Carnet de voyage

NEPAL

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Notre étape au Népal
Mars 2025
5 semaines
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Publié le 30 avril 2025

Nous quittons l'Australie un brin nostalgique. Ce pays qui ne faisait pas partie de notre "bucket list" a été une belle surprise. Mais notre prochaine étape, le NEPAL, nous en réserve certainement de très belles aussi. Nous avons hâte de les découvrir.

Nous embarquons cette fois-ci avec Jetstar, le low cost de Qantas (compagnie australienne), pour un long voyage vers Katmandou : la magie des vols "low cost" où chaque service est payant. On est super content de notre découverte pour réduire nos frais de bagages : on arrive à mettre 2 sacs à dos dans un même "cover plane" et du coup, on gagne un bagage 😀 ! A vrai dire, on ne sait pas encore si l'emmerdement au moment du paquetage à la Tetris en vaut la chandelle, mais comme ça fait du bien au budget et ça correspond pas mal avec la philosophie qu'on se fait de ce type de voyage , alors on s'y colle !

Ce voyage se fera en deux fois, avec une escale à Bangkok le temps d'une nuit, après quelques heures de vol. On atterrit dans la capitale thaïlandaise juste 2 jours après le terrible tremblement de terre qui a secoué la Birmanie et une partie de Bangkok. C'est encore pas mal la foire, avec de nombreuses routes fermées et contrôles des bâtiments. Notre correspondance décolle le lendemain mais de l'autre aéroport international de la ville, apparemment super facile à rejoindre grâce à une navette gratuite entre les 2 aéroports.

On se rend à la porte n°3 d'où part le fameux bus qu'on attend patiemment devant l'emplacement marqué "Free Shuttle". Un magnifique véhicule se gare devant nous. On ne se pose pas plus de question, et nous voilà embarqués. Mais, absolument pas vers la destination prévue, comme nous le constatons au bout de quelques minutes (merci "maps.me"), et impossible de descendre car le bus a pris une bretelle d'autoroute. Au bout de plusieurs km, on arrive à un terminal de bus, en banlieue, sans aucune monnaie locale ni aucune connexion internet pour organiser notre rapatriement vers la bonne destination. Et c'est clairement pas le niveau d'anglais des chauffeurs de bus locaux, et encore moins notre niveau de thaï qui vont nous aider.

Après pas mal de palabres, on monte dans un bus qu'on espère en partance pour notre point de départ, et qu'on atteindra en effet avec soulagement, une petite 1/2h plus tard.

On reprend la recherche du bon "Free Shuttle" ; et on finira par monter dans la fameuse navette qui nous déposera à l'aéroport de Don Mueang, de l'autre côté de la capitale. Heureusement que nous avions eu la bonne idée de réserver le seul hôtel à sa proximité immédiate, car du coup il est super tard, 22h passées ! Nostalgique de notre camper-van, nous nous organisons une dernière nuit de camping.

Les aléas de transport de la veille ont bien écourté notre nuit et c'est un brin fatigué qu'on décolle pour atteindre Katmandou, en début d'après midi, sous un ciel bien pollué. Les formalités de douane sont rapides et super faciles. Nous voilà déjà dans un taxi pour Thamel. Après avoir été le centre hippie de la capitale, ce fameux quartier est devenu le centre touristique de la ville. Il offre une multitude d'options de logement, bars, restaurants, magasins et autres boutiques de souvenirs (Luc appréhende déjà !)

Au menu pour le dîner, nos premiers MoMo bien sûr ! Ces petits raviolis, un immanquable de la cuisine népalaise, étaient presque à eux seuls une motivation pour notre voyage ici.

De formes variées, cuits à la vapeur, frits ou en sauce, avec de multiples farces au choix, les MoMo sont un incontournable d'un voyage au Népal.

Une nuit de sommeil plus tard, nous voilà partis à la découverte de Katmandou. On ne saurait vous dire pourquoi mais l'ambiance de la capitale et son joyeux bazar nous a tout de suite plu. Katmandou a énormément à offrir et plusieurs jours sont nécessaires pour la visiter.

Nous commencerons évidemment par le quartier de Thamel, qui en plus de ses nombreuses infrastructures touristiques, regorge de pépites plus ou moins cachées. Dans le dédale improbable de ses rues, au détour d'une porte cochère, ou en se faufilant entre 2 bâtisses toutes étroites, on déniche de multiples temples, des stupas... Les rues se transforment en un vrai labyrinthe animé et très bruyant mais hypnotisant.

On poursuit notre ballade en se dirigeant vers le Durbar Square de Katmandou. C'est une immense place, ("Durbar", signifiant "palais") où les rois étaient couronnés et où se dressaient leurs palais. La plupart des bâtiments datent du XVII et XVIIIème siècle, mais malheureusement, le gros séisme de 2015 a endommagé pas mal de monuments et on en voit encore les stigmates dans la ville.

On assiste à de nombreuses scènes de prières et de dépôt d'offrandes un peu partout. Tous nos sens sont sollicités en même temps ! On ne sait plus où donner de la tête au milieu de toutes les odeurs, klaxons, vélos, scooters, échoppes et marchands ambulants... Ambiance complètement anarchique et en même temps enivrante !


On profite de cette ambiance complètement à l'opposé de nos dernières semaines plutôt solitaires ! On se régale dans tous les sens du terme, en attendant de poursuivre plus loin l'exploration de ce pays qui s'annonce haut en couleurs.

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Voyage chaotique entre Katmandou et Pokhara. Il aura fallu plus de 8 heures pour parcourir les 180 Km qui séparent ces deux villes ! La route est un chantier poussiéreux ininterrompu et nous serons bien brassés tout du long ; du coup, on a quelques idées pour les prochaines pub Orangina !

Nous avons choisi Pokhara comme base pour la préparation de notre trek dans les Annapurnas. Cette ville, plus tranquille que la capitale, est réputée pour son environnement et ses vues sur les montagnes qui l'entourent. On veut bien le croire ! Sauf que la pollution (amplifiée par de nombreux incendies) est telle que bien que la météo soit au grand soleil, il nous est impossible d'entrevoir le ciel bleu et la visibilité ne va pas au-delà de quelques centaines de mètres : hallucinant. Les commerçants, le proprio un peu froid de notre hôtel, les agences de voyages, tous semblent d'accord : la pluie attendue depuis des semaines serait la solution à cette situation qu'on retrouve jusqu'à des altitudes de plus de 3000 mètres. Bref pas top !

Les prévisions météo en montagne sur les prochains jours, voire semaines, ne sont pas très encourageantes non plus.

On finit quand même les derniers préparatifs pour notre trek et on décide de faire confiance aux locaux. Attendre que la pluie fasse le ménage avant d'entamer le tour des Annapurnas.

On se rend dans l'une des agences réputées de Pokhara pour organiser notre safari dans le Parc National de Chitwan. Vu les tarifs proposés, pas la peine de s'embêter à organiser le truc en solo.

Départ deux jours plus tard, histoire d'avoir le temps pour Zoé de rendre ses derniers devoirs.

Le trajet en bus entre Chitwan et Pokhara n'aura rien à envier à celui que nous avions vécu depuis Katmandou. Heureusement pour nous, il sera plus court.

Avec Pokhara et Katmandou, Chitwan fait partie du triangle touristique du Népal. L’endroit est à visiter absolument si vous vous intéressez aux animaux.

Créé en 1973, Chitwan est le premier parc national du Népal et couvre une aire de 932 km². Le climat et la végétation y sont bien différents que plus au nord du pays, puisqu’on y trouve des forêts tropicales, des marécages et des savanes recouvertes d’herbes hautes où se cachent de nombreux animaux : cerfs, sangliers, rhinocéros, ours, éléphants sauvages… Et surtout, la star des stars, des tigres ! 126 tigres du Bengale vivent dans ce parc. On trouve ici aussi une grande variété d’oiseaux ainsi que deux espèces de crocodiles.

Notre fin de journée est consacrée à une petite promenade en bordure du parc et rencontre avec notre guide pour le grand safari du lendemain. Premier arrêt à un camp de rangers qui utilisent les éléphants comme moyen de locomotion pour se déplacer dans le parc. Quelle tristesse de voir des éléphants enchainés ! Malheureusement ces pachydermes sont encore utilisés pour le travail au Népal ; le seul geste qu'on peut faire en tant que touriste pour aider ces animaux, est de bien sûr toujours refuser les propositions de monter dessus !

Heureusement, la suite de la promenade sera bien plus divertissante. Elle sera l'occasion de découvrir nos premiers... rhinocéros ; 2 jeunes mâles profitant d'un petit bain de rivière.

Après notre rituel, apéro-douche-repas du soir, l'hôte chez qui on loge nous propose de nous rendre au centre du village pour aller assister à un spectacle culturel. Allez, c'est parti. Dans une salle comble et surchauffée, nous découvrons pendant une petite heure les différentes danses et costumes du pays. Le clou du spectacle est la danse nuptiale du paon qui rend la foule un brin hystérique !

Il pleuvra une bonne partie de la nuit et on se réveille sous un ciel très couvert ; c'est bien la première fois que nous sommes contents qu'il pleuve ! Car même si le ciel est tout gris et encore bien menaçant, au moins on le voit enfin ! Les locaux ne nous avaient pas menti, le ménage a commencé.

Notre journée commence par une petite promenade en pirogue le long de la rivière ; l'occasion de voir une multitude d'oiseaux, d'énormes crocodiles super méchants (c'est là où on ne se sent pas très à l'aise dans l'étroite pirogue !), mais surtout, un énorme rhinocéros. Rien à voir avec les 2 petits mâles de la veille. Celui-ci est vraiment super impressionnant et on comprend aisément qu'il ne vaut mieux pas trop l'embêter. Le parc abrite une population d'un peu moins de 800 rhinos ; ça fait pas mal de monde, mais on ne pensait pas pouvoir en croiser aussi facilement.

On poursuit le reste du safari en jeep cette fois-ci. A la différence du Sri Lanka, les jeeps sont celles du parc national et donc ils essayent de bien optimiser leur chargement. Ca diminue le nombre de véhicules et on ne peut que les en féliciter. Nous aurons la chance de voir beaucoup d'animaux, d'autres rhinos, des singes, et même un ours ! Malheureusement, nous ne croiserons pas la route du célèbre tigre ! A la différence du léopard qui fait sa sieste dans les arbres, le tigre est vraiment difficile à repérer car il se cache dès qu'il entend les bruits de moteur ou des hommes.

Nous repartirons le lendemain à Pokhara, de belles images d'animaux en tête, avec l'espoir de découvrir bientôt de beaux paysages montagneux !

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De retour à Pokhara, toute la ville est en ébullition, ils se préparent à fêter leur... nouvel an ! C'est notre 3ème nouvel an cette année ! Basé sur le calendrier hindou historique, le Vikram Samvat est le calendrier officiel du pays. Ce calendrier commence 57 ans avant notre ère, donc au Népal, bienvenue en l'an 2082 ! Fête et danses dans les rues pour cette occasion.

Avant notre prochain départ en trek, on en profite pour faire le plein d'énergie ! Nous goûtons aux nombreuses spécialités culinaires népalaises ! Nous irons aussi au cinéma en plein air, proposé par le Movie Garden, idée originale et on y passera une soirée bien sympa devant l'Odyssée de Pi, en mangeant même des popcorn ! Dans l'une des nombreuses boutiques de la ville, Zoé découvre les bols chantants et on s'y mettra tous les 3 ; à celui qui arrivera à mieux faire chanter son bol ! C est le jeune vendeur d'une des boutiques qui remportera notre concours avec une démonstration bluffante d'un bol chantant rempli d'eau ! Effet pétillant garanti !

Luc testera également un des nombreux barbiers de la ville ; ce barbier paraissant tout gentil de prime abord enchaine les soins et voilà Luc qui se retrouve avec un soin du visage, un massage et même un shampoing, lol ! Arnaque bien ficelée dont il faut se méfier au risque de ressortir avec une ardoise très salée et il parait que c'est une pratique assez courante dans le coin. Note pour plus tard, toujours se méfier d'un barbier-masseur-esthéticien !

Tout en profitant de Pokhara, on s'active sérieusement aux derniers préparatifs, déjà bien avancés, de notre trek.

La liste est looongue, à la hauteur de notre projet !

Tout d'abord pour aller randonner dans le secteur des Annapurnas, il est obligatoire d'obtenir un permis, qui porte le doux nom de Permis ACAP (Annapurna Conservation Area Permit). Nous avions fait les démarches aux bureaux de Katmandou lors de notre passage dans la capitale. Démarches assez rapides ; il fallait juste trouver le bon bureau, fournir nos passeports et une photo d'identité par personne, qu'on est allé faire en vitesse dans une petite boutique de rue juste à côté. 1ère étape, check !

Notre projet est de faire le tour des Annapurnas, circuit d'environ 200km. L'Annapurna est un massif de montagnes de plus de 6000m d'altitude, situé au centre de l'Himalaya et du Népal. Il y a différentes manières et options possibles pour faire ce trek, avec ou sans guide, avec ou sans porteur. A l'origine, ce trek, d'une durée moyenne de 15 à 18 jours, part du village de Besisahar à 890m d'altitude, pour finir à Nayapul (1070m d'altitude), en passant par de nombreux villages de plus en plus hauts perchés, dont un col qui culmine à 5416m d'altitude, le mythique Thorong-La-Pass. Depuis 2010, un axe routier tronque une bonne partie du trek d'origine, et beaucoup de trekkeurs commencent le parcours dans des villages directement plus hauts. Comme ce n'est pas notre philosophie, nous avons décidé de faire la boucle initiale tant que faire se peut (en évitant le plus possible les axes routiers poussiéreux).

Autre challenge, nous avons décidé de faire ce trek : SANS guide et SANS porteur.


D'où la 2ème étape, concernant les sacs à dos et les affaires qu'on allait emmener avec nous, qui se transforme rapidement en un véritable petit casse tête ! En effet, les températures du trek peuvent osciller entre +30° à -10°, et il faut réussir à porter nos sacs, donc il va falloir être judicieux dans les choix de notre équipement !

Du shopping s'impose car pour les températures basses nous ne sommes pas assez équipés. Pas de panique, que ce soit à Katmandou ou à Pokhara, les magasins de trekking vente/neuf/occasion/location sont supers nombreux ! Tous affichent des marques célèbres mais vu les prix affichés, on n'est pas dupe ! Bon, l'essentiel c'est que les affaires durent au moins le temps du trek. Après avoir longuement étudié et échangé (site/forum/autres trekkeurs) sur quoi prendre avec nous, il n'y avait plus qu'à négocier et trouver de bonnes affaires.

Voici notre liste d'équipement, identique à chacun : sacs à dos 48L (Marion & Luc) / sac à dos 45L (Zoé)

✅Vêtements thermiques :

  • 1 haut manches longues
  • 1 doudoune (type down jacket)
  • 1 veste coupe vent (celles de décathlon qu'on avait déjà avec nous, sauf celle de Marion, en bout de course et obligée de la remplacer par une "North Face" 😉)
  • 1 poncho de pluie (le célèbre aussi de décathlon qui ne nous quitte jamais même si on le sort moins de 5 fois par voyage mais quand il le faut, on est toujours content de l'avoir)
  • 1 sur-pantalon imperméable (location)
  • 1 legging
  • 2 paires de chaussettes chaudes
  • Bonnet en laine (pas de yak)/gants/tour de cou
  • 1 paire de crampons, pour la glace mais on espère ne pas avoir à s'en servir (location)
  • 1 sac à viande thermique polaire


✅Vêtements de marche :

  • 2 t-shirts techniques manches courtes
  • 1 pantalon de marche
  • 1 short
  • 1 paire de chaussettes
  • 1 paire de bâtons de marche (location)


✅Vêtements du soir :

  • 1 legging ou pantalon
  • 1 t-shirt coton
  • 1 haut manches longues
  • 1 paire de méga chaussettes chaudes (Luc très sceptique sur cet achat, mais n'arrêtera pas de remercier bientôt Marion pour son insistance)

Et en commun, 3 gourdes de 1L avec des pastilles de chlore, 2 serviettes de bain décathlon, crème solaire, casquettes, affaires de toilette, jeu de cartes, petite trousse à pharmacie et nos tongs. On n'a pas pesé nos sacs car pas de balance, donc on ne pourra pas vous donner le poids exact ! Mais croyez-nous, ils pèsent bien leur poids !!

Comme nous l'avaient prédit les locaux, les pluies des derniers jours ont bien nettoyé le ciel. On découvre enfin autour de Pokhara les montagnes qu'on s'apprête à rejoindre ! L'excitation monte !

Le départ est lancé !

On quitte Pokhara au petit matin en laissant le gros de nos affaires à notre hôtelier. On va à la gare routière pour prendre un bus en direction de BESISAHAR, situé à une 100aine de km.

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Jour 1 

Arrivés à Besisahar (820m d'altitude) après 4h30 de bus depuis Pokhara, nous prenons une petite collation dans un café à côté de l'arrêt de bus, tout en discutant avec d'autres trekkeurs rencontrés durant le trajet. On a tous des destinations ou objectifs différents sauf avec 3 suisses allemands, qu'on risque donc de recroiser. Un bon thé au citron, une banane et on réétudie notre trajet sur nos cartes papiers. On débute le trek en se guidant via l'application hors connexion "maps.me". Début hésitant le temps de se mettre sur le bon chemin, trouver la bonne couleur de marque sur les rochers, et nous voilà franchissant notre premier pont suspendu, mythique des treks au Népal.

Le côté un peu casse-tête de ce trek sera d'éviter les portions de routes qui ont été construites depuis 2010. Elles sont très poussiéreuses et ça peut vite devenir un enfer avec le flux de véhicules qui y passe. Le parc a conservé de bonnes portions de sentiers pour éviter cette route, le tout c'est de bien les repérer !

Dès les premiers km, ça grimpe pas mal. Nos sacs nous semblent bien lourds mais on sait qu'on va les ressentir beaucoup les premiers jours et qu'ensuite notre corps devrait s'habituer...enfin on l'espère !!

A un croisement où "maps.me" semble vouloir nous faire redescendre en direction de la route, un monsieur nous indique le chemin du haut en nous disant que cette partie va être plus sympa que de reprendre un bout de route. Nous lui faisons confiance et poursuivons dans la direction indiquée. Les paysages sont déjà très jolis. Nous traversons pas mal de jardins en terrasse et de tous petits hameaux. Après plusieurs km de montée, un autre monsieur nous dit que nous ne sommes pas dans la bonne direction. Mais même "maps.me" semble valider notre route du moment. Nous décidons donc de poursuivre. Malheureusement au bout d'une demie heure et d'une sacrée montée, nous nous retrouvons face à un chemin effondré ! Impossible de passer. Et de l'autre côté de la rivière, tout en bas au lointain, nous reconnaissons les 3 suisses allemands rencontrés dans le bus et qui ont la même destination que nous ce soir.

Aaaarrrhhhhh quelle déception ! Déjà en galère dès nos premiers km, ça nous fout un petit coup au moral ! Allez, pas le choix... Il faut tout redescendre. On se rend compte qu'à une bifurcation nous n'avions pas remarqué le signe blanc/rouge de notre trek barré d'une croix qui nous indiquait le sens pour retrouver la rivière et le bon chemin. Ça nous servira de leçon ! Être plus vigilant !

On finira par arriver au petit village de Buhlbuhle, objectif de départ, avec le jour qui décline et sous la pluie ! Malgré la sortie de nos ponchos, on arrivera bien mouillé ! On refusera un premier logement, un poil glauque, et on en trouvera un autre plus charmant à peine quelques maisons plus loin.

Tout le long de ce trek, on pourra loger dans des "maisons de thé". Ça se négocie, mais en principe la nuit y est offerte en échange du dîner et petit déjeuner pris sur place. Banco, ça nous convient très bien ce concept.

Hasard, on retrouve nos 3 suisses allemands dans ce même hébergement. Eux sont déjà arrivés depuis 2 bonnes heures car pas d'erreur de parcours ! Céline, voyageant plusieurs mois, ainsi que Rahel&Valentino, couple voyageant autour du monde depuis 2 ans déjà. Soirée très sympathique tous ensemble en s'échangeant nos anecdotes de voyage.

Bilan de ce 1er jour :

Besisahar (820m) - Buhlbuhle (840m)

12,5km / 5h de marche / D+ 936m / D- 765m

Merci cette première petite journée "tranquille" de randonnée ! Allez, demain ça ira mieux !

Jour 2 

Nuit vraiment pas terrible, les boules Quies n’y feront rien : un chien semble avoir décidé d’aboyer juste sous notre fenêtre toute la nuit !

Réveil matinal du coup encore bien fatigués, mais super motivés malgré les courbatures qui nous déchirent le dos et les mollets ! Le copieux petit-déjeuner finit de nous remettre d’aplomb. On arrive à refaire nos sacs ; malgré cette impression persistante que leur volume ne pourra jamais contenir l’ensemble de nos affaires ! Mais le miracle semble vouloir se reproduire et tout y rentre à nouveau.

Et c'est parti ! Plutôt en forme, nous avançons à un bon rythme et les premiers Km défilent. On traverse de jolis petits villages avec toujours ces cultures en terrasse qui modèlent le paysage.

Après 2heures de marche, au détour d'un pont de singe, on rencontre une famille française, Adrien et Laetitia, accompagnés de leurs neveux Pauline et Louis. Nous finirons la journée tous ensemble.

Après 9 km, nous arrivons à Bahundanda (1310m) où nous décidons de nous arrêter à l'hôtel-restaurant "Mountain View" pour une pause "lemon ginger honey tea" ; vraiment un délice ce thé. La patron trop gentil nous explique l'impact de la nouvelle route créée en 2010 de l'autre côté de la rivière. C'est un brin nostalgique qu'il nous explique que beaucoup de trekkeurs montent directement plus haut pour gagner 2 ou 3 jours de marche, ayant pour conséquence que tout le bas de la vallée ne voit plus grand monde.

Le reste de la journée est moins sympathique. Les paysages sont toujours aussi jolis, mais le sentier de rando est une vraie montagne russe ; ça monte pour redescendre et ça remonte pour redescendre encore, le tout parsemé d'interminables marches en pierre qui coupent bien les jambes ainsi que quelques passerelles suspendues que Luc adore tant !

On finit par arriver enfin à JAGAT (1300m d'altitude), notre étape du jour. Pas très motivés pour aller faire un tour aux sources d'eau chaude en contrebas du village ; le programme "douche chaude" et les immanquables Momo nous semblent beaucoup plus raisonnables.

Cette deuxième journée aura été super longue et nous sommes contents de l'avoir fait avec la joyeuse tribu croisée ce matin.

Bilan de ce 2ème jour :

Buhlbuhle (840m) - Jagat (1300m)

21 km / 7 h de marche / D+ 965m / D- 530m

Jour 3 

Nouvelle nuit pas top. Zoé a encore eu bien mal au ventre cette nuit. Au final, tout le monde grimace et serait bien resté au lit quand le réveil sonne à ... 5h30 !

La météo de ce début de printemps nous encourage à commencer nos journées le plus tôt possible : le ciel, plus souvent dégagé le matin, se couvre en journée et la pluie fait son apparition généralement en fin d'apm.

Nos amis français, plus "efficaces" au lever, partiront avant nous ; ayant moins de temps prévu pour boucler leur trek, ils espèrent pousser plus loin que nous aujourd'hui.

Comme d'habitude, le petit déjeuner remet tout le monde sur le pont, et à notre plus grande surprise on arrive à se mettre en route à 6h30, comme prévu !

Les premiers km se passent bien. Le chemin s'élève tranquillement, nous croisons nos premiers moulins à prières et stupas. On peut enfin apercevoir au loin de temps en temps un sommet enneigé (Annapurna I) qui se rapproche. Les villages sont toujours aussi charmants, on apercevra aussi de nombreuses cascades. La végétation, elle aussi, commence à changer et laisse place à un chemin plus rocailleux.

Arrivée vers 14h à Dharapani, notre étape du jour ; l'occasion de goûter notre première "Apple pie". On valide ! La décision est prise. Notre fameuse pause thé sera dorénavant une pause "thé + Apple pie".

Après une première lessive de trek sous la douche, on profite de notre soirée en famille.

Bilan de ce 3ème jour :

Jagat (1300m) - Dharapani (1900m)

14,5 km / 7 h de marche / D+ 1075m / D- 479m

Jour 4 

Nuit douillette, enfin ! Et c'est sans difficulté qu'on se met en route à 6h30 ce matin là. Nos sacs à dos nous semblent déjà beaucoup plus légers et nous ne les sentons presque plus.

On commence à croiser plus de trekkeurs, les villages entre Dharapani et Chame, notre étape du jour, étant souvent le point de départ des personnes montant jusqu'ici en Jeep.

Du coup, on commence aussi à croiser pas mal de porteurs. Si très officiellement ils vous confirmeront tous ne pas porter PLUS de 25 Kg (charge règlementaire autorisée pour cette activité), sincèrement les paquetages de certains sont hallucinants et doivent allègrement dépasser les 40kg. On avoue ne pas comprendre comment on peut sereinement ruiner la santé d'un homme pour ses loisirs ! Et on comprend encore moins pourquoi les affaires des trekkeurs, qui ne portent pas leur sac, ne sont pas acheminées à dos de mules comme dans d'autres pays !

Le profil de l'étape du jour est plutôt tranquille. La montée est progressive et les paysages tellement beaux. On a hâte de voir ce que nous réservent les prochains jours. Les montagnes enneigées continuent de se rapprocher et les villages traversés sont toujours aussi mignons : Bagarchap (2060m) , Danakyu (2200m) , Timang (2650m) et Syarku (2705m). Après les premières heures de marche, nous avons nos désormais quotidiennes pauses APLGHT+ (Apple Pie Lemon Ginger Honey Tea ) ; bienvenue dans notre communauté !

Les arbres laissent place à des forêts de conifères. On traverse les villages de Tchanchock (2660m) et Koto (2600m) pour arriver finalement à notre étape du jour Chame (2670m).

Le climat à lui aussi bien changé et les bonnets en laine sont de sortie ! A l'arrivée de l'étape, il faut de plus en plus se motiver pour filer sous la douche et nous serons bien contents quand le proprio de notre "maison de thé" allumera le poêle de la salle commune.

Bilan de ce 4ème jour :

Dharapani (1900m) - Chame (2670m)

15,5 km / 6 h de marche / D+ 914m / D- 145m


Jour 5

On commence plus sérieusement notre acclimatation à l'altitude. A partir d'aujourd'hui, nos choix d'étapes dépendront aussi de l'altitude des villages. Une règle d'or, quelque soit le profil de la journée, il faut faire attention à ne pas avoir plus de 500 mètres de dénivelé entre deux hébergements.

Départ toujours aussi matinal ; pour profiter de la météo, mais aussi pour éviter les groupes des agences de trek qui se mettent en route bien plus tard que nous.

Les bonnets sont toujours de sortie, et on commence à ajouter quelque couches de vêtements. Super, nos sacs n'en sont que moins lourds !

Marion attendait avec impatience cette étape qui nous fait traverser Brathang (2850m), capitale népalaise de la "pomme" et aussi réputée pour ses spécialités gourmandes.

Après avoir traversés pas mal de pommeraies en fleurs, nous arrivons enfin au fameux village. Pause obligée pour déguster quelques unes des spécialités locales tant réputées. Nous y serons rejoints par Adrien, Laetitia, Pauline et Louis que nous pensions pourtant bien plus avancés que nous. Nous les invitons à rejoindre notre communauté APLGHT+ ! Le rdv est pris pour ce soir au "Mountain Bridge", la maison de thé que nous avons réservé la veille pour notre destination du jour, Upper Pisang (3300m).

Les 7 premiers Km jusqu'à Brathang étaient plutôt cool. Les vues sur les sommets géants et enneigés autour de nous deviennent majestueuses et même si les chemins restent toujours aussi beaux, ca grimpe pas mal sur la fin de journée.

Nous serons ravis d'arriver à Upper Pisang, charmant village perché, qui offre une vue imprenable sur l'Annapurna II bien couvert en ce début d'apm. On est déjà impatient de voir ce sommet demain matin, qu'on espère sans nuage !

La pièce commune de notre maison de thé du jour est vraiment super sympa.

On trouvera encore un peu d'énergie pour rendre visite au monastère bouddhique du coin avant d'attaquer notre routine du soir (douche + soupe + momos + jeux de carte ) et profiter d'un repos que l'on pense bien mérité.

Bilan de ce 5ème jour :

Chame (2670m) - Upper Pisang (3300m).

14,5 km / 5,5 h de marche / D+ 767m / D- 136m

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Jour 6

Les dieux de la montagne semblent être aujourd'hui avec nous ; le ciel est totalement dégagé et le lever de soleil sur l'Annapurna II est à couper le souffle.

Cette journée commence de la meilleure des façons et le début du trek vers le lac vert est assez tranquille, mais cela ne dure pas. On attaque rapidement la difficulté de la journée, un dénivelé positif de 500 mètres sur un petit Km de chemin : la montée vers le village de Ghyaru.

Cette difficulté supplémentaire est évitée par certains randonneurs avec un itinéraire bis, mais la vue depuis Ghyaru vaut paraît-il cet effort. Avec la mise en œuvre de notre fameuse technique si souvent éprouvée du " tranquillement mais sûrement", on avale la montée sans problème.

On retrouve au sommet de Ghyaru nos amis français pour profiter d'un panorama de fou et de quelques viennoiseries bien méritées. La pause traine un peu en longueur et il sera déjà 9h quand on se remet en route.

Bien qu'il ne nous reste plus qu'une petite 10aine de Km à parcourir, on a du mal à progresser fautes aux trop nombreux arrêts pour profiter des vues sur la chaîne des Annapurna qui s'offre à nous et des villages super charmants que nous traversons.


Quelques km plus loin, Zoé nous annonce la bonne nouvelle : elle a des ampoules. Marion pause des patchs spéciaux ampoules et inspecte les chaussures de la pauvre malheureuse. On est aux anges, les supers chaussures de Zoé achetées (hors de prix) au Vieux Campeur sont mortes au bout de quelques mois de voyage (en comptant qu'en plus elle a souvent porté ses tongs !) Les protections arrières à l'intérieur de ses chaussures sont complètement fichues et lui blessent les pieds.

On écourte notre étape et on s'arrête plus tôt que prévu dans un hôtel sympa vu de l'extérieur, mais qui s'avérera rapidement être le pire de notre voyage ; on est les seuls dans cette bâtisse immense et les gérants des lieux sont aussi étranges que leur hôtel est cracra. On a un peu l'impression de revivre le fameux "Shining" de Stephen King.

Marion passe en mode Mac Gyver et renforce les arrières des chaussures de Zoé en y cousant des morceaux de chaussettes. On espère que la réparation tiendra et qu'elle permettra à Zoé de continuer à marcher. On est quand même un peu inquiet de cette situation. Ne sachant pas encore comment on va gérer le truc, la suite du programme est assez indécise. On décide que la nuit nous portera conseil. Bon, comme prévu, on ne dormira pas super bien dans notre hôtel étrange.

⭐Bilan de ce 6ème jour :

Upper Pisang (3300m) - Ghyaru (3750m) - Mungji (3400m)

15,5 km / 6 h de marche / D+ 601/ D- 447m


Jour 7

Ciel gris, vent et pluie, une météo parfaite pour changer d'hôtel, se reposer et surtout gérer les problèmes d'ampoules et de chaussures de Zoé.

Nous parcourons les 2 petits Km qui séparent Mungji, notre étape de la veille, de Brakha où on prend possession de notre nouvelle chambre d'hôtel ; top cette fois !

Après une petite visite du monastère juste à côté, une super part d'Apple Pie et une petite sieste, cap sur Manang à quelques km de là.

Au regard des villages que nous avons traversés jusqu'ici, Manang fait office de Mégalopole et on espère bien y trouver réponse à tous nos maux ! Et banco ! On refait le plein de pansements d'ampoules au cas où, on achète tout le nécessaire pour protéger les pieds de Zoé et surtout le plus improbable de tout, on dégotera dans une épicerie (!!) le seul modèle de chaussures de marche encore disponible qui va parfaitement à Zoé. Voilà notre fille équipée d'une superbe paire de "Goldstar", la fameuse marque népalaise de chaussures de trek ! Le vendeur se voudra rassurant en nous affirmant que de nombreux sherpas les portent !

⭐Bilan de ce 7ème jour ... de repos ! :

Mungji (3400m) - Manang (3540m) - Brakha (3450m)

11,5 km / 3 h de marche / D+ 100/ D- 100m


Jour 8

Cette journée, qui consiste en un aller-retour au Ice Lake depuis Brakha, fait partie de notre programme pour nous acclimater à l'altitude et tester, par la même, les nouvelles chaussures de Zoé. De loin pas la journée la plus longue, mais elle reste une des journées les plus difficiles de notre trek.

On a bien fait de se "reposer" hier ; la météo est aujourd'hui extraordinaire.

Toujours aussi matinaux, nous commençons par un super petit déjeuner surchargé en fromage de Yak avant d'attaquer la montée vers l'Ice Lake, en emportant avec nous que quelques affaires pour la journée.

Le parcours d'aujourd'hui est raide et éprouvant mais les vues magiques sur l'Annapurna II (7937m), l'Annapurna IV (7525m), l'Annapurna III (7575m) et le Gangapurna (7454m) sont dingues.

Même si la montée n'a pas été de tout repos, l'arrivée au Ice Lake est tout aussi grandiose. Nous voilà à 4600 mètres d'altitude sans symptôme ou presque de MAM (Mal Aigu des Montagnes) ; quelques vertiges mais vraiment très légers.

On est super content ; Acclimatation à l'altitude : check ✅!!

La descente par contre sera rude. Aïe les genoux !

La bonne nouvelle, c'est que Zoé est super contente de ses nouvelles Goldstar. Confortables, elle ne ressent aucune douleur au niveau de ses ampoules. Test chaussures : check ✅!!

Heureux d'être de retour à notre hôtel en ayant réglé tout ça, on célébrera cette belle journée avec un super burger veggie ; un régal !! ... Pour ceux qui nous connaissent, on comprend votre surprise, mais depuis le début de notre trek, nous sommes devenus provisoirement végétariens (beaucoup moins de risques de problèmes gastriques comme ça !).


⭐Bilan de ce 8ème jour :

Brakha (3450m) - Ice Lake (4620m) - Brakha (3450m)

11,5 km / 6 h de marche / D+ 1170 / D- 1170m


Jour 9

Ce matin, on prend notre temps car c'est une petite étape qui nous attend. On refait nos sacs et on boit juste un thé et/ou chocolat chaud avant de commencer à marcher.

Petite journée prévue aujourd’hui. Du coup on décide de prendre un peu plus notre temps. Le réveil reste matinal comme à l’accoutumée et on se dépêche de rejoindre Manang où nous ferons déjà notre première pause de la journée, après 2 tous petits km !

On salivait à l’idée de prendre notre petit déjeuner à l’une des bakery du village que nous avions repéré lors de notre " mission chaussures ". L’endroit tient toutes ses promesses, et le choix a été bien compliqué entre toutes ces viennoiseries plus alléchantes les unes que les autres.

La terrasse ensoleillée participe au super moment que nous passons ici.

On recroise Céline, la Suisse allemande, en partance pour le Tilicho Lake ; et après quelques mots échangés avec elle, on se dit que ce serait quand même pas mal de se remettre en route.

Après Manang, la route s’arrête là ; il n'y a plus de jeeps ou camions. Et le nombre de trekkeurs sur le chemin s’en fait ressentir. Nous croisons aujourd’hui de nombreux groupes alors que jusqu’ici nous avions plutôt l’impression d’être assez seuls.

Printemps oblige, les villageois labourent leurs champs pour y planter des pommes de terre. Sacrée remontée dans le temps avec ces scènes de vie qui nous renvoient au début du siècle dernier. Avec l’altitude, nous croisons aussi de plus en plus de troupeaux de Yaks.

Au bout de 7km, nous voici à Gunsang, 3900m. Nouvel arrêt culinaire. On a vraiment l’impression de passer notre journée à manger, mais ce n’est pas de notre faute. Gunsang est réputé pour son fromage de Yak et on se sent un peu obligé de le goûter. Agrémenté évidemment de quelques chapatis, d’un super bon thé chaud, et le tout encore une fois, avec une vue panoramique à couper le souffle.

Une dernière petite montée et nous voici arrivés à notre étape du jour, YAK KHARKA, à 4018m d’altitude. Il est encore relativement tôt, on en profite pour se reposer avant les prochaines grandes étapes qui nous attendent. On profite aussi d’une bonne douche chaude, la dernière avant 2 jours. Demain, on compte rejoindre le Base Camp du Thorong La Pass, le fameux col à 5416m, et les conditions d’hébergement et de confort vont être plus rustiques.

Dans le village, on verra plusieurs yaks se balader avec leurs bébés, c’est la pleine saison de vêlage en ce moment dans ces montagnes.

⭐Bilan de ce jour 9, jour de trek culinaire :

BRAKHA 3450m/MANANG 3540m/GUNSANG 3900m/YAK KHARKA 4018m

11km, 2roulés cannelle, 1 roulé chocolat, 100g de fromage de yak, 3 chapatis, D+ 559/D- 31m


Jour 10

A nouveau une petite journée qui nous attend. Ces derniers jours sont surtout consacrés à l’acclimatation. Ce qui veut dire, petite distance mais altitude qui augmente progressivement. L’idée aujourd’hui est de rejoindre Thorong Pedi, le camp de base situé à 4450m d’altitude au pied du fameux col.

La seule difficulté de l’étape est la gestion de l’altitude. Ne pas s’essouffler, monter lentement. Jusqu’à présent, ça se passe bien. Aucun signe de MAM à signaler.

Deux chemins sont possibles pour rejoindre Thorong Pedi : le chemin historique, plus court mais devenu dangereux à cause de nombreux glissements de terrain et un nouveau chemin plus haut de l’autre côté de la rivière mais plus long d’une demi-heure. Bien sûr, sans hésitation, nous choisissons la sûreté ! Et franchement aucun regret, car notre sentier donnera vue sur celui d’en face à flanc de montagne et en voyant les trekkeurs traverser certains passages, on en tremble pour eux tant le tracé semble fragile au milieu de toutes les nombreuses traces d’anciens éboulements.

Le chemin rocailleux de notre côté est bien sympa même s’il monte plus. A cette altitude, il n’y a à présent plus de végétation. Les panoramas sont toujours aussi splendides avec cette magnifique météo ! Une dernière immense passerelle, 369m, nous amène à notre étape du jour, Thorong Pedi, 4450m, le Base Camp. Il n’y a plus beaucoup d’hébergements mais ceux présents sont immenses et peuvent accueillir un nombre impressionnant de trekkeurs. La salle commune de notre logement, seul espace chauffé au feu de bois, est comble. Joyeux bazar où tout le monde échange sur l’étape du lendemain, l’excitation monte ! On y rencontrera un couple de français, Clémentine & Nico, enchainant plusieurs treks au Népal, ainsi que Matthew, un belge, en voyage en Inde et au Népal pour quelques semaines. Soirée super sympa à jouer aux cartes et à papoter. Tout le monde part se coucher tôt, car le lever va être très matinal en vue de la très très longue et dure journée qui nous attend !

⭐Bilan J10 : YAK KHARKA 4018m – THORONG PEDI Base Camp 4450m

7km / 4h de marche / D+ 597m / D- 102m

6

Jour 11

Notre nuit à 4450m d'altitude sera frisquette malgré notre sac à viande thermique, nos bonnets et les couvertures supplémentaires demandées. Elle sera très courte également car le réveil sonnera à 3h30 ! Ca pique, mais l’excitation mêlée au stress du challenge sportif qui nous attend nous aide à nous lever rapidement ! On refait nos sacs, bien plus légers aujourd’hui car nous enfilons toutes nos couches de vêtements bien chauds ! On rejoint la salle commune pour un petit-déjeuner composé d’omelettes, de chapatis et d'un bon thé. On récupère nos sacs, on s’équipe avec nos bâtons et nos lampes frontales… et c’est parti, il est 4h15 quand on entame nos premières foulées en direction du High Camp, première étape située 350m de dénivelé plus haut.

Le démarrage est difficile pour Zoé ce matin. On avance très très lentement, et on mettra 1h30 pour franchir les 1,5km nous séparant du High Camp. Les couleurs du ciel et les premiers rayons de soleil sur les sommets enneigés, sans aucun nuage sont magiques ! Et nous franchissons la 1ère étape : nous voici au High Camp, à 4800m d’altitude. Vu le manque d’énergie de Zoé, on décide de faire une première pause thé. On avait hésité la veille à pousser notre route jusqu’au High Camp, histoire de gratter un peu sur les 966m de dénivelé positif qui nous attendent aujourd’hui, mais le tout à plus de 4500 mètres d'altitude ! Beaucoup de témoignages d’autres trekkeurs ou même de guides nous disant qu’on risquait d’y avoir trop froid et de mal y dormir à cause de l’altitude nous en avait dissuadé.

Cette pause thé, la plus chère de tout le circuit, était la bienvenue et a requinqué toute la troupe, surtout notre super Zouzou qui a réenclenché son mode "warrior" ! Nous reprenons notre ascension en direction du fameux col à 5416m et 4,5km plus haut. Sous un soleil radieux, le panorama qui nous entoure nous aide à tenir bon et à avancer pas à pas vers notre but. Le souffle devient difficile à gérer au fur et à mesure de cette montée.

Petits pas par petits pas, on avance, doucement mais sûrement. L’effort est intense mais on tient bon. Un pas après l’autre, une petite famille en file indienne entrain de réaliser son exploit, tous les 3 ensemble. Enfin, au détour d’un virage nous apercevons les drapeaux de prières au loin… le col est là ! Les derniers mètres sont remplis d’émotions, entre la joie, la fatigue et l’arrivée toute proche ! CA Y EST !!! THORONG LA PASS ! ON EST A 5416m ! Super émouvant d’y être ENFIN ! On se serre fort tous les 3 ! C’est tellement beau ce qu’on est entrain de vivre ! Un sacré exploit sportif qu’on vient de réaliser ensemble ! On est à 5416m d’altitude, entourés de 2 sommets enneigés qui semblent tout proches, le Thorong Peak à 6144m et le Yakawa Kang à 6482m.

Au col, on retrouve une famille française déjà croisée en chemin pendant nos pauses communes sur la montée. Déborah et Cédric, un couple avec de nombreux points communs avec nous côté voyages, accompagnés de leurs enfants, Vasco 13ans et Timéo, 16ans. Cédric immortalisera notre exploit en famille sous les innombrables drapeaux de prières. Nous en accrocherons quelques uns de plus, à la grande joie de Zoé. On ne tarde pas trop au col car le vent souffle assez fort malgré le ciel toujours sans un seul nuage !

Le début de la loooongue descente commence. Il nous faut redescendre 9km jusqu'à Muktinath, village à 3800m d'altitude dans la vallée, de l'autre côté du col. Les paysages de ce côté-ci y sont splendides avec un panorama magnifique sur le Dhaulagiri, sommet culminant à 8167m, classé 7ème sommet le plus haut du monde. Après de multiples pauses, dont même une micro sieste, on finit par arriver dans la vallée, accueilli par les nombreux drapeaux de prière du monastère de Muktinath. Fatigués mais heureux, on rejoint notre hébergement du soir, l'hôtel Bob Marley. On se régale d'un délicieux burger de... YAK ! On y retrouvera tous ceux rencontrés la veille, moment de partage ensemble sur la terrasse ensoleillée bien agréable.

⭐Bilan du jour 11 :

Thorung Pedi (Base Camp) 4450m / Thorang La Pass 5416m / Muktinath 3800m

15km / 9h de marche / D+ 966 / D- 1743


Jour 12

Après la journée de hier, nous méritions bien un jour de repos ! Avec des étoiles encore pleins les yeux, on en profite pour trainer un peu au lit, prendre notre temps et faire une "vraie" lessive de nos vêtements qui commencent à sentir un peu le yak ! Après cette matinée détente, avant de partir faire un petit tour dans le village, on dit au revoir à Déborah, Cédric, Vasco et Timéo qui poursuivent vers un autre village. Clémentine & Nico sont repartis au matin pour continuer leur trek du côté du Mustang, et Mathew, le belge, est reparti vers Jomsom.

Muktinath, notre lieu de repos est surtout célèbre pour son monastère. Haut lieu de culte, les hindous et bouddhistes viennent de tout le pays ici en pèlerinage. Situé à 3710m d'altitude, au bout d'interminables marches, ce plus ancien temple du Népal est un des lieux de pèlerinage le plus haut perché du monde. Deux éléments très sacrés s'y trouvent ; une flamme éternelle protégée dans un temple et 108 jets d'eau sacrés qui symbolisent la purification des péchés et le salut. Une ambiance vraiment particulière y règne.

En redescendant vers notre hôtel, on pourra encore admirer de magnifiques vues sur les sommets alentours. On terminera notre apm de repos à chiller à l'hôtel Bob Marley tout en se régalant de leur Apple crumble pie absolument délicieuse.


Jour 13

Après une dernière part d'Apple crumble pie en guise de petit déjeuner (oui vraiment on est tombé fan !), une fois n'est pas coutume, on se dirige vers la gare routière. En effet, pour rejoindre la suite de notre trek à Tatopani, on décide de faire une partie en bus. Une route poussiéreuse pas très symape remplace ici le sentier du trek d'origine. On nous annonce 4h de bus pour 69km. On s'installe dans un bus quasiment vide. Jusqu'à Jomsom, le trajet sera vertigineux mais supportable, les gens montant au fur et à mesure dans le bus. Les paysages sont splendides mais la conduite sportive du chauffeur aux bords de ravins très impressionnants commence à sérieusement nous inquiéter. Se rajoute le surnombre de passagers depuis Jomsom. Beaucoup plus de passagers que de places assises, ça devient vraiment folklorique (Et qu'est ce qu'on dit au chauffeur de bus ?), et le trajet n'en finit pas ! Au final, nous mettrons plus de 6h et sortirons bien brassés et épuisés de ce voyage ! Et la journée n'est pas finie ! Ça aurait été trop facile !

Tatopani est bien plus bas dans la vallée. Nous voici redescendus à 1200m d'altitude. La prochaine étape est Ghorepani, situé à... 2870m! Vous comprendrez vite le souci de dénivelé positif qui s'annonce pour nous ! Et, comme on n'a vraiment pas envie de faire ce dénivelé en une journée, on aimerait commencer à marcher dès la sortie du bus pour gratter quelques centaines de mètres de montée afin de rendre la journée du lendemain moins rude !

On se pose le temps de se remettre un peu du trajet et de manger quelque chose dans le village. Ce repas nous redonne un peu d'énergie. Il est déjà 15h ; après un rapide conseil de famille, on décide de marcher maximum 3h et de s'arrêter là où nous serons arrivés.

On découvre de superbes paysages qui changent de ce qu'on avait vu jusqu'à présent. Des gorges, des jardins en terrasse et des villages perchés à flanc de montagne. On retrouve les interminables escaliers qui eux ne nous avaient pas manqué ! Après ce voyage en bus, c'est difficile côté énergie, mais tant bien que mal, on finira par arriver au village de Ghara vers 18h, après 5km, D+557m et D-20m !

Mission réussie pour alléger notre journée du lendemain !

On dégote une adorable homestay, tenue par une charmante famille qui nous met de suite à l'aise. Et malgré l'énorme araignée dans la douche, Luc sera conquis ! Ils nous cuisineront certainement le meilleur Dal bath de notre séjour. Et hop, épuisés, nous rejoindrons nos lits !


Jour 14

Après notre réveil, on traîne sur le roof top de notre homestay où nos hôtes nous ont installé pour le petit déjeuner. Emplacement avec un panorama royal d'où on observe le village qui se réveille. On y est tellement bien qu'il sera difficile pour nous de décoller avant 9h.

Comme hier, c'est reparti pour d'interminables volées de marches qui traversent de superbes villages et nos premières forêts de rhododendrons. Certains sont encore en fleurs, magnifiques avec leur couleur rouge ou rose.


On finit par atteindre Ghorepani vers 16h, bien contents.

Étape du jour : J14

Ghara 1765m/Chitre 2350m / Ghorepani 2870m / 9km / 5h / D+ 1140m / D- 10m


Jour 15

Réveil très matinal, à 4h ! Ca nous rappelle des souvenirs pas si lointains ! Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'un col à passer, mais d'une colline à grimper pour aller voir le lever du soleil sur la chaine de montagnes : Poon Hill, montée de 1km et 300m de dénivelé ! Une broutille pour des trekkeurs aguerris par ces 14 derniers jours intensifs !

Bon, nous serons bien plus entourés que ces derniers jours aussi ! Ghorepani étant facilement accessible par la route, de nombreuses personnes se rendent ici juste pour grimper à Poon Hill et repartir ensuite dans la vallée, ou poursuivre sur d'autres treks. Rien qu'aujourd'hui, nous serons 200 personnes au sommet à l'heure du lever du soleil.

En 45minutes, nous voici arrivés en haut de ces marches. Malgré la foule, on profite du panorama incroyable, avec les premières couleurs du jour et les rayons de soleil qui illuminent les sommets les uns après les autres ; et ils sont nombreux les sommets enneigés qui nous entourent ! Le Dhaulagiri (8167m), le Tukuche (6920m), le Nilgiri (6940m), l'Annapurna Sud (7219m), l'Annapurna I (8091m), le Hinchuli (6441m), et enfin le Machapuchare (6993m), connu aussi sous le nom de Fishtail, pour sa forme en queue de poisson.

A notre retour à l'hôtel, il est temps de prendre notre petit-déjeuner ! Chapati/omelette pour Marion et Rösti au fromage pour Zoé & Luc. Clairement bon choix, l'équipe Rösti-fromage aura beaucoup plus d'énergie sur le chemin et ils galoperont comme des petits cabris ! Allez, il est temps de refaire nos sacs, car notre journée est de loin pas finie !

Et c'est reparti pour des marches, cette fois-ci en direction de Myagdi, situé à 3165m d'altitude. La vue est un peu voilée de ce côté-ci de la vallée, du fait du retour dans l'air de la pollution ; et la longue descente commence.

On sera rejoint par la famille française, Déborah, Cédric, Vasco et Timéo. Le temps commence à se dégrader, et on arrive sous la pluie à Tadapani. Il est midi passé, et comme on a tous soif et faim, on décide de faire une pause déjeuner bien au chaud, à l'abri de l'orage, en espérant une accalmie un peu plus tard. De la grêle tombera même !

Vers 14h, une fenêtre météo semble s'ouvrir. On s'équipe en mode pluie au cas où, car le ciel est encore bien chargé. Pantalons de pluie, ponchos...et on se remet en route pour les 6 derniers km qui nous séparent encore de Ghandruk. L'orage qui gronde toujours au loin nous faisant un peu peur, on les mangera en 1h30 ! Un record pour nous qui peinons souvent à finir les 5 derniers km de nos journées !

En même temps que le retour du soleil, on arrive tous les 7 ensemble, dans ce charmant village. Il nous faut encore trouver un hébergement. Après plusieurs refus par manque de place ou échec de négociations, nous dégotons un hôtel qui nous parait flambant neuf ! Et il l'est ; nous sommes ses premiers clients ! Déborah arrive à nous négocier un super prix ! Quel talent ! Oh la la quel luxe cet hôtel, les chambres sont super confortables, et la douche chaude, la meilleure du circuit ! Soirée très sympa tous ensemble autour d'un bon diner.

⭐Etape J 15 :

Ghorepani 2870m / Poon Hill 3200m : 1km A/R à 4h30 ce matin : D+ 330 / D- 330

Ghorepani 2870 / Myagdi 3165m / Ghandruk 1995m : 15,5km / 7h de marche / D+ 749 / D- 1621


Jour 16 : THE LAST

Lever vers 7h dans notre super hôtel, pour notre dernier jour de marche de cet incroyable trek ! Un peu émus de se dire que c'est bientôt la fin ! Ce trek était éprouvant physiquement mais tellement magique ! La météo n'étant plus aussi clémente que les jours précédents, on enterre l'idée de poursuivre encore 2 jours supplémentaires vers d'autres villages et on va boucler le circuit des Annapurnas jusqu'à sa fin historique, le village de Nayapul.

Toujours en compagnie de l'autre joyeuse tribu française, nous passerons une journée bien sympa tous ensemble. Des marches, encore des marches, pour notre plus grand bonheur ! Mais QUE de la descente, Nayapul se situant à 1070m d'altitude, un petit dénivelé négatif de 1000m attend nos genoux ! On termine avec les petits sentiers de forêt pour longer la route, on sent qu'on s'approche de la fin du trek. En arrivant à Birethanti, juste avant Nayapul, on découvre le dernier check point du circuit.

Comme nous terminons la boucle, le monsieur derrière son guichet tamponne notre EXIT ! Ca y est, nous avons officiellement validé la boucle des Annapurnas ! Trop fiers de nous ! Au total, nous aurons parcouru 186km à pieds et des dénivelés dignes des sommets qui nous ont entouré pendant ce magnifique trek !

7

Après notre trek, nous sommes de retour à Pokhara. Juste le temps de rendre nos affaires de location, de revendre et donner celles dont on n'aura plus besoin pour la suite du voyage. La météo étant plus claire qu'avant notre départ en trek, on en profitera pour aller faire un petit tour sur le lac. On ira se faire masser dans un des nombreux spas de la ville, un massage bien mérité après tous ces dénivelés, sac au dos ! Et une dernière soirée ciné en plein air, où sera projeté un film dans le thème de nos derniers jours : 14x8000, Aux sommets de l'impossible, où l'alpiniste népalais Nims Purja réalise un exploit en rendant possible l'impossible projet qu'il s'est fixé ; escalader les 14 sommets de plus de 8000m au monde en moins de 7 mois !

Et il est déjà temps de repartir sur Katmandou. Le trajet en bus ne sera pas plus agréable que le trajet aller. Même verdict : près de 10 heures de bus sur des routes poussiéreuses et défoncées mais de retour à Katmandou, la pollution est bien moins présente qu'à notre arrivée.

Chaotique et poussiéreuse, la ville a aussi un riche passé. Katmandou ne désigne pas seulement une ville, mais toute une vallée qui regorge de trésors que nous devons encore découvrir.

Notre premier stop sera le temple Swayambhunath , classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, situé à environ 3 km à l’ouest du quartier touristique de Thamel, donc à une distance raisonnable de marche ; l'occasion pour Zoé de partir à la chasse des "Space Invaders", petites mosaïques installées par un artiste français dans des rues de certaines villes du monde. Ce temple, situé sur une colline qui surplombe la ville, est le plus ancien et le plus sacré des temples bouddhistes de Katmandou. Il a été construit par des marchands tibétains qui voulaient être protégés pendant leur voyage retour vers Lhassa.

En haut de l'immense escalier, face à l’énorme stupa, nos yeux seront immanquablement attirés par… les siens. Le regard impassible du Bouddha représente sa bienveillance et donne la sensation qu'il observe absolument tout. La base sphérique du stupa rappelle quant à elle le monde dans lequel on vit, et sur lequel Bouddha règne.

On comprend aussi très vite pourquoi ce temple si particulier est aussi appelé le temple des singes. Il y en a absolument partout. Loin d'être dangereux, il faut quand même faire attention à ces petits filous un rien chapardeur !

L'après-midi à Katmandou sera consacré à notre shopping souvenir. Le quartier de Thamel regorge de boutiques en tout genre. Marion et Zoé sont investies d'une mission, retrouver la super jolie statue de Yak en bois qui plait tant à Luc, vue à Pokhara mais que nous n'avions pas acheté. Si on a bien trouvé un tas de babioles à ramener, pour le moment l'opération Yak se solde par un échec.

Le lendemain, après une matinée studieuse (et un peu grasse aussi!) on se rend à un autre incontournable des alentours de Katmandou, le stupa de Bodhnath. Une petite demi-heure de taxi est nécessaire depuis Thamel.

Avec ses 36m de haut et plus de 100m de large, le stupa de Bodhnath (ou Bouddha) est l'un des plus grand d'Asie. Son dôme blanc étincelant et sa tête dorée sont d’ailleurs souvent représentés pour illustrer les attractions touristiques de la ville. On en fera le tour, bien sûr dans le bon sens, celui des aiguilles d'une montre, pour ne pas s'attirer de malédiction.

Un peu comme celui de Swayambhunath, ce lieu de culte a été fondé il y a des siècles par des pèlerins tibétains. Mais loin d’être simplement un témoin du passé, ce site est le centre névralgique de la communauté tibétaine de Katmandou. Une communauté qui, malheureusement, ne fait que s’agrandir, suite à la répression exercée par le gouvernement chinois entrainant un exode massif.

Depuis Bodnath, nous rejoignons à pied le temple de Pashupatinath, temple hindou le plus important au Népal. D'ailleurs, l'entrée du temple principal au toit d'or n'est autorisée que pour les hindous. Le site est immense et borde la rivière Bagmati, considérée également comme la plus sacrée du pays. Là, au bord de cette rivière se passent d'étranges scènes de... crémation ! Tout au long de la journée, des familles viennent installer leur mort sur un bûcher et prient avant de jeter les cendres à la rivière. Ambiance vraiment particulière et on ne trainera pas trop car pas très à l'aise devant ces scènes.

Un dernier jour de visite sera consacré à deux cités incontournables bordant la capitale. On commencera par Baktapur, petite cité médiévale située à environ 15km. A peine arrivé, on tombe sous son charme. Beaucoup plus calme que la capitale, son immense Durbar Square avec ses monuments superbement conservés est magnifique. Plus loin, le temple de Nyatapola, considéré comme le plus grand du Népal est fascinant. On se baladera un long moment dans les ruelles pavées de la cité.

On finit par arriver au quartier des potiers. L'occasion de voir le travail des artisans et d'admirer toutes leurs poteries entrain de sécher au soleil.

En rentrant dans une des boutiques, on découvre une statue de yak mais pas en bois. Luc discute avec la vendeuse et lui montre la fameuse en bois qu'on recherche désespérément. La dame réfléchit et nous dit, suivez moi ! Nous voici à la suivre presque en courant tellement elle file à vive allure dans le dédale des étroites ruelles. Elle nous amène dans une autre boutique, et là, un peu à l'écart sur une étagère, nous tombons nez à nez avec... un yak en bois ! Exactement dans le style qu'on cherche. Ne pas montrer sa joie car il reste une étape diplomatique serrée à jouer ; la négociation ! Prendre un air de oui bof c'est pas exactement ce qu'on cherche (alors que pas du tout !! On la kiffe grave cette statue !). La négociation sera rondement menée par la famille ; on repart avec non pas une mais 2 statues, un grand un petit yak, au prix du grand vu à Pokhara, YOUPI !

Après cette merveilleuse cité, on se remet en route, cette fois direction Patan. Patan, 3ème ville en importance au Népal, se trouve à peine à 6km de la capitale. Son Durbar Square est classé au patrimoine de l'Unesco. Très joli aussi, on déambulera dans ses ruelles après avoir dégusté un délicieux jus de fraises ! Un peu caché, à l'étroit entre deux bâtiments, se trouve le Temple d'or. Tout aussi beau que paisible.

Vraiment dingue Katmandou, que ce soit la capitale ou sa vallée, on ne peut pas faire 10 pas sans tomber sur du sacré. Toujours un temple, une petite divinité, de ci de là, tout est propice partout aux prières et à la méditation. C'est pas du folklore ou des vestiges du passé, c'est leur quotidien.

On profite du dernier jour pluvieux dans la capitale pour délester nos sacs à dos qui commencent à être trop chargés (merci les yaks !), et à envoyer une partie par colis en France... On croise les doigts pour que ce gros carton de 22,5kg arrive à bon port... ce serait vraiment dommage de perdre les yaks.

Un dernier tour dans notre super cantine à momos !

Toutes ces visites au Népal nous ont enchantées. Il est temps pour nous de refaire nos sacs à dos bien allégés avant de faire nos aurevoirs au Népal. On est sûr d'y revenir un jour. On a beaucoup aimé l'ambiance, les gens et il y a bien trop d'autres circuits de trek à découvrir encore !