Carnet de voyage

VENEZUELA

6 étapes
1 commentaire
1
Notre année de voyage en Amérique Latine. 4 semaines au VENEZUELA, dernier pays d'Amérique du Sud avant d'attaquer l'Amérique Centrale
Avril 2006
4 semaines
Partager ce carnet de voyage
3
avr

Après 7 heures de bus, une nuit sans dormir dans l'aéroport de Sao Paulo ( ... un peu le remake du film "Le Terminal" avec Tom Hanks !), encore 10 heures passées dans l'avion sur nos vols Sao Paulo-Lima et Lima-Caracas ( ... et oui c'est ça quand on choisit de faire Sao Paulo-Caracas au moins cher !), on arrive ENFIN au Vénézuela ... et plutôt bien fatigués !!

Un air de salsa dans les rues, une chaleur tropicale à l'arrivée ... pas de doute, on est de retour dans les Caraïbes ! Bienvenue au Vénézuela, le pays où le litre d'essence est moins cher qu'une bouteille d'eau et où le sport national est le baseball et pas le football comme on croyait !!

Pour nous accueuillir, un chauffeur de taxi ... pourri, comme tous les chauffeurs de taxi en Amérique du sud ... mais celui-ci aura la palme grâce à une bonne arnaque sur le taux de change !!! ... De plus, une agence de voyage avec qui on était en contact depuis pas mal de temps, nous plante au dernier moment ( ... et se garde une grosse part au passage !! ) ... pour ceux qui passeraient dans le coin, n'allez jamais chez "Aura Marcucci Expediciones" à Mérida !! ... et enfin, la cerise sur le gâteau, on se fera voler notre appareil foto dans le bus entre Caracas et Ciudad Bolivar !!! ... Ils sont vraiment forts ces voleurs car on y a vu que du feu !!

Ces deux premiers jours au Vénézuela ont été bien éprouvants pour notre moral, mais on relativisera vite car ce ne sont finalement que des soucis matériels. Ce pays est paraît-il bourré de paysages fantastiques et on est bien décidé à en profiter malgré tout !!

Du coup comme on en avait bien besoin, à peine arrivés à Ciudad Bolivar, on décide d'aller s'aérer l'esprit dans la Grande Savane, où on part en trek à la découverte d'un des joyaux du pays ... mais on n'en dira pas plus car on est devenu super fort pour entretenir le suspens ... ça doit être à force de regarder les "telenovelas", ces célèbres séries à l'eau de rose qui font fureur en Amérique du Sud !

5
avr

Comme on avait bien besoin de s'aérer l'esprit, on part pour une semaine à la découverte d'un des tepuys qui se trouve dans la Grande Savane vénézuélienne.

Les tepuys sont des montagnes uniques au monde de par leur forme tabulaire. Façonnées par l'érosion depuis des millions d'années, ces montagnes étranges semblent surgir de nulle part au milieu de cette immense plaine qu'est la Grande Savane.

Leurs falaises abruptes de plusieurs centaines de mètres de haut rendent le sommet difficilement accessible ; cet isolement, un climat particulièrement rude et un environnement pauvre au sommet ont favorisé le développement d'écosystèmes particuliers et un grand nombre d'espèces végétales et animales y sont endémiques (près de 75 % ! ). Le plus crazy-dingo, c'est que ces écosystèmes changent d'un tepuy à l'autre !

La centaine de tepuys qui existe, se répartit au Guyana, Brésil, Vénézuela, et très peu sont accessibles. On choisit de monter sur le mont Roraïma, qui en plus d'être accessible est le plus haut au monde ... 2800m ! Ce tepuy, qui couvre près de 34 km2, est situé exactement sur la frontière des 3 pays, mais n'est accessible que depuis le côté vénézuélien.

Le Roraïma est considéré par les indiens Pémons de la région, comme une montagne sacrée, ce qui en fait un lieu très mystique. Beaucoup de ses visiteurs ont rapporté des choses bien étranges, des sons bizarres, des rêves inexpliqués ... nous voilà prévenus !!!

Ça c'était pour la partie culturelle …

Ce trek s'organise normalement en 6 jours, mais après avoir discuté avec Franck notre guide, on décide de partir un jour de plus pour pouvoir faire le tour complet des paysages fantastiques qu'offre le sommet du tepuy.

Après avoir parcouru les rues de Ciudad Bolivar à la recherche désespérée d'un nouvel appareil foto (... en vain !! Rien de bien et tout hors de prix ...), on décide de partir avec notre ancien appareil qui fonctionne quand il veut et dont le zoom ne marche plus ... tant pis ... mais comme dit, " il vaut mieux être borgne qu'aveugle" !!...

De Ciudad Bolivar, on prend un bus jusqu'à Santa Elena, dernière ville avant la frontière brésilienne. Impossible de dormir dans le bus à cause des réveils incessants des nombreux contrôles militaires sur la route du coup on se reposera une journée avant de se rendre au petit village de San Fransisco, à une heure de là, d'òu commence vraiment l'aventure !

On y retrouve Franck et le reste du groupe, trois étudiants vénézuéliens ... Juan, Idelmar et Wael. Après 1/2 heure de 4x4 pour parcourir les 27 kms de piste qui nous séparent du début du sentier, on arrive au dernier campement indien où se trouve un point de contrôle, car ils ont très intelligemment limité l'accés du site à 50 personnes par jour !

Mauvaise nouvelle, un groupe de 40 vénézueliens est attendu aujourd'hui ( ... semaine sainte oblige ... car à cette période tous les habitants du pays se ruent dans la Grande Savane pour camper !! ), mais bonne nouvelle, car ayant choisit un autre parcours, on ne devrait les croiser qu'un soir !! Du coup on devrait se sentir même plutôt seul sur le chemin !

Rien que pour atteindre la base du tepuy il nous faudra 2 jours entiers ! On traversera une partie de la Grande Savane (qui finalement n'est pas si plate qu'elle en a l'air ... ) avec en toile de fond la chaîne des 8 tepuys de la région. Au fur et à mesure qu'on se rapproche, le Roraïma est de plus en plus impressionant et à ses côtés le Kukenan (2600 m) est bien majestueux aussi !!

Notre première nuit se passera au bord du Rio Kukenan avec le tepuy du même nom qui se dresse au fond ... lieu bien splendide pour se baigner, et la fraîcheur de la rivière nous fait un peu oublier la chaleur de la journée !

Le lendemain cette chaleur nous pèsera beaucoup pour atteindre le dernier camp situé à la base du Roraïma. De là, on se rend mieux compte de ses falaises vertigineuses et on se demande bien comment on va faire pour monter là haut demain ! Mais pour nous donner du courage, aujourd'hui les Dieux du tepuy sont cléments et nous offrent un magnifique coucher de soleil dans un ciel entièrement dégagé ... on vous passe les phénomènes climatiques du coin, mais un tepuy sans nuage, c'est un peu comme le Racing Club de Strasbourg qui gagne un match ... plutôt rare !!!

On a eu bien du mal à trouver le sommeil (... merci le groupe de 40 vénézueliens !!) mais on se réveille plutôt en forme ... et heureusement car au matin de ce 3ème jour, c'est l'attaque de la fameuse ascension !!

Pour vous donner une idée de la journée qui nous attend, seulement 2,5 kms à parcourir mais plus de 800m de dénivelé !

Chemin vertigineux à travers une végétation tropicale dense qui nous amène au pied de la falaise du Roraïma, où commence la dernière partie du sentier au nom évocateur de " La Rampa" !

Au fur et à mesure de la montée, le sommet se couvre de nuages, et quelques mètres avant d'arriver, la forêt tropicale luxuriante laisse place à une végétation quasie inexistante !

A notre arrivée, l'épaisse brume qui nous accueille donne au paysage un aspect surnaturel !! On découvre enfin le sommet du Roraïma, étendue de roches noires aux formes extravagantes ... bienvenue sur une autre planète !!!

Les tepuys sont souvent appellés "Le monde perdu des dinosaures" et franchement on ne serait pas étonné d'en croiser un au détour d'un virage !!! ... d'ailleurs, petite note littéraire ( ... toujours pour le côté "j'apprend même des trucs en lisant le blog" ... enfin nous on en apprend beaucoup en l'écrivant ! ) ... c'est en potassant les rapports d'expéditions lointaines de la "Royal Geographic Society" sur le tepuy Roraïma que Arthur Conan Doyle a imaginé son fameux roman "Le Monde Perdu" !!

Encore une petite heure de marche nous attend pour rejoindre notre hôtel, l'hôtel "San Francisco" ! Ni room-service, ni TV câblée, mais seulement un bon toît en roche pour protéger nos tentes ! Et oui, au sommet du Roraïma, ce que les gens appellent "hôtels", c'est plutôt du rustique ... ce ne sont en fait que des cavernes naturelles, mais bien utiles pour protéger de la pluie et du vent car ici le climat change très vite, et quand il fait mauvais, ça rigole pas !!

Juste le temps de poser nos sacs et de croquer un morceau et nous voilà partis à la découverte des jacuzzis ; bassins à l'eau limpide creusés dans la roche. La légende dit que celui qui ne s'y baigne pas, c'est comme s'il n'était jamais venu au Roraïma ... du coup ni une ni deux, malgré la température bien froide, nous voilà tous plongeant dans ces eaux !!

Le lendemain, 4ème jour, nous commençons l'exploration du tepuy en nous aventurant plus vers son centre …

Les paysages sont indescriptibles tellement ils sortent de l'imaginaire ! Ils prennent une allure encore plus mystérieuse quand tout se couvre de brume, puis dès que le soleil réapparait, on peut observer de plus près ces paysages lunaires !!

La végétation est souvent inexistante, mais dés que la roche noire laisse place à du sable rose, à de petites lagunes ou canaux, on découvre une végétation bien étrange. Petits arbustes, broméliacées et moultes plantes qui, pour survivre à ce milieu hostile, sont devenues CARNIVORES !!


On pique-niquera au bord de "el Foso", goufre naturel, de 6m de profondeur dans lequel se jette une cascade ... endroit assez impressionnant pour y engloutir son sandwich ! Franck nous proposera bien un petit chemin pour y descendre se baigner ... mais l'expérience des jacuzzis nous a quelque peu refroidit ! ... on ne nous y reprendra plus ....

On continue notre exploration du tepuy en se rendant au "punto triple" ... que vous aurez traduit par vous-même ... c'est une borne qui symbolise le point de rencontre des 3 pays, le Guyana, le Brésil et le Vénézuela (... pour une fois ça sera facile de nous situer exactement sur la carte, ... n'est ce pas Bernard et Lucien !!!) ...

Du côté guyanais, aucune plaque n'apparait sur la borne ... une vieille querelle avec le Vénez', qui revendique toujours une grosse partie du territoire du Guyana !! On peut ainsi s'amuser à pénétrer illégalement dans tous ces pays autant de fois qu'on veut ... nul doute que ça restera nos passages de frontière les plus rapides du voyage !!!

Depuis ce point, peu de gens s'aventurent, non par peur d'être clandestins, mais ça demande une journée de plus de trek, et ça rallonge considérablement les kms au retour !! En contre partie, cette zone est beaucoup plus préservée, et donc nous avons décidé d'y passer 2 jours.

En fin d'après midi, on arrive à notre hôtel du jour, "l'hôtel Brazil" ... mais pas de chance, de riches vénézueliens venus au sommet en hélico campent là !!! Du coup, il n'y a plus de place et on part à la recherche d'un endroit pour planter notre tente ... on sera tout content de trouver une petite plage de sable fin bien plate au milieu de ces rochers biscornus !


Malheureusement pour nous, il pleuvra une bonne partie de la nuit, et notre plage paradisiaque se transformera rapidement en PISCINE !! ...

Au petit matin de ce 5ème jour, on se réveille de super bonne humeur comme vous pouvez l'imaginer !! Et la première activité de la journée consiste à essayer de faire sécher toutes nos affaires tant bien que mal ... et plutôt mal, car la météo du jour ne nous est guère favorable : ciel bouché, brouillard et pluie !!

Franck avait pu suspendre son hamac dans une caverne, mais les garçons sont dans la même galère que nous. Du coup on fait le forcing pour se trouver une petite place dans l'hôtel !

Malgré le mauvais temps, on tente de se rendre à l'extrémité nord du tepuy qui parait-il, forme une proue parfaite comme sur un bateau et d'où la vue sur la jungle guyannaise y est spectaculaire.

On atteindra le lac Gladys à quelques centaines de mètres de la proue, mais le terrain déjà très glissant devient dangereux, et du coup on se résigne à faire demi tour !! On comptait sur le changement de climat incessant de la région, mais peine perdue, on marchera 5 heures sous la pluie, le ciel restera bouché malgré quelques rares percées du soleil, et le Roraïma gardera une partie de ses mystères ... !!!

Le lendemain, grand soleil ... "qui a dit qu'on n'a pas eu de chance ?" ... mais c'est tant mieux car une grosse journée nous attend !! Franck nous avait prévenu ... OK pour un jour de plus au sommet pour tenter d'aller entre autres jusqu'à la proue, mais le retour sur San Francisco sera rude !

Au programme de ce 6ème jour ... plus de 20 kms au milieu des roches noires pour atteindre le haut de "La Rampa" qu'il nous faudra redescendre en fin d'après midi pour rejoindre le camp à la base du tepuy !!

En route, on passera par la célèbre "Vallée de Cristal", où se trouve des champs de cristaux de quartz au milieu de sable rose ... mais cette vallée a été bien saccagée depuis que les touristes se promènent au sommet du Roraïma ... du coup ils ne restent que quelques blocs par endroits ou miettes de quartz éparpillées sur le chemin ... dommage …

Plus loin, on aura un panorama sur le tepuy voisin, le Kukenan, au milieu d'une mer de nuages !

Comme on ne peut plus s'empêcher de monter sur une montagne sans aller jusqu'à son sommet, on fera quand même un petit détour d'une heure pour atteindre le point culminant du Roraïma à 2800m, d'où une vue splendide nous attend sur la falaise et la Grande Savane... avec au loin, la fameuse proue : bien dégagée aujourd'hui !!

De là, il nous faut attaquer la descente de "la Rampa" ... pas facile à monter, encore moins à redescendre !! Nous serons bien contents d'arriver enfin au camp de base, où un bon repas, une baignade rapidos dans la rivière pour se rafraichir (... et se décrasser !) et surtout une bonne nuit nous attendent !!

Au réveil du 7ème et dernier jour, nos cuisses en béton nous font mal ... la descente de "la Rampa" avec nos gros sacs au dos a laissé des traces !! Et malgré un super petit dej' made-in-Franck, on aura bien du mal à se motiver pour se remettre en route et parcourir les derniers 22 kms de marche !!

La chaleur sera à nouveau bien pesante et on sera plus qu'heureux d'arriver au bout du sentier et de retrouver la civilisation ! ... Mais surtout, on pourra enfin troquer nos chaussures de marche contre nos sandales ... sans avoir oublier de bien se laver les pieds avant !!

Ce trek restera sans aucun doute le trek le plus ETRANGE de notre voyage, peut être un des plus beaux, et sûrement le plus long !! Et on comprend maintenant pourquoi le Roraïma a fasciné et fascine encore les aventuriers du monde entier !!!


De retour à Santa Elena en compagnie de Juan, Wael et Idelmar, une fois n'est pas coutume, nous voilà à nouveau ... BLOQUES !! Et oui, avec les festivités du week end de Pâques, il n'y a pas de bus prévu avant dimanche soir !! Mais le soleil est au beau fixe en plus d'une ambiance de fête dans la ville et de la musique dans les rues ... du coup, comme on a bien besoin de se reposer après cette semaine sportive, on n'est pas plus mal ici qu'ailleurs !!


Finalement on trouvera un bus samedi dans la journée ... qui nous ramènera sur Ciudad Bolivar pour récupérer le reste de nos affaires avant de repartir vers Los Llanos plus à l'ouest du pays !



18
avr

De Ciudad Bolivar, départ pour Mantecal via Barinas ... Chemin certes pas le moins long mais sûrement le plus simple car le plus rapide !

Mantecal est un petit village typique des Llanos, et c'est surtout le coin idéal pour trouver un guide sans passer par une agence de voyages !

Franck (notre guide au Roraïma) nous avait bien recommandé un contact ... on a en fait juste un prénom, et arrivés à Mantecal, le jeu de piste commence ... Notre indice : Ramon dit "la Barrica" (on imagine aisément son physique !).

Coup de chance, le voisin du patron de notre posada le connaît et réussit à le joindre par téléphone le soir même de notre arrivée. Du coup, le RDV est pris pour le lendemain au campement de Ramon, perdu au fin fond des Llanos.

Après 2 heures de "buseta" (petit bus local ...), on se fait déposer à un croisement au milieu de nulle part, à 20 kms du campamiento de Ramon, qui ne tarde pas à venir nous chercher avec son vieux pick-up ! Dans la benne du pick-up, les cheveux au vent (enfin pour Luc, les rouflaquettes au vent ...) on découvre petit à petit ce que sont les Llanos ...

Immense plaine verdoyante aussi plate qu'elle est grande ... plus d'un million de km2 sans la moindre colline à l'horizon !!


Ces terrains sont propices à l'élevage d'où les milliers de vaches qui y paissent ... mais on n'est pas venu jusqu'ici pour voir de l'herbe et des vaches ( ... quoique Luc un peu quand même ! ), mais plutôt pour les innombrables espèces d'animaux qu'on y peut croiser !! Eh oui, comme le dit si bien Nicolas Hulot (... encore lui !! décidemment on en parle tout le temps ...) : " Bienvenue dans le plus beau et le plus étonnant sanctuaire écologique au monde !! " ... Et c'est qu'il a bien raison ce cher Nicolas ... rien que sur ces premiers 20 kms on peut voir des 10aines d'espèces d'oiseaux ( ... on en trouverait plus de 400 différentes ici !! ), et pleins de caïmans (bbrr ...) !

Le temps de déposer nos sacs au campamiento, et nous voilà déjà partis pour une première aventure ... une balade en pirogue sur un des nombreux canaux des Llanos. On fait connaissance avec Tony, guide indépendant, qui est dans le coin en ce moment avec d'autres touristes et qui donne un coup de main à Ramon ... On sera donc avec lui pour quelques jours.

Tony paraît tout droit sorti d'un film d'Indiana Jones ... vous voulez de l'authentique ... il bravera tous les dangers pour nous et n'hésitera pas à plonger dans les eaux infestées de caïmans, piranhas et anguilles électriques pour nous ramener une tortue "matamata", une espèce préhistorique , la plus vieille tortue au monde !

Cette première balade est vraiment hallucinante, on croisera des centaines de caïmans, des iguanes, des varans, des tortues, des oiseaux à gogo, ... et cerise sur le gâteau, même des dauphins roses !!

En cours de route, on s'arrêtera pêcher ... des piranhas !! ... On n'est vraiment pas super doué mais sur tout le groupe, on arrivera quand même à en attrapper quelques uns !!

De retour au campamiento, on squattera les hamacs à l'heure de la sieste, avec vue sur la rivière ... pas si tranquille que ça, car au bord, toujours des 10aines de caïmans se font dorer la pillule !! Dommage car avec cette chaleur on s'y serait bien baigné nous !!

Le problème c'est que comme le zoom de notre appareil foto ne marche pas, on sera obligé d'approcher au plus près tous ces animaux féroces et de braver le danger pour vous ramener des fotos ... si ça c'est pas de la conscience professionnelle !!!

Dans l'après midi, petite rando à cheval (... à force on commence à devenir presque de vrais cavaliers ... car pas trop mal aux fesses le soir !). On croisera une autre curiosité du coin ... le Capybara, qui vit au bord des points d'eau, sorte de gros cochon d'inde surdimensionné, près de 70kg pour 110cm, ce qui en fait le plus gros rongeur au monde !!

Le soir, petit repas à la bougie avec au menu, CAIMAN !!! (... on vous avait bien dit qu'il y en avait pleins dans le coin !!!) ... Viande assez étrange entre le poulet et le poisson ... pas si mauvais mais on a du mal à se resservir en sachant de quelle bestiole ça vient !! Pour passer la soirée, on jouera à la coinche avec Philippe et Jean-Luc, en vacances ici avec sa famille. On se prendra une belle raclée ... mais on n'a pas dit notre dernier mot !

Le lendemain ... c'est la chasse à l'ANACONDA !! 1er épisode ...

Ramon et Tony ont dans l'idée de dénicher un énorme anaconda qui a été vu dans le coin ... 12m de long et sûrement plus de 130kg ! Aaargghh ... Ces charmantes bestioles vivent dans des marécages cachées dans la boue. Et pour les débusquer, la technique est simple ... pieds nus dans le marécage, un bâton à la main pour tater les alentours. Re-aarrgghh !!! Si c'est dur, c'est un caïman, si c'est mou et que ça bouge, c'est un anaconda ... !!!


Malgré tous leurs efforts, ils ne trouveront RIEN à part quelques traces laissées par la bébête dans la boue ... chacune de plus de 40 cm de large ... et du coup on repart presque heureux de ne pas avoir vu le monstre ... mais Tony et Ramon, eux sont supers déçus car ils étaient sûrs de leur coup et auraient été supers fiers de pouvoir nous le montrer !!!

Dans l'après midi, une autre chasse s'organise ... la chasse au TAMANOIR ! (Pour les non-initiés, cette bestiole d'environ 2m est un grand fourmilier ...)

Pour ça, il faut vraiment avoir de bons yeux ... et heureusement Tony sera là pour le débusquer !! Le jeu consiste à le repérer depuis le pick up dans ces grandes étendues d'herbe ... puis à lui courir après pour l'encercler afin de pouvoir l'observer.

Cet animal avec sa trompe immense et sa queue toute touffue parait bien inofensif mais attention, il est plus dangereux qu'il en a l'air ... Il faut bien veiller à le laisser repartir avant qu'il ne s'énerve, car faisant partie de la famille de l'ours, il a de grosses griffes bien tranchantes !!

Le soir ce sera la Revanche-de-la-coinche ! Après des débuts diffciles, c'est à notre tour de mettre une raclée à Philippe et Jean-Luc ... il n'y aura pas de Belle car ils s'en vont le lendemain ... d'ailleurs on n'est pas sûr qu'ils n'aient pas écourté leur séjour exprès !!!

Pour notre dernier jour dans les Llanos ... c'est le 2éme épisode de la chasse à l'ANACONDA !!

Tony et Ramon nous emmènent cette fois-ci dans un autre marécage où parait-il on a 1000% de chance d'en trouver !! Cette fois-ci Luc, bien téméraire, leur donnera même un coup de main ...

Et aujourd'hui la chasse sera bonne ... même excellente ... car ils débusqueront en tout 6 bestioles ... plutôt petites d'après Tony ... seulement 4m de long et environ 40 Kg !! Aaargh .... !!

Une fois l'anaconda repéré, ils trouvent sa queue et tirent un grand coup sec pour le sortir de sa cachette. Entre leurs mains le serpent parait bien docile mais Marion, déjà pas très à l'aise au milieu du marécage, sera traumatisée quand Ramon essayera de le lui mettre en boa !!! Mais par la suite elle se sentira plus téméraire ... avec un BEBE caïman !!!

Plus tard dans la journée, on fera un petit tour dans un Hato, une des ces immenses fermes d'élevage bovin. Domaine impressionnant ... même si ce hato est un petit dans le coin avec seulement 12000 ha et 5000 vaches ... c'est une région de démesure ... on nous avait prévenu !!!

En fin d'après midi, dernier tour avec Tony à la découverte des environs ... Il nous emmènera jusqu'au bord d'un étang où des milliers d'IBIS ROUGES viennent se rassembler sur les arbres pour y passer la nuit …

On restera jusqu'au coucher du soleil à observer le spectacle hallucinant de ces oiseaux arrivant de tous côtés !!! Leur couleur est splendide ... ce rouge vif est encore plus impressionnant que la couleur des flamants roses !... Et désolés pour les fotos mais ce coup-ci, il faudra vous rabattre sur les reportages animaliers ... vous y verrez p't'être même Tony qui va prochainement en faire un avec National Geographic (... et oui vous l'aurez compris, c'est un peu la star du coin ce Tony !)!!


Ce séjour dans les Llanos nous a vraiment marqué ... une véritable arche de Noé ... mélangeant far west et Pantanal brésilien !!!

Pour ceux qui sont prêts à aller titiller du caïman, affronter les marécages infestés d'anacondas et autres bestioles, n'hésitez pas à contacter l'adorable Ramon et sa famille qui se feront un plaisir de vous recevoir dans leur campamiento ... ou Tony Martin, guide indépendant spécialisé en ornithologie, qui vous emmènera de toute façon chez Ramon, mais pour plus cher car comme il le dit si bien "c'est le meilleur" (... et c'est vrai qu'il est fort !)

Au petit matin, on quitte Ramon et sa famille pour partir vers Merida et rejoindre les Andes !

24
avr

Pour un retour en douceur à du vrai tourisme, rien de tel que l'air pur des Andes vénézueliennes !

On décide de partir à la découverte des petits villages aux alentours de Merida, en s'attaquant à la route la plus haute des Andes ! Cette route nous emmène à travers différents hameaux tous plus charmants les uns des autres.

On passera par Tabay, Mucuchies, San Isidro Apartaderos (pour ne citer que les plus connus ...) et on se posera un moment à San Rafael de Mucuchies, notre coup de coeur ! Nous voici à 3140m d'altitude, dans le plus haut village du Venezuela ! Il y fait bien froid et on est tout content de se réchauffer en dégustant un "calientito" ... boisson équivalente au vin chaud ici à base de plantes médicinales ... plutôt goûtu !!

On y trouve une vieille chapelle en pierre ... rien d'extraordinaire vous allez dire ... mais celle ci est construite à la main par un passionné et le résultat est vraiment photogénique 'faut dire !


On profite d'être au cœur des Andes pour déguster une autre spécialité de la région ... les fraises à la crème !! Avis aux gourmands ... c'est bien vulgaire mais ca déchire !

Le lendemain, petit tour dans la jolie ville de Mérida ... on ne pourra malheureusement pas faire un tour en téléphérique car ce jour-là la météo ne s'y prête vraiment PAS ! Du coup on fera quand même une balade sympa mais avec moins de sensations fortes !!

Et au détour d'une ruelle on tombera sur l'incontournable "Heladeria Coromoto" ... le glacier de Manuel Da Oliveira, qui figure dans le Guiness des Records pour ses ... 760 parfums de glace !!!

Vous vous doutez que pour arriver jusqu'à ce nombre hallucinant de parfums, il a du faire preuve d'imagination et le voici qui propose : glace au jambon, aux spaghettis bolognaises, au thon, mais aussi la "France98", et la non moins célèbre "glace au concombre" !!! Vous imaginez comme le choix fut rude devant tous ces bacs de glace ...

Et Luc se lâchera en commandant 2 parfums bien particuliers ... il fallait oser ...


29
avr
29
avr

Dernière étape vénézuelienne.

On débarque au petit matin dans cette ville coloniale après un voyage en bus rock'n roll, durant lequel les passagers se sont rebellés contre le chauffeur de bus qui roulait bien trop vite ! ... (cette rebellion est une première pour nous en 8 mois de voyage sur le continent ... pourtant ce ne sont pas les chauffeurs-chauffards qui manquent !!!) Du coup, la dernière partie du trajet se fera la clim' à fond, les lumières au plafond allumées, et à une vitesse de 40 km/h (... Qui a dit que le chauffeur s'est vexé ??).

Résultat, presque 2h de retard, mais nous au final ça nous arrange car ça nous a évité de débarquer en pleine nuit à Coro !!

En arrivant, on décide de ne pas ouvrir notre guide et de suivre les conseils d'un couple de bulgares bien sympas croisés à Santa Elena, pour se rendre directement à la "Casa Tun Tun", une posada ouverte depuis peu !

Et là, on tombe dans la vraie maison du bonheur ... (sans jeu de mot, Angèle !), sans doute notre meilleure adresse du voyage ... qui vient détrôner notre pourtant indétrônable "Mama Hilda" en Equateur !!

Cet endroit tout tranquillou, est tenu par Angèle et Fred, qui ont retapé avec beaucoup de goût cette magnifique maison coloniale ! L'accueil, la sympathie et la simplicité de ce couple belge font qu'on s'y sent vite chez soi !

Après s'être un peu reposé de notre nuit agitée, on part à la découverte de la ville.

Coro, qui fut la première capitale du pays, est une jolie cité coloniale plutôt bien conservée, classée patrimoine mondial par l'Unesco.

On se promènera avec plaisir dans ses rues aux maisons toutes colorées, et aux vieilles voitures américaines des années 70, qui témoignent d'une économie passée bien meilleure !

Le lendemain, assez tardivement, et plutôt difficilement pour Luc (... aahhh c'est qu'elles sont vraiment pas chères les bières au Venez' !!), on décide de faire un p'tit tour avec Philippe et Guillaume, 2 autres pensionnaires de la Casa Tun Tun, qui squattent la posada depuis plusieurs semaines ... (on vous avez dit qu'on s'y sent bien !!... Et nous on y serait p't'être encore si on n'avait pas eu un avion à prendre !!)

On se rend à "Las medanos", grosses dunes de sable juste à la sortie de la ville !! Etrange de se retrouver au milieu de ce désert qui surgit au milieu de nulle part !!

Le jour suivant, Fred nous emmène à la découverte de la péninsule Paraguana, au nord de Coro. Premier arrêt au parc Monte Cano ... réserve naturelle au milieu d'une végétation semie aride ! On y verra pleins d'oiseaux, pleins de cactus, et une espèce unique de tarentule ... bleue ... énoooorme !!! Et Luc, qui s'était bien moqué de Marion avec son anaconda, fera moins le fier ... impossible pour lui de poser avec la bébête !!

Second arrêt, aux Salines, qui firent la richesse de la région aux temps coloniaux ! Sympas les différentes couleurs de bassins qui passent du blanc au violet suivant leur concentration en sel !! On sera très impressionné aussi par la forme parfaite des énormes cristaux de sel qui paraissent taillés à la main ! Y a pas à dire, depuis qu'on voyage on a vu pleins de salines, mais à chaque elles sont complètement différentes !!


Plus loin, Fred nous proposera une petite exploration de la mangrove pour tenter d'approcher au plus près les flamants roses, ibis rouges, et autres espèces d'oiseaux ! L'expédition s'organise pieds nus dans la vase ... un peu cra-cra mais bien drôle surtout quand il faudra se camoufler pour se faire oublier des oiseaux !!! Résultat peu concluant (... eh oui on doit encore parfaire notre imitation de l'ibis !), mais on verra quand même pas mal d'oiseaux !!

Pour se décrasser, et ôter la boue qu'on a jusqu'aux cuisses, on se fera un p'tit bain de mer. On sera super heureux de retrouver la Mer des Caraïbes depuis tout ce temps !!!

Au retour de cette journée bien sympa, Angèle nous a réservé une petite surprise en nous préparant de délicieux burritos pour le repas !

Dernier jour à Coro et re-lever tardif ! Le soir, notre bus pour Caracas nous attend ...

On est bien content d'avoir fini notre séjour au Venezuela par ces quelques jours de détente et bonne humeur ... un grand merci à Angèle et Fred (sans oublier les autres locataires dont, le jardinier-responsable-de-la-cuisine, et le basque-photographe-photogénique !!), qu'on espère bien recroiser un jour dans ce vaste monde !! Si vous passez dans le coin, n'hésitez surtout pas à frapper à leur porte ...

3
mai

Nous finissons notre séjour d'un mois au Venezuela ... c'était notre dernier pays d'Amérique du Sud avant d'attaquer l'Amérique Centrale !


Après un début un peu difficile, nous nous sommes laissés bercer par les paysages fantastiques de ce pays ... On a fait un des treks les plus marquants de ces 8 mois de voyage en escaladant un tepuy, et les Llanos restent un grand moment d'émerveillement !!


C'est pas facile d'y voyager avec un budget routard ... et bien que 1 plein d'essence coûte moins de 2 euros (si si vous avez bien lu !!), les transports sont chers !! Seul bon plan routard, vous pouvez être plein pour moins de 5 euros vu le prix imbattable de la bière !!


L'autre problème est qu'il est devenu bien difficile de visiter le pays seuls, sans passer par des agences ... qui demandent des prix exhorbitants en ... dollars !!


Le meilleur plan ici reste le bouche-à-oreille pour trouver des guides indépendants ... mais souvent cela demande d'avoir son matos pour les treks et d'avoir surtout du temps pour chercher les contacts !!

Ce pays vaut vraiment le coup de s'y arrêter mais ici plus que dans les autres pays du continent, les règles de prudence sont de mises ! On y a entendu des histoires de folie ... les venezueliens ont le sang chaud !!


On aura dépensé en moyenne 62$ par jour pour nous 2. Et voici comme d'hab' notre petit tableau détaillé, par jour et pour 2 !

HOTEL : 13,00 $ / BOUFFE : 12,50 $ / TAXI - BUS : 12,00 $ / VISITES : 30,00 $


NB : eh oui pour les plus forts d'entre vous en calcul mental , vous aurez remarqué que la somme de ce tableau fait, en fait, 67.50 $ ... Explications : comme on a passé de nombreuses nuits en trek et en camps, on a calculé le coût des nuits réellement passées en hôtel, et non une moyenne sur tout le séjour, qui aurait été trop basse et n'aurait vraiment rien eu à voir avec le coût réel des hôtels au Venezuela !... et merci à Lucien de nous avoir fait remarquer cette incohérence !!