a saoulé 

Et je salue la persévérance, la tenacité et la positivititudation de Gautier, qui jusqu'au dernier moment n'a pas lâché alors que seule, je me serais déjà barrée, gueulant les bras en l'air comme un poulet sans tête. Le coup de grâce fût "Mais arrête de râler, c'est déjà le début du voyage ! Les galère, la sueur, tout ça, c'est un peu comme si on était déjà en Inde!" Ah ouai ? Laisse tomber j'me casse en Suède. Dans ces moments-là, je me dis qu'un bon stage de méditation ayur-chépakoi ça me ferait pas de mal.

Donc les visas, on y reviendra.

En attendant, on se rhabille d'un masque et on apprend par cœur le tableau des vaccins sur les bancs de la salle d'attente de l'institut Pasteur. Rien n'est obligatoire, tout est recommandé. Rien n'est clair, tout est cher. Chacun choisit les siens.

Ensuite il y a la souscription à une assurance voyage. Et là, c'est le bordel. Il y a beaucoup de choix et c'est tant mieux !! On a quand-même la chance de pouvoir se couvrir en cas de trucs chiants, nuls, dangereux et chers. Alors on va le faire. (oui papa, promiiiiiis)

Et vu comment tous les gens qui ont "déjà vu un reportage sur l'Inde" nous donnent tous leurs meilleurs conseils du monde, on est parés et armés face aux emmerdes. Et il y a quand-même des choses incroyables dans ces assurances voyage, je vous laisse constater :

Bon, trêve de plaisanteries.

On s'arrête là-dessus pour une pause vacances.

Les babosses en vacances 

Et pendant cette pause vacances, Gautier, toujours au taquet quant aux préparatifs pour l'Inde, déplie la grande carte au sol et s'instruit dûment sur un LonelyPlanet offert il y a au moins 2 ans.

On nous l'a plusieurs fois demandé : non, on n'ira pas en Inde en camion. Ce gros tas de bordel à 4 roues qui tombe en panne à chaque saison, merci les frais.

"Avec le camion, c'est en Inde-et-Loire qu'on peut aller!! HINHINHIN" Blague de Gautier. Il a beaucoup rit. (et toi aussi je t'entends là)

 Toujours une qualité photo remarquable

On commence à dessiner un itinéraire, ou plutôt, Gautier commence à dessiner un itinéraire. Parce que moi je m'en fous pas mal de où on se balade, ce qu'on regarde et les choses à ne pas louper. Marcher et parler avec des gens ça me suffit. Mais pourquoi aller si loin ?! me direz-vous ... pour accompagner mon namoureux dans son rêeeeve ! C'que c'est beau l'amour. (j'te préviens, prochain coup mon gars, on va au Mexique)

Je me charge de l'intendance, des réservations, des trucs chiants mais qui moi, m'excitent vachement. (oui oui) Si j'ai bien compris, on atterrit à Chennai, au sud, un peu au-dessus de Pondichéry, puis on descend encore un peu avant le remonter par l'Ouest jusqu'au Nord et là je sais plus bien mais on va zigzaguer et bien se marrer.


Voici une superbe image claire et précise, faite avec beaucoup de soin et de dextérité grâce à mes talents de montage, permettant de visualiser l'idée d'un parcours qui, de toutes façons, changera chaque jour. Alors d'accord je suis naze en montage, et en photo, mais j'ai repris cette article ce jour pour me féliciter d'avoir ... fait les visas ! YOUHOU !

Et puis alors finit les galères de consulat... Bam Bam sur internet c'est plus simple, moins cher, efficace. Gros bigUp au réseau 8G de Bagnolet !

Gautier voulait un visa papier sur son passeport tout neuf mais il se contentera du cachet à l'aéroport et hop on n'en parle plus.

Maintenant ... Les vêtements. On appelle Thierry et Marie, de très bons amis de mes parents qui ont vécu quelques années en Inde. "C'est vrai que j'aurais pas le droit de m'habiller comme une pétasse là-bas ? Les nichons à l'air ça passe pas ? Comment ça faut tout couvrir ? Mais ils sont fous il fait trop chaud !!!"

Et bien justement chères mesdames frivoles et beaucoup trop libres. Le soleil, ça tape, donc si on pouvait utiliser l'argument de protection dermique pour justifier de cacher cette épaule que je ne saurais voir, bien bel équilibre que de porter du coton sur TOUT LE CORPS. Fait chier tiens.

Thierry finit par me dire : "Là-bas, leurs films porno viennent d'Europe ... donc femme blanche = saloooooooooope" Yes, trop cool. ALERTE EPAULE DÉNUDÉE ELLE VEUT SE FAIRE Baiiiiiiip

Ok les vêtements on l'a bien compris, on se couvre, et on se tait. (j'adore)

Mais qu'en est-il des gaudasses ? (crève-coeur de partir sans mes DocMartens - ciao le style, c'est parti pour 1 an de grôles "pratiques"...)

Faut randonner, faut se balader, et surtout, je ne me ferais plus jamais avoir : faut poser ses pieds dans des douches d'auberge parfois aussi écœurantes qu'une bonne tartine de ce que tu trouves quand tu fais l'effort de vider ton siphon plein de savon croupie et de cheveux emmêlés. Yeeeeurk... Because no mycoses, vive la tongue plastique.

Malgré un "m'en fous sans mes lunettes sous la douche je vois pas la crasse", (relan de vomi) j'ai réussis à convaincre Gautier que des claquettes qui vont dans l'eau c'est quand-même pas du luxe.

Au détour d'une visite de chantier archéologique dans la foret de Fontainebleau (jalousez pas mes vacances svp), un p'tit pote de Gautier se la pète avec ses Xeroshoes : des claquettes de rando qui peuvent prendre l'eau : vendu, il a trouvé son bonheur.

Très très fier de ses nouvelles claquettes, Gautier taille le bout de gras avec notre voisin de bar. Et vas-y que ça se compare les sangles et les semelles ! "Han moi y a des scratchs !" "Han moi là y a un p'tit bout d'elastouk hypeeeer confoooort!" (Oui Gautier, je sais, j'exagère, mais t'es tellement mignon les doigts de pied à l'air !)


Technique "Mathou la prévisibilité" ... interrogatoire de Gautier :

Situation 1 : t'es en balade en ville, la rue est mouillée et pleine de déchets, il fait chaud, tu mets quoi ?

Situation 2 : Il fait 5°C on est dans la montagne caillouteuse, on marche depuis 5 jours, tu portes quoi ?

Situation 3 : Tu fais de la moto dans la poussière, tu mets quoi ?

Situation 4 : On est invités à une cérémonie familiale locale, t'as quoi aux pieds ?

Situation 5 : Tu subis un interrogatoire par ta meuf pour challenger ta prise de décision tu lui envoie quel type de semelle à la tronche ?

Et bah n'empêche, avec cette technique (je vous ai bien raccourcis le process) on a élaborer LA LIIIISTE des chaussures nécessaires. Claquettes, baskets, chaussettes.

Bon, j'ai commencé cet article en expliquant ce que j'ai dans la tête et je viens de finir avec l'habillement de nos pieds, la boucle est bouclée pour aujourd'hui. Je ne tease pas la suite parce que... je ne sais pas ce qu'il va se passer. Alors j'arrête là, comme ça. Aurevoir.


*bref silence*

AH SI TIENS !! On va faire un tour de France en Camtar au mois d'octobre, pour dire bonjour et aurevoir aux gens. Si t'as pas ta croix sur la photo suivante, (et que t'es chaud d'accueillir pour un café ou un dîné 2 pré-voyageurs) fais-le nous savoir ! Et pour ceux qui ont déjà leur croix, dites-nous quand vous n'êtes PAS dispo en octobre, qu'on ajuste un parcours. Merci. Aurevoir, vraiment.

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Publié le 2 septembre 2022

La Sodade, me raconte Théo lorsqu'on était assis entre deux rayons Décathlon, c'est un sentiment exprimé par ce mot portugais qui n'existe pas en français. Ca serait un mélange entre la mélancolie, l'excitation et la complaisance. C'est l'idée d'accepter une tristesse bienveillante. Dans ce sentiment il y a quelque chose de rédempteur, de salvateur. Ce soir, alors que je devrais être en train de manger des welsh à la Braderie de Lille avec Camille, je suis dans mon canapé, à côté de mon mec covidé. Et je ressens de la Sodade.

Je ressens de la Sodade lorsque je trie des tonnes de "matos de bricolage et de trucs au cas où", accumulés depuis 28 ans (c'était mon anniversaire la semaine dernière !!).

Avec tout ce bordel, je pourrais ouvrir un atelier. Mais je pars au moins un an et il faut ranger tout ça pour mettre en carton, et dans une trousse. En carton dans une cave... et en trousse dans le sac-à-dos pour l'Inde. Autant vous dire qu'après une semaine de formation en reliure, il s'est passé que je me suis fabriqué un ENORME carnet de voyage pour l'Inde. Alors des trucs, des machins et des bidules stockés qui tout à coup m'apparaissent utiles à la vie, j'en ai trié.

 C'est un mors-ouvert, plats toilés, rubans et onglets apparents avec couture nid d'abeille (me la pète)

Mais pour le remplir, ce carnet de voyage de 1,261 Kg, (ouai putain la tuile) je n'emporte qu'une trousse. Et pas n'importe laquelle ! LA trousse de ma mère, utilisée pendant ses années étudiantes.

Elle a encore la patate pour aller en Inde, cette trousse ! 

Avec la note que Mam's a eu lors de son examen final dont le challenge était de dessiner une boîte d'allumettes en 3D, je peux vous dire qu'en terme de dessin je suis pas la fille de n'importe qui. (Dessin noté 02/20, mais je pense que les profs à l'époque n'étaient pas assez ouverts d'esprit sur la liberté d'expression). Cette trousse donc, c'est pas n'importe nawak sur la forme, et dans le fond, je dois choisir 5 stylos pour 1 an. Excitation de faire l'inventaire de tout ce que j'ai. Tristesse de devoir me séparer de ce truc, ce machin, et ce bidule. Et un petit côté salvateur dans le dégraissage du superflus. La Sodade.

Et puis la Sodade aussi, je la ressens dans ce fameux rayon de Décathlon, lorsque Théo me raconte ce sentiment. On est là, comme trois connards à claquer de la thune pour acheter des trucs en plastique fabriqués par des enfants, et on se dit que quand-même, préparer un voyage, c'est quelque chose. Théo lui, il part en Inde aussi, presque en même temps que nous, mais il y va à pieds. On t'attend pas pour l'apéro mon pote, désolée.

 On voit trop bien les claquettes de Gautier sur cette photo

Bon, et alors que Théo et moi "Sodadions dans les grands rayons de Décathlon " (c'est un alexandrin), Gautier lui, fait sérieusement ses achats utiles pour le voyage.

/// AS-TU VERIFIÉ QUE C'EST BIEN UN ALEXANDRIN ???////

Got profite donc de son covid qui bloque toute la coloc' à Bagnolet-City pour tester son nouveau sac-à-dos qui dépote de ouf. Dans son regard, vous pouvez lire "Désolée pour ton week-end à Lille avec Camille. Merci de remplacer tes welsh par le tri de mes manteaux, mes livres, et la préparation de mon sac pour l'Inde !" Yallaaaah quitte à être enfermés, autant en profiter hein. Week-end qui cartonne !

La Sodade aussi, c'est de quitter la famille et les amis dans... vraiment pas longtemps en fait maintenant. L'excitation de tout plaquer, la tristesse de ne plus partager. Cette putain de Sodade, nous aura permis de vivre l'excitation de ... balancer Mam's à la flotte !

MAIS MATHILDE TAGGLE C'EST UN BLOG DE VOYAGE PAS UN JOURNAL INTIME !

Alors quoi ? On s'arrête là sur une photo d'essayage de k-way ?! Ok.

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Publié le 29 septembre 2022

Mais quel bordel émotionnel ça brasse, de tout larguer. Nos boulots, notre maison, nos cartons, c'est rien ça encore. Mais les copains, les collègues, les voisins et la famille, ça nous a remplit quelques mouchoirs de crottes de nez hein.

A la coloc ça a swingué entre un camion qui nous lâche 48h avant de déménager, la voiture qui tombe en panne en même temps, les caisses gerbables qui ne sont jamais arrivées, du boulot à rendre à la dernière minute et une grosse mélancolie qui freine la fermeture des cartons, ces dernières semaines n'ont pas été de tout repos.

Aller bisous le camion et merci pour tes non-loyaux services 

Moi je trouvais qu'on avançait pas assez vite, les gars trouvaient que je foutais trop la pression, et dans ces cas là ça vrille, ça pète, ça saoule, ça gueule et ça pleure. Et en parallèle de ces stress, on remplit nos sacs respectifs pour ce voyage fou.

On s'en est sortis. Et putain, la coloc c'est finit... Bah rien que d'écrire ça, depuis le canapé en ce dernier dimanche de vie commune dans notre p'tite maison dans la téci, après notre dernière séance de yoga commune, devant un reportage sur les microbiotes intestinaux, mes yeux deviennent flous de transpiration...

Complètement flous 

Dans ces derniers instants, on a quand-même vécu une soirée incroyablement banale : regarder un reportage sur les cochons, aller chercher en bagnole des pizzas en arrivant à fond les fenêtres ouvertes avec du Daft Punk, sortir de la caisse comme des stars en bottes en caoutchouc, remonter et faire des détours dans Montreuil, se perdre dans un entrepôt dans la téci de Bagnolet pour trouver une épicerie planquée de nuit où acheter des Bountys glacés... Et rentrer en manquant de se faire rentrer dedans, pour finir sur le canapé à cuver de la grosse teuf de la veille.

Et quand je dis "grosse teuf" , je parle de 70-80 humains et autant de corps de viande saoule qui font flancher le parquet du salon pendant 12h de teuf... Douze heures de teuf. Et autant de ménage ensuite . On a dansé comme jamais, picolé comme pas permis, bouffé à outrance et rigolé comme si c'était la dernière fois. Des aurevoirs bizarres, tristes, excitants, nous partons la tronche pleine de souvenirs incroyaux. Grâce à vous. Merde voilà je re-chiale.

7 ans de souvenirs ici pour Gautier et Thibaud, 4 ans pour moi.

Dernière répartition des trucs, des machins et des bidules.

Dernier essayage de sac à dos.

Derniers dodos en matelas gonflable.

Et dernière photo de coloc 

La porte s' est fermée et alors c'est bon, ça y est, plus aucun meuble ni bien matériel ne nous retient.

Libres comme des volatils 

Concernant notre tour de France, on va dire qu'avec un camion dont la tringlerie de boîte de vitesse tient avec un serflex plastique, le projet va être revu.

Impressionnant hein ?

Déjà, on va tranquillement atterrir de la coloc chez les parents de Gautier et de là, organiser octobre pour faire des sauts de puces à travers l'hexagone en stop, en train, en covoit ou p'tetre bien à croche-pattes.

Pendant ce dernier mois, je vous concocte un DERNIER article pré-voyage, un article bien attendu par certains : LE SAC-A-DOS !

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Publié le 22 octobre 2022

"Mais putain vous mettez QUOI dans un sac-à-dos pour UN AN ?!?!"

Tranquille les frérots, tranquille. On est des hippies je vous rappelle. Notre vie sur le dos, marchant gluants et suants lentement vers notre nouvelle maison : le monde. La terre à nos pieds, l'avenir devant et l'expérience qui, comme une lanterne, éclaire dans notre dos le chemin parcouru. Yeah Man. (oulah doucement la fumette !!)

J'avoue, faire le sac-à-dos, c'est crucial. C'est un peu comme le cartable la veille de la rentrée. Y en a que ça angoisse, d'autres que ça excite, on est au moins d'accord sur une chose : ça s'anticipe.

Prenez chaque pièce de votre lieux de vie. Regarder chaque objet, et demandez-vous ce que vous avez réellement utilisé les 12 derniers mois. (Bon OK, l'appareil a raclette, je vous l'accorde, c'est lourd mais pas superflu.) Mais quand-même, c'est finit l'abondance les cocos ! On l'a bien constaté lors de notre déménagement. On a beau ne pas être de gros consommateurs, on stock, on accumule, on range et on s'en rend bien compte quand on fait les cartons. On a carrément halluciné de la quantité de merdes que l'on possède.

 Une maison vide

Faire notre sac-à-dos est donc un exercice de tri, un challenge très intéressant à réaliser.

Si vous deviez prendre 1 objet indispensable, vous prendriez quoi ?

BAH UN DOUDOU PAS LE CHOIX !!

C'est pas la première fois que je me confronte à ce sac-à-dos et j'adore faire ça. Parce que ça veut dire : vérifier tout ce que l'on possède (le plaisir de la propriété), balancer le superflu puis plier, ranger et concaténer.

Ça m'excite trop ça : RAAAANGEEEER ! Tout bien droit, tout serré, dans des petites pochettes rangées dans des moyennes pochettes rangées dans des grandes pochettes. Ça fait déjà 1 demi kilo de pochettes ça. Le poids sera notre pire ennemi. (dit la meuf qui a un carnet de voyage de 1,261kg)

Bienvenue chez moi, je vous invite à parcourir les pièces de mon antre et à découvrir chaque fond de tiroir :

1) la tête = Atelier, médiathèque & bibliothèque

Merci Elisa et Ben pour les stylos  

A quoi ça sert d'avoir un super carnet de voyage de maboule si je peux pas prendre plein de feutres ?! Et des poscas ?! Et puis mon aquarelle tient ? Une gomme, si jamais je rate. Et aller, un rouleau de scoth et un tube de colle. Au ças où.

 P'tin nan mais ce carnet c'est n'importe nawak

Ensuite !

Dans cette poche de tête, on trouve aussi la lampe frontale, le chargeur, la batterie solaire, un jack-double-jack pour regarder un film en même temps tous les 2. Mais aussi un cadenas à code pour fermer le sac sans risque de perdre la clef, et une petite lampe de vélo à mettre sur le sac la nuit. On n'est jamais trop prudents.

Il va arriver que nos sacs restent des heeeures dans la soute d'un bus qui fera plein de pauses pendant que notre joue bavante sera écrasée contre la vitre grasse. Nos sacs tristement esseulés entre les roues (ou sur les toits des bus Tata d'ailleurs) auront tout le loisir d'être volés, fouillés, ouverts. Le cadenas ne va pas être hyper efficace en terme de sécurité, on est d'accord, mais entre 2 sacs l'un à côté de l'autre, le malfrat ira au plus rapide et ouvrira celui sans cadenas. Maigre espoir.

Pas d'appareil photo, mais un téléphone qui en fait des belles. Vous avez d'ailleurs remarqué que les photos sont plus belles depuis cet article non ? La joie de mon anniversaire qui est passé par là...!!

2) la pochette secrète = coffre-fort

Dans cette pochette absolument inaccessible depuis l'exterieur, il y aura le passeport, le permis international, les photocopies diverses (CNI, permis, carnet de vaccinations, visa), des photos d'identité et le porte-feuille. Mais aussi un gri-gri, un mousqueton, une couverture de survie et un kit de couture. Bon, en vérité, le passeport et la thune seront dans une banane ventrale et n'iront jamais en soute !

3) poche latérale droite = salle-de-bain

Coucou 

Dans ma trousse de toilette, vous trouverez :

Une petite serviette en matière horrible qui pue, d'une marque bien connue pour sécher vite.

Deux tissus nettoyants / démaquillants en coton. Un savon. Un shampoing sec. Un savon pour le linge (merci Théo !). Une brosse à dents. Un dentifrice. Un coton-tige lavable. Trop marrant, je vous conseille d'essayer ! Il est moulé en spirale, on le tourne dans l'oreille et on l'enfonce en même temps gniiigniii puis on le tire vers l'exterieur POC plein de crottes d'oreille. Aaaaah... Rincé, réutilisable. Très joussif. (Big Up Lisa)

On reste concentré c'est pas finit !!

Un élastique à cheveux, 2 pinces, un rasoir, une boucle-d'oreille (bah ouai), une brosse-peigne, un stick à lèvres... même si, on ne le rappelle jamais assez : le mieux pour ne pas avoir les lèvres gercées c'est de porter une culotte ! (rires)

Bon, vous aurez aussi repéré 1 mascara et 2 échantillons de parfum. Les gars vous pouvez rigoler "ouai la meuf qui fait la baroudeuse les pompes crottées et qui met du pshit pshit" mais vous faites comment vous, après des mois à sentir l'auberge, la vache, la poussière et le curry pour retrouver votre mojo, au moins de temps en temps ? Bah moi je mets du parfum. Voilà.

ASTUCE DE CREVARD ! (idée de Gautier) Allez dans une parfumerie, dites que vous hésitez entre 2 parfums pour votre moitié, que vous pensez que c'est celui-ci mais avez un doute, prenez des échantillons et hop ! Un peu de votre parfum gratoss pour le voyage.

Nous sommes donc toujours dans la salle de bain pochette de droite, et nous allons nous pencher sur la grande question des médicaments.

Ma réponse : Anti-cystites, anti-chiasse, anti-paludisme, anti-fievre, anti-bébé, anti-coups de soleil, anti-jesuffoqueavectoutecettepoussiere, anti-cloques, anti-moustiques et anti-trous dans le duvet ou dans le sac. Et un tire-tique. Et une culotte de règles. Et du baume du tigre, mais qu'on achètera la bas, on est pas cons hein.

4) poche latérale gauche

Une gourde filtrante ! Pour boire les eaux croupies miaaaaam !!

On peut l'utiliser sans filtre, comme une gourde quoi. Ou bien on clipse un filtre composé de chépukoi, des fibres de carbon il me semble, qui mécaniquement empêchent la plupart des bactéries et virus de passer. Notamment Echerichia Coli, celle qui donne la tourista et les infections urinaires. Elle filtre 4000L donc à raison de 4L par jour, on peut partir presque 3 ans. Aller ciao !

Un petit sac à main d'appoint, une banane, 2 tôt-bag eeeeet pour satisfaire ta curiosité Hortense : 2 dés, et 2 petits cochons pour jouer. Pour se faire des copains quoi.

5) gros compartiment = dressing

Le choix des vêtements, toute une aventure. Je pars avec 3 pantalons fluides dont 1 casiment foutu et un short. Je dois encore me trouver un legging et le compte sera bon.

Je choisis la technique du roulé-rangé pour une économie de place dans la pochette et pour les voir d'en haut sans avoir à tous les sortir.

Pour les hauts, 2 t-shirts vieillots, 2 débardeurs et une chemise. Au vu de ce que j'ai utilisé dans les précédents voyages, et sachant que je vais m'acheter des merdouilles de babosses sur place, ça ira. Il y aura aussi 2 pulls qui ne sont pas sur cette photo. Un léger pour les soirées et un chaud pour la montagne. Contrairement à Gautier, je choisis que bonnet, écharpe, vêtements thermiques, chaussettes en laine, je les achèterais sur place, pour 4 excellentes raisons indiscutables :

- j'ai pu de place dans mon sac,

- le froid, on va pas le subir les premiers mois, pas avant le Népal donc flemme de porter tout ça d'ici là,

- trop heureuse de trouver sur place des vêtements en poil de cul de zébu avec des motifs de hippie,

- mon matos de froid actuel est déjà en cartons au fin fond de la cave (oups j'ai oublié de les mettre de côté...)

Dans la famille des sous-vêtements, je voudrais : 4 paires de chaussettes et une brassière qui fera office de maillot de bain (plus que de porte-nichons, question de futilité...).

Les culottes ! La dentelle pour mon seul et unique atout sexy de l'année (ouai OK vous allez me dire "le parfum" bah ouai, bah ouai, bah voilà hein) et parce que la dentelle, ça sèche en 2 secondes et ça prend pas de place du tout. Je lave ma culotte du jour à chaque douche pour repousser le temps de la lessive !

Ne le dites pas à Gautier mais, dans le fond de ce compartiment, il y aura aussi ses cadeaux d'anniversaire !!

-même pas peur, il ne lit pas ce blog tsss-

6) filet extérieur = poubelle

Bah pour les mouchoirs usés par exemple. Vous voulez vraiment une photo de ça ?

7) la poche ventrale = Sas d'entrée

C'est ici que traînent la clef de la chambre d' auberge, le paquet de mouchoirs, un masque usagé enfin bref, le concept du "petit bol" qui traîne dans votre entrée où vous jetez cette vis qui doit bien servir à quelque chose et les piles qui ne marchent plus.

8) le sous-compartiment = la chambre

JAPPY PART EN VOYAGE !

C'est une peluche qui s'ouvre et dans laquelle je range "mes draps-rouges", ces vieux bouts de tissus que je traîne depuis 28 ans, qui puent le prout mais qui sont indispensables à mon équilibre psychique. (objet transitionnel gnagnagna couper le cordon gnagnagna j'assume) Une fois rempli, Jappy me sert d'oreiller. Et puis dans la chambre il y a aussi le duvet, le drap de soie, et le coussin-U pour les dodos-bus ! Et c'est stratégiquement dans la partie basse du sac que je range ces choses puisque, ma dextérité et ma délicatesse me font poser le sac au sol d'une manière très... Fine. Au moins, duvet, sac à viande et oreillers amortissent.

C'est bon vous êtes restés concentrés ??

Alors maintenant, le sac de Gautier ! Nan je plaisante, je vais pas vous refaire le chmilblik parce que j'ai la flemme.

Et pendant que Gautier prépare ses affaires, je pianote déjà pour vous rédiger tout ça. C'est du boulot vous vous rendez pas cooompte !

Ouai prend ça tu vas être trop sexy 

Au final, voici ce que j'aurais sur le dos pendant 1 an :

Voici ce que Gautier aura sur le dos pendant 1 an :

Suis-je plus grande ou prend-il moins d'affaires ? Aucun des deux. Je fais plus de mini-rangements et bon, j'avoue aussi que je prends beaucoup de trucs et de bidules pour dessiner.

Et le moment cruciaaaal, le moment que l'on attend tous ! On y est, on l'a, on le porte, on le PÈSE !

Le sac de Gautier pèse 12 kilos
Le miens pèse 10 kilos

Cyrille, le papa de Gautier, en tombe à la renverse et Brigitte, la maman de Gautier, a souhaité que quand-même, son doudou Zoreille parte avec lui.


BOUAAAAH TROP LA HOOOONTE HINHINHIN

Dans la catégorie mignonnerie, le petit Malo dont Gautier est fièrement parrain et tonton, offre un doudou qui devra être photographié partout en Inde ! Le voyage d'Olga, une oie vadrouilleuse démarre.

Pour suivre Olga via un reportage photo, un lien vous sera communiqué par Gautier !

Pratique un papa qui voyage  

Mais oui père, riche idée. Quelqu'un d'autre ?

Je vous écris depuis le Lubéron, sommes en plein Tour de France de 1 mois en stop, train, covoit, on est rincés, vivement les vacances. Je ne vous raconterais pas ce périple sinon on est pas sortis de l'auberge (de jeunesse).

La prochaine fois que je vous écris, on sera partis. Genre en vrai de vrai, loin, longtemps.

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Publié le 13 novembre 2022

On avait tout bien fais dans l'ordre. Tout bien préparé.

La cave était bien remplie de toutes nos affaires, de toute notre vie, de tous nos placards. On avait bien prévu de partir en Inde, on avait bien regardé la carte.

On avait bien fait un beau tour de France en stop, pour bien dire aurevoir et bien prendre mille apéros et autant de restaus. On était même montés dans une décapotable jaune !!

On avait bien dis aurevoir aux parents de Gautier.

On avait bien quitté la région parisienne pour un dernier saut en Picardie. On avait même bien préparé tous les cadeaux de Noël pour ne laisser personne en reste !

On était bien arrivés à l'aéroport, à 4h du mat', sans même avoir loupé le réveil et avec les sandwichs prêts !

Mais là, sur cet écran, on le voit pas notre avion.

Je vais complètement vous épargner les détails des trois putain de foutues horribles heures qui ont suivies. On est revenus en Picardie. Avec Olga, Zoreille et le whisky.

Olga et Zoreille ont repris un p'tit dèj, se sont remotivés à partir et ... Putain mais Mathilde tu deviens complètement cinglée ma parole. Complètement pétée du ciboulot, complètement azimutée des neurones, complètement zinzin de la coquille. Déjà tu parles de toi à la deuxième personne et puis tu commences à faire vivre des peluches. Les fils qui s'touchent là-haut moi j'vous dis.

Bon, c'est bon, on est arrivés.

Après 12h de vol sans encombre, sortis de l'aéroport avec une chaleur de p... Plomb !! On a esquivé les taxis, pris le métro (climatisé sérieux !!) puis on marché, marché, marchés... Jusqu'à notre auberge !

 Transpiration maximale

Sauf que, c'était une auberge pour hommes. Le Seul truc qu'on avait prévu et réservé, et beh c'est foutu. Rebelotte la marche, on erre, on a chaud, nos sacs sont trop lourds ! On a craqué pour un tuktuk "amène nous où tu veux ! Dans une auberge !" Évidemment on s'est fait arnaquer mais bon, on reste sur un trajet à 3 euros.

Directement dans le bain on sort dans Chennai au milieu des klaxonnes, sous la pluie indienne, manger dans un boui-boui des nouilles sautées aux légumes hyper super bonnes. Gautier dit : "on a 45mn pour retourner à l'auberge avant l'éventuelle diarrhée". Tu parles, je dois être là seule touriste constipée en Inde.

Pour résumer, nos premières impressions sont : Il fait chaud, la bouffe est bonne, les gens sont gentils. Mais putain quand même il fait chaud !!

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Publié le 17 novembre 2022

Nous nous enduisons de savon et nous moussons sous la pluie. Pluie qui colle à la peau et qui fait glisser la claquette entre une bouche d'égout et une vache qui broûte du plastique ! Croûtes. Trempés dans les temples, on sèche sur le sable.

Un brouhaha s'installe dans mon crâne remplis de pouet pouet et de tuktuk pendant que mon bidon se remplis de momos et de rouleaux de printemps qui finissent par sortir par mon nez la nuit, dans une vague de vomi. C'est con, c'était bon.

Je vous épargne le "avant/après". 

Pendant que mon crâne brûle et que mon ventre hurle, Gautier éclate les moustiques tic tac tic tac demain c'est son anniversaire. Pour le plaisir, on va se payer une nuit avec moustiquaire dans une chambre de luxe pour 10 balles.

Mon corps oscille entre fatigue et émerveillement et je ne peux me résoudre à me reposer alors qu'autour de moi, tout vit à fond.

Alors on sort, on visite, on marche. Un calme intérieur s'impose comme pour compenser la frénésie des rues. Je me surprends à devenir silencieuse pour calmer ce cerveau qui commence à vivre à nouveau l'expérience de l'opulence des sens à la limite de la démence.

Gautier sautille, frétille, fou de voir enfin en vrai ce qu'il y a 10 ans, il s'était promis de voir un jour. Un archéologue formé à l'histoire des arts indiens, se retrouve ici, heureux comme un poisson dans son bain.

Demain, Gautier aura 35 ans. Et aura réaliser son rêve enfoui depuis 10 ans : être ici. Et après ça, il nous reste quoi ? Un paquet de défis à réaliser. La vache.

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35 ans à Mahabalipuram, ça claque !

Et quel plaisir pour moi d'enfin me débarrasser de 600g de cadeaux ! Une liseuse, un t-shirt, un porte-téléphone home-made par beau-papa et... Un super carnet de voyage pré-remplie par les copains avec autant de défis à réaliser ! Alors je ne sais pas s'il fera la bise au Dalaï Lama et s'il se baignera dans le Gange mais on va bien se marrer. Merci à tout ceux qui ont pu participer !

Il a eu un massage !! (16€ l'heure aller hop) "tonic" dit-il ! Il sentait l'huile rance à la sortie mais il avait l'air conquis.

Pour cette très spéciale journée d'anniversaire, c'est une visite incommensurablement (très long mot, pour une très longue journée) incroyable pour un archéologue que d'errer entre les vieux temples de Mahabalipuram.

Vus et étudiés il y a 10 ans a l'école, ce sont ceux-ci même qui ont généré ce rêve d'Inde. Il était fou dinguo le Gautier entre ces tas de cailloux taillés. Il a fallu que je fasse bonne figure pendant cette longue journée de balade, moi j'avais juste la gerbe et des crampes au bide à en suer sous cette chaleur de plomb. On a finit tranquillement dans le petit restau du coin quand tout a coup, 24 indiens ont débarqué pour un anniversaire.

On s'est fait offrir du gâteau et j'ai tenté de lui faire croire que j'avais programmé ce spectacle. Ouf, le hasard fait bien les choses !!

On est ensuite partis pour Pondicherry ! Une arrivée mitigée, cette fois c'est Gautier qui a passé la nuit à vomir dans l'auberge d'un Ashram où tout est interdit et rien n'est fun. En plus il a perdu sa gourde filtrante à 40 balles alors obligé de faire une commande Amazone et de butter des années de points karma durement accumulés.

On change d'auberge et on atterit chez Kévin, un français indien qui a grandit à côté de chez Gautier. Ici c'est beau, relax et calme.

Aaaah Pondicherry. Une ancienne colonie française où on trouve des pains au chocolat et des dauphins au levé de soleil.

On adore cette ville. Bon, pas que pour ses pains au chocolat, ni pour ses rues nommées en français. Mais parce qu'on se marre bien. On s'est fait plein de copains à l'auberge, on est comme en colonie. (décidément, les colonies...)

On passe du temps avec des voyageurs indiens à se balader en scooter, se coucher à pas d'heure et c'est le bonheur. En plus ils nous invitent à les retrouver chez eux, au centre de l'inde, dans quelques semaines.

Un matin, comme je l'écrivais à demi-mot un peu plus haut, plutôt que de se coucher parce qu'il était trop tôt après une nuit à danser et jouer aux cartes, on part voir la mer. Nuit blanche matin coloré.

Un Chaï sur la route avec les premiers travailleurs et on se pose face aux vagues et aux nuages qui divaguent nous laissant apercevoir ce soleil si tôt et pourtant déjà chaud.

Et là, des ailerons. Des ailerons de dauphins ! Environ trois belles bêtes devant un ciel si rose qu'on ose y croire.

On a nos petites habitudes ici, on mange tous les soirs dans la même geritte le longue de "la rue du canal qui pue" en changeant chaque soir de menus jusqu'à ce qu'on épuise la carte.

(la rue du canal qui pue, c'est son p'tit nom secret qu'on lui donne. Ici les odeurs sont folles. On peut nous entendre dire "p'tin ça sent sa mère trop booooon" et la phrase à peine fini "waaah ça shlingue!!")

Ça fait 1 semaine qu'on est là et l'excuse d'attendre le colis de la gourde de Gautier se tarit, on commence à être obligés d'assumer qu'on adore être ici. Pondicherry ma chérie.

Avant de finir cet article, pour les avertis qui auraient ouïe dire d'Auroville, cette communauté qui déïfie 2 gens morts après avoir créé la société parfaite basée sur la tolérance et l'amour, je vais vous partager mon avis : c'est une secte composée de paumés fachos réac' qui nous ont forcés à porter des chaussettes blanches pour marcher en file indienne et on s'est fait engueuler parce qu'on avait la tête trop penchée en arrière le temps d'une méditation imposée. Je les déteste. C'est con, la ville est belle. Et vous n'en verrez rien puisque les photos sont interdites.

Image Google du Matrimandir, en hommage à "la mère", gros block de béton recouvert de 15kg d'or. On est rentrés dedans dubitatifs, on en est ressortis énervés et outrés.

Je sais que ces mots peuvent sembler violents et sont ici très controversés, mais je ne peux pas supporter cet enfermement dans une fausse liberté. Vomi.

Sur ce, on reste à Pondicherry, pour continuer à manger tout ce qu'il y a à la carte de notre restau favoris. Et peut-être envoyer un colis en France avec une bonne partie de nos affaires qui, comme prévu, ne nous sert à rien.

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On devait y rester 2 ou 3 nuits, ça fait 2 semaines qu'on est à Pondichéry. Ce qui nous a laissé le temps de visiter les alentours, mais aussi, de procrastiner. D'établir une liste de rêves à réaliser aussi. Comme, conduire un tuk-Tuk ou participer à une cérémonie traditionnelle. Et le fait est qu'aujourd'hui, on va malheureusement réaliser ce deuxième. Je dis "malheureusement" parce que ça sera un enterrement. Ca fait un moment que l'on se dit qu'on doit aller visiter le très fameux temple de Ganesh, dans lequel vit un éléphant, un vrai.

Mais bon, un éléphant qui reste debout sur du béton devant un temple pendant 25 ans, moi ça me plaît pas trop. Donc on a procrastiné un peu cette activité parce que pas très à l'aise à l'idée de rencontrer un éléphant assez peu libre de ses mouvements. Et puis ce matin on s'est dit que c'est bon c'est sûr, aujourd'hui on y va.

Image internet 

On sort de notre dortoir et les copains de l' auberge nous disent que le temple va être fermé, Lakshmi l'éléphant est décédé. Ce matin. Alors finalement, c'est à son enterrement que l'on se rend. Et c'était très impressionnant.

Image internet 


Nous avons la chance que la forêt dans laquelle il est enterré soit juste derrière notre auberge alors nous pouvons aller lui rendre hommage plusieurs fois. Ici, quand on revient d'un enterrement, on doit se laver avant d' entrer dans la maison. Du coup on a pris 3 douches, on était très propres à la fin de la journée.

Bon, ça c'était moyen fun.

Maintenant on va parler bouffe. Aaaah ça, ça fait plaisir hein ?! Je vous entend là, au loin de mon oreille, nous susurrer il y a quelques semaines "Oh bah vous inquiétez pas pour vos bourrelets les cocos, entre la chiasse et la rando vous allez fondre !"

Ma réponse : MES COOOUUUILLES on fait que bouffer et se reposer !! Pardon pour les gros mots.

Nan mais on se régale comme des pignoufs, moi qui ne suis pas sujette aux addictions culinaires (a part p'tetre les cornichons et le chocolat) ici, c'est la folie. On aime manger épicé. Mais pas en même temps. (t'as la blague ?)

Plutôt que de longs mots, voici des photos.

Et pour finir, ce p'tit café.

Enfin, quand ils disent "café", ils veulent dire "lait sucré saveur café bouilli". (on aime ça que parce qu'on est là, arrivés en France pu jamais on boit ce tord-boyau).

Et bah voilà, je vais clôre cet article qui parle d'éléphants et de curry avec quelques photos de nos derniers jours à Pondichéry. On se marre, on bouge, on mange, on dort, et on dessine. Tellement de choses qui me donnent la flemme d'écrire alors voilà, je vous balance à la gueule notre bonheur en photos et je vous souhaite d'affronter cet hiver avec la chaleur de vos bonheurs et de vos amis.

(Starfoullah je suis mélancolique de rater Noël. Mais ça va, demain à l'auberge on fait le sapin. Hiiiiiiii)

Ouai, j'ai eu un massage de pieds.

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Publié le 13 décembre 2022

Non sans larmichette, nous avons réussis à couper le cordon avec Pondichéry. On y était bien, vraiment bien. On avait prévu de commencer notre voyage par des vacances, pour transitionner en douceur, prendre la température et comprendre 2 ou 3 trucs à propos de ce pays. Pondichéry nous a parfaitement rendu ces services. On s'était fait des copains, on avait nos petites habitudes mais justement, le désir de reprendre la route naissant, nous avons dit au revoir aux amis.

Ici, pour faire l'équivalent du cœur avec les doigts, on peut faire un cœur avec le bout des phalanges, c'est carrément trop mignon !

Avant de partir on a fait un sapin de Noël et ça c'était trop bien !

Maintenant qu'on a capté les petits fonctionnement du quotidien, nous sommes très heureux de vous les partager ! On se sent trop balèzes. (on ne se fait presque plus arnaquer !) Depuis le premier jour on fuit les restau propres et les cars de voyageurs. Il y a même des locaux qui nous ont dit qu'on était bien plus adaptés que la plupart des babtous !

En plus on a appris un peu le Tamoul donc les gens sont trop heureux qu'on dise quelques mots dans leur langue. Bref, les élèves modèles, même si on ne passera jamais inapercus avec nos yeux bleus et nos baskets aux pieds.

Après ce petit article technique, vous saurez tout sur :

Le café, la manière de manger, l'eau, les klaxons, comment s'asseoir, les toilettes, comment s'habiller et le code de la route. Enfin... la manière de circuler dirais-je.

On commence donc par le café, rien de mieux pour se réveiller. Il est presque impossible d'en trouver un noir ou un serré. On le boit donc très dilué au lait et bien sucré. Parfois ça me tord le bide mais Gautier adore, et moi je m'habitue. On nous le serre dans un petit verre en métal posé dans une coupelle pour qu'on le transvase de l'un à l'autre afin de mélanger, et le refroidir. Un peu le même principe que pour le thé au Maghreb. Le plus rigolo, c'est le café à emporter ! Dans un petit sachet alu enroulé d'une ficelle... attention, pas nouée !

Souris grognasse 

Une fois le café pris, un bon gros repas, et ça on a le choix, mais le menu populaire (en tout cas dans le Sud-Est) et pas cher, c'est le sambar, ou Thali. Une énorme plâtrée de riz avec des petites sauces, des petits légumes, le tout posé sur une feuille de bananier et re-servi à volonté (mais y a pas besoin, les quantités sont monstrueuses dès la première tournée !!) .

Pour 80 ₹, soit 1 euro dans nos boui-boui, pas dans les restau où ça serait au moins... Pfioou trop cher, 3 euros !

On a prit l'habitude de manger avec les mains, ça offre un rapport assez intime avec la nourriture, on aime bien. A la fin du repas on a les doigts tout frippés comme à la piscine ! Les gens nous regardent manger, du coin de l'oeil en souriant. Au-delà du fait qu'on doit s'en sortir comme des enfants de 4 ans la gueule pleine de riz et le t-shirt saucé, ça les fait rire que des babtous occidentaux viennent dans leur boui-boui. (pour nous, "boui-boui" c'est pas péjoratif.)

Parfois c'est gênant, ils restent debout face à nous et attendent qu'on ai finit rien qu'une des sauces pour nous en remettre. Mais ils sont trop chouchou à rigoler entre eux, surtout quand on dit "Nandri" pour dire merci, on les voit aller dire à leurs collègues "Ils ont dit Nandri !! Hihihiii" et quand en partant on dit "varukiren" (Aurevoir) là ils sont dead, ils en peuvent plus, un mélange entre étonnement, moquerie et plaisir. Nous aussi ça nous fait bien marrer.

Hop, une photo de maison qui n'a rien à voir 

LES CHIOTTES ! Rude sujet. J'adore, j'adore parler de merde. Mais là, on va plus parler de la forme que du fond. Pas de papier toilette, ici on se rince le cul-cul avec un p'tit coup de jet d'eau envoyé là où il faut. Pas gênée, j'ai demandé aux gens comment ils s'y prenaient. Alors selon le style, il y a des techniques qui diffèrent. Du haut de la raie du cul en direction de la cuvette en passant par vous-savez-où, ou bien par devant vers le haut. Bon, faut maîtriser l'angle d'attaque et au début on se sert de la douchette pour rincer tout autour du toilette parce qu'on en fout partout.

Alors attention à bien tenir la douchette de la main droite et de frotter avec la main gauche et non l'inverse puisque après on doit manger... D'ailleurs il est impoli de donner l'argent avec la main gauche.

On revient au cul-cul. Après un jet puissant qui nettoie bien le pourtour de la grotte à crottes, on se rhabille sans se sécher et ça c'est bizarre, d'avoir le cul mouillé et puis on se demande si ça se voit... la honte. Mais en fait il fait tellement chaud que ça sèche en 3mn et puis qu'on se le dise, on se sent bien frais et bien propres, c'est pas désagréable !

Les toilettes peuvent être à la turque ou bien "normales", chacun a ses avantages et inconvénients.

Les toilettes "normales" sont avec la douche (en bas à gauche de la photo : robinet + seau = douche... mais on a souvent la chance d'avoir en plus un petit filet en hauteur qui marche à moitié mais qui ressemble à une douche). Le chiotte et la "douche" sont côte à côte, donc y a de l'eau partout sur la cuvette on en ressort trempés des pieds et des fesses. (d'ailleurs ça me saoule après on fout de la flotte partout dans l'auberge, sur le lit, dans les gaudasses ! Dédicasse à Thibaud qui aurait déjà pété un watt)

Et puis il y a les WC "à la turque", ça descend tout seul, plaisir. Mais t'as les pieds dans du cracra, et vaut mieux soulever le pantalon.

ATTENTION, PHOTO DE CHIOTTES, ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR !

Je sais que t'as pensé "oh mon dieu c'est ignoble". Et bah moi j'aime bien, ça me fait même du bien de m'en foutre sous les ongles. JE PLAISANTE ! On se détend, sur cette photo, la majorité des traces marrons c'est de la peinture et du silicone moisi. Je suis pas kamakiaze à ce point là, je me serais retenue de pisser promis !

On est souvent pieds-nus, pour rentrer n'importe où faut enlever ses chaussures. Pour faire les courses, entrer dans un temple ou dans une maison... Ce qui je l'avoue, échappe à ma logique vu que nos pieds traînent partout et je ne vous parle pas de ceux qui sont pieds nus dans la rue, sur le scooter, dans la crotte de vache, les poubelles... Mais bon, on respecte et on s'adapte.

Encore une photo qui n'a rien à voir mais ça me fait plaisir de vous partager la mer avec une vache

Parmis les bizarreries, qand on est assis par terre, on ne doit pas viser quelqu'un avec la plante des pieds, elle doit être tournée vers le mur. On s'asseoit donc en tailleur et non les jambes tendues doigts de pied en éventail.

Parlons de l'eau ! L'eau c'est bien, l'eau c'est bon, l'eau c'est la vie.

On nous a dit de ne boire que de l'eau en bouteilles fermées et de ne jamais accepter l'eau des pichets au restau. Mais en fait on s'en fout, on boit dans les pichets des restaus, on se lave les dents à l'eau du robinet et on est pas malades, elle est filtrée puisque de toutes façons eux aussi seraient malades sans ça.

Hop direct l'eau du puit peur de rien

Il y a des points d'eau potable partout et quand on a un doute, on a nos gourdes filtrantes. Ceci dit dans le doute, même si c'est compliqué d'en trouver, parfois on préfère la bière !

Qu'on m'apporte une binouze bordel !  

Et je dis que c'est compliqué d'en trouver d'abord parce-que ici, il n'y a pas de Bar. Le concept de la binouze en terrasse en fin d'aprem n'existe pas. (Triste vie) Pas d'alcool en supermarché, seulement en "wine shop", y en à pas partout et quand on y va on à l'impression d'être des malfras. Autant dire qu'on se refait une santé par rapport à notre vie parisienne !!


Petit point vestimentaire : vous aurez constaté sur certaines photos que je suis souvent en débardeur, épaules nues. Oui bah y fait chaud hein. Non, en vrai, j'ai observé les nanas. Alors on passe du tout au rien et inversement, selon les villes, et selon l'heure. A Pondichéry c'était flex, mini short et débardeur pour les jeunes indiennes, sans aucun problème !

Bah quoi, j'ai les épaules couvertes non ?! 

En dehors des grosses villes touristiques je me couvre les épaules, parce que forcément, moins de touristes = moins l'habitude de voir des épaules, qui plus est, blanches, de surcroît, tatouées et en pluuus aisselles poilues !! Oh my God. On a déjà suffisamment de raisons de se faire reluquer de la tête aux pieds, alors je fais un effort. Et puis de toutes façons c'est obligatoire dans les temples, et on en visite beaucoup (beaucoup...).

Aller encore un petit point et non des moindres LE KLAXON PUTAIN !! (Mais Mathilde t'arrête de dire des gros mots merde !!)

Ici, on roule à gauche. En théorie. Le contre-sens n'est pas interdit il semblerait. Prendre le rond-point à l'envers non plus. Ne pas porter de casque, de chaussures, de gants... Être a 4 sur une moto, oublier le clignotant. Tout ça c'est OK, tant que tu KLAXONNES pour le dire ! Voilà, c'est la seule règle à savoir. Tu veux tourner à droite ? Tu klaxonnes. Tu veux doubler ? Tu klaxonnes. Tu veux accélérer ? Tu klaxonnes. Tu veux dire que t'es content ? Tu klaxonnes. Tu veux éviter d'écraser un chiot ? Tu klaxonnes. Tu veux que les vaches ne te rentrent pas dedans ? Tu klaxonnes. Tu veux dire bonjour au vendeur de pommes ? Tu klaxonnes. Tu veux niquer ta putain de connasse de chianlit de bruyante de vie ? TU KLAAAAXOOOOOONNEUUUUH BORDEL DE CUL ! (Désolée pour les gros mots)

Sauf si t'es un bus. Là, c'est différent. Là tu restes appuyé sur le klaxonne sans jamais le lâcher et tu t'arrêtes pas. Y a un bus derrière toi, tu klaxonnes pas : tu te rabat. Ils écraseraient tout le monde sans aucun scrupule. Une vache, un tuktuk, un gosse, une rivière, une orniere de 40cm de profondeur, ils ralentissent pas. Des grands maboules.

Je voulais finir avec le sujet "déchets et pollution" Mais le paragraphe des klaxonnes m'a déjà bien énervée, donc je vous laisse conclure ce que j'en pense avec cette photo :

La prochaine fois, je vous raconterais nos premiers trajets en train ! Mais aussi comment se faire voler son téléphone en 1 seule étape et comment porter plainte au commissariat. Vous avez hâte, hein ?

En vrai, vous inquiétez pas, je suis trop bien ici, je râle par principe mais on est heureux.

Sur ce coucher de soleil, bisous à 32 degrés et bon courage avec vos bonnets les Beûnets !

Coeur avec les phalanges.

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Publié le 17 décembre 2022

Le suspence n'est plus du tout à son comble, vous le savez déjà sûrement : je me suis fait voler mon portable. Mon cellulaire. Ma boîte à outils, ma boîte à communication, mon appareil photo, mon réveil, ma p'tite télé. Pfiou en 2 secondes parti en fumée. C'est con, cadeau de la famille avant le départ.

Qui n'a pas déjà vécu ce moment de doute, suivi d'une seconde de pic d'espoir, de détresse, de stress et de dépitance ? (Dédicasse à Aude, big Up, grande adepte de ces pertes)

Je vous raconte.

En tant que nana extrêmement précautionneuse et alerte, j'accroche mes affaires importantes avec des petits mousquetons à mon sac, et je suis tellement fière de cette technique que je comptais vous la conter, j'ai donc pris une photo de ce système... La veille du vol.

Pas mal hein ? Ouai bah ouai bah non. Ça, ça marche quand t'es pas con.

Alors qu'après Pondichery nous avons arpenté les villes de Tiruchirapalli et ses temples, Thanjavur et ses temples, Rameshwaram et ses temples... Nous étions heureux de partir vers Kanyakumari et ses... Temples. Mais aussi là-bas la promesse d'un levé de soleil ET d'un coucher de soleil sur la même plage, puisqu'au bout du monde indien, à la pointe du pays, au Brest de l'Asie, nous allions être bien.

Et bah on a été bien hein... bien accueillis par les flics en tout cas.

Pour quitter l'île de Rameshwaram et rejoindre le téton de l'Inde, nous choisissons de prendre un train de nuit, excités comme des acariens au salon de la moquette à l'idée de dormir en pleine aventure, grands baroudeurs que nous sommes. Et bah c'est pas comme dans les films.

J'etais malade à force de passer de la canicule à la clim, crevée d'avoir dormi dans le même wagon qu'un bébé et qu'une grand-mère qui criait dans ses cauchemards et la tête dans le derch' par une arrivée à 4h du matin. Et alors que j'ai dormi le sac sous l'oreiller, mon réveil sonne pour ne pas louper l'arrêt, et là... JE DÉCROCHE LE MOUSQUETON DU TÉLÉPHONE. Pourquoi ? Je ne sais pas. Acte débile. Je plie mes bagages et sors du train, on se lave les dents sur le quai de la gare, et là je réalise. Ce moment où tout ton sang tombe dans tes orteils et que tu regardes l'autre la bouche grande ouverte avec des yeux de merlans frit : "OH MERDE MON TÉLÉPHONE".

Je vais vers un flic (oui, j'ai fais ça) et lui explique. Le train est passé sur un autre quai, on y va ensemble, et dans le wagon les mecs du staff rangent déjà les draps. Le flic demande si l'un d'eux à trouvé le téléphone, évidemment non. Aucun doute pour moi qu'il était dans les draps, je me suis même fait la réflexion" Tiens faut pas que je l'oublie". On appelle dessus, déjà éteint. Je tente de négocier avec les gars du staff une belle somme d'argent mais avec le policier aux basques, ça ne pouvait pas marcher. On repart dépités, on essaye de le localiser, impossible. On retourne au wagon sans le policier pour essayer de négocier plus librement mais on se fait dissuader alors on abandonne, il est 5h du mat', autant aller voir le levé de soleil.

Brouillard, pluie et gros seum, on a même pas réservé d'auberge, on se sent bien seuls.

C'est parti pour le blocage à distance, Banque, applis, compte google synchronisés, code de validation impossible à recevoir enfin ce genre de démarches que j'adore. Et puis la plainte :

Sans oublier le renouvellement de sim française envoyée à domicile, récupérer les codes de sécurité à distance (merci à mes parents de ne pas m'avoir engueulée et de m'avoir ENCORE dépannée...!)

(Au fait ils m'ont trouvé une nouvelle boite de vitesse pour mon camion ! Ça à rien à voir mais ça me fait plaisir de vous le dire !! Merci Florent!).

Nouvelle carte SIM locale après 12748362839 démarches, boutiques et essais différents. Un nouveau téléphone à 200€ BAM c'est ça qu'on aime dans les voyages, l'imprévu. Bordel de cul.


On écoute maman et on scanne bien les documents !

Ça à remit les pendules à l'heure, on avait trop pris la confiance. On sait bien que fatigués on fait des bêtises, mais y a pas meilleure leçon que l'experimentation. Bon voilà aller hop on en parle plus.

On a vu les lunettes de Gandhi à Madurai !!

On a vu des beaux camions.

On a vu des bébés chiots.

On a vu un arbre qui pousse dans un mur.

Ici on trouve pas de vache qui rit mais on trouve une vache qui lit !

Aller ça suffit les conneries, on quitte le Sud-Est et on tire vers les montagnes, à Kodaikanal.

Quoi de mieux que les montagnes pour Noël ? Ça tombe bien, avec cette histoire de téléphone, j'ai déjà les boules, même si je ne me suis pas faite enguirlander. (rires)

Bisous à tous.tes et FÊTE LA FAITES !

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Publié le 26 décembre 2022

On se pèle le cul!

Mais vous aussi, alors ça ne vous fait ni chaud, ni froid. Sauf que nous comme des gros boulets on a renvoyé par colis une bonne partie de nos vêtements chauds ! Bah ouai, on transpirait tellement qu'on a trouvé utile d'alléger nos sacs-a-dos de toutes ces futilités.

Moi regardant le colis partir loin et prier pour qu'il arrive bien

"Mais tu vooois j't'avais bien dis que ça servait à rien de prendre 2 pulls! "

"T'as trop de paires de chaussettes, j'avais raison ! "

"Nan mais un k-way c'est complètement con !! "

Après une bonne grosse demi-journée à la poste, un process complètement zinzin, cher et compliqué pour renvoyer rien que des fringues, nous voilà bien légers.

Et hop, direction les montagnes pour Noël !

Un p'tit coup de bus et quelques heures après avoir quitté Madurai, ville étonnement sans trop de déchets et pourvue de trottoirs larges et en bon état, nous voilà enfiiiiin dans les montagnes calmes, silencieuses et... Froides.

Attention les p'tits potes, je vais vous BOM-BAR-DER de photos.

Kodaikanal nous offre cet havre de paix qu'il nous tardait de trouver, loin des villes, après déjà un mois et demi d'intense voyage.

Dans les montagnes, peu de transport à part des taxis "chers" (Entre grosses guillemets), alors on fait du stop comme des gros rats radins.

On monte à l'arrière d'une camionnette comme dans les films !!

C'est magnifique et bien isolé de tout, mais presque un peu trop. On doit marcher 40mn pour trouver à manger ou acheter des mouchoirs pour toutes ces crottes de nez. Et puis l'auberge finalement est assez triste, humide, il n'y a personne alors on change de lieu après 3 jours pour atterir dans une auberge hyper chouette, avec pleins d'indiens en vacances, des bisons dans le jardin et notre lit face à la fenêtre qui nous offre des couchers de soleil à nous clouer sous la couette.

Pour se reposer, on se repose...Le lieu s'y prête ! On n'est maintenant plus qu'à 10 mn de la bouffe, du centre ville et de son magnifique lac.

La fainéantise ayant ses limites, on se motive tout de même (1 jour sur 2, point trop n'en faut...) à se promener, sortir de cette douce torpeur qui sent bon le feu de bois et les arbres de Noël.

En vrai j'avais peur on était haut là !! 

On se fait des copains, on fait des feux de camp tous les soirs, on mange bien, je dessine beaucoup, on fait du pédalo et on mange du chocolat face aux cascades... C'est les vacances en fait.

Le must du Max de l'ultra kiff du bonheur du plaisir : un magasin de FROMAGES. ❤

Et bah il est pas si mal ce fromage ! En tout cas il fait bien son travail de fromage. Il sent le fromage, goûte le fromage. Ça fait plaisir comme quand on mange du fromage. C'est bon le fromage.

Par hasard, on a assisté à un match de cricket ! Un stade dans les montagnes entouré de palmiers et de linge qui sèche.

Les palmiers sont dans le contre-champs, je sais bien que ça, ce ne sont pas des palmiers ! 

On fait des siestes à l'ombre des pins.

J'ai offert un bête dessin à un indien alors en échange il nous a invité dans un restaurant de luxe mamamia on a même bu du vin rouge !!

Dans les auberges on est casiment tout le temps les seuls européens, nos copains sont surtout des Indiens de classe plutôt aisée, nos âges, qui voyagent en télétravaillant en tant qu'ingénieur chépakoi. C'est difficile des fois car on noue de très brèves amitiés puis on doit dire aurevoir tout le temps. Y a vraiment des gens qui nous marquent beaucoup.

Le temps passe et on ne se lasse pas. Noël arrive (j'ai un peu pleuré de le râter...) mais notre trop chouette auberge étant déjà over-bookée à cette période, nous devions retourner à la précédente... seule et humide. Maaaais... Nous nous offrons finalement la seule chambre disponible (50€ la nuit my god) une petite suite privée. Rien que ça. On va s'habitier au luxe moi j'vous le dis.

Notre Noël à nous c'était autour d'un feu avec une vingtaine d'indiens, suivi d'une danse sur de la techno indienne sous un lampadaire disfonctionnel clignotant ambiance boîte de nuit au milieu de la route.

Une dernière balade avec Shaksham et Divyansh, nos copains depuis quelques jours.

Puis nous quittons les montagnes de Kodaikanal, on quitte le Tamil Nadu direction le Kerala! La route est magnifique.

En espérant que cet article réponde aux attentes photographiques d'une maman qui me réclame de "me faire voyageeeer", nous vous embrassons les chouchous. En espérant que le père-noel ait été gatant et non gâteux.

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Publié le 11 janvier 2023

Ouaaah je ne vous ai pas écris depuis l'ANNEE DERNIÈRE ! (J'aime les blagues de nouvelle année.) Et cette nouvelle année, elle a démarré en slip !


Bye bye les montagnes, salut la grosse plage ! Après un Noël frisquéquètte dans le chaleureux froid de Kodaikanal, on prend un bus direction Munnar.

La route était superbe mais alors j'ai jamais autant flippé en transport que dans ce bus, j'ai même écris à mes parents pour leur dire où sera potentiellement perdu mon corps mort pour retrouver ma dépouille après un accident que j'imaginais rapide et douloureux. Complètement pété du ciboulot le chauffeur. Un p'tit vieu à même volé de l'arrière vers l'avant, le contrôleur a du aller dire au taré de se calmer. Cinq heures interminables pendant lesquelles en plus, j'avais une envie de pisser à m'en noyer.

On est arrivés vivants et on était bien contents.

Arrivés à Munnar qui ne sera pour nous qu'une ville-étape, on galère en faisant du porte-à-porte aux hôtels jusque tard pour trouver une chambre disponible, on aura finalement le droit à une chambre avec un lit 5 places ! Oui Oui. On repart le lendemain pour Kochi où à nouveau, on a chaud.

A kochi on boit des bières, on se fait une exposition, on se fait masser, on va voir Avatar au cinéma et on mange bien. La belle vie. Mais à ce moment-là, on n'était pas encore en slip !!

Alors que notre billet de train pour Goa (11h quand-même...), réservé il y a 3 semaines est annulé 4h avant le départ, je passe en mode bull-dog... La version pète-couilles de moi-même, mon dark-side explose, j'ai envie de niquer des mères. On court à la gare, je demande des explications et surtout, une solution. Parce-que on veut VIVRE EN SLIP! A l'indienne, le type détendu derrière son guichet nous trouve un nouveau billet de train. Alors que sur le site, tout était complet.

On devra juste changer de lit à 4h du mat'. Après quelques "tu vois, ça sert à rien de s'énerver" et mon cul posé sur la banquette, on file vers Goa.

Après la tempête

Ça sonne comment "Goa" dans ton esprit ? Techno-party, mojito, les pieds dans le sable brûlant sous les cocotiers ? Bah ouai, c'est ça. Tu rajoutes juste nos regards fuyant lâchement la mendicité ambiante, l'envers du décor planqué derrière les bananiers et hop ! La vie en slip.

On n'avait pas prévu de se joindre à cette jeunesse dorée et insouciante, mais nous avons décidé de re-croiser la route de Clara, rencontrée à Pondichéry, ainsi que Abhishek et Priyanka, rencontrés à Kodaikanal. (C'est avec eux qu'on a dansé sous un lampadaire clignotant pour Noël)

On a passé 1 semaine à trémousser nos slips entre mer et cascade. Et on a sonné le glas de 2022 en dansant dans la mer.

Sur un rythme de couchés de soleil et de bons gueuletons, on se dit déjà que le retour à la réalité va piquer.

Depuis Noël on partage notre quotidien avec des copains et il me tardait de retrouver un semblant de solitude. Bouger en groupe ça prend du temps, les décisions sont longues et ça me gave, au bout d'un moment. J'ai aussi envie d'aller marcher sans y être invitée, d'aller manger au hasard sans avoir à planifier, prévenir et attendre le groupe.

Alors je souffle un peu quand on reprend la route, direction Gokarna, où on retrouve quand-même Clara, qui avait elle aussi fuit le brouhaha.

On loue des scooters et on s'enfuit vers les campagnes. On adore les paysages, on se tape encore des sacrés couchers de soleil, mais au calme, dans la paisible ville de Gokarna.

Après Gokarna on file vers Hampi, après une grosse nuit dans un bus. Hampi, où on retrouve Mahee, sacré personnage rencontré a Goa. Et Mahee... Il est conducteur de tuktuk !! Mon rêve va se réaliser.

J'AI CONDUIS UN TUKTUK !!!!!!

Sentiment d'accomplissement de mon côté. Et jalousie pour Gautier qui aura donc aussi essayé !!

Hampi est une ville très archéologique avec très beaucoup de très vieux temples. Vraiment beaucoup.

Gautier est à nouveau comme un gamin et moi, comme à chaque fois qu'on visite une cité de temples, je suis malade. Alors je le regarde être heureux, je l'attends, et je fais des photos.

Gautier très heureux
Moi qui essaye de pas me vomir dessus 

Et c'est donc depuis Hampi que je vous écris, c'est canon, on peut le constater même quand on a très envie de vomir et de chier en même temps.

Je vous écris depuis très exactement ce point de vue où je tente de réparer mon bidon :

On dort en tente parce-que c'est rigolo et puis... Après ce nouvel an cher et fatiguant, on se retrouve dans un petit cocon mignon.

Bien-sûr, on se claque encore des couchers de soleil à en saigner du nez. (Oui, je suis bien en forme ces derniers jours !!)

Sur ce très long article, je vous laisse avec quelques belles photos parce-que je sais bien que voir nos tronches et celles de gens que vous ne connaissez pas, ça vous en secoue une sans toucher l'autre.

Et bonne année les p'tits singes !!

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Publié le 13 janvier 2023

Gautier et moi t'invitons à partager 3 minutes avec nous, n'importe où en Inde, pour vivre une simple scène du quotidien. Nous te demandons simplement d'être réceptif.ve à tous tes sens.

La vue. L'odorat. L'ouie. Le goût. Et le toucher.

Sans photo, tout va se passer dans ton cerveau.

Prêt.e ?

Tu es seul.e à l'arrière d'un tuk-tuk, ton énorme sac-à-dos calé debout entre les genoux. Ça balance. Tes genoux commencent à fatiguer de cogner contre l'armature sommaire du véhicule. Tu te tiens à cette fichue barre sur ta droite qui te comprime les côtes, tu tentes de garder l'équilibre entre les boum-boum des trous dans la route. Le moteur fait un bouquant de mobilette débridée. Tu plisses les yeux face au vent poussiéreux et tu savoures l'air qui rafraichit ton visage brûlant. Il fait très chaud. L'air rentre dans ton t-shirt et vient refroidir la sueur de ton dos.

Tu roules à Gauche, et sur ce trottoire tu vois défiler des petites échoppes de piments, des vendeurs de bazard et de bidules ambulants. Il y a du monde partout, ça grouille. Les femmes ont de magnifiques tenues colorées et les hommes sont tous en chemise impécable. A ta droite, la circulation opposée, il y a des scooters qui klaxonnent BIIIP bip-bip bipbipbiiipbip... Ils se doublent vite et frôlent ton tuk-tuk, tu te tiens encore plus fort à la barre.

Au loin tu vois arriver une immense charette remplie de canne à sucre tirée par deux énormes zébus aux cornes majestueuses. Les cornes sont peintes en vert. Tu croises cette charette en 5 secondes, le temps d'entendre les sabots claquer clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac... Tu n'as même pas encore eu le temps de regarder le paysage au loin puisque, rien que devant ton nez, tout est déjà si fourmiliant. Ça va vite.

Le tuk-tuk ralentit brusquement, le chauffeur se retourne et te fais comprendre que tu dois descendre ici.

Nous sommes là, sur le trottoire, on t'attendait. Nous sommes super contents de te revoir !

Entre nous deux, tu suis notre rythme de marche assez soutenu, il fait chaud, on avance vite, tu n'as même pas fini de clipser ton lourd sac-à-dos autour de ta taille.

Tu es bousculé.e par une vieille femme qui piétine, tu ne l'avais pas vu, et tu fais maintenant attention là où tu mets les pieds, le trottoire est complètement pété. Par terre traînent des câbles qui semblent encore alimenter ce vendeur de café, une énorme bouse de vache fraîche et des flaques d'eau à la couleur douteuse.

Un homme à droite fait tomber une pile de casseroles, un autre pose lourdement l'énorme sac de riz qu'il avait sur le dos. Au sol, il y a plein d'emballages de gâteaux, des pailles, des paquets de dentifrice, des tas de riz cuit. Tu essayes d'éviter de marcher dans tout ça mais bientôt, tu les piétinera pour n'éviter que les blocs de pavés branlants pour sauver ta cheville. Un adolescent crit "HÉÉÉ!!" très près de ton oreille et tu as l'impression qu'il t'appelle mais non, il lève le bras en direction d'un autre gamin en face, te passe devant à la limite de t'écraser les pieds et traverse dangereusement en courant, monte sur la moto de son pote et s'en va. Une femme assise par terre entourée de noix de coco te regarde en souriant et d'un geste de la main t'invite à t'arrêter pour une eau de coco, elle dodeline de la tête et insiste.

On marche trop vite mais tu comprendra dans un instant pourquoi. Encore quelques pas... Tu croises trois fillettes aux longues tresses noires, habillée de la même tenue d'écolière, qui gloussent en te voyant et osent finalement un petit "hi !! ". Elles rigolent timidement en te voyant. Vous vous croisez difficilement car le trottoire étriqué n'offre pas assez de place pour nous tous, les fillettes refusant de se séparer du bras-dessus bras-dessous. Tu te retourne pour les voir encore et elles aussi, vos regards se croisent à nouveau et tu trébuches. Fais vraiment attention où tu marches.

Tu as soif.

Tout à coup on tourne à droite pour prendre la première ruelle au calme. On ralentit le rythme et tu respires, enfin. A plein poumons. Une odeur âcre, un brut mélange de fumée de plastique brulé et de poubelle sous le soleil en plein été. C'est acide et écoeurant.

Quelques pas plus tard tu t'en remets et ose à nouveau respirer. C'est là qu'on s'arrête, sur ces trois tabourets en plastique coloré.

Enfin tu enlèves ce lourd sac que tu te résigne à poser par terre malgré la saleté. Gautier part commander trois chaï. C'est un thé noir très amer mais bien dilué dans du lait sucré et épicé à la cannelle, la cardamome, le clou de girofle.

Lorsqu'on te l'apporte dans ce tout petit verre bien trop rempli, tu te brûle un peu le bout des doigts et tu ne sais où le poser. Ça sent le réconfortant. Il fait déjà très chaud alors rien que le sentir, ça te fait transpirer le visage. Tu le poses par terre en tatonnant pour trouver un bout de sol plat, mais ce petit chat planqué l'a repéré ton thé, tu le cales donc entre tes pieds pour l'avoir dans le coin de l'oeil le temps qu'il refroidisse. Enfin nous avons le temps de se regarder, de se sourire et de te demander : Alors, qu'est-ce que tu en as pensé ?

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Publié le 19 janvier 2023

Des larmes et des crocodiles. Ça pourrait bien résumer ces derniers jours.

Des larmes en quittant Mahee notre ami conducteur de tuktuk et sa magnifique ville d' Hampi pleine d'archéologie.

Et des crocodiles en arrivant à Mysore !

Mais commencons à parler de larmes. Ça fait maintenant deux mois qu'on traîne nos claquettes sur l'asphalte miteux de ce pays merveilleux. Comme le suggérait le précédent article immersif, j'ai envie que vous puissiez voir ça. Vivre et sentir ce qu'il se passe ici. J'ai l'impression qu'on ne peut pas nous croire.

Alors que Gautier conduisait sa grosse bécane d'homme virile (hum) à travers une campagne exotique, on traverse un tout p'tit villagounet rikiki dans lequel on croise des poules qui traversent en panique, des grosses vaches lentes et calmes, des enfants cul-nu qui jouent sous les yeux de leur mère faisant la lessive dans une bassine...

Et en écrivant ça je me dis "putain mais c'est tellement cliché ma pauv' fille".

Assise à l'arrière du scooter, j'enlasse Gautier et lui dit "Je suis traversée par un mélange de sentiments contradictoirs."

Entre le bonheur euphorique, l'émerveillement de voir ces instants, et la frustration que cela ne dure pas. On va l'oublier, ce court moment. Il va rester dans notre mémoire pour s'ajouter au répertoire des petits moments qui font l'ambiance de ce voyage, mais on va oublier l'intensité de la lumière du soleil, l'odeur de la poussière, la couleur du saree de cette femme qui sourit, alors je suis frustrée.

Comme si je n'arrivais pas à réaliser que mon corps est là, et que je fais partie du décor.

Je raconte donc ça à Gautier, les larmes aux yeux, il me répond qu'il vit aussi ces moments particuliers avec des sentiments partagés. Mais pour lui, plutôt en se disant qu'on aperçoit par une petite fenêtre de temps, juste un bout de vie des gens, un instant. Et que ces gens que l'on croise ne peuvent pas voir notre vie à nous.

Et en même temps, notre vie à nous, c'est ça aussi. Deux blancs sur un scooter qui chialent devant la couleur des fleurs.

Avec des casques vous aurez remarqué 

Comme si on était déjà mélancoliques alors qu'on vit encore les événements.

Et puis on chiale aussi quand on quitte des amis. C'est le fardeau du nomade. Rencontrés à Pondichéry, on retrouve Rakshit, Seema et Vishal à Bengalore. Les gars vivent en colocation et nous invitent à se joindre à eux. Ça me rappelle nos soirées jeux chez les copains, dans notre vie d'avant. Ça fait du bien de se joindre à eux, chez eux, et de faire comme si on se connaissait depuis des années.

Alors forcément, au moment de s'en aller, on chiale. Et puis eux aussi. Mais eux ils restent, et nous on part, alors s'ajoute la culpabilité des aurevoirs, la responsabilité du départ.

On se promet de se revoir, on les invite à Paris, avec le maigre espoir que nos chemins se recroisent.

Et je re-chiale en voyant cette photo

On a donc quitté Hampi, puis on a quitté Bengalore, et maintenant on quitte Mysore, après 3 jours dans cette incroyable ville qui abrite ce magnifique palais, deuxième lieu le plus visité en Inde après le Taj Mahal !!!

Ça claque des cul, ça sent l'or et on en prend plein la vue.

Ca m'émeut moins que dire au revoir aux copains mais c'était beau.

Le père Noël nous a envoyé une enveloppe libellée "animaux sauvages" alors on s'offre une excursion entre terre et rivière, embarqués pour une rencontre avec des centaines de cigognes, de pélicans, de chauves-souris et...de CROCODILES! DES VRAIS !!! Brrr petit frisson je l'avoue.

Je crois que le moment dont je me souviendrais le plus, ce sont ces énormes oiseaux (vraiment gigantesques) qui volent à 2m au-dessus de nous, je me croyais dans un film comme Dragon ou Avatar !

Et aussi, un énorme Pélican le bec grand ouvert dans lequel plonge son bébé et qui en ressort avec un poisson! Je trouve ça mi-mignon, mi-gerbant.

Crocodile dans le fond !!! 

Bon enfin voilà nos problèmes quoi, pendant que vous bravez le froid et les pavés luttant pour une retraite décente (descente ?), nous on chiale parce-qu'on est contents et on s'en plaint. Mais entre deux larmes de crocodiles, on a vu des singes, un Max de singes !

Y en a même un qui allait me couper la route, il s'est arrêté à ma hauteur, m'a regardé, et m'a fait un signe de la main de passer. Un singe m'a "parlé". Sérieux !! Et un autre a attaqué Gautier qui avait des restes de riz dans son sac.

Quelques secondes après l'attaque de Gautier

Pas du tout dans l'ordre, voici aussi ce que l'on a vu et vécu ces derniers jours :

Des temples, visités avec Jennah, une anglaise avec qui on a partagé 2 jours de balades à Hampi.

On s'est trempé le fiac dans l'eau gelée d'une petite cascade cachée !

La température qui rétrécit le zizi

Et on a traversé un marché aux milles senteurs, aux milles fleurs, un condensé d'épices dans la ville de Mysore, spécialiste des encens et huiles essentielles.

Évidemment, on quitte cette ville les poches remplies d'huiles de patchouli senteur hippie et de bâtons d'encens jusqu'au bout de la nuit (jeu de mots).

C'est les mains gluantes d'huile de lotus que je vous écris ces mots qui sont un peu flous, non pas à cause des larmichettes (ça va hein, des fois je sais me retenir aussi !!), mais parce-que le bus bofbhge bejducoup et que je suis allongée pour une londhdhdbgue nuit de voyhdhdage en direction de... Munroe Island !

Ohlala ça secoue 

Enfin ! Le Kerala, nous voilà !!

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Publié le 27 janvier 2023

"Il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer".

Voilà la phrase que je me suis retenue de dire à Gautier, par tact, lorsqu'il a perdu ses lunettes de vue dans la mer...arrachées par une vague violente qui m'a par ailleurs fracboulé les cervicales éclatées au fond de l'eau et rayé le dos, le corps trainé contre le sable sur plusieurs mètres sous l'eau qui rempli mes sinus. Hard core.

Haletante, je ressors de cette machine à laver traumatisée mais pas le temps de me calmer, face à Gautier perdu et choqué, sans ses lunettes sur le nez...

Une longue heure infructueuse passée à tatonner les fonds de cette mer agitée. Je n'ose plus y rentrer mais je vois Gautier qui cherche encore et encore... il ne veut plus s'arrêter. J'ai bien conscience que c'est foutu mais il continue. Moi j'ai eu trop peur déjà, je ne veux pas y retourner, même pas les pieds. Les vagues sont gigantesques, et il n'y a pas de répis entre deux. On ne s'attarde plus, le drapeau rouge est levé, on doit sortir. Ouf, une bonne raison d'arrêter de chercher.

On constate que les lunettes de soleil correctives une fois la nuit tombée, c'est complètement con, il nous faut une solution. Et vite...

C'est rare que dans notre binôme, je sois celle qui ait à calmer et à rassurer. D'habitude, c'est Gautier la force tranquille et moi le poulet sans tête qui court à tue-tête.

Alors que la nuit tombe et que les phytoplanctons bioluminescents viennent faire briller l'écume comme pour nous narguer, on part manger. Je traîne derrière moi un Gautier silencieux avec la haine dans les yeux. Jérôme, qui nous accompagne depuis quelques jours, me soutient dans le soutient.

 On garde la banane !! (Ancienne photo, Gautier avait encore ses lunettes... Mais comme ça vous voyez Jérôme !) 

Alors que Gautier retourne à notre chambre chercher la très heureuse paire de lunettes de secours qu'il a pensé à emmener, (Hum... Il a attendu plus d'une heure avant de nous informer de cette bonne nouvelle... *ne pas râler*rester calme et soutenante*...) avec Jérôme on lui achète un petit Ganesh en bronze, Dieu de la chance...

Les lunettes de secours rayées et plus si bien adaptées permettent à Gautier de nous rejoindre et de commander un Burger de consolation. (Ils ont oublié le fromage, de quoi faire vasciller mon Gautier déjà tout frippé)

Pendant ce repas, Jérôme part pisser et revient avec... un billet de 50€ (oui Oui, un BILLET de 50€ !!!) trouvé par terre... Il l'offre à Gautier. Évidemment on a dit "non non noooon" mais bon... Ça a finalement été empoché.

Alors que Gautier râle, s'auto-insulte et se flagelle avec des flageolets, je prends un rendez-vous en urgence chez l'opticien du coin.

Le lendemain, à peine le temps d'être grognon, réveil rapide, tuk-tuk rapide, rendez-vous rapide... et efficace.

L'ophtalmo vérifie donc qu'il connaît bien son alphabet et ses chiffres, de près et de loin, mais surtout en anglais.

Il ne reste plus qu'à choisir une nouvelle monture.

Je vous présente l'indian' style :

Les trois jours de délais pour fabriquer ces nouveaux verres nous laissent donc le loisir de découvrir en long, en large et en travers la jolie ville côtière de Varkala, au Sud du Kerala.

De toutes façons ça avait mal commencé. En arrivant à l'auberge de jeunesse, on nous apprend qu'à l'instant le patron revient du commissariat de Police et qu'il n'a plus le droit d'héberger des étrangers. Jérôme, arrivé quelques heures plus tôt, y est déjà installé et pourra y rester. Nous voilà chassés. Nous passons de 6mn à pied de la mer à 3mn à pied, avec pour le même prix une chambre privée. Ganesh était déjà un peu là.

Alors encore une fois on mène une vie très tranquille, savourant nos derniers instants dans le sud de l'Inde.

Le serveur d'un restaurant m'ôte une tique avec un doigté impeccable, et si je vous raconte cela, ce n'est pas que c'est intéressant, mais c'est qu'il fallait bien que je justifie mon titre.

Et parce que mes écrits sont désordres, je dois ajouter qu'avant Varkala, on s'est éclaté le boudin à Munroe Island, 4 jours.

Et bah on est pas sortis de la berge
Sieste générale 

Levé de soleil en pirogue, maisonnette sur rivière dans une jungle chantante, les piafs et les musiques de temple assourdissantes, bref, je résume bien vite parce-que je sens que vous en avez plein les noix de coco de notre banane.

Notre maison 
Notre jardin 
Notre coin de rue 

Sur cette dernière photo, c'est la grand-mère de la famille qui tient les maisons d'hôte. Elle nous a fait à manger trop bon tous les jours, c'était la vie royale deluxe master premium golden.

Dans moins d'une semaine on aura le cul dans le train, de Kochi à Delhi pour 36h de vie sur rail. (Trente-six heures Mamamiiia) Une courte pause dans la crazy-city et nous embarquerons à nouveau pour 15h de train Direction Varanasi. (Quinze heures Mamamiiiiiiiiia)

(Dernière photo avec les lunettes) 

De là, repos que nenni, 5h de bus nous amèneront enfin à la frontière népalaise ou nous pourrons faire tamponner nos visas et les relancer pour 3 mois. (Cinq heures Mamamiiiiiiiiiiiiia)

Quitte à se farcir presque 60h de transport, (SOIXANTE HEURES MAAAAMAAAAAMIIIIIIIIIAAAAAA) on va aller se pavaner au pays des gens beaux. Les gens nés pas laids. (Et on relève le jeu de mots s'il-vous-plaît, on rit puis on applaudit ! Merci)

Puisque j'y ai déjà séjourné il y a cinq ans, j'informe d'anciens copains de notre venue, en espérant que le petit Ganesh au fond du sac de Gautier nous aide à passer cette frontière terrestre sans embûche.

Pour moins cher, plus rapide et plus simple, on aurait pu prendre un avion. Mais d'abord on aime souffrir, ensuite on essaye tant bien que mal de diminuer notre empreinte carbone (HYPOCRITE ! MYTHO ! CONNASSE !).

Ouai ohlala on se calme la culpabilité là hein... on fait comme on peut pour nager dans notre bonheur à moindre impact. Culpabilité et bonnes intentions, vous avez raison, c'est con.

Mais dites-le avec tact sinon je tique.

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Publié le 6 février 2023

On va au nez pâle ! (Rires) Le Népal !!!! Trop hâte.

Mais y aller n'est pas aussi évident que le nez au milieu de la figure... Mais c'est quoi cette histoire de nez là ? Vous devi-nez ? Bah ouai ouai ouai, je l'ai fais. Je l'ai percé, ce nez ! SHKLAAAK ! A l'aiguille, la larme à l'oeil.

C'était quand-même franchement le meilleur moment pour compléter mon hippie starter pack.

Maintenant j'ai tout le temps l'impression d'avoir une très grosse crotte de nez à l'intérieur, c'est très chiant, et quand par réflexe je mets mon gros doigt dedans, bah j'ai mal. Mais je suis contente.

Je vais donc arriver au Népal le nez pas pâle (stop Mathilde là hein... Chiante) et je vais vous conter les 50 premières heures de notre voyage qui devrait durer 60h.

Départ de Kochi, où nous avons ENFIN assisté à un spectacle de danse Katakhali. Je dis "enfin" parce-que nos trois premiers mois de voyage, bien que méga super trop stylés et hyper giga incroyaux, ont été parsemés d'échecs en terme de vie culturelle. On a raté tous les festivals, et les fêtes locales. A chaque fois, on était sur place trop tôt, ou trop tard. Mais donc là, c'est très heureux que nous avons assisté à cet impressionnant spectacle.

Des personnages que l'on voit se maquiller avant de monter sur scène, puis qui nous offrent une performance théâtrale à couper le souffle ! D'abord, ils sont hyper beaux. (Je parle au féminin car il n'y a que des hommes, même pour jouer le rôle des femmes...)

Leur visage est super musclé, ils peuvent bouger les pomettes, les sourcils, le nez, tourner les yeux dans tous les sens et c'est gestuellement que l'histoire nous est contée sur un fond de chant traditionnel.

Et en plus on à pu faire une photo avec eux !!

Après ça, c'était finit la rigolade, finies les balades, les cocotiers et les palmiers ! Aurevoir le sud !!

aurevoir mon plaisir quotidien
Aurevoir la chaleur

On traverse l'Inde à peu près comme ça :

1) kochi - New Delhi // 36h de train FAIT

**1 dodo à New Delhi dans un vrai lit

2) New Delhi - Varanasi // 15h de train FAIT

** 2 dodos à Varanasi dans un vrai lit

3) Varanasi - Gorakhpur // 7h de train (retard inclus) FAIT

** 1 dodo à Gorakhpur : EN COURS

ET DEMAIN.... :

6) Gorakhpur - Sonauli

7) Sonauli - Népal !

(Croisez les doigts pour que le passage de la frontière se passe bien svp !)

On est montés dans le 1er train sans encombre, après avoir enfin résolu le mystère suivant "Les repas sont-ils inclus dans le ticket pour ces premières 36h de route ?!? "

La réponse est : Oui ! Alors Globalement, pendant 36h, on a surtout bouffé, dormi, et écouté des podcasts en regardant le paysage. Gautier s'étant récemment mis au crochet, il a crocheté.

Ca intringue les gens de voir un homme crocheter. D'autant plus drôle qu'il est en train de me faire un "head-band" pour que j'ai les oreilles au chaud au Népal. Et oui, au Sud on suait du cul, mais là maintenant dans le nord et on va se gèler les bouliches !

Voila donc, manger et dormir ça a rythmé les deux nuits et un jour et demi sur les rails. On arrive alors à New Delhi et la première chose que je vois, même pas descendus du train, c'est un mec qui chie sur le quai et un autre qui dort sur les rails.

Des enfants du bidonville qu'on a vu par la fenêtre sont montés en courant dans le train et se sont faufilés sous les sièges entre nos pieds pour récupérer les bouteilles plastique vides pour gratter quelques roupies en consigne.

C'est donc bien la crazy-city ! Le temps de rejoindre notre auberge, des enfants font des pirouettes sur la route pour impressioner et récolter quelques deniers. D'autres vendent, tirent sur la manche, supplient et nous suivent. Ça me rappelle mon ancien travail tient...

Tuktuk renversé

A l'auberge, on rencontre Charlotte, une anglaise et Ananda, une française. Les deux, à 5 minutes d'intervalle, nous demandent si elles peuvent sortir avec nous pour une balade car toutes seules elles en prennent plein la gueule et n'ont plus la patience de dégager les relous.

Ça tombe bien, Ananda fait du crochet à titre professionnel ! Coïncidence ?

(Elle vend ses trucs trop trop beaux sur son Instagram : @ananda_homemade)

Bien tombé, Gautier a droit à un cours particulier. Depuis, il crochette partout.

Vraiment partout 

Rien qu'une nuit à New Delhi et j'ai envie de l'appeler New Delhire (TROP DRÔLE MATHOU !!). La street food est hyper bonne, tu peux te faire raser dans la rue, ou te reposer sur une charette au milieu de la route.

Naan au four tandoor
 Schwarzkopf

Mais quand-même, à New Delhi, y a du monde putain.

J'appréhendais pas mal de passer par cette ville étant très sensible aux bruits et irritable face à l'agitation mais finalement je crois que j'ai aimé y passer. Certainement grandement dû à la présence de Charlotte et Ananda avec qui on a bien rigolé et même carrément fait la fête en boîte de night avec des Indiens ! Le son était trop fort quand-même hein.

Le lendemain on rechoppe un train et c'est parti pour Varanasi ! 12h, efficace. On arrive dans cette ville complètement tarée aussi, avec beaucoup de monde, de cérémonies et de KLAXONS. Je ne m'habitue vraiment pas... Ça me pète les oreilles. (Et les couilles tiens) D'ailleurs j'ai remarqué depuis quelques semaines que lorsqu'on discute avec Gautier, on doit tout le temps se faire répéter. "T'AS DIS QUOI ?!" On dirait qu'on a 80 ans et j'ai la voix rauque et cassée à force de devoir gueuler quand on veut communiquer dans la rue. Et la poussière Ohlala, je morfle des poumons. On est devenus sourds et ça m'agace vraiment en plus de me niquer les tympans. Mais bref, les joie d'un pays surpeuplé...

Varanasi donc, on peut toujours se faire raser dans la rue oui, mais ici on peut aussi se faire curer les oreilles.

voila un cureur d'oreilles de rue

Alors le gars nous a proposé mais on préfère garder nos bouchons pour faire un peu tampon entre les sons et nos tympans. Stratégie de survie. De toutes façons le coton tige lavable qu'on a dans nos sacs on s'en sert presque pas, sauf moi depuis le piercing je vais chercher mes crottes de nez dans le fond avec. C'est plutôt efficace ! Enfin bon, revenons à nos moutons.

Ça c'est pas des moutons mais je savais pas où caler cette photo.

Ça non plus ce ne sont pas des moutons mais ils sont trop mignons.

On est toujours pas revenus à nos moutons et cette blague commence à être un peu lourde donc je vais arrêter.

Varanasi donc, le "arti", cérémonie quotidienne que viennent voir des milliers de gens chaque soir, le Gange, les morts qui brûlent sur le côté, les enfants qui s'y baignent, ceux qui s'y purifient, tout comme à la télé et dans nos clichés, c'est validé.

Je réponds direct à votre question : NON! On ne s'y est pas baignés. Je tiens à mes doigts de pied.

A Varanasi on a retrouvé Priyanka, rencontrée à Kodaikanal à Noël, retrouvée à Goa au nouvel an, elle nous a rejoint parce-que vraiment, on s'entend bien.

(Je lui ai expliqué pourquoi on rigolait beaucoup quand on disait "yes, a little bit " Et maintenant elle rit tout le temps et chantonne "little bite! " A tue-tête...)

On a toujours autant rigolé et mangé, mangé, mangé en essayant un maximum de stands de street food. Je vous laisse saliver sur ces photos.

noix de coco miaaaam
Lassi Pistache sucre 
Café masala servi dans un pot en terre à utilisation unique

Concernant les épices et les piments, on serait presques déçus. Alors non attention, la bouffe est merveilleusement bonne, tout est un délice. Mais ça ne pique pas ! Enfin si, ça pique mais Gautier et moi on fout du Tabasco partout d'habitude donc pour nous c'est de la rigolade ici ! Quand on était dans le sud, on nous a dit d'attendre de voir d'être dans le nord... Et bah là on est dans le nord, alors Ok ça chatouille les papilles mais on est loin de ce que l'on se cuisine nous-mêmes en France...En trois mois soit environ 90 repas, il y a 3 ou 4 fois où j'ai versé ma larme la gueule en feu, mais à chaque fois c'est parce-que j'avais croqué directement un piment. Alors voilà, pour nous, l'Inde ça pique pas. On est des warriors ! Par contre ça nous empêche pas de chier des boules de feu et d'avoir le bide acide!

Hop une photo au hasard calée ici 

Enfin bon, je suis sensée vous raconter 50h de voyage, pas la texture de mon anus...

Après Varanasi c'est reparti mon kiki, on vit la très classique expérience du train en retard, pas annoncé, on attend plus d'une heure en ne recueillant que des informations fausses et contradictoires. Gautier repère le train au loin, sur un autre quai, on court comme des dératés, on monte dedans. C'est pas le bon, on redescend et on court dans l'autre sens. Nos sacs sont énormes et les gens sont beaucoup alors on pousse en évitant d'écraser les enfants. Comme d'habitude, je m'énerve, je gueule, et Gautier me sort son imparable "Mais c'est pas grave ! L'important c'est qu'on soit ensemble !!! " Et je réponds avec ma plus grande douceur "Ouai mais là j'ai envie de les taper!! " Ce à quoi, il rétorque "Ok mais alors on les tape ensemble alors ! "

On est énervés mais surtout pas mal stressés car notre visa indien expire dans deux jours, que tous les autres trains sont complets ou annulés... Celui-ci est notre seul espoir et leur application mobile non fonctionnelle nous dit qu'il est déjà parti... Sauf qu'on doit encore dormir une nuit à Gorakhpur puisque la frontière terrestre sera fermée à notre arrivée. Petite suée mais finalement nous montons dans ce train qui arrive tranquillou pépouze comme si de rien était avec 2h de retard et il s'est même pas excusé. Et les gens sont restés calme. (Sauf moi)

Juggar ! Juggar... C'est un mot Hindi (oui, j'apprends l'hindi ! Et je me débrouille pas mal à vrai dire) qui signifie "Ça va marcher" On pourrait le traduire comme "Système D". Juggar, ça veut dire que peu importe comment, quand, il y aura une solution. Juggar, c'est la vie à l'indienne. Mais alors ça ne me convient pas DU TOUT ! Parfois, ils me font vriller. Mais je les aime.

On croise les doigts pour qu'ils soient gentils à la frontière. C'est depuis ce train que je vous écris, alors l'article est finit. Le suspence est à son comble...

Va t-on réussir à entrer au Népal par les terres la veille de la fin de notre visa indien ? On verra bien.

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Publié le 15 février 2023

Ça y est, j'ai trouvé la paix intérieure. L'air frais emplit mon âme de douceur, la grandeur des montagnes me rend humble et reconnaissante envers chaque bonheur du quotidien. Namaste.

JE DÉCONNES ! J'ai râlé, soufflé, levé les yeux au ciel, craché mes poumons, engueulé mes mollets avec des mots laids. Le Népal ça te calme direct.

Déjà, j'ai remis en cause ma confiance et repris garde quand, jour 1 sur le territoire, j'ai été terrassée par une chiasse carabinée. Bam! Que neni l'Inde qui se la raconte avec ses piments et son eau soit-disant pas bonne... C'est au Népal que ça se passe !

"It is a lesson" m'a dit un type. Ouai bah ta lesson là hein elle me coûte 3 jours à morfler et encore, quand je vous raconte ça 10 jours plus tard, j'ai encore des crampes qui me plient en 2. Et pas de rire !

Bon, voilà j'ai parlé de mon caca je suis contente, passons à autre chose. Passage de frontière indo-népalaise niquel, réussite 5/5, rien à redire.

Au premier pas déjà je me souviens de leurs sourires qui, il y a 5 ans, ont fait fondre mon coeur (oui, j'en ai un).

Pétés de rire pas sûrs encore de passer la frontière

Mais aussi, je me souviens de la rudesse de la route. Première expérience népalaise pour nous : 12h de bus, de nuit, assis, dans les montagnes toutes cabossées, musique à fond. Douze heures pour faire deux-cent kilomètres. Je l'écris en toutes lettres pour que vous appréciez la longueur de cette phrase comme l'a été le trajet. Envie d'une pause ? Aller, 3h du mat', on s'arrête on fait un feu de camp.

On arrive complètement pétés à Pokhara, et sommes accueillis dans la même auberge que celle où j'ai séjourné il y a 5 ans. Un énorme dodo et je me fait réveiller par mon bide en vrac. Qui ne m'aura tout de même pas empêché d'aller m'empifrer des momos au bord du lac.


Et bah tieeeeens qui revoilà ! Clara ! Et son copain Théo (encoooore un Théo !!)

Première crochetteuse rencontrée à pondicherry il y a 3 mois, puis pour le nouvel an a Goa. Un p'tit cours de crochet supplémentaire pour Gautier. Heureusement qu'il est occupé pendant que je suis à l'agonie dans le lit...

Rien faire c'est bien, mais après 24h à ne cotoyer que les chiottes, j'ai envie de bouger. Aller go on part en trekk ! 5 jours pour s'échauffer, ça te dit Gautier ?!


C'est parti pour les préparatifs. Un manteau NorthFake, des bonnets, des gants. Un itinéraire rondemment mené (lol).

Et pour être sûrs de se motiver, on s'éclate avec un Saint-Marcelin. Cher mais extrêmement jouissif. Vous vous rendez pas compte de votre chance les français en France là.

On a fait notre demande de permis de trekk.

Et c'est partiiiiiii !! Je me demande pourquoi on a eu cette idée... J'ai fais l'Annapurna Base Camp il y a quelques années, on dirait que mon corps a oublié.

Photo de l'époque :

J'avais des muscles
Frais et innocents

5 ans plus tard, pas traumatisée pour un sous, on redémarre.

Les mots manqueraient pour décrire humblement l'Himalaya en lui rendant justice.

Les Annapurnas se dévoilent timidement quand ils le décident.

Ces gigantesques montagnes silencieuses nous regardent marcher durement et ne nous offrent leur spectacle que lorsqu'elles ont décidé qu'on l'a mérité. J'avoue les avoir une fois ou deux insultées.

Parce-que se lever à 5h30 (du matin hein!!) pour marcher dans la nuit à la lampe frontale en grimpant grimpant grimpant encore encore encore et encore des tonnes et des tonnes et des tonnes de marches et de marches et de marches et de marches et de marches et de marches

Et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches

Et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches

Pour arriver devant un PUTAIN DE LEVÉ DE SOLEIL CACHÉ DERRIERE DES MONTAGNES ENNUAGÉES... J'ai eu envie de pleurer... J'étais à ça...(petit écart entre le pouce et l'index)... À ça...

Et pile quand ça y est, j'étais bien bien mûre pour lâcher ma larme et crier à la Terre entière que OUIN OUIN la vie est injuste... Un très froid, très très froid coup de vent a balayé le ciel et nous a offert une rangée d'immenses tétons enneigés.

Ah bah là j'ai fermé ma gueule.

Les Annapurnas c'est une chaîne de 5 montagnes qui composent en partie l'Himalaya qui lui, couvre le nord de l'Inde, l'intégralité du Népal et le Bouthan, pour mémo de vos cours de géo.

Les Annapurnas donc, ont joué comme ça avec mes nerfs. Tantôt j'te montre mon profil le plus beau, tantôt j'te fait suer dans mes escaliers.

Au total, on s'est envoyé une cinquantaine de bornes en 5 jours. C'est pas beaucoup me direz vous... Mais 50km avec des dénivelés de taré, une température de fous gelés du cervelet et une préparation physique similaire à une huître à marée basse... Bah ça fait mal Ouai.

Heureusement on avait des chocapik

Paysages magnifiques, je vous laisse juger.

Ah vous aussi vous fermez votre gueule maintenant hein ?!

Pendant ces 5 jours de marche, on a marché. On a traversé des villages typiques himalayiens, en marchant.

On a bu de l'eau himalayienne, en marchant.

On a passé des check-points, en marchant.

On a mangé du fromage de yak, sans marcher, faut déguster.

On a croisé des animaux en marchant.

Biquette sur un toit

Des fois on marchait pas, on faisait des pauses crochet et dessin.

Et puis à un moment, on marchait, on marchait, on marchait, on marchait... Et là... Putain... DES ÂNES !

Étrange perspective 

DES AAAAAANES. (J'ai chialé)

Donc là, comme disent les djeun's j'étais ÉCLATÉE AU SOL.

En plus, c'est grâce à eux qu'on a des douches chaudes... Alors je les aime encore plus de tout mon coeur.

J'étais surtout très contente de constater qu'ils sont bien entretenus, bien nourris, qu'ils portaient une charge décente et avaient de vrais abris à dodo.

Des ânes dans l'Himalaya. Bah je sais pas quoi dire de plus. Je suis au Max de l'utra kiff en fait. Une fois encore, je ferme ma gueule.

Et puis je vais continuer à marcher hein. Parce-que certe aujourd'hui c'était repos, dessin, crochet, lecture et bloguage (on dit bloguement ? Bloguation?). Un jour off pour détendre les guibolles qui flageollent. On s'est réchauffés les doigts de pied autour d'un feu.

Mais demain on repart ! Et maintenant, ça sera que de la descente. Deux jours.

Je sens que ça va balancer des insultes et fusiller des genoux. Je, nous. "L'important c'est qu'on soit enseeeeemble! "

Ah le Népal.

Namaste.

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Publié le 25 février 2023

Moi : "Comment on l'appelle le prochain article de blog ? "

Gautier : "Pan pan cul cul"

Moi, levant un sourcil et le regardant avec dédain : "Je vais vraiment le faire hein ! "

Voilà, grosse réflexion et belle maturité. Cherchez pas, y a pas de signification. On pourrait dire "Pan Pan" La flûte de Péter, "cul cul" la praline, oui on pourrait dire ça. Mais alors cela n'aurait aucun sens fondamentalement et prendrait beaucoup d'espace mental et de lignes sur votre écran alors que ce que vous attendez, en lisant encore (et je vous en remercie*) mes conneries de voyageuse, ce sont des histoires, des aventures, le back-off d'un splendide voyage, des photos époustouflantes, des anecdotes croustillantes.

*Merci à tous mes millions de 84 abonnés, jamais je ne pensais un jour répandre si largement ma sage parole, je suis débordée d'émotions, l'ascension à été si fulgurante.

Très bien, on se reprend. En parlant d'ascension fulgurante. On est redescendus à une altitude descente (c'est le cas de le dire), le sang gonflé d'oxygène et le cerveau ramolli par toutes ces belles images.

Les deux derniers jours de trekk, en descente, ont pour ma part été assez éprouvants. Gautier a trop adoré, comme d'hab, bonne humeur inébranlable.

J'ai été enssevelie dans un petit nuage d'incompréhension de la vie, les guibolles qui tremblottent et le mental qui a le vertige, le ventre qui se bat entre l'utérus capricieux et la chiasse mollement guérie, mes (énormes) seins lourds comme l'humour de Gautier. Je déteste le type qui a inventé les hormones.

Heureusement que des petits ânes sur la route m'ont motivé !!

Gautier s'est lancé dans une grosse mission ramassage de déchets, qui pour mon plus grand soulagement a ralentit son rythme et accumulé des points karma.

Trop beau trop beau trop beau trop beau.


Essayez de me trouver hihihi

On a terminé dans une source d'eau chaude à 35°C, qui puait même pas l'oeuf pourri comme certaines. Après trois jours sans douche, c'était pas de trop !!

Alors que la dernière ligne droite se dessine devant nous pour atteindre le dernier village avant de prendre le bus, on s'arrête dans une minuscule guérite en bord de montagne dans laquelle une minuscule dame attend que quelqu'un vienne lui acheter un paquet de gâteau ou des cacahuetes salées. (Des fois je me demande vraiment comment survivent ces commerçants... Ils croisent 3 pleupleu dans la journée qui leur achètent un thé et parfois UNE clope. Ils doivent rentrer chez eux le soir avec 50 roupies, youpi)

On demande à cette dame, que nous appelleront désormais "Notre très chère fabuleuse déesse", si elle sait quand passe le prochain bus pour retourner à Pokhara.

"Ah mais c'est finit, le dernier vient de passer ! " HoHo. Il est 14:30, Notre très chère fabuleuse déesse appelle machin de l'autre village qui confirme que les deux branquignoles de français pas organisés n'auront qu'à dormir dans la forêt.

Mon mental, à pas grand chose de péter, et mon estomac affamé réclament à Notre très chère fabuleuse déesse si elle peut nous faire à manger. En attendant qu'elle coupe ses légumes, on s'asseoit et on réfléchit à la vie.

Deux options s'offrent à nous : On continue de marcher vers le bas, 3h, pour espérer trouver un autre bus ? Ou on remonte au village d'en haut, 1h de marche, pour dormir et prendre un bus demain ? L'idée de marcher encore 3h me fait horreur et l'idée de devoir re-grimper me donne envie de pleurer. Le temps de négocier avec nos cuisses, un bus déboule du virage de la montagne à toute berzingue ! On l'arrête les bras en l'air et il piiiiile. "Pokhara ! Pokhara ! " Il nous fait signe de monter vite fait mais, y a Notre très chère fabuleuse déesse qui nous fait à manger là ! Instant d'hésitation et de panique. Le contrôleur descend du bus, échange avec Notre très chère fabuleuse déesse, puis nous dit de nous asseoire. Là, le type décide de faire descendre tout le monde pour une pause imprévue.

Il va en cuisine et aide Notre très chère fabuleuse déesse à préparer notre plat ! Elle a prit son temps, nous a fait des noodles maison et du riz végé trop bon, bien épicé, bien cuit, comme si y avait pas 40 personnes qui nous attendaient... On mange tout ça brûlant et rapidement en 2mn chrono et on monte dans le bus en regardant lâchement le sol, culpabilisant que tout le monde nous ait attendu... Voilà, ça c'est la flexibilité du Népal.

J'ai pas finis mon assiette et je regrette parce-que c'était merveilleusement bon, mais les Brougrigougrablibouglabujes du bus ne font pas regretter mon bidon. Bleeeurp. Ça secoue sec sur ces routes toutes pétées.

On revient à Pokhara encore ÉCLATÉS AU SOL (J'adore cette expression) et on DORT. Enfin... on s'était dit qu'on allait dormir.

En vrai, on a fait la teuf, on a fait des manèges, on a dessiné (enfin moi), on a élaboré des stratégies pour éviter les gens chelous de l'auberge qui se sont perdus en chemin de voyage, traînant leurs soucis mentaux sous le manteau... On a assisté à la fête de Maha Shivaratri, pleine de couleurs, et de prières.

Ces gens versent de l'eau de coco sur les Linga et Yuna. Qui sont tous simplement des grosses teubes entourées de vulves. Ils planquent de la thune aussi, partout.

Thunes récupérées par des gens qui trient tout ça sur un toit sur lequel je suis montée discrètement.

Voilà, la fête était magnifique, et quoi de plus symbolique qu'un gros ménage après une fête bien arrosée, d'eau de coco ?

Pendant ces quelques jours de repos, on a refait le point sur nos besoins pour le prochain trekk qui ne durera pas 5 jours, 3810m d'altitude et 51km, mais 15 jours, 5400m d'altitude (le Mont Blanc est à 4808m) et 225km. ZBRAAAA ! On sait qu'on va prendre plus de chaussettes et s'étirer sérieusement. Mais aussi, on va calculer avec mon cycle de lune parce-que je peux pas dealer avec mes muscles ET mes hormones en même temps. (Maman, Papa, j'espère que vous êtes soulagés que j'ai dis "mon cycle de lune" et non pas "mes grosses règles" et vous foutre la honte d'avoir une fille si impolie putain) Vous rigolez mais c'est un paramètre important à calculer avant de se barrer dans un trekk aussi taré !

Donc nous sommes à Pokhara, avec nos nouveaux copains Abdallah et Noémie et on essaye de faire des économies. Dalh Bat tous les jours resservi à volonté pour 125 roupies (1€).

Dalh Bat

Tiens, je vais vous faire un petit point économie pour ceux qui se seraient demandés comment on fait pour voyager un an après des années d'archéologie et d'educ' de street. Environ 12000€ chacun, ça fait 1000€/mois. Ca fait 33€/jour. Avec en moyenne 7€ d'auberge, 5€ de bouffe, 5€ de bières, les transports, les visas, les trekk et les fiestas, on est depuis 3 mois en moyenne à 25€/jour. Ça veut dire qu'on va sûrement pouvoir encore passer un nouvel an sur les terres asiatiques. Youpi ! Voilà, parenthèse compta fermée.

Avec Noémie et Abdallah on a fait du scooter cross, on a bu du thé et et traversé des ponts comme des guerriers !

je serrais les fesses là

Pokhara pour nous c'est la glandouille post-trekk, mais alors c'est vraiment une excuses pour glandouiller parcequ'en vrai on est très fort pour rien faire.

On a mangé des crêpes bretonnes. Oui, on a fait ça.

Tiens, je vais vous parler de nos slips. Vu qu'on en a que 4 chacuns, (dont 3 craqués) bah faut les laver souvent. Dans les auberges y a un service de nettoyage mais je vais pas leur filer 2 slaïps un jour sur 2 donc on est sur deux stratégies très efficaces : les porter le plus longtemps possible (à vos paris pour connaître le maximum de chacun!!), et les laver à la main. Voilà, mémère au travail.

Après ces quelques jours tranquillou à Pokhara, on a décidé de partir. On était tristes de quitter nos copains Shiv, Sol, Aimane et Chiran alors on a fait une dernière grosse soirée. (Enfin, surtout encore une fois une belle excuse pour faire la fête).

J'ai perdu hein

Du coup, le lendemain, les 8h de bus en gueule de bois étaient très longues, sur la route pétée et les sièges très serrés. On était complètement secs à l'intérieur de nos corps et faut pas trop boire d'eau non plus parce-que on peut pas pisser quand on veut. Une très rude journée.

On est enfin arrivés à Katmandou, de nuit, on s'est direct écroulés en regardant un Envoyé Spécial sur les meufs qui se font injecter du botox dans des cabinets illégaux en France. (Oui on regarde ce genre de choses des fois quand la France nous manque)

A Katmandou à l'aise blaise tu passes à 4 sur un scooter devant des flics qui sont probablement en train de regarder des vidéos de chatons mignons.

Aaaah Katmandou. Ça m'avait manqué aussi tiens.

Des singes qui bouffent des fleurs en se grattant le cul.

Dans quelques jours on retourne en Inde, pour Holi, la fête des poudres de couleurs qu'on se balance à la face pour fêter la victoire des Dieux. Bon, j'ai pas tout compris, on y va surtout pour se marrer.

Oh, des citrons !

Oh, des claquettes !

Bah voila, cet article se finit de manière aussi cohérente qu'il a commencé.

Pan pan cul cul.

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Publié le 8 mars 2023

Le 8 mars, en Inde et plus largement en Asie, c'est Holi. Je vous raconte l'histoire et après au lit !

Holi, c'est connu pour être la fête où tout le monde s'envoie de la poudre de couleurs dessus pour fêter les Dieux. La date change tous les ans, et cette année, ça tombe le même jour que la journée de la femme.

Oooooh j'ai senti les poils de mes p'tit.e.s potes feminazi.e.s pas épilé.e.s qui hurlent "MAIS ON DIT PAS "LA JOURNÉE DE LA FEMME" PUTAIN DE CUL PLEIN DE CELLULITES !! "

Merci les hystériques, mais calmez-vous. (On peut plus rien dire)

Allez stop les conneries, le 8 mars, c'est donc Holi ici, mais surtout la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et ce, partout dans le monde. Quelle belle occasion donc de vous parler des femmes en Inde.

Ce que je vais raconter n'est que le reflet de constats faits à partir de nos yeux d'occidentaux privilégiés n'ayant eu contact quasiment qu'avec la classe moyenne indienne, similaire à la nôtre.

Depuis le début de voyage j'ai capturé quelques clichés (dans tous les sens du terme) sûrement pas représentatifs, nos retours seront sûrement loin des réalités.

On a eu une super discussion très ouverte avec un ami indien à qui j'ai demandé qu'elle avait été son éducation affective sexuelle, et son rapport aux femmes. (Il est hétérosexuel) Et bien j'ai été très agréablement surprise par sa connaissance du corps féminin (il savait bien mieux que la plupart de mes potes français comment était fait le clitoris...) Il avait eu la chance d'avoir une mère et une soeur qui lui ont parlé de vie affective et sexuelle sans honte. (Il était aujourd'hui classable dans la catégorie des mecs bien. Aller hop! En boîte le gadjo! ) Ce qui a été le plus déroutant, c'est lorsqu'il est tombé des nus (drôle d'expression dans ce contexte) lorsqu'on lui a raconté notre très médiocre éducation sexuelle reçue à l'école et par nos entourages. Pour lui la France, Paris, c'est l'amour, la liberté, le parfum, le sexe et la volupté. Le French kiss. Alors que bon, à part une capote déroulée sur une banane en cours de 5 ème, y a pas grand chose qui aide à se sentir épanoui, libre et conscient dans l'éducation sexuelle française. Donc déjà, sur ce 1er point, on a plutôt déconstruit l'image de la France pour cet indien. Et la notre les concernant. Bam la réalité dans ta gueule.

Quelques anecdotes du quotidien.

Il y a très souvent une file d'attente pour les femmes, une autre pour les hommes. Alors à part pour éviter de se prendre une grosse main aux fesses éventuellement, j'ai pas compris qu'elle était la raison. Comme il y a de manière générale moins de femmes que d'hommes dehors, ce sont les femmes, dans la plus courte file d'attente, qui prennent les tickets pour les hommes, à leur demande (à leur ordre très insistant) , et même s'ils ne sont pas de la même famille... ce qui nique même le privilège d'avoir la file d'attente la plus courte !

Une fois je suis entrée dans des wc pour hommes, et un type est venu me dire tout affolé "No ! No ! Ladies here !! " Donc je l'ai regardé avec ma plus belle non-chalence et je lui ai dis "Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? " J'avoue n'avoir pas attendu sa réponse car aucun doute de la nullité de cette dernière et j'avais très envie de pisser. J'ai donc refermé la porte derrière moi, j'ai pissé pépouze avec mon attribut féminin et je suis ressortie, toute sourire, en le regardant héberlué avec ses yeux de merlant frit. Petite désobeissance civile. Pas sûre que ça change la face du monde mais si au moins ça peut le faire mouliner quelques minutes dans son cerveau ça sera déjà ça de pris.

Hommes attendant que les femmes et les enfants montent d'abord dans le bateau - mouvement de foule flippant 

A un moment on était Gautier et moi dans une file d'attente en train d'attendre chépukoi, et y avait un groupe d'amis indiens qui étaient là pour le mariage d'un pote. Il y avait un jeune couple et les potes ont balancé "C'est eux les prochains ! " Le garçon rougit, la fille dit "Non ! Non ! Moi je veux pas me marier !! " Et en fait, on nous l'a confirmé plusieurs fois, les mecs ont beaucoup de pression pour se marier vite, afin entre autre, de récupérer le buisness de papa (ce qui n'est pas possible sans être marié) alors que les filles préfèrent avoir des petits copains sans pression mais se retrouvent vite à devoir dire "oui" pour satisfaire la relation.

On avait un copain au début du voyage qui est revenu d'un week-end chez ses parents mi-heureux, mi-choqué. Ses parents (très riche famille) venaient de lui offrir le dernier iPhone et une voiture de luxe en disant " Tu prends ces cadeaux si tu acceptes de te marier bientôt ". Plutôt coureur de jupons il savait donc qu'il allait devoir assez vite arrêter son choix sur "La bonne", sinon ses parents allaient avoir la honte. La honte de la part du voisinnage qui ragotte, de la famille qui s'inquiète de voir leurs enfants pas encore mariés à 30 ans.

Alors ce qu'on nous dit à chaque fois, c'est que les choses changent. Ils ont plus le temps qu'avant, mais ne pas se marier reste inconcevable.

Et pourtant, une amie indienne qui nous a rejoint plusieurs fois lors de notre périple se voit devoir cacher à ses parents ses voyages. Ou au moins, à minimiser les informations, édulcorer ses allers et venus parcequ'a 30 ans, il faut être marié.e (et ne plus bouger). Elle ne le veut absolument pas, mais pour soulager la pression subie par ses parents, elle doit plusieurs fois par an se prêter au jeu des rendez-vous. Ses parents lui donnent rdv avec un homme, puis à l'issue de celui-ci elle dit non, sans cesse. Mais ce jeu doit tout de même continuer. Ce rendez-vous, un ami nous l'a raconté. La première fois, deux personnes choisies mutuellement par les parents se rencontrent environ une demie-heure. A l'issue du rdv, ils échangent leurs numéros et peuvent se revoir, plusieurs fois, mais il est attendu qu'une demande en mariage soit faite sinon, ils ne se reverront plus. Ceux avec qui on a parlé de ce rdv ont dit ne pas ressentir de gène à dire "non" rapidement, et que la seule chose qu'il se passe est que les parents partent à la recherche de quelqu'un d'autre...J'imagine l'humiliation ressentie par la personne éconduite même si aucune relation n'était tissée.

Relation de péché

On a croisé un couple d'une quarantaine d'années qui nous a demandé cash "vous pensez quoi du mariage arrangé ? " Moi direct "C'est de la MERDE ! ". Ce à quoi il m'a dit "On pense pareil mais on a du se marier quand-même, on ne voulait pas d'enfants mais on en a 2, et on s'aime. " En effet nos copains nous ont tous dit que leurs parents, mariés par arrangements, s'étaient habitués à la présence l'un de l'autre mais dans la plupart des cas, ils vivaient chambre à part et avaient des vies extra-conjugales. L'important étant que tout le monde présente bien auprès des voisins.

Le mariage a donc très souvent été un sujet de conversation, surtout que les gens qu'on rencontre ont nos âges et sont donc en plein dans ce dilemne.

 Une enfant est un cadeau de Dieu, éduquez la. 

On a plusieurs fois dans la rue, sur les mur, croisé des campagnes de sensibilisation à l'éducation des petites filles. Je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de creuser ce sujet, mais on a comprit qu'il y a une lutte contre le travail des enfants et particulièrement contre la déscolarisation (voire la non-scolarisation) des petites filles. Il y a même la journée nationale pour le droit des petites filles qui a sonné dans mon calendrier. Ce qui ne nous à pas empêché de croiser des centaines d'enfants faire la manche mais là-dessus, comme sur tant d'autres choses, notre cher pays des droits de l'Homme n'a aucune leçon à donner.

C'est surtout dans les transports que j'ai vu des attentions portées au bien-être des femmes.

Ladies only 
 Derniers sièges réservés aux hommes - les femmes voyageant seules ne peuvent pas réserver de siège à côté d'un homme

Un wagon réservé aux femmes dans le métro, des places en bus-couchette réservées aux femmes, une impossibilité pour une femme seule de réserver à côté d'un homme (de belles attentions, je vous dis) et même des numéros d'urgence à appeler en cas de harcèlement.

De jeunes indiens nous ont dit qu'il y a quelques années, a été inventée une application utiles aux femmes en situation de danger. Que ça soit dans un taxi ou dans la rue, un bouton à presser sur le téléphone et la personne est géolocalisée puis aidée. Personne n'a su nous expliquer concrètement comment cela fonctionne. Bon, faut avoir un téléphone, et le réflexe, et le temps... Mais à priori ça a pas mal calmé les gars qui avaient tendance à être pète-ovaires dans la rue. Si seulement on avait ça à Paris... Parce-que vraiment, je suis 100 fois moins emmerdée ici que dans la capitale du pays des droits de l'Homme. (Avec un grand "H", désolée les gaucho-féministo-râlo, on verra plus tard pour la paritée. Ouai, je mets un E à paritée, c'est féminin.)

Alors ici je suis pas toute seule, je suis accompagnée de mon tendre Gautier, mais même quand je me balade seule je sens le regard de "oh, une touriste" Et non pas comme à Paris "oh, un bout de viande à faire sauter ! ". Je suis souvent emmerdée pour avoir une photo mais je crois que ça tient plus à la couleur de peau qu'au genre. Les fois où ça à pu m'arriver, un regard sale ou une remarque déplacée, j'ai gueulé des insultes et ça fait à peu près son effet. D'ailleurs, la seule fois où j'ai vraiment du faire une leçon sur le consentement un peu sévère (totalement vénère) c'était lorsqu'un gars m'a proposé de boire dans sa bouteille, j'ai dis non mais il me l'a foutu dans la bouche (oui oui, des gens font ça.) Vous vous doutez bien que le bull dog en moi est sorti de sa niche et... Ce mec était européen.

Alors qu'en France on peut se faire insulter de salope lorsqu'on donne le sein à son bébé en lieu publique, en Inde, ils ont trouvé la solution : tu fais ça dans une boîte et tu seras pas emmerdée. Je suis bien mitigée à ce sujet. Hop, on le voit plus, parce que quand-même ça serait indécent, et hop, y a plus de problème. Ça assure néanmoins une certaine sécurité, en attendant d'éduquer la population.

Je n'ai jamais vu une seule femme conduire un tuk-tuk ou un taxi. Je n'ai pas reussis à prendre le bon cliché mais derrière cette barrière indiquant que des hommes travaillent, ce sont des femmes qui bossent. Il semblerait que certains métiers nécessitent une paire de bouliches.

On se baladait avec un indien à un moment donné, et on voulait prendre un thé. Il y avait justement là une femme qui en vendait. Il n'a pas voulu y aller car " Les femmes savent pas faire le thé ". Bah j'aurais pu l'avaler de travers en écoutant ces conneries. Donc oui, on voit beaucoup de disparités homme-femme, des rues exclusivement empruntées par des hommes, des corps feminins trop cachés à mon goût.

Il y a aussi en Inde des transexuel.les qui sont totalement visibles dans la société et ça m'a étonnée. Pour celleux qui font la manche dans les bus, iels montent en claquant des mains et ils sembleraient que ça soit un code de distinction.

Bon par contre, chacun ses chiottes quand-même.

Je n'ai pas de conclusion à tirer de ces quelques observations mais j'ai le sentiment que les choses évoluent. Trop peu, trop lentement, comme partout.


Aujourd'hui le 8 mars, rien ne changent pour les femmes, à part qu'elles se prennent, comme tout le monde, de la poudre de couleurs sur la gueule.

Après avoir traversé ce pays pour rejoindre Pushkar dans le Rajasthan, après avoir passé 2 nuits consécutives dans un bus de nuit, sans douche, sans wc, et même sans pare-brise, Holi à pour nous un goût amer. Un goût de raté. On est encore arrivés trop tard et on en a marre. Comme dit Gautier, on est dans le "ventre mou du voyage".

Aujourd'hui on n'a pas envie. Pas envie de négocier, de se faire arnaquer, de marcher dans la merde, de respirer de la poussière, de dormir en dortoir, de manger du riz.

Et oui, le voyage c'est ça aussi.

Aujourd'hui hauts les poings pour continuer de lutter pour les droits de femmes partout dans le monde.

Quand on se sera reposés, je vous raconterais un safari à pied dans la jungle, une cérémonie funéraire particulière, et un trajet qui nous a épuisé.

Ravivez la flamme, femmes.

Aujourd'hui j'ai la flemme.

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Publié le 19 mars 2023

On a enchainé les chiantises et les déceptions, au point d'avoir envie de rentrer chez nous. Sauf qu'on s'est souvenus qu'on n'a plus de "chez nous" donc forcément il a fallu se ressaisir.

Notre dernière étape népalaise était folle d'aventures !

Avant de quitter le pays on est passés par la jungle de Chitwan avec l'espoir de voir des bébètes sauvages et on a pas été déçus !

On s'est baladés avec un rhinocéros, on a discuté avec des paons, on s'est battus avec un bison, on a joué à cache-cache avec un varan, et on a refait le monde avec une tortue. En vrai j'ai eu peeeeur quand on a entendu un énorme bison à quelques mètres de nous s'enfuir, et quand on a vu une maman rhino et son bébé à 10m de nous dans la forêt.

C'était super incroyable et dangereux. Heureusement qu'on avait des gardes-du-corps.

Pour repasser la frontière indo-népalaise on a prit 3 bus, on a cru qu'on allait mourir 10 fois, on s'est fait arnaquer 2 fois et j'avais très très très mal au ventre, encore.

Légèrement poussiéreux Kathmandou 

Même shéma de l'autre côté de la frontière, et après 15h de bus on hésite mais on ne s'arrête pas, on enchaîne avec 5h de train auxquelles on ajoute un peu de retard afin de détendre l'atmosphère. On veut retourner à Varanasi, ville au bord du Gange.

J'attends Gautier à la gare avec nos sacs pendant qu'il galère à trouver un distributeur de billets qui fonctionne Pendant ce temps là je me sens comme une proie facile, bloquée sans bouger avec deux énormes sacs, à la mercie de tous les curieux qui viennent me parler, ce qui me fait profondément chier quand c'est à 3 cm de mon visage pour me dire que je suis mignonne. Beurk. Je montre les dents et je crache mon venin mais ça ne sert à rien. Ils s'en foutent. On se retrouve donc en Inde après 3 semaines au Népal et je ne peux plus supporter qu'on nous double systématiquement dans la file d'attente, qu'on ne nous écoute pas quand on parle, qu'on nous coupe la parole, qu'on nous roule à moitié sur les pieds et qu'on nous regarde comme si on était un plateau de fromages. Plateau de fromages. Plateau de fromages. Y a vraiment des fois où j'ai envie de rentrer et c'est pas qu'à cause du Camembert.

Bref, on arrive enfin à Varanasi, bien éclatés par le voyage et on visite à nouveau cette ville mais cette fois en mieux avec plus de temps, et des super copains rencontrés à l'auberge.

 Gautier donne des cours de crochet maintenant

On se balade le long du Gange, il y a beaucoup de monde car la fête de Holi se prépare. Varanasi est une ville où vivent plein de sadous, ces prêtres mendiants habillés de orange avec une longue barbe.

Je n'ai pas de photo d'eux car ça ne se fait pas, mais on en a croisé une bonne quantité. Ils nous ont même balancé de la cendre de mort et de la poudre de couleurs pendant qu'on dansait sur de la grosse techno devant les bûchers funéraires. Spécial.

Après cette drôle de cérémonie, comme on était plein de couleurs et de sueurs on est allés tremper nos pattes dans le Gange et puis surtout histoire de dire qu'on l'a fait...

Et pendant qu'on fait trempette on lève la tête et on voit ça :

Un chien mort. Du coup on sort. Bon ici, de toutes façons il y a un rapport particulier à la mort. On peut voir des sadous la nuit qui viennent tamiser les cendres des défunts pour récupérer les bijoux.

On aime vraiment bien Varanasi.

Mais on doit partir car pour Holi, le 8 mars, nos plans changent à la dernière minute et on doit traverser le pays pour rejoindre Clara, déjà rencontrée plusieurs fois. On ne vous la présente plus, vous l'avez vu à pondichery, à Goa et au Népal.

On quitte Varanasi Direction Pushkar en passant par New Delhi. Ce voyage est particulièrement merdique. On monte dans un bus au pare-brise éclaté.

Sur la route, comme attendu, le pare-brise est tombé.

Le chauffeur a continué de conduire pendant 12h sans pare-brise. Il devait avoir bonne haleine...

On arrive à New Delhi avec le doux plaisir de profiter de ces quelques heures d'escale pour visiter le musée archéologique. Bien cher mais au moins, on peut poser nos lourds sacs à l'entrée.

Et vous n'aurez pas de photo du musée parce qu'en fait... Il n'existe pas !! Et pourtant on l'a bien payé ! Tadaaaam ! Vous commencez à comprendre pourquoi ce pays me tape sur le système ?

On retourne dégoutés à la station de bus pour continuer cette traversée du pays. On part avec 2h de retard parce-que le chauffeur, avec qui nous avons discuté un moment, attendait désespérément 2 étrangers. Il lui a fallu 2h pour capter que... Bah c'est nous les étrangers. J'ai halluciné. Mec, on s'est présenté à toi à 17h, il est 23h et ça fait un moment que nos culs sont posés à 1m de ton bus !

On monte enfin dedans, on récupére un groupe de jeunes mais y a un problème avec les réservations, il n'y a pas assez de lits, alors on se serre et on partage.

On arrive enfin à Pushkar après 2 jours et 2 nuits de bus. En descendant on comprend que le bus ne nous dépose pas jusqu'au bout du trajet, il a la flemme. Là c'est la goutte d'eau pour moi. Je me mets à gueuler que je travaille à l'ambassade et que demain je fais couler la compagnie. Je relève les identités et la plaque d'immatriculation et je les menace de les défoncer. Et ils n'en ont rien à foutre. Ils nous regardent avec leur tête d'abrutis et nous disent qu'ils n'iront pas plus loin. Point. Je deviens folle, ils me rendent chèvre.

On pose nos sacs à l'auberge et on apprend qu'Holi, ici, ils l'ont fêté hier. Parce-que la veille il faut faire un feu et que le mardi, faire un feu c'est interdit. Ouai Ouai. On l'a donc loupé. On a loupé Holi en Inde. Balèze non?

A ce moment-là, on a pleuré.

La raison pour laquelle nous venons de traverser le pays dans des conditions de merde vient de s'envoler.

Y en avait pas un pour rattraper l'autre et en plus on s'est rendu compte que l'auberge était également en train de nous arnaquer. On perd donc thunes et patience et j'éclate mes nerfs sur chaque type qui nous parle dans la rue. Aucune indulgence.

Je deviens super violente, j'insulte ceux qui me regardent de trop près, je balance des doigts d'honneur à ceux qui nous prennent en photo, je marche en serrant les mâchoires, le regard noir.

J'arrive même plus à faire semblant de sourire

On essaye malgré tout de suivre l'ambiance de Pushkar, on se réconforte en allant à ce qu'on nous a promis être une super soirée, de la bonne musique et même une piscine! Il fait 35 degrés alors on est heureux. On se dit que quand-même, on a de la chance...On monte chacun sur une moto différente derrière nos nouveaux copains mais arrivés sur place j'attends Gautier sans nouvelle pendant 1h30, c'est-à-dire 90 minutes pendant lesquelles je dois tacler tous ces mecs en chien qui semblent n'avoir jamais vu une femme. Faut dire, on était 4 nanas sur 200 mecs. Et c'était pas les plus fins.

Bonjour, un jus d'ananas svp 

Gautier arrive enfin et m'explique que son chauffeur de moto finalement a voulu aller manger et après ils ont été coincés à l'entrée de la soirée sans comprendre pourquoi. Il constate comme moi il y a 1h30 que la piscine a été vidée... Mais ça à la limite, ça passe encore. On est plus à une frustration près. Mais que les flics débarquent au bout de 10mn, arrachent la sono et se barrent avec sans dire un mot, là on s'est dit qu'on était maudits. Je crois que la grosse main au cul que je me suis prise a signé mon burn-out du Nord de l'Inde. Nan mais sérieux, je danse devant Gautier qui me mets en sécurité car les 3 autres filles ont chacune pris une dizaine de mains aux fesses pendant la soirée, et le gars arrive à passer entre Gautier et moi. Un pote a réussis à le chopper littéralement la main dans le sac, mais un énorme mec costaud l'a protégé et on a du se la fermer. Mais se la fermer j'aime pas ça du tout.

Je passe mes journées à hurler contre les klaxons et les arnaqueurs, je balance à tout va mes doigts d'honneur, je ne kiffe plus rien, je ne profite plus, je suis énervée, Gautier est triste. Plateau de fromages.

Si je vous partage cela sans gène c'est déjà que ça me fait du bien, et puis parce-que le voyage, c'est ça aussi. Quand j'écris ces mots durs, j'ai un peu de recul et surtout la perspective du Népal à nouveau dans quelques jours.

Dans cette version rageante mais encore édulcorée de nos dernières semaines, vous pouvez lire ma haine et mon dégoût mais je me dois de nuancer. Y a des fois où les Indiens m'ont fait sourire, aussi.

Quand ils se décident à ne pas nous arnaquer mais à nous filer un coup de main, comme pour démêler la pelotte de laine de Gautier par exemple.

Après ce Holi raté à Pushkar, on est restés une grosse semaine dans le Rajasthan.

Pour aller à Jaipur, on a prit un train pendant 5h dans des conditions indescriptibles. On était serrés comme des sardines, et y a deux mecs qui commençaient à s'engueuler. Et comme je suis TENDUE COMME UN STRING, même si j'étais la seule femme de tout le wagon, j'ai tapé sur l'épaule du mec, il s'est retourné, et j'ai gueulé "YOU CALM DOWN RIGHT NOW ! " Ah bah gros blanc dans le public, ça l'a calmé, Gautier était bluffé, tout le monde à fermé sa gueule, et on a continué les heures de train dans le calme, même tout serrés.

La ville de Jaipur est très bruyante mais très belle.

Shame 

J'ai finis par m'acheter des bouchons d'oreille et ça a pas mal changé ma vie. Un peu moins de bruits.

"Mais c'est pas grave parce qu'on est ENSEMBLE! " 

On ne pouvait pas rester plus longtemps dans le Rajasthan car nous avions rendez-vous avec Priyanka à Agra, pour son anniversaire, et pour le Taj Mahal. On ne savait pas à quoi s'attendre avec cette merveille et bien on n'a pas été déçus, c'est vraiment impressionnant de beauté.

On a fait plein de photos !

On a donc visité ce fameux Taj Mahal, qui est en fait un tombeau de marbre blanc construit en hommage à une femme morte en couche.

Puis on a bien fêté l'anniversaire de Priyanka !!

Avec Clara, Priyanka et nos nouveaux copains du moment, on a prit un petit déjeuner qui nous a rendu tous super malades... Mais pas le choix, on doit prendre le train pour New Delhi dans cet État, puisque maintenant c'est avec Manu Chao que nous avons rendez-vous !! Bah ouais, ça c'est original et ça met du baume au coeur, un p'tit festival avec Manu Chao en Inde.

Sauf que le jour du festoche on est tous encore super malades, on va au toilettes toutes les 20mn et en plus, ça n'était pas arrivé depuis des semaines ici à New Delhi, mais il pleut, et pas qu'un peu... On se motive quand-même à partir au concert en serrant les fesses.

Et en prenant des gros cachets anti-chiasse. (Qui n'ont pas fonctionné !!)

Quand on descend du taxi après plus d'une heure de bouchons (bouchon qu'on aurait préféré avoir dans le derch que sur la route) on court vers les toilettes du festival. Et là, on nous dit que c'est annulé.

Et bah on est retournés chier à l'auberge.


Ça, c'était hier soir. Et alors que j'écris ces lignes, Priyanka se met du mascara, Clara essaye de peigner sa tignasse, et Gautier se caresse la barbe fraîchement rasée à blanc. Le concert de Manu Chao à été décalé à ce soir, alors on y retourne. Entre temps, on a réclamé le remboursement, mais vu l'efficacité et l'Organisation de cet événement, on va essayer d'y entrer quand-même. Aller, croisez les doigts pour nous, on a besoin que la chance tourne.

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Publié le 28 mars 2023

Ces trois semaines en Inde, je ne les ai pas aimées. Les paysages étaient beaux et les gens globalement sympas, mais les événements et ambiances, trop intenses.

Depuis le début je trouvais ça naze d'y retourner juste pour 3 semaines, de se faire chier à passer la frontière terrestre népalaise 4 fois avec à chaque fois 12h de bus et 2h de galère, tout ça pour un festival qu'on a raté et des Indiens qui m'ont saoulé. Mais tout ça, je vous en ai déjà parlé.

J'étouffe ces trois dernières semaines mais je me force à rester, parcequ'on nous dit qu'on doit profiter, on nous dit qu'on a de la chance et on nous dit même qu'on doit s'adapter... C'est marrant qu'une partie de ceux qui nous disaient "Ça va être dur l'Inde !" soient les mêmes qui aujourd'hui nous feraient presque culpabiliser de raconter les moments crus mais bien vrais.

À un moment donné j'étouffe tellement que j'en ai le souffle coupé. Une bête histoire de miette de pain mal avalée, je fais une fausse route, et c'est le symbole de ce que je ressens.

On est 6 copains affamés dans New-Delhi mais tout est fermé, sauf ce Subway. Un Subway, putain... Clairement pas envie de manger là mais pas le choix !

Même si j'ai l'impression de faire autant de mal à mon karma qu'en mangeant un MacDo devant un enfant aveugle en train de crever de faim, le tout en commandant le dernier livre d'Eric Zemmour sur Amazon... Ce sandwich au curry est plutôt bon. Et puis on se marre bien.

Sauf que, manger un sandwich au curry en rigolant a fait dériver la soirée en une miette de temps.. Le karma, j'en étais sûre. Un bout de sandwich s'enfuit dans mon poumon, ce con.

Je secoue en l'air les bras en bout de table mais les copains ne me voient pas, je tape sur l'épaule de Gautier alors que ça fait déjà 10 secondes que je n'ai pas respiré. Tapes dans le dos, ça ne marche pas. J'ai l'impression que mes poumons vont éclater, je suis violette exorbitée, mes jambes sont lourdes mais je laisse ma confiance à Gautier. Je me sens calme. Mon corps est secoué dans tous les sens mais mon esprit est très tranquille.

Il nous a fallu 20 secondes pour venir à bout de cette miette de pain, Gautier derrière moi qui me soulève plusieurs fois avec sang-froid, Clara devant qui crit "VIRGULE ! VIRGULE! " pour coacher et motiver Gautier à faire ce mouvement qui m'a sauvé. J'entends aussi Guillaume qui cherche un stylo pour me percer la trachée... Heureusement, Gautier au troisième coup a envoyé valdinguer cette fucking miette. Pfiooou... Enfin je respire. Je rigole et je pleure. Gautier est choqué. Et chaudement remercié.

QUAND JE VOUS DIS QUE J'AI BESOIN DE RESPIRER BORDEL DE CUL !

(Pensez à faire la formation de premiers secours, ou bien refaites là, mettez vous à jour ! Ca m'a sauvé la vie !!)

Symboliquement très fort, ce moment a acté que c'est finit, je ne ferais plus l'effort de supporter des comportements irrespectueux et violents comme on les a vu et vécu ces 3 semaines en Inde. Alors ok, ça a peut-être pas grand chose à voir avec une miette de sandwich au curry, mais pour moi c'est le même résultat. Besoin d'air.

Pour la bonne nouvelle, on a réussit à voir Manu Chao le lendemain du concert loupé. On a même discuté avec lui et il a fait un câlin à Gautier !!

Je crois que c'est à ce moment là que la chance a tourné. Parce-que depuis, tout va mieux.

🎼Me gusta viajar, me gustas tu ! 🎼

(Chanson connue de Manu, "J'aime voyager et je t'aime toi!" )

On prend le train à New-Delhi et on repart direct au Népal. BAM ! Gros kiff, grosses montagnes, retour vers les gens calmes, la bouffe saine et les rues silencieuses.

Ça fait une semaine qu'on est revenus à Pokhara et qu'on se glande la nouille. Je me sens bien. Et on retrouve même des copains rencontrés le mois dernier.

On se balade, on regarde le coucher de soleil sur le lac ou l'orage depuis le lit.

Quand-même, on visite des temples et on y crame des bâtons d'encens pour soit-disant évacuer nos péchés. (On verra si ça marche)

On a encore mangé une galette bretonne...

On se prépare à repartir suer dans les Annapurnas de l'Himalaya, pour 20 jours de trekk ! Il paraît que le circuit autour des Annapurnas est l'un des plus beaux trekk du monde.

Clairement là tu me dis "Viens on va marcher dans le silence sans croiser ni un klaxon, ni un connard pendant 20 jours" Je signe direct et j'y vais même en claquettes !

On a nos permis, nos vêtements chauds et la patate !

220 kilomètres, 5400m d'altitude.

Et bah aller, vendu, on va à nouveau challenger les poumons mais cette fois pour leur bien !

Objectif : manger un yak-burger (végé pour moi et sans rigoler cette fois...) aux portes du Mustang.

Alors pour l'anecdote, à partir du 1er avril (dans 2 jours !!) il ne sera plus autorisé de trekker sans guide ni porteur. On fait donc partis des derniers touristes qui auront la chance sur cette planète de marcher gratoss et sans pression dans les Annapurnas. Normalement, le trekk se fait en 12 jours, mais on prévoit de le faire en 20 pour profiter pleinement de cet instant, tranquillement. Trois jours de marche, un jour de pause. Ça c'est le rythme de vie que j'aime ! Bah ouais on va pas prendre de risque avec le mal d'altitude et puis surtout, on a des projets dessin pour moi, crochet pour Gautier.

(Et on est des gros fénéants surtout !!)

Départ à 6h demain matin, bisous les copains !

Et n'oubliez pas... On peut rire de tout... Mais pas avec un sandwich au curry dans la bouche.

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Publié le 9 avril 2023

On dérouille les rotules, on gonfle les poumons et on bande les guibolles !

Par quoi commencer ?

Oh! Une vaaaaache 

Globalement, pendant ce trekk, on marche.

Les premiers jours sous un soleil brûlant et des tempêtes de poussières étouffantes, face à des paysages allant de monts aux végétations sub-tropicales, aux vallées venteuses en passant par des plateaux secs. (Prononcer "seX" pour une bonne poilade)

Des TAPIS de beuh 

Puis progressivement dans les montagnes rocailleuses et rivières gelées.

Pour finir sur un col enneigé, les crampons aux pieds.

Ce trekk se fait entre 8 à 12 jours. On avait prévu 16 à 18. On va en mettre au moins 25. Les doigts dans le nez.

Une journée classique, c'est réveil à 7h. Comme vous de l'autre côté de cet écran, vous me direz.

japy a un bonnet crocheté par Gautier passki féfroua

Sortis de sous les couettes (y a pas de chauffage dans ce pays!) vers 7h40.

Petit déjeuner à 8h15.

Échauffement à 8h50.

Départ à 9h.

Les autres ont déjà dévallés 3 bornes dans la vallée pendant que nous, tout ce qu'on a avalé, c'est un demi kilo de porridge à la pomme. Plaisir de vivre un transit parfait.

Une pause toutes les deux heures maximum. "Bistari, bistari" comme on dit en népalais. Tranquillou bilou ça se boit du thé dans les villages mignons, ça taille le bout de gras avec nos 3 phrases en népalais à chaque pépé croisé et ça chatouille les bêtes à poil sur la route. (Les animaux à poil hein, pas nous. Quoi que...)

Alors forcément, au lieu d'arriver à 13h comme tout bon sportif, on débarque dans les lodges la fleur au fusil à 17h30. Sauf qu'au népal, y a les 4 saisons en 1 journée.

Le matin gros cagnard qui cogne le nez.

Le midi pique-nique sous les nuages.

En début d'aprèm on commence à se grouiller sous le vent qui se rafraîchit et à la tombée du jour, neige et pluie à regarder depuis la fenêtre près du poêle, les doigts de pieds en éventail dans nos chaussons en faux poils de cul de yak en plastique contre-façonnés.

Quatre saisons en une journée et un tour du monde aussi ! Dix minutes après avoir traversé une plaine sableuse, on se heurte à une forêt de pins avant d'arriver dans une jungle luxuriante.

Alors ça marchouille, ça grignotte et ça papote mais va falloir avancer !

Milieu d'aprèm donc, coup classique, il se met à pleuvoir. Au départ juste un peu, pas assez pour nous faire remballer le fromage de yak qu'on est en train de savourer sur le bas côté, à l'abris d'une porte d'entrée de village. Puis un peu plus, jusqu'à tremper nos os et mouiller nos pieds. Le moment parfait pour se jeter dans un lit douillet.

Une fois par semaine, on marche bien motivés parce-que... Ce soir... C'est Top Chef à la TV !! Sous la couette à se boulotter des chokapik, ce plaisir hebdomadaire nous ramène 2h en France, chez vous qui mangez autre chose que du riz.

Bon, jour 5, le 1er avril, il deviendra interdit d'entrer dans la zone de conservation des annapurnas sans guide. Comme on est des radins fous, on est partis sans guide ni porteur. Sauf qu'on y est déjà depuis le 27 mars dans cette zone mais on ne pourra pas le prouver car on a besoin de se faire tamponner les permis de trekk et on ne trouve pas de check-point ! Alors on croise les doigts, et j'élabore des stratégies de soudoiement de flic.

Câlin avec un naan

Option 1 : leur montrer mes seins. Mais j'me suis souviens que ça sert à rien, j'ai toujours pas de seins.

Option 2 : La menace. "Vous savez qu'en France on balance des pavés et on crame des poubelles pour moins que ça ?!!" Mais bon là, j'me souviens que des pavés, ils en cassent toute la journée pour faire la route et que leurs déchets, ils savent très bien les cramer eux même pour s'en débarasser.

Le lendemain de la veille du jour du 1er avril, le 1er avril donc, le soleil nous fait grâce et nous marchons d'un pas lentement pressé vers le prochain village où là, on devrait pouvoir se faire tamponner. Avec un jour de retard, donc.

Un magasin sur la route 

Arrivés devant la douane du trekk, on claque des fesses et on sert les dents mais c'est eux qui s'en tamponnaient bien de la date et de l'absence de guide. Ils n'en avaient rien à foutre. Ça valait bien le coup de se stresser les mollets tiens.

C'est donc détendus du glandouillage qu'on marche encore vers un autre village, où on s'est arrêtés à cause de la pluie diluvienne, encore. Trempés jusqu'à la culotte, on réclame le gîte et le couvert. Là, on rencontre Elisa. Dépitée tremblante dans sa doudoune, elle nous regarde avec ses yeux perdus, elle n'en peut plus. Deux ENORMES cloques aux talons, on réconforte la p'tite suisse avec du chocolat et un morceau de fromage de yak. Les larmes aux yeux, elle nous explique que son groupe l'a abandonné parcequ'elle était incapable de marcher.

Nous voilà donc en compagnie d'une très bonne raison de marcher encore plus lentement !!

À partir du 5 ème jour, nous sommes donc 3 dans cette équipe de glandus, une cloquée aux pieds qui se fait donc le tour des Annapurnas en tongues, un émerveillé qui peut pas s'empêcher de gueuler "STYLÉ" devant tous les trucs stylés, et moi, à l'affût de la meilleure photo et de la plus drôle vidéo.

claquettes chaussettes 100% stylé

On marche, on rit, on bouffe (MAIS PAS EN MÊME TEMPS HEIN C'EST DANGEREUX) et on fait sécher nos slips du jour.

Des fois on a mal, mais jamais on râle. (Comment ça tu m'crois pas ?? Moi, râler ?!? JA-MAIS)

Les paysages sont plus canons les uns que les autres, mais les jours sont aussi plus froids que la veille et le chemin plus raide.

Alors pour se motiver on s'invente des cérémonies.

La cérémonie des 3000m d'altitude, la cérémonie des 3500, la cérémonie des 4000, la cérémonie des 4500, la cérémonie des 5000 c'est pour bientôt... Aujourd'hui on en peut plus on fait la cérémonie du snickers, la cérémonie du café, la cérémonie de la douche chaude, la cérémonie du wifi qui marche... On rêve de notre retour à pokhara où on prévoit de faire une grosse teuf les corps blindés d'oxygène et en même temps, ce retour, on n'en rêve pas... La ville, les gens, ça ne nous manque pas vraiment.

Coucou le bonhomme de neige

Je me souviens qu'une fois, en marchant, j'ai pensé à New Delhi, cette ville tarée, juste pour le plaisir d'ouvrir les yeux et de me retrouver ici, en face de rien d'autre que le silence...

Jour 9, la cérémonie du soulier, Elisa arrive enfin à enfiler ses gaudasses de marche, les cloques commencent à croûter, super nouvelle.

Pour fêter ça, cérémonie du Burger. Et là, au détour d'une conversation lambda, Elisa nous sort que ouai, y à 5 ans, elle était dans un fauteuil roulant, pas loin de passer de l'autre côté après une sale chute en ski. Gloups, la frite est mal passée. Ok, on est vraiment en compagnie d'une soldate là.

Jour 12, c'est Pâques et pas que, nous aussi on se repose et pendant que Gautier crochette et qu'Elisa s'empiffre encore une tarte aux pommes, je vous partage nos dernières journées. Jour 12 donc, celui où on est sensés avoir terminé la balade. On est pas encore à la moitié.

Mais à partir de demain, ça va commencer à piquer.

On a fait 120 bornes sur 250, le plus dur est devant nous.

Il est dimanche soir 21h, l'heure d'aller compter les yaks en vous imaginant vous goinfrer de chocolat sucré. Namaste !

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Publié le 27 avril 2023

On l'a fait !

Tu pars un matin en te disant "Aller, je vais faire le tour des Annapurnas ! " Et tu reviens un mois plus tard.

Douze jours de marche. Le temps de faire le tour de le chaîne des Annapurnas. Douze jours donc, qu'on nous avait dit. Bon, on en aura mis 25, mais à peu de choses près on était dans l'étang. On a grenouillé quoi.

Devant l'etang 

Et bah pour conclusion je peux vous dire qu'on s'est bien marré, même si on était pas dans l'étang, et qu'on a finit par rentrer parce qu'il est tétard. (Désolée les potes indiens et votre traducteur, vous n'aurez pas accès à la finesse de cette blague)

La deuxième moitié de ce trekk, celle que je ne vous ai pas encore contée, a été intense. D'abord on est sortis des forêts de pins, et on a marché a partir de là dans les montagnes rocailleuses pendant des jours.

C'était même parfois assez dangereux, tant les chemins étaient fins et le sol glissant, laissant libre court à la panique lorsqu'on regardait ce qui nous attendait en cas de dérapage minime : le vide.

Mais bon on s'en est tous sortis et on est pas peu fiers de pouvoir dire qu'on est des aventuriers ! Ok, des aventuriers aux chaussures trouées mais quand-même.

Des aventuriers tranquilles du début à la fin, très précautionneux quant au respect des pauses pour s'acclimater à l'altitude.

Alors qu'on se fait dépasser chaque jour par des groupes ultra chauds de la grimpette, nous on stagne 1 jour sur 4. Faut dire aussi, on ne paye pas de guide à la journée donc ça rend le temps plus flex.

On s'arrête la plupart du temps pour le plaisir de matter les paysages depuis l'intérieur de l'auberge, au chaud près du feu, Gautier comparant tous les burger de Yak existants.

Parfois on s'arrête parcequ'on se sent vraiment mal, dealant entre les poumons comprimés, les maux de tête et les règles douloureuses. Parce-que oui, on s'était dit qu'on ferait attention cette fois à ne pas me faire galérer en calant le trekk sur le moins pire de mon cycle... Mais déjà cette histoire de guide obligatoire au 1er avril nous a fait oublier ce détail et puis de toutes façons, on a marché 1 mois donc il a fallu y passer. Voila donc pour les breaking-news croustillantes en direct du fond d'ma culotte. Vous avez de la chance, je vous épargne les détails des jours où l'altitude change la pression de l'air dans les tréfonds des boyaux.

Et puis tiens non, je ne vais pas vous épargner ça non plus. Vraiment, des fois nos culs c'était l'enfer sur Terre. Y a un truc auquel on ne pense pas, c'est que si nos globules rouges ont plus de mal à fixer l'oxygène, et bien chaque minuscule bulle d'air qui constitue nos corps double, triple, quadruple, cinquetuple, sixeutuple, saitenpeuplu de volume. Au moins. Et ça te fait des genres de pets mon gars, j'te dis que quand on marchait à la queue leu-leu valait mieux être en tête. (J'te vois dépouillé.e de rire derrière ton écran en lisant ça ! Gamin.e va)

Les jours de pause donc, on en profite pour visiter des temples dans des minuscules villages.

Les jours de chance, on choisit une auberge avec de l'eau chaude. Enfin...chauffée au soleil. Soleil pas vraiment toujours là. Les autres jours, on casse la couche de glace au dessus du seau et on se lave trrrrès vite. Je ne vous cache pas que je ne me suis lavée qu'un jour sur trois...

Gautier, plus scrupuleux lui, a eu le courage de se laver tous les jours.

Visites de temple, comparaison de Burger et réchauffage d'orteils rythment donc nos journées de pause et nous permettent de laver nos slips. La belle vie.

Je me suis même fait faire une coupe de cheveux par Elisa, Master pro cheffe des ciseaux.

Pendant que nous avançons lentement mais sûrement vers ce fameux col qui nous attire, nous excite et nous effraie, nos corps s'adaptent.

Dès la deuxième semaine nous n'avons plus de courbatures et on se rend compte qu'on marche plutôt vite, confortablement et presque sans râler.

Nous rencontrons Jörn et Paola, deux allemands aussi cons, lents et péteux que nous. Ça match direct, on fait une bonne semaine de route ensemble. On est maintenant 5, Elisa, Gautier, Jörn, Paola et moi.

On en parle de ce col, le "Thorong La-Pass" à 5416m d'altitude. On se motive le soir en se demandant dans combien de temps on y sera, quel temps il fera, à quelle heure on se lèvera. Il paraît qu'il y fera trrrès froid, qu'on marchera dans la neige jusqu'aux genoux et qu'il y a 10 ans, 26 personnes sont mortes un jour où elles ont été piégées par la neige. SUPEEEER POUCES EN L'AIR !

Bon ça, en vrai, cette histoire on l'a apprise après et tant mieux sinon j'aurais trop eu une fucking bonne raison de râler. Ne sachant pas cela, on est partis sifflotant à 7:30 du mat alors qu'au camp où on a (mal) dormi, tout le monde est parti entre 2h et 5h du mat'.

 Le bracelet bleu de la lenteur

Le jour du passage du col, on se réveille après une nuit où il a été presque impossible de fermer l'oeil. Dormir à 4800m d'altitude (le sommet du Mont Blanc) nous a donné des cauchemars, des sueurs froides et une belle insomnie. En plus, la veille au soir Elisa ne va pas bien, on est donc pas sûrs de pouvoir décoller au réveil et on n'a pas du tout envie de rester une journée entière sur le camp. Ici il fait froid, y a pas d'eau courante, (chaude n'en rêvons même pas), pas d'électricité et la bouffe est très chère.

On se lève donc vers 5h, Gautier avec une grosse patate, sautille pour aller grimper la colline d'en face pour voir le levé de soleil pendant que moi je reste sous la couette tiède, enfin prête à fermer l'oeil pour une petite heure. Heureusement, je constate qu'Elisa sautille aussi et part avec Gautier, bonne nouvelle, on va donc pouvoir décoller.

On part donc les derniers, comme d'hab, avec Jörn et Paola. Lentement on avance, on s'attend et on s'encourage. Dès les premiers pas je me retourne pour regarder derrière moi, et là BAM je me prends l'équivalent d'un coup de barre de fer sur le front, ma tête est lourde. Je subis salement les méfaits de l'altitude. Quand je tourne la tête à droite ou à gauche, c'est comme si mon cerveau ne bougeait pas au même rythme et cognait les parois du crâne. Je me mure donc dans un silence et me planque derrière mes lunettes de soleil pour avancer sans m'arrêter.

De toutes façons, on est bientôt en haut. Il reste 500m de dénivelé positif, 3h de marche, puis ça sera une semaine de descente.

Dans ces moments là, mon secret pour avancer, (qui n'est plus si secret puisque j'ai fais chier les accolytes avec ça pendant 3 semaines), c'est que je pense à cette magnifique salopette jaune que j'ai repéré il y a 2 mois à Pokhara. J'avance donc jambe gauche, bras gauche, salopette jaune, jambe droite, bras droit, salopette jaune, et on finit par y arriver.

Jörn, la positivité incarnée, arrivé au top de ce col : "et en plus c'est génial car tout le monde est en super forme !! " Là il croise mon regard, je fonds en larmes "Nan mais pas moi les frérots je suis trop maaaal depuis ce matin ! Ouin ouiin ! "

Gautier arrive à ce moment-là "Vieeens on va faire une photo !" Il réussit à me convaincre de me lever après deux carrés de chocolat et ça donne ça :

"aller tu souris après on y va! "

On passe à peine une demie-heure en haut du top du col de maboule et on redescend. Je pars en tête (en laissant bien-sûr des p'tits prouts sur la route pour les amis) et je trace pour dévaller le dénivelé. Dépression dans le cerveau et celle-là, elle était bienvenue.

5416 mètres quand-même bordel hein ?!?

Prout prout prout

Ça va mieux, direct ! On arrive dans le Mustang, les paysages sont incroyablement fous.

On a plus que mérité un jour de repos, encore, et c'est à Muktinath qu'on s'arrête.

Jeep Stand  

Ville très célèbre pour son temple visité par des milliers de pèlerins chaque jour. La plupart de ces pèlerins est indien. On arrive tout à coup, après 3 semaines de montagnes silencieuses, au milieu d'une ville où se bousculent jeep, indiens et porteurs de civières.

Et oui, on est toujours très haut et tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des jours d'acclimatation donc les malaises s'enchaînent et nous regardons les pèlerins passer agonnisant sur des civières depuis notre balcon, en mangeant du chocolat.

Alors que nous nous félicitons de notre épreuve passée, le temps change. Il commence à faire pas beau du tout, on apprend même que le col sera fermé le lendemain pour 5 jours et que les trekkeurs sont donc coincés, soit au camp sans eau ni électricité, soit doivent redescendre de l'autre côté. Bon au moins cette fois, le gouvernement anticipe et évite les dizaines de morts.

Bien heureux d'être chanceux, on continue notre route mais après une belle journée de marche, la pluie diluvienne finit de nous épuiser. Il va pleuvoir les 10 prochains jours. Nous décidons donc de finir le trekk en jeep pour la 1ere journée, en bus pour la 2ème.

De temps en temps on s'arrête pour reconstruire la route à cause des chutes de roches. (Rassurant !)

Enfin quand je dis "on", c'est eux hein. Moi, je dors.

Entre fierté et culpabilité, nous rejoignons donc la civilisation et sa météo qui n'est finalement pas si mal.

C'est d'ailleurs le cul dans un hamac que je vous raconte tout ça. On a remplacé les engelures par les moustiques, et le pantalon polaire par... UNE SALOPETTE JAUNE !!

Le programme pour les jours à venir c'est donc dormir, dormir et dormir.

Alors bonne nuit !

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Publié le 5 mai 2023

Fini les vacances ! On quitte la douceur du Népal pour re-retourner en Inde, qui le temps de notre absence, est devenu le pays le plus peuplé du Monde, devant la Chine.

Pour éclaircir et bilanter, nous sommes restés 3 mois dans le sud de l'Inde, avant de venir au Népal faire un petit trekk et un petit break d'un mois, au départ à cause du visa indien qui nous sommes de déguerpir, mais aussi pour le plaisir des montagnes. Après ce trekk et la visite de Kathmandou et Chitwan, nous étions retournés 3 semaines en Inde, pour faire Holi qu'on a joliment raté. Après ces trois semaines qui sont pour moi un mauvais souvenir global, nous étions revenus au Népal, 1 mois et demi. Un mois de marche, deux semaines de repos. Nous sommes donc remplis d'énergie et nous repartons pour 3 mois en l'Inde, pour visiter le nord cette fois-ci.

 Pokhara

Je chiale un p'tit coup et j'en bois un gros avant de quitter Pokhara, les copains et les good vibes qui ont fait vibrer nos coeurs.

Pendant ces doux jours, on est allés voir un film sur l'Everest dans un cinéma plein air dans la jungle. Avec un verre de pinard, on ne se refuse rien.

J'ai lavé mon doudou. Et oui, c'est un événement. Je ressens toujours un peu de peine quand je le plonge violemment dans une eau propre. Et de la déception aussi, car après il sent le savon alors que j'aime mieux son odeur naturelle de prout et de transpi de la nuit. Enfin bref, vous êtes venus lire ces conneries pour voyager, pas pour discuter d'objet transitionnel affectif.

Ces derniers jours à Pokhara Gautier à mangé beaucoup de glaces et ramassé un ÉNORME CAFARD. (Il était en pleine descente d'adrénaline l'heure suivant cette bataille).

La fameuse technique feuille + gobelet

Et puis notre dernière expérience Népalaise nous a donné envie de rentrer à la maison. (MAIS ON N'A PLUUUS DE MAISON j'oublie tout le temps) Ils nous ont fait un coup à l'Indienne. Comme pour nous dire "préparez-vous pour la bagarre ! ".

On dirait que Mickey m'avait prévenue

On quitte pokhara direction Lumbini, et comme d'habitude on évite les bus touristiques et on part depuis la station de bus local. C'est même pas pour une différence de prix, c'est presque pareil, c'est un principe qui nous suit depuis 5 mois : circuler "à la locale". (La prochaine fois, on prendra la version touristique)

Sur ce plan, vous pouvez voir le trajet prévu, 199km, 8h.

(En rouge c'est tout ce qu'on a marché en trekk ! On en est encore très fiers)

Bon, on a l'habitude de ces trajet merdeux. Mais sauf que là, après 8h de trajet laborieux (en gueule de bois), le bus nous dépose au point numéro 2 sur cette photo :

C'est-a-dire, à chitwan, a 166 km de notre destination. Le mec, quand on l'a vu partir dans la mauvaise direction après 10mn de route, je me suis levé, ait parcouru la longueur du bus (évidemment on s'asseoit au fond comme les racailles) jusqu'au chauffeur pour confirmer : "Hé bro', you go to Lumbini hein ?! " Ouai ouai ! No soucis my friend...Mes coooouuuiiillles en slip bordel de con ! Quand on arrive à chitwan et qu'il nous dit de descendre, je repasse instantanément dans la version indienne de moi-même. Je l'insulte bruyamment de trou de balle, lui disant qu'il a menti, deux fois, qu'il nous a chié à la gueule, nous a mis dans la merde et que c'est une mauvaise personne. Je me suis vachement améliorée en gros-mots anglais. Il nous a donc retrouvé un bus, a tenté une pirouette financière que Gautier a brillamment intercepté en plein vol et BAM on s'est assis tout vénère dans un bus qui nous emmenait 5h plus loin. Le temps qu'il démarre et que nous digérions cette arnaque ainsi que la nouvelle qu'on repartait pour 5h encore, y a un enfant qui passe vendre des barbes à papa 1 la fenêtre du bus. Je dis non merci, une fois. Non, deuxième fois. Tentative d'ignorance pour la 3eme solicitation. Il me tape une quatrième fois sur le bras en disant "aller juste une! " Et là je pars en couilles. Je m'énerve contre lui en disant qu'il doit comprendre "non! " Qu'il doit arrêter de forcer les gens, merde. En français cette fois, j'étais à cran. La seconde suivante je me mets à chialer de culpabilité de mon comportement honteux. Et nous partons encore des heures sur les routes de merde, entre glissades de rochers et constructions.

Petit tas de bois gentiment descendu depuis le toit du bus. Ouf, c'était pas de la vaisselle. 

Je dis à Gautier que ça va pas le faire l'Inde, on y est même pas que je switch déjà. Il me ferme mon clapet en me disant de constater que nous sommes encore au Népal et donc de fait, ne peut accorder toute la violence du monde à l'Inde. Me voilà donc super prête, il semblerait.

On arrive de nuit à 40km de Lumbini, on paye le taxi une couille (décidément sur cet article on sent que j'ai les boules), et on s'écroule à 1h30 du mat, après 13h de bus, dans le lit de notre dernière auberge népalaise qui nous accueille 2 nuits pour visiter Lumbini.

Lumbini, la ville où Bouddha serait né. A quelques kilomètres de la frontière indienne, on se ré-habitue au brouhaha, au klaxon, aux selfies non-consentis et à la chaleur étouffante.

Gautier dit que les népalais, c'est juste des Indiens qui s'habillent chaudement.

Demain on repasse donc cette frontière terrestre et je me questionne quant à notre lubie de ne prendre que les transports terrestres locaux. Parce-que faudrait calculer hein, mais 13h de bus qui fume noir dans les routes montagneuses, je suis pas sûre que ça soit plus écolo qu'1h d'avion. C'est le même prix, si on ajoute notre perte d'énergie à ces quelques roupies.

Enfin bon on part pour une quarantaine d'heures de train indien en direction du Megalaya ! "Petite" Région coincée entre le Bengladesh, le Bouthan et le Myanmar. Il paraît que c'est calme, beau, et que la météo y est moins terrible. (Il fait très très très chaud là hein j'ai un coup de soleil sur le pif)

Avec peine et appréhension nous quittons demain le Népal. Le nez rouge.

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Publié le 23 mai 2023

Excellent jeu de mots Mathou ! Bravo ! Le coup de cafard, le coup du cafard, yessss on applaudit !

Quelques minutes après la franche sortie du Népal, on vit une entrée en Inde, à l'Indienne. Arrivés à la douane, on ne peut pas passer. Nous sommes bien en règle, à l'heure, on a rien réservé derrière, ni train ni auberge en suspicion d'une éventuelle galère. Comme quoi, on a grandit, et apprit. A la douane, le serveur informatique ne fonctionne pas. Pas de plan B, on doit attendre qu'un réparateur arrive. Après 1h d'attente on constate qu'ils n'ont toujours pas reussit à le joindre. Alors on attend patiemment. Oui, même moi. J'étais tellement prête à ce genre de situation que j'étais ultra détendue du slibard.

Pendant que Gautier fait le pied de grue, je pars aux alentours nous acheter des nouvelles cartes sim indiennes. C'est long, et chiant, mais maintenant je suis au courant alors ça me glisse dessus.

Est-ce que l'Inde aura finalement réussit à me donner une leçon de patience ? Maybe. Je reviens cartes Sim en main et smile à la gueule, ça fait 2h que Gautier attend. D'un coup de baguette magique le serveur refonctionne, on se fait tamponner les passeports et on se casse, direction Gorakhpur, ville toujours aussi pourrie mais incontournable dans les villes étapes. Coup de bol, le gérant de l'auberge nous reconnaît et pour le prix d'un dortoir nous offre une chambre maxi plus deluxe ultra géniale, le kiff.

Depuis Gorakhpur on trace en bus de nuit à Siliguri, et on aurait pu galérer à trouver ce bus car l'Agence indiquée finalement n'existe pas, le départ est très mal engagé mais on a maintenant l'habitude alors on prend tout ça avec patience. On se cale dans un p'tit restau et on passe quelques heures à attendre en compagnie de trois garçons hyper chouchoux avec qui on échange nos talents respectifs en dessin, skate board et informatique.

C'est à eux que reviendra ma petite Tour Eiffel planquée dans mon sac depuis 6 mois.

Ils étaient vraiment teeeellement mignons Rohlala

SIX MOOOIS ?!? Bah ouais "bazard de bazard" comme dit tata Jojo, ça fait déjà 6 mois qu'on traîne nos savates entre l'Inde et le Népal.

A Siliguri pas grand chose d'intéressant à part que je me rachète des chaussures et c'était pas du luxe.

Ah si, Gautier s'y est salement pété la margoulette sur une flaque glissante, chutant sur un sol d'une ignobilité sans nom. Désinfection immédiate, râlage quelques temps, pensement et croûte.

Je vois pas pourquoi on devrait cacher les tétons des meufs et pas des gars donc je vous prive de le matter

Voilà ce que nous offrira Siliguri, des gaudasses fabriquées par des enfants vietnamiens et une blessure de guerre. Heureusement, le gérant de l'auberge m'aura offert une belle opportunité, une première pour moi : dessiner une BD sur un mur !! Cool, j'ai kiffé.

On part en direction de Gangtok, au Sikkim et là... Quelle surprise... Le calme, le propre, la verdure, le silence... Oui oui, on est toujours en Inde !

Le Sikkim, État dans lequel on se rend avec un permis spécial, est un État qui a été rattaché en l'Inde en 1975, il y a une cinquantaine d'années seulement. Entouré du Tibet, du Bouthan et du Népal, il fait partie des "Seven Sisters", les 7 États excentrés de l'Inde et bordés par le Bangladesh.

Pour tout dire, quand j'ai dessiné l'Inde sur mon carnet de voyage, j'ai même carrément oublié de dessiner cette partie car je ne savais même pas qu'elle existait. Shame on me.

Ambiance tibétaine dans cette région.

Je voue désormais un culte sans faille à cette région dans laquelle nous ne subissons ni klaxons, ni selfie non consentis, ni alpaguements, et dans laquelle nous rencontrons des gars super chouettes qu'il nous a encore peiné (comme les pâtes) de quitter.

T'as vu papa j'ai un casque !! 

Balades en scooter entre cascades et forêts tropicales, on se sent hyper bien, et je suis bien heureuse d'être retournée en Inde dans ces conditions, moi qui appréhendais de devoir à nouveau péter une durite à chaque coin de rue.

Après le sikkim, on est beaucoup trop proches pour ne pas y aller... Darjeeling !!

Quelles sont vos premières idées sur Darjeeling ? J'entends Cyrille clamer "LE THÉ ENFIIIIN! ", les cinéphiles hurler "LE TRAAAAIN PUTAIN" et moi penser "De la dentelle sur mes gros seins". (Pourquoi tu ris ?)

Alors oui, boire du thé dans la brume mystique de la vallée, on l'a fait.

Usine à thé 

Prendre le train mythique sur les rails serrées en traversant la ville et la jungle, aussi.

Pour ce qui est de la lingerie, je comprends vite que Darjeeling est une marque de lingerie fine française qui n'a pas su s'exporter ici, je n'aurais donc toujours pas l'occasion de renouveller mes trois culottes qui n'en peuvent plus de me coller au cul depuis une demi-année.

Après Darjeeling, je rêve vraiment d'y aller, nous allons dans le Méghalaya. Littéralement "demeure des nuages". Pour ça, on reprend le train.

Mais cette fois, pas le train touristique à la Darjeeling Limited (film de Wes Anderson, 2007), mais le train bien local, en 3ème classe parce-que nous, "vivre à la local" comme disent les européens condescendants, on aime bien ça.

C'est là que le coup du cafard intervient.

Alors que je dors paisiblement sur mon matelas en cuir crasseux, la tête délicatement posée sur un oreiller utilisé depuis plusieurs nuits par le Monsieur que j'ai dû réveiller car il était sur mon lit, émerveillée par l'odeur des toilettes usitées férocement depuis un bon moment, bercée par le chahut strident et incessant d'une quinzaine d'enfants montés dans ce train à New Delhi, il y a deux jours... Petites chatouilles sur mon bidon et hop, juste après le passage du nombril, je choppe ce cafard et l'envoie se promener avec ses 3 autres copains qui longe le mur que je fixe en essayant de m'endormir. Plaisir.

On arrive à Guwahati, et on considère qu'on a bien mérité une bonne grosse bière. Après enquête, on trouve enfin un coin où se mettre bien et accoudés au bar, on voit à l'écran un session DJ en live depuis Paris. Et là cette fois, le coup de cafard.

Aaaah Paris... Jamais de ma vie j'aurais pensé que tu pouvais me manquer.

On continue notre route encore plus à l'Est et on arrive à Shillong, avant d'arriver à Cherrapunji, qui ressemble à s'y méprendre à l'Écosse. Quoi, l'Écosse ? Ouai ouai...

Une vallée verte et nuageuse, avec des cimetières chrétiens et même des pierres dresseés, dites mégalithes (p'tin l'enfer de voyager avec un archéologue, moi j'aurais dis "menhirs" Et vous auriez compris hein).

On s'est même accordés de s'allonger par terre, dans de l'herbe fraîche, et ça, ça n'a pas de valeur.

C'est donc depuis le fion dans l'herbe silencieuse et les montagnes fraîches que je vous quitte momentanément, le temps de kiffer. Et pour finir, une photo avec mes colocs de chiottes.

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Publié le 3 juin 2023

Bah y a pas à dire, le Méghalaya, ça envoie du sacré lourd.

Une région de l'Inde qui rivalise de beauté avec sa région voisine du Sikkim, qui nous avait déjà coupé le souffle par son calme et sa beauté.

Le Méghalaya serait la région la plus pluvieuse sur Terre. 11m d'eau par an. C'est aussi la région qui accueille Mawlynnong, la ville la plus propre d'Asie dans le pays le plus pollué au monde.

 Ce style incroyable

Dans le Méghalaya y a des menhirs et des cimetières chrétiens, religion apportée par les Anglais colons. (Oh putain, "colon" Elle va parler de caca c'est sûr !!)

D'ailleurs quand les Anglais ont débarqué (hinhin), après avoir lavé le cerveau et convertit les locaux, ils ont imposé le concept de propriété privée qui n'existait pas ici et ont ainsi détruit le système matrilinéaire en place depuis des siècles. Bon. Coucouche-panier les femmes, les biscotaux prennent le relais.

On a passé une soirée invités par des Khasis, la population indigène du coin qui descend des Khmers. Assis par terre devant le foyer à parler de tout et de rien pendant des heures dans un anglais approximatif mais suffisant.

Et alors que notre pote rencontré quelques heures plus tôt nous parle de sa culture Khasi et que je le questionne sur sa vision du matriarcat (j'aime mettre les gens à l'aise) sa femme -très jeune- arrive avec leur bébé (6 mois) et il m'explique qu'il attend que sa fille sache marcher pour s'en occuper parce que avant ça, elle ne réclame que maman. Il me dit aussi qu'ici les femmes ne fument pas et ne boivent pas, parce-que ils font ça entre hommes après le travail pendant que leurs femmes sont trop occupées. Elles doivent nettoyer la maison, faire à manger, et s'occuper des bébés. (Je cite)

Matrilinéaire vous m'avez dit ? Oui oui, matrilinéaire. Pas matriarcale. La plus jeune des filles de l'adelphité hérite, et quand y a pas de gonzesse, c'est pas pour le frérot mais pour la nièce. Les enfants portent le nom de la mère. Le mari déménage dans la famille de sa femme et non l'inverse. Mais la différence avec notre bon vieu système patriarcal que l'on chéri tant s'arrête à peu près là. On entend quand-même qu'ici les femmes se savent en sécurité, sont beaucoup moins agressées qu'ailleurs en Inde et portent les fringues qu'elles veulent. Tant quelles font la vaisselle... Y a même une association d'homme khasis qui lutte contre le système matrilinéaire parce-que, je cite "les hommes doivent avoir le leadership car ils sont naturellement dominants grâce à leur supériorité". Tarte dans t'gueule toi.

Parfois je me questionne quant à notre façon de voyager. On essaye de sortir des sentiers battus et de "toucher au réel" mais en faisant ça, qu'est-ce qu'on laisse derrière nous ? J'ai l'impression d'abimer le sol que je foule par mes préjugés, mes leçons de morale européano-centrées et je me sens intrusive. Cette jeune maman qui nous a rejoint dans la cuisine pendant qu'entourée de 5 hommes, je rigolais fort, buvait du vin local et fumait des bidis... Qu'a t-elle pensé ? Elle me regardait beaucoup et moi aussi, je l'observais quand elle regardait son bébé. Dans ces moments là, je galère entre la honte, la culpabilité et la fierté. En espérant ne pas sembler condescendante.

Bon, cette région a gardé sa superbe et nous espérons que les CENTAINES d'hôtels en construction ne viendront pas trop assécher les cascades et les coeurs alentour...

Concernant les paysages, tu m'aurais dit qu'on était en Écosse ou en Irlande je t'aurais cru, à ce peu de choses près qu'il y a des ananas qui poussent sur le bord des sentiers.

Mais descendus des plateaux, on s'enfonce dans l'humidité tropicale et on s'est accordé 4 jours de rêve dans cette jungle :

L'idée était de réaliser l'un de mes rêves : voir les ponts naturels et vivants en racines de caoutchouc (Ficus elastica).

La plupart des visiteurs viennent une journée dans la jungle et font l'aller retour après avoir fait un selfie avec ces arbres magnifiques mais la vie dans cette jungle nous excite pas mal alors on décide d'y rester 4 jours.

Quand je te dis "jungle" tu penses à quoi ? Des gros arbres tropicaux, des incroyables sons d'oiseaux, une chaleur humide et des tonnes de moustiques ? Bah voila, je ne t'apprendrais rien. Il manquait juste les Marsupilamis.

On s'est calé dans une petite hutte voisine d'une grosse hutte dans laquelle vivait la grand-ma' du quartier, elle nous a fait a mangé chaque jour... Mamamia... Alors Ok on était toujours à base de riz, lentilles, patates et pois chiches, mais son plat Khasi je l'aurais bouffé sur la tête d'un galeux. Tellement bon.

J'ai pas pris de photos de la bouffe mais t'façon ça ne vous aurait pas donné le goût

Et puis en randonnant autour, on cueille des ananas et des citrons... Nous gagnons certains fruits par vol honteux tandis que pour d'autres, on paye quelques roupies à la personne qui possède la maison la plus proche de l'arbre, quand-même...

Petit magasin dans la jungle

Ici poussent des Jack-fruit, ces genre d'énormes couilles piquantes qui tombent du tronc. Gautier les a donc nommé, les "Jack-Dutronc". Voilà voilà pour la blaguounette qu'on applaudit...

Énorme couillasse
il a eu peur d'approcher plus sa main Gautier héhé

On a cohabité avec des ÉNORMES araignées (grosses comme çaaaaa). Des lucioles qui ont remplies la nuit de la jungle.

Aller pisser la nuit c'était trop stylé, à part que j'avais un peu la trouille de me faire manger toute crue par un serpent... Au début je marchais jusqu'au toilettes en faisant le moins de bruit possible pour deviner qui pouvaient bien être les bêtes autour de moi... Après on nous a dit que dans la région du Bengale forcément il y a... Des tigres du Bengale... Du coup les autres nuits je me planquais sur le côté de la hutte pour pisser fissa et j'avoue que la nuit où il y a eu un ÉNORME orage j'ai carrément pissé sur notre terrasse. Hihi

grosses papayes !! 

J'ai pas réussis à faire de photo des sons d'oiseaux, vous m'en excuserez. Mais je crois que c'est vraiment ça que j'aime le plus dans la jungle, dans la vie, dans l'univers... S'endormir avec les sons de dehors en étant protégés sous la moustiquaire.

Bon donc ces fameux ponts, on avait peur que ça soit touristico-touristique mais en fait y a 4 km d'escaliers... à l'aller ça va... Et 4 km d'escaliers pour remonter du fond de vallée...

Donc déjà ça détend pas mal la quantité de visiteurs et puis c'était tellement dans le trou de balle de la jungle qui était déjà dans le trou de balle du Méghalaya dans le trou de balle de l'Inde qu'on y était bien, pépouze, détendus du slibard. Tellement détendus qu'on l'a enlevé. Hop, à poil ! Et deux trous de balle supplémentaires !

On a hésité à rester plus longtemps dans la jungle mais déjà on n'avait plus de cash et trouver une banque là-bas, c'était... Bah pas possible en fait.

Donc on remonte "en ville" et on se fait des copains Khasi qui avec qui on se balade aux alentours dans une grosse jeep sa mère.

Pour quelques jours on loue un scooter qui nous amènera jusqu'au Bangladesh à qui on a chatouillé la frontière.

Il est content 

On serait bien passé de l'autre côté boire un thé mais on a oublié nos passeports... Alors on remonte et on visite une Grotte.

Je savais pas où mettre cette photo mais elle vaut le coup. C'est le label "village où on chie pas dehors"

"Mais Mathiiiilde tu devais pas parler de crotte ! Tu devais parler de GROTTE !! "

Mais voilà je vais encore passer pour vulgaire car cette grotte, je la batise la "grotte à vulves" ... Parce-que bon...

Là je prie pour que le patriarcat meurt :

Comme avec Gautier, on ne prévoit ni n'anticipe pas grand chose dans ce voyage, on quitte chaque ville sans savoir comment rejoindre la suivante. Ça marche tout le temps, et cette fois encore, ça sera à coup de bol et de stop pouce-en-l'air qu'on atterit dans un village pommé.

L'astuce ? Aller manger dans un restau-bouiboui, accepter quelques selfies et demander notre chemin. Ni une, ni deux (ni trois d'ailleurs), une cliente / amie / cousine / voisine du restau nous annonce qu'elle sait comment nous faire aller dans l'autre ville. Elle nous emmène ! (2h de route)

On la suit, on attend dans une pharmacie une grosse demie-heure le temps de comprendre ce qu'il se passe, elle recrute la pharmacienne qui est aussi sa pote / sa cousine / sa voisine, ferme vitrine et on part tous les 4 pour Mawlynnong.

Elles nous expliquent avec un faux air détaché qu'ici, si les gens nous regardent de travers, c'est qu'ils n'ont pas l'habitude de croiser des blancs. Mais elles passent le trajet au téléphone avec des potes pour leur dire quelles sont avec des français.

Deux heures plus tard, elles nous déposent puis repartent 12 selfis et quelques roupies dans la poche. Dans ces moments là, on a du mal à savoir à qui on a eu affaire.

Aller je vous parle bouffe, ça fait longtemps.

Globalement, on se fait chier. Enfin non, on a des gros kiffs de fruits exotiques qui ici, du coup, ne sont pas exotiques. On se pète le bide aux vitamines et alors ça combiné à la chaleur humide permanente on a les poils, les ongles et les cheveux qui poussent à une vitesse folle.

On a dit BOUFFE pas tuto beauté ! Du mal a se concentrer celle-la aujourd'hui.

Bouffe donc ! Bah, riz hein. Riz blanc, Dhal (soupe de lentilles), haricots rouges, pois chiches, UN PEU de légumes verts et patates. On est pas dans le summum de l'équilibre nan.


Heureusement pour faire glisser tout ça, de l'huile.

Quand j'ose tenter de me faire comprendre en demandant un peu de fraîcheur, une salade, voilà ce qu'on m'apporte :

Deux rondelles de concombre, deux rondelles de citron vert. Voilà voilà.

Et encore là j'ai eu de la chance, souvent on nous apporte un quart d'oignon cru. BAM mange ça.

Alors évidemment, selon les régions et les cuisinières (oui je parle au feminin hein, je vais pas vous refaire tout le patacaisse de la féminazi), les plats différent et on constate qu'avec les mêmes ingrédients, parfois ça n'a rien à voir. MAIS ! Quand-même putain ça fait 6 mois qu'on bouffe que ça et là j'ai juste envie d'une tarte tomates-mozza-basilic, d'un poireau vinaigrette à la moutarde picadili, d'olives farcies à l'ail, d'une soupe de potimarron, de pâtes au bleu et aux noix, d'un bon gros verre de pinard qui tâche les lèvres, et d'un mousse au chocolat ... (Mais seulement celle de Lysianne). Et après ça on continue avec le whisky digestif, le nougat, la salade de fruits et un bon yaourt grecque au miel. Oh putain chui pas bien là... Ou sinon, juste un p'tit taboulé ? (Le pire c'est le jeudi quand on regarde Top Chef, on fait de la fièvre...)

Mais bordel même le café il est vraiment pas bon et dans un gobelet de contre-façon.

J'arrête de râler car ils ont de très belles fleurs.

Grâce à ces fleurs on a eu du miel de la jungle trop bon, au goût de pomme au four !

Bref, l'Inde c'est beau, des fois c'est chiant, le Méghalaya c'est cool, mais on a la DHAL.

Et voilà ça sera mon dernier jeu de mots pour aujourd'hui, bonne nuit.

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Publié le 15 juin 2023

Pour nos derniers instants dans le Méghalaya, nos p'tits potes Khasis nous invitent à aller pique-niquer au pied d'une cascade secrète.

Ouaaaai ! Taboulé ! Carottes râpées ! Tomates mozza ! Sandwich triangle ! Chips ! Et beh non... Kessta cru ?! Toujours le fameux Thali... Riz-patates-lentilles MAIS ! Cuit à la sauvage.

Ça ajoute un peu de piment...si je peux me permettre cette expression fort adaptée.

D'ailleurs on a fait un concours de mangage de piment Gautier, un pote et moi. Nous deux on en a prit 2 chacun (c'était complètement con, on a eu la gueule en feu pendant 2h) alors que lui n'en a prit qu'un ! Chiasse le lendemain, classique, mais on a gagné le challenge donc le jeu en valait la chandelle. Question d'honneur. (Mais pas d'odeur)

Alors que la cuisson de ces mets est en route, Gautier s'amuse dans l'eau à attraper des crabes.

Très heureux d'avoir réussi et malgré ses doigts pincés qui saignent, il le montre à un gamin dans un objectif de création de lien, de pédagogie, de partage d'homme-à-homme viriles face à la nature domptable.

Sauf que le père de ce gamin nous a montré C'EST QUI L'PATRON en choppant le crabe et en l'écartelant vivant avant de le jeter au feu. Gloups.

Et Gautier qui me regarde la voix tremblante "Mais j'allais le remettre à l'eau moi ! "

Alors du coup, pêche sauvage et souffrance animale maîtrisée avec une rapidité inégalable, j'accepte d'en manger. Et c'était bon ! Moins d'emmerdes que par chez nous, on l'a mangé avec les pinces sans décortiquer, pas de gâchis.

Le repas prêt, on s'éclate le bide dans un environnement canon puis on va se tremper le fiac dans l'eau fraîche qui raffermit la cellulite.

Petite sieste

On dit au revoir aux magnifiques ponts en racines d'arbre qui m'émerveillent toujours autant et on quitte le Méghalaya, heureux. (Mais avec la chiasse, donc)

6h de jeep (avec la chiasse) et quelques heures de bus que l'on ne compte plus (avec la chiasse) et on arrive à Guwahati, où on rencontre pour la première fois une indienne lesbienne assumée qui se bat très fort poing en l'air pour ses droits. Elle se bat contre vents et marées, gens et mariage, pour ne pas s'unir avec l'homme que ses parents vont lui choisir et elle tient la main de sa copine dans la rue, fière. BAM, c'est elle la patronne tiens.

Vazi frérot te fait pas avoir !!  

Hé toi là, oui, toi ! Toujours en train de lire nos bêtises ? Bah nous aussi, toujours en train. En train de quoi ? Bah en train. Ces fameux trains qui jallonent le pays de part et d'autres avec un réseau ferré, disons-le, bien ficellé.

Oui bon ok, des fois y a des p'tits accidents à base de 300 morts officiels (comprenez le double), mais globalement, quand t'as le pognon pour ne pas subir la "general class", ça va. Cette "general class" c'est celle qu'on prend quand il y a moins de 6h de trajet, car aucune place n'est réservée, y a pas de quotas, tant qu'il y a du papier dans l'imprimante ils vendent des billets...

 En haut à droite de la photo un type est assis sur la tranche de la porte

Là c'est partie pour la danse des sardines huilées et frites par le soleil "qu'est-ce qu'on est serrés, dans cette boîteuh". La classe générale quoi. Une fois, le vendeur de ticket avait du mal à parler correctement parce qu'il chiquait ce tabac dégueulasse qui leur donne la bouche rouge et baveuse alors j'ai cru qu'il avait dit " You want jungle class? " Au lieu de "general class" Alors j'ai bien rigolé.

Les Indiens qu'on rencontre nous disent qu'on est FOUS de se laisser subir ça, eux-mêmes voyagent en 1ère classe et c'est bien mieux ! Mais nous, on aime souffrir, je le redis. (Et surtout, on ne s'y prend pas assez en avance pour avoir des billets corrects)

 Gautier à pris cette photo depuis le porte baggage dans lequel il était assis

Et puis rire aussi, on aime bien ça. Une fois, on était enfin semis-assis après plusieurs heures de voyage bien relou et alors qu'un vendeur de chépakoi arrive, une main sort de sous le siège (là où normalement on range les sacs et les cafards), prend un bol de pois chiches grillés (miam) et la main disparaît à nouveau de sous le siège. Le type, ça faisait des heures qu'il était planqué sous les pieds des gens ! Hyper drôle.

Il y a un mot en Hindi qui veut dire ça genre "Système D", ou qui veut dire " Peu importe le problème, il y aura une solution ", c'est "Juggad". L'art d'être flex et patient pour arriver à ses fins.

En parlant de vendeurs de chépakoi, un truc très pratique dans les trains en Inde c'est que au besoin, y a toujours un vendeur de peluches, de brosse-à-dents, de bouffe évidemment, de sac en paille, de machine à coudre (oui oui) , de lunettes ou de fringue qui vient te proposer ces produits.

Pratique certe, mais j'avoue que vu que ça commence à 4h du mat le manège des vendeurs de broloques et que ça finit à 23h, ceux qui gueulent "CHAÏ CHAÏ CHAÏ COFFEE CHAÏ CHAÏ" à 120 decibels des fois j'ai envie de leur faire un croche-patte. (Je le fais pas hein, je sais que ça se fait pas...)

Bon donc le train c'est bien, mais là faut pas déconner on va littéralement traverser le pays comme ça :

Donc on s'offre une seconde classe pour 36h de bonheur, et le tout sans mourir, ce qui est vachement pratique parce qu'on a pas finit nos péripéties.

En 36h, on a fait 2300 km, soit environ la distance Paris-Moscou.

Je dis ça juste pour vous rappeler que l'INDE C'EST GRAND !

Après 36h sans douche on arrive dans le four cuisant thermostat 28 de New Delhi, et comme on commence à connaître la ville et qu'on est devenus des samouraïs anti-arnaque, on marche jusqu'à notre auberge. (Rien de mieux pour ne plus se faire arnaquer que de ne rien payer).

Ça semble pas incroyable mais marcher 20mn sous 45 degrés (ressentis 50!) avec des sacs à dos de 14kg, ça fait couler des p'tites gouttes de sueur le long de la raie du cul alors arrivés à l'auberge on plonge direct dans la piscine ! Ahahah ! Je plaisante, on n'a jamais eu de piscine...

Clairement, on ne bouge pas de l'auberge voire même du lit sur lequel on reste toute la journée en étoile de mer sur le drap qui absorbe la transpi, calés sous le ventilo qui nous rafraichit à 35 degrés et on ne sort qu'à la tombée de la nuit, la langue pendante.

Complètement flous ces gens

On retrouve Shiv, rencontré au Népal, qui nous amène manger dans ZE restau de Naan.

Shiv, ton sourire nous émeut toujours autant. Un pur mec de New Delhi qui commande à notre place sans demander notre avis et qui nous promène sans nous expliquer où on va. (J'adore) Mais après avoir évacué il y a quelques semaines la classique engueulade de "NON les femmes n'existent pas JUSTE pour faire des enfants", maintenant on s'entend.

C'est marrant on a discuté avec des Indiens qui nous ont demandé "Alors, vous pensez quoi de l'Inde ?! " ... Mdr moi à ce moment-là je me bats entre la vérité au fond de moi et la bienséance polie. Évidemment, je choisis l'option 1 et on nous confirme plusieurs fois qu'en effet, c'est fatiguant. Y en a même un qui l'a comparé à une relation amoureuse toxique. Tu la déteste, tu souffres, t'as envie de la quitter mais tu y restes.

 Le travail des enfants

En fait là je me pose juste des questions comme "pourquoi PERSONNE ne laisse sa place assise à ce papy dans ce bus en pleine montagne? "

Ou encore "pourquoi tu jettes ce déchet par terre alors que y a une poubelle ICI ? "

Et puis surtout, je la pose tous les jours aux inconnus dans la rue "POURQUOI TU ME REGARDE COMME ÇA BORDEL ?!? " (Le fait de fixer une femme en Inde est punissable, cela entre dans la catégorie des agressions sexuelles)

Bref, je suis quand-même pas mécontente qu'on ait ENFIN pris nos billets pour la prochaine destination : la Thaïlande ! On a l'impression qu'après 9 mois en Inde et au Népal, tout va être facile. On verra bien le 1er août !

Montagne de déchets à New Delhi 

En attendant, on a pas finit de bourlinguer comme disent les faux-cools sur Tinder et on retrouve Akshay dans l'Himachal Pradesh, tout à fait en haut à gauche de l'Inde.

De New Delhi à Manali, on s'est offert 14h de bus de nuit sans dormir, pour le plaisir de... (Tous en coeur !) SOUFFRIR ! Oui ! Ça y est tu suis.

Akshay on l'a rencontré à Varanasi au mois de mars et on lui avait promis de venir visiter son chez-lui. On a tenu notre promesse et lui la sienne qui était de nous faire visiter sa région, que l'on apprécie déjà pour sa fraîcheur. On est avec Aurélie ! Rencontrée il y a quelques mois à Kochi, recroisée au Népal puis à New-Delhi.

On l'embarque avec nous pour une semaine de road Trip avec Akshay dans la Spity Valley, on va chatouiller le Tibet et renifler le Pakistan, je vous raconterais.

Pour la prochaine fois je vous donne des devoirs : trouver la grosse blague sur cette photo. (L'indice est dans le titre)

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Publié le 25 juin 2023

Quel beau titre.

 Quelle belle cascade

"Hé les gars, on part en road trip après-demain !?! " Alleeeer !!!

Une très belle idée d'Akshay, proposée lors d'une balade dans une forêt de pins, normal.

Après une soirée à trépigner autour du programme de la semaine et de quelques bières, on va se coucher excités comme des acariens au salon de la moquette, la tronche pleine de rêves.

Demain, on part découvrir la Spiti Valley !

On est dans l'Himachal Pradesh, juste en dessous du Laddak, Gautier n'était même pas sûr qu'on ait le temps d'aller par-là, alors le visiter en road trip entre potes, ça sonnait vraiment comme une bonne idée.

JOUR 1 : Tout va bien.

#Manali - Shimla

Réveil très tôt, on part sans manger (déjà deux bonnes raisons pour moi de faire la gueule) en route pour la station de bus. On aime, on adore, on en redemande : 10h de bus plus tard on arrive au coucher de soleil à Shimla où on commence déjà par se boire une bonne pression, dans le doute.

C'est Akshay qui a préparé notre trip et de fait, c'est son métier. Sauf que d'habitude il part avec des bus de 25 touristes alors que là il part avec nous en mode copain et ça nous arrange bien.

Autour de l'apéro il nous raconte tout ce qu'il veut nous montrer, et comment il a atterrit dans cette vallée il y a 4 ans alors qu'il vient de Pune. (Grosse ville très loin)

Shimla donc, ses maisons en colombages et ses rues piétonnes, plus rien ne m'étonne. Akshay nous prévient que demain, on se lève tôt pour retrouver Bobby, notre conducteur "loué" pour la semaine.

A Shimla, je vois plein d'hommes avec des poussettes vides alors reflexe cérébral "ALERTE quelque chose de louche se passe", j'ai cru une demie-seconde qu'ici les hommes s'occupent de leur progéniture mais noooon, tout va bien, le monde roule toujours bien sur les roulettes du patriarcat.

Ces hommes louent les poussettes aux mamans fatiguées de porter leur enfant dans les côtes de Shimla. C'est vrai que ça grimpe !

JOUR 2 : On en reveut.

#Shimla - Sangla

Nous retrouvons Bobby et sa belle bagnole de montagne, et c'est parti.

Bobby la grande classe  

Des kilomètres et des kilomètres de beuh partout sur le té-co de la route, comme des mauvaises herbes invasives à ne plus savoir quoi en foutre.

Ça sent le cannabis partout dans la montagne pendant des heures, et pour cause ! C'est bien de là que ça vient. Pour les jardiniers en herbes, notez que l'Indica vient de là. Logique donc.

D'ailleurs c'est illégal en Inde comme presque partout dans le monde (Merci les Etats-Unis !) et pourtant ça pousse partout. Mais alors vraiment partout, dans les moindres failles de trottoirs, entre deux pierres sur un muret... Fumer du cannabis est une tradition de longue date dans ces régions, au même titre que le Maté en Amérique du Sud, la frite en Belgique ou le pinard en France. Ici, les vieux et les jeunes n'ont que faire de l'interdiction, c'est un bon buisness de montagne et cela aiderait même à s'adapter au mal d'altitude. Mais bon, mondialisation oblige, c'est interdit, y a plus qu'à brûler les preuves. (Faites le comme vous le voulez)

Bref, passons ce débat dont vous n'avez aucun doute sur mon opinion.

Dans le genre "loi à la con", (merde je viens de donner mon avis) on passe notre 1er poste de Police avec un agent sérieux qui vérifie scrupuleusement qu'il y a bien une trousse à pharmacie dans la boîte à gants... Par contre il s'en cuit le cul que personne n'ait sa ceinture.

Kit de survie

En même temps, si on a un accident, un peu de synthol sur les genoux et ça repart. On se sent en sécurité, on a des pansements. A notre belle surprise Bobby ne double pas dans les virages, ne klaxonne pas et roule pépouze. On roule beaucoup car on est pas encore arrivés dans cette Vallée.

Pendant ce trajet on se partage nos musiques, de Bollywood à Boby Lapointe en passant par Mozart et de la grosse trans sale qui tâche.

Aurélie aimait pas qu'on pète dans la voiture

Et on arrive à Sangla (ceinture de sécurité) où on s'endort comme des patates en sachant que demain... On se lève tôt !

JOUR 3 : On y croit.

#Sangla - Kalpa (en passant par Chitkul)

On fait faire nos laissés-passés pour justifier notre présence à la frontière tibétaine qui est très sensible et bien gardée.

On a pas le droit de prendre de photos ni de sortir du chemin du coup j'ai fais les deux.

On constate que la frontière n'est pas la même dans le google indien et le google européen.

Bah alors Google, tu mouilles pas ta chemise ?! Le No Man's land derrière la barrière appartient aux indiens selon les indiens, aux chinois selon les chinois, et nous on votera pour le Tibet. (Vous saviez que "Tintin au Tibet" se passe en fait au Népal ? Comme quoi les frontières hein, sans vouloir passer pour une socialo-gaucho, bah c'est de la grosse merde qui pue la chaussette)

Camion militaire à la frontière

On chatouille la frontière et on hume l'ambiance tibétaine.

Encore un p'tit check-post de police pour dire "promis promis on fait pas de bêtises" (à part gueuler "FREE TIBET" par la fenêtre) et on arrive à la ville de Kalpa (le moteur de ta bagnole) où je me pose quelques instants pour...

Faire des cartes postales ! D'ailleurs, si tu n'as toujours pas reçu la tienne, y a 2 options : Soit t'es dans le prochain envoie, soit on t'aime pas.

Un p'tit apéro de récompense pour avoir passé la journée le derch' collé au cuir de la caisse et on va se coucher parce-que demain... On se lève tôt.

JOUR 4 : On a hâte.

#Kalpa - Tabo (en passant par Gue)

Akshay fait monter la pression en nous disant que à partir d'aujourd'hui ça va être FOU alors on colle notre nez aux fenêtres pour matter ces paysages lunaires entre deux visites de temples.

Cette momie a 600 ans
Cette photo se passe de commentaires 
J'adore toujours les offrandes

Les paysages sont incroyables, dans la définition basique du terme, c'est-à-dire qu'on en croit pas nos yeux et je suis bien désolée de vous partager ces photos qui ne leur rendent pas justice.

Hyper difficile de lire géologiquement le paysage qui est complètement renversé par les mouvements tectoniques.

Minute géo! On dit de l'Inde que c'est un "sous-continent" car après la Pangée (Nom du méga continent au début de la vie de la planète quand ceux actuels étaient collés ensemble il y a très très très longtemps), les plaques tectoniques ont dérivées, l'Inde était alors une grosse île naviguant vers l'Asie jusqu'à ce que PAF! elle rencontre le continent asiatique, colisionne avec force et lenteur. Le choc écrase les deux parties ensemble faisant sortir des très grosses montagnes qui forment alors la chaîne de l'Himalaya.

On peut donc dire que ces montagnes sont la cicatrice du choc. Ces couches de terres renversées sont comme une croûte soulevée, je suis émerveillée par ces traces chaotiques.

Il n'y a que le temps qui permette à la roche friable de plier sans casser. Ça me donne le vertige. Qu'il est beau, le soulèvement de la Terre.

On dort à Tabo (le répéter 100x).

JOUR 5 :

#Tabo - Kaza

Nous avons ce jour-là visité l'un des temples les plus vieux d'Asie, le Tabo Gompa, un bon millier d'années bien tassées. Les peintures à l'intérieur sont d'époque et alors tous.tes les archéo qui me lisent, vous auriez été fous tarés.

Mais c'était interdit de faire des photos alors je vous laisse rêver.

J'en ai fais une quand-même héhé (Big Up Nils)

On roule jusqu'à une chouette auberge.

Et on se couche tôt car demain... On se lève tôt !

JOUR 6 : la quintessence.

#Kaza-Komik

MEILLEUR JOUR DE MA VIIIIE ! (La date est régulièrement actualisée)

Y avait des ânes PARTOUT et moi qui adoooore envoyer des cartes postales, on est allés à la plus haute poste du monde ! Du MOOOONDE !

4440 m d'altitude

Bon, comme j'avais clairement pas ficellé les 30 cartes en cours, je m'en suis basiquement envoyé une à moi-même.

Une passion timbrée pour les ânes qui m'enveloppe de bonheur rien qu'à leur vue.

Voici Bobdi l'âne 

Et pour parfaire cette journée parfaite, on dort dans le petit village de Komic, marrant non ?

Voici les chiottes. Un trou ouvert sur 2m de vide, dans lequel le caca tombe sous la maison. (Ca pue très fort)

On nous explique qu'ici, à 4400m d'altitude, l'eau n'est accessible que 4 mois par an lorsque les glaciers au-dessus fondent, le reste de l'année il est donc compliqué d'avoir assez d'eau pour boire, cuisiner, laver. La chasse d'eau est donc un luxe inaccessible. (OUUUAAAAI CHUI TROP CONTENTE J'AI PARLÉ DE KAKA)

Au coucher de soleil chaque habitant de la dizaine de maisons du village appelle ses bêtes et on voit des yaks, des ânes et des moutons dévaler la colline vers nous.

A ce moment là j'ai fais une crise cardiaque de bonheur.

Après un chaleureux repas dans le salon d'une famille-amie d'Akshay, on va se coucher parce-que demain... On se lève tôt.

JOUR 7 : c'était stylé

#Komik - Lassar

Papa, maman, passez au jour 8 direct SVP. (J'ai déjà gueulé "free tibet" Et "légalisez la marijuana" donc là je vais me faire ÉCLATER au retour bordel...)

Bobby bien timide et silencieux au début de la semaine se décoince, se met à fredonner, danser du bout des doigts sur son volan, et accepte qu'on monte sur le toit de sa bagnole pour faire les cons.

C'était trop bien, on se croyait dans un film, je me suis sentie la reine du monde quelques secondes. On a roulé 1km comme ça puis Bobby a dit "Finit les golios on se recale le cul sur le cuir! ". Nul.

On a visité un monastère somptueux qui de loin, semble posé à la cime d'un village tibétain. C'est l'endroit préféré d'Aurélie.

Pour notre dernière nuit dans la vallée, on dort à Lassar et on se couche tôt, parce-que demain faut se lever tôt. (La blague a trop duré je vais craquer)

JOUR 8 : Maîtrise totale

#Lassar - Manali

Aujourd'hui, la route sera longue et tumltueuse mais Yak à rouler.

Détour pour une mini rando autour de ce lac de maboule et c'était pas de trop parce qu'on a pas marché de la semaine.

J'avoue que ça nous a fait du bien, de se laisser porter.

Pas d'auberge à chercher, pas de transport à trouver, juste suivre Akshay et ses centaines d'histoires et d'anecdotes sur la vallée.

D'ailleurs toute la semaine on a rêvé de croiser le LÉOPARD DES NEIGES et devinez quoi ?! Le dernier jour !!!!

Au loin on aperçoit un troupeau de moutons s'enfuir en courant et plus en contre-bas, cette masse qui les regarde mais ne bouge pas... Incroyable...

En plus on avait eu un indice de présence un peu plus tôt 

Gautier s'en approche et le léopard pas farouche se laisse caresser.

Moment magique.

Comment ça c'est pas un léopard des neiges ça ?!? Si si ! Il était juste déguisé en biquette.

On quitte tristement la Spiti Valley dont les routes ont challengé nos croyances en la gravité, mais alors qu'on aurait pu Spiti la gueule on est pas tombés. (J'ai réfléchis longtemps à celle-là)

Cette blague me laisse de glace

La "route" est en cours de construction donc très rocailleuse, on traverse les rivières et on passe entre des murs de glace pendant que Bobby, dans le plus grand des calmes, double une quinzaine de voitures bloquées et un camion enlisé dans une rivière boueuse.

On les double tous les doigts dans le nez (et les mains devant les yeux) et on chante tous en coeur "Pour Bobby Hip Hip Hip ! Hourra ! " Il était ému et heureux le Bobby.

"Tu vas la pousser ta charette Bobby ?!" 

C'est le meilleur conducteur du monde, franchement je mens pas.

Même qu'il s'arrête pour laisser boire les chiens et rigole quand il y a des troupeaux sur la route "Himalayan bouchon ! ".

Il aime tellement sa voiture qu'il l'a lavé presque tous les jours !

C'est la fin de cette semaine de road trip et on fête ça en mangeant du riz.

Ah non je mens on s'est aussi fait un gros plaisir de nouilles instantanées dans un food truck !

On revient donc à Manali où on avait passé quelques jours avant de partir, et le sentiment de revenir chez soi.

On s'accorde 2 jours de repos pour n'avoir rien foutu d'autres que s'émerveiller devant la vie et on se prépare pour partir à Dharamsala. C'est où, c'est quoi ?! C'est là que vit le DALAÏ LAMA !!!

Ps : pour recevoir une carte postale, il faut donner son adresse.

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Publié le 11 juillet 2023

Alors Ok depuis 9 mois on a le don de rater TOUS les festivals, d'arriver dans les villes trop tôt ou trop tard, on a même été cap' de rater Holi... Rater Holi en étant en Inde, sa mère, on ne s'en remet toujours pas... Mais par contre, j'ai la sensation de courir dans un No Man's Land mitraillé et d'éviter le pire avec beaucoup de chance, car notre karma nous fait frôler mais éviter les catastrophes. On était pas dans le train quand il s'est crashé alors qu'on était pas loin et qu'on prend BEAUCOUP le train, et là on vient de quitter Manali en laissant derrière nous 48h plus tard des dizaines de morts emportés par les pluies diluviennes d'une mousson exceptionnelle. Alors on a le cul bordé de nouilles et on le sait, mais on est très inquiets car nos amis restés là-bas ne reçoivent pas nos messages et au vu de ce que l'on voit circuler sur les réseaux, là où on crêchait et bouffait, c'est complètement foutu sous la flotte. La route sur laquelle on a circulé pour rejoindre Delhi n'existe plus, et ma p'tite pote Priyanka est coincée là-bas.

Bon, en attendant d'avoir de leurs nouvelles, je vous en donne des nôtres.

Nous allons bien.

Pendant que mes parents ont vendu notre maison d'enfance (j'ai chialé pendant 3 jours) mon auto-carte postale est arrivée dans la boîte aux lettres in extremis, pour un dernier courrier à cette adresse qui m'aura vu grandir, faire mes devoirs et manger mes crottes de nez.

Je t'entends le daron "Han naaan hein! T'as mis une photo d'moi que tout l'monde va vouar pétasse ! "

Cette histoire à un rapport avec le voyage ! Enfin, pas mes crottes de nez non, mais le fait d'être coupée du dernier point d'attache dans ce cher pays qui est la France qui brûle (et tue ses jeunes à coup de nucléaire et d'arme à feu). Alors quoi, on ne rentre plus jamais et on reste vivre en Inde ? Je préfère encore me prendre des éclats de bambou sous les ongles.

Mais tout de même, dans 2 semaines nous quitterons l'Inde et alors que Gautier planifie déjà son retour ici dans quelques années, moi je trépigne de tourner cette page incroyable, dans tous les sens du terme...

Depuis quelques semaines ça sent la fin de l'Inde et amplifie durement le manque de nos amis, nos familles, notre confort... On a donc décidé de retourner vers le sud, pour revoir quelques uns des amis rencontrés ces neuf derniers mois.

 ATTENTION LES COPAINGS ON REVIENT !! 

La dernière fois que je vous ai écrit nous partions pour Dharamsala avec Aurélie, dans le but d'apercevoir le Dalaï Lama. On l'a vu, il nous a même invité à boire un thé et on a finit de le convaincre de venir en boîte de nuit avec nous, c'était fou !!! Sauf à la fin quand il était déchiré et qu'il a gerbé sur mes claquettes. Je plaisante, on ne l'a pas vu... Et franchement y avait peu de chance, à part s'il rentrait dans le café dans lequel on a passé nos journées pluvieuses à jouer aux cartes et à dessiner.

Après quelques jours à rien branler à Dharamsala, on revient à Manali où on retrouve Priyanka pour deux petites journées à se la couler douce dans l'eau thermale des montagnes.

Puis, j'ai dû dire aurevoir à Priyanka, avec qui j'ai noué une forte amitié depuis kodaikanal jusqu'à ici, en passant par Goa, Varanasi, Agra et New Delhi.

(Désolée ma Pripri, j'ai pas su choisir entre une photo où t'as un regard de shagasse et celle où on est fraîches comme la poiscaille oubliée sur le bord du Gange)

Cette femme libre, forte et incroyable (et pète couilles des fois mais j'la kiffe comme ça) nous a rejoint dès qu'elle l'a pu pendant ces 9 mois de gesticulations. (C'est comme "gestation" mais en plus mouvementé) Elle va beaucoup me manquer alors j'ai chialé, comme d'habitude.

Et puis rebelotte on dit aurevoir à Akshay qui aura aussi bien marqué nos esprits. J'ai chialé.

On a donc quitté Manali juste avant que la mousson balaye les maisons et on s'est retrouvé à New Delhi, sous la pluie avec Aurélie. La pluie chaude qui colle à la peau et se mélange à la transpi, empêchant les fringues de sécher.

Alors en bons vieux français de base en manque de la maison, on va faire un tour à Décathlon. Pas juste pour la blague mais parce-que les baskets de merde achetées il y a deux mois sont déjà foutues, il me faut me rhabiller avec des trucs "de qualité"... Sachez qu'ici ce sont les mêmes prix qu'en France mais on ne peut pas dire que la qualité suive... Enfin pas grave, ça fera le boulot, et on se réconforte avec un pain au chocolat !! Nondidiou !!!

Un après-midi entier à claquer de la thunasse pour des fringues fabriquées en Inde (bon ça encore, du coup, ici ça va), des heures à errer dans un gigantesque mall climatisé et à bouffer des trucs que j'avais même oublié que ça existait... Bah avec un karma comme ça la prochaine tempête on va se la prendre dans la tronche j'vous l'dis.

Alors qu'on quitte Delhi le visage trempé de pluie, de larmes et de transpi, j'avais organisé une petite surprise pour Gautier avec la visite express d'Amit, rencontré dans le Meghalaya, pour un dernier gros câlin devant la gare.

Après 20h de train, (ça paraît totally normal maintenant !) on arrive à Bombay, la fameuse, qui s'appelle en fait Mumbai. On voit au loin son tristement célèbre énorme bidonville et son architecture qui devait être magnifique avant de subir la météo perpétuellement pluvieuse et son ambiance orageuse.

Très courte visite, juste le temps de manger son fameux sandwich, et le jour même on remonte dans un train pour 3h de route en direction de Pune ! (Prononcez "poux-nez")

Alors de Delhi à Mumbai (en rouge), 20h de train pour 10€... Mais Mumbai - Pune (en violet) 3h, 15€... Sauf que là on t'apporte le journal, les chips, et le siège pivote (qu'un mec dont c'est le métier vient faire pivoter pour toi).

Pune c'est un peu la famille, où mon père est souvent venu travailler. On est invités à rester chez Revati et Laxmikant, un ancien collègue du daron et sa femme, ma première élève !

On a été accueillis comme des princes 

Quand j'étais au lycée, Laxmikant était expatrié en Picardie (le rêve de tout un chacun mdr) et bossait avec mon père, pendant que sa femme Revati voulait apprendre le français. Je lui ai donc donné des cours et elle a lancé ma carrière de professeure du soir, ce qui m'a permit de mettre de la margarine dans mes épinards ces 12 dernières années et d'économiser pour justement, être là ! La boucle est bouclée, et Revati parle si bien français qu'elle a une chaîne YouTube où elle y expose ses recettes indiennes, en français, que tu peux retrouver en cliquant là !

Alors bien sûr je ne vais pas me ramasser toutes les louanges de ses incroyables progrès mais j'avoue que ça me fait plaisir de discuter avec elle dans ma langue natale.

En plus, sa maman cuisine trop bien, trop bon, et puis trop tout court aussi.

Ils nous donnent des cours de cuisine et nous font découvrir la ville pendant que leurs petites Aarya et Aaradhya, quand elles ne dessinent pas dans mon carnet, sont à l'école.

Ça nous fait du bien d'être dans une vie de famille quelques jours !

On a visité le Palais où Gandhi et Kasturba ont été emprisonnés.

On a visité le temple Dagadusheth Halwai Ganapati (répète-le si t'es cap') , dédié à Ganesh.

Photo pourrie car c'était interdit

Et alors que des temples on en a fait autant que vous avez fait vos courses depuis 9 mois, celui-là je dois dire qu'il m'a remplie d'une forte émotion, entre les chants puissants qui m'ont transcendée et la somptueuse beauté de ce temple tout en argent... J'ai chialé.

D'autant que l'éléphant est, et restera toujours pour moi le symbole d'un p'tit bonhomme que notre famille a perdu il y a bientôt un an. Tout ça m'a donc envahie profondément. (Moi, sensible ?)

On a ENFIN goûté au Jack-fruit et puis d'autres trucs aussi. C'était bon, doux, sucré, croquant, entre la pomme et la mangue.

Et j'ai fais un pèlerinage en me rendant sur le jadis-lieu de travail de papa à Pune. Papapounet. Gamiiiiine !

Je cherchais comment clôre ce billet, là comme ça, entre mon plat et mon dessert, quand ce dernier est arrivé et je me suis dis que ça serait parfait : on m'a apporté une glace à la plancha, sur une tranche de brownie. Une glace à la plancha quoi...

Voilà voilà. On va donc conclure là-dessus : En Inde, tout est possible.

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63 caves.

Nous avons visité 63 caves, en deux jours. Et visiter 63 caves Bouddhistes, Hindous et Jain avec un archéologue qui a étudié les religions et cultures du monde indien, c'est intense.

 Tu veux bien être mon poto ? 

Aucune statue, aucun pillier ni aucune niche ne nous a échappé, au plus grand bonheur de Gautier heureux d'enfin découvrir les très fameuses grottes d'Ellora et Ajanta qui ont 2000 ans !!! Des temples sculptés directement dans la roche, un travail incroyablement titanesque qui leur a pris 10 générations. Y a des gens quand-même ils ont que ça à foutre.

J'imagine un gars, Eude, 38 ans : "Oh tient un gros cailloux ! Ça vous dit les frérots on défonce la pierre tous les jours pendant genre 500 ans pour rendre hommage à des trucs qui existent pas ?! "

Et les copains de répondre "Ouai grave mortel ! Moi je fais les peintures, j'passe à Leroy Merlin viteuf et j'm'y mets ! "

Martin ce p'tit marrant qui sort "Wesh moi je vais faire genre 400 éléphants ici Ok les gars ? "

Yves s'est lancé dans la sculpture de 6000 statues à poil de 4m de haut, j'avoue il était crevé à la fin.

Bon, Hubert était pas dispo le dernier dimanche donc il a pas pu finir les bas de pillier, cette feignasse.

P'tit plotage de nichons discretoss

La campagne autour d'Auraganbad est superbe. Elles sont canons ces collines jalonnées de forêts pluvieuses qui abritent de grand singes.

Bon, à la fin, j'en avais quand-même sacrément ras-le-fion de leurs cailloux taillés alors mes guibolles et moi on attendait Gautier qui jouait à l'archéologue.

Bonne cam' la peinture ça fait 1000 ans hein

Dans la catégorie très indienne de "vient on construit un truc de malade mental j'ai R de prévu demain"... À Aurangabad on a aussi visité "le petit Taj Mahal", qui s'appelle le Bibi Ka Maqbara.

Plus timide que le fameux grand Taj, ce mausolée est tout de même magnifique.

On quitte Pune et sa région mais surtout Laxmi, Revati et leurs filles avec beaucoup de tristesse car ils nous ont chaleureusement accueillis pendant une bonne semaine dans leur vie de famille. (J'ai chialé)

On a appris aux filles à envoyer une carte postale alors on espère en recevoir bientôt, nous aussi, wesh !

Le 14 juillet les filles nous font des dessins de la Tour Eiffel où elles rêvent d'aller et on passe la soirée à regarder le fameux Modi (1er minister indien) à Paris.

L'occasion de parler politique avec des pincettes...

Et puisque la Thaïlande nous appelle dans quelque jours, il va être le moment de clôre mon énorme carnet de voyage de 1,5 kg pour laisser place au petit nouveau.

C'est donc l'occasion de soirées entières à bricollouiller avec les filles, et ça moi, les doigts dans la colle, ça me fait plaisir.

Aarhya prend soin de gérer les pauses syndicales avec son excellent café colle-élastique-peinture touillé au feutre pour bien mélanger les agraphes, un délice.

Avant de partir on leur fait des crêpes bretonnes que tout le monde a adoré, certainement plus dû au demi kilo de Nutella qu'à nos talents de cuisiniers mais c'était cool de passer un peu aux fourneaux et de servir Mangal la grand-mère.

Pour quitter Pune et rejoindre Tumkur où Abhishek nous accueille dans sa famille, on se fait un bus de nuit mais alors celui-là on s'en souviendra...

 J'étais encore ignorante sur cette photo

On y a échappé depuis novembre dernier mais alors qu'on ne s'y attendait plus on a finit par se les taper... Les punaises de putain de lit. Les putains de punaises de lit. Les punains de putaises de connasses de lit.

Au bout de 2h dans le bus, habituée aux boutons de moustique à m'en gratter jusqu'au sang, je trouve quand-même que ça gratte vachement plus que d'habitude... Alors là on soulève le matelas du bus et on constate écoeurés la dégueulassitude des lieux et ses p'tits habitants... L'enfer.

À noter que quand on écrase une punaise, une odeur tenace et nauséabonde entre le rat crevé et la coriandre pourrie se dégage dans tout l'habitacle. À ce moment-là, impossible de fuir, il nous reste 8h à dormir ici avant d'arriver chez Abi.

On porte le poids des punaises et de la honte en arrivant dans sa maison, direction immédiate la machine à laver, la douche et la pharmacie car pour pimenter le tout je fais une belle réaction allergique.

Ça m'a gratté frénétiquement pendant une semaine.

Enfin ça ne nous empêche pas trop de nous marrer, surtout qu'on est trop heureux de passer une semaine avec Abi qu'on avait rencontré à Noël, retrouvé au nouvel an puis plus tard à Bengalore.

Et puisqu'on est pas trop loin de cette grand ville où vivent quelques copains de voyage, on en profite pour organiser une soirée de retrouvailles-aurevoir.

Évidement, au moment de les quitter pour de bon, comme d'hab vous vous en doutez, j'ai chialé.

Et alors que passer une semaine avec Abi c'était pour profiter une dernière fois de son sourire contagieux, il nous fait rencontrer ses copains alors ça va encore ajouter des aurevoirs douloureux.

Surtout qu'on est partis trois jours en week-end avec eux et on s'est bien marrés, commes des abrutis dansant sous la pluie. La randonnée s'est transformée en apéro, évidemment.

Et nous voilà déguisés en capotes.

On a dormi dans une grosse hutte, entourés d'arbres à café et poivre !!

Braver toutes les situations, trouver des solutions de bidouille, et arranger les tracas d'un claquement de doigt, c'est JUGAAD. Comme je vous l'ai déjà expliqué, ça veut dire Système D, la démerde à l'indienne, tu sais pas quand ni comment, mais ça va aller. Ça sonne presque comme une leçon.

Du coup, on l'a tatoué.

"Jugaad" en hindi. Gautier espère que ce post-it l'aidera à relativiser ses futurs soucis, moi je trouve ça juste joli.

Après ce week-end pluvieux à Coorg, on retourne à Tumkur dire aurevoir à la famille d'Abi. On part de Bengalore en bus de nuit, et c'est fois c'est promis, je dors en k-way anti-punaises.

Et c'est donc à Pondicherry que l'on passera notre dernière semaine, là où on a passé la première, comme pour boucler la boucle d'un long voyage au pays du curry.

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Publié le 6 août 2023

Pondicherry, BAM, comme prévu, 5 jours de teufs avec les copains français rencontrés en novembre dernier, thématique pinard et pain au chocolat. Niquel, comme prévu, on s'est bien marré.

On a laissé nos traces sur les murs, ils ont laissé la leur dans nos coeurs, blabla, sortez les violons, j'ai chialé, comme d'habitude.

On se barre pour une dernière journée rien qu'à deux dans l'exact même lieu où on a atterri quand on était encore des bébés voyageurs qui avaient peur de boire l'eau.

On passe la journée à se remémorer ces derniers mois, à se féliciter et à manger des fruits qu'on commande, direct montés dans notre chambre au prix de nos derniers gros billets de roupies que de toutes façons, "on va pas gâcher".

Sur cette photo, plein de détails incroyables. Gautier dans le miroir, la mangue sur la table, les bananes sur le bureau, ce siège à fleurs au milieu et derrière moi vous n'entendez-pas... Mais y a la mosquée. Et dans ce pittoresque lieu bucolique, moi, les couilles à l'air, en train de publier sur Instagram (une appli pour les d'jeun's) les photos de mon carnet de voyage. C'était très long, car il y avait beaucoup de pages.

Oui, j'ai taché la couverture avec de la colle à 3 pages de la fin

Ce carnet de voyage de 1,5 Kg que je porte EN PLUS des 1,2 Kg de feutres / crayons / papiers / colle / sciseaux / pinceaux / aquarelle / ficelles / scotch depuis NEUF MOIS a été un poids de ce voyage. Pour mon dos, vous l'avez compris, mais aussi parce-que j'ai passé des soirées entières dans des auberges indiennes à devoir le montrer, l'expliquer, le faire essayer, toucher, le laisser se faire prendre en photos dans tous les angles par les milliers d'indiens curieux qui jonchent ce pays... Et je ne vous parle pas des heures passées à le dessiner.

A la fin avec Gautier on se relayait pour expliquer notre voyage à travers ce carnet, avec, assis à côté de nous (ou penchés par-dessus nos épaules) des curieux fascinés. Et on s'est relayés pendant des semaines pour cet exercice parfois relou car redondant. (Là, on devient déjà condescendants)

Bref, ce carnet c'est comme notre voyage.

On en est fiers mais fatigués.

Du coup, un peu la trouille de le laisser s'envoler pour la France, je le photographie sur tous les angles et je pense à tous ces indiens croisés, avec qui on a échangé nos insta (à prononcer en se pinçant le nez en mode connasse "qui ont chowpey mon instaaanw" et je me dis : CE SOIR, JE PUBLIE TOUTES LES PAGES DE MON CARNET DE VOYAGE SUR INSTAGRAM POUR FÊTER NOTRE DÉPART !

140 pages comme ça...

C'est à ce moment-là que Gautier à commencé à m'insulter "d'instagrammeuse".

Genre "poufiasse botoxée qui partage sa vie sur les réseaux sociaux". D'abord outrée, j'ai ensuite considéré l'option d'une carrière de connasse à Dubaï. (Bah ouai fais pas genre, toi aussi t'aurais hésité)

Enfin bon, on passe une journée complète dans la chambre de notre première et dernière auberge (qui était un harem de passe-passe à l'époque coloniale) à glander. A faire le deuil de l'Inde. A pleurer aussi, mais cette fois c'était pas moi. Gautier m'offre le tendre moment de remercier tous ces durs mois avec ses mots doux.

Y avait un p'tit chat

On quitte donc Chennai, notre première ville en Inde, qui sera aussi la dernière, la tristesse à l'âme pour Gautier et le rêve d'une carrière à paillettes pour moi.

On refait EXACTEMENT la même photo au même endroit, la première et la dernière, 3 saisons plus tard et une grosse claque indienne dans la gueule entre les deux, en se disant : ÇA, ça va être super pour Instagram.

On prend l'avion comme des connards qui polluent et ce n'est pas l'être moins que de le dire.

Pour cette photo, Gautier me sort "Et la même avec un sourire tu peux ?!? " Voilà donc mon sourire forcé après la douane ET l'immigration indienne pète-couilles... Ils ont cru qu'on avait fait un buisness car "soit disant" des touristes long terme en Inde ça existe pas (ET JE COMPRENDS POURQUOI). Bref, j'étais ultra vénére mode bull-dog.

On s'barre à Bangkok.

Avec des rêves de piscine.

Les taxis ont des couleurs de tuk-tuk.

Bon, c'est pas encore Dubaï mais bordel ça nous a fait une claque de propre.

Déjà, après 2h de sommeil dans un avion très low-coast, on arrive dans une auberge de jeunesse de maboule avec une piscine, qu'on a réservé à l'avance exprès pour plonger dès notre arrivée. En Inde on mourrait tellement de chaleur que le running-gag de ces derniers mois (pour les boomeurs, "running-gag" Ça veut dire " blague récurrente") c'était de dire "Quand on rentre à l'hôtel direct je plonge à la pisciiiine !!! ". Bon, on a jamais eu de piscine, c'était histoire de rêver...Mais là ON ARRIVE A BANGKOK et on a réservé une auberge de jeunesse avec PISCIIIIIINE !!

On sort de l'aéroport avec l'énergie d'une moule à marée basse rampant désesperement vers l'auberge... Et on nous fait patienter 7h dans le Hall d'accueil pendant qu'ils préparent nos lits. Oui oui, 7 heures. Sept. Et alors que de l'autre côté du mur les gens plongent dans la piscine, on attend, sur des chaises. Pendant sept heures. Bon, bah vu que je démarre ma carrière de connasse à paillettes, je vais mettre le pire avis gogole du monde sur l'accueil de cette auberge.

 N'allez jamais là

Notre rêve de plouf dans la piscine attendra 7h mais sous la clim, alors ça va. On se serait bien pris une bière en attendant MAIS NON c'est la fête de Bouddha aujourd'hui et demain ! Donc l'alcool est bani. Nos seuls 2 jours à Bangkok.

Aors on sort manger dans la rue, parce-que même si on comprend rien au Baht, la nouvelles monnaie, et qu'on a pas encore apprit le thaïlandais, manger dans des boui-boui on connaît. On se commande un Pad Thaï, et là, la vie prend son sens. On mange un Pad'Thaï.

J'arrive pas à manger avec les baguettes la honte 

Ça fait 9 mois qu'on bouffe du riz aux lentilles, et là, on mange des nouilles aux légumes. Bah putain. Ça nous à fait quelques chose. Ça, c'était y a presque une semaine et on continue depuis ce 1er jour, à chaque repas, à se regarder et se dire "Hé?! Ça te dit ce midi, on mange Thaï ?! ". Le bonheur.

Après Bangkok, on a prit le bus, le métro, le tuk-tuk et le train (ce qui du coup, après un p'tit saut en Inde est HYPER FACILE ici).

Y a pas de klaxons, les rues sont propres, les gens ne se bousculent pas, et quand ça arrive, ils disent "Pardon", comprennent le " Non" et disent bonjour. (Enfin, ils disent "Sawadee")

C'est tellement calme Bangkok.

On est partis à Hua Hin où Gaultier a une villa.

"KEUWA ? GAUTIER A UNE VILLA EN THAÏLANDE ?! "

T'as pensé ça, je le sais.

Non, Gautier n'a pas de villa.

Mais GauLtier, oui. Et oui, la nuance est fine, il n'y a qu'un L qui les sépare et à partir d'ici je vais vous raconter mes journées avec Gautier et Gaultier, et vous vous démmerderez pour vous souvenir quel protagoniste porte quelle orthographe.

Gaultier et Gautier, deux archéologues lents à se préparer le matin, pour le prix d'un.

Gaultier et Gautier, un sketch.

On a rejoint Gaultier à Hua Hin, qui nous accueille dans sa villa avec un plateau de fromages et du rosé au bord de sa piscine.