Carnet de voyage

1...2...3...Inde Trois !

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Le déni de la Seine-Saint-Denis, c'est parti, un ... deux ... Inde Trois !
Novembre 2022
52 semaines
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Publié le 15 mai 2022

A 19 ans, Gautier entre à l'école du Louvre, frais comme le rosé du matin, sur les bancs d'une fac à rêves. Il étudie l'histoire de l'art, l'histoire de l'Inde, l'histoire de la vie, et l'archéologie. Il commence à mettre ses pièces rouges de côté et se dit "Avant mes 35 ans, je pars en Inde !". Ca y est, Gautier aura 35 ans cette année, est archéologue, et même chef archéologue ! (Il se la pète à fond.) Alors accompagné d'une formidable personne (moi) qui refuse la non-élaboration des rêves, il s'casse enfin.

Indiana Jones du 9-3 
Manif et BBQ pelle, c'est plutôt ça la réalité. 

En colocation à Bagnolet avec Thibaud (cousin, pote, archéologue, coloc et collègue) depuis de nombreuses années, on a eu le temps d'élaborer ce voyage...

C'est d'ailleurs depuis notre p'tite maison dans la téci que je commence ce récit, 6 mois avant le départ, en mai 2022, avec une impatience difficilement contrôlable.

En attendant, pendant ces quatre ans à la con qui me font râler parce que j'ai rien d'autre sous le coude et que râler ca me purge, on a travaillé. Lui a fouillé la terre, moi j'ai battu le pavé, entre éducatrice de rue, animatrice et barmaid. Là je me demande pourquoi je prends un avion qui coûte 7 ans de vie de carbone pour aller voir des bidonvilles, des squatts, des enfants sales et seuls, alors que tout ça, j'ai vécu avec, travaillé avec, dormi avec, bouffé avec. Ils ont de drôles d'idées ces hippies du 9-3.

On a fait deux fois le tour de France en stop, on a chié dans les bois, construit des attrapes-rêves avec le laurier du jardin, fait notre Komboutcha maison, aménagé un camtar crit'Air 4, foutu des drapeaux népalais dans la chambre, fait pousser un potager, bu avec des potes jeunes, (TU L'AS LE JEUX DE MOTS ???) ... franchement il nous restait juste à partir en Inde avec des dreads locks pour atteindre le Climax des troubadours babosses.

Toujours avoir une pelle sous le coude 

Avril 2022, trois recommandés dans la boîte aux lettres. Un chacun. Thibaud, Gautier, Mathilde, vous êtes priés de quitter les lieux. Putain, mais ouuuiii OOOUUUIIII on va partir !! Trop de kiff. Les planètes s'alignent, trop heureuse, on n'a plus le choix, plus d'excuses, j'ai envie de courir et gueuler dans la rue AUUREVOOOIIIIR.

Un stage de 2 mois dans le 9-3 après un master en biologie, un pétage de plomb suivi d'un saut au Népal, au Laos, au Cambodge, en Thaïlande, en Bolivie, au Pérou et en Colombie... Et à nouveau catapultée ici. Picardie, Nantes, Bagnolet 2 mois, balade sur la planête 1 an... A mon retour tout était possible mais je reviens me noyer en île de France aux côtés de Gautier. Et je l'ai choisie. L'obscène Seine-Saint-Denis. L'angoisse totale. Putain de Seine-Saint-Denis. Scène. Seins. Déni. Again. 4 piges de stress, trop de gens, trop de lumières, trop de pubs, trop de scooters, trop de flics, trop de violences, trop de harcèlement, trop de bruits, trop de teufs, trop de potes, trop de voisins cools, trop de collègues sympas... aller merde tant pis, on vous quitte tous, sans regret. Mais pas sans souvenirs.

On est donc en mai 2022, et quand Gautier valide ces lignes, il me rétorque "Heu ... tu sais l'Inde, c'est aussi trop de gens, trop de bruits, trop de violences..." Ouai, mais "I.N.D.E" quand tu mélanges les lettres, ca fait "Déni" donc c'est bon. On y va les yeux fermés.

On part pas en stop hein. J'tape dans les archives là.

On a envisagé plusieurs façons de voyager. Le camion, trop vieux et trop en panne. A pieds, la flemme. On a pensé au transsibérien mais parait que c'est le bordel vers la Russie. On va y aller en avion. Il ne s'agira pas de planter des arbres débiles pour compenser. Je ne sais pas comment faire mieux que ne rien faire. Difficile à assumer. Il est encore temps de changer d'avis.

Et on espère, après l'Inde, continuer vers le Vietnam, le Laos, le Cambodge et puis tout c'qui peut trainer comme pays autour et finir par rentrer avec le train-train, vers un nouveau quotidien. On s'offre un an de voyage, un an de cornes aux pieds, de coups de soleil, de diarrhées, d'engueulades, de poussières, de maux de dos... Can't wait.

Ca fait déjà deux ans qu'au-dessus de notre lit, trône la carte de ce pays triangulaire, dûment stabilotée par Gautier. Et puis quelques Noël et anniversaires à s'offrir des gourdes (c'est toi la gourde), des cartes, des duvets, des lampes frontales, des coussins pour dormir dans le train... l'Inde nous envahit depuis un moment. En plus ils en parlent à la télé. 50 degrés. Oh bordel. Faut penser à prendre la crème. Les lunettes de soleil. La casquette. Le smecta.


Départ en novembre 2022, on va rater Diwali, la fête des couleurs. Et quand on en parle, que répond Gautier ? "Dit Wallah !" Diwali. Môsieur se fiche de râter ce festival. Parce que "y en a plein des festivaux* ! Et puis j'ai pas envie de me prendre une faciale de paillettes d'ocre en plastok !" Voila voila. On va s'arrêter là.

*Oui, il a dit ça.

A l'image de ceux racontant mon "tour du monde", ce blog est là pour vous donner des nouvelles, vous rendre jaloux, vous raconter nos péripéties.

D'ailleurs, par ici c'était l'Asie !

Et là, c'était l'Amérique latine !

Suite à un accident de serveur brûlé sur le site MyAtlas, les photos des précédents blogs ont disparues ... nul.

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Publié le 29 mai 2022

Un mardi en pleine nuit du mois de mai, Gautier et moi sommes chauds comme une baraque à frites ... On se lance un regard complice, les mains moites, on se glisse sous la couette et on ouvre l'ordinateur entre nous... On se met en navigation privée, cagoulés, avec des gants à pianoter anonymement ... La chaleur monte ! On sillonne la toile des internets sans se faire reconnaître... On va enfin ... ENFIIIN... Acheter nos billets d'avion ! Frénétiquement à la recherche d'une place pour l'Inde sans se faire latter la tronche par les cookies qu'on a beau refuser, ils se coincent entre nos bourrelets. Je suis au TAQUET pour dégainer la carte bleue et liquider nos économies durement acquises.

Putaaain trop tôt ! Trop en avance ! Sont pas encore sortis les billets pour fin octobre !

On remballe, je boude, en balançant la CB à travers la chambre, me roule par terre, tape du poing en chialant, hurlant comme le monde est injuste envers les babosses qui veulent claquer de la thune.

Alors pendant ce temps-là, pour évacuer un peu toute cette tension d'impatience qui m'habite, je fabrique mes carnets à dessins en avance. "Un peu" en avance. Sacrebleu comme l'attente va être longue.


Une semaine plus tard, dernier service au bar, je rentre ce mercredi soir à 1h du matin, plein les pattes, cloques au pied et pincement au coeur. Me dire que je ne retourne pas courir dans les escaliers pour servir des pizzas et me prendre une douche de bière par le fût à changer, ça me repose rien qu'à l'idée mais m'empêche de m'endormir. Alors on regarde le Replay de Top chef. Entre le "mille feuilles à base de feuilles" et la "fleur qui donne un p'tit côté florale" c'est la pub.

*Heeeu...Attends la meuf elle nous propose un blog de voyage et parle des publicités de Top Chef ?*

Il est 2h du matin. Le début de 4 jours de congés avant un pont bien mérité, c'est un peu les vacances. Et en vacances, Gautier, il mange des glaces. Petit détour vers le congélo, il revient couinant de plaisir avec sa glace, et là je le calme direct le gars : "Mec, faut qu'on se mette d'accord sur la date de départ en Inde!" Octobre ? Novembre ? Je veux le plus tôt, il veut le plus tard.

Coup de maître de la négociation de ma part : "ok novembre, mais on achète le billet maintenant."

"Heeeu... Comment ça maintenant ? Là en mangeant une glace un mercredi à 2h du mat' en regardant Top Chef ?"

Ouai, maintenant. C'est parti.

Sortez les passeports ! Gautier en a un tout beau tout neuf. Le miens a déjà quelques bornes et Gautier jalouse tous mes visas souvenirs.

Trois clic et je cours vers ma carte bleue. Les zigomatiques aux oreilles je fouille mon sac en le vidant comme une souillonne, bavant d'impatience. Carte bleue. Carte bleue ? Caaaarte bleeeeue ?!

Hop, ascenseur émotionnel je deviens dingue. J'arriverais pas a survivre à cette frustration.

Éclair d'illumination : DANS MON MANTEAU. Vous voyez exactement ce genre de moment, n'est-ce pas ?

Zip, scratch, hop, zoup, clac clac, c'est réservé on part le 11 novembre. C'est un jour férié donc... T'es dispo pour nous amener à l'aéroport ? Faut qu'on y soit a 5h du mat'. Alleeeeer dis oui 😊

Excités comme des acariens au salon de la moquette.

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Publié le 1er juin 2022


Ok, on a les billets, les passeports, on a la motivation, permis internationale, vaccins et bientôt le visa... je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuie. Je m'ennuiiiiie.

Alors je couds. J'ai ressortie une machine à coudre qui s'est fait encore plus insultée qu'un migrant dans le 16ème arrondissement. Avec ses bobines et ses fils qui pètent, mes durites avec. Faut être patiente, avoir la pédale légère et une minutie dont seul de Dalai Lama sait faire preuve. Tout moi quoi.

Avant de sortir la bête, je me chauffe pour réparer les drapeaux cousus à mon sac qui font office de CV du voyage.

Attention, Tuto Couture à la main !

Etape 1) Mettre le fil dans l'aiguille

 Faut tirer la langue sinon ça marche pô

Etape 2) Mettre l'aiguille dans le tissus

 La France mérite bien d'être rafistolée

Et voila, c'est finit !!!

Maintenant, on passe en mode industriel avec la machine à faire les trucs plus vite que nous.

Je suis très fière de vous présenter, au premier plan, le mètre-couture de ma grand-mère maternelle, que je traine depuis des années. (le mètre, pas la grand-mère ...)

Au programme :

- Coudre une taie pour un oreiller U gonflable,

- Fabriquer des pochettes, plein de pochettes, pour compartimenter et ranger (j'aime les pochettes)

- Fabriquer un étui pour mes lunettes de soleil

- Me fabriquer une "besace-de-main", c'est comme un sac-à-main, mais pour être sécure et salit

La taie du coussin U 

Et hop ! A partir d'un tissus fleurit récupéré d'une pauvre marionnette envoyée à la décharge (Big Up à mes anciens collègues de l'association Hors La Rue), mon coussin U gonflable aux coutures qui piquent devient tout doux et surtout ... un étui lavable pour éponger la transpiration accumulée dans les heures de train et de bus que, je n'en peux plus d'attendre, nous prendrons pour traverser l'Inde. Comme j'suis une meuf extrêmement gentille (calme) et généreuse, j'en ai fait un pour Gautier, le bleu. "Les fleurs pour la fille et le bleu pour le garçon" - (à lire avec l'accent beauf)

ASTUCE ! (tous les vrais tutos ont des astuces nan ?)

Un petit bout de lanière qui dépasse, ça permet de nouer l'oreiller U pour qu'il devienne un O, pour faire un gros dodo bien entouré du cou. Du coup.

 Wax de Montreuil, chute de rideaux, paréo de Tahiti et bout de marionnette

Et voila un gros tas d'pochettes. Une pour les slips, une pour les t-shirts, une pour la brosse à dent, le savon et puis aussi bien-sûr le parfum, les paillettes et les escarpins.

Et oui ! (Vous pouvez m'imaginer dire "Et oui!" le doigt en l'air, regard savant et malin) Le sachiez-vous ?Compartimenter ses biens et ses vivres avec différentes pochettes au sein d'un sac-à-dos fait et défait 3x par jour, c'est s'assurer un rangement efficace, et des crises de "ELLE EST OU MA LAMPE FRONTAAAALE" qui durent moins longtemps. Et puis je m'ennuie. Donc ça m'occupe.

Niveau d'ennuie assez dramatique 

Ca c'est ma pref', en tissus acheté sur un marché en Bolivie. Je rangerais mes gaudasses dedans. Ce qui est génial aussi, c'est qu'elle se convertit en bonnet pour un style "chic-casual" un peu régressif très tendance pour l'été.

Et voilà la besace-de-main, qui attend encore sa hanse 

Pour ce petit sac dans lequel je compte ranger les choses utiles plusieurs fois par jour (concept du sac-à-main quoi...) j'ai utilisé un tissus que j'aime beaucoup beaucoup. Le même que pour le coussin U de Gautier. Ramené il y a 25 ans de Tahiti par mes parents, je l'utilise avec parcimonie depuis des années mais là, pour ce kiff, j'en ai taillé une bonne tranche. Pour l'intérieur, c'est du tissus utilisé dans l'automobile, récupéré par mon père à son boulot. Un genre de skaï de récup' que j'utilise souvent quand j'ai besoin de faire des choses qui vont être très sollicitées, abimées. Ce tissus (qui coûte une couille au mètre carré) est génial à coudre car ne s'effiloche pas et ne s'étire pas. La fermeture éclaire vient d'une veille fringue balancée. A l'intérieur, un petit compartiment secret.

Bon, après, faut ranger le salon avant l'arrivée des colocs. Heureusement pour eux, et pour vous qui en avez marre de lire des articles de voyage de gens même pas partis en voyage, je me barre quelques semaines. Je vais faire une formation dans une âneraie, puis un stage de woofing. Une âneraie, c'est là où on élève des ânes. Alors, à bientôt !

Je tiens à préciser qu'à un moment donné, j'ai lu la notice d'utilisation de la machine à coudre. Et vous vous rendez pas compte mais pour moi, lire une notice d'utilisation, c'est comme une recette ou un itinéraire, je trouve que ça sert à rien. Mais voilà, je l'ai fait, et je voudrais qu'on me félicite (Gautier l'a fait).

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Publié le 5 août 2022

Mes pieds sont jaloux de mes mains qui pianotent encore pour élucubrer un tas de conneries organisationnelles. Mes pieds qui voudraient suer des cloques dans les chaussures de rando plutôt que d'errer encore sur ce sol à compter les mois, les semaines, les jours et les heures. Le temps me fait l'effet d'un élastique. Il s'étire longuement, avec une lenteur insupportable puis me claque à la face lorsqu'on m'envoie "tu verras là-bas, c'est chaud, il fait chaud, les hommes sont chauds, la bouffe c'est chaud". "Heureusement que t'y vas pas seule". "Là-bas c'est la misère, tu vas te faire violer, vous allez être malades". Ouai bah je vois pas la différence avec une sortie de boîte de nuit beauf dans la capitale de l'amour mes fesses hein.

Merci à tous de prendre le soin de nous balancer vos angoisses, ça fonctionne. Mais ce qu'il va se passer c'est que, en tant que personnes confiantes, nous allons quand-même être bien à jour avant le départ. Prêts.

Photo d'identité - beau gosse et concentré 
C'est toujours super les photos d'identité hein ? 

Souris pas, regarde droit, lève ta frange et surtout refait la même tronche à l'aéroport.

Enfin bon... vaut mieux avoir l'air con qu'avoir l'herpès.

D'abord, il y a l'étape des visas. Un rendez-vous foiré comme on en fait peu. Un vendredi trop tôt pour deux saltimbanques couchés à 6h du matin, à l'autre bout de l'île-de-France, au 6ème étage d'un immeuble en travaux. Nous voilà coincés dans l'ascenseur, avec un type aussi calme que je suis nonne, pensant bon d'appuyer sur tous les boutons. Après une course poursuite dans l'immeuble aux portes à sens unique, on arrive suants au point d'arrivée où l'on comprend qu'il nous manque un document. Paf, on redescend, cybercafé, document complété, imprimé, on retraverse la rue, jusqu'au consulat alors fermé. Demi-tour la gueule enfarinée.

Ca m'a saoulé 

Et je salue la persévérance, la tenacité et la positivititudation de Gautier, qui jusqu'au dernier moment n'a pas lâché alors que seule, je me serais déjà barrée, gueulant les bras en l'air comme un poulet sans tête. Le coup de grâce fût "Mais arrête de râler, c'est déjà le début du voyage ! Les galère, la sueur, tout ça, c'est un peu comme si on était déjà en Inde!" Ah ouai ? Laisse tomber j'me casse en Suède. Dans ces moments-là, je me dis qu'un bon stage de méditation ayur-chépakoi ça me ferait pas de mal.

Donc les visas, on y reviendra.

En attendant, on se rhabille d'un masque et on apprend par cœur le tableau des vaccins sur les bancs de la salle d'attente de l'institut Pasteur. Rien n'est obligatoire, tout est recommandé. Rien n'est clair, tout est cher. Chacun choisit les siens.

Ensuite il y a la souscription à une assurance voyage. Et là, c'est le bordel. Il y a beaucoup de choix et c'est tant mieux !! On a quand-même la chance de pouvoir se couvrir en cas de trucs chiants, nuls, dangereux et chers. Alors on va le faire. (oui papa, promiiiiiis)

Et vu comment tous les gens qui ont "déjà vu un reportage sur l'Inde" nous donnent tous leurs meilleurs conseils du monde, on est parés et armés face aux emmerdes. Et il y a quand-même des choses incroyables dans ces assurances voyage, je vous laisse constater :

Bon, trêve de plaisanteries.

On s'arrête là-dessus pour une pause vacances.

Les babosses en vacances 

Et pendant cette pause vacances, Gautier, toujours au taquet quant aux préparatifs pour l'Inde, déplie la grande carte au sol et s'instruit dûment sur un LonelyPlanet offert il y a au moins 2 ans.

On nous l'a plusieurs fois demandé : non, on n'ira pas en Inde en camion. Ce gros tas de bordel à 4 roues qui tombe en panne à chaque saison, merci les frais.

"Avec le camion, c'est en Inde-et-Loire qu'on peut aller!! HINHINHIN" Blague de Gautier. Il a beaucoup rit. (et toi aussi je t'entends là)

 Toujours une qualité photo remarquable

On commence à dessiner un itinéraire, ou plutôt, Gautier commence à dessiner un itinéraire. Parce que moi je m'en fous pas mal de où on se balade, ce qu'on regarde et les choses à ne pas louper. Marcher et parler avec des gens ça me suffit. Mais pourquoi aller si loin ?! me direz-vous ... pour accompagner mon namoureux dans son rêeeeve ! C'que c'est beau l'amour. (j'te préviens, prochain coup mon gars, on va au Mexique)

Je me charge de l'intendance, des réservations, des trucs chiants mais qui moi, m'excitent vachement. (oui oui) Si j'ai bien compris, on atterrit à Chennai, au sud, un peu au-dessus de Pondichéry, puis on descend encore un peu avant le remonter par l'Ouest jusqu'au Nord et là je sais plus bien mais on va zigzaguer et bien se marrer.


Voici une superbe image claire et précise, faite avec beaucoup de soin et de dextérité grâce à mes talents de montage, permettant de visualiser l'idée d'un parcours qui, de toutes façons, changera chaque jour. Alors d'accord je suis naze en montage, et en photo, mais j'ai repris cette article ce jour pour me féliciter d'avoir ... fait les visas ! YOUHOU !

Et puis alors finit les galères de consulat... Bam Bam sur internet c'est plus simple, moins cher, efficace. Gros bigUp au réseau 8G de Bagnolet !

Gautier voulait un visa papier sur son passeport tout neuf mais il se contentera du cachet à l'aéroport et hop on n'en parle plus.

Maintenant ... Les vêtements. On appelle Thierry et Marie, de très bons amis de mes parents qui ont vécu quelques années en Inde. "C'est vrai que j'aurais pas le droit de m'habiller comme une pétasse là-bas ? Les nichons à l'air ça passe pas ? Comment ça faut tout couvrir ? Mais ils sont fous il fait trop chaud !!!"

Et bien justement chères mesdames frivoles et beaucoup trop libres. Le soleil, ça tape, donc si on pouvait utiliser l'argument de protection dermique pour justifier de cacher cette épaule que je ne saurais voir, bien bel équilibre que de porter du coton sur TOUT LE CORPS. Fait chier tiens.

Thierry finit par me dire : "Là-bas, leurs films porno viennent d'Europe ... donc femme blanche = saloooooooooope" Yes, trop cool. ALERTE EPAULE DÉNUDÉE ELLE VEUT SE FAIRE Baiiiiiiip

Ok les vêtements on l'a bien compris, on se couvre, et on se tait. (j'adore)

Mais qu'en est-il des gaudasses ? (crève-coeur de partir sans mes DocMartens - ciao le style, c'est parti pour 1 an de grôles "pratiques"...)

Faut randonner, faut se balader, et surtout, je ne me ferais plus jamais avoir : faut poser ses pieds dans des douches d'auberge parfois aussi écœurantes qu'une bonne tartine de ce que tu trouves quand tu fais l'effort de vider ton siphon plein de savon croupie et de cheveux emmêlés. Yeeeeurk... Because no mycoses, vive la tongue plastique.

Malgré un "m'en fous sans mes lunettes sous la douche je vois pas la crasse", (relan de vomi) j'ai réussis à convaincre Gautier que des claquettes qui vont dans l'eau c'est quand-même pas du luxe.

Au détour d'une visite de chantier archéologique dans la foret de Fontainebleau (jalousez pas mes vacances svp), un p'tit pote de Gautier se la pète avec ses Xeroshoes : des claquettes de rando qui peuvent prendre l'eau : vendu, il a trouvé son bonheur.

Très très fier de ses nouvelles claquettes, Gautier taille le bout de gras avec notre voisin de bar. Et vas-y que ça se compare les sangles et les semelles ! "Han moi y a des scratchs !" "Han moi là y a un p'tit bout d'elastouk hypeeeer confoooort!" (Oui Gautier, je sais, j'exagère, mais t'es tellement mignon les doigts de pied à l'air !)


Technique "Mathou la prévisibilité" ... interrogatoire de Gautier :

Situation 1 : t'es en balade en ville, la rue est mouillée et pleine de déchets, il fait chaud, tu mets quoi ?

Situation 2 : Il fait 5°C on est dans la montagne caillouteuse, on marche depuis 5 jours, tu portes quoi ?

Situation 3 : Tu fais de la moto dans la poussière, tu mets quoi ?

Situation 4 : On est invités à une cérémonie familiale locale, t'as quoi aux pieds ?

Situation 5 : Tu subis un interrogatoire par ta meuf pour challenger ta prise de décision tu lui envoie quel type de semelle à la tronche ?

Et bah n'empêche, avec cette technique (je vous ai bien raccourcis le process) on a élaborer LA LIIIISTE des chaussures nécessaires. Claquettes, baskets, chaussettes.

Bon, j'ai commencé cet article en expliquant ce que j'ai dans la tête et je viens de finir avec l'habillement de nos pieds, la boucle est bouclée pour aujourd'hui. Je ne tease pas la suite parce que... je ne sais pas ce qu'il va se passer. Alors j'arrête là, comme ça. Aurevoir.


*bref silence*

AH SI TIENS !! On va faire un tour de France en Camtar au mois d'octobre, pour dire bonjour et aurevoir aux gens. Si t'as pas ta croix sur la photo suivante, (et que t'es chaud d'accueillir pour un café ou un dîné 2 pré-voyageurs) fais-le nous savoir ! Et pour ceux qui ont déjà leur croix, dites-nous quand vous n'êtes PAS dispo en octobre, qu'on ajuste un parcours. Merci. Aurevoir, vraiment.

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Publié le 2 septembre 2022

La Sodade, me raconte Théo lorsqu'on était assis entre deux rayons Décathlon, c'est un sentiment exprimé par ce mot portugais qui n'existe pas en français. Ca serait un mélange entre la mélancolie, l'excitation et la complaisance. C'est l'idée d'accepter une tristesse bienveillante. Dans ce sentiment il y a quelque chose de rédempteur, de salvateur. Ce soir, alors que je devrais être en train de manger des welsh à la Braderie de Lille avec Camille, je suis dans mon canapé, à côté de mon mec covidé. Et je ressens de la Sodade.

Je ressens de la Sodade lorsque je trie des tonnes de "matos de bricolage et de trucs au cas où", accumulés depuis 28 ans (c'était mon anniversaire la semaine dernière !!).

Avec tout ce bordel, je pourrais ouvrir un atelier. Mais je pars au moins un an et il faut ranger tout ça pour mettre en carton, et dans une trousse. En carton dans une cave... et en trousse dans le sac-à-dos pour l'Inde. Autant vous dire qu'après une semaine de formation en reliure, il s'est passé que je me suis fabriqué un ENORME carnet de voyage pour l'Inde. Alors des trucs, des machins et des bidules stockés qui tout à coup m'apparaissent utiles à la vie, j'en ai trié.

 C'est un mors-ouvert, plats toilés, rubans et onglets apparents avec couture nid d'abeille (me la pète)

Mais pour le remplir, ce carnet de voyage de 1,261 Kg, (ouai putain la tuile) je n'emporte qu'une trousse. Et pas n'importe laquelle ! LA trousse de ma mère, utilisée pendant ses années étudiantes.

Elle a encore la patate pour aller en Inde, cette trousse ! 

Avec la note que Mam's a eu lors de son examen final dont le challenge était de dessiner une boîte d'allumettes en 3D, je peux vous dire qu'en terme de dessin je suis pas la fille de n'importe qui. (Dessin noté 02/20, mais je pense que les profs à l'époque n'étaient pas assez ouverts d'esprit sur la liberté d'expression). Cette trousse donc, c'est pas n'importe nawak sur la forme, et dans le fond, je dois choisir 5 stylos pour 1 an. Excitation de faire l'inventaire de tout ce que j'ai. Tristesse de devoir me séparer de ce truc, ce machin, et ce bidule. Et un petit côté salvateur dans le dégraissage du superflus. La Sodade.

Et puis la Sodade aussi, je la ressens dans ce fameux rayon de Décathlon, lorsque Théo me raconte ce sentiment. On est là, comme trois connards à claquer de la thune pour acheter des trucs en plastique fabriqués par des enfants, et on se dit que quand-même, préparer un voyage, c'est quelque chose. Théo lui, il part en Inde aussi, presque en même temps que nous, mais il y va à pieds. On t'attend pas pour l'apéro mon pote, désolée.

 On voit trop bien les claquettes de Gautier sur cette photo

Bon, et alors que Théo et moi "Sodadions dans les grands rayons de Décathlon " (c'est un alexandrin), Gautier lui, fait sérieusement ses achats utiles pour le voyage.

/// AS-TU VERIFIÉ QUE C'EST BIEN UN ALEXANDRIN ???////

Got profite donc de son covid qui bloque toute la coloc' à Bagnolet-City pour tester son nouveau sac-à-dos qui dépote de ouf. Dans son regard, vous pouvez lire "Désolée pour ton week-end à Lille avec Camille. Merci de remplacer tes welsh par le tri de mes manteaux, mes livres, et la préparation de mon sac pour l'Inde !" Yallaaaah quitte à être enfermés, autant en profiter hein. Week-end qui cartonne !

La Sodade aussi, c'est de quitter la famille et les amis dans... vraiment pas longtemps en fait maintenant. L'excitation de tout plaquer, la tristesse de ne plus partager. Cette putain de Sodade, nous aura permis de vivre l'excitation de ... balancer Mam's à la flotte !

MAIS MATHILDE TAGGLE C'EST UN BLOG DE VOYAGE PAS UN JOURNAL INTIME !

Alors quoi ? On s'arrête là sur une photo d'essayage de k-way ?! Ok.

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Publié le 29 septembre 2022

Mais quel bordel émotionnel ça brasse, de tout larguer. Nos boulots, notre maison, nos cartons, c'est rien ça encore. Mais les copains, les collègues, les voisins et la famille, ça nous a remplit quelques mouchoirs de crottes de nez hein.

A la coloc ça a swingué entre un camion qui nous lâche 48h avant de déménager, la voiture qui tombe en panne en même temps, les caisses gerbables qui ne sont jamais arrivées, du boulot à rendre à la dernière minute et une grosse mélancolie qui freine la fermeture des cartons, ces dernières semaines n'ont pas été de tout repos.

Aller bisous le camion et merci pour tes non-loyaux services 

Moi je trouvais qu'on avançait pas assez vite, les gars trouvaient que je foutais trop la pression, et dans ces cas là ça vrille, ça pète, ça saoule, ça gueule et ça pleure. Et en parallèle de ces stress, on remplit nos sacs respectifs pour ce voyage fou.

On s'en est sortis. Et putain, la coloc c'est finit... Bah rien que d'écrire ça, depuis le canapé en ce dernier dimanche de vie commune dans notre p'tite maison dans la téci, après notre dernière séance de yoga commune, devant un reportage sur les microbiotes intestinaux, mes yeux deviennent flous de transpiration...

Complètement flous 

Dans ces derniers instants, on a quand-même vécu une soirée incroyablement banale : regarder un reportage sur les cochons, aller chercher en bagnole des pizzas en arrivant à fond les fenêtres ouvertes avec du Daft Punk, sortir de la caisse comme des stars en bottes en caoutchouc, remonter et faire des détours dans Montreuil, se perdre dans un entrepôt dans la téci de Bagnolet pour trouver une épicerie planquée de nuit où acheter des Bountys glacés... Et rentrer en manquant de se faire rentrer dedans, pour finir sur le canapé à cuver de la grosse teuf de la veille.

Et quand je dis "grosse teuf" , je parle de 70-80 humains et autant de corps de viande saoule qui font flancher le parquet du salon pendant 12h de teuf... Douze heures de teuf. Et autant de ménage ensuite . On a dansé comme jamais, picolé comme pas permis, bouffé à outrance et rigolé comme si c'était la dernière fois. Des aurevoirs bizarres, tristes, excitants, nous partons la tronche pleine de souvenirs incroyaux. Grâce à vous. Merde voilà je re-chiale.

7 ans de souvenirs ici pour Gautier et Thibaud, 4 ans pour moi.

Dernière répartition des trucs, des machins et des bidules.

Dernier essayage de sac à dos.

Derniers dodos en matelas gonflable.

Et dernière photo de coloc 

La porte s' est fermée et alors c'est bon, ça y est, plus aucun meuble ni bien matériel ne nous retient.

Libres comme des volatils 

Concernant notre tour de France, on va dire qu'avec un camion dont la tringlerie de boîte de vitesse tient avec un serflex plastique, le projet va être revu.

Impressionnant hein ?

Déjà, on va tranquillement atterrir de la coloc chez les parents de Gautier et de là, organiser octobre pour faire des sauts de puces à travers l'hexagone en stop, en train, en covoit ou p'tetre bien à croche-pattes.

Pendant ce dernier mois, je vous concocte un DERNIER article pré-voyage, un article bien attendu par certains : LE SAC-A-DOS !

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Publié le 22 octobre 2022

"Mais putain vous mettez QUOI dans un sac-à-dos pour UN AN ?!?!"

Tranquille les frérots, tranquille. On est des hippies je vous rappelle. Notre vie sur le dos, marchant gluants et suants lentement vers notre nouvelle maison : le monde. La terre à nos pieds, l'avenir devant et l'expérience qui, comme une lanterne, éclaire dans notre dos le chemin parcouru. Yeah Man. (oulah doucement la fumette !!)

J'avoue, faire le sac-à-dos, c'est crucial. C'est un peu comme le cartable la veille de la rentrée. Y en a que ça angoisse, d'autres que ça excite, on est au moins d'accord sur une chose : ça s'anticipe.

Prenez chaque pièce de votre lieux de vie. Regarder chaque objet, et demandez-vous ce que vous avez réellement utilisé les 12 derniers mois. (Bon OK, l'appareil a raclette, je vous l'accorde, c'est lourd mais pas superflu.) Mais quand-même, c'est finit l'abondance les cocos ! On l'a bien constaté lors de notre déménagement. On a beau ne pas être de gros consommateurs, on stock, on accumule, on range et on s'en rend bien compte quand on fait les cartons. On a carrément halluciné de la quantité de merdes que l'on possède.

 Une maison vide

Faire notre sac-à-dos est donc un exercice de tri, un challenge très intéressant à réaliser.

Si vous deviez prendre 1 objet indispensable, vous prendriez quoi ?

BAH UN DOUDOU PAS LE CHOIX !!

C'est pas la première fois que je me confronte à ce sac-à-dos et j'adore faire ça. Parce que ça veut dire : vérifier tout ce que l'on possède (le plaisir de la propriété), balancer le superflu puis plier, ranger et concaténer.

Ça m'excite trop ça : RAAAANGEEEER ! Tout bien droit, tout serré, dans des petites pochettes rangées dans des moyennes pochettes rangées dans des grandes pochettes. Ça fait déjà 1 demi kilo de pochettes ça. Le poids sera notre pire ennemi. (dit la meuf qui a un carnet de voyage de 1,261kg)

Bienvenue chez moi, je vous invite à parcourir les pièces de mon antre et à découvrir chaque fond de tiroir :

1) la tête = Atelier, médiathèque & bibliothèque

Merci Elisa et Ben pour les stylos  

A quoi ça sert d'avoir un super carnet de voyage de maboule si je peux pas prendre plein de feutres ?! Et des poscas ?! Et puis mon aquarelle tient ? Une gomme, si jamais je rate. Et aller, un rouleau de scoth et un tube de colle. Au ças où.

 P'tin nan mais ce carnet c'est n'importe nawak

Ensuite !

Dans cette poche de tête, on trouve aussi la lampe frontale, le chargeur, la batterie solaire, un jack-double-jack pour regarder un film en même temps tous les 2. Mais aussi un cadenas à code pour fermer le sac sans risque de perdre la clef, et une petite lampe de vélo à mettre sur le sac la nuit. On n'est jamais trop prudents.

Il va arriver que nos sacs restent des heeeures dans la soute d'un bus qui fera plein de pauses pendant que notre joue bavante sera écrasée contre la vitre grasse. Nos sacs tristement esseulés entre les roues (ou sur les toits des bus Tata d'ailleurs) auront tout le loisir d'être volés, fouillés, ouverts. Le cadenas ne va pas être hyper efficace en terme de sécurité, on est d'accord, mais entre 2 sacs l'un à côté de l'autre, le malfrat ira au plus rapide et ouvrira celui sans cadenas. Maigre espoir.

Pas d'appareil photo, mais un téléphone qui en fait des belles. Vous avez d'ailleurs remarqué que les photos sont plus belles depuis cet article non ? La joie de mon anniversaire qui est passé par là...!!

2) la pochette secrète = coffre-fort

Dans cette pochette absolument inaccessible depuis l'exterieur, il y aura le passeport, le permis international, les photocopies diverses (CNI, permis, carnet de vaccinations, visa), des photos d'identité et le porte-feuille. Mais aussi un gri-gri, un mousqueton, une couverture de survie et un kit de couture. Bon, en vérité, le passeport et la thune seront dans une banane ventrale et n'iront jamais en soute !

3) poche latérale droite = salle-de-bain

Coucou 

Dans ma trousse de toilette, vous trouverez :

Une petite serviette en matière horrible qui pue, d'une marque bien connue pour sécher vite.

Deux tissus nettoyants / démaquillants en coton. Un savon. Un shampoing sec. Un savon pour le linge (merci Théo !). Une brosse à dents. Un dentifrice. Un coton-tige lavable. Trop marrant, je vous conseille d'essayer ! Il est moulé en spirale, on le tourne dans l'oreille et on l'enfonce en même temps gniiigniii puis on le tire vers l'exterieur POC plein de crottes d'oreille. Aaaaah... Rincé, réutilisable. Très joussif. (Big Up Lisa)

On reste concentré c'est pas finit !!

Un élastique à cheveux, 2 pinces, un rasoir, une boucle-d'oreille (bah ouai), une brosse-peigne, un stick à lèvres... même si, on ne le rappelle jamais assez : le mieux pour ne pas avoir les lèvres gercées c'est de porter une culotte ! (rires)

Bon, vous aurez aussi repéré 1 mascara et 2 échantillons de parfum. Les gars vous pouvez rigoler "ouai la meuf qui fait la baroudeuse les pompes crottées et qui met du pshit pshit" mais vous faites comment vous, après des mois à sentir l'auberge, la vache, la poussière et le curry pour retrouver votre mojo, au moins de temps en temps ? Bah moi je mets du parfum. Voilà.

ASTUCE DE CREVARD ! (idée de Gautier) Allez dans une parfumerie, dites que vous hésitez entre 2 parfums pour votre moitié, que vous pensez que c'est celui-ci mais avez un doute, prenez des échantillons et hop ! Un peu de votre parfum gratoss pour le voyage.

Nous sommes donc toujours dans la salle de bain pochette de droite, et nous allons nous pencher sur la grande question des médicaments.

Ma réponse : Anti-cystites, anti-chiasse, anti-paludisme, anti-fievre, anti-bébé, anti-coups de soleil, anti-jesuffoqueavectoutecettepoussiere, anti-cloques, anti-moustiques et anti-trous dans le duvet ou dans le sac. Et un tire-tique. Et une culotte de règles. Et du baume du tigre, mais qu'on achètera la bas, on est pas cons hein.

4) poche latérale gauche

Une gourde filtrante ! Pour boire les eaux croupies miaaaaam !!

On peut l'utiliser sans filtre, comme une gourde quoi. Ou bien on clipse un filtre composé de chépukoi, des fibres de carbon il me semble, qui mécaniquement empêchent la plupart des bactéries et virus de passer. Notamment Echerichia Coli, celle qui donne la tourista et les infections urinaires. Elle filtre 4000L donc à raison de 4L par jour, on peut partir presque 3 ans. Aller ciao !

Un petit sac à main d'appoint, une banane, 2 tôt-bag eeeeet pour satisfaire ta curiosité Hortense : 2 dés, et 2 petits cochons pour jouer. Pour se faire des copains quoi.

5) gros compartiment = dressing

Le choix des vêtements, toute une aventure. Je pars avec 3 pantalons fluides dont 1 casiment foutu et un short. Je dois encore me trouver un legging et le compte sera bon.

Je choisis la technique du roulé-rangé pour une économie de place dans la pochette et pour les voir d'en haut sans avoir à tous les sortir.

Pour les hauts, 2 t-shirts vieillots, 2 débardeurs et une chemise. Au vu de ce que j'ai utilisé dans les précédents voyages, et sachant que je vais m'acheter des merdouilles de babosses sur place, ça ira. Il y aura aussi 2 pulls qui ne sont pas sur cette photo. Un léger pour les soirées et un chaud pour la montagne. Contrairement à Gautier, je choisis que bonnet, écharpe, vêtements thermiques, chaussettes en laine, je les achèterais sur place, pour 4 excellentes raisons indiscutables :

- j'ai pu de place dans mon sac,

- le froid, on va pas le subir les premiers mois, pas avant le Népal donc flemme de porter tout ça d'ici là,

- trop heureuse de trouver sur place des vêtements en poil de cul de zébu avec des motifs de hippie,

- mon matos de froid actuel est déjà en cartons au fin fond de la cave (oups j'ai oublié de les mettre de côté...)

Dans la famille des sous-vêtements, je voudrais : 4 paires de chaussettes et une brassière qui fera office de maillot de bain (plus que de porte-nichons, question de futilité...).

Les culottes ! La dentelle pour mon seul et unique atout sexy de l'année (ouai OK vous allez me dire "le parfum" bah ouai, bah ouai, bah voilà hein) et parce que la dentelle, ça sèche en 2 secondes et ça prend pas de place du tout. Je lave ma culotte du jour à chaque douche pour repousser le temps de la lessive !

Ne le dites pas à Gautier mais, dans le fond de ce compartiment, il y aura aussi ses cadeaux d'anniversaire !!

-même pas peur, il ne lit pas ce blog tsss-

6) filet extérieur = poubelle

Bah pour les mouchoirs usés par exemple. Vous voulez vraiment une photo de ça ?

7) la poche ventrale = Sas d'entrée

C'est ici que traînent la clef de la chambre d' auberge, le paquet de mouchoirs, un masque usagé enfin bref, le concept du "petit bol" qui traîne dans votre entrée où vous jetez cette vis qui doit bien servir à quelque chose et les piles qui ne marchent plus.

8) le sous-compartiment = la chambre

JAPPY PART EN VOYAGE !

C'est une peluche qui s'ouvre et dans laquelle je range "mes draps-rouges", ces vieux bouts de tissus que je traîne depuis 28 ans, qui puent le prout mais qui sont indispensables à mon équilibre psychique. (objet transitionnel gnagnagna couper le cordon gnagnagna j'assume) Une fois rempli, Jappy me sert d'oreiller. Et puis dans la chambre il y a aussi le duvet, le drap de soie, et le coussin-U pour les dodos-bus ! Et c'est stratégiquement dans la partie basse du sac que je range ces choses puisque, ma dextérité et ma délicatesse me font poser le sac au sol d'une manière très... Fine. Au moins, duvet, sac à viande et oreillers amortissent.

C'est bon vous êtes restés concentrés ??

Alors maintenant, le sac de Gautier ! Nan je plaisante, je vais pas vous refaire le chmilblik parce que j'ai la flemme.

Et pendant que Gautier prépare ses affaires, je pianote déjà pour vous rédiger tout ça. C'est du boulot vous vous rendez pas cooompte !

Ouai prend ça tu vas être trop sexy 

Au final, voici ce que j'aurais sur le dos pendant 1 an :

Voici ce que Gautier aura sur le dos pendant 1 an :

Suis-je plus grande ou prend-il moins d'affaires ? Aucun des deux. Je fais plus de mini-rangements et bon, j'avoue aussi que je prends beaucoup de trucs et de bidules pour dessiner.

Et le moment cruciaaaal, le moment que l'on attend tous ! On y est, on l'a, on le porte, on le PÈSE !

Le sac de Gautier pèse 12 kilos
Le miens pèse 10 kilos

Cyrille, le papa de Gautier, en tombe à la renverse et Brigitte, la maman de Gautier, a souhaité que quand-même, son doudou Zoreille parte avec lui.


BOUAAAAH TROP LA HOOOONTE HINHINHIN

Dans la catégorie mignonnerie, le petit Malo dont Gautier est fièrement parrain et tonton, offre un doudou qui devra être photographié partout en Inde ! Le voyage d'Olga, une oie vadrouilleuse démarre.

Pour suivre Olga via un reportage photo, un lien vous sera communiqué par Gautier !

Pratique un papa qui voyage  

Mais oui père, riche idée. Quelqu'un d'autre ?

Je vous écris depuis le Lubéron, sommes en plein Tour de France de 1 mois en stop, train, covoit, on est rincés, vivement les vacances. Je ne vous raconterais pas ce périple sinon on est pas sortis de l'auberge (de jeunesse).

La prochaine fois que je vous écris, on sera partis. Genre en vrai de vrai, loin, longtemps.

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Publié le 13 novembre 2022

On avait tout bien fais dans l'ordre. Tout bien préparé.

La cave était bien remplie de toutes nos affaires, de toute notre vie, de tous nos placards. On avait bien prévu de partir en Inde, on avait bien regardé la carte.

On avait bien fait un beau tour de France en stop, pour bien dire aurevoir et bien prendre mille apéros et autant de restaus. On était même montés dans une décapotable jaune !!

On avait bien dis aurevoir aux parents de Gautier.

On avait bien quitté la région parisienne pour un dernier saut en Picardie. On avait même bien préparé tous les cadeaux de Noël pour ne laisser personne en reste !

On était bien arrivés à l'aéroport, à 4h du mat', sans même avoir loupé le réveil et avec les sandwichs prêts !

Mais là, sur cet écran, on le voit pas notre avion.

Je vais complètement vous épargner les détails des trois putain de foutues horribles heures qui ont suivies. On est revenus en Picardie. Avec Olga, Zoreille et le whisky.

Olga et Zoreille ont repris un p'tit dèj, se sont remotivés à partir et ... Putain mais Mathilde tu deviens complètement cinglée ma parole. Complètement pétée du ciboulot, complètement azimutée des neurones, complètement zinzin de la coquille. Déjà tu parles de toi à la deuxième personne et puis tu commences à faire vivre des peluches. Les fils qui s'touchent là-haut moi j'vous dis.

Bon, c'est bon, on est arrivés.

Après 12h de vol sans encombre, sortis de l'aéroport avec une chaleur de p... Plomb !! On a esquivé les taxis, pris le métro (climatisé sérieux !!) puis on marché, marché, marchés... Jusqu'à notre auberge !

 Transpiration maximale

Sauf que, c'était une auberge pour hommes. Le Seul truc qu'on avait prévu et réservé, et beh c'est foutu. Rebelotte la marche, on erre, on a chaud, nos sacs sont trop lourds ! On a craqué pour un tuktuk "amène nous où tu veux ! Dans une auberge !" Évidemment on s'est fait arnaquer mais bon, on reste sur un trajet à 3 euros.

Directement dans le bain on sort dans Chennai au milieu des klaxonnes, sous la pluie indienne, manger dans un boui-boui des nouilles sautées aux légumes hyper super bonnes. Gautier dit : "on a 45mn pour retourner à l'auberge avant l'éventuelle diarrhée". Tu parles, je dois être là seule touriste constipée en Inde.

Pour résumer, nos premières impressions sont : Il fait chaud, la bouffe est bonne, les gens sont gentils. Mais putain quand même il fait chaud !!

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Publié le 17 novembre 2022

Nous nous enduisons de savon et nous moussons sous la pluie. Pluie qui colle à la peau et qui fait glisser la claquette entre une bouche d'égout et une vache qui broûte du plastique ! Croûtes. Trempés dans les temples, on sèche sur le sable.

Un brouhaha s'installe dans mon crâne remplis de pouet pouet et de tuktuk pendant que mon bidon se remplis de momos et de rouleaux de printemps qui finissent par sortir par mon nez la nuit, dans une vague de vomi. C'est con, c'était bon.

Je vous épargne le "avant/après". 

Pendant que mon crâne brûle et que mon ventre hurle, Gautier éclate les moustiques tic tac tic tac demain c'est son anniversaire. Pour le plaisir, on va se payer une nuit avec moustiquaire dans une chambre de luxe pour 10 balles.

Mon corps oscille entre fatigue et émerveillement et je ne peux me résoudre à me reposer alors qu'autour de moi, tout vit à fond.

Alors on sort, on visite, on marche. Un calme intérieur s'impose comme pour compenser la frénésie des rues. Je me surprends à devenir silencieuse pour calmer ce cerveau qui commence à vivre à nouveau l'expérience de l'opulence des sens à la limite de la démence.

Gautier sautille, frétille, fou de voir enfin en vrai ce qu'il y a 10 ans, il s'était promis de voir un jour. Un archéologue formé à l'histoire des arts indiens, se retrouve ici, heureux comme un poisson dans son bain.

Demain, Gautier aura 35 ans. Et aura réaliser son rêve enfoui depuis 10 ans : être ici. Et après ça, il nous reste quoi ? Un paquet de défis à réaliser. La vache.

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35 ans à Mahabalipuram, ça claque !

Et quel plaisir pour moi d'enfin me débarrasser de 600g de cadeaux ! Une liseuse, un t-shirt, un porte-téléphone home-made par beau-papa et... Un super carnet de voyage pré-remplie par les copains avec autant de défis à réaliser ! Alors je ne sais pas s'il fera la bise au Dalaï Lama et s'il se baignera dans le Gange mais on va bien se marrer. Merci à tout ceux qui ont pu participer !

Il a eu un massage !! (16€ l'heure aller hop) "tonic" dit-il ! Il sentait l'huile rance à la sortie mais il avait l'air conquis.

Pour cette très spéciale journée d'anniversaire, c'est une visite incommensurablement (très long mot, pour une très longue journée) incroyable pour un archéologue que d'errer entre les vieux temples de Mahabalipuram.

Vus et étudiés il y a 10 ans a l'école, ce sont ceux-ci même qui ont généré ce rêve d'Inde. Il était fou dinguo le Gautier entre ces tas de cailloux taillés. Il a fallu que je fasse bonne figure pendant cette longue journée de balade, moi j'avais juste la gerbe et des crampes au bide à en suer sous cette chaleur de plomb. On a finit tranquillement dans le petit restau du coin quand tout a coup, 24 indiens ont débarqué pour un anniversaire.

On s'est fait offrir du gâteau et j'ai tenté de lui faire croire que j'avais programmé ce spectacle. Ouf, le hasard fait bien les choses !!

On est ensuite partis pour Pondicherry ! Une arrivée mitigée, cette fois c'est Gautier qui a passé la nuit à vomir dans l'auberge d'un Ashram où tout est interdit et rien n'est fun. En plus il a perdu sa gourde filtrante à 40 balles alors obligé de faire une commande Amazone et de butter des années de points karma durement accumulés.

On change d'auberge et on atterit chez Kévin, un français indien qui a grandit à côté de chez Gautier. Ici c'est beau, relax et calme.

Aaaah Pondicherry. Une ancienne colonie française où on trouve des pains au chocolat et des dauphins au levé de soleil.

On adore cette ville. Bon, pas que pour ses pains au chocolat, ni pour ses rues nommées en français. Mais parce qu'on se marre bien. On s'est fait plein de copains à l'auberge, on est comme en colonie. (décidément, les colonies...)

On passe du temps avec des voyageurs indiens à se balader en scooter, se coucher à pas d'heure et c'est le bonheur. En plus ils nous invitent à les retrouver chez eux, au centre de l'inde, dans quelques semaines.

Un matin, comme je l'écrivais à demi-mot un peu plus haut, plutôt que de se coucher parce qu'il était trop tôt après une nuit à danser et jouer aux cartes, on part voir la mer. Nuit blanche matin coloré.

Un Chaï sur la route avec les premiers travailleurs et on se pose face aux vagues et aux nuages qui divaguent nous laissant apercevoir ce soleil si tôt et pourtant déjà chaud.

Et là, des ailerons. Des ailerons de dauphins ! Environ trois belles bêtes devant un ciel si rose qu'on ose y croire.

On a nos petites habitudes ici, on mange tous les soirs dans la même geritte le longue de "la rue du canal qui pue" en changeant chaque soir de menus jusqu'à ce qu'on épuise la carte.

(la rue du canal qui pue, c'est son p'tit nom secret qu'on lui donne. Ici les odeurs sont folles. On peut nous entendre dire "p'tin ça sent sa mère trop booooon" et la phrase à peine fini "waaah ça shlingue!!")

Ça fait 1 semaine qu'on est là et l'excuse d'attendre le colis de la gourde de Gautier se tarit, on commence à être obligés d'assumer qu'on adore être ici. Pondicherry ma chérie.

Avant de finir cet article, pour les avertis qui auraient ouïe dire d'Auroville, cette communauté qui déïfie 2 gens morts après avoir créé la société parfaite basée sur la tolérance et l'amour, je vais vous partager mon avis : c'est une secte composée de paumés fachos réac' qui nous ont forcés à porter des chaussettes blanches pour marcher en file indienne et on s'est fait engueuler parce qu'on avait la tête trop penchée en arrière le temps d'une méditation imposée. Je les déteste. C'est con, la ville est belle. Et vous n'en verrez rien puisque les photos sont interdites.

Image Google du Matrimandir, en hommage à "la mère", gros block de béton recouvert de 15kg d'or. On est rentrés dedans dubitatifs, on en est ressortis énervés et outrés.

Je sais que ces mots peuvent sembler violents et sont ici très controversés, mais je ne peux pas supporter cet enfermement dans une fausse liberté. Vomi.

Sur ce, on reste à Pondicherry, pour continuer à manger tout ce qu'il y a à la carte de notre restau favoris. Et peut-être envoyer un colis en France avec une bonne partie de nos affaires qui, comme prévu, ne nous sert à rien.

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On devait y rester 2 ou 3 nuits, ça fait 2 semaines qu'on est à Pondichéry. Ce qui nous a laissé le temps de visiter les alentours, mais aussi, de procrastiner. D'établir une liste de rêves à réaliser aussi. Comme, conduire un tuk-Tuk ou participer à une cérémonie traditionnelle. Et le fait est qu'aujourd'hui, on va malheureusement réaliser ce deuxième. Je dis "malheureusement" parce que ça sera un enterrement. Ca fait un moment que l'on se dit qu'on doit aller visiter le très fameux temple de Ganesh, dans lequel vit un éléphant, un vrai.

Mais bon, un éléphant qui reste debout sur du béton devant un temple pendant 25 ans, moi ça me plaît pas trop. Donc on a procrastiné un peu cette activité parce que pas très à l'aise à l'idée de rencontrer un éléphant assez peu libre de ses mouvements. Et puis ce matin on s'est dit que c'est bon c'est sûr, aujourd'hui on y va.

Image internet 

On sort de notre dortoir et les copains de l' auberge nous disent que le temple va être fermé, Lakshmi l'éléphant est décédé. Ce matin. Alors finalement, c'est à son enterrement que l'on se rend. Et c'était très impressionnant.

Image internet 


Nous avons la chance que la forêt dans laquelle il est enterré soit juste derrière notre auberge alors nous pouvons aller lui rendre hommage plusieurs fois. Ici, quand on revient d'un enterrement, on doit se laver avant d' entrer dans la maison. Du coup on a pris 3 douches, on était très propres à la fin de la journée.

Bon, ça c'était moyen fun.

Maintenant on va parler bouffe. Aaaah ça, ça fait plaisir hein ?! Je vous entend là, au loin de mon oreille, nous susurrer il y a quelques semaines "Oh bah vous inquiétez pas pour vos bourrelets les cocos, entre la chiasse et la rando vous allez fondre !"

Ma réponse : MES COOOUUUILLES on fait que bouffer et se reposer !! Pardon pour les gros mots.

Nan mais on se régale comme des pignoufs, moi qui ne suis pas sujette aux addictions culinaires (a part p'tetre les cornichons et le chocolat) ici, c'est la folie. On aime manger épicé. Mais pas en même temps. (t'as la blague ?)

Plutôt que de longs mots, voici des photos.

Et pour finir, ce p'tit café.

Enfin, quand ils disent "café", ils veulent dire "lait sucré saveur café bouilli". (on aime ça que parce qu'on est là, arrivés en France pu jamais on boit ce tord-boyau).

Et bah voilà, je vais clôre cet article qui parle d'éléphants et de curry avec quelques photos de nos derniers jours à Pondichéry. On se marre, on bouge, on mange, on dort, et on dessine. Tellement de choses qui me donnent la flemme d'écrire alors voilà, je vous balance à la gueule notre bonheur en photos et je vous souhaite d'affronter cet hiver avec la chaleur de vos bonheurs et de vos amis.

(Starfoullah je suis mélancolique de rater Noël. Mais ça va, demain à l'auberge on fait le sapin. Hiiiiiiii)

Ouai, j'ai eu un massage de pieds.

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Publié le 13 décembre 2022

Non sans larmichette, nous avons réussis à couper le cordon avec Pondichéry. On y était bien, vraiment bien. On avait prévu de commencer notre voyage par des vacances, pour transitionner en douceur, prendre la température et comprendre 2 ou 3 trucs à propos de ce pays. Pondichéry nous a parfaitement rendu ces services. On s'était fait des copains, on avait nos petites habitudes mais justement, le désir de reprendre la route naissant, nous avons dit au revoir aux amis.

Ici, pour faire l'équivalent du cœur avec les doigts, on peut faire un cœur avec le bout des phalanges, c'est carrément trop mignon !

Avant de partir on a fait un sapin de Noël et ça c'était trop bien !

Maintenant qu'on a capté les petits fonctionnement du quotidien, nous sommes très heureux de vous les partager ! On se sent trop balèzes. (on ne se fait presque plus arnaquer !) Depuis le premier jour on fuit les restau propres et les cars de voyageurs. Il y a même des locaux qui nous ont dit qu'on était bien plus adaptés que la plupart des babtous !

En plus on a appris un peu le Tamoul donc les gens sont trop heureux qu'on dise quelques mots dans leur langue. Bref, les élèves modèles, même si on ne passera jamais inapercus avec nos yeux bleus et nos baskets aux pieds.

Après ce petit article technique, vous saurez tout sur :

Le café, la manière de manger, l'eau, les klaxons, comment s'asseoir, les toilettes, comment s'habiller et le code de la route. Enfin... la manière de circuler dirais-je.

On commence donc par le café, rien de mieux pour se réveiller. Il est presque impossible d'en trouver un noir ou un serré. On le boit donc très dilué au lait et bien sucré. Parfois ça me tord le bide mais Gautier adore, et moi je m'habitue. On nous le serre dans un petit verre en métal posé dans une coupelle pour qu'on le transvase de l'un à l'autre afin de mélanger, et le refroidir. Un peu le même principe que pour le thé au Maghreb. Le plus rigolo, c'est le café à emporter ! Dans un petit sachet alu enroulé d'une ficelle... attention, pas nouée !

Souris grognasse 

Une fois le café pris, un bon gros repas, et ça on a le choix, mais le menu populaire (en tout cas dans le Sud-Est) et pas cher, c'est le sambar, ou Thali. Une énorme plâtrée de riz avec des petites sauces, des petits légumes, le tout posé sur une feuille de bananier et re-servi à volonté (mais y a pas besoin, les quantités sont monstrueuses dès la première tournée !!) .

Pour 80 ₹, soit 1 euro dans nos boui-boui, pas dans les restau où ça serait au moins... Pfioou trop cher, 3 euros !

On a prit l'habitude de manger avec les mains, ça offre un rapport assez intime avec la nourriture, on aime bien. A la fin du repas on a les doigts tout frippés comme à la piscine ! Les gens nous regardent manger, du coin de l'oeil en souriant. Au-delà du fait qu'on doit s'en sortir comme des enfants de 4 ans la gueule pleine de riz et le t-shirt saucé, ça les fait rire que des babtous occidentaux viennent dans leur boui-boui. (pour nous, "boui-boui" c'est pas péjoratif.)

Parfois c'est gênant, ils restent debout face à nous et attendent qu'on ai finit rien qu'une des sauces pour nous en remettre. Mais ils sont trop chouchou à rigoler entre eux, surtout quand on dit "Nandri" pour dire merci, on les voit aller dire à leurs collègues "Ils ont dit Nandri !! Hihihiii" et quand en partant on dit "varukiren" (Aurevoir) là ils sont dead, ils en peuvent plus, un mélange entre étonnement, moquerie et plaisir. Nous aussi ça nous fait bien marrer.

Hop, une photo de maison qui n'a rien à voir 

LES CHIOTTES ! Rude sujet. J'adore, j'adore parler de merde. Mais là, on va plus parler de la forme que du fond. Pas de papier toilette, ici on se rince le cul-cul avec un p'tit coup de jet d'eau envoyé là où il faut. Pas gênée, j'ai demandé aux gens comment ils s'y prenaient. Alors selon le style, il y a des techniques qui diffèrent. Du haut de la raie du cul en direction de la cuvette en passant par vous-savez-où, ou bien par devant vers le haut. Bon, faut maîtriser l'angle d'attaque et au début on se sert de la douchette pour rincer tout autour du toilette parce qu'on en fout partout.

Alors attention à bien tenir la douchette de la main droite et de frotter avec la main gauche et non l'inverse puisque après on doit manger... D'ailleurs il est impoli de donner l'argent avec la main gauche.

On revient au cul-cul. Après un jet puissant qui nettoie bien le pourtour de la grotte à crottes, on se rhabille sans se sécher et ça c'est bizarre, d'avoir le cul mouillé et puis on se demande si ça se voit... la honte. Mais en fait il fait tellement chaud que ça sèche en 3mn et puis qu'on se le dise, on se sent bien frais et bien propres, c'est pas désagréable !

Les toilettes peuvent être à la turque ou bien "normales", chacun a ses avantages et inconvénients.

Les toilettes "normales" sont avec la douche (en bas à gauche de la photo : robinet + seau = douche... mais on a souvent la chance d'avoir en plus un petit filet en hauteur qui marche à moitié mais qui ressemble à une douche). Le chiotte et la "douche" sont côte à côte, donc y a de l'eau partout sur la cuvette on en ressort trempés des pieds et des fesses. (d'ailleurs ça me saoule après on fout de la flotte partout dans l'auberge, sur le lit, dans les gaudasses ! Dédicasse à Thibaud qui aurait déjà pété un watt)

Et puis il y a les WC "à la turque", ça descend tout seul, plaisir. Mais t'as les pieds dans du cracra, et vaut mieux soulever le pantalon.

ATTENTION, PHOTO DE CHIOTTES, ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR !

Je sais que t'as pensé "oh mon dieu c'est ignoble". Et bah moi j'aime bien, ça me fait même du bien de m'en foutre sous les ongles. JE PLAISANTE ! On se détend, sur cette photo, la majorité des traces marrons c'est de la peinture et du silicone moisi. Je suis pas kamakiaze à ce point là, je me serais retenue de pisser promis !

On est souvent pieds-nus, pour rentrer n'importe où faut enlever ses chaussures. Pour faire les courses, entrer dans un temple ou dans une maison... Ce qui je l'avoue, échappe à ma logique vu que nos pieds traînent partout et je ne vous parle pas de ceux qui sont pieds nus dans la rue, sur le scooter, dans la crotte de vache, les poubelles... Mais bon, on respecte et on s'adapte.

Encore une photo qui n'a rien à voir mais ça me fait plaisir de vous partager la mer avec une vache

Parmis les bizarreries, qand on est assis par terre, on ne doit pas viser quelqu'un avec la plante des pieds, elle doit être tournée vers le mur. On s'asseoit donc en tailleur et non les jambes tendues doigts de pied en éventail.

Parlons de l'eau ! L'eau c'est bien, l'eau c'est bon, l'eau c'est la vie.

On nous a dit de ne boire que de l'eau en bouteilles fermées et de ne jamais accepter l'eau des pichets au restau. Mais en fait on s'en fout, on boit dans les pichets des restaus, on se lave les dents à l'eau du robinet et on est pas malades, elle est filtrée puisque de toutes façons eux aussi seraient malades sans ça.

Hop direct l'eau du puit peur de rien

Il y a des points d'eau potable partout et quand on a un doute, on a nos gourdes filtrantes. Ceci dit dans le doute, même si c'est compliqué d'en trouver, parfois on préfère la bière !

Qu'on m'apporte une binouze bordel !  

Et je dis que c'est compliqué d'en trouver d'abord parce-que ici, il n'y a pas de Bar. Le concept de la binouze en terrasse en fin d'aprem n'existe pas. (Triste vie) Pas d'alcool en supermarché, seulement en "wine shop", y en à pas partout et quand on y va on à l'impression d'être des malfras. Autant dire qu'on se refait une santé par rapport à notre vie parisienne !!


Petit point vestimentaire : vous aurez constaté sur certaines photos que je suis souvent en débardeur, épaules nues. Oui bah y fait chaud hein. Non, en vrai, j'ai observé les nanas. Alors on passe du tout au rien et inversement, selon les villes, et selon l'heure. A Pondichéry c'était flex, mini short et débardeur pour les jeunes indiennes, sans aucun problème !

Bah quoi, j'ai les épaules couvertes non ?! 

En dehors des grosses villes touristiques je me couvre les épaules, parce que forcément, moins de touristes = moins l'habitude de voir des épaules, qui plus est, blanches, de surcroît, tatouées et en pluuus aisselles poilues !! Oh my God. On a déjà suffisamment de raisons de se faire reluquer de la tête aux pieds, alors je fais un effort. Et puis de toutes façons c'est obligatoire dans les temples, et on en visite beaucoup (beaucoup...).

Aller encore un petit point et non des moindres LE KLAXON PUTAIN !! (Mais Mathilde t'arrête de dire des gros mots merde !!)

Ici, on roule à gauche. En théorie. Le contre-sens n'est pas interdit il semblerait. Prendre le rond-point à l'envers non plus. Ne pas porter de casque, de chaussures, de gants... Être a 4 sur une moto, oublier le clignotant. Tout ça c'est OK, tant que tu KLAXONNES pour le dire ! Voilà, c'est la seule règle à savoir. Tu veux tourner à droite ? Tu klaxonnes. Tu veux doubler ? Tu klaxonnes. Tu veux accélérer ? Tu klaxonnes. Tu veux dire que t'es content ? Tu klaxonnes. Tu veux éviter d'écraser un chiot ? Tu klaxonnes. Tu veux que les vaches ne te rentrent pas dedans ? Tu klaxonnes. Tu veux dire bonjour au vendeur de pommes ? Tu klaxonnes. Tu veux niquer ta putain de connasse de chianlit de bruyante de vie ? TU KLAAAAXOOOOOONNEUUUUH BORDEL DE CUL ! (Désolée pour les gros mots)

Sauf si t'es un bus. Là, c'est différent. Là tu restes appuyé sur le klaxonne sans jamais le lâcher et tu t'arrêtes pas. Y a un bus derrière toi, tu klaxonnes pas : tu te rabat. Ils écraseraient tout le monde sans aucun scrupule. Une vache, un tuktuk, un gosse, une rivière, une orniere de 40cm de profondeur, ils ralentissent pas. Des grands maboules.

Je voulais finir avec le sujet "déchets et pollution" Mais le paragraphe des klaxonnes m'a déjà bien énervée, donc je vous laisse conclure ce que j'en pense avec cette photo :

La prochaine fois, je vous raconterais nos premiers trajets en train ! Mais aussi comment se faire voler son téléphone en 1 seule étape et comment porter plainte au commissariat. Vous avez hâte, hein ?

En vrai, vous inquiétez pas, je suis trop bien ici, je râle par principe mais on est heureux.

Sur ce coucher de soleil, bisous à 32 degrés et bon courage avec vos bonnets les Beûnets !

Coeur avec les phalanges.

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Publié le 17 décembre 2022

Le suspence n'est plus du tout à son comble, vous le savez déjà sûrement : je me suis fait voler mon portable. Mon cellulaire. Ma boîte à outils, ma boîte à communication, mon appareil photo, mon réveil, ma p'tite télé. Pfiou en 2 secondes parti en fumée. C'est con, cadeau de la famille avant le départ.

Qui n'a pas déjà vécu ce moment de doute, suivi d'une seconde de pic d'espoir, de détresse, de stress et de dépitance ? (Dédicasse à Aude, big Up, grande adepte de ces pertes)

Je vous raconte.

En tant que nana extrêmement précautionneuse et alerte, j'accroche mes affaires importantes avec des petits mousquetons à mon sac, et je suis tellement fière de cette technique que je comptais vous la conter, j'ai donc pris une photo de ce système... La veille du vol.

Pas mal hein ? Ouai bah ouai bah non. Ça, ça marche quand t'es pas con.

Alors qu'après Pondichery nous avons arpenté les villes de Tiruchirapalli et ses temples, Thanjavur et ses temples, Rameshwaram et ses temples... Nous étions heureux de partir vers Kanyakumari et ses... Temples. Mais aussi là-bas la promesse d'un levé de soleil ET d'un coucher de soleil sur la même plage, puisqu'au bout du monde indien, à la pointe du pays, au Brest de l'Asie, nous allions être bien.

Et bah on a été bien hein... bien accueillis par les flics en tout cas.

Pour quitter l'île de Rameshwaram et rejoindre le téton de l'Inde, nous choisissons de prendre un train de nuit, excités comme des acariens au salon de la moquette à l'idée de dormir en pleine aventure, grands baroudeurs que nous sommes. Et bah c'est pas comme dans les films.

J'etais malade à force de passer de la canicule à la clim, crevée d'avoir dormi dans le même wagon qu'un bébé et qu'une grand-mère qui criait dans ses cauchemards et la tête dans le derch' par une arrivée à 4h du matin. Et alors que j'ai dormi le sac sous l'oreiller, mon réveil sonne pour ne pas louper l'arrêt, et là... JE DÉCROCHE LE MOUSQUETON DU TÉLÉPHONE. Pourquoi ? Je ne sais pas. Acte débile. Je plie mes bagages et sors du train, on se lave les dents sur le quai de la gare, et là je réalise. Ce moment où tout ton sang tombe dans tes orteils et que tu regardes l'autre la bouche grande ouverte avec des yeux de merlans frit : "OH MERDE MON TÉLÉPHONE".

Je vais vers un flic (oui, j'ai fais ça) et lui explique. Le train est passé sur un autre quai, on y va ensemble, et dans le wagon les mecs du staff rangent déjà les draps. Le flic demande si l'un d'eux à trouvé le téléphone, évidemment non. Aucun doute pour moi qu'il était dans les draps, je me suis même fait la réflexion" Tiens faut pas que je l'oublie". On appelle dessus, déjà éteint. Je tente de négocier avec les gars du staff une belle somme d'argent mais avec le policier aux basques, ça ne pouvait pas marcher. On repart dépités, on essaye de le localiser, impossible. On retourne au wagon sans le policier pour essayer de négocier plus librement mais on se fait dissuader alors on abandonne, il est 5h du mat', autant aller voir le levé de soleil.

Brouillard, pluie et gros seum, on a même pas réservé d'auberge, on se sent bien seuls.

C'est parti pour le blocage à distance, Banque, applis, compte google synchronisés, code de validation impossible à recevoir enfin ce genre de démarches que j'adore. Et puis la plainte :

Sans oublier le renouvellement de sim française envoyée à domicile, récupérer les codes de sécurité à distance (merci à mes parents de ne pas m'avoir engueulée et de m'avoir ENCORE dépannée...!)

(Au fait ils m'ont trouvé une nouvelle boite de vitesse pour mon camion ! Ça à rien à voir mais ça me fait plaisir de vous le dire !! Merci Florent!).

Nouvelle carte SIM locale après 12748362839 démarches, boutiques et essais différents. Un nouveau téléphone à 200€ BAM c'est ça qu'on aime dans les voyages, l'imprévu. Bordel de cul.


On écoute maman et on scanne bien les documents !

Ça à remit les pendules à l'heure, on avait trop pris la confiance. On sait bien que fatigués on fait des bêtises, mais y a pas meilleure leçon que l'experimentation. Bon voilà aller hop on en parle plus.

On a vu les lunettes de Gandhi à Madurai !!

On a vu des beaux camions.

On a vu des bébés chiots.

On a vu un arbre qui pousse dans un mur.

Ici on trouve pas de vache qui rit mais on trouve une vache qui lit !

Aller ça suffit les conneries, on quitte le Sud-Est et on tire vers les montagnes, à Kodaikanal.

Quoi de mieux que les montagnes pour Noël ? Ça tombe bien, avec cette histoire de téléphone, j'ai déjà les boules, même si je ne me suis pas faite enguirlander. (rires)

Bisous à tous.tes et FÊTE LA FAITES !

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Publié le 26 décembre 2022

On se pèle le cul!

Mais vous aussi, alors ça ne vous fait ni chaud, ni froid. Sauf que nous comme des gros boulets on a renvoyé par colis une bonne partie de nos vêtements chauds ! Bah ouai, on transpirait tellement qu'on a trouvé utile d'alléger nos sacs-a-dos de toutes ces futilités.

Moi regardant le colis partir loin et prier pour qu'il arrive bien

"Mais tu vooois j't'avais bien dis que ça servait à rien de prendre 2 pulls! "

"T'as trop de paires de chaussettes, j'avais raison ! "

"Nan mais un k-way c'est complètement con !! "

Après une bonne grosse demi-journée à la poste, un process complètement zinzin, cher et compliqué pour renvoyer rien que des fringues, nous voilà bien légers.

Et hop, direction les montagnes pour Noël !

Un p'tit coup de bus et quelques heures après avoir quitté Madurai, ville étonnement sans trop de déchets et pourvue de trottoirs larges et en bon état, nous voilà enfiiiiin dans les montagnes calmes, silencieuses et... Froides.

Attention les p'tits potes, je vais vous BOM-BAR-DER de photos.

Kodaikanal nous offre cet havre de paix qu'il nous tardait de trouver, loin des villes, après déjà un mois et demi d'intense voyage.

Dans les montagnes, peu de transport à part des taxis "chers" (Entre grosses guillemets), alors on fait du stop comme des gros rats radins.

On monte à l'arrière d'une camionnette comme dans les films !!

C'est magnifique et bien isolé de tout, mais presque un peu trop. On doit marcher 40mn pour trouver à manger ou acheter des mouchoirs pour toutes ces crottes de nez. Et puis l'auberge finalement est assez triste, humide, il n'y a personne alors on change de lieu après 3 jours pour atterir dans une auberge hyper chouette, avec pleins d'indiens en vacances, des bisons dans le jardin et notre lit face à la fenêtre qui nous offre des couchers de soleil à nous clouer sous la couette.

Pour se reposer, on se repose...Le lieu s'y prête ! On n'est maintenant plus qu'à 10 mn de la bouffe, du centre ville et de son magnifique lac.

La fainéantise ayant ses limites, on se motive tout de même (1 jour sur 2, point trop n'en faut...) à se promener, sortir de cette douce torpeur qui sent bon le feu de bois et les arbres de Noël.

En vrai j'avais peur on était haut là !! 

On se fait des copains, on fait des feux de camp tous les soirs, on mange bien, je dessine beaucoup, on fait du pédalo et on mange du chocolat face aux cascades... C'est les vacances en fait.

Le must du Max de l'ultra kiff du bonheur du plaisir : un magasin de FROMAGES. ❤

Et bah il est pas si mal ce fromage ! En tout cas il fait bien son travail de fromage. Il sent le fromage, goûte le fromage. Ça fait plaisir comme quand on mange du fromage. C'est bon le fromage.

Par hasard, on a assisté à un match de cricket ! Un stade dans les montagnes entouré de palmiers et de linge qui sèche.

Les palmiers sont dans le contre-champs, je sais bien que ça, ce ne sont pas des palmiers ! 

On fait des siestes à l'ombre des pins.

J'ai offert un bête dessin à un indien alors en échange il nous a invité dans un restaurant de luxe mamamia on a même bu du vin rouge !!

Dans les auberges on est casiment tout le temps les seuls européens, nos copains sont surtout des Indiens de classe plutôt aisée, nos âges, qui voyagent en télétravaillant en tant qu'ingénieur chépakoi. C'est difficile des fois car on noue de très brèves amitiés puis on doit dire aurevoir tout le temps. Y a vraiment des gens qui nous marquent beaucoup.

Le temps passe et on ne se lasse pas. Noël arrive (j'ai un peu pleuré de le râter...) mais notre trop chouette auberge étant déjà over-bookée à cette période, nous devions retourner à la précédente... seule et humide. Maaaais... Nous nous offrons finalement la seule chambre disponible (50€ la nuit my god) une petite suite privée. Rien que ça. On va s'habitier au luxe moi j'vous le dis.

Notre Noël à nous c'était autour d'un feu avec une vingtaine d'indiens, suivi d'une danse sur de la techno indienne sous un lampadaire disfonctionnel clignotant ambiance boîte de nuit au milieu de la route.

Une dernière balade avec Shaksham et Divyansh, nos copains depuis quelques jours.

Puis nous quittons les montagnes de Kodaikanal, on quitte le Tamil Nadu direction le Kerala! La route est magnifique.

En espérant que cet article réponde aux attentes photographiques d'une maman qui me réclame de "me faire voyageeeer", nous vous embrassons les chouchous. En espérant que le père-noel ait été gatant et non gâteux.

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Publié le 11 janvier 2023

Ouaaah je ne vous ai pas écris depuis l'ANNEE DERNIÈRE ! (J'aime les blagues de nouvelle année.) Et cette nouvelle année, elle a démarré en slip !


Bye bye les montagnes, salut la grosse plage ! Après un Noël frisquéquètte dans le chaleureux froid de Kodaikanal, on prend un bus direction Munnar.

La route était superbe mais alors j'ai jamais autant flippé en transport que dans ce bus, j'ai même écris à mes parents pour leur dire où sera potentiellement perdu mon corps mort pour retrouver ma dépouille après un accident que j'imaginais rapide et douloureux. Complètement pété du ciboulot le chauffeur. Un p'tit vieu à même volé de l'arrière vers l'avant, le contrôleur a du aller dire au taré de se calmer. Cinq heures interminables pendant lesquelles en plus, j'avais une envie de pisser à m'en noyer.

On est arrivés vivants et on était bien contents.

Arrivés à Munnar qui ne sera pour nous qu'une ville-étape, on galère en faisant du porte-à-porte aux hôtels jusque tard pour trouver une chambre disponible, on aura finalement le droit à une chambre avec un lit 5 places ! Oui Oui. On repart le lendemain pour Kochi où à nouveau, on a chaud.

A kochi on boit des bières, on se fait une exposition, on se fait masser, on va voir Avatar au cinéma et on mange bien. La belle vie. Mais à ce moment-là, on n'était pas encore en slip !!

Alors que notre billet de train pour Goa (11h quand-même...), réservé il y a 3 semaines est annulé 4h avant le départ, je passe en mode bull-dog... La version pète-couilles de moi-même, mon dark-side explose, j'ai envie de niquer des mères. On court à la gare, je demande des explications et surtout, une solution. Parce-que on veut VIVRE EN SLIP! A l'indienne, le type détendu derrière son guichet nous trouve un nouveau billet de train. Alors que sur le site, tout était complet.

On devra juste changer de lit à 4h du mat'. Après quelques "tu vois, ça sert à rien de s'énerver" et mon cul posé sur la banquette, on file vers Goa.

Après la tempête

Ça sonne comment "Goa" dans ton esprit ? Techno-party, mojito, les pieds dans le sable brûlant sous les cocotiers ? Bah ouai, c'est ça. Tu rajoutes juste nos regards fuyant lâchement la mendicité ambiante, l'envers du décor planqué derrière les bananiers et hop ! La vie en slip.

On n'avait pas prévu de se joindre à cette jeunesse dorée et insouciante, mais nous avons décidé de re-croiser la route de Clara, rencontrée à Pondichéry, ainsi que Abhishek et Priyanka, rencontrés à Kodaikanal. (C'est avec eux qu'on a dansé sous un lampadaire clignotant pour Noël)

On a passé 1 semaine à trémousser nos slips entre mer et cascade. Et on a sonné le glas de 2022 en dansant dans la mer.

Sur un rythme de couchés de soleil et de bons gueuletons, on se dit déjà que le retour à la réalité va piquer.

Depuis Noël on partage notre quotidien avec des copains et il me tardait de retrouver un semblant de solitude. Bouger en groupe ça prend du temps, les décisions sont longues et ça me gave, au bout d'un moment. J'ai aussi envie d'aller marcher sans y être invitée, d'aller manger au hasard sans avoir à planifier, prévenir et attendre le groupe.

Alors je souffle un peu quand on reprend la route, direction Gokarna, où on retrouve quand-même Clara, qui avait elle aussi fuit le brouhaha.

On loue des scooters et on s'enfuit vers les campagnes. On adore les paysages, on se tape encore des sacrés couchers de soleil, mais au calme, dans la paisible ville de Gokarna.

Après Gokarna on file vers Hampi, après une grosse nuit dans un bus. Hampi, où on retrouve Mahee, sacré personnage rencontré a Goa. Et Mahee... Il est conducteur de tuktuk !! Mon rêve va se réaliser.

J'AI CONDUIS UN TUKTUK !!!!!!

Sentiment d'accomplissement de mon côté. Et jalousie pour Gautier qui aura donc aussi essayé !!

Hampi est une ville très archéologique avec très beaucoup de très vieux temples. Vraiment beaucoup.

Gautier est à nouveau comme un gamin et moi, comme à chaque fois qu'on visite une cité de temples, je suis malade. Alors je le regarde être heureux, je l'attends, et je fais des photos.

Gautier très heureux
Moi qui essaye de pas me vomir dessus 

Et c'est donc depuis Hampi que je vous écris, c'est canon, on peut le constater même quand on a très envie de vomir et de chier en même temps.

Je vous écris depuis très exactement ce point de vue où je tente de réparer mon bidon :

On dort en tente parce-que c'est rigolo et puis... Après ce nouvel an cher et fatiguant, on se retrouve dans un petit cocon mignon.

Bien-sûr, on se claque encore des couchers de soleil à en saigner du nez. (Oui, je suis bien en forme ces derniers jours !!)

Sur ce très long article, je vous laisse avec quelques belles photos parce-que je sais bien que voir nos tronches et celles de gens que vous ne connaissez pas, ça vous en secoue une sans toucher l'autre.

Et bonne année les p'tits singes !!

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Publié le 13 janvier 2023

Gautier et moi t'invitons à partager 3 minutes avec nous, n'importe où en Inde, pour vivre une simple scène du quotidien. Nous te demandons simplement d'être réceptif.ve à tous tes sens.

La vue. L'odorat. L'ouie. Le goût. Et le toucher.

Sans photo, tout va se passer dans ton cerveau.

Prêt.e ?

Tu es seul.e à l'arrière d'un tuk-tuk, ton énorme sac-à-dos calé debout entre les genoux. Ça balance. Tes genoux commencent à fatiguer de cogner contre l'armature sommaire du véhicule. Tu te tiens à cette fichue barre sur ta droite qui te comprime les côtes, tu tentes de garder l'équilibre entre les boum-boum des trous dans la route. Le moteur fait un bouquant de mobilette débridée. Tu plisses les yeux face au vent poussiéreux et tu savoures l'air qui rafraichit ton visage brûlant. Il fait très chaud. L'air rentre dans ton t-shirt et vient refroidir la sueur de ton dos.

Tu roules à Gauche, et sur ce trottoire tu vois défiler des petites échoppes de piments, des vendeurs de bazard et de bidules ambulants. Il y a du monde partout, ça grouille. Les femmes ont de magnifiques tenues colorées et les hommes sont tous en chemise impécable. A ta droite, la circulation opposée, il y a des scooters qui klaxonnent BIIIP bip-bip bipbipbiiipbip... Ils se doublent vite et frôlent ton tuk-tuk, tu te tiens encore plus fort à la barre.

Au loin tu vois arriver une immense charette remplie de canne à sucre tirée par deux énormes zébus aux cornes majestueuses. Les cornes sont peintes en vert. Tu croises cette charette en 5 secondes, le temps d'entendre les sabots claquer clac-clac-clac-clac, clac-clac-clac-clac... Tu n'as même pas encore eu le temps de regarder le paysage au loin puisque, rien que devant ton nez, tout est déjà si fourmiliant. Ça va vite.

Le tuk-tuk ralentit brusquement, le chauffeur se retourne et te fais comprendre que tu dois descendre ici.

Nous sommes là, sur le trottoire, on t'attendait. Nous sommes super contents de te revoir !

Entre nous deux, tu suis notre rythme de marche assez soutenu, il fait chaud, on avance vite, tu n'as même pas fini de clipser ton lourd sac-à-dos autour de ta taille.

Tu es bousculé.e par une vieille femme qui piétine, tu ne l'avais pas vu, et tu fais maintenant attention là où tu mets les pieds, le trottoire est complètement pété. Par terre traînent des câbles qui semblent encore alimenter ce vendeur de café, une énorme bouse de vache fraîche et des flaques d'eau à la couleur douteuse.

Un homme à droite fait tomber une pile de casseroles, un autre pose lourdement l'énorme sac de riz qu'il avait sur le dos. Au sol, il y a plein d'emballages de gâteaux, des pailles, des paquets de dentifrice, des tas de riz cuit. Tu essayes d'éviter de marcher dans tout ça mais bientôt, tu les piétinera pour n'éviter que les blocs de pavés branlants pour sauver ta cheville. Un adolescent crit "HÉÉÉ!!" très près de ton oreille et tu as l'impression qu'il t'appelle mais non, il lève le bras en direction d'un autre gamin en face, te passe devant à la limite de t'écraser les pieds et traverse dangereusement en courant, monte sur la moto de son pote et s'en va. Une femme assise par terre entourée de noix de coco te regarde en souriant et d'un geste de la main t'invite à t'arrêter pour une eau de coco, elle dodeline de la tête et insiste.

On marche trop vite mais tu comprendra dans un instant pourquoi. Encore quelques pas... Tu croises trois fillettes aux longues tresses noires, habillée de la même tenue d'écolière, qui gloussent en te voyant et osent finalement un petit "hi !! ". Elles rigolent timidement en te voyant. Vous vous croisez difficilement car le trottoire étriqué n'offre pas assez de place pour nous tous, les fillettes refusant de se séparer du bras-dessus bras-dessous. Tu te retourne pour les voir encore et elles aussi, vos regards se croisent à nouveau et tu trébuches. Fais vraiment attention où tu marches.

Tu as soif.

Tout à coup on tourne à droite pour prendre la première ruelle au calme. On ralentit le rythme et tu respires, enfin. A plein poumons. Une odeur âcre, un brut mélange de fumée de plastique brulé et de poubelle sous le soleil en plein été. C'est acide et écoeurant.

Quelques pas plus tard tu t'en remets et ose à nouveau respirer. C'est là qu'on s'arrête, sur ces trois tabourets en plastique coloré.

Enfin tu enlèves ce lourd sac que tu te résigne à poser par terre malgré la saleté. Gautier part commander trois chaï. C'est un thé noir très amer mais bien dilué dans du lait sucré et épicé à la cannelle, la cardamome, le clou de girofle.

Lorsqu'on te l'apporte dans ce tout petit verre bien trop rempli, tu te brûle un peu le bout des doigts et tu ne sais où le poser. Ça sent le réconfortant. Il fait déjà très chaud alors rien que le sentir, ça te fait transpirer le visage. Tu le poses par terre en tatonnant pour trouver un bout de sol plat, mais ce petit chat planqué l'a repéré ton thé, tu le cales donc entre tes pieds pour l'avoir dans le coin de l'oeil le temps qu'il refroidisse. Enfin nous avons le temps de se regarder, de se sourire et de te demander : Alors, qu'est-ce que tu en as pensé ?

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Publié le 19 janvier 2023

Des larmes et des crocodiles. Ça pourrait bien résumer ces derniers jours.

Des larmes en quittant Mahee notre ami conducteur de tuktuk et sa magnifique ville d' Hampi pleine d'archéologie.

Et des crocodiles en arrivant à Mysore !

Mais commencons à parler de larmes. Ça fait maintenant deux mois qu'on traîne nos claquettes sur l'asphalte miteux de ce pays merveilleux. Comme le suggérait le précédent article immersif, j'ai envie que vous puissiez voir ça. Vivre et sentir ce qu'il se passe ici. J'ai l'impression qu'on ne peut pas nous croire.

Alors que Gautier conduisait sa grosse bécane d'homme virile (hum) à travers une campagne exotique, on traverse un tout p'tit villagounet rikiki dans lequel on croise des poules qui traversent en panique, des grosses vaches lentes et calmes, des enfants cul-nu qui jouent sous les yeux de leur mère faisant la lessive dans une bassine...

Et en écrivant ça je me dis "putain mais c'est tellement cliché ma pauv' fille".

Assise à l'arrière du scooter, j'enlasse Gautier et lui dit "Je suis traversée par un mélange de sentiments contradictoirs."

Entre le bonheur euphorique, l'émerveillement de voir ces instants, et la frustration que cela ne dure pas. On va l'oublier, ce court moment. Il va rester dans notre mémoire pour s'ajouter au répertoire des petits moments qui font l'ambiance de ce voyage, mais on va oublier l'intensité de la lumière du soleil, l'odeur de la poussière, la couleur du saree de cette femme qui sourit, alors je suis frustrée.

Comme si je n'arrivais pas à réaliser que mon corps est là, et que je fais partie du décor.

Je raconte donc ça à Gautier, les larmes aux yeux, il me répond qu'il vit aussi ces moments particuliers avec des sentiments partagés. Mais pour lui, plutôt en se disant qu'on aperçoit par une petite fenêtre de temps, juste un bout de vie des gens, un instant. Et que ces gens que l'on croise ne peuvent pas voir notre vie à nous.

Et en même temps, notre vie à nous, c'est ça aussi. Deux blancs sur un scooter qui chialent devant la couleur des fleurs.

Avec des casques vous aurez remarqué 

Comme si on était déjà mélancoliques alors qu'on vit encore les événements.

Et puis on chiale aussi quand on quitte des amis. C'est le fardeau du nomade. Rencontrés à Pondichéry, on retrouve Rakshit, Seema et Vishal à Bengalore. Les gars vivent en colocation et nous invitent à se joindre à eux. Ça me rappelle nos soirées jeux chez les copains, dans notre vie d'avant. Ça fait du bien de se joindre à eux, chez eux, et de faire comme si on se connaissait depuis des années.

Alors forcément, au moment de s'en aller, on chiale. Et puis eux aussi. Mais eux ils restent, et nous on part, alors s'ajoute la culpabilité des aurevoirs, la responsabilité du départ.

On se promet de se revoir, on les invite à Paris, avec le maigre espoir que nos chemins se recroisent.

Et je re-chiale en voyant cette photo

On a donc quitté Hampi, puis on a quitté Bengalore, et maintenant on quitte Mysore, après 3 jours dans cette incroyable ville qui abrite ce magnifique palais, deuxième lieu le plus visité en Inde après le Taj Mahal !!!

Ça claque des cul, ça sent l'or et on en prend plein la vue.

Ca m'émeut moins que dire au revoir aux copains mais c'était beau.

Le père Noël nous a envoyé une enveloppe libellée "animaux sauvages" alors on s'offre une excursion entre terre et rivière, embarqués pour une rencontre avec des centaines de cigognes, de pélicans, de chauves-souris et...de CROCODILES! DES VRAIS !!! Brrr petit frisson je l'avoue.

Je crois que le moment dont je me souviendrais le plus, ce sont ces énormes oiseaux (vraiment gigantesques) qui volent à 2m au-dessus de nous, je me croyais dans un film comme Dragon ou Avatar !

Et aussi, un énorme Pélican le bec grand ouvert dans lequel plonge son bébé et qui en ressort avec un poisson! Je trouve ça mi-mignon, mi-gerbant.

Crocodile dans le fond !!! 

Bon enfin voilà nos problèmes quoi, pendant que vous bravez le froid et les pavés luttant pour une retraite décente (descente ?), nous on chiale parce-qu'on est contents et on s'en plaint. Mais entre deux larmes de crocodiles, on a vu des singes, un Max de singes !

Y en a même un qui allait me couper la route, il s'est arrêté à ma hauteur, m'a regardé, et m'a fait un signe de la main de passer. Un singe m'a "parlé". Sérieux !! Et un autre a attaqué Gautier qui avait des restes de riz dans son sac.

Quelques secondes après l'attaque de Gautier

Pas du tout dans l'ordre, voici aussi ce que l'on a vu et vécu ces derniers jours :

Des temples, visités avec Jennah, une anglaise avec qui on a partagé 2 jours de balades à Hampi.

On s'est trempé le fiac dans l'eau gelée d'une petite cascade cachée !

La température qui rétrécit le zizi

Et on a traversé un marché aux milles senteurs, aux milles fleurs, un condensé d'épices dans la ville de Mysore, spécialiste des encens et huiles essentielles.

Évidemment, on quitte cette ville les poches remplies d'huiles de patchouli senteur hippie et de bâtons d'encens jusqu'au bout de la nuit (jeu de mots).

C'est les mains gluantes d'huile de lotus que je vous écris ces mots qui sont un peu flous, non pas à cause des larmichettes (ça va hein, des fois je sais me retenir aussi !!), mais parce-que le bus bofbhge bejducoup et que je suis allongée pour une londhdhdbgue nuit de voyhdhdage en direction de... Munroe Island !

Ohlala ça secoue 

Enfin ! Le Kerala, nous voilà !!

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Publié le 27 janvier 2023

"Il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer".

Voilà la phrase que je me suis retenue de dire à Gautier, par tact, lorsqu'il a perdu ses lunettes de vue dans la mer...arrachées par une vague violente qui m'a par ailleurs fracboulé les cervicales éclatées au fond de l'eau et rayé le dos, le corps trainé contre le sable sur plusieurs mètres sous l'eau qui rempli mes sinus. Hard core.

Haletante, je ressors de cette machine à laver traumatisée mais pas le temps de me calmer, face à Gautier perdu et choqué, sans ses lunettes sur le nez...

Une longue heure infructueuse passée à tatonner les fonds de cette mer agitée. Je n'ose plus y rentrer mais je vois Gautier qui cherche encore et encore... il ne veut plus s'arrêter. J'ai bien conscience que c'est foutu mais il continue. Moi j'ai eu trop peur déjà, je ne veux pas y retourner, même pas les pieds. Les vagues sont gigantesques, et il n'y a pas de répis entre deux. On ne s'attarde plus, le drapeau rouge est levé, on doit sortir. Ouf, une bonne raison d'arrêter de chercher.

On constate que les lunettes de soleil correctives une fois la nuit tombée, c'est complètement con, il nous faut une solution. Et vite...

C'est rare que dans notre binôme, je sois celle qui ait à calmer et à rassurer. D'habitude, c'est Gautier la force tranquille et moi le poulet sans tête qui court à tue-tête.

Alors que la nuit tombe et que les phytoplanctons bioluminescents viennent faire briller l'écume comme pour nous narguer, on part manger. Je traîne derrière moi un Gautier silencieux avec la haine dans les yeux. Jérôme, qui nous accompagne depuis quelques jours, me soutient dans le soutient.

 On garde la banane !! (Ancienne photo, Gautier avait encore ses lunettes... Mais comme ça vous voyez Jérôme !) 

Alors que Gautier retourne à notre chambre chercher la très heureuse paire de lunettes de secours qu'il a pensé à emmener, (Hum... Il a attendu plus d'une heure avant de nous informer de cette bonne nouvelle... *ne pas râler*rester calme et soutenante*...) avec Jérôme on lui achète un petit Ganesh en bronze, Dieu de la chance...

Les lunettes de secours rayées et plus si bien adaptées permettent à Gautier de nous rejoindre et de commander un Burger de consolation. (Ils ont oublié le fromage, de quoi faire vasciller mon Gautier déjà tout frippé)

Pendant ce repas, Jérôme part pisser et revient avec... un billet de 50€ (oui Oui, un BILLET de 50€ !!!) trouvé par terre... Il l'offre à Gautier. Évidemment on a dit "non non noooon" mais bon... Ça a finalement été empoché.

Alors que Gautier râle, s'auto-insulte et se flagelle avec des flageolets, je prends un rendez-vous en urgence chez l'opticien du coin.

Le lendemain, à peine le temps d'être grognon, réveil rapide, tuk-tuk rapide, rendez-vous rapide... et efficace.

L'ophtalmo vérifie donc qu'il connaît bien son alphabet et ses chiffres, de près et de loin, mais surtout en anglais.

Il ne reste plus qu'à choisir une nouvelle monture.

Je vous présente l'indian' style :

Les trois jours de délais pour fabriquer ces nouveaux verres nous laissent donc le loisir de découvrir en long, en large et en travers la jolie ville côtière de Varkala, au Sud du Kerala.

De toutes façons ça avait mal commencé. En arrivant à l'auberge de jeunesse, on nous apprend qu'à l'instant le patron revient du commissariat de Police et qu'il n'a plus le droit d'héberger des étrangers. Jérôme, arrivé quelques heures plus tôt, y est déjà installé et pourra y rester. Nous voilà chassés. Nous passons de 6mn à pied de la mer à 3mn à pied, avec pour le même prix une chambre privée. Ganesh était déjà un peu là.

Alors encore une fois on mène une vie très tranquille, savourant nos derniers instants dans le sud de l'Inde.

Le serveur d'un restaurant m'ôte une tique avec un doigté impeccable, et si je vous raconte cela, ce n'est pas que c'est intéressant, mais c'est qu'il fallait bien que je justifie mon titre.

Et parce que mes écrits sont désordres, je dois ajouter qu'avant Varkala, on s'est éclaté le boudin à Munroe Island, 4 jours.

Et bah on est pas sortis de la berge
Sieste générale 

Levé de soleil en pirogue, maisonnette sur rivière dans une jungle chantante, les piafs et les musiques de temple assourdissantes, bref, je résume bien vite parce-que je sens que vous en avez plein les noix de coco de notre banane.

Notre maison 
Notre jardin 
Notre coin de rue 

Sur cette dernière photo, c'est la grand-mère de la famille qui tient les maisons d'hôte. Elle nous a fait à manger trop bon tous les jours, c'était la vie royale deluxe master premium golden.

Dans moins d'une semaine on aura le cul dans le train, de Kochi à Delhi pour 36h de vie sur rail. (Trente-six heures Mamamiiia) Une courte pause dans la crazy-city et nous embarquerons à nouveau pour 15h de train Direction Varanasi. (Quinze heures Mamamiiiiiiiiia)

(Dernière photo avec les lunettes) 

De là, repos que nenni, 5h de bus nous amèneront enfin à la frontière népalaise ou nous pourrons faire tamponner nos visas et les relancer pour 3 mois. (Cinq heures Mamamiiiiiiiiiiiiia)

Quitte à se farcir presque 60h de transport, (SOIXANTE HEURES MAAAAMAAAAAMIIIIIIIIIAAAAAA) on va aller se pavaner au pays des gens beaux. Les gens nés pas laids. (Et on relève le jeu de mots s'il-vous-plaît, on rit puis on applaudit ! Merci)

Puisque j'y ai déjà séjourné il y a cinq ans, j'informe d'anciens copains de notre venue, en espérant que le petit Ganesh au fond du sac de Gautier nous aide à passer cette frontière terrestre sans embûche.

Pour moins cher, plus rapide et plus simple, on aurait pu prendre un avion. Mais d'abord on aime souffrir, ensuite on essaye tant bien que mal de diminuer notre empreinte carbone (HYPOCRITE ! MYTHO ! CONNASSE !).

Ouai ohlala on se calme la culpabilité là hein... on fait comme on peut pour nager dans notre bonheur à moindre impact. Culpabilité et bonnes intentions, vous avez raison, c'est con.

Mais dites-le avec tact sinon je tique.

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Publié le 6 février 2023

On va au nez pâle ! (Rires) Le Népal !!!! Trop hâte.

Mais y aller n'est pas aussi évident que le nez au milieu de la figure... Mais c'est quoi cette histoire de nez là ? Vous devi-nez ? Bah ouai ouai ouai, je l'ai fais. Je l'ai percé, ce nez ! SHKLAAAK ! A l'aiguille, la larme à l'oeil.

C'était quand-même franchement le meilleur moment pour compléter mon hippie starter pack.

Maintenant j'ai tout le temps l'impression d'avoir une très grosse crotte de nez à l'intérieur, c'est très chiant, et quand par réflexe je mets mon gros doigt dedans, bah j'ai mal. Mais je suis contente.

Je vais donc arriver au Népal le nez pas pâle (stop Mathilde là hein... Chiante) et je vais vous conter les 50 premières heures de notre voyage qui devrait durer 60h.

Départ de Kochi, où nous avons ENFIN assisté à un spectacle de danse Katakhali. Je dis "enfin" parce-que nos trois premiers mois de voyage, bien que méga super trop stylés et hyper giga incroyaux, ont été parsemés d'échecs en terme de vie culturelle. On a raté tous les festivals, et les fêtes locales. A chaque fois, on était sur place trop tôt, ou trop tard. Mais donc là, c'est très heureux que nous avons assisté à cet impressionnant spectacle.

Des personnages que l'on voit se maquiller avant de monter sur scène, puis qui nous offrent une performance théâtrale à couper le souffle ! D'abord, ils sont hyper beaux. (Je parle au féminin car il n'y a que des hommes, même pour jouer le rôle des femmes...)

Leur visage est super musclé, ils peuvent bouger les pomettes, les sourcils, le nez, tourner les yeux dans tous les sens et c'est gestuellement que l'histoire nous est contée sur un fond de chant traditionnel.

Et en plus on à pu faire une photo avec eux !!

Après ça, c'était finit la rigolade, finies les balades, les cocotiers et les palmiers ! Aurevoir le sud !!

aurevoir mon plaisir quotidien
Aurevoir la chaleur

On traverse l'Inde à peu près comme ça :

1) kochi - New Delhi // 36h de train FAIT

**1 dodo à New Delhi dans un vrai lit

2) New Delhi - Varanasi // 15h de train FAIT

** 2 dodos à Varanasi dans un vrai lit

3) Varanasi - Gorakhpur // 7h de train (retard inclus) FAIT

** 1 dodo à Gorakhpur : EN COURS

ET DEMAIN.... :

6) Gorakhpur - Sonauli

7) Sonauli - Népal !

(Croisez les doigts pour que le passage de la frontière se passe bien svp !)

On est montés dans le 1er train sans encombre, après avoir enfin résolu le mystère suivant "Les repas sont-ils inclus dans le ticket pour ces premières 36h de route ?!? "

La réponse est : Oui ! Alors Globalement, pendant 36h, on a surtout bouffé, dormi, et écouté des podcasts en regardant le paysage. Gautier s'étant récemment mis au crochet, il a crocheté.

Ca intringue les gens de voir un homme crocheter. D'autant plus drôle qu'il est en train de me faire un "head-band" pour que j'ai les oreilles au chaud au Népal. Et oui, au Sud on suait du cul, mais là maintenant dans le nord et on va se gèler les bouliches !

Voila donc, manger et dormir ça a rythmé les deux nuits et un jour et demi sur les rails. On arrive alors à New Delhi et la première chose que je vois, même pas descendus du train, c'est un mec qui chie sur le quai et un autre qui dort sur les rails.

Des enfants du bidonville qu'on a vu par la fenêtre sont montés en courant dans le train et se sont faufilés sous les sièges entre nos pieds pour récupérer les bouteilles plastique vides pour gratter quelques roupies en consigne.

C'est donc bien la crazy-city ! Le temps de rejoindre notre auberge, des enfants font des pirouettes sur la route pour impressioner et récolter quelques deniers. D'autres vendent, tirent sur la manche, supplient et nous suivent. Ça me rappelle mon ancien travail tient...

Tuktuk renversé

A l'auberge, on rencontre Charlotte, une anglaise et Ananda, une française. Les deux, à 5 minutes d'intervalle, nous demandent si elles peuvent sortir avec nous pour une balade car toutes seules elles en prennent plein la gueule et n'ont plus la patience de dégager les relous.

Ça tombe bien, Ananda fait du crochet à titre professionnel ! Coïncidence ?

(Elle vend ses trucs trop trop beaux sur son Instagram : @ananda_homemade)

Bien tombé, Gautier a droit à un cours particulier. Depuis, il crochette partout.

Vraiment partout 

Rien qu'une nuit à New Delhi et j'ai envie de l'appeler New Delhire (TROP DRÔLE MATHOU !!). La street food est hyper bonne, tu peux te faire raser dans la rue, ou te reposer sur une charette au milieu de la route.

Naan au four tandoor
 Schwarzkopf

Mais quand-même, à New Delhi, y a du monde putain.

J'appréhendais pas mal de passer par cette ville étant très sensible aux bruits et irritable face à l'agitation mais finalement je crois que j'ai aimé y passer. Certainement grandement dû à la présence de Charlotte et Ananda avec qui on a bien rigolé et même carrément fait la fête en boîte de night avec des Indiens ! Le son était trop fort quand-même hein.

Le lendemain on rechoppe un train et c'est parti pour Varanasi ! 12h, efficace. On arrive dans cette ville complètement tarée aussi, avec beaucoup de monde, de cérémonies et de KLAXONS. Je ne m'habitue vraiment pas... Ça me pète les oreilles. (Et les couilles tiens) D'ailleurs j'ai remarqué depuis quelques semaines que lorsqu'on discute avec Gautier, on doit tout le temps se faire répéter. "T'AS DIS QUOI ?!" On dirait qu'on a 80 ans et j'ai la voix rauque et cassée à force de devoir gueuler quand on veut communiquer dans la rue. Et la poussière Ohlala, je morfle des poumons. On est devenus sourds et ça m'agace vraiment en plus de me niquer les tympans. Mais bref, les joie d'un pays surpeuplé...

Varanasi donc, on peut toujours se faire raser dans la rue oui, mais ici on peut aussi se faire curer les oreilles.

voila un cureur d'oreilles de rue

Alors le gars nous a proposé mais on préfère garder nos bouchons pour faire un peu tampon entre les sons et nos tympans. Stratégie de survie. De toutes façons le coton tige lavable qu'on a dans nos sacs on s'en sert presque pas, sauf moi depuis le piercing je vais chercher mes crottes de nez dans le fond avec. C'est plutôt efficace ! Enfin bon, revenons à nos moutons.

Ça c'est pas des moutons mais je savais pas où caler cette photo.

Ça non plus ce ne sont pas des moutons mais ils sont trop mignons.

On est toujours pas revenus à nos moutons et cette blague commence à être un peu lourde donc je vais arrêter.

Varanasi donc, le "arti", cérémonie quotidienne que viennent voir des milliers de gens chaque soir, le Gange, les morts qui brûlent sur le côté, les enfants qui s'y baignent, ceux qui s'y purifient, tout comme à la télé et dans nos clichés, c'est validé.

Je réponds direct à votre question : NON! On ne s'y est pas baignés. Je tiens à mes doigts de pied.

A Varanasi on a retrouvé Priyanka, rencontrée à Kodaikanal à Noël, retrouvée à Goa au nouvel an, elle nous a rejoint parce-que vraiment, on s'entend bien.

(Je lui ai expliqué pourquoi on rigolait beaucoup quand on disait "yes, a little bit " Et maintenant elle rit tout le temps et chantonne "little bite! " A tue-tête...)

On a toujours autant rigolé et mangé, mangé, mangé en essayant un maximum de stands de street food. Je vous laisse saliver sur ces photos.

noix de coco miaaaam
Lassi Pistache sucre 
Café masala servi dans un pot en terre à utilisation unique

Concernant les épices et les piments, on serait presques déçus. Alors non attention, la bouffe est merveilleusement bonne, tout est un délice. Mais ça ne pique pas ! Enfin si, ça pique mais Gautier et moi on fout du Tabasco partout d'habitude donc pour nous c'est de la rigolade ici ! Quand on était dans le sud, on nous a dit d'attendre de voir d'être dans le nord... Et bah là on est dans le nord, alors Ok ça chatouille les papilles mais on est loin de ce que l'on se cuisine nous-mêmes en France...En trois mois soit environ 90 repas, il y a 3 ou 4 fois où j'ai versé ma larme la gueule en feu, mais à chaque fois c'est parce-que j'avais croqué directement un piment. Alors voilà, pour nous, l'Inde ça pique pas. On est des warriors ! Par contre ça nous empêche pas de chier des boules de feu et d'avoir le bide acide!

Hop une photo au hasard calée ici 

Enfin bon, je suis sensée vous raconter 50h de voyage, pas la texture de mon anus...

Après Varanasi c'est reparti mon kiki, on vit la très classique expérience du train en retard, pas annoncé, on attend plus d'une heure en ne recueillant que des informations fausses et contradictoires. Gautier repère le train au loin, sur un autre quai, on court comme des dératés, on monte dedans. C'est pas le bon, on redescend et on court dans l'autre sens. Nos sacs sont énormes et les gens sont beaucoup alors on pousse en évitant d'écraser les enfants. Comme d'habitude, je m'énerve, je gueule, et Gautier me sort son imparable "Mais c'est pas grave ! L'important c'est qu'on soit ensemble !!! " Et je réponds avec ma plus grande douceur "Ouai mais là j'ai envie de les taper!! " Ce à quoi, il rétorque "Ok mais alors on les tape ensemble alors ! "

On est énervés mais surtout pas mal stressés car notre visa indien expire dans deux jours, que tous les autres trains sont complets ou annulés... Celui-ci est notre seul espoir et leur application mobile non fonctionnelle nous dit qu'il est déjà parti... Sauf qu'on doit encore dormir une nuit à Gorakhpur puisque la frontière terrestre sera fermée à notre arrivée. Petite suée mais finalement nous montons dans ce train qui arrive tranquillou pépouze comme si de rien était avec 2h de retard et il s'est même pas excusé. Et les gens sont restés calme. (Sauf moi)

Juggar ! Juggar... C'est un mot Hindi (oui, j'apprends l'hindi ! Et je me débrouille pas mal à vrai dire) qui signifie "Ça va marcher" On pourrait le traduire comme "Système D". Juggar, ça veut dire que peu importe comment, quand, il y aura une solution. Juggar, c'est la vie à l'indienne. Mais alors ça ne me convient pas DU TOUT ! Parfois, ils me font vriller. Mais je les aime.

On croise les doigts pour qu'ils soient gentils à la frontière. C'est depuis ce train que je vous écris, alors l'article est finit. Le suspence est à son comble...

Va t-on réussir à entrer au Népal par les terres la veille de la fin de notre visa indien ? On verra bien.

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Publié le 15 février 2023

Ça y est, j'ai trouvé la paix intérieure. L'air frais emplit mon âme de douceur, la grandeur des montagnes me rend humble et reconnaissante envers chaque bonheur du quotidien. Namaste.

JE DÉCONNES ! J'ai râlé, soufflé, levé les yeux au ciel, craché mes poumons, engueulé mes mollets avec des mots laids. Le Népal ça te calme direct.

Déjà, j'ai remis en cause ma confiance et repris garde quand, jour 1 sur le territoire, j'ai été terrassée par une chiasse carabinée. Bam! Que neni l'Inde qui se la raconte avec ses piments et son eau soit-disant pas bonne... C'est au Népal que ça se passe !

"It is a lesson" m'a dit un type. Ouai bah ta lesson là hein elle me coûte 3 jours à morfler et encore, quand je vous raconte ça 10 jours plus tard, j'ai encore des crampes qui me plient en 2. Et pas de rire !

Bon, voilà j'ai parlé de mon caca je suis contente, passons à autre chose. Passage de frontière indo-népalaise niquel, réussite 5/5, rien à redire.

Au premier pas déjà je me souviens de leurs sourires qui, il y a 5 ans, ont fait fondre mon coeur (oui, j'en ai un).

Pétés de rire pas sûrs encore de passer la frontière

Mais aussi, je me souviens de la rudesse de la route. Première expérience népalaise pour nous : 12h de bus, de nuit, assis, dans les montagnes toutes cabossées, musique à fond. Douze heures pour faire deux-cent kilomètres. Je l'écris en toutes lettres pour que vous appréciez la longueur de cette phrase comme l'a été le trajet. Envie d'une pause ? Aller, 3h du mat', on s'arrête on fait un feu de camp.

On arrive complètement pétés à Pokhara, et sommes accueillis dans la même auberge que celle où j'ai séjourné il y a 5 ans. Un énorme dodo et je me fait réveiller par mon bide en vrac. Qui ne m'aura tout de même pas empêché d'aller m'empifrer des momos au bord du lac.


Et bah tieeeeens qui revoilà ! Clara ! Et son copain Théo (encoooore un Théo !!)

Première crochetteuse rencontrée à pondicherry il y a 3 mois, puis pour le nouvel an a Goa. Un p'tit cours de crochet supplémentaire pour Gautier. Heureusement qu'il est occupé pendant que je suis à l'agonie dans le lit...

Rien faire c'est bien, mais après 24h à ne cotoyer que les chiottes, j'ai envie de bouger. Aller go on part en trekk ! 5 jours pour s'échauffer, ça te dit Gautier ?!


C'est parti pour les préparatifs. Un manteau NorthFake, des bonnets, des gants. Un itinéraire rondemment mené (lol).

Et pour être sûrs de se motiver, on s'éclate avec un Saint-Marcelin. Cher mais extrêmement jouissif. Vous vous rendez pas compte de votre chance les français en France là.

On a fait notre demande de permis de trekk.

Et c'est partiiiiiii !! Je me demande pourquoi on a eu cette idée... J'ai fais l'Annapurna Base Camp il y a quelques années, on dirait que mon corps a oublié.

Photo de l'époque :

J'avais des muscles
Frais et innocents

5 ans plus tard, pas traumatisée pour un sous, on redémarre.

Les mots manqueraient pour décrire humblement l'Himalaya en lui rendant justice.

Les Annapurnas se dévoilent timidement quand ils le décident.

Ces gigantesques montagnes silencieuses nous regardent marcher durement et ne nous offrent leur spectacle que lorsqu'elles ont décidé qu'on l'a mérité. J'avoue les avoir une fois ou deux insultées.

Parce-que se lever à 5h30 (du matin hein!!) pour marcher dans la nuit à la lampe frontale en grimpant grimpant grimpant encore encore encore et encore des tonnes et des tonnes et des tonnes de marches et de marches et de marches et de marches et de marches et de marches

Et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches

Et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches et des marches

Pour arriver devant un PUTAIN DE LEVÉ DE SOLEIL CACHÉ DERRIERE DES MONTAGNES ENNUAGÉES... J'ai eu envie de pleurer... J'étais à ça...(petit écart entre le pouce et l'index)... À ça...

Et pile quand ça y est, j'étais bien bien mûre pour lâcher ma larme et crier à la Terre entière que OUIN OUIN la vie est injuste... Un très froid, très très froid coup de vent a balayé le ciel et nous a offert une rangée d'immenses tétons enneigés.

Ah bah là j'ai fermé ma gueule.

Les Annapurnas c'est une chaîne de 5 montagnes qui composent en partie l'Himalaya qui lui, couvre le nord de l'Inde, l'intégralité du Népal et le Bouthan, pour mémo de vos cours de géo.

Les Annapurnas donc, ont joué comme ça avec mes nerfs. Tantôt j'te montre mon profil le plus beau, tantôt j'te fait suer dans mes escaliers.

Au total, on s'est envoyé une cinquantaine de bornes en 5 jours. C'est pas beaucoup me direz vous... Mais 50km avec des dénivelés de taré, une température de fous gelés du cervelet et une préparation physique similaire à une huître à marée basse... Bah ça fait mal Ouai.

Heureusement on avait des chocapik

Paysages magnifiques, je vous laisse juger.

Ah vous aussi vous fermez votre gueule maintenant hein ?!

Pendant ces 5 jours de marche, on a marché. On a traversé des villages typiques himalayiens, en marchant.

On a bu de l'eau himalayienne, en marchant.

On a passé des check-points, en marchant.

On a mangé du fromage de yak, sans marcher, faut déguster.

On a croisé des animaux en marchant.

Biquette sur un toit

Des fois on marchait pas, on faisait des pauses crochet et dessin.

Et puis à un moment, on marchait, on marchait, on marchait, on marchait... Et là... Putain... DES ÂNES !

Étrange perspective 

DES AAAAAANES. (J'ai chialé)

Donc là, comme disent les djeun's j'étais ÉCLATÉE AU SOL.

En plus, c'est grâce à eux qu'on a des douches chaudes... Alors je les aime encore plus de tout mon coeur.

J'étais surtout très contente de constater qu'ils sont bien entretenus, bien nourris, qu'ils portaient une charge décente et avaient de vrais abris à dodo.

Des ânes dans l'Himalaya. Bah je sais pas quoi dire de plus. Je suis au Max de l'utra kiff en fait. Une fois encore, je ferme ma gueule.

Et puis je vais continuer à marcher hein. Parce-que certe aujourd'hui c'était repos, dessin, crochet, lecture et bloguage (on dit bloguement ? Bloguation?). Un jour off pour détendre les guibolles qui flageollent. On s'est réchauffés les doigts de pied autour d'un feu.

Mais demain on repart ! Et maintenant, ça sera que de la descente. Deux jours.

Je sens que ça va balancer des insultes et fusiller des genoux. Je, nous. "L'important c'est qu'on soit enseeeeemble! "

Ah le Népal.

Namaste.

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Publié le 25 février 2023

Moi : "Comment on l'appelle le prochain article de blog ? "

Gautier : "Pan pan cul cul"

Moi, levant un sourcil et le regardant avec dédain : "Je vais vraiment le faire hein ! "

Voilà, grosse réflexion et belle maturité. Cherchez pas, y a pas de signification. On pourrait dire "Pan Pan" La flûte de Péter, "cul cul" la praline, oui on pourrait dire ça. Mais alors cela n'aurait aucun sens fondamentalement et prendrait beaucoup d'espace mental et de lignes sur votre écran alors que ce que vous attendez, en lisant encore (et je vous en remercie*) mes conneries de voyageuse, ce sont des histoires, des aventures, le back-off d'un splendide voyage, des photos époustouflantes, des anecdotes croustillantes.

*Merci à tous mes millions de 84 abonnés, jamais je ne pensais un jour répandre si largement ma sage parole, je suis débordée d'émotions, l'ascension à été si fulgurante.

Très bien, on se reprend. En parlant d'ascension fulgurante. On est redescendus à une altitude descente (c'est le cas de le dire), le sang gonflé d'oxygène et le cerveau ramolli par toutes ces belles images.

Les deux derniers jours de trekk, en descente, ont pour ma part été assez éprouvants. Gautier a trop adoré, comme d'hab, bonne humeur inébranlable.

J'ai été enssevelie dans un petit nuage d'incompréhension de la vie, les guibolles qui tremblottent et le mental qui a le vertige, le ventre qui se bat entre l'utérus capricieux et la chiasse mollement guérie, mes (énormes) seins lourds comme l'humour de Gautier. Je déteste le type qui a inventé les hormones.

Heureusement que des petits ânes sur la route m'ont motivé !!

Gautier s'est lancé dans une grosse mission ramassage de déchets, qui pour mon plus grand soulagement a ralentit son rythme et accumulé des points karma.

Trop beau trop beau trop beau trop beau.


Essayez de me trouver hihihi

On a terminé dans une source d'eau chaude à 35°C, qui puait même pas l'oeuf pourri comme certaines. Après trois jours sans douche, c'était pas de trop !!

Alors que la dernière ligne droite se dessine devant nous pour atteindre le dernier village avant de prendre le bus, on s'arrête dans une minuscule guérite en bord de montagne dans laquelle une minuscule dame attend que quelqu'un vienne lui acheter un paquet de gâteau ou des cacahuetes salées. (Des fois je me demande vraiment comment survivent ces commerçants... Ils croisent 3 pleupleu dans la journée qui leur achètent un thé et parfois UNE clope. Ils doivent rentrer chez eux le soir avec 50 roupies, youpi)

On demande à cette dame, que nous appelleront désormais "Notre très chère fabuleuse déesse", si elle sait quand passe le prochain bus pour retourner à Pokhara.

"Ah mais c'est finit, le dernier vient de passer ! " HoHo. Il est 14:30, Notre très chère fabuleuse déesse appelle machin de l'autre village qui confirme que les deux branquignoles de français pas organisés n'auront qu'à dormir dans la forêt.

Mon mental, à pas grand chose de péter, et mon estomac affamé réclament à Notre très chère fabuleuse déesse si elle peut nous faire à manger. En attendant qu'elle coupe ses légumes, on s'asseoit et on réfléchit à la vie.

Deux options s'offrent à nous : On continue de marcher vers le bas, 3h, pour espérer trouver un autre bus ? Ou on remonte au village d'en haut, 1h de marche, pour dormir et prendre un bus demain ? L'idée de marcher encore 3h me fait horreur et l'idée de devoir re-grimper me donne envie de pleurer. Le temps de négocier avec nos cuisses, un bus déboule du virage de la montagne à toute berzingue ! On l'arrête les bras en l'air et il piiiiile. "Pokhara ! Pokhara ! " Il nous fait signe de monter vite fait mais, y a Notre très chère fabuleuse déesse qui nous fait à manger là ! Instant d'hésitation et de panique. Le contrôleur descend du bus, échange avec Notre très chère fabuleuse déesse, puis nous dit de nous asseoire. Là, le type décide de faire descendre tout le monde pour une pause imprévue.

Il va en cuisine et aide Notre très chère fabuleuse déesse à préparer notre plat ! Elle a prit son temps, nous a fait des noodles maison et du riz végé trop bon, bien épicé, bien cuit, comme si y avait pas 40 personnes qui nous attendaient... On mange tout ça brûlant et rapidement en 2mn chrono et on monte dans le bus en regardant lâchement le sol, culpabilisant que tout le monde nous ait attendu... Voilà, ça c'est la flexibilité du Népal.

J'ai pas finis mon assiette et je regrette parce-que c'était merveilleusement bon, mais les Brougrigougrablibouglabujes du bus ne font pas regretter mon bidon. Bleeeurp. Ça secoue sec sur ces routes toutes pétées.

On revient à Pokhara encore ÉCLATÉS AU SOL (J'adore cette expression) et on DORT. Enfin... on s'était dit qu'on allait dormir.

En vrai, on a fait la teuf, on a fait des manèges, on a dessiné (enfin moi), on a élaboré des stratégies pour éviter les gens chelous de l'auberge qui se sont perdus en chemin de voyage, traînant leurs soucis mentaux sous le manteau... On a assisté à la fête de Maha Shivaratri, pleine de couleurs, et de prières.

Ces gens versent de l'eau de coco sur les Linga et Yuna. Qui sont tous simplement des grosses teubes entourées de vulves. Ils planquent de la thune aussi, partout.

Thunes récupérées par des gens qui trient tout ça sur un toit sur lequel je suis montée discrètement.

Voilà, la fête était magnifique, et quoi de plus symbolique qu'un gros ménage après une fête bien arrosée, d'eau de coco ?

Pendant ces quelques jours de repos, on a refait le point sur nos besoins pour le prochain trekk qui ne durera pas 5 jours, 3810m d'altitude et 51km, mais 15 jours, 5400m d'altitude (le Mont Blanc est à 4808m) et 225km. ZBRAAAA ! On sait qu'on va prendre plus de chaussettes et s'étirer sérieusement. Mais aussi, on va calculer avec mon cycle de lune parce-que je peux pas dealer avec mes muscles ET mes hormones en même temps. (Maman, Papa, j'espère que vous êtes soulagés que j'ai dis "mon cycle de lune" et non pas "mes grosses règles" et vous foutre la honte d'avoir une fille si impolie putain) Vous rigolez mais c'est un paramètre important à calculer avant de se barrer dans un trekk aussi taré !

Donc nous sommes à Pokhara, avec nos nouveaux copains Abdallah et Noémie et on essaye de faire des économies. Dalh Bat tous les jours resservi à volonté pour 125 roupies (1€).

Dalh Bat

Tiens, je vais vous faire un petit point économie pour ceux qui se seraient demandés comment on fait pour voyager un an après des années d'archéologie et d'educ' de street. Environ 12000€ chacun, ça fait 1000€/mois. Ca fait 33€/jour. Avec en moyenne 7€ d'auberge, 5€ de bouffe, 5€ de bières, les transports, les visas, les trekk et les fiestas, on est depuis 3 mois en moyenne à 25€/jour. Ça veut dire qu'on va sûrement pouvoir encore passer un nouvel an sur les terres asiatiques. Youpi ! Voilà, parenthèse compta fermée.

Avec Noémie et Abdallah on a fait du scooter cross, on a bu du thé et et traversé des ponts comme des guerriers !

je serrais les fesses là

Pokhara pour nous c'est la glandouille post-trekk, mais alors c'est vraiment une excuses pour glandouiller parcequ'en vrai on est très fort pour rien faire.

On a mangé des crêpes bretonnes. Oui, on a fait ça.

Tiens, je vais vous parler de nos slips. Vu qu'on en a que 4 chacuns, (dont 3 craqués) bah faut les laver souvent. Dans les auberges y a un service de nettoyage mais je vais pas leur filer 2 slaïps un jour sur 2 donc on est sur deux stratégies très efficaces : les porter le plus longtemps possible (à vos paris pour connaître le maximum de chacun!!), et les laver à la main. Voilà, mémère au travail.

Après ces quelques jours tranquillou à Pokhara, on a décidé de partir. On était tristes de quitter nos copains Shiv, Sol, Aimane et Chiran alors on a fait une dernière grosse soirée. (Enfin, surtout encore une fois une belle excuse pour faire la fête).

J'ai perdu hein

Du coup, le lendemain, les 8h de bus en gueule de bois étaient très longues, sur la route pétée et les sièges très serrés. On était complètement secs à l'intérieur de nos corps et faut pas trop boire d'eau non plus parce-que on peut pas pisser quand on veut. Une très rude journée.

On est enfin arrivés à Katmandou, de nuit, on s'est direct écroulés en regardant un Envoyé Spécial sur les meufs qui se font injecter du botox dans des cabinets illégaux en France. (Oui on regarde ce genre de choses des fois quand la France nous manque)

A Katmandou à l'aise blaise tu passes à 4 sur un scooter devant des flics qui sont probablement en train de regarder des vidéos de chatons mignons.

Aaaah Katmandou. Ça m'avait manqué aussi tiens.

Des singes qui bouffent des fleurs en se grattant le cul.

Dans quelques jours on retourne en Inde, pour Holi, la fête des poudres de couleurs qu'on se balance à la face pour fêter la victoire des Dieux. Bon, j'ai pas tout compris, on y va surtout pour se marrer.

Oh, des citrons !

Oh, des claquettes !

Bah voila, cet article se finit de manière aussi cohérente qu'il a commencé.

Pan pan cul cul.

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Publié le 8 mars 2023

Le 8 mars, en Inde et plus largement en Asie, c'est Holi. Je vous raconte l'histoire et après au lit !

Holi, c'est connu pour être la fête où tout le monde s'envoie de la poudre de couleurs dessus pour fêter les Dieux. La date change tous les ans, et cette année, ça tombe le même jour que la journée de la femme.

Oooooh j'ai senti les poils de mes p'tit.e.s potes feminazi.e.s pas épilé.e.s qui hurlent "MAIS ON DIT PAS "LA JOURNÉE DE LA FEMME" PUTAIN DE CUL PLEIN DE CELLULITES !! "

Merci les hystériques, mais calmez-vous. (On peut plus rien dire)

Allez stop les conneries, le 8 mars, c'est donc Holi ici, mais surtout la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et ce, partout dans le monde. Quelle belle occasion donc de vous parler des femmes en Inde.

Ce que je vais raconter n'est que le reflet de constats faits à partir de nos yeux d'occidentaux privilégiés n'ayant eu contact quasiment qu'avec la classe moyenne indienne, similaire à la nôtre.

Depuis le début de voyage j'ai capturé quelques clichés (dans tous les sens du terme) sûrement pas représentatifs, nos retours seront sûrement loin des réalités.

On a eu une super discussion très ouverte avec un ami indien à qui j'ai demandé qu'elle avait été son éducation affective sexuelle, et son rapport aux femmes. (Il est hétérosexuel) Et bien j'ai été très agréablement surprise par sa connaissance du corps féminin (il savait bien mieux que la plupart de mes potes français comment était fait le clitoris...) Il avait eu la chance d'avoir une mère et une soeur qui lui ont parlé de vie affective et sexuelle sans honte. (Il était aujourd'hui classable dans la catégorie des mecs bien. Aller hop! En boîte le gadjo! ) Ce qui a été le plus déroutant, c'est lorsqu'il est tombé des nus (drôle d'expression dans ce contexte) lorsqu'on lui a raconté notre très médiocre éducation sexuelle reçue à l'école et par nos entourages. Pour lui la France, Paris, c'est l'amour, la liberté, le parfum, le sexe et la volupté. Le French kiss. Alors que bon, à part une capote déroulée sur une banane en cours de 5 ème, y a pas grand chose qui aide à se sentir épanoui, libre et conscient dans l'éducation sexuelle française. Donc déjà, sur ce 1er point, on a plutôt déconstruit l'image de la France pour cet indien. Et la notre les concernant. Bam la réalité dans ta gueule.

Quelques anecdotes du quotidien.

Il y a très souvent une file d'attente pour les femmes, une autre pour les hommes. Alors à part pour éviter de se prendre une grosse main aux fesses éventuellement, j'ai pas compris qu'elle était la raison. Comme il y a de manière générale moins de femmes que d'hommes dehors, ce sont les femmes, dans la plus courte file d'attente, qui prennent les tickets pour les hommes, à leur demande (à leur ordre très insistant) , et même s'ils ne sont pas de la même famille... ce qui nique même le privilège d'avoir la file d'attente la plus courte !

Une fois je suis entrée dans des wc pour hommes, et un type est venu me dire tout affolé "No ! No ! Ladies here !! " Donc je l'ai regardé avec ma plus belle non-chalence et je lui ai dis "Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? " J'avoue n'avoir pas attendu sa réponse car aucun doute de la nullité de cette dernière et j'avais très envie de pisser. J'ai donc refermé la porte derrière moi, j'ai pissé pépouze avec mon attribut féminin et je suis ressortie, toute sourire, en le regardant héberlué avec ses yeux de merlant frit. Petite désobeissance civile. Pas sûre que ça change la face du monde mais si au moins ça peut le faire mouliner quelques minutes dans son cerveau ça sera déjà ça de pris.

Hommes attendant que les femmes et les enfants montent d'abord dans le bateau - mouvement de foule flippant 

A un moment on était Gautier et moi dans une file d'attente en train d'attendre chépukoi, et y avait un groupe d'amis indiens qui étaient là pour le mariage d'un pote. Il y avait un jeune couple et les potes ont balancé "C'est eux les prochains ! " Le garçon rougit, la fille dit "Non ! Non ! Moi je veux pas me marier !! " Et en fait, on nous l'a confirmé plusieurs fois, les mecs ont beaucoup de pression pour se marier vite, afin entre autre, de récupérer le buisness de papa (ce qui n'est pas possible sans être marié) alors que les filles préfèrent avoir des petits copains sans pression mais se retrouvent vite à devoir dire "oui" pour satisfaire la relation.

On avait un copain au début du voyage qui est revenu d'un week-end chez ses parents mi-heureux, mi-choqué. Ses parents (très riche famille) venaient de lui offrir le dernier iPhone et une voiture de luxe en disant " Tu prends ces cadeaux si tu acceptes de te marier bientôt ". Plutôt coureur de jupons il savait donc qu'il allait devoir assez vite arrêter son choix sur "La bonne", sinon ses parents allaient avoir la honte. La honte de la part du voisinnage qui ragotte, de la famille qui s'inquiète de voir leurs enfants pas encore mariés à 30 ans.

Alors ce qu'on nous dit à chaque fois, c'est que les choses changent. Ils ont plus le temps qu'avant, mais ne pas se marier reste inconcevable.

Et pourtant, une amie indienne qui nous a rejoint plusieurs fois lors de notre périple se voit devoir cacher à ses parents ses voyages. Ou au moins, à minimiser les informations, édulcorer ses allers et venus parcequ'a 30 ans, il faut être marié.e (et ne plus bouger). Elle ne le veut absolument pas, mais pour soulager la pression subie par ses parents, elle doit plusieurs fois par an se prêter au jeu des rendez-vous. Ses parents lui donnent rdv avec un homme, puis à l'issue de celui-ci elle dit non, sans cesse. Mais ce jeu doit tout de même continuer. Ce rendez-vous, un ami nous l'a raconté. La première fois, deux personnes choisies mutuellement par les parents se rencontrent environ une demie-heure. A l'issue du rdv, ils échangent leurs numéros et peuvent se revoir, plusieurs fois, mais il est attendu qu'une demande en mariage soit faite sinon, ils ne se reverront plus. Ceux avec qui on a parlé de ce rdv ont dit ne pas ressentir de gène à dire "non" rapidement, et que la seule chose qu'il se passe est que les parents partent à la recherche de quelqu'un d'autre...J'imagine l'humiliation ressentie par la personne éconduite même si aucune relation n'était tissée.

Relation de péché

On a croisé un couple d'une quarantaine d'années qui nous a demandé cash "vous pensez quoi du mariage arrangé ? " Moi direct "C'est de la MERDE ! ". Ce à quoi il m'a dit "On pense pareil mais on a du se marier quand-même, on ne voulait pas d'enfants mais on en a 2, et on s'aime. " En effet nos copains nous ont tous dit que leurs parents, mariés par arrangements, s'étaient habitués à la présence l'un de l'autre mais dans la plupart des cas, ils vivaient chambre à part et avaient des vies extra-conjugales. L'important étant que tout le monde présente bien auprès des voisins.

Le mariage a donc très souvent été un sujet de conversation, surtout que les gens qu'on rencontre ont nos âges et sont donc en plein dans ce dilemne.

 Une enfant est un cadeau de Dieu, éduquez la. 

On a plusieurs fois dans la rue, sur les mur, croisé des campagnes de sensibilisation à l'éducation des petites filles. Je n'ai malheureusement pas encore eu le temps de creuser ce sujet, mais on a comprit qu'il y a une lutte contre le travail des enfants et particulièrement contre la déscolarisation (voire la non-scolarisation) des petites filles. Il y a même la journée nationale pour le droit des petites filles qui a sonné dans mon calendrier. Ce qui ne nous à pas empêché de croiser des centaines d'enfants faire la manche mais là-dessus, comme sur tant d'autres choses, notre cher pays des droits de l'Homme n'a aucune leçon à donner.

C'est surtout dans les transports que j'ai vu des attentions portées au bien-être des femmes.

Ladies only 
 Derniers sièges réservés aux hommes - les femmes voyageant seules ne peuvent pas réserver de siège à côté d'un homme

Un wagon réservé aux femmes dans le métro, des places en bus-couchette réservées aux femmes, une impossibilité pour une femme seule de réserver à côté d'un homme (de belles attentions, je vous dis) et même des numéros d'urgence à appeler en cas de harcèlement.

De jeunes indiens nous ont dit qu'il y a quelques années, a été inventée une application utiles aux femmes en situation de danger. Que ça soit dans un taxi ou dans la rue, un bouton à presser sur le téléphone et la personne est géolocalisée puis aidée. Personne n'a su nous expliquer concrètement comment cela fonctionne. Bon, faut avoir un téléphone, et le réflexe, et le temps... Mais à priori ça a pas mal calmé les gars qui avaient tendance à être pète-ovaires dans la rue. Si seulement on avait ça à Paris... Parce-que vraiment, je suis 100 fois moins emmerdée ici que dans la capitale du pays des droits de l'Homme. (Avec un grand "H", désolée les gaucho-féministo-râlo, on verra plus tard pour la paritée. Ouai, je mets un E à paritée, c'est féminin.)

Alors ici je suis pas toute seule, je suis accompagnée de mon tendre Gautier, mais même quand je me balade seule je sens le regard de "oh, une touriste" Et non pas comme à Paris "oh, un bout de viande à faire sauter ! ". Je suis souvent emmerdée pour avoir une photo mais je crois que ça tient plus à la couleur de peau qu'au genre. Les fois où ça à pu m'arriver, un regard sale ou une remarque déplacée, j'ai gueulé des insultes et ça fait à peu près son effet. D'ailleurs, la seule fois où j'ai vraiment du faire une leçon sur le consentement un peu sévère (totalement vénère) c'était lorsqu'un gars m'a proposé de boire dans sa bouteille, j'ai dis non mais il me l'a foutu dans la bouche (oui oui, des gens font ça.) Vous vous doutez bien que le bull dog en moi est sorti de sa niche et... Ce mec était européen.

Alors qu'en France on peut se faire insulter de salope lorsqu'on donne le sein à son bébé en lieu publique, en Inde, ils ont trouvé la solution : tu fais ça dans une boîte et tu seras pas emmerdée. Je suis bien mitigée à ce sujet. Hop, on le voit plus, parce que quand-même ça serait indécent, et hop, y a plus de problème. Ça assure néanmoins une certaine sécurité, en attendant d'éduquer la population.

Je n'ai jamais vu une seule femme conduire un tuk-tuk ou un taxi. Je n'ai pas reussis à prendre le bon cliché mais derrière cette barrière indiquant que des hommes travaillent, ce sont des femmes qui bossent. Il semblerait que certains métiers nécessitent une paire de bouliches.

On se baladait avec un indien à un moment donné, et on voulait prendre un thé. Il y avait justement là une femme qui en vendait. Il n'a pas voulu y aller car " Les femmes savent pas faire le thé ". Bah j'aurais pu l'avaler de travers en écoutant ces conneries. Donc oui, on voit beaucoup de disparités homme-femme, des rues exclusivement empruntées par des hommes, des corps feminins trop cachés à mon goût.

Il y a aussi en Inde des transexuel.les qui sont totalement visibles dans la société et ça m'a étonnée. Pour celleux qui font la manche dans les bus, iels montent en claquant des mains et ils sembleraient que ça soit un code de distinction.

Bon par contre, chacun ses chiottes quand-même.

Je n'ai pas de conclusion à tirer de ces quelques observations mais j'ai le sentiment que les choses évoluent. Trop peu, trop lentement, comme partout.


Aujourd'hui le 8 mars, rien ne changent pour les femmes, à part qu'elles se prennent, comme tout le monde, de la poudre de couleurs sur la gueule.

Après avoir traversé ce pays pour rejoindre Pushkar dans le Rajasthan, après avoir passé 2 nuits consécutives dans un bus de nuit, sans douche, sans wc, et même sans pare-brise, Holi à pour nous un goût amer. Un goût de raté. On est encore arrivés trop tard et on en a marre. Comme dit Gautier, on est dans le "ventre mou du voyage".

Aujourd'hui on n'a pas envie. Pas envie de négocier, de se faire arnaquer, de marcher dans la merde, de respirer de la poussière, de dormir en dortoir, de manger du riz.

Et oui, le voyage c'est ça aussi.

Aujourd'hui hauts les poings pour continuer de lutter pour les droits de femmes partout dans le monde.

Quand on se sera reposés, je vous raconterais un safari à pied dans la jungle, une cérémonie funéraire particulière, et un trajet qui nous a épuisé.

Ravivez la flamme, femmes.

Aujourd'hui j'ai la flemme.

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Publié le 19 mars 2023

On a enchainé les chiantises et les déceptions, au point d'avoir envie de rentrer chez nous. Sauf qu'on s'est souvenus qu'on n'a plus de "chez nous" donc forcément il a fallu se ressaisir.

Notre dernière étape népalaise était folle d'aventures !

Avant de quitter le pays on est passés par la jungle de Chitwan avec l'espoir de voir des bébètes sauvages et on a pas été déçus !

On s'est baladés avec un rhinocéros, on a discuté avec des paons, on s'est battus avec un bison, on a joué à cache-cache avec un varan, et on a refait le monde avec une tortue. En vrai j'ai eu peeeeur quand on a entendu un énorme bison à quelques mètres de nous s'enfuir, et quand on a vu une maman rhino et son bébé à 10m de nous dans la forêt.

C'était super incroyable et dangereux. Heureusement qu'on avait des gardes-du-corps.

Pour repasser la frontière indo-népalaise on a prit 3 bus, on a cru qu'on allait mourir 10 fois, on s'est fait arnaquer 2 fois et j'avais très très très mal au ventre, encore.

Légèrement poussiéreux Kathmandou 

Même shéma de l'autre côté de la frontière, et après 15h de bus on hésite mais on ne s'arrête pas, on enchaîne avec 5h de train auxquelles on ajoute un peu de retard afin de détendre l'atmosphère. On veut retourner à Varanasi, ville au bord du Gange.

J'attends Gautier à la gare avec nos sacs pendant qu'il galère à trouver un distributeur de billets qui fonctionne Pendant ce temps là je me sens comme une proie facile, bloquée sans bouger avec deux énormes sacs, à la mercie de tous les curieux qui viennent me parler, ce qui me fait profondément chier quand c'est à 3 cm de mon visage pour me dire que je suis mignonne. Beurk. Je montre les dents et je crache mon venin mais ça ne sert à rien. Ils s'en foutent. On se retrouve donc en Inde après 3 semaines au Népal et je ne peux plus supporter qu'on nous double systématiquement dans la file d'attente, qu'on ne nous écoute pas quand on parle, qu'on nous coupe la parole, qu'on nous roule à moitié sur les pieds et qu'on nous regarde comme si on était un plateau de fromages. Plateau de fromages. Plateau de fromages. Y a vraiment des fois où j'ai envie de rentrer et c'est pas qu'à cause du Camembert.

Bref, on arrive enfin à Varanasi, bien éclatés par le voyage et on visite à nouveau cette ville mais cette fois en mieux avec plus de temps, et des super copains rencontrés à l'auberge.

 Gautier donne des cours de crochet maintenant

On se balade le long du Gange, il y a beaucoup de monde car la fête de Holi se prépare. Varanasi est une ville où vivent plein de sadous, ces prêtres mendiants habillés de orange avec une longue barbe.

Je n'ai pas de photo d'eux car ça ne se fait pas, mais on en a croisé une bonne quantité. Ils nous ont même balancé de la cendre de mort et de la poudre de couleurs pendant qu'on dansait sur de la grosse techno devant les bûchers funéraires. Spécial.

Après cette drôle de cérémonie, comme on était plein de couleurs et de sueurs on est allés tremper nos pattes dans le Gange et puis surtout histoire de dire qu'on l'a fait...

Et pendant qu'on fait trempette on lève la tête et on voit ça :

Un chien mort. Du coup on sort. Bon ici, de toutes façons il y a un rapport particulier à la mort. On peut voir des sadous la nuit qui viennent tamiser les cendres des défunts pour récupérer les bijoux.

On aime vraiment bien Varanasi.

Mais on doit partir car pour Holi, le 8 mars, nos plans changent à la dernière minute et on doit traverser le pays pour rejoindre Clara, déjà rencontrée plusieurs fois. On ne vous la présente plus, vous l'avez vu à pondichery, à Goa et au Népal.

On quitte Varanasi Direction Pushkar en passant par New Delhi. Ce voyage est particulièrement merdique. On monte dans un bus au pare-brise éclaté.

Sur la route, comme attendu, le pare-brise est tombé.

Le chauffeur a continué de conduire pendant 12h sans pare-brise. Il devait avoir bonne haleine...

On arrive à New Delhi avec le doux plaisir de profiter de ces quelques heures d'escale pour visiter le musée archéologique. Bien cher mais au moins, on peut poser nos lourds sacs à l'entrée.

Et vous n'aurez pas de photo du musée parce qu'en fait... Il n'existe pas !! Et pourtant on l'a bien payé ! Tadaaaam ! Vous commencez à comprendre pourquoi ce pays me tape sur le système ?

On retourne dégoutés à la station de bus pour continuer cette traversée du pays. On part avec 2h de retard parce-que le chauffeur, avec qui nous avons discuté un moment, attendait désespérément 2 étrangers. Il lui a fallu 2h pour capter que... Bah c'est nous les étrangers. J'ai halluciné. Mec, on s'est présenté à toi à 17h, il est 23h et ça fait un moment que nos culs sont posés à 1m de ton bus !

On monte enfin dedans, on récupére un groupe de jeunes mais y a un problème avec les réservations, il n'y a pas assez de lits, alors on se serre et on partage.

On arrive enfin à Pushkar après 2 jours et 2 nuits de bus. En descendant on comprend que le bus ne nous dépose pas jusqu'au bout du trajet, il a la flemme. Là c'est la goutte d'eau pour moi. Je me mets à gueuler que je travaille à l'ambassade et que demain je fais couler la compagnie. Je relève les identités et la plaque d'immatriculation et je les menace de les défoncer. Et ils n'en ont rien à foutre. Ils nous regardent avec leur tête d'abrutis et nous disent qu'ils n'iront pas plus loin. Point. Je deviens folle, ils me rendent chèvre.

On pose nos sacs à l'auberge et on apprend qu'Holi, ici, ils l'ont fêté hier. Parce-que la veille il faut faire un feu et que le mardi, faire un feu c'est interdit. Ouai Ouai. On l'a donc loupé. On a loupé Holi en Inde. Balèze non?

A ce moment-là, on a pleuré.

La raison pour laquelle nous venons de traverser le pays dans des conditions de merde vient de s'envoler.

Y en avait pas un pour rattraper l'autre et en plus on s'est rendu compte que l'auberge était également en train de nous arnaquer. On perd donc thunes et patience et j'éclate mes nerfs sur chaque type qui nous parle dans la rue. Aucune indulgence.

Je deviens super violente, j'insulte ceux qui me regardent de trop près, je balance des doigts d'honneur à ceux qui nous prennent en photo, je marche en serrant les mâchoires, le regard noir.

J'arrive même plus à faire semblant de sourire

On essaye malgré tout de suivre l'ambiance de Pushkar, on se réconforte en allant à ce qu'on nous a promis être une super soirée, de la bonne musique et même une piscine! Il fait 35 degrés alors on est heureux. On se dit que quand-même, on a de la chance...On monte chacun sur une moto différente derrière nos nouveaux copains mais arrivés sur place j'attends Gautier sans nouvelle pendant 1h30, c'est-à-dire 90 minutes pendant lesquelles je dois tacler tous ces mecs en chien qui semblent n'avoir jamais vu une femme. Faut dire, on était 4 nanas sur 200 mecs. Et c'était pas les plus fins.

Bonjour, un jus d'ananas svp 

Gautier arrive enfin et m'explique que son chauffeur de moto finalement a voulu aller manger et après ils ont été coincés à l'entrée de la soirée sans comprendre pourquoi. Il constate comme moi il y a 1h30 que la piscine a été vidée... Mais ça à la limite, ça passe encore. On est plus à une frustration près. Mais que les flics débarquent au bout de 10mn, arrachent la sono et se barrent avec sans dire un mot, là on s'est dit qu'on était maudits. Je crois que la grosse main au cul que je me suis prise a signé mon burn-out du Nord de l'Inde. Nan mais sérieux, je danse devant Gautier qui me mets en sécurité car les 3 autres filles ont chacune pris une dizaine de mains aux fesses pendant la soirée, et le gars arrive à passer entre Gautier et moi. Un pote a réussis à le chopper littéralement la main dans le sac, mais un énorme mec costaud l'a protégé et on a du se la fermer. Mais se la fermer j'aime pas ça du tout.

Je passe mes journées à hurler contre les klaxons et les arnaqueurs, je balance à tout va mes doigts d'honneur, je ne kiffe plus rien, je ne profite plus, je suis énervée, Gautier est triste. Plateau de fromages.

Si je vous partage cela sans gène c'est déjà que ça me fait du bien, et puis parce-que le voyage, c'est ça aussi. Quand j'écris ces mots durs, j'ai un peu de recul et surtout la perspective du Népal à nouveau dans quelques jours.

Dans cette version rageante mais encore édulcorée de nos dernières semaines, vous pouvez lire ma haine et mon dégoût mais je me dois de nuancer. Y a des fois où les Indiens m'ont fait sourire, aussi.

Quand ils se décident à ne pas nous arnaquer mais à nous filer un coup de main, comme pour démêler la pelotte de laine de Gautier par exemple.

Après ce Holi raté à Pushkar, on est restés une grosse semaine dans le Rajasthan.

Pour aller à Jaipur, on a prit un train pendant 5h dans des conditions indescriptibles. On était serrés comme des sardines, et y a deux mecs qui commençaient à s'engueuler. Et comme je suis TENDUE COMME UN STRING, même si j'étais la seule femme de tout le wagon, j'ai tapé sur l'épaule du mec, il s'est retourné, et j'ai gueulé "YOU CALM DOWN RIGHT NOW ! " Ah bah gros blanc dans le public, ça l'a calmé, Gautier était bluffé, tout le monde à fermé sa gueule, et on a continué les heures de train dans le calme, même tout serrés.

La ville de Jaipur est très bruyante mais très belle.

Shame 

J'ai finis par m'acheter des bouchons d'oreille et ça a pas mal changé ma vie. Un peu moins de bruits.

"Mais c'est pas grave parce qu'on est ENSEMBLE! " 

On ne pouvait pas rester plus longtemps dans le Rajasthan car nous avions rendez-vous avec Priyanka à Agra, pour son anniversaire, et pour le Taj Mahal. On ne savait pas à quoi s'attendre avec cette merveille et bien on n'a pas été déçus, c'est vraiment impressionnant de beauté.

On a fait plein de photos !

On a donc visité ce fameux Taj Mahal, qui est en fait un tombeau de marbre blanc construit en hommage à une femme morte en couche.

Puis on a bien fêté l'anniversaire de Priyanka !!

Avec Clara, Priyanka et nos nouveaux copains du moment, on a prit un petit déjeuner qui nous a rendu tous super malades... Mais pas le choix, on doit prendre le train pour New Delhi dans cet État, puisque maintenant c'est avec Manu Chao que nous avons rendez-vous !! Bah ouais, ça c'est original et ça met du baume au coeur, un p'tit festival avec Manu Chao en Inde.

Sauf que le jour du festoche on est tous encore super malades, on va au toilettes toutes les 20mn et en plus, ça n'était pas arrivé depuis des semaines ici à New Delhi, mais il pleut, et pas qu'un peu... On se motive quand-même à partir au concert en serrant les fesses.

Et en prenant des gros cachets anti-chiasse. (Qui n'ont pas fonctionné !!)

Quand on descend du taxi après plus d'une heure de bouchons (bouchon qu'on aurait préféré avoir dans le derch que sur la route) on court vers les toilettes du festival. Et là, on nous dit que c'est annulé.

Et bah on est retournés chier à l'auberge.


Ça, c'était hier soir. Et alors que j'écris ces lignes, Priyanka se met du mascara, Clara essaye de peigner sa tignasse, et Gautier se caresse la barbe fraîchement rasée à blanc. Le concert de Manu Chao à été décalé à ce soir, alors on y retourne. Entre temps, on a réclamé le remboursement, mais vu l'efficacité et l'Organisation de cet événement, on va essayer d'y entrer quand-même. Aller, croisez les doigts pour nous, on a besoin que la chance tourne.