Vous savez, je crois sincèrement que tous nos rêves peuvent se réaliser... Il suffit d’y croire !
Il y a un peu plus d’un an, Juliette m’offrait un livre (« La sagesse des loups» par Elli H. Radinger) qui a fait naître le rêve un peu fou d’aller à la rencontre de loups sauvages et ce, avant mes 25 ans. Dans cet ouvrage que je vous invite à lire, Elli raconte sa propre rencontre et sa vie avec les loups qui peuplent le Yellowstone*.
L’opportunité que Raphaël me présentait il y a quelques mois, de le suivre à San Francisco m’offrait la possibilité de rallier le Yellowstone, ce célèbre parc bien connu des biologistes pour ses trésors zoologiques, botaniques et géologiques. Je rêvais depuis longtemps de fouler ses terres et aller à la rencontre de sa vie sauvage. Bien qu’éloigné de plusieurs états de la Californie, c’était tout de même moins loin que la France !
A cheval sur 3 états que sont le Wyoming, le Montana et l’Idaho, le Yellowstone répondait à un troisième rêve, celui de faire un road-trip en van avec mon amoureux !
A gauche : localisation du Yellowstone par rapport à SF. A droite : division du parc entre trois états. Comme vous pouvez le voir, atteindre le Yellowstone en voiture relève d'une expédition. C'est là que la réalisation d'un autre de mes rêves intervient puisque j'ai réussi à négocier un contrat photographique avec une compagnie de location de vans : Escape Campervans. Le séjour nous a donc finalement presque rien coûté !
Samedi 17 Avril
Pour une meilleure logistique, nous nous sommes d'abord rendu en avion à Salt Lake City (Utah) afin de récupérer notre van WOW.
Notre vol partant à 5h du matin, il était plus sage de nous rendre la veille à l'aéroport. La nuit fut donc très courte mais cela en valait la peine puisqu'il nous a été offerte la chance d'admirer le flamboyant levé de soleil sur la baie de San Francisco. Le soleil surplombait les hauteurs de Berkeley et révélait les premières lueurs d'une magnifique journée.
Nous avons ensuite pu apprécier l'immense désert du Nevada, des étendues de sable et des terres sèches à perte de vue, avant d'arriver sur l'immense lac salé de... Salt Lake City (oui, cela paraît logique maintenant). Ce fût réellement spectaculaire ! Je vous laisse juger par vous même ...
Arrivés à Salt Lake, nous avons d'abord été récupérer le télé-objectif que j'avais loué afin d'avoir du matériel plus adapté pour prendre en photo la vie sauvage du Yellowstone. 📸
Nous nous dirigeons ensuite vers les locaux d'Escape Campervans afin d'y retrouver notre maison ambulante pour la semaine. Nous sommes accueilli par Conor, un jeûne de la région travaillant pour la compagnie. Il nous brief, nous explique le fonctionnement, nous donne quelques recommandations de lieux à visiter et nous présente notre van. Un très beau Ford avec tout l'équipement nécessaire et beaucoup de place.
Hello Wow!Dernière étape de logistique avant le grand départ, nous faisons un détour de ravitaillement à Walmart, et débutons notre périple chargés de tout un tas de bonnes choses, heureux comme des enfants !
Nos premiers kilomètres se font dans un véritable désert où se côtoient des vaches, des aigles et ... des vaches. Pas grand chose à l'horizon.
Mais après 1h de route de la ville, nous arrivons au berges du lac salé. Nous sommes surpris de constater que ce n'est pas du sable ou de la neige qui jonche le sol, mais bien d'immenses cristaux de sel. L'eau est d'un bleu glaciaire, aussi lisse qu'une mer en veille d'orage. Mais une réaction physico-chimique au niveau des bords du lac produit des teintes rosées dans l'eau, offrant un contraste saisissant avec le reste du paysage. C'est tout simplement Magnifique !
Salt Lake En fin d'après-midi, après une bonne baignade nous reprenons notre route en direction des limites Sud de l'Idaho, notre étape pour la nuit avant de rejoindre Yellowstone le lendemain.
Les routes infinies se perdent dans l'immensité du paysage, habillées par les régions montagneuses de l'Utah. Les road-trips aux US, c'est vraiment quelque chose !
Nous arrivons de nuit, au bord d'une rivière. A peine le temps d'apercevoir les fesses d'une mouflette que nous dormons comme des loirs.
Lundi 18 Avril
La nuit fût froide, mais la toilette matinale dans la rivière au réveil le fût encore plus ! Cela fait partie de l'aventure, et c'est une bonne façon de démarrer la journée, bien énergisé. 😃
Nous nous dirigeons vers l'entrée Ouest du parc, située dans l'état du Montana (regarde la carte en haut de cette partie si tu veux plus de visuel).
Rapidement, la neige prend place dans le paysage jusqu'à en recouvrir une bonne partie. Nous ne nous attendions pas à en voir autant à la fin du mois d'Avril ! Mais la région est en altitude et les températures sont encore basses (certains sommets s'élèvent à 3800 m).
On our way to YellowstoneNous arrivons à West Yellowstone, le petit village à l'entrée du parc, un véritable décor de trappeurs avec de vieux bâtiments en bois particulièrement typiques.
Welcome to West Yellowstone! Nous entrons enfin dans le Parc National et prenons la direction des fameux Mammoth hot springs (sources chaudes) où se trouve notre camping. Et oui, au Yellowstone, interdiction de dormir où tu veux, non seulement car il s'agit d'une zone protégée mais également pour votre sécurité (personne n'a envie de se faire réveiller par une maman ours affamée à 3h du matin, avec pour seuls remparts contre ses crocs et ses griffes, les vitres d'un van).
Nous sommes ébahis par la beauté du paysage. Encore couvertes de neige, les grandes étendues du Yellowstone nous offrent une autre version du sauvage, que l'on ne connaît pas en France. Pour parfaire le tableau, nous faisons la rencontre de nos premiers bisons.
Au bout de quelques minutes de conduite lente, la langue pendante et les yeux perdus entre rivière et montagne, nous nous faisons arrêter par un homme qui aperçoit mon appareil photo. Il nous informe qu'il vient d'apercevoir un loup, quelques centaines de mètres plus loin, proche de la route. Mon coeur s'accélère. Tout s'est aligné si vite pour que je puisse réaliser mon rêve que je peine à croire qu'après quelques minutes seulement, nous allons voir des loups. Sans plus attendre, nous reprenons la voiture en quête de cette bête mythique !
Nous arrivons finalement aux premiers hot springs sans avoir vu de loups, un peu déçus mais peu frustrés étant donné que nous avons quelques jours pour partir à leur rencontre. Nous stoppons la voiture pour prendre quelques photos des geysers sur notre droite, quand Raphaël qui scrutait la plaine à gauche aperçu une silhouette de chien gambadant gaiement à découvert.
"Un loup!!!" s'écria-t'il.
Toute notre attention se porta sur cet animal de légende. Elli H. Radinger dit que la première rencontre avec un loup sauvage vous change à jamais et cela prit tout son sens quand je sentis les larmes d'émotion rouler sur mes joues.
Le 'loup' SAUF... que.
Ceci n'est pas un loup, mais un COYOTE !
Et nous, pauvres imbéciles peu expérimentés, nous sommes fait avoir.
Heureusement, nous ne sommes pas restés imbéciles longtemps car il y a de nombreuses pancartes dans le parc qui vous permettent de différencier le loup du Coyote. Et pour ma défense (et mon égo) de biologiste, je ne savais pas qu'il y avait des coyotes dans le parc. Sinon j'aurai sans doute eu un regard un peu plus critique sur le carnivore.
La plupart des personnes vont diront que la principale différence est la taille. Un coyote est plus petit, et plus élancé qu'un loup. Certes, mais pour nous les biologistes, la taille n'est pas un critère discriminant*, car lorsque nous apercevons un animal seul, il est quasiment impossible de la comparer justement à celle d'un autre animal sensiblement similaire.
Alors, comment différencier le coyote du loup ?
1. Et bien comme vous avez pu le remarquer sur la photo précédente, le pelage du coyote va du gris au fauve, avec la gorge blanche et l'arrière des oreilles ROUX. Chez le loup, le pelage est gris.
2. Le coyote possède un museau effilé et les oreilles sont grandes proportionnellement à la gueule et en pointe. Chez le loup, le museau est plus solide et arrondi, tout comme les oreilles, qui sont également plus courtes par rapport à la gueule.
3. Enfin, le coyote abaisse sa queue en direction du sol lorsqu'il court, alors que le loup la tient à l'horizontale.
Source = https://www.projetecolo.com/difference-entre-le-coyote-et-le-loup-892.html Bon, les compteurs sont remis à zéro ! Pas de loup à notre actif pour l'instant. Le passage éphémère d'un carnivore dans son élément naturel comme ce coyote n'en reste pas moins émouvant.
Nous décidons de nous rendre dans l'un des endroits iconique du parc : le Grand Prismatic Spring.
Grand Prismatic Spring Sa particularité réside notamment dans ses dégradés de couleur bleus, verts, jaunes et ocre dûs à des réactions chimiques et la présence de souffre et d'oxyde de fer.
Une vue aérienne est plus impressionnante mais nous n'avions pas de drone, alors je vous montre une photo tirée d'internet :
La Nature est merveilleuse n'est-ce pas ?
Et oui le Yellowstone est une région volcanique qui offre pléthore de sources chaudes et pas moins des 2/3 des geysers de la planète ! En vous baladant dans le parc, vous apercevrez de nombreuses fumerolles s'échappant des entrailles de la terre. Vous ne savez jamais si l'eau que vous voyez est trop froide à cause du climat montagnard ou alors trop chaude à cause de l'activité géothermale.
Geysers & Hot Springs in Yellowstone Nous terminons cette première journée haute en couleurs au Old Faithful geyser. Ce geyser produit l'un des plus grands jets d'eau chaude et de vapeur au monde, avec le Strokkur islandais. Le jet survient en moyenne toutes les 88 minutes, soit un peu moins de 2h.
Nos amis les bisons, dans l'attente de l'éruption se sont confortablement installés alors nous en avons fait de même. 40 minutes plus tard, un puissant jet d’eau d'une douzaine de mètres (ce correspond à une petite éruption) nous offrait un spectacle naturel sous l'oeil attentif des gros mammifères.
Old Faithful Geyser Il n'est pas évident de se rendre compte de la taille sur cette photo, mais dites-vous bien que le jet peut dépasser la taille d'un immeuble de 10 étages !
Nos amis les bêtes Après ce spectacle, la nuit tombe. Nous nous dirigeons donc tranquillement vers notre camp de base. Nous avons traversé une bonne partie de la partie ouest du parc pour y parvenir et le paysage est à couper le souffle. Cascades, rivières, forêts de conifères encore enneigées, routes sinueuses, terres volcaniques et vallées où l'horizon se perd, forment un décor sorti tout droit d'un film documentaire "à la découverte du Sauvage".
Arrivés au camping, les emplacements offrent un coin dédié pour faire du feu. C'est parfait car vu la température, il nous sera bien utile (il fait à peine 3°C). Nous mangeons notre popote du soir, et ne tardons pas à nous coucher puisque le réveil sonne tôt demain !
Mardi 19 Avril
Ce matin, nous nous levons à 5h30 pour aller à la rencontre des LOUPS (les vrais, cette fois).
Nous roulons aux lueurs de l’aube en direction de la Llamar Valley, cette vallée réputée pour être de lieu de rassemblement des meutes du Yellowstone. Nous découvrons des plaines interminables, traversées par les méandres de la rivière Lamar, où de nombreuses bêtes viennent s'abreuver.
Lamar Valley Nous arrivons finalement sur un spot isolé surplombant la vallée. Nous décidons de nous y aventurer en marchant quelques centaines de mètres pour trouver un coin éloigné de la route. Nous installons le matériel et attendons… encore… et encore.
Rien à l’horizon.
C'est qu'il commençait à faire froid, alors je suis partie chercher le plaid dans le van.
A mon retour, Raphaël m'annonce qu'il a pu suivre le trajet de 2 coyotes, gambadant gaiement près de la rivière.
Nous sommes restés là, avec nos chaises, notre plaid et nos M&M’s pendant près de 3h. Nous n'avons pas aperçu l'ombre d'un loup ce jour-là mais nous avons pu profité du calme et du murmure apaisant de la rivière.
Nous reprenons la route, vers l'Est du parc. La vallée est immense ! Nous découvrons des plaines et des bisons à perte de vue surplombés par d’immenses sommets enneigés, mais toujours pas de loups. 😦
Alors nous en profitons pour faire le plein de photos du Van (et oui, c'est que je dois travailler quand même) sous les premiers flocon de neige de la journée.
Après un bon repas bien chaud, nous nous assoupissons quelques minutes. Mais à notre réveil, une tempête de neige pointe le bout de son nez.
Notre petite balade dans la vallée ne sera donc pas possible cette après-midi, et puis de toute façon les loups sont plutôt matinaux. Nous reprenons la route en direction du campement quand un coyote décide de montrer le bout de son nez entre deux fourrés !
A cet instant, une belle partie de cache-cache démarre... L'animal courre, s'arrête, se couche, se cache, pointe une oreille, puis deux, repart, revient... C'est là que je comprend les heures interminables de travail nécessaires à un photographe animalier pour obtenir seulement un cliché. Il faudra des mois des patience pour certains.
Mr Coyote L'avantage c'est que durant notre partie de cache-cache, la tempête s'est calmée et que nous avons pu ensuite apprécier la visite d’autres animaux comme des biches, des antilopes et... un badger !
Photos : wikipédia Sur le retour, nous faisons une dernière tentative à pieds dans l’espoir d’apercevoir des loups, mais dans l’appréhension de tomber sur un ours ! Et oui, le grand mammifère peuple aussi le parc et de nombreux panneaux nous informent de faire très attention lorsque nous nous aventurons à pieds. Il est d'ailleurs vivement recommandé d'acheter un spray au poivre pour les ours et si vous croisez des rangers dans le parc, ils en ont toujours un à leur ceinture !
Nous errons une petite heure sous de timides flocons Alors après une belle balade devant des paysages splendides, nous repartons vers le campement, en croisant encore et encore des bisons... C'est-à-dire que lorsqu'ils décident de bloquer la route, il y en a pour un moment ! Ils ne sont pas pressés les gars ! Alors nous voilà embarqués dans la bisonnerie locale :
Comme à chacun de nos retours au campement, nous nous arrêtons aux toilettes publics pour une pause nettoyage et charger les batteries de l’appareil photo. Pendant ce temps là, les chutes de neige s’intensifient et la route se fait rapidement recouvrir. Nous prenons le van avec prudence mais sommes émerveillés par ce spectacle !
Nous sommes heureux d’avoir notre nid douillet et préparons notre cocon avec des petites lampiotes et notre repas du soir.
Mercredi 20 avril
Nous découvrons avec joie un Yellowstone immaculé ce matin. Plusieurs centimètres de poudre blanche recouvre les routes. Nous appréhendons un peu les 40 miles qui nous séparent de West Yellowstone où nous nous rendons pour que je puisse avoir de la WIFI et finaliser ma demande de VISA pour le Canada.
Et bien ce fut l'un des trajets les plus beaux de notre vie ! Des sapins enneigés laissant ponctuellement la place aux geysers et rivières fumantes. Etonnamment, nous n’apercevons aucun animal sur notre route, comme si la neige les avait tous ensevelis...
Au bout d’un trajet de 3h qui devait en durer une, nous arrivons finalement à West Yellowstone. Nous commençons par une petite exploration des boutiques pour trouver un café où se poser. Puis nous décidons de rentrer dans quelques-unes de ces superbes boutiques de trappeurs. Je perds Raphaël dans celle spécialisée dans la pêche à la mouche... Nous sommes dans le berceau de cette technique si particulière dont sont inspirés des films tels que « Au milieu coule une rivière » avec Brad Pitt.
Nous quittons West Yellowstone dans l'après-midi pour rallier Canyon Village.
Je vous avais parlé de la diversité des paysages, et bien figurez-vous que Yellowstone aussi possède son Grand Canyon ! Formées par l'érosion, les falaises couleur souffre sont impressionnantes ! 39 km de long pour presque 400 de profondeur, et au milieu coule une rivière...
Absorbés par le paysage, nous en avons complètement oublié les animaux. C'est alors que Raphaël repère des traces dans la neige, menant à une traversée de route. Nos regards suivent lentement le chemin de l'animal passé quelques minutes plus tôt quand soudain… un OURS !!!
L'énorme grizzli disparaissait entre les sapins à une cinquantaine de mètres sur notre droite. Ce fût le premier ours sauvage que nous apercevions de notre vie. Une sensation très impressionnante et un moment mémorable. Nous rentrons au soleil couchant, heureux de la fin de cette journée. Mais elle n'était pas encore terminée puisque nous tombons sur une masse sombre et pataude, traversant une immense plaine blanche : notre deuxième grizzli.
Il me fut très difficile de les prendre en photo en basse lumière sans mon trépied, mais voici les bêtes :
Notre premier Grizzli à gauche, et le second à droite.
Les loups ne se seront pas montrés et notre périple au Yellowstone prend fin demain, mais je suis heureuse d'avoir pu rencontrer ces gros mammifères tant redoutés !
Jeudi 21 Avril
Comme chaque jour depuis notre arrivée, nous nous levons aux aurores à 5h30 pour un départ à 6h vers la Lamar Valley. Beaucoup de neige est tombée encore cette nuit, mais nous remarquons qu'elle rend aussi paresseux la plupart des gros mammifères...
Je suis déterminée à chercher les loups toute la journée mais au vu des derniers jours, malgré notre assiduité, je manque d'espoir. Dame Nature a ses raisons que la Raison ignore, et il est bien de le respecter !
Nous empruntons le même parcours que l’avant-veille sans distinguer d’oreilles pointues. Alors que nous étions presque à l'arrêt, il surgit 20 mètres au devant de la voiture : un magnifique loup gris !
Devant nous, fier et immobile, prenant un temps d’arrêt pour nous fixer droit dans les yeux, l'animal ni craintif, ni curieux, semblait avoir arrêté le temps. Cet instant dura 5 secondes, et mon coeur battait la chamade si fort, rompant le silence religieux, que j'eu peur que le loup l'entende et détale sans demander son reste.
Bien au contraire, il traversa la route pour monter les flancs de la colline qui longeait la route. Il resta là plusieurs dizaines de minutes, à la recherche de nourriture, à nous observer. Pour finalement s’enfoncer dans la montagne loin de cette agitation humaine qu’il venait de susciter.
Après ce moment inoubliable, je me sentais incroyablement comblée, et reconnaissante. Ce rêve qui me paraissait alors impossible il y a un an, et encore la vieille, venait de se matérialiser sous mes yeux. Ce n'est pas grand chose me direz-vous, mais pour mon âme amoureuse de la Vie et du Sauvage, voir ce loup évoluer naturellement dans son élément, si proche de nous, fut un véritable accomplissement.
Je me sentais moins loin des documentaires de mon enfance, tout me semblait plus accessible, plus réalisable. Voilà, à quoi cela me sert de vivre ces expériences à l'autre bout du monde :
Continuer de croire que tout est possible !
Merci pour ce moment de magie ! 🙏🏻
A la fois heureux et soulagés, nous décidons de clôturer notre expérience dans le parc par une balade pédestre.
Les chutes de flocons laissèrent la place aux doux rayons du soleil, faisant doucement fondre la neige recouvrant les plaines. Nous nous aventurons sur les collines bordant la vallée, en prenant garde de rester bien à découvert afin de pouvoir repérer un ours qui se montrerait trop curieux.
Nous croisons la route d'une multitude de mini-marmottes dont l'espèce m'est inconnue. Elles sont bien trop mignonnes, et bien facile à grignoter pour tous les prédateurs du coin... Les pauvres !
D'ailleurs, les coyotes ne sont pas loins et s'éclipsent furtivement à notre vue, entre les buissons. Nous apercevons également de farouches antilopes, mais le moment qui me marquera pour toujours profondément est le moment où nous entendons la meute de loup hurler au loin.
Leur simple présence non visible, mais audible, dégage une énergie puissante et mystique. Le silence nous est imposé, simplement rompu par les hurlements des loups du Yellowstone.
Je me sens vulnérable, comme mise à nue.
Nous sommes entourés d'animaux sauvages, de grands prédateurs. Et il faut bien l'avouer, nous sommes de piètres guerriers à côté... C'est une véritable leçon d'humilité qui nous fait relativiser notre place dans cet écosystème.
Nous rentrons un peu plus tôt au campement ce soir pour préparer un feu de camp et profiter de notre dernière soirée à Yellowstone. Il ne pouvait pas y avoir eu de plus belle dernière journée que celle-ci !
Vendredi 22 Avril
Une autre belle aventure nous attend aujourd'hui. Nous laissons derrière nous les célèbres paysages du Yellowstone pour découvrir les fabuleux trésors du Grand Teton National Park*.
A cette période de l’année nous ne pouvons pas traverser Yelloswtone du Nord au Sud pour rejoindre Grand Teton qui se trouve dans son prolongement Sud, en raison des fortes neiges bloquant l’accès aux routes. Nous faisons donc un détour de 3h par l'Ouest avant d'entrer dans le parc.
Nous arrivons malheureusement sous un ciel couvert, alors que la beauté du Grand Teton réside principalement dans ses hautes montagnes aux pics majestueux...
Le climat montagnard justifie l'accumulation de nuages au niveau des sommets... et beaucoup de neige ! La route iconique est fermée. Nous essayons donc de tirer parti de cette météo peu clémente.
Il y a bien une case que nous n'avions pas coché à Yellowstone : les élans ! Nous n’avions pas vu ces immenses quadrupèdes au cours des 4 derniers jours, mais à peine arrivés à l’entrée de ce parc, nous en apercevons un (sans les bois car ce n'est pas la bonne saison) ainsi que quelques wapitis (elk en anglais) curieux...
A gauche : élan. Au milieu et à droite : wapitis. D'ailleurs, ces bestiaux sont responsables de la plupart des accidents de route de la région. Ils sont plusieurs milliers à fréquenter les plaines du Wyoming, et leurs traversées sur les routes interminables américaines sont très fréquentes... Prudence !
Nous décidons de rester dans le parc malgré le mauvais temps.
Nous prenons le temps de déjeuner en compagnie d'un corbeau mystérieux, et très intelligent. Finalement en fin de journée, nous avons quelques éclaircies nous permettant de faire des photos et voir les pics du Grand Teton.
La moitié du parc est fermée à cause de la neige, alors nous faisons vite le tour et retournons dans la ville la plus proche que nous avions traversé en arrivant : Jackson Hole.
Cette ville semblait très intrigante, comme une porte d’entrée vers le monde des trappeurs et des chasseurs. Cette destination pas comme les autres est réputée dans tout le pays car célèbre pour le ski, la pêche, le rafting, les ranchs, la gastronomie, et l'univers tout droit sorti d'un film à l'ancienne. Il y en a pour tous les goûts ici et c'est ce qui en fait un lieu si apprécié.
La place centrale est délimitée par une arche composées de bois de 700 caribous tués lors d’une chasse au siècle passé... Cela fait froid dans le dos !
Nous entrons dans un bar qui était en fait un hôtel haut de gamme, habité par le pur esprit Western, qui accueille régulièrement des concerts de country, comme ce soir-là ! Encore une fois, on s'est senti comme projetés dans un film... Nous prenons une bière et profitons du lieu pour la soirée.
Samedi 23 Avril
Nous avons tellement aimé l'ambiance de Jackson, que nous avons décidé de passer la journée à flâner dans les rues et les boutiques. Des bars de western, aux hôtels en bois massif, en passant par les magasins de fourrures, cet endroit est définitivement très surprenant... Alors même que les animaux du parc sont protégés, s’ils s’aventurent en dehors, les habitants peuvent les chasser, ce qui explique la présence de manteaux en fourrure de loup à plus de 20 000 $.
Vous vous doutez bien que cela m'a retourné le cerveau, et m'a ramené les pieds sur terre. Nous sommes aux US ! Qu'est ce que je m'imaginais ? Il y a encore beaucoup de boulot avant que les consciences ne s'éveillent...
Photos prises sur internet Bon, sinon j'y ai trouvé la meilleure boutique de chapeaux au monde (sans fourrures, ni animaux protégés je vous rassure) ! Il est clair que tout n'est pas bon à prendre, mais l'endroit n'en reste pas moins dépaysant.
Après une semaine à faire des toilettes de chat, nous nous offrons également le luxe des douches de la piscine communale.
Nous prenons le temps avant de repartir en direction du Sud et emprunter les routes infinies du Wyoming jusqu’à l’Utah.
Dimanche 24 Avril
Dernier jour avec Wow (le van).
Nous sommes arrivés aux portes de Salt Lake City, afin de reprendre notre avion vers la Californie. Mais nous avons encore le temps de visiterAntelope Island, une bande de terre de 109 km2 qui devient une île en fonction du niveau de l'eau du lac salé.
Elle porte ce nom en raison des multiples antilopes qui la peuplent, mais l'on y retrouve aussi des bisons, coyotes et autres animaux sauvages qui ont déjà croisé notre route.
C'est un peu perturbant, de passer de la ville, à cet endroit complètement sauvage, pourtant si proche.
Nous profitons du lever de soleil pour faire nos dernières photos, puis il est temps de ramener Wow à ses propriétaires...
Ce fût une aventure spectaculaire !
Nous avons traversés des paysages grandioses, d'immenses espaces sauvages peuplés d'animaux de légende, en passant par les déserts de l'Utah jusqu'aux montagnes du Wyoming.
Une semaine chargée d'émotions, de connexion à la Nature et de belles rencontres. Un rappel toujours plus fort, qu'il faut continuer d'oeuvrer pour préserver les richesses naturelles de notre belle planète.
En prenant l'avion, le van, et roulant de cette manière, je me questionne évidemment sur cette empreinte écologique énorme. Pourtant, je ne me sens mieux connectée à nos espaces naturels, et mieux informée, en les foulant de mes propres pas et voyant ses trésors de mes yeux.
Elli H. Radinger disait dans son livre : 'On protège ce que l'on aime, et on aime ce que l'on connaît."
A travers mon récit, j'espère vous faire connaître ces espaces naturels, et vous apprendre à les aimer, même de loin, pour mieux les protéger.
Merci 🤍