Ce soir, on espère pouvoir rester dans le camping. On retourne voir les vieux de la veille au petit matin, plein d'espoirs. Ah, peut-être pourra-t-on enfin laisser notre camp en place ! C'est sympa de jouer au Tetris tous les matins, mais bon, on se lasse vite. Toi, lecteur attentif, tu l'auras deviné en lisant le titre : c'est un échec, nous ne pourrons pas rester sur la camping ce soir. On n'a pas vraiment de plan de secours, donc tant pis, on range tout et on part pour la randonnée du jour. Celle-ci promet deux belles cascades. Des chemins tantôt rocailleux, tantôt poussiéreux, des marches, encore des marches, beaucoup d'humidité, et nous voilà au sommet de la première cascade. Première fracture de la rétine. Tout est idyllique : la vue, le micro-climat ensoleillé, la brise d'air pur, la douce mélodie des eaux rapides de la cascade. Des petits écureuils, ayant depuis longtemps associé les humains à la nourriture, se laissent toucher. C'est une évidence, on pique-nique en ce lieu paradisiaque.
On continue l'ascension vers la seconde cascade. Arrivés en haut, seconde fracture de la rétine. Woaw. Chacun sort son téléphone et appareil photo, espérant sans trop y croire que les captures numériques qu'il enregistre sauront lui remémorer la féérie de l'instant présent.
Peroushka repère un endroit parfait pour un camping à la belle étoile. Peu confiants - les rangers sont réputés implacables quant au camping sauvage, et de gros nuages menacent - nous abandonnons, à regrets, l'idée de camper au paradis. Bon, du coup on sait toujours pas où on dort, et comme on n'a pas vraiment de plan de secours, on continue la randonnée. La descente est rafraichissante puisque nous passons sur des chemins inondés par des petites cascades. Contrairement à hier, on ne souffre pas de la chaleur aujourd'hui.
On arrive à la voiture : belle performance, on n'a perdu personne cette fois ci. Bon, maintenant, plus le choix, va bien falloir qu'on cherche quelque part où dormir. La jeep commence à devenir une option probable. On décide de prendre le chemin de Séquoïa, "on trouvera bien quelque chose sur la route". On roule, l'horloge tourne, les miles défilent. Les bornes s’enchaînent, pas les campings. Et puis on voit une petite maison et une sorte d'aire de repos. On s'arrête. Miracle : un grand panneau indique 3 campings en libre service. Il faut pour y accéder emprunter une piste poussiéreuse et accidentée. Il reste une heure avant le coucher du soleil, on tente. Après une dizaine de minutes passées à esquiver les nids de poule, on croise une voiture pleine à craquer de mexicains. Ils nous indiquent que le premier camping est dans quelques centaines de mètres et qu'il y a plein de places : ouf ! On y arrive, le coin est super chouette : calme, au bord d'une rivière sympa, avec une sorte de petite plage. Une petite baignade dans la rivière glacée, un repas pâtes-sauce saucisses qui commence à devenir un rituel, et voilà que la journée se conclut. Au final, ne pas avoir de plan pour dormir, c'était un super plan.