Premier grand voyage à trois à la découverte du sud marocain
Septembre 2021
2 semaines
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En route pour le Maroc!

Un départ plus que matinal (décollage à 08h00) pour 3 heures de vol sans encombre depuis Lyon vers Agadir!

Le vol pour Agadir 

Une fois la voiture de location (une superbe Dacia Dokker) récupérée, nous avons découvert l’hôtel et sa piscine pour nous remettre de cette journée fatigante !

Notre bolide pour les deux semaines 
La piscine de l’hôtel à Agadir 

En fin d’après-midi, nous sommes allés nous balader sur la promenade le long de l’océan et Marceau à découvert le sable marocain! Pour être tout à fait franc, nous n’avons pas eu le coup de cœur pour Agadir (mais on s’y attendait un peu, l’étape était pratique par rapport au vol) : tout est en travaux et sans charme… Vivement la suite pour découvrir un Maroc plus authentique !

La plage d’Agadir 
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Après un petit déjeuner à l’hôtel, nous avons décidé de prendre la route pour découvrir dans les terres, la cascade d’Imouzzer! Nous nous attendions à la voir presque asséchée au vue de la saison mais l’envie de fuir Agadir est plus forte que nous!

La route est magnifique et nous traversons la magnifique Vallée du Paradis : un splendide canyon où la roche ocre et rouge, le petit cours d’eau et les palmiers nous dépaysent à souhait!

La vallée du paradis 

Après 1h30 de route, nous voilà au pied des cascades, qui sont asséchées comme attendu mais nous faisons une petite marche très agréable avant de reprendre la route du retour.

Les cascades d’Imouzzer 

Nous faisons une petit halte pour boire un verre les pieds dans le ruisseau au cœur du canyon de la vallée du paradis ! Un moment magique où Marceau a pu se rafraîchir dans l’eau et a joué avec une fratrie d’enfant marocain!

Pause fraîcheur dans la vallée du Paradis  

Retour ensuite à l’hôtel via une très belle route (et très cabossée)

Paysage marocain  

Après le moment de Marceau à la piscine, nous sommes allés dîner dans un restaurant très agréable : tagine kefta/œuf pour Marion, couscous poulet pour Martin et un peu des deux pour Marceau (avec une bière pression ce qui n’est pas très traditionnel…)

Dîner à Agadir  
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Départ après le petit déjeuner en direction de l’anti Atlas (avec un petit stop pour les courses avant de prendre la route pour plus de 3h)

Plus nous nous éloignons d’Agadir, plus le paysage change. Les plaines couvertes d’arganiers laissent petit à petit place aux reliefs escarpés de l’anti Atlas.

Notre premier arrêt prévu est la visite d’un Agadir traditionnel. C’est une visite assez confidentielle qui n’est pas indiquée dans les guides mais qui mérite vraiment le détour. Les agadirs sont des greniers collectifs qui datent d’au moins 400 ans et qui étaient en quelques sortes les ancêtres de nos banques actuelles. Chaque famille disposait d’une chambre de 8m de long où elle pouvait mettre à l’abri ses provisions mais aussi ses biens de valeurs (bijoux, habits,…). L’agadir était aussi une institution qui régissait la vie et la gouvernance de chaque tribus au Maroc (avant l’arrivée des Français). Nous avons était guidés par l’Amin qui est en quelque sorte le chef de l’agadir (titre plus honorifique aujourd’hui). Cet Agadir d’Ikounka a cessé d’être utilisé en 1996, il y a seulement 25 ans! Et les familles sont toujours propriétaires des chambres! Une superbe découverte !

L’agadir d’Ikounka 

Nous avons ensuite repris la route qui serpente dans les premiers reliefs de l’anti Atlas : les paysages sont impressionnants !

La route entre Agadir et Tafraout 

Deuxième arrêt : la kasbah de Tizourgane. C’est une petite citadelle perchée sur une colline qui abrite aujourd’hui une chambre d’hôtes. Mais là tout était fermé… Dommage pour la visite même si Marceau s’est régalé avec les moutons et les chèvres par dizaine sur les flancs de la colline!

 kasbah de Tizourgane

La dernière portion du trajet est grandiose également ! On pourra se croire dans l’Ouest américain avec ces couleurs rouges et jaunes et ces pitons rochers à pertes de vue ! Mais non nous sommes bien au Maroc! Au détour d’un lacet : des centaines de dromadaires !

Dromadaires au bord de la route 

Nous voilà enfin arrivés dans notre chambre d’hôtes à Tafraout… et nous ne sommes pas déçu ! Bernadette et Jean un couple d’expatriés nous accueillent très chaleureusement dans une splendide bâtisse très bien décorée ! Marceau demande : « elle est où la piscine ? » et hop : à l’eau pour se rafraîchir !

Maison d’hôtes à Tafraout  

Pour finir la journée, un excellent repas sur place (pastilla au thon, tagine de poulet élevé au grain sur place et fondant au chocolat) servi par Leila dont Marceau est tombé sous le charme (nous avons même eu droit à 10min de répit car Marceau a eu droit à une visite privée du jardin avec Leila!)

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Un excellent petit déjeuner pour démarrer la journée avec notamment un succulent Amlou maison (purée d’amande à l’huile d’argan) à verser sur les crêpes ! Pour digérer le tout, rien de tel qu’une petite balade matinale dans le jardin pour Marceau!

Petit déjeuner et balade matinale dans le jardin 

Sur les conseils de Jean, nous sommes partis pour les gorges d’Aït Mansour en passant par la piste menant aux « rochers peints ». La piste est cabossée mais le paysage est magnifique. Il nous rappelle la Valley of Fire près de Las Vegas. Nous nous sommes arrêtés pour découvrir une vieille ruine d’une ferme qui nous laisse imaginer la vie il y a quelques dizaines d’années dans la région.

La ruine sur la piste des rochers peints 

Les rochers peints sont à la base une oeuvre d’art d’un artiste franco belge Jean Verame qui a peint en 1984 les rochers ronds à la bombe. Depuis chaque année les villageois repeignent les rochers. Le résultat est surprenant mais les couleurs tranchent tellement avec le rouge de la terre qu’il en ressort un certain charme (qui a beaucoup plu à Marceau).

Les rochers peints de Tafraout 

Nous avons poursuivi notre route dans un décor aride sur des routes sinueuses en direction du Sud.

La route de Tafraout en direction des gorges d’Aït Mansour 

Après un passage impressionnant et solennel (falaises vertigineuses et minérales mais pierre terne et foncés : presque hostile…), le rouge des falaises surgit et nous voici à nouveau dans l’Ouest Américain (entre le grand canyon et Monument Valley)… avec au fil des kilomètres une palmeraie qui se dessine au cœur de la gorge : le paysage est extraordinairement beau et le contraste entre le rouge des falaises et le vert des palmiers saisissant !

L’entrée des gorges d’Aït Mansour 

L’heure du déjeuner a sonné et dans le premier Douar (village), nous nous arrêtons devant le panneau typique de l’auberge Ait Mansour tenue par Abdou : « Revenez dans 30 minutes le temps que je vous prépare une omelette berbère! Pas de retard car l’omelette se mange chaude pour l’apprécier au mieux ! » Après une petite balade, nous sommes à l’heure pour déguster une exceptionnelle omelette (la réputation est tenue!) et surtout passer un moment exceptionnel avec Abdou qui nous raconte sa vie d’avant et actuel entre Marrakech et les gorges… Nous sommes ses premiers clients depuis mars 2020 et le début de la crise du Covid… Un thé à la menthe et un délicieux gâteau viennent clôturer ce moment magique.

Abdou et son omelette berbère  

La suite des gorges est magnifique alternant les points de vue à couper le souffle ! Une fois arrivé au bout, nous faisons demi tour. Le paysage est encore différent dans l’autre sens! Sauf pour Marceau qui a fait la sieste jusqu’à notre retour à Tafraout!

Les gorges d’Aït Mansour 

Repos, piscine, lecture et jeux avec Marceau que nous avons couché tôt pour pouvoir profiter de notre repas et notre soirée à deux (et ça fait du bien 😉)

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Après une (petite) nuit de sommeil (merci Marceau 😉), nous prenons le très bon petit déjeuner et nous profitons une dernière fois du jardin de Tafraout et de la fameuse et élégante pintade avant de reprendre la route pour Taroudant (3h de route au programme…)

La maison d’hôtes de Tafraout et sa fameuse pintade 

Premier arrêt au bout de 10 minutes à Tafraout pour que Marceau puisse jouer dans une aire de jeu typiquement européenne et pour faire le plein d’essence (moins de 1€/L)

L’aire de jeu à Tafraout ainsi que le jardin juste en face 

Nous reprenons une bonne partie de la route par laquelle nous étions arrivés d’Agadir et nous retrouvons pour notre deuxième arrêt : les dromadaires (chomadaires comme dirait Marceau)! Un troupeau immense (et au moins 50 dromadaires 🐪 ) accompagné de deux bergers.

Les dromadaires  

En continuant la route, nous repassons à côté de la Kasbah de Tizourgane qui était fermée lundi. Nous voyons au loin que la porte semble ouverte : voici notre troisième arrêt ! Moyennant 20dirhams par personne nous pouvons visiter cette citadelle construite au 13e siècle (qui abrite également un hôtel et un restaurant fermés depuis le Covid) qui derrière ses imposants mûrs d’enceinte se compose de 25 maisons, une mosquée, un grenier et une prison. La visite est très agréable et Marceau se régale à courir dans les ruelles désertes de son « château »! Nous sommes ravis d’avoir pu découvrir cette très charmante Kasbah.

La Kasbah de Tizourgane  

Après un 4ème et dernier arrêt dans un champ de cactus 🌵 :

 Pause Cactus 🌵

Nous finissons la route vers 15h dans notre maison d’hôtes pour les deux prochaines nuits… et nous sommes les seuls clients de ce magnifique lieu authentique (un peu dans son jus mais avec beaucoup de charme) qui est un « gîte rural » tenu par les habitants de la ferme (exploitation plutôt) familiale à 20km de Taroudant. Nous profitons de cette fin de journée pour profiter du lieu et de la piscine où Marceau a « appris à nager » avec Rayan, le petit fils d’Agadir venu en vacances chez son grand père! Marceau s’amuse dans le jardin et nous dégustons un délicieux tagine poulet, citron confit et olives avant d’aller nous reposer.

Maison d’hôtes proche de Taroudant  
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Au programme de la journée : la visite de Taroudant qui est surnommée la petite Marrakech avec ses remparts de 7km qui entourent la médina et ses souks. Ces remparts font partis des plus beaux et mieux conservés de toute l’Afrique du Nord.

Remparts de Taroudant  

Nous démarrons la visite par le plus vieux quartier de la médina : la Kasbah. Nous sommes tout de suite « accueillis » par divers guides ou accompagnateurs qui n’ont pas vu de touristes depuis très longtemps et sont malheureusement un peu « lourds »… La Kasbah est vraiment un vieux quartier très peu rénové à l’extérieur (certains Riad doivent l’être) et c’est un véritable quartier populaire. Pas vraiment de charme mais un quartier authentique.

Kasbah de Taroudant  

La prochaine étape est la visite du souk Berbère : un véritable souk où l’on trouve de tout ! Les marchands ne sont pas trop oppressants et conseillé par un local, nous trouvons la bijouterie repérée par Marion qui craque pour un beau bracelet en argent! Et Marceau lui craque pour un ballon Mickey qui devait attendre un acquéreur depuis plus de 30 ans à la vue de sa décoloration avancée !

Souk berbère  

Taroudant était vraiment dépourvue de touristes (nous avons croisé un couple dans la ville) et nous étions baignés et immergés dans la vie quotidienne de cette cité avec bruits et odeurs! Nous n’avons pas eu le coup de cœur « esthétique » (le vrai point fort de Taroudant est ses remparts) mais l’expérience était à vivre! Elle nous a d’ailleurs donné très faim et faute de touristes tous les restaurants ne servaient qu’à boire. On nous a conseillé un fast-food local, le Big Restaurant pour nous rassasier!

Déjeuner à Taroudant  

Pour digérer et faire plaisir à Marceau, nous avons opté pour une balade en calèche pour découvrir le reste de la ville. Marion s’est longuement assurée que Diablo notre cheval était en bon état et bien traité par le chauffeur ! Marceau a adoré !

Balade en calèche  
Piscine à la tour de toile 

Nous profitons de la piscine au retour dans notre chambre d’hôte. Marceau teste notamment son nouveau ballon!

Nous terminons ensuite la soirée avec un succulent couscous royal (pour 8 personnes je pense vu la quantité…)

Nous nous sommes régalés !

Couscous 
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Petit déjeuner  

Après un dernier petit déjeuner à Taroudant, nous reprenons la route pour notre plus longue journée de trajet (4h30) en direction de Ouarzazate.

Premier arrêt au bout de 1h45 à Taliouine qui est la capitale mondiale du safran. Le programme chargée ne nous permet pas de visiter la coopérative locale mais nous profitons de l’arrêt pour nous restaurer à l’ «Auberge du Safran » qui nous accueille alors que le restaurant semble fermé avec une omelette (pas d’autre choix 😉). Nous apprécions tout de même ce repas.

Omelette party 

Nous partons ensuite à la recherche de l’atelier de Moulid Nid Ouissadan qui est un calligraphe de tifinagh et poète amazigh (langue berbère) dont nous avons entendu parler dans notre guide. Il se définit comme un homme libre, berbère, athé, défenseur de droits des femmes et des LGBT,… La discussion est passionnante entre ses combats et sa manière d’y participer en créant des logos (notamment pour la marche des femmes à Washington en 2015), sa passion pour la calligraphie tifinagh, ses expositions en France (à Foix notamment), ses participations à des livres sur la calligraphie et pour finir sa démonstration d’écriture à base de safran et de pierre d’alun qu’il fait ensuite ressortir au décapeur thermique! Il nous a gracieusement offert trois marques pages avec nos prénoms en Tifinagh! Il était heureux de revoir des touristes (les derniers étaient des américains installés à Casablanca il y a 8 mois) et nous de passer un moment avec lui. Voici son blog : http://molidaz.blogspot.com/?m=1

Un superbe moment à Taliouine 

Maintenant, il ne nous reste de 2h45 de trajet! Et hop dans la voiture pour découvrir des beaux paysages (la plaine entre Taroudant et Taliouine ne présentait pas grand intérêt…) d’abord montagneux puis lunaire ou marsien… Qu’est-ce qu’on se sent petit devant ces immensités… Et au milieu, nous découvrons des tentes berbères habitées par des bergers nomades avec quelques ânes et un troupeaux de chèvres et moutons…

Entre Taliouine et Ouarzazate 

Nous arrivons enfin à proximité de Ouarzazate mais nous sommes ralentis par un camion avec un chargement d’un autre temps : des bottes de pailles qui dépassent devant, derrière, sur les côtes… La stabilité n’est pas au rendez-vous mais le camion passe sans problème au contrôle de police !

Les convois de l’extrême  

Enfin arrivés, nous découvrons avec plaisir notre logement pour les trois prochaines nuits ; la Kasbah Dar Raïf qui nous enchante par son charme et son authenticité !

Kasbah Dar Raïf 
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Un bon petit déjeuner pour démarrer la journée avec une découverte pour Marceau : le yaourt au lait de chèvre de la coopérative locale! Il s’est régalé !

Délicieux petit déjeuner  

La découverte du jour est le Ksar ( lieu fortifié en Afrique du Nord) de Aït Ben Haddou (inscrit au patrimoine de l’Unesco depuis 1987). Ce ksar a notamment servi au tournage de très nombreux films comme Lawrence d’Arabie, Gladiator, Ali Baba et les 40 voleurs et plus récemment la série Game of Thrones.

Le Ksar est un exemple typique de l’architecture sud marocaine en pisé (XVIIe siècle environ) et ce site aurait d'ailleurs été l'un des nombreux comptoirs de la route commerciale qui reliait l'Afrique saharienne à Marrakech au temps des caravanes.

Nous le découvrons après 30 minutes de route et nous sommes conquis immédiatement par la beauté du lieu! Marceau se régale à escalader les marches pour monter au sommet de la colline (il est au passage devenu la star d’un groupe de touristes marocaines qui se prenaient en photos avec lui comme s’il s’agissait de Brad Pit!). Les points de vue sont magnifiques et pour la première fois du voyage, nous croisons « quelques » touristes…

Ksar Aït Ben Haddou 

Après la visite, l’heure du déjeuner est arrivé : direction un restaurant tenu par un couple italo-marocain. Le lieu est très agréable et la perspective de manger des pastas et une pizza nous font saliver à l’idée de faire une petite pause entre tagines et couscous. Moment agréable malgré le fait que le cuisiner italien ait oublié ces recettes en Italie (que ce soit pour les pâtes et la pizza) mais qu’il ai bien importé les tarifs « parisiens »… Marceau a fait la connaissance de Billy un chat persan « comme Mimine »!

Pause déjeuner  

Retour ensuite à l’hôtel pour la (longue) sieste de Marceau (3h) et le massage aux huiles essentielles de Marion (pendant que j’écris ces quelques lignes…) qui en ressort enchanté (un des meilleurs de sa vie, c’est dire!)

Au menu ce soir : Couscous (pour changer!)

Couscous en terrasse  
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Départ plus tardif aujourd’hui vers 11h30 car Marceau a fait (une fois n’est pas coutume) une sieste matinale (pour récupérer de son réveil très matinal…)!

Après avoir pris quelques conseils auprès de Jean-Pierre le propriétaire de la Kasbah où nous logeons qui gère également avec sa femme (1ère femme guide de haute montagne du Maroc) une agence qui organise des excursions dans le désert et le Haut Atlas (il revient d’une traversée de 26 jours…), nous prenons la direction de Skoura.

La palmeraie de Skoura est également appelée l’Oasis aux mille palmiers (138000 en fait!) et est classé au patrimoine de l’Unesco.

Le temps aujourd’hui n’est pas clément avec nous car très nuageux avec de la brume, ce qui ne fait pas ressortir le paysage et ses nuances de couleurs, mais voici quelques photos de ce à quoi cela ressembla habituellement.

Skoura par beau temps  

Arrivé à l’heure de la pause déjeuner, nous nous arrêtons dans une auberge conseillée le matin même. Et nous sommes les seuls clients d’un hôtel restaurant très joli mais qui semble trop vide… une demi heure plus tard, une omelette berbère est sur notre table pour nous régaler !

Repas en solitaire  

Pour poursuivre notre visite, nous décidons de tester notre chance chez un potier (recommandé par le guide Lonely Planet) à 2 minutes de là.

Le portail rouge est ouvert et Mohamed nous accueille avec un enthousiasme qui fait vraiment chaud au cœur : « Rentrez mes amis, soyez les bienvenus! »

La « potrie » chez la famille Kabor 

Mohamed commence alors les explications de son activité d’un autre âge tout en impliquant Marceau à chaque étape et en le faisant participer (tout le monde est vraiment aux anges):

1- Aller chercher la terre à dos d’âne dans le désert (à 3,5km)

2- Casser la terre à l’aide d’une masse en bois (le dos doit être sacrément musclé !)

Marceau casse les cailloux ! 

3- Tamiser la terre

Tamisage  

4- Faire un puit pour introduire l’eau à l’argile et malaxer pour chasser l’air

Pétrissage de l’argile  

5- On passe au tour « maison » : une vieille jante de voiture montée sur un axe.

Tournage de l’argile 

6- On laisse sécher 2h puis on fait les finitions et le décor (nous avons eu la démonstration complète de la fabrication d’un photophores)

7- Après 3 jours au soleil, il est l’heure de la cuisson dans le four ancestral en pisé à 1200*C (allumé avec les branches d’arganier récupérées dans les alentours et ramenées à dos d’ânes également)

Le four en pisé  et les branches d’arganier 

8- 7km à dos d’âne pour le souk hebdomadaire à Skoura pour vendre ses fours à pains, ses barbecues, ses photophores et sa vaisselle

Nous avons passé un moment de partage magique avec Mohamed et sa famille (son père et son frère travaille avec lui, sa mère nous a servi le thé) pendant plus d’une heure et demi. Marceau est ressorti enchanté et on ne le reconnaissait plus sous une épaisse couche de poussière et d’argile (il a d’ailleurs testé un nouveau manège proposé par Mohamed : le tour du potier!) Nous achetons quelques souvenirs qui rentrent dans les valises (le four à pain aurait fait un magnifique vase…) et disons au revoir à Mohamed qui est d’une gentillesse et d’une sincérité déroutante (Marceau a dit « à bientôt »!)

Un très très bon et beau souvenir!

Marceau et Mohamed 

Après quelques kilomètres sur des pistes entre palmiers 🌴 et oliviers:

Palmeraie de Skoura 

Dernière étape de la journée, la visite d’une Kasbah au cœur de la palmeraie : la Kasbah Amerhidil qui figure sur les anciens billets de 50 Dirhams. Elle est un véritable exemple de l’architecture des Oasis.

Kasbah Amerhidil

Encore une belle journée et une belle rencontre conclu par … un couscous !

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Dernier petit déjeuner à Dar Raïf avant le départ pour Marrakech ! Nous aurons vraiment apprécié cet endroit… En cadeau de départ Jean Pierre nous offre un sac de cumin cultivé dans le désert et un set de marque page avec des photos prises par lui même dans le désert. Ce n’est pas grand chose mais cela nous fera de bons souvenirs! Il nous conseille également de passer par la vallée de l’Ounila plutôt que par la route classique en travaux. Il nous recommande également un arrêt « local » dans une station service pour le repas… Nous le découvrirons plus tard…

La vallée de l’Ounila est vraiment magnifique et la route est étroite mais en très bon état. Les paysages sont magnifiques entre la vallée creusée dans la roche, la verdure au cœur de l’oued Ounila et les villages pittoresques traversés.

Vallée de l’Ounila 

Nous entamons ensuite le fameux Tizi n Tichka, le plus haut col routier du Maroc qui culmine à 2260m. La route a été entièrement rénovée et n’a plus grand chose à voir avec les lacets dont j’avais souvenir lors de mon premier passage il y a 20ans.

Tizi n Tichka 

Après la descente, nous arrivons à la station service conseillée par Jean Pierre. Étonnant comme endroit pour faire une pause mais nous avons pu observé et surtout dégusté le fameux pain Tafernout cuit sous nos yeux directement sur les pierres! Ensuite un repas léger dans le restaurant à l’arrière de la station avec uniquement des marocains de passage. Un lieu dans lesquels on ne se serait jamais arrêté mais qui vallait le détour ! Petit couac : la « piqûre de scorpion 🦂 » dont a été victime Marion! Bon, ce n’est certainement pas un scorpion mais en tout cas, elle a bien souffert (araignée?). Nous allons surveiller attentivement !

Pause déjeuner 

Après une dernière heure de route, nous arrivons enfin à Marrakech (4h30 en tout) et nous découvrons notre Riad au cœur du quartier de Bab Dakkoula pour les 5 prochaines nuits. Nous sommes enchantés et nous nous y sentons bien! Après avoir déposé les valises nous profitons de la piscine pour nous rafraîchir.

Notre Riad à Marrakech  

Nous sortons ensuite faire quelques courses et en profitons pour humer l’ambiance de Marrakech avec bruits et odeurs ! Notre Riad est à notre belle surprise situé dans un quartier proche de tout mais peu touristique où il y a une vrai vie locale. Nous testons d’ailleurs un « restaurant de rue » avec une brochette de Kefta façon kebab 🥙 (1€/pièce) très très épicé 🌶 🥵 !

Premières minutes à Marrakech  
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Pour cette nouvelle journée, notre réveil aura pu être meilleur… L’état de la piqûre de Marion n’est pas terrible… Nous ne prenons pas de risque et nous cherchons un médecin que je trouve sur le site du consulat de France. Après 15minutes de marche et une consultation : nous avons bien fait de consulter car la piqûre s’infecte et nécessite un traitement antibiotique + antihistaminique + pansement à l’alcool. On récupère ce qu’il faut à la pharmacie et nous retournons au Riad en achetant quelques crêpes et des oranges à presser dans la rue pour le petit déjeuner (il est déjà 10h30). Il est temps pour Marceau de faire une petite sieste pour se remettre de ses émotions…

Au réveil, nous partons découvrir Marrakech en arpentant les ruelles et les impasses. Nous découvrons également les foundouks qui sont l’autre nom des caravansérails. Ces lieux accueillaient les marchands nomades à l’époque des caravanes : une cour au rez-de-chaussée pour les dromadaires et les marchandises et des chambres autour d’un balcon pour les marchands. Il y a plus de 120 fondouks à Marrakeck qui sont aujourd’hui réutilisés par des petites boutiques.

Ruelles de Marrakech et l’intérieur d’un foundouk  

Notre prochaine visite est « Le Jardin Secret » en plein cœur de la médina. L’entrée se fait par une ruelle et nous n’imaginons pas qu’un si somptueux jardin se cache juste derrière. Ce Riad a appartenu autrefois au caïd U-Bihi, un puissant chef local du XIXe siècle qui a été empoisonné par le sultan Mohamed IV… Il abrite un jardin exotique et un jardin islamique. Nous sommes tombés sous le charme de la beauté de ces deux jardins où se côtoient cactées, plantes grasses, orangers, herbes aromatiques (quelle odeur de romarin dans le jardin islamique…). Marceau en profite pour sympathiser avec les tortues et les poissons (mais où sont les crocos 🐊 ?) et se rafraîchit avec un bon jus d’orange.

Le Jardin Secret  

Nous continuons ensuite notre chemin dans un premier souk : le souk des teinturiers où l’on nous explique le travail de la soie et de la laine et les techniques de coloration naturelle. Marion doit se transformer en touareg en échange du temps accordé par le marchand…

Souk des teinturiers  

Retour ensuite au Riad pour une petite pause baignade.

Pause Baignade 

Nous ressortons ensuite dans la rue pour trouver notre repas du soir à emporter. Ce sera comme hier pour Marion (brochette kefta), sandwich saucisse pour Marceau et découverte de la Tanjia pour moi (un ragoût de bœuf et agneau aux épices cuits dans une jarre solidement fermée d’une ficelle). Nous nous régalons sur la terrasse du Riad…

Street food à Marrakech  
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Après notre petit déjeuner « crêpes marocaines et jus d’orange pressées » au Riad, notre première destination du jour est le fameux Jardin Majorelle. Il est l’œuvre du peintre Jacques Majorelle, qui, tombé amoureux du Maroc acheta un terrain en bordure de la médina en 1923. Il y fit construire sa maison et y fit planter d’innombrables espèces exotiques rapportées ses voyages. Après avoir agrandi le terrain, il fit construire son atelier d’artiste dont il peint les murs du fameux « bleu Majorelle ». Laissé à l’abandon pendant près de 20 ans à sa mort, il fut remis en état et sa renommée grandi après l’achat en 1980 par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Une belle visite, la plus touristique depuis notre arrivée au Maroc, au milieu des cactus et plantes exotiques qui contrastent parfaitement avec les couleurs vives de l’architecture si particulière de ce jardin.

Jardin Majorelle  

Après un repas rapide sur la route du Riad et la traditionnelle sieste de Marceau, nous repartons à l’assaut des souks et de la médina pour flâner au gré de nos envies. Souk des tapis, souk des épices,…

Souk 

Nous arrivons enfin sur la célèbre place Jemaa El Fna en fin d’après-midi. La place reste animée malgré la période et les stands de jus de fruits, de grillades, de tatouages au henné sont au rendez-vous tout comme malheureusement les singes enchaînés et les serpents pour les photos des touristes… Marceau a droit à un superbe ballon coq 🐓 qu’il a nommé « Rico » !

Jemaa El Fna  

Nous prenons un peu de hauteur et de repos sur une terrasse panoramique d’où nous observons cet incessant remue ménage!

Jemaa El Fna vue de la terrasse panoramique 

Il est temps de dîner et nous tentons notre chance sur la place… L’ambiance est là et beaucoup de locaux mangent également ici. Nous ne prenons pas le temps de comparer et nous optons pour un stand de grillades où nous ne mangeons pas très bien, pas beaucoup, pour un tarif « touristique » que nous sommes obligés de négocier dans la difficulté (des plats rajoutés,…). Pas la meilleure expérience du voyage en terme d’hospitalité… La prochaine fois nous choisirons mieux notre stand!

Repas sur la place Jemaa El Fna 

Pour nous donner des forces pour le trajet du retour au Riad : un jus d’orange pressé sous nos yeux! Nous apprécions toujours autant les rues aux abords de notre Riad, authentique et locale!

Retour au Riad avec notre jus d’orange pressées  

Une fois Marceau endormi, nous profitons de la fraîcheur de la soirée sur notre toit terrasse!

Pause fraîcheur sur le toit terrasse  

Pour info: la piqûre de Marion est sur la voie de la guérison malgré des démangeaisons le matin…

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Aujourd’hui, nous décidons de sortir de Marrakech direction la vallée de l’Ourika dans les contreforts de l’Atlas. Après 45 minutes de route, le paysage change et la vallée se dévoile. 45 minutes plus tard, nous voici à Setti Fatma, le dernier village de la vallée. C’est d’ici que nous pourrons partir à l’assaut des cascades prisées par les locaux venant chercher la fraîcheur. J’ai lu que les « guides » étaient oppressants et qu’il était possible de faire facilement « sans », le chemin étant facile… Sauf que le départ est bien caché (volontairement…). Nous décidons tout de même de nous débrouiller nous même (avec toujours un guide sur le dos…) et fatigué de devoir cherché le chemin tout en cherchant à se débarrasser de leur présence… nous craquons et négocions que pour 3€ il nous montre le chemin… qui était à 30 mètres… nous y étions presque. A partir de là le guide n’est plus d’aucune utilité… Nous traversons de nombreuses boutiques et bars de fortune pour finalement arriver à la première cascade. Et il y a du monde… Trop de monde à notre goût (même si cela n’est rien par rapport à une situation hors Covid). De plus, la propreté n’est pas au rendez-vous et les nombreux restaurants, bars et boutiques dénaturent ce lieu qui est malheureusement victime de son succès et de l’afflux de touristes… Nous sommes clairement déçu mais profitons tout de même du paysage et d’un repas rapide pris en bord de rivière sur des coussins berbères qui plaisent bien à Marceau.

Vallée de l’Ourika 

De retour à Marrakech, nous profitons de la piscine avant de repartir dans la médina. Direction la Koutoubia, la célèbre mosquée proche de la place Jemaa El Fna. Nous flânons dans les jardins environnants et Marceau en profite pour se dépenser !

La Koutoubia 

Retour ensuite au Riad par les souks. Ce soir c’est pâtes au beurre pour tout le monde !

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Après le Marrakech authentique et vivant, nous décidons de partir faire un saut quelques siècles en arrière pour découvrir la splendeur et le faste de l’époque saadienne. Parmi les multiples visites possibles, nous optons tout d’abord pour les « Tombeaux Saadiens ».

La balade est longue pour rejoindre la Kasbah, le quartier le plus ancien de Marrakech et nous passons notamment par le souk Haddadine : le souk des ferronniers où résonne le bruit des marteaux frappants le métal ! Marion craque pour un cactus 🌵 en métal qui lui faisait envie depuis plusieurs jours. Malgré un âpre marchandage, le feeling passe tellement bien avec l’artisan qu’il nous offre un second cactus en cadeau! Encore un moment très agréable, symbole de l’hospitalité marocaine!

Bric à brac dans le souk de ferronniers  

Nous poursuivons le chemin en plein soleil et nous nous rafraîchissons avec un bon jus d’orange frais que Marceau apprécie.

Jus d’orange 

Nous voici enfin arrivés et nous ne sommes pas déçus : Les Tombeaux saadiens sont une nécropole royale historique. Ils datent de l'époque de la dynastie saadienne, et en particulier du règne d'Ahmad al-Mansur (1578-1603). Ils n’ont été découverts qu’en 1917! L’architecture et l’extrême finesse de la décoration est époustouflante : chaque morceau de tombeaux, murs, plafonds et décorés si précisément qu’on n’ose imaginer comment la réalisation qu’un tel travail a été possible…

Les Tombeaux Saadiens 

Il est maintenant l’heure du déjeuner et nous nous installons sur la célèbre place des Ferblantiers. Marion tente une nouvelle fois la pizza 🍕 et elle est … une nouvelle fois déçue… J’opte pour ma part pour une pastilla au poulet qui est plutôt une réussite ! Fin de repas compliquée car le serveur tente de nous surfacturer le pain, les olives, les toilettes… L’intervention du patron remet heureusement de l’ordre!

Déjeuner sur la Place des Ferblantiers  

Seconde visite de la journée, toujours sur la thématique de l’époque saadiene : le palais El Badiî (littéralement "palais de l'incomparable") qui est un ensemble architectural construit à la fin du XVIe siècle. Ancien palais, il fut édifié par le sultan saadien Ahmad al-Mansur (le même que celui des tombeaux!) pour célébrer la victoire sur l'armée portugaise en 1578 dans la bataille des trois rois. Il reste aujourd’hui surtout des ruines, un bassin et une immense esplanade creusée de jardins, plantée d’orangers et entourés de haut murs (en 1696, le sultan Allouche Moulay Ismaïl a pris ce qu’il y avait de plus riche dans ce palais pour construire la ville impériale de Meknès). Cela permet à Marceau de courir et se défouler ! Le lieu est tout de même très beau et nous avons la chance de voir de nombreuses cigognes qui ont pris leur quartier ici! Pour info M, depuis 2011, le palais El Badiî est utilisé comme scène pour le festival du Marrakech du rire, organisé par Jamel Debbouze.

Palais El Badiî 

Une fois n’est pas coutume mais nous prenons un taxi pour rentrer au Riad pour la sieste de Marceau (après un plouf dans la piscine).

En fin d’après-midi, direction les souks et la place Jemaa El Fna pour notre dernière soirée à Marrakech… Un dernier couscous et un dernier tagine dans une « cantine » typique marocaine d’un excellent rapport qualité prix! Encore un jus d’orange sur la place animée de nuit cette fois!

Souk, place Jemaa El Fna et cantine marocaine  

En rentrant au Riad, Marceau s’est occupé de ses chats 🐱 ! Nous les avons croisé toute la semaine dans la rue du Riad! Un bol de lait qui ravi Marceau et ses amis!

Les chats de Marceau  
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Aujourd’hui est le dernier de notre périple au Maroc! Une fois les valises terminées, nous partons une dernière fois nous balader dans la médina en explorant les rues du sud de la place Jemaa El Fna et notamment le quartier juif de Marrakeck : le Mellah!

Le Mellah  

Nous allons ensuite en taxi à Gueliz : la ville nouvelle pour manger au Amal Center : le restaurant d’une association d’aide aux femmes marocaines en difficulté. Le restaurant est réputé pour la qualité de ses plats! Nous ne sommes vraiment pas déçus!

Amal center 

Direction ensuite le Riad pour la dernière sieste marocaine de Marceau avant le départ pour l’aéroport et le retour en avion à Lyon ! Deux superbes semaine en famille à travers le Maroc dont nous garderons plein de merveilleux souvenirs!

Retour à La Kasbah !