Osaka est la troisième plus grande ville du Japon et n’est située qu’à 1h de TGV de Kyoto. Je vais y rester plusieurs jours comme camp de base pour rayonner et profiter de l’animation de la ville qui paraît-il est plus détendue que le reste du pays !
Cette année, elle accueille pendant 6 mois l’exposition Universelle, événement d’envergure mondiale qui rassemble près de 160 pays pour 28 millions de visiteurs attendus. Son thème principal est « Concevoir la société du futur et imaginer notre vie de demain « ( punaise, on dirait le titre d' une formation pour un séminaire d’élus !)
Je ne sais pas trop à quoi m’attendre, sauf à savoir qu’elle se tient sur l’île artificielle de Yumeshima qui a fait beaucoup polémique et qu’une ligne de métro a dû être rallongée pour l’occasion. Entre ciel est mer, le site est spectaculaire avec un colossal anneau de bois de 2km de circonférence et 20m de hauteur (plus grande structure en bois au monde reconnue par le Guinness). Les massives poutres soutiennent un toit végétalise qui sert de promenade avec une vue imprenable sur l’étendue d’eau. Au réel, c’est quand même bluffant.
A l’intérieur, des dizaines de pavillons nationaux. Celui de la France est situé en tête de gondole face à l’entrée principale et à côté du Japon. Il a plutôt de l’allure avec son drapé blanc et son escalier en cuivre. Il affiche fièrement comme thème un « hymne à l’amour « (rien à voir avec le thème général on se demande pourquoi 🤔)
Cela vient de moi ou on dirait qu’elle est vraiment en train de mater le bel apollon ? 😂
Comme il y a du monde, les temps d’attente sont longs pour entrer, sauf à avoir gagné à une sorte de loterie virtuelle d’une complexité bien Japonaise. Pour moi cela sera le Canada, j’ai sans doute accès à d’autres événements en priorité mais comme cela me saoule d’essayer de comprendre je m’en contenterais fort bien.
Chaque visiteur est équipé d’une tablette numérique pour une visite en réalité augmentée. Cela commence par une immersion pour découvrir les poissons du fleuve Saint Laurent au plafond. Ensuite une grande salle avec des icebergs invite les visiteurs à découvrir différentes facettes du pays ( architecture, faune,…). C’est ludique et plutôt pas mal fait.
Quelques innovations mais je n’en ai pas vu tant que ça
En fait, je suis surtout attirée par le site en lui même ( les pavillons me font penser à un salon du tourisme géant amélioré). Et ce soir là le Japon nous offre un magnifique coucher de soleil sur la mer intérieure de Seto que nous sommes nombreux à immortaliser.
Le Mont Koya
Montagne vénérée à une centaine de km au sud d’Osaka, trois heures de trajet sont nécessaires pour y accéder en enchaînant métro, train express, ligne locale et funiculaire pour terminer. Le paysage escarpé et luxuriant invite agréablement à passer le temps.
Ce soir, j’aurais ma chambre pour moi toute seule ! 😁
Car j’ai réservé une nuit dans un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) et pas n’importe où, dans la cité sacrée de Kayosan. Une cinquantaine de temples perpétuent la tradition d’accueil des pèlerins pour proposer aujourd’hui une expérience unique de séjour dans un shukubo ( temple-auberge, comme un ryokan, la spiritualité en prime).
L’accueil personnalisé est orchestré par les moines avec beaucoup de petites attentions ( nom sur les chaussons à l’arrivée, Yucata impeccablement plié, pochette en cuir contenant un Goma prayer stick pour la cérémonie du lendemain…). Chaque voyageur est accompagné par un moine dans sa chambre pour un temps d’échange assis en seiza. Le lieu est beau, l’ambiance sereine, l’accueil unique.
Petit onsen pour se détendre avant le repas végétarien (les moines ne mangent pas de viande) servi de manière traditionnelle et ritualisée. C’est d’une finesse incroyable et mine de rien très copieux. Chaque chambre dispose de sa propre pièce pour se restaurer.
Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite participer à la méditation du soir devant un autel et supervisée par un moine.
Le matin ( j’ai trop bien dormi sur mon futon !), possibilité de participer à la prière de 7h avec récitation de sutras et bol chantant, petit dej toujours aussi bon, puis cérémonie du feu pour brûler les Gomas de vœux des visiteurs (cela dure environ 1/2h).
Il est déjà le moment de partir avec un petit talisman de protection des voyageurs offert en fin de cérémonie. Accueil vraiment digne d’un 5*. S’il n’y a qu’une expérience à vivre au Japon, celle-ci tient le haut du pavé ( a réserver très longtemps à l’avance, en m’y prenant 3 mois avant, il ne restait déjà plus qu’une seule chambre de disponible sur toutes les auberges, avec une date compatible à ma présence au Japon. J’ai dû composer avec cette contrainte pour organiser le reste de mon voyage).
Mon temple est situé en proximité immédiate de l’attraction principale, Okumoin, le plus grand et vénéré cimetière du Japon. Il compte 200 000 âmes et s’étend à perte de vue au milieu des cyprès centenaires. La balade solennelle d’environ 2km aller, est ponctuée de ponts qui symbolisent l’entrée progressive vers la crypte. Le lieu est enveloppant et dégage une énergie singulière absolument pas morbide.
Je retrouve le symbolisme de mes cours de shiatu avec la présence en nombre de gorinto ( pagodes à cinq anneaux) représentant les 5 éléments.
Nara
De retour à Osaka, c’est à Nara que je passe ma journée du lendemain à 32km à l’Est de la ville. La destination fait partie des images les plus médiatisées du Japon avec son fameux et immense parc qui abrite pas moins de 1200 cerfs trop kawaii. Ils ne pensent qu’à manger et se faufilent vraiment de partout
Le parc en lui même vaut le détour avec ses temples, plans d’eau et son musée national.
Les bestiaux sont très polis, mais j'ai vu quelques fesses se faire croquer 😉
En rentrant à pied vers la gare, petit stop dans de belles rues piétonnes couvertes avec des stands d’antiquités et de vêtements vintages. Très sympathique petite ville que Nara.
Spéciale dédicace à tous les serviteurs de NecocoKatsuo-ji, le repère des Daruma
Un peu à l’écart d’Osaka, au cœur de la forêt de Minoh, se trouve un lieu réputé pour apporter victoire et bonne fortune. Les Japonais sont nombreux à y venir en pèlerinage ou avant un examen. Le temple de Katsuo-ji, fondé en 727 par deux frères moines bouddhistes, doit sa réputation à une guérison miraculeuse.
Le parc est fleuri ( il fait plus frais ici, les cerisiers sont encore en fleurs) et particulièrement bien entretenu. Des sutra avec tambour sont diffusés en direct pendant la visite renforçant la spiritualité du lieu.
Mais ce qui fait la réputation du site, ce sont eux, les Daruma ! Figures folkloriques de bonne augure, ils représentent le Bodhidhama, fondateur du bouddhisme zen japonais. Ils sont partout 😳
Une fois par an, les moines les récupèrent et les brûlent au cours d’une cérémonie du feu pour exhausser les vœux. Sur certains modèles, il faut colorier en noir un œil et le deuxième une fois le vœux réalisé et le ramener au temple. Je teste la version oracle avec un petit papier glissé à l’intérieur en me concentrant sur un thème . Hexagramme 21 du yi King…c’est pas le plus facile celui là !
En sortant je suis alpaguée par deux personnes qui proposent fortement une photo avec le drapeau de son pays pour une actions collective des Daruma en lien avec l’expo universelle. Pas tout compris mais je me sens bien patriote tout à coup 😉
Osaka
Avec tout ça, je n’ai pas encore pris le temps de visiter la ville qui m’accueille, injustice réparée le lendemain. Le quartier de la gare est vraiment attrayant avec ses jardins suspendus et son architecture moderne inspirée d’un canyon. Il y a des bancs et des endroits pour s’allonger, une rareté au Japon.
Le quartier de Dotonbori est le plus coloré et animé d’Osaka avec ses enseignes éclatantes. Il est noir de monde ( la golden week, période annuelle de congés de tous les Japonais, vient de démarrer). Je ne sais pas si Osaka tient sa réputation de ville la plus cool du pays ou si les vacances y sont pour quelque chose, mais effectivement, les gens sont détendus. Pour la première fois depuis mon arrivée j’entends de la musique dans les rues et des rires. Que ça fait du bien !
Le long du canal éponyme qui longe la rue principale, l’iconique enseigne du Running man de la marque japonaise Glico. Les touristes se pressent pour se photographier en prenant la pose. Le crabe géant du restaurant Kain Doraku n’est pas en reste, il est articulé et remue ses longues pattes depuis 1996.
Le secteur du port commercial est également un arrondissement fort sympathique avec son aquarium, théâtre et grande roue.
Aucune ville au Japon n’échappe aux temples, j’opte pour celui de Namba-jinja pour son originalité. Une immense tête de lion en cuivre abritant l’autel dans sa gueule accueille les nombreux visiteurs.
Impossible de quitter Osaka sans voir son château entouré de douves. Le bâtiment en bois est vraiment impressionnant par sa stature. Il contient un musée dont je fais l’impasse.
J’aime les percussions et les tambours tout spécialement. Avec sa tradition des Taiko, l'occasion est trop belle d’aller ressentir leurs vibrations en live au cours d’un spectacle au théâtre Tempo Harbor. Il a bonne presse et effectivement, cela décoiffe 😵💫 j'étais au 1er rang, vraiment top.
Minohpark
J'ai besoin de verdure, dernière sage journée avec une petite rando le long d'un cours d'eau qui débouche sur une jolie cascade qui aurait inspiré un dessin animé. l fait beau, pas trop de monde, parfait !