A la découverte du Monténégro

C'est parti pour l'aventure, sacs à dos sur le dos (60 litres [8,5kg sans eau et nourriture] pour moi et 70 litres pour Pierre [9,3]), on part avec le strict nécessaire 😀 équipement de bivouac, vêtements légers + doudoune, chaussures de rando, maillot et l'indispensable trousse de secours 😉.

Il y a deux moyens pour se rendre à Kolasin, le premier en train et le second en bus. Sur les conseils de Bakio nous prenons le train et nous en sommes ravis ! Le train s'élève dans la montagne et nous offre un spectacle magnifique sur le canyon ! On se colle à la fenêtre sur le côté gauche du train !

La gare est un peu à l'extérieur de la ville, nous nous rendons à pied chez notre hôte. Malgré notre heure matinale, ils nous accueillent très chaleureusement avec un gâteau maison, un jus de pomme maison et une eau de vie à la pomme maison.

Au départ de Kolasin, nous partons pour une randonnée de avec 800 mètres de dénivelé positif sur une quinzaine de kilomètres... avec nos sacs de plus de 10kg sur le dos.

Notre parcours traverse forêts et quelques prairies remplies de papillons :D.

Arrivés à un des sommets, la vue est superbe à 360°. De nombreuses fleurs des montagnes qu'on peut retrouver dans les alpes françaises nous entourent (beaucoup de myrtilles également, elles sont à peine vertes, quel dommage !)

Après une journée de randonnée, alors que nous sommes à la lisière du parc national, nous décidons d'installer notre Bivouac entre deux forêts au-dessus d'un camp de fermiers. Le temps de manger et d'admirer le coucher de soleil, la pluie commence à tomber, nous nous réfugions sous la tente.

À minuit nous nous faisons réveiller par un orage terrible à quelques centaines de mètres de notre tente... terreur de la nuit.

Après avoir dégusté une bonne part de gâteau au chocolat à la crème accompagnée d’un verre de liqueur maison avec le propriétaire (oui oui, au petit déjeuner), nous nous dirigeons vers une auberge de jeunesse spéciale pour les randonneurs. L’hôte nous accueille et nous fait un topo de la situation dans le parc. Nous avons bien fait de réserver cette auberge car de nombreux endroits sont très dangereux en cette période et nous avions jusque là aucune information. Les plaques de glace n’ont pas encore fondu, le sommet du massif est donc inatteignable à notre grande déception.

Armé de la carte et de nos imperméables nous partons pour le Lac Noir. Ce lac est un des plus beaux lieux du Monténégro, il est par ailleurs accessible en voiture (à quelques centaines de mètres prêts). Il faudra tout de même prévoir des bonnes chaussures pour se balader autour du lac.

Alors qu’un premier orage s’abat sur nous, nous trouvons refuge dans une cabane boutique qui longe le chemin qui va jusqu’au lac. L’orage semble s’éloigner, nous entamons le tour du Lac. Un rayon de soleil s’échappe, nous en profitons pour déjeuner en admirant ce merveilleux paysage. Nous reprenons notre tour (la boucle autour du lac prend environ 1h), et nous traversons trois cascades. C’est un phénomène typique du mois de juin, la neige fond et des cascades se forment pour se jeter dans le Lac Noir.

Assez rapidement un nouvel orage se forme et nous nous faisons surprendre. Nous ratons le chemin balisé pour nous retrouver sur un sentier qui se jette dans le lac. La grêle commence à tomber. Nous devons gravir une colline puis, sur le coup de la précipitation nous tournons en rond (je sais même pas comment c’est possible !) nous retrouvons finalement le chemin alors que l’orage commence à s’éloigner.

Nous disposons alors probablement d’une fenêtre d’éclaircie d’une heure, quitte à être là et trempés, nous décidons de tenter l’ascension vers un petit lac au Nord du Lac Noir. Arrivés à quelques mètres du petit lac l’orage se rapproche à nouveau, nous entamons la descente poursuivis par les grondements et de nouveau… la grêle. Nous arrivons finalement au bord du Lac Noir à nouveau sous une éclaircie et nous nous installons sur un banc au soleil pour un repos bien mérité.

Nous décidons finalement de nous en tenir là pour aujourd’hui, une décision qui va s’avérer très sage car à peine arrivés à l’auberge un 4e orage fait rage.

Après une bonne douche (chaude cette fois-ci) nous nous rendons dans la salle commune dans laquelle nous faisons connaissance de baroudeurs qui parcourent les balkans seuls. Nous nous retrouvons avec deux allemands et un canadien autour d’une table au restaurant pour discuter, la joie des auberges de jeunesse !

Levés assez tôt (mais pas trop, sur les conseils de notre hôte, il ne faut pas partir avant 7h30), nous faisons un stop à la boulangerie où je déguste un délicieux pain viennois fourré au chocolat - c'est le seul endroit où j'en ai trouvé sinon ce sont des sortes de viennoiseries frites à la marmelade.....

Parés pour la journée nous partons en direction du Lac Noir et prenons le chemin qui monte vers le camping à droite juste à l'entrée du parc National Durmitor. Nous traversons la forêt de conifères (des sapins contrairement au Biogradska Gora) pour nous rendre sur les hauteurs. La forêt est très humide à cause des orages des dernières semaines, nous avons seulement pris le nécessaires et n'avons pas pensé... à l’anti-moustique. Impossible de s'arrêter 5 secondes sans se faire assaillir de moustiques :o

Néanmoins lorsqu'on arrive sur les hauteurs la vue vaut le détour, au bout d'1h40 nous atteignons notre destination. Un petit lac au milieu des falaises, d'un calme profond, qui pourrait être un petit bout de paradis. Malheureusement à cause des insectes nous ne pouvons pas nous arrêter, même pour manger une petite barre de céréales bien méritée encore moins pour profiter du calme 😦

Tant pis, nous entamons la descente tranquillement, l'orage ne semble pas encore poindre le bout de son nez.

Arrivés à l'auberge nous déjeunons au soleil... ah non sous les gouttes, bon... à l'intérieur de l'auberge. Le temps d'une petite partie d'échec et hop nous prenons le bus en direction de Cetinje (correspondance à Podgorica)... le trajet s'effectue sous la pluie, nous avons bien fait d'écourter notre séjour !

Cetinje est l'ancienne capitale du Royaume du Monténégro, c'était d'ailleurs la plus petite capitale du monde. Elle a ainsi connue une période de développement au début du XXe siècle de laquelle on retrouve de nombreuses trâces, notamment des anciennes ambassades et bâtiments administratifs.

C'est une ville très mignonne avec un centre ville piéton aux nombreuses terrasses agréables. C'est la seule ville dans laquelle nous avons visité des musées. Malheureusement le musée d'histoire et d’ethnographie étaient exceptionnellement fermés.

Nous commençons par le Musée national du Monténégro dans lequel se trouve la galerie d'art. Dans cette dernière, plusieurs collections sont exposées : une collection de peintures de l'ex-Yougoslavie, une donation d'art moderne, une collection importante d'artistes monténégrins. Quelques pièces s'avèrent assez intéressantes.

Nous poursuivons par la visite du monastère de Cetinje, très beau bâtiment mais peu de salles sont ouvertes à la visite (seulement la petite chapelle).

Une balade conduit nos pas à une petite place commémorative (en serbo-croate Orlov Krš signifie le " rocher de l'aigle ") qui abrite le mausolée du prince-évêque Danilo Ier (1826-1860), le premier de la dynastie des Petrović Njegoš. Le dôme abrite un sarcophage de pierre orné de gravures dans lequel repose ce dernier. Il est érigé en 1896, pour célébrer le bicentenaire de la dynastie, à partir d'esquisses réalisées par la princesse Jelena (l'une des filles du roi Nikola Ier, son neveu et successeur) et sur des plans d'un architecte français (Frouchet)

De ce rocher nous avons une superbe vue sur la ville et les montagnes qui l'entourent. Nous redescendons et jetons un oeil au théâtre antique avant d'aller se restaurer.

Nous poursuivons alors notre visite des musées par le Palais du roi Nicolas. Très richement décoré il pourrait se révéler intéressant (d'après les explications d'une guide externe que nous captons) pourtant, aucun écriteau ou guide papier ne nous éclaire sur tous ces objets d'époque.

Nous poursuivons par le palais Biljarda, la demeure de l'ancien Bishop (prince-évêque) Njegos, qui était aussi poète et philosophe (auteur de l'épopée La Couronne des montagnes). Nous y trouvons par ailleurs une très belle collection de travaux du peintre Pero Pocek qui illustre la vie monténégrine dans des couleurs flamboyantes.

Un grand bâtiment blanc nous intrigue depuis notre arrivé, nous essayons d'entrer. C'est un musée entièrement gratuit. Les deux premiers étages sont consacrés à une artiste mystérieuse, peu d’œuvres sont exposées. Aucune explication en anglais (en russe oui), nous sommes perplexes. Le dernier étage est consacré à des designers. Très étrange tout cela... si quelqu'un a des explications, nous sommes preneurs.

On termine notre séjour à Cetinje par un restaurant à touristes mais dans lequel je déguste une très bonne salade d'octopus.

Nous arrivons à Virpazar, ville trèèèèès touristiques. Nous choisissons de louer des kayaks au lieu des places dans les bâteaux à moteur qui partent tous les quart d'heure faire visiter le lac à grand coûp d'essence.

Le lac est une réserve naturelle, l'eau est trouble, les nénuphars sont partout, pas question de s'y baigner, simplement de regarder les oiseaux et les montagnes. Au bout de près de 2 heures de paguais nous trouvons une petite plage sur laquelle nous pique-niquons en toute tranquilité. Puis nous faisons demi-tour. Même si c'est agréable de voguer sur l'eau, le lac est grand et les courants importants donc ce n'est pas de tout repos en kayaks, à la fin de l'activité je n'ai plus de bras et 2 coups de soleil ^^ !

Après l'effort le réconfort bien mérité, une petite citronnade sur un vieux bâteau en bois transformé en restaurant et amaré dans un coin tranquille de la ville, superbe !

La plus grande plage du Monténégro s'étend de la ville d'Ulcinj jusqu'à l'extrémité du pays où le fleuve Buna sépare le pays de l'Albanie (une petite ile, Bojana se situe entre les deux bras du fleuve - une plage y est nudiste semblerait-il). Au bord du fleuve de nombreux restaurant se dressent. Nous prenons dans le premier une délicieuse soupe de poisson !

Le diner fini on se rend à proximité de la plage pour notre second et dernier bivouac du séjour. Le montage de bivouac à la torche se passe relativement bien. Néanmoins les sardines ont du mal à rester planté dans le sable. Nous arrivons tout de même à atteindre un équilibre. On admire les étoiles au son son de la mer et au lit !

4h du matin... le vent se lève et là une révélation vient à moi... "Kitesurf", oui j'ai bien vu un panneau... crotte c'est un spot venteux ><" La mère nature nous poursuit pendant nos bivouacs !!!

On profite de la plage de bon matin, alors qu'elle est déserte quel bonheur de se promener les pieds dans l'eau ! 😀

Après cette petite pause (nous avons l'impression de passer notre temps à manger xD) nous allons visiter notre prochaine destination à quelques kilomètres de là. Stari Bar ou "vieux Bar" est une ville dont l'histoire commence au Moyen-Âge, nommée alors Antivari elle subit l'occupation successive des ottomans, venitiens, serbes...

En 1979 comme beaucoup de ville au Monténégro, elle subit un terrible tremblement de terre. L'aqueduc qui alimentait la ville est détruit comme un certain nombre de bâtiments. La ville est alors abandonnée au profit du nouveau Bar qui se dresse plus proche de la côte.

On se balade entre les ruines. Des bâtiments sont en recontruction. J'ai mis en avant un très beau Laurier Rose car on en retrouve beaucoup dans la moitié Sud du pays. Les habitants aiment d'ailleurs entretenir leur jardin où on retrouve généralement des arbres fruitiers (grenadiers, figuiers et vigne grimpante), un potager et de nombreuses fleurs.

Après cette visite sous un soleil de plomb, on déguste une nouvelle citronnade (oui encore, mais c'est trop bon 😀) et on déjeune sur une jolie petite terrasse

Île au charme certain, Stevi Stefan est aujourd'hui complètement privée, on ne peut la visiter que deux fois par jour lors de visite guidée (à 11h et 16h si je me souviens bien). Si vous souhaitez simplement la regarder depuis la plage, un parking payant est disponible 2€/h.

A l'aube de notre 10e jour, alors que nous nous apprêtons à partir de notre guest house, on s'aperçoit que le pneu avant est à plat. Les propriétaires nous viennent alors en aide et nous regonflent le pneu. Le temps de se rendre au garage à peine plus loin... qui est finalement fermé, on trouve la cause de cet incident ; un clou est logé dans la roue. Le débit d'air est assez important, nous devons la changer. Le frère de la propriétaire nous a aidé. Les monténégrins sont vraiment d'une gentillesse infinie !!!! 😀

La roue de secours ne permet de rouler qu'à 80km/h maxi... nous sommes contraints de réajuster notre programme de la journée et de supprimer la Péninsule Lustica de notre parcours.

Nous faisons donc route pour Perast

On visite rapidement la vieille ville de Kotor qui comme les autres vieilles villes est construite toute en pierres. Nous apprenons dans notre guide que c'est un modèle de cité à l'architecture anarchique, difficile de se retrouver ! De toutes les villes que nous avons visitées c'est celle que l'on trouve la plus jolie.

Nous décidons de garder le reste de la visite pour le lendemain et d'aller manger à l'extrémitié de la baie. Prêt de 4km nous séparent de notre restaurant, l'occasion de longer le rivage. Ce côté (Muo) est le moins touristique et plutôt authentique même si nous voyons beaucoup de Guest Houses.

Dommage qu'il n'y ait pas de trottoirs et que la route soit très étroite, on marche à la queue leleu sur celle-ci.

Nous dînons donc dans un restaurant presque les pieds dans l'eau ! Je déguste des calamars (ou octopus) fris absolument exquis avec des épinards (tous les épinards que nous avons mangés étaient en fait très certainement des blettes - j'en ai vu pousser dans les potagers des maisons).

Bus direction Tivat ! Ou presque, la gare routière est à 1km de la ville, crotte.

On longe la côté pour arriver jusqu'à un lieu aseptisé avec son lot de bourgitude. Port rempli de Yachts, hôtels "modernes", beurk beurk beurk... On continue à longer la côté en perdant un peu notre enthousiasme : terminer le voyage par... ça. A priori, il n'y a absolument rien à visiter à Tivat (un musée naval ? deux gros sous-marins sont exposés à l'extérieur)

Un peu plus loin, on trouve finalement une petite terrasse parfaite pour prendre notre dernière citronnade 😀

L'heure approche, on prend un taxi et direction aéroport.

L'avion s'élance de l'unique piste et byebye Monténégro !