Asia Solo

Chine Japon. Thailande
Dernière étape postée il y a 13 heures
Mars 2025
90 jours
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Publié le 20 mars 2025

Un périple de 3 mois à travers l’Asie, seule avec mon sac à dos, j’en rêvais et m’y voilà ! On ne va pas se mentir, l’instant est un peu flippant et quitter mes proches pas si facile que cela. C’est dingue le nombre de personnes qui m’ont dit, « t’as bien du courage ». En fait non, lorsque l’envie dépasse la petoche, c’est simplement excitant. Et si j’attends de trouver quelqu’un de dispo, pas sûre que cela se produise avant ma retraite 😉

      Ma vie en 13 kg.                   Coucher de soleil sur l’Italie                  Les route rétro-éclairées du Quatar 

Parlons-en,tiens,, de Doha ! A quel moment c’est une riche idée de programmer deux escales à la même heure, pour la même destination et par la même compagnie ? Je me présente à l’embarquement, bien tranquille, scan du billet…et ça bipe rouge. Vent de panique de l’hôtesse, je dois bien embarquer maintenant…mais à l’autre bout de l’aéroport !🥵 Quatre occidentaux, avec trop la confiance pour vérifier leur numéro de vol, se retrouvent dans un grand bus vide pour rattraper le coup. Dernière fois pour moi que j’oublie ce « détail «.

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Voilà un site que je souhaitais absolument voir de mes petits yeux, réminiscence sans doute du film Le dernier Empereur. L’approche est plutôt belle, jusqu’à ce que les bouquets de cameras, messages continus braillés dans les haut parleurs et les contrôles incessants freinent les ardeurs les plus vives.

Pas moins d’une dizaine de contrôles de sûreté des bagages et des pièces d’identité en quelques centaines de mètre, 3 ou 4 palpations corporelles avec détecteurs et une fouille très méticuleuse de mon sac, jusqu’à ouvrir le portefeuille ou lire mes copies d’itinéraires. Pas sûre qu’ils y aient compris grand chose 😂 Briquet confisqué 😡

Mais une fois cette étape passée, la magie peut opérer, l’endroit est immense (1km de long), magnifique et absorbe assez bien ses 80 000 visiteurs / jour ( allez-y quand même avant 10h, horaire d’arrivée des hordes de groupes de Chinois avec casquettes colorées de reconnaissance du guide, c’est aussi une attraction)

Jjjjjjjjjj

Les visiteurs sont à 90% Chinois (en tout cas ce jour là), très surprenant pour un monument d’envergure mondiale. Pas vraiment cependant, car avec plus d’un milliard d’habitants, l’opportunité d’être seule ne devrait pas se présenter souvent , il va falloir m’y habituer. Comme je commence à me liquéfier de fatigue malgré la promesse tentante du palais de la nourriture de l’esprit, du jardin de la tranquillité bienveillante et divers pavillons de la longévité heureuse, clap de fin pour moi de cette 1ere journée à Beijing.

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La muraille de Chine, c'est un long serpent de près de 7000km. Impossible d'aller en Chine sans fouler ses mythiques remparts ! Plusieurs sections se visitent, certaines entièrement restaurées, d'autres plus sauvages mais plus difficiles d'accès. J'opte pour la sagesse de temps et de risque et me rends à Mutuanyu, une section située à 80 km au nord de Pékin. Elle est prisée des étrangers car beaucoup moins fréquentée par les Chinois que celle de Badaling. Départ en bus touristique avec 12 Asiatiques qui ne parlent pas le Mandarin. A l'arrivée, il y a du monde mais pas pire. Effectivement , que des touristes étrangers (essentiellement russes). Évidemment contrôle...et je bipe rouge (mon passeport comporte deux i majuscule faciles à confondre avec un 1, je sens que j'en ai pas fini avec cette histoire !). Après 20mn d'appels divers des autorités, je termine avec un simple numéro sorti de je ne sais où à prendre en photo pour passer en dehors des portiques 😵‍💫. Go pour la montée en télésiège !

L'accès  par télésiège, enfin on l'aperçoit !

La végétation n'a pas encore repris et le contraste avec le vert des arbres est absent. Cela donne une ambiance très minérale sous une chaleur dure à supporter même s'il ne fait "que" 27 degrés à l'ombre. Le paysage escarpé est grandiose. Au programme, 2 bonnes heures de marche entre les 23 tours de gué ou chacun joue à photographier sans personne... mission quasi impossible.

La muraille, forcément elle suit le relief. Autant dire que ça grimpe fort avec des marches jamais à la même hauteur.

Avec un monsieur de mon bus, nos pulls, frais comme des gardons !

Le retour se fait avec une très longue descente en luge d'été, et franchement c'est bien vu. Ludique à souhait, s'intègre plutôt bien, ne pollue pas et permet d'évacuer un grand nombre de personnes en peu de temps 👍

Arrivée à l'hôtel, je fais la connaissance de Qiqiang Qiqiang ( qui ne se prononce visiblement pas comme ça s'écrit, jamais réussi à le dire !). Maîtresse en maternelle à Changquing, elle passe 2 jours de vacances à Pékin. Spontanément elle me propose de magasiner et de dîner ensemble. Notre hôtel est situé juste à côté de la très belle rue historique de Quianmen, parfait pour terminer la journée !

Nous communiquons grace à l'ami Deepl car Qiqiang ne parle pas du tout anglais. Bizarrement on s'amuse beaucoup avec le même humour pas toujours très fin, il faut l'avouer. A ma grande surprise, elle m'invite et me paie mon repas. Je suis gênée, mais je sens que je vais la vexer si j'insiste. Nous décidons de passer la journée de demain ensemble.

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Publié le 24 mars 2025

Si la muraille et la cité sont les emblèmes de la Chine, le temple du Ciel est indéniablement celui de Pékin ( ici on dit plutôt Beijing). Inscrit au patrimoine de l'UNESCO, il tranche par ses couleurs sombres et sa sobriété esthétique. Construit au XVe siècle, il est considéré comme l'achèvement de l'architecture traditionnelle Chinoise. Sa disposition fait référence à la croyance Chinoise que la terre est carrée et le ciel est rond. On y retrouve la cosmologie du ying et du yang. Endroit sacré de connexion avec l'univers, seul l'empereur pouvait y accéder pour y faire des rituels dont des sacrifices ( mais de quoi ...)

Comme toujours, l'approche des temples se fait via de très longues allées, souvent décorées et dans lesquelles les habitants aiment jouer aux jeux de société ou danser.

Une fois le portail passé, le temple s'impose dans toute sa grandeur, il est vraiment impressionnant.

L'espace  sacrificiel 

La sortie se fait par une immense esplanade circulaire blanche au centre de laquelle se trouve un rond en pierre. Les gens font la queue pour s'y tenir et faire une salutation aux quatre directions.

La nourriture de l'esprit c'est bien, mais il commence quand même à faire fain. Nous optons pour un très chic resto histoire de se faire plaisir. Les saveurs sont justes incroyables, la subtilité des découpes et des mélanges sucrés salés, une dinguerie ! La cuisine chinoise peut vraiment être excellente et nuancée, ce qui ne m'avait pas sauté aux yeux jusqu'à présent.

Canard laqué, condiments sur des petites crêpes. Énorme poisson (petit resto le soir) cuit au four avec marinade, exceptionnel !

Alors, parlons bouffe parce que ça compte dans un voyage ! On mange bien et pour pas cher ( 3 ou 4€ ) un peu partout. Les portions sont énormes, et les Chinois mangent vraiment toute la journée avec la street food.

Quelques principes de base :

- ne pas oublier de préciser not spicy si on ne veut pas rester la bouche ouverte

-se méfier des photos et des traductions des menus ( genre tagliatelles, je ne m'attendais certes pas à avoir une carbo, mais de là à me servir un gros bol de tripes découpées en fines lanières !)

- j'évite maintenant les soupes qui me font pourtant envie, trop difficile d'identifier ce qui flotte dedans. Et impossible de se rabattre sur des nems, cela n'existe tout simplement pas !

En vrai, je me suis bien souvent régalée, il faut juste aimer les surprises ou avoir un chinois sous la main pour vous guider.

Qiqiang est aussi gourmande que bavarde et ce n'est pas peu dire. Légèrement perchée comme moi, elle photographie tous les arbres et adore les pierres, nickel ! Nous optons de passer l'après midi au jardin impérial du palais d'été situé à 15 km du centre. Le parc du 18e est charmant, parsemé d'allées couvertes, de plus de 3000 édifices, de 400 000 arbres dont certains plusieurs fois centenaires, de canaux et d'un immense plan d'eau avec une île reliée à la terre par un pont. Visuellement il me semble au moins aussi grand que le lac de Paladru. Quand on y pense, ici ce n'est qu'une pièce d'eau dans un jardin, tout est vraiment démesuré.

Les premiers cerisiers sont en fleurs et visiblement les Chinois célèbrent la beauté éphémère comme les Japonais. Chaque arbre est photographié sous toutes les coutures et sert de décor aux jeunes filles costumées.

Mon acolyte du jour est un sacré phénomène. Divorcée, elle a élevé seule son fils et s’assume financièrement dans un pays où c’est loin d’être la norme. Elle n’a que 4 ans de moins que moi et n’a pas la moindre ridule. On dirait une enfant à mes côtés ! Conseil avisé, que je boive de l’eau chaude pour éviter d’être rouge (ça c’est fait ! ) et porter un masque en journée…pas pour les microbes mais comme pare soleil. Je suspecte beaucoup de dames de l’utiliser ainsi, vu qu’il y en a bien plus lors des visites de temples que dans le métro 😂

Bon, là je crois quand même qu’elle a fait exprès de se baisser ! 

De retour à l’hôtel nous sommes rejointes par 2 chinois et un jeune japonais pour une soirée d’échange assez animée jusqu’à 2h du matin. Le japonais semble tout content de trouver quelqu’un qui parle un peu anglais. Il me dit à quel point il est surpris par l’exubérance des Chinois (en me précisant, tout l’inverse des japonais). J’avais également une image plus renfermée (certainement la faute à Bruce Lee !). Un point le turlupine vraiment, surtout quand je lui dis que je pars ensuite au Japon. Pourquoi les Français sont-ils aussi nombreux à venir ? Je lui demande « beaucoup trop ? ». Il me répond clairement que oui et que cela pose problème. Je n’en saurais pas plus, mais visiblement notre nationalité se fait bien remarquer et pas dans le bon sens. Il ajoute simplement que les japonais sont très impressionnés et respectueux des blancs ( la formule me surprend) et je perçois vraiment de la déception dans ses paroles.

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Parmi les temples repérés, celui des lamas était en haut de ma liste car l'un des seuls en "activité". On me conseil vivement d'y aller le matin, moment des prières, ce qui bouscule un peu mes plans. Construit au XVIIIe, il est le plus important monastère tibétain en dehors du Tibet. Refuge d'une communauté de moines mongoles, ils se consacrent à l'étude de l'astronomie et de la médecine.

Avec mon sens de l'orientation légendaire, je ne trouve déjà pas l'entrée ( à ma décharge, le mur d'enceinte est immense et aucune indication). Je m'arrête dans un renfoncement pour demander la direction...et suis rejointe par un groupe de moines qui attendent aussi. A ma grande surprise, l'un d'eux me demande d'ou je viens et me gratifie ensuite d'un " bonjour, comment ça va ?" très approximatif. Il m'explique qu'il est thaïlandais...et je me fais virer par un gardien 😖

Je trouve enfin l'entrée, c'est noir de monde ! Mais pas par des visiteurs, par des croyants qui viennent prier avec la plus grande des dévotions. Un bouquet d'encens est offert à chaque personne à l'entrée, même pour les étrangers. Les bâtonnets sont allumés puis jetés dans de gros réceptacles à la suite des prières.

File d'attente  à l'extérieur 

Cela sent bon, c'est beau à regarder, je prends les photos à la volée car je trouve ma présence assez déplacée, même si je ne suis pas la seule touriste. La ferveur et la spiritualité qui émane du moment est palpable,

Je sais qu'il est très mal vu de prendre Boudha en photo, car considéré comme un manque de respect. Comme ça va être le cas une grande partie de mon séjour, je brûle une première partie de l'encens pour m'excuser et une seconde pour demander protection pendant mon voyage.

Le monastère en lui même est splendide avec une succession de bâtiments très colorés.

Initialement, je devais visiter l'après midi pour coupler avec le monastère de Confucius situé juste en face. Cela permettait d'approcher deux des grandes religions du pays en peu de temps. Et j'aime beaucoup la sagesse simple de Confucius. Le « Ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, ne l’inflige pas aux autres » c'est lui !

Je dois visiter la place Tianmen avant midi. La visite est gratuite mais il faut s'enregistrer au minimum 24h à l'avance (merci à mon hôte de l'avoir fait pour moi car ça n'a pas l'air simple).

Je sors du métro à 11h, vois que l'entrée est proche, top. Sauf que le système de barrières d'accompagnement des flux fait faire un tel détour qu'il faut 3/4h de marche ! Bon ça passe niveau timing mais je me serais bien passée de cette balade en plein soleil. Bizarrement les contrôles sont plus "légers" que pour la cité, seulement deux, je m'attendais à pire. Nous sommes certainement plusieurs milliers de personnes à nous y rendre, la place est tellement démesurée qu'elle semble vide. La plus grande place urbaine du monde n’a pas volé son titre.

La sécurité  est quand même bien présente 

Les visiteurs viennent se regrouper devant le mausolée de Maho Zedong pour prendre des photos. Certains se prosternent devant son portrait géant. Beaucoup arborent le drapeau national et l'agite avec une vraie fierté patriotique. Difficile pour moi d'effacer les images du massacre de cet endroit en 89 et je ne vais ni m'éterniser ni porter de jugement.

L’étape Beiging s’achève déjà, quatre jours sur place est vraiment un minimum.

J’avais forcément des projections avant de venir : une très grande ville, trop peuplée où il est sans doute difficile de respirer à cause de la pollution. Des sites emblématiques qui côtoient une certaine forme de pauvreté dans un environnement dégradé (j’avais lu des horreurs sur certains blogs, proches de la cour des miracles !). Et bien pas du tout : le réseau de transport en commun est hyper performant et moderne, le parc de voitures flambant neuf et à 100% électrique comme les scooteurs d’ailleurs ( ce qui change vraiment l’ambiance d’une ville ). Aucun camion sur les autoroutes et je n'ai constaté aucun embouteillage même aux heures de pointe. Toute la ville est très propre, même les petites rues adjacentes, les poubelles toujours vidées. Pas croisé un seul SDF et les habitants semblent vraiment « vivants », dans le sens heureux d’être là. Au final j'ai très bien respiré !

Il y a certainement des côtés obscurs ( je fais abstraction des contrôles et des caméras). Mais objectivement, Paris n'a aucune leçon à donner à Pékin.

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Publié le 27 mars 2025

Départ en TGG pour rejoindre une ville moche, Datong. Elle est située à 350km à l'est de Pékin et possède l'avantage d'être le point de départ idéal pour 2 pépites dans ses environs. Je découvrirai qu'elle recèle également en son coeur un 3e petit joyau. Les paysages changent très rapidement avec une alternance de terres agricoles brûlées, de friches industrielles et ici les camions sont de retour. A mon arrivée, je pars directement en direction des grottes du Ve siècle de Yungang situées à une vingtaine de km du centre.

Le public est accueilli par un arbre habillé de rouge suivi par une série de temples comportant des statuts.

Puis les 200 grottes et niches sculptées de 51 000 statuts se laissent découvrir. Des murs au plafond, pas un cm qui ne soit pas travaillé. L'entrée se fait par des maisons troglodytes en bois, impressionnantes de grandeur. Il s’agit d’un exemple exceptionnel de l’art rupestre boudhique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2001, Le cheminement s'achève sur le Boudha monumental taillé dans le grès d’une hauteur de 17 mètres.


Beaucoup de visiteurs lèvent leur bras gauche, paume de main en direction de celle de Boudha.

L'ensemble du site est absolument fabuleux

Le soir, alors que l'appel du ventre me fait sortir, j'aperçois un temple illuminé au bout d'une artère passante. Évidemment je me laisse tenter d'aller voir. Il s'agit de la porte des remparts de la vieille ville. Ils sont énormes et la nuit les rend encore plus massifs.

La nuit est d'un noir profond et les remparts sont désertés. Le murmure de la ville s'estompe pour laisser entendre les carillons. La scène est fantomatique presque surréaliste. Je suis littéralement scotchée.

De jour le vieux Datong a aussi beaucoup d’intérêt avec son architecture bien spécifique et dark ( peut être en référence aux mines toutes proches). je ne comprends pas pourquoi il est si peu reconnu.

Le mur des 9 dragons d’une longueur de 45m pour 8 m de haut figure parmi les anciens et grands de Chine.

La destination ne fait pas partie des spots les plus visibles de Chine. Autant dire que je ne passe pas inaperçue en centre ville avec beaucoup de regards insistants. Une maman me colle littéralement son bébé trop mignon d'environ 1 an dans les bras pour prendre une photo. Le petit est mort de rire et me fait un bisou. J'ai effectivement remarqué que je fais marrer les plus petits. En Afrique je les faisais pleurer, c'est mieux !

Le lendemain, une dernière étape de 80 km m'attend avant de repartir : le Monastère suspendu de Xuankong, un miracle architectural de 1 400 ans accroché au flanc de la montagne. C’est le premier édifice à avoir réuni les trois religions du Boudhisme, du Taoïsme et du Confusianisme en un seul et même lieu. La visite s’effectue en se contorsionnant entre les étroites passerelles. Pas pu m’empêcher de penser en passant au dessus du vide, que c’était pas du tout prévu pour recevoir autant de monde d’un coup cette histoire !

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Publié le 30 mars 2025

Nouvelle étape de près de 400km vers le sud pour rejoindre la petite ville de Pingyao « Confins calmes ». Également classée par l’UNESCO en 97, il s’agit d’un ensemble complet fondé au 14e siècle dont certains édifices datent des dynasties Ming et Qing. Ancien centre financier, la vieille ville est comme souvent entourée de remparts avec 72 tours de guet en hommage aux 72 sages qui entouraient Confucius. Les habitations et devantures sont particulièrement riches de décorations témoignant de la prospérité du lieu autrefois.

Aujourd’hui entièrement réservée aux piétons et voiturettes électriques, la cité vit du tourisme. Les arriéres cours laissent apparaître un niveau de vie bien moins prospère qu’à Pekin.

La grande spécialité locale est le vinaigre du Shanxi, on le retrouve absolument à tous les coins de rue dans de grandes et belles jarres noires ou rouges (et dans d’adorables petites fioles mais j’ai pas voulu prendre le risque de le trimbaler). Il est mis en scène dans des fontaines ( moi qui ai horreur de cette odeur) et des dégustations sont proposées comme pour des grands crus de vin.

Plusieurs grands temples parsèment la ville, je me résous à n’en visiter qu’un, celui de Confucius. Je suis pratiquement seule dans le site qui dénote par sa simplicité et sa verdure. Pour moi Confucius était avant tout un philosophe né 500 avant JC. Je ne l’associais pas forcément à un mouvement religieux, ici, il est vénéré avec des offrandes. L’ambiance est studieuse, orientée vers l’écriture ou le dessin, c’est élégant et sobre.

Le lieu est vraiment  apaisant, trop pour certains !

En fait, j’ai juste envie de me faire plaisir et prendre un temps d’arrêt. Je repère une boutique spécialisée dans les yaourts, je kiffe trop cette dégustation toute simple, bientôt 15 jours que je n’ai pas eu de dessert !

Des dizaines de shop proposent également des massages des pieds type Shiatsu ( je n’ai pas vu ça ailleurs). Je prends l’option pieds, nuque et dos, mon petit corps le mérite à porter le sac à dos et à marcher. Pétard, la séance est très appuyée, j’ai bien bien senti le trajet de mes méridiens ! Petite touche finale, une séries de grandes claques dans les mollets 😳 Mon prochain receveur n’a qu’à bien se tenir 😂 Mais au final, mes chevilles ont dégonflé.

La vieille ville est certes superbe, mais elle est aussi pleine de boutiques de souvenirs et de groupes de touristes ( les voyagistes vendent la destination comme une étape hors des sentiers battus à la rencontre de la ruralité authentique. Ça a l'air de marcher. Je me retrouve d'ailleurs le soir à la table d'un couple d'italien en voyage organisé. J'ai prévu deux nuits et cherche une alternative pour le lendemain. Je finis par repérer le Mont Mian, situé à 25 mn en train local.

A la sortie de la gare, je tombe directement sur une placette animée par ce qui semble être le quotidien des habitants : certains s'adonnent au taichi, pendant que deux monsieur font claquer un grand fouet en metal. Des couples danses, certaines femmes font leur meilleure chorée pendant que des jeunes jouent au badminton avec les pieds. Je pourrais rester des heures à les regarder.

La navette bus trouvée, je rejoins assez rapidement l'entrée du site. Il s'agit en fait d'un impressionnant canyon aux parois abruptes. Des dizaines de lieux d'intérêt se succèdent sur plusieurs km allant de pagodes accrochées au ciel à des temples bouddhistes et taoïstes aux passerelles défiant la gravité. Une balade le long d'une rivière ponctuée de petites cascades est possible. Des bus font la navette toutes les 10 mn pour desservir les spots. Je n'ai pas eu le temps de tout faire et rencontre mes 1er chats, car je n’ai pas encore vu d’animaux domestique à l’exception d’un chien (je vous vois venir, non ils ne finissent pas tous au fonds des assiettes !).

Les photos ne rendent absolument pas le gigantisme et la beauté du site ( pour ça il faudra venir !). Une bien belle surprise ce Mont Mian canyon 😁

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Publié le 1er avril 2025

Je continue à descendre vers le sud pour rejoindre Xi’an à environ 500km. Xi’an est une petite ville pour la Chine mais compte quand même 12 millions d’habitants, c’est plus que Paris. Les températures ont considérablement chuté depuis Pingyao où quelques flocons étaient tombés. La ville comporte également une cité fortifiée avec un quartier musulman à visiter. Je fais l'impasse pour me reposer et privilégier une sortie nocturne. Apparemment un spectacle son et lumières a lieu tous les soirs aux fontaines musicales qui s’étirent sur 300m au pied de la grande pagode de l’oie sauvage. Rien que le nom est une invitation !

Moment fort sympathique qui dure une vingtaine de minutes. L'accès est libre et attire une foule de chinois qui poursuivent leur soirée dans le très beau parc associé. Je suis le mouvement. Moult magasins proposent des costumes traditionnels en location avec séances photos sur fond d’ombres Chinoises.

Deux jeunes filles me demandent une photo, les deux princesses repartent en sautillant toutes contentes.

La vieille ville aussi a revêtu son costume de lumière qui me saute aux yeux à la sortie du métro pour rejoindre mon hôtel.

Mais si je suis venue à Xian, c'est principalement pour les voir eux, les Terracotta warrior's comme ont les appelle ici.

Sous un immense dôme de protection, ils sont alignés dans une fosse entourée d'une coursive de vision. Je trouve qu'il y a déjà beaucoup trop de monde, essentiellement des étrangers et ça parle beaucoup français. Nous sommes en basse saison, je n’ose même pas imaginer pendant les vacances.

Comme pour la cité Interdite, lorsqu’on réussi à faire abstraction en s’immisçant au plus proche, ils sont juste absolument magnifiques.

Ce sont près de 8000 statuts en terre cuite datant du IIe siecle avant JC qui sont présentes ici. C’est une forme d’art funéraire car elles ont été enterrées dans la fosse du mausolée de l’empereur Qing pour protéger le défunt. Découvertes en 1974 par des agriculteurs, elles font partie aujourd’hui des incontournables de la Chine.

Le mont Hua

Le lendemain, une grande Journée est au programme, puisqu’il s’agit de randonner sur l’une des cinq montagnes sacrées de Chine, le mont Hua. Il est accessible en une heure de TGV de Xian et culmine à 2155m. C’est un lieu spirituel et de pèlerinage de 1ere importance, fortement fréquenté par les Chinois qui viennent se recueillir dans les temples taoïstes en activité qui parsèment les sommets du monts.

Le téléphérique ( très belle réalisation de la Sté Poma) permet d’éviter la portion la plus dangereuse. La montée est spectaculaire avec un passage de crête assez vertigineux qui s’ouvre sur un panorama digne d’une aquarelle traditionnelle chinoise ( même si aujourd’hui le plafond nuageux est assez bas avec un ciel laiteux, mais au moins il ne pleut pas mais fait très froid).

Une partie est considérée comme la randonnée la plus dangereuse au monde « le plank Walk «, elle commence à l’endroit de la photo. Avec une douzaine de morts par an, les autorités ont maintenant imposé des harnais de sécurité depuis quelques années. Ce passage n’est pas obligatoire et je ne m’y aventure pas mais vous mets une courte vidéo.

Sur les réseaux, le Mont Hua est présenté soit comme le trail de la mort pour ceux qui partent du bas ( il est vrai que l’ascension totale débute par des escaliers vertigineux taillés dans la roche et pratiquement à la verticale), soit comme une balade de santé pour les feignasses qui prennent le téléphérique.

Le principe est le suivant : il y a 5 pics et l’idée est d’enchaîner les 5 dans la journée pour ceux qui démarrent du bas. En arrivant par le pic Ouest et en repartant par celui du nord ( ou inversement), on enchaine 3 pics plus la redescente au téléphérique. Un détail aurait dû m’interpeller. À l’arrivé se trouvent des stands de location de cannes, pas de bâtons de marche, des vraies cannes de pépé avec la crosse que certains jeunes gens vigoureux louent. Plusieurs blogs précisent qu’il y a beaucoup de marches. C’est faux, il n’y a QUE des marches. En fait le mont Hua est un escalier géant de plusieurs km où il est absolument impossible de marcher normalement en dehors des temples ( que je n’ai pas pris en photo car la montagne sacrée est taoïste et les clichés sont encore plus mal vu que dans le boudhisme ).

Ce ne sont pas des centaines, mais des milliers de marches qu’il faut avaler ( j’ai calculé rapidement, environ 5000 pour mon parcours ). La descente finale de 3000 marches est redoutable ( cela m’a pris plus de 2h) car les dénivelés sont parfois impressionnants, mais surtout la plupart des marches ne sont pas assez profondes pour descendre normalement. Il faut avancer en crabe ! C’est la qu’interviennent les cannes du pépé : elles permettent de sécuriser la descente en l’absence de main courante et de transférer une partie du poids du corps sur les bras en s’appuyant dessus. Comme il fait froid, il y a des plaques de verglas, je n’ai jamais autant regardé mais pieds de ma vie ! (une vidéo circule où l’on voit une personne chuter d’un escalier, j’ai bien fait de ne pas la voir avant).

A l’arrivée j’ai les muscles des cuisses complètement tétanisés mais je suis assez fière de ma perf ( en même temps, une fois que l’on est en haut, il faut bien redescendre).

De retour à l’hôtel, je dîne à côté de 5 singapou(riens ?) et 2 autres Chinois. Ils commandent une bouteille de saké en fin de repas et m’incluent dans leur tournée de dégustation. L’un me demande de dire au monde que les Chinois sont « friendly ». Alors je dis à mon petit monde que les Chinois sont very friendly car je le pense vraiment.

Un excellent décontractant musculaire le saké 😉

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Publié le 4 avril 2025

Aujourd'hui il pleut pour la première fois depuis mon arrivée. Une sorte de crachin Breton qui finit par vous transpercer. L'avantage est qu'il y aura moins de monde pour observer les mascottes de la ville, les pandas. Chengdu abrite en effet le Centre de recherche et d’élevage du panda géant, organisme à but non lucratif créé en 1987 qui s’occupe de la recherche scientifique, de la reproduction et de programmes de réintroduction en milieu naturel. Plus de 100 spécimens de cette espèce endémique de la Chine sont dénombrés sur une centaine d’hectares.

La sortie du métro donne immédiatement le ton. Le parc est grand et agréable, organisé autour de pôles thématisés ( dont une section sur les petits pandas roux)

Chaque enclos précise le pedigree des précieux animaux.

Je pensais y passer deux ou trois heures. J'y reste plus de cinq heures. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir observer autant de spécimens aussi rares et de si près.

Il faut dire que quoi que fasse cet animal, c'est d'une mignonnerie absolue. Il mange ( beaucoup) c'est trognon, il dort c'est à croquer, même lorsqu’il tombe comme une bouse d’un portique (ce qui est arrivé à l'un sous un « hoo » inquiet du public) il fait penser à un chamallow. Quant à ses déjections elles sont d’un joli jaune doré ! Ces animaux sont venus sur terre pour marabouter les humains, je ne vois que cette explication.

Le Boudha géant de Leshan

A 150km de Chengdu et facilement accessible en TGV, la ville de Leshan abrite elle aussi une curiosité de taille : un boudha monumental ( le plus grand jamais sculpté en pierre). Il date du VIIIe siècle et représente dans la culture bouddhiste Maitreya. La légende veut qu’il doive son existence à un moine qui souhaitait protéger les marins empruntant le périlleux confluent des trois rivières coulant à ses pieds et la ville de Leshan des inondations. Taillé à flanc de falaise, les énormes quantités de roches extraites pour son édification ont effectivement détourné les confluents et protégé les habitants. Ses mensurations sont impressionnantes, 71m de haut pour 28m de large (ses doigts mesurent 8m de long), l’arrivée sur le site par le haut tout à fait grandiose.

Un système  d'évacuation de l'eau est intégré à la tête pour éviter de fragiliser la roche par le gel
La partie  droite est en travaux. Une tourterelle sous l'orteil de Boudha.

Le Boudha est situé dans un grand et beau parc avec un village de pêcheurs et des sites tout à fait remarquables, dont le Boudha pharmacien situé à l'intérieur d'une grotte monumentale.

La plupart des visiteurs se contentent de voir le Boudha géant. C'est donc presque seule que je poursuis la visite, dans une quiétude appréciable, seulement accompagnée par les chants des très nombreux oiseaux présents.

De retour à Chengdu, je termine la journée au parc du peuple, lieu très populaire et fortement recommandé. L'espace est une quintessence de l'art de vivre à la chinoise, avec ses bonsaïs, ses carpes et de belles maisons de thé en bois. Je sirote un thé délicat au bambou et au jasmin servi dans une fine porcelaine panda préalablement réchauffée.

Les petits vieux exubérants de couleurs s'éclatent littéralement à danser.

Autre spécialité : les annonces de rencontres par centaine. L'affaire semble sérieuse, sans photo et avec un numéro d'enregistrement tamponné. Rose pour les filles et bleu pour les garçons. Ils sont nombreux les jeunes à photographier les profils qui les intéressent. La pression sociale pour se marier avant 30 ans est réelle, et apparemment ce sont les mamans qui font la démarche de mettre en avant leur rejeton. A l'aire du numérique la pratique est surprenante mais trouve visiblement écho.

En partant je passe devant un Mc Do, l'appel est trop fort.

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Publié le 6 avril 2025

Qui connait Chongqing ? Moi pas en tout cas avant de préparer mon voyage. Il s'agit de la plus vaste ville au monde dont la superficie communale équivaut... à la superficie de l'Autriche ( pour 35 M d'habitants contre même pas 10 M en Autriche)

C'est une ville fleuve, c'est une ville montagne, c'est une ville 3D. Autant dire que l'étape m'inquiétait un peu, déjà qu'en 2D le repérage n'est pas gagné, me rajouter une dimension n'est pas raisonnable. Cela commence dès la sortie du métro. Mon Gps m'indique que je suis à mon hôtel, sauf que je me trouve dans d'étroites ruelles. On m'indique de monter tout droit une volée d'escaliers, je débouche sur une artère passante nickel. Mais toujours pas d'hôtel. En fait, l'hôtel est littéralement construit sur le toit d'une tour de 30 étages.

 Vision panoramique de ma chambre 

Je décide de prendre de la hauteur en traversant le fleuve Yangtze pour avoir une vision globale de la ville. C’est énorme, une suite sans fin de buildings à 360°avec un mélange de gratte-ciel ultra modernes et une majorité d’immenses tours d’habitation grisâtres.


L:une des dingueries filmée en centre ville

Ici le monorail traverse les immeubles d'habitation. Vous êtes sur une grande place où circulent des voitures pensant être sur le plancher des vaches, il suffit de se pencher pour se rendre compte qu'on est au 26e étage. C'est étourdissant et complètement déconcertant.

Deux photos du net d'échangeurs sur 5 niveaux

Mais Chongqing est aussi la ville de Qiqiang que j'avais rencontré à Pékin ! Elle m'attend avec une impatience non dissimulée et s'arrange pour que nous puissions passer 2 après midi et soirées ensemble. C'est elle qui me fait découvrir Chongqing by night. Et l'expérience est époustouflante.

L’une des attractions phare de la ville est La grotte de Hongya qui n’en est pas une. Il s’agit de maisons sur pilotis construites sur 10 étages avec une architecture traditionnelle Bayu. Chaque soir le village s’illumine offrant une vision onirique venant contraster avec les buildings environnants. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une source d’inspiration du film d’animation japonais « le voyage de Chihiro ».

Du fleuve sur lequel nous naviguons une petite heure, Chongqing devient complètement futuriste avec son architecture design qui sert d’ailleurs de décors régulièrement à des films de science-fiction. Honnêtement, je ne savais plus où regarder tellement c’est ouf.

La Chine prend le virage assumé du capitalisme et les choses vont très vite (mes déplacements entre les villes en TGV n’auraient pas été possibles il n’y a que quelques années). Les pousse-pousse et ateliers d’enfants sont loin et l'occident ne prend sans doute pas la mesure de l’énergie vitale de cet immense pays.

Et grand merci à Qiqiang pour les délicieux et instructifs moments passés ensemble. Elle tient à m’accompagner jusqu’à ma dernière station de métro malgré le détour pour me dire au revoir 🙏

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Publié le 9 avril 2025

Changement radical d'ambiance pour une nouvelle étape de 600km vers l'est à la rencontre du parc forestier national de Zhangjiaje / Wulinggyan. C’est l’une des réserves naturelle des plus dense et vaste de Chine, classée par l’UNESCO. Les pics karstiques se dressent dans un paysage qui aurait inspiré James Cameron pour créer Pandora dans son film Avatar ( avec des incrustations de certains pics ). Autant dire que j’attendais cette étape avec impatience.

Comme souvent l’accès se fait par cableway, mon hôtel est au pied de l’entrée principale et j’y suis à l’ouverture car je sais qu’il va y avoir beaucoup de monde. Au départ c’est pas pire, mais je ne comprends absolument rien au fonctionnement écrit en mandarin des bus qui mènent aux différents points d’interêt. Résultat, je me retrouve très vite dans le flot des visiteurs, énormément de groupes avec des mégaphones, ça braille de tous les côtés, ça pousse pour prendre des photos, certains se font porter à dos d’homme dans des chaises pour monter trois marches. Je n’ai qu’une envie, quitter au plus vite ce cirque malgré la somptuosité des paysages. Je redescends en empruntant l’impressionnant ascenseur panoramique de Hailong, vraie prouesse technique de plus de 300m adossée à la montagne. À l’arrivée une file d’attente monstrueuse patiente pour monter.

Du coup j’ai un problème, car j’ai prévu de rester deux jours pour visiter une autre partie du parc encore plus touristique avec son pont de verre suspendu. En plus nous serons dimanche, jour le plus fréquenté.

Plan B (il y a toujours des alternatives en Chine !), faire la section de Yellowstone village à 1/2h de bus par l’entrée secondaire du parc. Ici pas besoin de navettes routières, la boucle de 3h de marche se fait sur d’agréables passerelles ombragées à flanc de falaise. Les quelques groupes présents s’évaporent au bout de 500m pour laisser place à des petits singes. Les gens sont relaxes, certains chantent en randonnant et les paysages tout aussi beaux 😀

La porte du paradis - Mont Tianmen -

Pour l'atteindre, le périple est sans concession.

Se suspendre à un filin de 7 km pour fouler le plus haut sommet de la montagne escarpée.

Enfiler des chaussons rouges et s'accrocher aux parois rocheuses pour ne pas être happée par le vide sidéral

Nouer un ruban rouge pour la prospérité financière et poursuivre sa route solitaire à flanc de montagne.

Se perdre sur l'unique chemin et être secourue par de jeunes Padawan qui vous font faire absolument n'importe quoi 🦆 ? 😳

Voguer sur sept escalators souterrain pendant 20 mn pour, enfin, traverser l'arche divine

Descendre allègrement les 999 marches et sentir les effluves d'encens

Attendre que l'astre lunaire se lève et se laisser porter par la lumière céleste.

Une bien belle journée 😁

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Publié le 12 avril 2025

Très proche de Zhangiaje (2 fois 1/2h de train) se nichent deux beaux villages typiques de la province du Hunan, dont le trait commun est leur connexion à l’eau. Il serait dommage de passer à côté de cette pause rafraîchissante avant l’effervescence de Shanghai.

Furong, le village cascade

Accroché en fer à cheval autour d’une belle cascade, ce village abrite trois ethnies (les Tujia à 80% qui ont fondé le bourg il y a 2000 ans, mais aussi les Miao et les Han), les traditions sont encore bien présentes.

Il est possible de passer dernière là cascade pour rejoindre l’autre rive de la rivière

Le village abrite un centre spirituel, je demande de quelle religion. Réponse : de ce que l’on enseigne ici. Voilà voilà !

L’artisanat est de qualité, très orienté autour des pierres ( si je m’écoutais, j'embarquerais une sphère de 10 kg en jaspe rouge !) et de l'herboristerie avec des ateliers de plantes qui sont broyées à la demande en fonction des pathologies puis insérées dans d’adorables petit sacs en tissu.

Et retour des massages shiatsu, il faut que je reteste ! La séance est ferme mais les pressions sont précises assorties d’étirements, de frictions et vibrations. Merci madame, une bien bonne séance. Il semble y avoir une tradition autour des cornes et crânes d’animaux que je ne m’explique pas, on en retrouve dans beaucoup de boutiques.

La nuit l’endroit devient assez féerique. Un village bien-être fort agréable avec un accueil ++ dans mon petit hôtel.

Petite vidéo youtube en drone qui retranscrit bien la poésie de ce village difficile à faire ressortir en photo.

Fenghuang, la ville du Phénix

La vieille ville a gardé ses caractéristiques des dynasties Ming et Qing (entre le 14 et 17e siècle), chose rare en Chine. Son nom signifie phénix puisque d’après la légende, deux magnifiques phénix auraient trouvé la ville si belle qu’ils ne voulaient plus la quitter. Il est vrai que ce bourg fortifié longeant la rivière avec ses ponts multiples a beaucoup de charme. Il est aussi étrangement calme, je me promène tout l’après midi dans des ruelles absolument désertes, un vrai village fantôme.

Puis vient 18h30 et l’atmosphère commence à changer avec l’installation d’étals colorés au bord de l’eau. Les trop belles petites mamies de l’ethnie des Miao font de la couture et proposent leurs créations. Un stand d’ocarinas me tape dans l’œil. J'achète un joli exemplaire en porcelaine, le vendeur tente de m’expliquer le doigté et me fait une démonstration de montée de gamme avec les notes correspondantes ( un vrai cours de solfège, je suis repartie avec une parto !) Le soir en rentrant je repasse devant le stand, le monsieur me reconnaît et se met à jouer un air qui m’accompagne jusqu’à ma guesthouse

A 19 h le phénix se transforme. Des milliers de personnes arrivent de je ne sais où, toute la ville s'illumine à grand renfort de laser, de rideaux d'eau et de fumigènes. C'est bling-bling, kitch à souhait mais cela rend les Chinois profondément heureux. Et moi je suis comme devant les illuminations de Noël quand ça scintille de partout 🤩

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L'ambiance est détendue avec de la musique live et de la street food à tous les coins de rues.

Une question me taraude : où toutes ces petites bêtes sont-elles prélevées ? Car il y en a quand même beaucoup…et cela ressemble à du circuit court ! Elles vivent où ? 🤔

A 23 h pétante le phénix se rendort, extinction des feux.

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Publié le 14 avril 2025

Shanghai, l’élégante, la cosmopolite ville symbole de modernité qui est une province à elle toute seule. Son statut particuliers se ressent immédiatement. Ici, plus aucun contrôle de passeport. Malgré sa taille gigantesque (28 M d’habitants) elle n’a absolument pas la monstruosité de Chongqing et pourrait presque passer pour un gros village avec ses quartiers.

Shanghai se visite en 2 ou 3 jours, je vais y rester un de plus. Mesure de précaution en cas d’imprévu durant mon voyage, mais également pause logistique. Quand on voyage en autonomie, son sac à dos devient vite sa résidence secondaire, un vrai petit escargot ! Sauf qu’à bouger tout le temps, difficile de laver et surtout faire sécher ses affaires. A ce rythme, l’escargot allait bientôt sentir le 🐼

La ville est un centre financier de première importance mondiale avec son impressionnant quartier des affaires Pudong. Il est composé de tours brillantes dont la tour de Shanghai qui culmine à plus de 600m et fait partie du trio de tête des plus hauts buildings du monde. Sa petite sœur, « la perle de l’orient » (en fait une tour de télévision), est aussi emblématique du paysage.

Le quartier est végétalise et reste très agréable avec une voie verte longeant le fleuve Huangpu. Il y a même un MALP et un Yacht club 🤭

Pour apprécier pleinement l’ensemble, c’est de l’autre côté du fleuve qu’il faut se rendre. Car la skyline est d’enfer.


Le Bund est la promenade par excellence de Shanghai le long du fleuve pour admirer la ligne d’horizon se découper dans le ciel et s’illuminer à la tombée de la nuit. Elle est connectée à Nanjing Road, une artère piétonne et commerçante qui rivalise d’écrans géants, avec parfois des faux airs de Montréal ou New York

Non loin se situe le quartier historique, la partie habitée la plus ancienne de la metropole qui vous plonge immédiatement dans un autre univers. Avec ses ruelles animées et ses belles maisons en bois sombre et toitures dorées, le contraste est saisissant (on y trouve aussi une excellente cuisine avec une spécialité de raviolis cuits à la vapeur pleins de saveurs). En son centre, le jardin Yuyuan avec ses nombreux pavillons typiques est sans doute l’un des plus beau de Chine.

Plus surprenant, le quartier de l’ancienne Concession française est une enclave a l’allure européenne, avec des restaurants (dont français) extrêmement chics. C’est la partie la plus bourgeoise de la ville qui compte beaucoup d’expats. Moi qui rêvais depuis un moment de boire un verre en terrasse ( le concept n’existe pas en Chine)…je choisis le seul deuxième jour de pluie pour m’y rendre. C’est ballot.

Le quartier est associé à un jardin à la française comportant une roseraie importante ( mais trop tôt dans la saison pour encore toutes les admirer)

Shanghai est vraiment une affaire de quartiers et celui de Tianzi Fang avec ses ruelles minuscules, ses ateliers d’artistes, ses belles boutiques ou maisons de thé est un vrai coup cœur. Jamais on imaginerait être au centre d’une métropole.

Mais la Chine est aussi une grande nation des arts du cirque, et Shanghai dispose d’un chapiteau permanent avec l’une des meilleures troupe au monde. Deux heures de spectacle entre acrobaties, performances et animations numériques (ERA - intersection of Time -), vraiment un très bon moment ( d’ailleurs les annonces sont faites en Chinois, anglais et français !)

Et un petit dernier pour la route, le train électromagnétique le Maglev qui lévite au dessus des rails pour relier l’aéroport de Pudong situé à 30 km en 7 mn (avec une vitesse de pointe à 420 km/h). Vraiment impressionnant, les voitures circulant sur l’autoroute semblent faire du surplace.

Cette ville est dingue, ce pays est dingue

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Publié le 16 avril 2025

C'est vraiment grand

J’ai parcouru un peu plus de 4 500 km et suis restée dans la partie nord du pays. Le sud avec ses belles rizières et ses yacks, cela sera peut-être pour une prochaine fois…

C’est facile

Toutes les grandes villes sont dotées de métro ( il suffit de comprendre que le billet s’achète à la distance parcourue et non à l’unité ) et reliées par TGV. Les réservations se font aisément en ligne, il n’y a plus qu’à scanner son passeport en gare ( l’embarquement se fait comme dans les aéroports avec une salle d’attente, ouverture des portiques quelques minutes avant l'arrivée du train, les gens font bien sagement la queue en ligne). Pas une minute de retard sur tous mes trajets ! Les tarifs restent abordables.

Par contre, les bus c’est un bazar sans nom : toujours pas compris la logique ni même où les trouver, à deux reprises j’ai fini par prendre un taxi.

Pour les paiements tout se fait par QR code avec 2 applications. Le moindre boui-boui dispose d'un scanner. Hyper pratique.

Et détail qui a son importance, on trouve des sanitaires publics, propres et gratuits absolument de partout.

C’est pas cher et confortable

Niveau hébergement, la destination est d’un rapport qualité / prix imbattable. Entre 12 et 22€ mes nuits en chambre individuelle avec sdb privative ( en général 16€ par chambre tarif pour 2 pers). Toujours très propre, accueil top avec des petites attentions ( bouteilles d’eau offertes et rose sur le lit, transferts gratuits à la gare et même une paire de gants pour aller au mont Huashan !…). Quelques photos pour illustrer (de la guesthouse traditionnelle à l'hôtel urbain), c’est simple mais au niveau des standards européens.

La palme au village de furong : surclassement direct dans une grande chambre avec balcon et vue sur la rivière, une corbeille de fruits offerte à l'arrivée, petit dej compris, transfert à la gare et un joli petit sac d'herbes médicinales pour reprendre la route, le tout pour...12€ ( tarif normalement pour 2).

C'est (très) beau

Ce pays m'a mis des baffes dans tous les sens du terme, pas un jour sans être scotchée à certains moments. Il est possible d'alterner facilement les ambiances ( nature, urbain ou culture) et ça c'est cool pour rythmer un voyage.

C'est accueillant

Jamais je ne me suis sentie seule. Je ne compte plus le nombre de fois où des Chinois sont simplement venus s'asseoir à mes côtés en souriant. Comme cette jeune fille dans le patio d'un hôtel qui ouvre sa canette de soda, se lève sans un mot, va chercher un verre et me le tend après avoir vidé la moitié de sa bouteille. Cette autre dans le train qui engage la conversation et tient à me laisser un paquet de graines de tournesol pour le reste du voyage. Ces deux frères qui me conseillent sur la sélection des plats pour dîner, m'offrent une boisson et tiennent à me donner leur wechat en cas de problème dans la ville. Ces gens n'attendent rien, simplement le plaisir de vous faire plaisir.

Ce peuple à une joie de vivre communicative ( on ne va pas généraliser, cela serait comme de dire que tous les français font la gueule 🤔), mais quand même !. Avec une sorte de gourmandise de la vie, ils aiment manger, danser, chanter, se faire beau, mais surtout porter une vraie attention à l'autre.

En bonne française, deux bémols qui irritent un peu :

- les chinois parlent très fort et sont très exubérants ( surtout les femmes d'ailleurs). Pas de souci, ce n'est pas pire que dans certains pays du sud. Mais non d'une pipe en bois, pourquoi amplifier le phénomène avec des micros et des mégaphones ?? C'est épouvantable et il y en a à tous les coins de rue. Ça va pas bien, m'enfin !

- alors, les raclements profonds de gorge pour éjecter son plus beau mollard sur l'asphalte en toute décontraction, va falloir penser à arrêter. Non mais. Car ce n'est pas culturel, c'est juste dégueulasse 🤮

Il serait bien dommage de s'arrêter à ça car ce pays fait du bien. Réellement. En résumé, j'ai adoré.

Je mets mon billet qu'il deviendra dans très peu de temps la nouvelle hype après le Japon. La Chine veut s'ouvrir au tourisme et ça a commencé par l'exemption de visa pour 30 jours. Les prix des parcs nationaux ont déjà doublé. C'est une belle destination pour y aller maintenant.

Mes endroits préférés, les parcs et places publiques 😏

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Publié le 20 avril 2025

Passer de l’empire du milieu à celui du soleil levant prend trois heures de vol. C’est rapide est pourtant un monde les sépare. Je suis contente d’apercevoir la mer et un peu moins le réseau de transport. Il est d’une complexité pas possible avec un mélange de chiffres, de lettres, de noms, une superposition de lignes nationales et privées, de trains et de métros associés à une flopée de pass. Même le personnel (peu nombreux) doit s’aider d’une appli pour s’y retrouver. Il faut tout payer en liquide, pratique quand on débarque. Mais bon ça finit par le faire, je trouve mon hôtel !

Je vais loger pendant 3 semaines uniquement dans des dortoirs ou hôtels capsules. Budget oblige, les tarifs sont 2 à 3 fois plus onéreux qu'en Chine, même pour ce type d'établissements. Sujet d’interrogation pour moi, car je ne sais pas du tout comment je vais vivre cette proximité, vu ma tendance naturelle aux relations sociales.

Le métro est bondé, il faut se compacter pour fermer les portes. Mon sac à dos prend la place d’une personne et je sens bien aux regards que cela n’est vraiment pas apprécié !

Je suis accueillie par un digicode et un distributeur de boules quies…j’avoue, mon atterrissage est un peu rude 😬

Il me reste quelques heures l’après midi pour commencer à faire connaissance avec Tokyo. Arrivant de Shanghai, même si je ne veux pas comparer, l’effet est un peu fade. Mais je choisis une valeur sûre, l’iconique carrefour de Shibuya, centre névralgique palpitant de la capitale. Un must.

Ce passage piéton géant permet de faire transiter au pas de course jusqu’a 3000 personnes en une minute montre en main. Il se remplit et se vide aussi vite. C’est vrai que c’est impressionnant, et ça achève surtout de me stresser. Les Tokyoites semblent éternellement en retard, on dirait un essaim d’abeilles.

Non loin se trouve la statuts d’Hachiko, un chien qui dans les années 1920 attendait tous les jours son maître à la sortie de la gare. Il y retournera quotidiennement pendant 9 ans pour espérer revoir son patron décédé. L’histoire est belle mais bien triste. Et tous ces gens qui font la queue pour se photographier à ses côtés. Presque impossible de prendre un cliché correctement, il faut viser en quelques secondes 😠

Il est grand temps que j’aille me mettre au vert moi ! Et Tokyo ne résume certainement pas le Japon.

Nikko

Cela tombe bien, j’ai programmé de me rendre dès le lendemain dans la petite ville de Nikko à 2h de train vers le nord. Son parc national est classé par l’UNESCO avec de nombreux temples et espaces naturels. L’accueil est fort sympathique dans mon hôtel capsule plutôt confortable avec un onsen (bain traditionnel) que j’ai pu utiliser toute seule 😁 Dieu que c’est chaud et que ça fait du bien !

L’emblème de la ville est le pont Shinkyo qui marque l’entrée d’un sanctuaire shintoïste. Cet ouvrage sacré, bien que pas très spectaculaire, est vénéré et classé comme trésor national. Il date de l’époque Hedo.

Dans un périmètre réduit, il est possible de découvrir plusieurs très beaux temples, dont la proximité avec la nature est frappante. D’un rouge pourpre, entourés d’immenses sapins, ils semblent se faire absorber progressivement par la mousse. C’est vraiment apaisant avec un côté mysthique qui n'appartient qu'au Japon

Un joli sentier plein d’escaliers m’appelle. Je tombe sur l’affiche d’une jeune française disparue il y a 6 ans à Nikko (drôle d’endroit d’ailleurs pout la mettre dans l’espace le plus isolé du parc). Je me sens soudainement bien seule et fais demi-tour.

Kanmangafuchi Abyss

A l’écart des plus célèbres attractions, se trouve un lieu étrange. Environ 70 Boudhas de Jizo (ou Boudhas fantômes ) veillent sur l’âme des défunts ( en particulier sur celles des enfants avec leurs bonnets et bavoirs ), au bord d’une rivière tumultueuse. Tous différents, un léger sourire aux lèvres, ils dégagent une quiétude incroyable et mystérieuse.

J’avais repéré la tenue d’un festival à cette date sans certitude, mais oui, la ville est bien en fête !

Le sanctuaire de Futarasan-jinja organise l’un des événements les plus populaires et anciens dont l'origine remonte à 1200 ans. Il s’agit du festival Yayoi qui célèbre l’arrivée du printemps pour permettre d’attirer la chance. Une douzaine de chars, tous identiques, décorés de branches artificielles de cerisiers, sont tirés dans toutes les rues de la ville ( et ils semblent peser un âne mort). A bord, des jeunes filles chantent et frappent sur des tambours. A mon arrivée, on m’explique qu'aujourd'hui c’est la décontraction (effectivement, des stands de saké alimentent les participants, légère ambiance de corso Dauphinois).

Le lendemain est par contre un jour de célébration plus sérieux. L'ensemble des chars se regroupent pour prendre la direction du temple. La première étape consiste à passer le Tori d'entrée après le franchissement d'une jolie pente. Le public peut d'ailleurs s'associer à la manœuvre. Le festival est aussi appelé gota matsuri qui signifie "ennuis". La cérémonie est millimétrée et tout faux pas amène son interruption et est signe de malheur. Tout le monde a marché bien droit 👍

Viennent ensuite un ensemble de célébrations dans les bâtiments, de rituels en extérieur suivi d:un défilé silencieux jusqu'à temple voisin. Jusque tard le soir, j'entends de ma capsule la fête se poursuivre.

L'animal totem associé au temple 🤗

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Publié le 24 avril 2025

Il me reste une journée à passer sur Tokyo et je n’ai pas du tout envie d’y rester. Destination Kamakura, une petite ville balnéaire accessible en une heure de train. Elle est connue pour ces nombreux temples et son grand bouddha en bronze du XIIIe siècle ( le deuxième plus grand du Japon). Il est vrai que sa stature de 11m trônant dans son écrin de verdure sans autres fioritures, en impose vraiment.

Parmi les nombreux temples, je sélectionne celui de Hokokuji, l’un des plus modestes et à l’écart des principaux sites proches de la gare. Dans la pure tradition du bouddhisme Zen, il offre un cadre reposant avec sa belle bambouseraie.

Impossible pour moi de ne pas terminer la journée sur la plage et de faire trempette aux petits pieds. L’eau est plutôt bonne (disons légèrement plus qu’en Bretagne l’été). Certains se baignent, je suis surprise, si j’avais su j’aurais pris le maillot !

Ici aucune mouette à l’horizon, mais des gros corbeaux…qui par moment font vraiment le cri des goélands 😆

Le lendemain, premier Shinkansen (TGV) pour me rendre à Kyoto, ancienne capitale impériale du Japon. La ville comporte pas moins de 2000 temples bouddhistes et sanctuaires Shintô, elle reste le cœur culturel et religieux du pays. Il y en a un que je tenais absolument voir, le Fushimi Inari-Taisha et ses 10 000 torii. Plus grand sanctuaire Shinto du Japon érigé en 711, il est dédié à Inari, la déesse du riz.

1ere étape, se purifier les mains avant d’entamer une petite rando d’environ 5 km pour atteindre le sommet de la montagne et en faire le tour. Le tout à l’ombre des milliers de torii.

Le contraste de la forêt avec le vermillon des portes est absolument sublime. Le site est parsemé de différents autels et fontaines qui renforcent le côté mystique. Ça grimpe pas mal ( encore des marches !), mais après le mont Hua, une bagatelle. Et l’avantage, plus on monte, moins il y a de monde.

L’animal totem qui vous observe tout le long de votre parcours est un trop mignon petit renard, messager des divinités.

Fin de journée, je fais un stop au temple bouddhiste Sanjusangen-do, pas très connu et qui dénote par son architecture. Un immense bâtiment en bois de 120m de long abrite pas moins de 1001 statues de Kannon, déesses grandeur nature de la compassion. A chaque intervalle, une représentation en bronze d’une autre déité vient accueillir majestueusement les visiteurs. Elles ont des yeux en verre et semblent réellement vous observer. C’est sublime, j’ai des frissons en pénétrant dans la salle.

Les photos sont rigoureusement interdites, je mets donc deux clichés du site officiel.

Le lendemain, c’est au Kennin-ji, le plus vieux temple zen de kyoto, que je démarre ma journée. La quiétude y est totale, un vrai cliché de carte postale du Japon avec son impressionnant plafond aux dragons.

Je décIde d’acquérir un goshuincho, petit carnet dédié à la réceptions des tampons dans les lieux de culte. J’ai mis un peu de temps, je ne sais pas pourquoi, mais c’est assez addictif une fois commencé ! Et qu’est-ce que c’est beau à regarder faire.

L’une des attractions de la ville est le quartier historique de Gion. Tout le monde parle de ses maisons traditionnelles avec passion, comme une étape immanquable, repère des Gaishas. J’ai mis du temps à comprendre que j’étais au bon endroit tellement cela a l’air fermé et glauque avec des rangées de fils électriques dans tous les sens. Mouais. Elles datent apparemment de la fin du 19e / début 20 e siècle. Je comprends encore moins.

Petit détour pour aller voir un temple atypique puisque son attraction principale consiste à ramper dans le trou d’une cinquantaine de cm creuse dans une grosse pierre recouverte de vœux. Il parait que ça enlève le mauvais œil, j’ai fait comme tout le monde, mis ma petite pièce et joue au vers de terre !

Les occasions d’émettre des vœux sont innombrables, entre les bâtons à brûler, les papiers oracles ou les tiges à extraire d’une boîte après l’avoir vigoureusement secouée. Avec tout ça, nous sommes nombreux à devoir être protégés !

Je tombe par hasard en rentrant sur un temple qui propose une visite nocturne, fait rare car normalement les temples ferment très tôt vers 16h. Il n’y a presque personne et comme souvent une maison de thé trône au centre pour déguster en profitant du jardin. D’habitude il y a la queue, la nous sommes 3 à faire une pause en attendant la tombée de la nuit. Qui trouve réellement le mâcha bon ? ( je ne parle pas pour la santé !) C’est beau, la texture mousseuse est appétissante mais on a vraiment l’impression de boire de la pelouse. Par contre en glace qui vient adoucir l’amertume, c’est pépite.

Un bien sympathique petit moment, et les bambous la nuit, magique !

En partant je repasse par le quartier de Gion, c’est un peu mieux la nuit mais toujours aussi fermé et peu avenant.

Dernier temple et sans doute le plus impressionnant par sa stature à flanc de colline qui domine la forêt, le Kiyomizy-dera ( monastère d’eau pure). Il y a une assez forte affluence, mais cela n’empêche pas d’apprécier la majesté du site et de se balader en forêt pour rejoindre la pagode.

Alors’, côté nourriture j’ai déjà testé pas mal de choses, des ramens aux tempuras en passant par les sushis et…c’est très bon ! Les présentations comme les saveurs sont délicates et subtiles, les Japon mérite absolument sa réputation gastronomique. Et ces petits poissons, les taiyakis, traditionnellement fourres à la crème de haricots rouges sucrée, une dinguerie !

Côté hébergement, c’est… compliqué ! Les hôtels sont parfois très bien équipés avec Osen, sièges massants ou télé qui sert à rien dans la capsule, mais il est rare de pouvoir laisser son sac avec soi (il est parfois stocké dans des casiers plusieurs étages en dessous). Je ne suis absolument pas faite pour vivre un jour dans une tiny housse, c’est confirmé ! Surprise, absolument personne ne se parle ou dit même bonjour. Est - est la discrétion japonaise qui se diffuse à tous les résidents ?

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Publié le 30 avril 2025

Osaka est la troisième plus grande ville du Japon et n’est située qu’à 1h de TGV de Kyoto. Je vais y rester plusieurs jours comme camp de base pour rayonner et profiter de l’animation de la ville qui paraît-il est plus détendue que le reste du pays !

Cette année, elle accueille pendant 6 mois l’exposition Universelle, événement d’envergure mondiale qui rassemble près de 160 pays pour 28 millions de visiteurs attendus. Son thème principal est « Concevoir la société du futur et imaginer notre vie de demain « ( punaise, on dirait le titre d' une formation pour un séminaire d’élus !)

Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, sauf à savoir qu’elle se tient sur l’île artificielle de Yumeshima qui a fait beaucoup polémique et qu’une ligne de métro a dû être rallongée pour l’occasion. Entre ciel est mer, le site est spectaculaire avec un colossal anneau de bois de 2km de circonférence et 20m de hauteur (plus grande structure en bois au monde reconnue par le Guinness). Les massives poutres soutiennent un toit végétalise qui sert de promenade avec une vue imprenable sur l’étendue d’eau. Au réel, c’est quand même bluffant.

A l’intérieur, des dizaines de pavillons nationaux. Celui de la France est situé en tête de gondole face à l’entrée principale et à côté du Japon. Il a plutôt de l’allure avec son drapé blanc et son escalier en cuivre. Il affiche fièrement comme thème un « hymne à l’amour « (rien à voir avec le thème général on se demande pourquoi 🤔)

Cela vient de moi ou on dirait qu’elle est vraiment en train de mater le bel apollon ? 😂

Comme il y a du monde, les temps d’attente sont longs pour entrer, sauf à avoir gagné à une sorte de loterie virtuelle d’une complexité bien Japonaise. Pour moi cela sera le Canada, j’ai sans doute accès à d’autres événements en priorité mais comme cela me saoule d’essayer de comprendre je m’en contenterais fort bien.

Chaque visiteur est équipé d’une tablette numérique pour une visite en réalité augmentée. Cela commence par une immersion pour découvrir les poissons du fleuve Saint Laurent au plafond. Ensuite une grande salle avec des icebergs invite les visiteurs à découvrir différentes facettes du pays ( architecture, faune,…). C’est ludique et plutôt pas mal fait.

Quelques innovations mais je n’en ai pas vu tant que ça

En fait, je suis surtout attirée par le site en lui même ( les pavillons me font penser à un salon du tourisme géant amélioré). Et ce soir là le Japon nous offre un magnifique coucher de soleil sur la mer intérieure de Seto que nous sommes nombreux à immortaliser.

Le Mont Koya

Montagne vénérée à une centaine de km au sud d’Osaka, trois heures de trajet sont nécessaires pour y accéder en enchaînant métro, train express, ligne locale et funiculaire pour terminer. Le paysage escarpé et luxuriant invite agréablement à passer le temps.

Ce soir, j’aurais ma chambre pour moi toute seule ! 😁

Car j’ai réservé une nuit dans un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) et pas n’importe où, dans la cité sacrée de Kayosan. Une cinquantaine de temples perpétuent la tradition d’accueil des pèlerins pour proposer aujourd’hui une expérience unique de séjour dans un shukubo ( temple-auberge, comme un ryokan, la spiritualité en prime).

L’accueil personnalisé est orchestré par les moines avec beaucoup de petites attentions ( nom sur les chaussons à l’arrivée, Yucata impeccablement plié, pochette en cuir contenant un Goma prayer stick pour la cérémonie du lendemain…). Chaque voyageur est accompagné par un moine dans sa chambre pour un temps d’échange assis en seiza. Le lieu est beau, l’ambiance sereine, l’accueil unique.

Petit onsen pour se détendre avant le repas végétarien (les moines ne mangent pas de viande) servi de manière traditionnelle et ritualisée. C’est d’une finesse incroyable et mine de rien très copieux. Chaque chambre dispose de sa propre pièce pour se restaurer.

Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite participer à la méditation du soir devant un autel et supervisée par un moine.

Le matin ( j’ai trop bien dormi sur mon futon !), possibilité de participer à la prière de 7h avec récitation de sutras et bol chantant, petit dej toujours aussi bon, puis cérémonie du feu pour brûler les Gomas de vœux des visiteurs (cela dure environ 1/2h).

Il est déjà le moment de partir avec un petit talisman de protection des voyageurs offert en fin de cérémonie. Accueil vraiment digne d’un 5*. S’il n’y a qu’une expérience à vivre au Japon, celle-ci tient le haut du pavé ( a réserver très longtemps à l’avance, en m’y prenant 3 mois avant, il ne restait déjà plus qu’une seule chambre de disponible sur toutes les auberges, avec une date compatible à ma présence au Japon. J’ai dû composer avec cette contrainte pour organiser le reste de mon voyage).

Mon temple est situé en proximité immédiate de l’attraction principale, Okumoin, le plus grand et vénéré cimetière du Japon. Il compte 200 000 âmes et s’étend à perte de vue au milieu des cyprès centenaires. La balade solennelle d’environ 2km aller, est ponctuée de ponts qui symbolisent l’entrée progressive vers la crypte. Le lieu est enveloppant et dégage une énergie singulière absolument pas morbide.

Je retrouve le symbolisme de mes cours de shiatu avec la présence en nombre de gorinto ( pagodes à cinq anneaux) représentant les 5 éléments.

Nara

De retour à Osaka, c’est à Nara que je passe ma journée du lendemain à 32km à l’Est de la ville. La destination fait partie des images les plus médiatisées du Japon avec son fameux et immense parc qui abrite pas moins de 1200 cerfs trop kawaii. Ils ne pensent qu’à manger et se faufilent vraiment de partout

Le parc en lui même vaut le détour avec ses temples, plans d’eau et son musée national.

Les bestiaux sont très polis, mais j'ai vu quelques fesses se faire croquer 😉

En rentrant à pied vers la gare, petit stop dans de belles rues piétonnes couvertes avec des stands d’antiquités et de vêtements vintages. Très sympathique petite ville que Nara.

 Spéciale dédicace à tous les serviteurs de Necoco

Katsuo-ji, le repère des Daruma

Un peu à l’écart d’Osaka, au cœur de la forêt de Minoh, se trouve un lieu réputé pour apporter victoire et bonne fortune. Les Japonais sont nombreux à y venir en pèlerinage ou avant un examen. Le temple de Katsuo-ji, fondé en 727 par deux frères moines bouddhistes, doit sa réputation à une guérison miraculeuse.

Le parc est fleuri ( il fait plus frais ici, les cerisiers sont encore en fleurs) et particulièrement bien entretenu. Des sutra avec tambour sont diffusés en direct pendant la visite renforçant la spiritualité du lieu.

Mais ce qui fait la réputation du site, ce sont eux, les Daruma ! Figures folkloriques de bonne augure, ils représentent le Bodhidhama, fondateur du bouddhisme zen japonais. Ils sont partout 😳

Une fois par an, les moines les récupèrent et les brûlent au cours d’une cérémonie du feu pour exhausser les vœux. Sur certains modèles, il faut colorier en noir un œil et le deuxième une fois le vœux réalisé et le ramener au temple. Je teste la version oracle avec un petit papier glissé à l’intérieur en me concentrant sur un thème . Hexagramme 21 du yi King…c’est pas le plus facile celui là !

En sortant je suis alpaguée par deux personnes qui proposent fortement une photo avec le drapeau de son pays pour une actions collective des Daruma en lien avec l’expo universelle. Pas tout compris mais je me sens bien patriote tout à coup 😉

Osaka

Avec tout ça, je n’ai pas encore pris le temps de visiter la ville qui m’accueille, injustice réparée le lendemain. Le quartier de la gare est vraiment attrayant avec ses jardins suspendus et son architecture moderne inspirée d’un canyon. Il y a des bancs et des endroits pour s’allonger, une rareté au Japon.

Le quartier de Dotonbori est le plus coloré et animé d’Osaka avec ses enseignes éclatantes. Il est noir de monde ( la golden week, période annuelle de congés de tous les Japonais, vient de démarrer). Je ne sais pas si Osaka tient sa réputation de ville la plus cool du pays ou si les vacances y sont pour quelque chose, mais effectivement, les gens sont détendus. Pour la première fois depuis mon arrivée j’entends de la musique dans les rues et des rires. Que ça fait du bien !

Le long du canal éponyme qui longe la rue principale, l’iconique enseigne du Running man de la marque japonaise Glico. Les touristes se pressent pour se photographier en prenant la pose. Le crabe géant du restaurant Kain Doraku n’est pas en reste, il est articulé et remue ses longues pattes depuis 1996.

Le secteur du port commercial est également un arrondissement fort sympathique avec son aquarium, théâtre et grande roue.

Aucune ville au Japon n’échappe aux temples, j’opte pour celui de Namba-jinja pour son originalité. Une immense tête de lion en cuivre abritant l’autel dans sa gueule accueille les nombreux visiteurs.

Impossible de quitter Osaka sans voir son château entouré de douves. Le bâtiment en bois est vraiment impressionnant par sa stature. Il contient un musée dont je fais l’impasse.

J’aime les percussions et les tambours tout spécialement. Avec sa tradition des Taiko, l'occasion est trop belle d’aller ressentir leurs vibrations en live au cours d’un spectacle au théâtre Tempo Harbor. Il a bonne presse et effectivement, cela décoiffe 😵‍💫 j'étais au 1er rang, vraiment top.

Minohpark

J'ai besoin de verdure, dernière sage journée avec une petite rando le long d'un cours d'eau qui débouche sur une jolie cascade qui aurait inspiré un dessin animé. l fait beau, pas trop de monde, parfait !

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Publié le 3 mai 2025

Hiroshima. Plus qu’un nom, un marqueur historique de l’humanité.

J’ai longuement hésité à inclure cette étape dans mon voyage. Entre voyeurisme et impuissance, à quoi bon. Et en même temps, comment faire l’impasse d’un telle cicatrice du pays que l’on visite ?

Aujourd’hui la ville est entièrement reconstruite et compte un peu plus d’un million d’habitants. Située en bordure de mer, traversée par six rivières, elle affiche une allure pimpante et décontractée avec une gastronomie d’une grande réputation.

Comme beaucoup de touristes, ma première étape consiste à visiter le dôme de Genbaku, seul bâtiment à être resté debout près de l’hypocentre de la déflagration. Cette structure en béton armé est le squelette des vestiges du hall de la promotion des industries de la préfecture d’Hiroshima construit en 1914. La carcasse laissée en l’état, avec ses gravats et ses brûlures, sans artifice, prend déjà aux tripes.

Ce symbole puissant prend place au centre de l’immense parc du mémorial de la paix, conçu à partir de 1950 par l’architecte et urbaniste Kenzo Tange en hommage aux victimes de la bombe. Parsemé de différentes stèles et monuments, toujours très sobres, l’ambiance y est feutrée, proche du recueillement..

L’un des emblèmes les plus touchant est le monument de la paix des enfants en hommage aux milliers de petites victimes. Financé par une campagne de collecte en 1958 auprès des écoliers Japonais, la statue intitulée « l’enfant bombe A », immortalise en son sommet Sadako, une jeune écolière tenant dans ses mains une grue en papier. Sadako est morte d’une leucémie peu de temps après l’explosion. Une légende dit que si l’on arrive à plier 1000 oiseaux grue en origami, son vœux le plus cher se réalisera. Elle n’en aura pas le temps. Depuis, des enfants du monde entier envoient des guirlandes colorées de grues de papier ou des empilements pour former des messages de paix qui sont exposés tout autour.

Dans le prolongement, deux mains stylisées, jointes au niveau des poignets, reçoivent une flamme qui brûle depuis 1964 et symbolise la lutte contre le nucléaire militaire. En arrière plan le musée situé a quelques dizaines de mètres de l’épicentre de l’explosion.

La visite commence autour d’une immense table sphérique sur laquelle est projeté le film ci-dessous. Il est à l’image de l’expo, juste des faits, aucun reproche. La réalité dans ce qu’elle a de plus incompréhensible et dure. Je n’ai pris aucune photo même si cela est autorisé. Mais les clichés exposés en grand format pris quelques heures après la catastrophe par un photographe survivant ( certains sont vraiment crus), les témoignages, les habits d’enfants simplement posés à plat rendent la visite vraiment poignante même si l’on sait à quoi s’attendre.

Là où les scientifiques affirmaient que plus rien ne pousserait, les Japonais en on fait un jardin magnifique.

Là où la haine aurait pu prendre racine, les Japonais en on fait un lieu de paix et de compassion.

La force de résilience Nippone est absolument admirable.

La charge émotionnelle qui émane du site (pas seulement du dôme et du musée mais de l’ensemble du parc) est indescriptible.

Miyajima

Située au large de la baie d’Hiroshima, cette petite île donnant sur la mer intérieure de Seto est réputée pour offrir l’une des trois plus belle vue du Japon. On y accède après une courte traversée de 20 mn en ferrie. Un petit air de Caraïbes transporte immédiatement le visiteur des qu’un rayon de soleil transperce le voile nuageux.

Île sacrée avec plusieurs temples, le sanctuaire de Itsukushima s’ouvre sur un torii monumental « flottant » ( en fait il est bâti dans le sable mais à marée haute il donne cette impression). C’est l’une des images les plus exportée du pays. Il est vrai qu’on le voit de loin et qu’il est très beau.

Ici aussi des cervidés gourmands ont trouvé refuge, c’est assez inattendu d’en voir se balader sur la plage !

Le mont Misen, classé par l’UNESCO comme le torii, est une attraction incontournable de l’île. On peut y accéder à pied ou par télécabine, cela m’avait trop manqué depuis la Chine pour que je ne l’emprunte pas !

Il reste quand même une bonne grimpette d’1/2h pour accéder au sommet après l’arrivée, que des marchés, ici au moins ils ont de l’humour 😉.

Les paysages grandioses s’ouvrent progressivement, la balade est accompagnée de petits personnages sympathiques aux croisements où près des temples.

Le sommet est ouf avec des formations rocheuses sur un plateau avec vue panoramique à 360° sur une myriade de petites îles au milieu de la mer scintillante. Vraiment magnifique.

Je décide de redescendre à pied, c’est parti pour 3km de marches ! Mais le chemin est très agréable avec un petit cours d’eau et des ouvertures visuelles.

Peu avant l’arrivée, le temple de Daisho-in se devine dans son écrin de verdure. Ce n’est pas le plus grand ni le plus beau, mais je crois qu’il fait partie de mes préférés. Avec sa grotte au plafond de lanternes, ses multiples personnages mignons ou chelous, ses moulins à prières, ses cérémonies qui résonnent avec la nature, un vrai coup de cœur pour cet endroit.

En repartant pour le ferrie, la marée basse permet de voir le grand torii autrement en s’approchant. Jolie image de départ et journée.

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Publié le 6 mai 2025

Le Fuji, plus qu’une montagne, une icône, merveille géologique sacrée qui domine de ses 3776m l’archipel du Japon. J’avais prévu de m’y rendre au début de mon périple, mais plus aucun train ni bus. Le maître mot ici : anticipation ! Changement de programme pour l’intégrer sur la fin et tant qu’à faire, y passer deux jours au lieu d’un ( avec une nouvelle nuit solo dans un ryhokan au bord d’un lac 👍 toutes les excuses sont bonnes 😉).

La région des cinq lacs de Kawaguchi est l’un des spots les plus prisé pour approcher le géant. Situé à environ 80km de Tokyo, il faut normalement environ 2h de bus. Avec la golden week, le temps de trajet est plus que doublé, heureusement que j’ai rajouté une nuit ! Mais quelle récompense.

Le Fuji, il vous surprend en levant les yeux par hasard dans le train et en restant bouche bée devant son écrasante présence, Passage devant des immeubles, vous attendez de le revoir surgir…et rien, il a disparu. Comment une telle masse peut-elle ainsi s’évaporer en quelques secondes ? Puis le jeu de cache-cache continue dans le bus en scrutant la cime des maisons pour l’apercevoir et voler quelques clichés.

Vient ensuite le moment où la rencontre se fait vraiment, où il se laisse approcher. A ses pieds, l’expérience est incomparable. Dans sa solitude, sa nudité, sa symétrie presque parfaite, il fait parti de ces sites qui ne souffrent d’aucune controverse.

Si je suis arrivée un peu tardivement pour les Sakura (cerisiers), j’ai la chance d’être au bon moment pour la pleine floraison des cerisiers pelouse (shibazakura). Il y a évidemment du monde, mais c’est festif avec plein de petits chiens endimanchés, que l’on promène en poussette et immortalise dans des décors floraux conçus pour eux 😂 Le contraste du rose vif avec la neige éternelle est un vrai bonheur visuel.

Mais le maestro est pudique et ne s’expose que rarement sans se draper d’un manteau de nuages. En quelques dizaines de minutes, fin des réjouissances, il s’évapore à nouveau.

J’ai vraiment eu de la chance de pouvoir l’observer aussi nettement et longtemps pendant un jour et demi. Car apparemment, passé les premières heures matinales, il n’est pas si souvent que cela entièrement dévoilé. Il est possible de le gravir, les pèlerins et touristes sont nombreux à le faire de juin à fin août (période autorisée officielle). Je n’ai de toute façon pas du tout la condition physique pour l’envisager. Pour les plus sportifs, cela doit être un vrai bonheur de voir le lever du soleil pendant l’ascension.

Si si, il y a bien un immense mont Fuji derrière les maisons ! 

La région des 5 lacs est fort agréable avec un animal fétiche, le cygne, et de toutes les tailles !

De retour à la capitale, c’est un jour pluvieux et froid qui va clore mon périple nippon. J’ai prévu de rendre visite à un autre maestro, en la sépulture de Mikao Usui. Fondateur de la méthode Reiki que je pratique depuis bien des années maintenant dans la pure tradition japonaise, je ne pouvais pas être si proche sans faire un crochet. Le cimetière est situé dans la grande banlieue Est de Tokyo, merci à Google Maps pour la performance du guidage ! Le mémorial comprend une stèle gravée offerte par ses élèves à côté de la tombe où il repose avec sa femme et son fils.

Je n’aurais finalement que très peu visité Tokyo, mais j’ai vraiment du mal avec cette ville ( je suis sans doute passée à côté de choses sympa, mais bon). Je fais quand même l’effort de me rendre à Akihabara, le « quartier électrique ». Il regroupe dans d’immenses malls tout ce que l’on fait de mieux en matière de produits électroniques, mais également jeux d’arcade, manga, animés, jeux de pinces…J’imagine qu’il s’agit d’un vrai paradis pour les fans de cet univers, mais marcher en me prenant des coups de parapluie car les japonais avancent comme s’ils n’en avaient pas, aura raison de ma dernière motivation !

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Publié le 10 mai 2025

Six heures de vol et l’impression de changer de continent. Cela tient d’abord à des détails, après presque 2 mois de baguettes (j'ose le faire, et à la baguette au Japon ;) je mange à la fourchette dans l’avion et ça fait tout drôle ! Ensuite, la rupture du niveau de vie est immédiate. Dans le prolongement de deux grandes puissances économiques, la Thaïlande ne joue évidemment pas dans la même cour et la pauvreté s’impose dans sa réalité.

Je n’ai pas préparé grand chose pour cette étape, simplement réservé mes 1er hébergements. J’aviserai en fonction de mes envies et de la météo car la saison des pluies débute généralement courant mai. En attendant, passage de 14° à 34°, avec cette sorte de chaleur qui vous rend moite à peine sortie de la douche 🫠

L'idée globale est de basculer du mode voyage au mode vacances. Cela commence par un hôtel sympa ( Bibi aime quand même bien son petit confort !) dans le vieux Bangkok avec vue plongeante du rooftop sur un temple et le palais impérial comme toile de fond. Le ciel s'embrase trois soirs de suite 🤩

J'ai deux jours de visite et ma première escapade sera consacrée aux grands classiques de la ville, à commencer par le Palais impérial. Tout est à distance pédestre, top.

Entouré de quatre murs d'enceinte blancs de 2000m, le palais du XVIII° abrite la résidence royale ainsi qu'un grand nombre de bureaux gouvernementaux. Composé d'une succession de pavillons, temples et galeries, il brille de ses innombrables mosaïque en miroir et dorures. Un bâtiment est consacré à la médecine traditionnelle ( assez proche du système des méridiens Chinois) avec une sorte de "clinique" devant laquelle certains visiteurs font la queue.

A midi, relève de la garde impériale devant les touristes (pas si nombreux que cela), arborant l'indémodable pantalon à motifs d'éléphants 😆

Tout proche, le temple wat Pho, célèbre et extrêmement vénéré pour son monumental Bouddha couché de 46m de long.

Le référentiel statuaire est parfois assez déroutant. Beaucoup d'immenses gongs dans ce temple 😁

Le ciel menaçant finit par laisser éclater un orage assez violent qui rajoute de l'humidité à défaut de faire baisser la température. J'emprunte de bateau bus pour admirer brièvement de la rivière le temple Wat Arun. Arrêt au marché aux fleurs que je traverse avec délectation pour rejoindre mon hôtel.

Le lendemain, +3°, mon portable m'envoie des messages d'alerte "l'appareil doit refroidir" (il n'y a pas que lui !). Un peu stressant car il ne faudrait vraiment pas qu'il grille. J'avais prévu de faire un marché flottant mais les plus proches ne sont ouverts que le weekend et les plus intéressants à plus de 50km. Flemme. Le temple du dragon m'attirait bien également mais 80km. Double flemme.

Je souhaite visiter à pied ou en bus boat qui m'éclate à aller à fond dans les étroits canaux avec des accostages assez rock & roll.

Finalement, j'irai me perdre dans le dédale des ruelles et centres commerciaux du marché de Tho Pra Tu Nam situé à côté du quartier Indien. Il y a certains articles très sympa et assez quali. L'atmosphère avec la circulation est par contre irrespirable, je regrette de ne pas avoir pris un masque.

A moins d'un km, la montagne d'or offre une parenthèse de verdure et de tranquillité étonnante si proche de cette agitation. Un monastère bouddhiste abritant une importante communauté de moines est construit en haut d'une belle colline arborée. Un escalier rouge mène à son sommet qui offre une vue panoramique sur Bangkok ( ville extrêmement plate)

Petit smoothie revigorant avant la grimpette à côté de 3 moines qui sirotent le leur à la paille tout en scrollant sur leur téléphone, c'est assez rigolo à observer !

Le lieu est beau et paisible, vraiment pas compris pourquoi il se termine sur une scène réaliste grandeur nature d'un cadavre qui se fait dévorer par les vautours. C'est surprenant !

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Publié le 16 mai 2025

La « maison de Mama » est un refuge pour éléphants de Thaïlande maltraités dans les camps de loisirs ou trop âgés pour travailler et apporter un revenu. Situé à environ 3h de bus au nord de Bangkok, ce lieu créé il y a 7 ans par une Belge haute en couleurs (mama, Brigitte de son vrai nom), propose différentes formules dont du volontariat. Aujourd’hui à la retraite, le flambeau est repris par un couple de Lyonnais ( Marjorie et Yann) qui gèrent avec passion et respect le centre. J’ai choisi d’y passer 6 nuits pour vraiment profiter de l’opportunité d’être au contact de ces impressionnants animaux, mais également pour faire un break. Nourrie et logée dans un leu qui parle français, après deux mois, Dieu que cela fait du bien !

En ce moment le centre accueille Tao la doyenne de 65 ans qui ne voit plus de l’œil droit et Punssap une femelle gourmande au caractère bien trempé qui est arrivée en état de dénutrition en 2022 (le Covid a été délétère pour les éléphants en Thaïlande. Sans les revenus du tourisme, ils ont été nombreux à ne plus pouvoir être nourris).

La journée type commence par une balade pour que les pachydermes puissent chercher de la nourriture en milieu naturel. Les visiteurs les suivent à distance respectable.



Les animaux vont ensuite se baigner dans la rivière pour se rafraîchir, jouer ou somnoler dans l’eau. A peine sortis, ils se remettent minables avec de la terre 😌

Baan Mama a un petit côté arche de Noé avec 9 chiens de garde, Kebab la chèvre, Salami, Bacon et ? Les trois cochons, des chats…Tout ce petit monde cohabite avec une organisation millimétrée, les uns sortent quand les autres sont en promenade car les éléphants…ont peur de la chèvre ! (Qui est très pote avec les cochons - qui ne sont pas destinés à finir en saucisses 😉 )

Les visiteurs ( peu nombreux à cette période,, nous serons au maximum dix en fonction des jours) ont tout le loisir de les observer du bord de la rivière où en jouant au Uno ( une vraie passion des Mahouts les gardiens maîtres des éléphants).

Un éléphant doit manger au moins 10% de son poids chaque jour ( et la bestiole pèse environ 3 à 4 tonnes). Les zones boisées alentours ne sont pas assez vastes avec l’urbanisation ( l’un des projets du centre est de se délocaliser pour avoir plus d’espace et offrir un lieu de soin gratuit pour les chiens et chats des habitants qui ne peuvent pas faire stériliser leurs animaux). En attendant, Tao et Punssap se régalent à la terrasse avec des régimes entiers de bananes , des mangues et des boulettes maisons nutritives à base de riz. Le nourrissage fait partie intégrante du travail des volontaires, trop bien de filer une banane ( que mesdames préfèrent déjà épluchée) dans le creux de la trompe ou directement dans la bouche ( la langue est toute douce !)

Mais le volontariat passe aussi par le nettoyage quotidien des zones de sommeil et par aller chercher en pickup des bananiers entiers dont le tronc est coupé en morceaux (les éléphants aiment le jus qu’il contient) ainsi que des « herbes à éléphants ». La logistique, le temps passé et les quantités pour seulement deux spécimens sont impressionnants. Les soins vétérinaires sont également un poste important dans la gestion du centre.

Chaque éléphant a son mahout attitré qui est à la fois son maître, son gardien et son soigneur ( Birk avec Punssap et Win avec Tao). Ils sont présents tout au long de la journée et assurent la sécurité de tous y compris des animaux. Métier qui reste très dangereux et se transmet souvent dans les mêmes familles. Aucune maltraitance ici, mélange de fermeté et de douceur avec beaucoup de communication orale. Interdiction absolue d’approcher d’un éléphant en l’absence de son mahout, même de loin.

En fin de journée, la possibilité est offerte de se baigner un par un avec un éléphant. J’avais lu que cela était à proscrire car participant au stress de l’animal alors j’étais pas fan. En fait, ici le choix est laissé à l’animal. S’il s’éloigne lorsque vous entrez dans l’eau, il veut être tranquille et il n’y aura pas de baignade. S’il reste, il est ok et vous pouvez vous approcher en nageant ( ils sont grands et on a vite plus pied). Ce contact de proximité avec son œil qui vous observe est un moment suspendu.

Marjorie qui a bien compris que j’aime les arbres me propose de m’amener à 7h du matin avant le démarrage de la journée, voir le giant three à une douzaine de km. Trop gentille. Nous embarquons Lucie, une jeune Franco-Suisse avec qui j’ai bien sympathisé. Délicieuse parenthèse.

La semaine est passée à une vitesse incroyable, déjà le dernier dîner préparé par Mama ( qui a tenu plusieurs restaurants, on mange très bien avec des crêpes au petit déj 😁). Jj’ai un peu de mal à quitter cet endroit.

Je souhaite à tout le monde de pouvoir plonger son regard dans l’iris doré dans éléphant.

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Publié le 21 mai 2025

Petit stop avant de partir à la ville de Kanchanaburi, voisine de Baan Mama. Elle est connue pour son ouvrage historique mondialement célèbre, le fameux pont de la rivière Kwai. Dans les années 40, l’occupation Japonaise du royaume de Siam ambitionnait de pacifier la rebelle Birmanie voisine en créant 415km de voie ferrée pour la connecter à la Thaïlande. Le film du même nom était l’un des préférés de mon père alors c’est somme toute assez touchant de fouler les traverses pour enjamber la mythique rivière.

L’empreinte est ici encore bien présente, avec le cimetière militaire (que des jeunes hommes de 25 à 30 ans) qui fait face au musée retraçant cette part sombre de l’histoire. Car cette section de voie ferrée porte le nom de « train de la mort », en référence aux nombreuses victimes ( civils asiatiques - près de 100 000- enrôlés de force ou Alliés prisonniers de guerre -environ 30 000-). Réduits à un état d’esclavage, souffrant de malnutrition ( certaines photos sont assez rudes), la moitié des prisonniers ne sortira pas vivant de cet enfer.

En rentrant tranquillement à ma guest house, je me fait encercler par quatre chiens, l’un me niaque ( heureusement au niveau du tibia, cela ne s’enfonce pas 😉). C’est une vraie calamité ces chiens en Asie du Sud-Est, même mésaventure de l’une des volontaires du centre d’éléphants 10 jours avant, juste à son arrivée en Thaïlande. Plaie minime mais suffisante pour ne prendre aucun risque sous ces latitudes. Direction les urgences ( le petit couple de personnes âgées qui m’accueillait à été adorable et m’a amené). Protocole complet de vaccination post exposition, quatre doses à dates très précises à intégrer à mon voyage. Temps de prise en charge d’un patient en Thaïlande : 10 mn 👍 Bon, je vais m’adapter comme j’ai rien réservé, et j’ai eu beaucoup de chance !

Le parc d’Erawan

A 67 km de Kanchanaburi, le parc national d’Erawan créé en 1975 est une destination très prisée des locaux pour se rafraîchir. Il faut plus de deux heures en bus coloré qui donne envie de le pousser en montée pour rejoindre l’entrée du site. Une magnifique cascade sur 7 niveaux permet une balade de 2 km pour atteindre le sommet.

L’eau translucide turquoise invite à la baignade dans une succession de bassins naturels. Beaucoup de petits poissons dont ceux que l’on retrouve en occident comme attraction touristique pour « nettoyer les pieds » dans des commerces. Ici c’est gratuit, mais je n’apprécie pas vraiment cette sensation en milieu immersif !

Très très beau site en tout cas.

La soirée se termine au night- Market avec de nombreux stands de street foot et une visite du pont en verre au dessus de la rivière.

Je vais donc rester une journée de plus pour faire ma deuxième dose dans le même hôpital avant de partir et en profite pour visiter les nombreux temples du secteur. Un premier en construction dont j’ai oublié le nom.

Un second, le Wat Ban Tham (temple du dragon), beaucoup plus connu, permet d’accéder à une grotte en passant par la gueule de la créature légendaire. Avec quelques marches, bien entendu, sinon cela n’est pas rigolo !

Troisième arrêt au temple de la grotte du tigre (le Wat Than Sua) qui se situe en haut d’une colline et offre un magnifique panorama sur les rizières alentours. Évidemment, petite mise en jambe avec des marches, mais le temple est vraiment sublime avec son grand bouddha et sa pagode qui surplombe l’ensemble du site.

Dans la grotte du tigre, on découvre un vrai et un faux moine. Ils font vraiment flipper les Thaïlandais avec leurs statuts réalistes grandeur nature 😳

Dernier stop dans une grotte qui abrite des chauve-souris ( on les sent vraiment bien !). Je suis toute seule à me contorsionner dans certains passages et ne m’éterniser pas trop.

Petit déj en terrasse avant de reprendre un train. Je me lève pour payer et mon hôtesse se fige en regardant au dessus de ma chaise : un joli serpent vert dans l’arbre à 50 cm au dessus de ma tête lorsque je prenais mon café 😵‍💫 Elle va chercher tranquillement sa pince à serpent. Mais qui a ça comme ustensile de cuisine en ville ? Je viens de réserver pour un trek d’une journée dans la jungle et me sens soudainement beaucoup moins enthousiaste !