Carnet de voyage

The California Dream

6 étapes
3 commentaires
Qu'est-ce que vous ressentez lorsqu'on vous dit "Californie" ? Personnellement, je pensais "soleil", "surf" et "vie de rêve"... Alors j'ai décidé d'en avoir le coeur net. California here I come !
Du 10 mars au 1er mai 2022
53 jours
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10
mars

Vagabonder sur les routes du monde, une façon de me sentir libre qui m'a manqué ces dernières années de pandémie... Me voici sur le départ d'une nouvelle aventure, le coeur et l'esprit grands ouverts !

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Quelques petites infos pour toi cher lecteur :

1- Tu peux cliquer à gauche du texte sur le petit pin qui t'affichera la localisation de chaque étape.

2- Les mots en gras et de couleur orangée sont des liens sur lesquels tu peux cliquer.

3- N'hésite pas à me laisser des commentaires ou me poser des questions par message privé, je me ferai un plaisir de te lire et de te répondre.

J'ai hâte de te partager mes aventures. Bonne lecture ! 😁

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• 10 MARS 

C’est le grand jour. Il est temps de m’envoler vers le Paradis ! 😁

J’ai 12h d’avion au départ de Roissy CDG. C’est mon plus grand voyage en avion depuis la Nouvelle-Zélande et j’avoue que j’appréhende un peu. Il y a la durée du vol, mais aussi le fait que ce soit les US. Je sais qu’ils sont extrêmement à cheval aux douanes et j’ai peur d’avoir oublié ou mal fait quelque chose et qu’ils me renvoient à peine arrivée... Après tant de temps sans voyager, ce n'est pas le moment d'être étourdie !

 Golden Gate Bridge
  • Aaaaah... Mais que serait un voyage sans quelques imprévus ?

Les galères commencent lorsque je réalise que mes bagages cabine (mon sac photo + ma valise) dépassent le poids autorisé. Et bam ! 85 euros de supplément… 🥵

Note à moi-même : trouver une solution pour transporter mon matos à moindre coût.

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Le vol se passe bien, c’est assez long mais avec les films je suis occupée. J’ai pu voir les paysages magnifiques du Nord Canada à travers le hublot et l’arrivée au dessus de San Francisco : dépaysement garanti!

Canada vu du ciel
Canada from above.
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Mais une fois à la douane, ce n’est pas la même histoire. En effet, lorsque je réponds que je viens pour rejoindre mon copain et que je suis photographe cela n’a pas l’air de plaire au douanier qui m’envoie pour une vérification complète de mon identité dans une autre pièce où toutes nos informations sont passées au crible.

Je me retrouve dans une pièce vide avec un banc comme une criminelle pour être interrogée 1h sur les raisons qui me font me retrouver ici... Ils me posent beaucoup de questions sur Raphael et sur ses raisons à lui d’être ici ainsi que sur HEC.

"Mais qu'est-ce que j'en sais moi  ?" Il veut pas me demander à quelle heure il va faire ses courses non plus ? 😂

Après un interminable échange de questions-réponses, on me laisse partir (avec le sourire quand-même) en me souhaitant un bon séjour. OUF !!!

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Epuisée par les longues heures de voyages et les 9h de décalage (-9h ici par rapport à la France), je retrouve enfin Raph qui m’attend tout guilleret à l’entrée de l’aéroport.

2h de transport supplémentaires nous conduisent chez lui, à Oakland (un quartier annexe à SF) où je peux enfin poser mes valises m’endormir profondément...

 A gauche : notre localisation par rapport à SF. A droite : une vue sur le centre d'Oakland.

Bon, je suis fatiguée mais évidemment très heureuse. 🥰

11
mars

• 11 MARS

Après une bonne nuit de sommeil, je me sens mieux mais je suis encore très fatiguée et affectée par le décalage. Il va me falloir quelques jours pour me calibrer avec le rythme local.

Je fais la connaissance des collocataires et collègues de Raphaël, qui sont 3 jeunes ingénieurs-entrepreneurs très sympas. Une colloc' de mecs quoi ! 😂

Mais je me sens bien, à la fois dans l’appartement qui est vraiment grand, avec eux et dans la ville de manière générale.

Notre loft à Oakland, pour la modeste somme de 4000 $ / mois. Je vous laisse imaginer le prix des logements ici...
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En faisant les courses, je réalise qu’il s’agit un peu du même lifestyle que la Nouvelle-Zélande : les aliments sont chers surtout ce qui est des produits sains. Il est donc plus rentable d'être gros aux US (sur le court-terme du moins 😅). Il n’y pas énormément de légumes ou fruits qui ne sont pas emballés par du plastique et à des prix que l’on pourrait avoir en France. Il est difficile aussi de trouver des produits non transformés, sans sucres ou sel ajoutés.

Pour vous faire une idée, le paquet de quinoa ici coûte 9 $ environ. Pas cher quoi ! 😂

Il y a deux grandes enseignes dans lesquelles on fait nos courses ici : Target, un peu moins cher mais très peu de choix; et Safeway (l'équivalent du Pack'N'Save en NZ), où l'on retrouve beaucoup plus (trop) de choix et si on a la carte membre on retombe à peu près sur nos pattes sauf pour certains produits (comme un paquet de pâtes bas de gamme à 2 $...)

Target et Safeway 

Mais ça va le faire, je ne compte pas prendre 12 kg cette fois !

Si tu n'as pas eu l'occasion de me voir à mon retour de Nouvelle-Zélande, j'avais un peu d'embonpoint... 😂

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• 12 MARS

Il est temps de voir ce que SF a à offrir ! Bien que je ne sois pas une citadine, j'adore passer du temps à découvrir les moindres recoins d'une ville que je ne connais pas. 😋

Il faut savoir que de là où l’on habite, nous devons prendre le BART (sorte de métro local) pour traverser le pont et se retrouver à SF. Ensuite on se déplace avec d’autres BARTs, le bus, ou les fameux Cable Cars, ou… à pieds pour les plus courageux qui aime les pentes ardues !

A gauche : un des célèbres Cable Cars. A droite : le BART.

Ah oui parce que si tu ne le sais pas encore, les rues de SF sont bien connues pour leur pente très raide. Je te laisse un petit aperçu ici ⤵️

 Tout droit vers les étoiles.

Tu n'as pas l'impression qu'il va s'envoler vers l'infini et l'au-délà le side-car là ? Et pourtant celle-ci elle est soft... 😂

Les trajets sont très chers, il faut compter entre 10 et 20 $ A/R suivant là où l’on se rend.

Nous décidons de longer la côte Nord de la baie afin de profiter du soleil et de la vue dégagée. Il fait beau, mais frais avec un peu de vent. En fin de journée il est bon de se couvrir car la température chute beaucoup ! 🥶

(Bon ça va, c'est pas la Norvège quand même...)


C’est très agréable de voir que les gens ne sont pas pressés, s’habillent simplement et sont très souriants. Rien à avoir avec les grandes villes françaises et la frénésie de Paris.

Il fait vraiment bon vivre, sauf si tu prends en considération le fait qu’ils bouffent n’importe quoi à n’importe quelle heure et qu’un simple café coûte 5 $ ! 🤣

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Je retrouve une copine photographe allemande (@cinnadine) que je connaissais via Instagram et qui voyage aux US depuis plusieurs semaines. Il est toujours bon de rencontrer les personnes avec qui nous connectons sur les réseaux car ils partagent notre passion et métier.

On échange beaucoup à propos de la difficulté d’être un photographe nomade couplée d’une biologiste (elle aussi !) et d’avoir 1 milliard d’idées et d’envies qui sont parfois difficiles à mettre en pratique.

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Ensuite on se dirige vers le Fisherman’s Wharf qui est une zone portuaire très connue à SF où l’on retrouve des boutiques touristiques et de quoi se restaurer à l’américaine, le tout dans une ambiance très côtière avec la vue sur le Golden Gate, et la prison d'Alcatraz.

Le Fisherman's Wharf avec ses fameuses soupes de palourdes ! 

Il y a des artistes, de la musique, et une ambiance très maritime. Vous pouvez manger du crabe à toutes les sauces, qui est l’une des spécialités locales. Vous pouvez aussi vous laisser tenter par un “clam chowder”, une soupe de palourdes servie dans un pain en forme de bol. Nous n’avons pas encore goûté mais il va falloir qu’on le fasse !

La balade est vraiment agréable et la vue sur la baie nous fait complètement oublier le gigantisme de la ville qui nous précède.

Quelques otaries se prélassent au soleil sur les pontons du port. Un côté "sauvage" que l'on apprécie dans un environnement pourtant urbain.

En continuant à longer la côte, le pique-nique à la plage (en pleine ville!) couplé au petit bain de soleil digestif est un régal !

Une petite vue sur Alcatraz, puis sur Fort Mason et enfin la plage où nous avons pique-niquer. 

Nous passons un parc où tout le monde se retrouve pour faire des BBQ, jouer ou simplement se poser. On sent vraiment l’ambiance chill et bonne humeur.

 Great Meadow Park

C'est alors que le célèbre Golden Gate se déploie de tout son long dans notre paysage ! Il possède ce charme des monuments d'une autre époque, habillé de l'habituel gigantisme américain. Bien que je ne sois pas fan des infrastructures humaines qui défigurent souvent la beauté inhérente à notre planète, il y a quelques exceptions dans lesquels j'admet largement le GG. 😍

Notre balade se termine avec le Fine Art Palace, un bâtiment magnifique dont le style européen contraste avec l'architecture locale. Il surplombe un lac où pataugent dans une ambiance féérique canards, oies, hérons et autres individus aîlés en tout genre..

 Fine Art Palace


• 13 MARS


Après le déjeuner, j'entraîne Raphaël à la découverte des "meilleurs homemade donuts de SF", attrapés à la volée au détour d’une avenue pour notre dessert en plein air. Oui, le mec m'attendait littéralement au coin de la rue, car il fait ses donuts dans le garage de ses potes "pour l'instant". 😂

Notre envie de nature nous conduit au Mission Dolores Park qui nous offre une vie magnifique sur le quartier économique de SF, où l’on a pu déguster ces merveilleux beignets à la farine de quinoa sans gluten et aux divers goûts (thé Matcha, Chocolat, Fruits rouges, Canelle…). C’était trop bon !

Whack Donuts !  

Juste à côté du parc se trouve dans une rue résidentielle la fameuse « maison bleue » de Maxime le Forestier. Il faut s’avoir qu’elle n’est pas du tout "adossée à la colline" comme je me l’imaginais (et toi aussi j'en suis sûre) et qu’il s’agit d’une maison parmi toutes les maisons au style Victorien qui pullule à SF. Mais, elle est mignonne quand même non ? 😋

"C'est une maison bleue..." 

Ensuite nous avons traversé Castro, le très renommé quartier gay de SF où les drapeaux arcs-en-ciel pendent à toutes les fenêtres. Les restaurants et les bars sont beaucoup plus dans mon style que ce que j’ai vu jusqu’à présent à SF, avec pas mal d’options « healthy », veggie ou vegan. Non parce que c'est super les fast-foods, mais si t'as envie de manger bien et pas un truc dégoulinant de friture pour un prix raisonnable, tu peux chercher longtemps... 😅

 Castro

Autour d’une table, un homme échange une bière avec ses amis, complètement nu. NU ! Visiblement cela semble normal ici… Et j'adhère totalement. 😁

Comme disait ma mère : "Pour vivre heureux, vivons tout nus".

Non, je plaisante. Maman me tue pas stp !!!

Après avoir flâné dans le quartier, nous partons pour 45 min de tram direction …l’océan!

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Quel bonheur d’arriver sur la plage ! Elle est tellement immense qu’elle semble déserte. Pourtant il y a bien du monde. La ville longe vraiment une côte magnifique, avec toujours cette impression de gigantisme. Nous nous dirigeons vers le Golden Gate le long du Lands End Trail, qui nous offre une vue imprenable en hauteur avec le coucher de soleil en plein dans notre champ de vision. C’est vert, c’est dégagé et on respire ! 🌲

Lands End Trail Lookout. 

Je te mets ici l'itinéraire de la journée, c'est toujours plus facile de s'imaginer les choses avec une petite carte 😁⤵️

 Le pin bleu indique la maison bleue 

Tu vois, on est finalement situés assez loin de la ville. Et même dans la ville, les distances sont grandes. Pour te faire une idée, il nous a fallu 45 min en bus pour rejoindre la plage sur la gauche à partir de Castro.

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• 14 MARS

Lundi.


Contrairement à la majorité des personnes, j’adore les lundis. En effet, c’est une sorte de nouveau commencement chaque semaine qui permet d’établir de nouveaux objectifs, de tirer profit de ce qui a été réalisé la semaine précédente et de s’en servir pour faire de la suivante une combinaison gagnante entre nos différents centres d’interêts.

Mais ce lundi est tout particulièrement le vecteur d’un nouveau chapitre pour moi puisqu’il annonce le début d’un long travail introspectif entièrement dédié à mon lancement officiel en tant qu’artiste et photographe.

J’ai décidé de consacrer l’ensemble de mon séjour à San Fransisco à la définition de mon identité visuelle et professionnelle ainsi qu’à la concrétisation d’un projet qui me tient à coeur depuis de nombreuses années : vivre de ma passion.

Du moins pour l'instant.

Je ne sais pas quelle portée cela aura dans le temps, et je sens que j’aurai certainement des phases, car une grosse partie de ma personnalité est tournée vers le monde scientifique et la biologie et je ne pourrai peut-être pas toujours consacrer autant de temps à l’art. Je ne compte pas laisser tomber la biologie, mais j'ai besoin de prendre du recul sur ces 3 dernières années qui ont été très difficiles psychologiquement et qui m'ont demandé beaucoup de sacrifices.

Sauf qu'en attendant, il faut bien "gagner sa croûte", comme disent les anciens. 😋

En tout cas aujourd’hui, c’est vers cela que mon coeur me porte alors il est bon de s’écouter. Je pense aussi que de m’y consacrer pleinement est une bonne façon d’explorer mon champ des possibles dans ce domaine. Cela me permettra d’y voir plus clair et quoi qu’il en soit d’affiner mes envies et mes besoins, relativement à ce qui était jusqu’à présent un simple loisir. Cela me provoquait des frustrations car j’avais l’impression de devoir toujours le relayer au rang secondaire de mes activités.


Me voici donc face à un impressionnant sommet perdu dans les nuages et je chausse mes chaussures de randonnée avec l’excitation mêlée à l’appréhension qui accompagne chaque défi sportif. Mais cette fois je peux dire que j’ai confiance, à la fois en la force de mes jambes pour me porter jusqu’en haut, et à la fois en mon mental pour me permettre de surpasser les efforts que je devrais fournir à chaque foulée.


Je marche vers mon objectif, le coeur rempli de lumière.

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• 15 Mars

Après ma routine yoga du matin que j’ai réussi aisément à réintégrer ici, j’avance efficacement sur la définition de mon identité. L’environnement de travail est idéal car les gars ont des semaines chargées et c’est agréable de se retrouver sur nos pauses pour couper un peu. Je me sens bien et j’ai retrouvé mon énergie d’avant master afin de remplir mes objectifs. C’est motivant ! 😁

En plus, d’être ici m’offre l’opportunité de pouvoir me libérer de la pression que représentait le fait d’entretenir une relation à distance avec Raphaël. Nous sommes tous les deux très heureux de pouvoir nous soutenir et nous retrouver au cours et à l’issue de nos journées de travail. 🥰

Et puis on va pas se mentir, vivre avec son chéri à San Fransisco, c'est quand même TROP GENIAAAAAL !!! 😍

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La majeure préoccupation est le budget car vivre à SF est vraiment hors de prix.


Mais… J’ai reçu une excellente nouvelle ! 😁


A la fin du séjour, nous avions prévu de faire une semaine complète de road-trip à Yellowstone car j’ai sur ma to-do list de "choses à faire avant d'avoir 25 ans" d’aller voir des loups sauvages au Yellowstone depuis que j’ai lu le livre « La sagesse des loups» de Elli H. Radinger (merci Juju).

Nous pensions louer une voiture pour camper dans le parc ensuite, mais au vu des températures (neige + gel) nous avons dû revoir notre copie. Nous avons donc opté pour la vanlife. Le bonheur me diras-tu... Malheureusement en voyant la note, nous avons un peu déchanté (1300+ $ pour la semaine, sans compter la bouffe, l'essence, l'emplacement de camping (oui parce qu'on ne campe pas sauvagement dans un endroit où il y a des grizzlis affamés qui sortent d'hibernation) et les billets d’avion pour rejoindre notre lieu de départ).

Alors, au culot, j’ai contacté sur compagnie de vans (Escape campervans) afin de proposer un partenariat pour ce road-trip et devinez quoi… Ils ont accepté !!!


Du coup on a la location offerte + toutes les options gratuites (couettes supplémentaires qui ne seront pas de trop au vu des conditions, de quoi recharger mes appareils, GPS, etc…) en échange d'un set de compositions qui promeut leur van dans le parc national et du storytelling sur les réseaux.


→ Cela peut être un peu de charabia pour toi, alors je te met le lien d'un article ici qui explique un peu notre travail de photographe et "créateur de contenu" dans ce type de partenariats.

Nous devons seulement payer l'assurance avec la couverture maximum (ce qui est plutôt à notre avantage aussi) ainsi que les kilomètres effectués en plus des 100 km / jour alloués pour ce séjour. Nous allons évidemment les dépasser et ce ne sera pas un road-trip gratuit, mais cette opportunité nous permet de rester dans le budget initialement fixé. 😀


C’est exactement ce genre de partenariats que j’aimerai conclure au cours de mon aventure en tant que photographe et qui me font me dire que je suis exactement à la place où je dois être !

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 • 16 Mars

J'accompagne Raphaël sur le campus de Berkeley (clique à gauche pour voir la localisation) pour découvrir son environnement de travail et me permettre de travailler hors de la maison.

 Berkeley campus 

C'est sans aucun doute le plus beau campus sur lequel j'ai pu me rendre jusqu'à présent. Il est immense et il est agréable de déambuler entre les bâtiments au style ancien et les grands espaces verts où de nombreux écureuils se chamaillent pour quelques miettes perdues, au détour d'un ruisseau ou d'un séquoia. Mais mon coeur a définitivement été séduit par la bibliothèque et les petits cafés étudiants qui m'offrent un cadre idéal et inspirant pour créer.

 Berkeley library
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Afin de judicieusement répartir notre énergie, nous avons décidé de partir en road-trip avec les gars tout le week-end, de vendredi à lundi. Cela nous permet d’être plus concentré pendant les jours de travail, et nous procure une motivation supplémentaire pour remplir nos objectifs de la semaine. Et puis nous nous étions promis de faire une aventure tous les week-ends pour justement conserver cet équilibre et profiter au maximum de l’expérience « CALIFORNIA DREAM».

18
mars

18 Mars

Ce vendredi annonce notre premier road-trip dans l'Ouest américain ! 🚐

Nous avons 4 jours pour découvrir le Sequoia National Park qui abrite les fameux Redwoods (= Séquoia géants, arbres endémiques de Californie) et revenir jusqu'à SF.

Contrairement à ce que son nom indique, le Sequoïa géant (Sequoiadendron giganteum)

n’est pas l’espèce d’arbre la plus grande ni la plus large du monde. Simplement celle avec le volume le plus important. 🌲

Etant donné que le Kings Canyon National Park juste à côté est fermé à cause de la neige, nous avons décidé de rejoindre la côte et prendre notre temps pour remonter sur la Pacific Coast Highway jusqu’à SF pour varier les plaisirs en termes de paysage. 😎

Aussi appelée “California Dream Road”, cette route pittoresque de plus de 1000 km qui longe la côte Californienne de Los Angeles au nord de Fort Bragg, est la deuxième plus longue State Highway des US.

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Quelques âmes à la curiosité bien placée, un bon moyen de locomotion, quelques sandwichs et un détour dans l'inconnu. A quoi cela vous fait-il penser ?

"JE PARS POUR UNE AVENTURE !"

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Voici notre roadmap pour ces 4 jours d'exploration au départ de SF :

 Road-Trip 1 itinerary

Nous rallions Three Rivers, le village le plus proche du parc, en 4 heures depuis SF. Ensuite nous prenons une route de montagne qui monte en lacets jusqu'au parc qui se trouve à plus de 2000 mètres d'altitude (tu vas voir pourquoi cela a son importance). Nous avons la surprise de découvrir que nous devons payer l'entrée du parc en arrivant (7 $ / personne à cette saison), et ce sera le cas pour tous les parcs nationaux/régionaux que nous allons visiter. Anyway...,

WELCOME TO SEQUOIA NATIONAL PARK!

Driving to the Giant Forest 

Les plus géants des séquoias se distinguent de leurs congénères grâce à leurs imposants troncs, dont l'écorce orangée ajoute une note épicée au paysage, ce qui renforce la magie du lieu.

Sequoia National Park est situé dans la célèbre Sierra Nevada, la chaîne de montagnes qui sépare la Californie de l'état du Nevada (où se situe la vallée de la mort).

Il est déjà tard dans l'après-midi, alors on décide de faire le Shermann Tree Trail, la balade classique qui nous amène au General Shermann, modestement considéré comme l'être vivant le plus imposant du monde et l'arbre au tronc le plus volumineux. Il est en effet TRÈS imposant malgré son jeune âge de 2200 ans (😂), mais je vous laisse voir par vous-même :

The General Sherman  

Je n'ai même pas pu capturer la totalité de son éminence sur cette photo, c'est pour vous dire ! Moi qui adore faire des câlins aux arbres, ce specimen dépasse laaaaargement ma capacité à enserrer ces majestueux végétaux... 🌲

 Walking through the giants.

Le coucher du soleil annonce la fin de notre balade. Nous devons rejoindre notre Air BNB pour la nuit... mais c'était sans compter les petits imprévus de voyage!

La clé électronique de notre voiture de location n'a plus de batterie. Et sans aucun moyen de la recharger, il nous est impossible de démarrer la voiture. Nous sommes à 2500 mètres d'altitude, il fait nuit, il fait froid, il n'y a pas de réseau et bien sûr nous sommes presque seuls mis à part quelques derniers retardataires qui s'empressent de quitter le parc...

Les revers de la technologie... 

Nous avons tout essayé, mais rien n'y fait... Nous demandons de l'aide aux autres conducteurs, sans plus de succès. Nous finissons pas nous demander si nous n'allons pas nous joindre aux écureuils pour la nuit quand un trio d'éthiopiens qui road-trippent depuis quelques mois à travers les US finissent par trouver la cavité de recharge de la clé. Ouf, sauvés!

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Il est tard lorsque nous rejoignons le ranch où nous passons la nuit, et nous n'avons pas encore mangé. Mais lorsque nous arrivons, je suis totalement sidérée par la magie du lieu! C'est un ranch de cow-boys, digne des meilleurs clichés Western. Notre hôte, Jennifer, est une des pionnières du trick-riding (sorte de voltige équestre) et a performé pour de nombreuses compétitions et évènements sportifs à travers le monde, comme le Super Bowl, le NBA championship ainsi que pour les 60 ans de couronnement de la Reine Elisabeth II, rien que ça!

 Riata Ranch 

Il y a une énergie spéciale dans ce lieu, où l'immersion est réelle et authentique. J'apprécie chaque détail qui nous rappelle la passion de notre hôte pour les chevaux, les rodéos et la country.

Cow-Boy vibes 

Avant de rejoindre Morphée, nous prenons le temps de déguster un bon Whisky de la collection personnelle de Jennifer, offert pour nous souhaiter la bienvenue dans ce lieu étonnant :

Whisky's bar  
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19 Mars

Au réveil, je suis enchantée par le ballet des pics épeiches, des colibris et des chevaux à notre porte, avec le doux murmure de la rivière qui coule à l'arrière du ranch.

Cet endroit est un havre de paix et de nature !

View from the front door. 

Nous faisons la connaissance de l'une des élèves de Jennifer qui se sert de la bouilloire et de sa vapeur d'eau, pour modeler son chapeau à la forme qu'elle souhaite.

Hat shaping 

Le chapeau d'un cow-boy constitue une marque importante de sa personnalité. Suivant la forme qui va lui donner, cela va avoir une signification différente.

Allez, il est temps pour nous de repartir à l'aventure !

Nous avons prévu une longue randonnée au milieu des séquoias et ces êtres majestueux nous attendent. Nous faisons un petit stop dans un café de Three Rivers afin de s'équiper correctement, et croyez-moi cela vaut le détour :

Three rivers café 

Seulement, il y a un élément que nous n'avions pas pris en compte...

La NEIGE !!!  

Et oui, quand ils annoncent de la pluie dans la vallée (ce qui était le cas) c'est qu'il neige dans le parc puisqu'il se situe en altitude. Dans notre vie Californienne ensoleillée, nous en avions oublié que nous étions quand même au mois de Mars...

Etant donné que nous sommes équipés comme des débutants, nous devons renoncer à la rando en altitude, mais nous profitons quand même de ce moment magique pour apprécier le mariage parfait des flocons et des géants.

 Snowy day in Sequoia National Park

Protégés par leur écorce fibreuse, les séquoias géants supportent des températures négatives ET des feux de forêt, qui sont même essentiels à leur développement.

Après quelques pas qui termineront notre danse avec les grands Séquoias, nous filons vers la côte Ouest, où nous allons pouvoir retrouver un peu de chaleur et le soleil !

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20 MARS

Nous sommes acceuillis à Morro Bay par une belle brise côtière et un temps estival. Les phoques, repus, se prélassent au soleil sur la marina. Nous aurions pu faire de même, mais l'estomac vide, cela n'aurait pas eu le même effet... Quoi de mieux qu'un GROS burger BIEN GRAS pour remédier à cela ? 😋

 Flavor Factory

Cette fois, nous sommes repus! Et comme les phoques ne nous suffisaient pas, nous rejoignons Elephant Seal Vista Point (regarde la map en haut de ce chapitre) pour voir des ...

Eléphants !

De mer. Bien évidemment. Quoi que nous avons bien vu des zèbres* alors nous sommes pas à l'abri de voir d'autres intrus de la savane... 😂

Le terrain de Hearst Castle à San Simon regorge de zèbres, qui ont été amenés ici par le propriétaire du château de l'époque.

Je vous épargne mes pensées sur ce type de lubies.

 Elephant Seal Vista Point

Ce n'est peut-être pas très impressionnant en photo, mais tout est question de taille. En fait les "petits" éléphants de mer sont les bébés nés il y a 3 mois. Ces "bébés" font la taille d'un terre-neuve.

Et ensuite tu as les gros mâles, qui font environ 1,5 - 2 tonnes pour 4-6 mètres de long. Ça calme !

Ces gros tas de graisse peuvent descendre à une profondeur de plus de 2000 mètres en apnée, pas mal hein ?

J'ai adoré les voir vivre tranquillement leur vie, en toute liberté. Cette plage et celles adjacentes sont protégées et aucun humain n'a le droit d'y mettre les pieds. Enfin un espace où d'autres espèces que la nôtre ont le droit à leur souveraineté !

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La côte est vraiment magnifique. C'est très sauvage et il y a une ressemblance frappante avec certaines côtes bretonnes si l'on fait abstraction du gigantisme.

 Pacific Coast Highway 

Le soleil se couche et mon coeur nous porte à Big Sur. Cette région de la côte s'étend sur 140 km et propose certains des plus célèbres points de vue du monde, notamment la célèbre plage de McWay Cove.

Mais ce n'est pas à cet endroit que nous profitons du coucher de soleil, mais à Pfeiffer Beach, où incapables de tenir en place, Raph et moi décidons de monter jusqu'au sommet de la colline qui surplombe les falaises. Et bien, encore une fois l'effort en valait la peine 😍 :

 Pfeiffer beach - Big Sur

Nous avons payé 10 $ pour accéder à la plage.

Honnêtement, personne n'a vraiment l'idée de grimper pour accéder à cette vue. Nous avons creusé le chemin à travers les buis et c'était assez physique. Donc aucun regret de notre côté, mais pour d'autres, je ne vois pas l'interêt de payer.

Et puis je ne sais pas vous mais, payer pour accéder à la Nature, c'est quand un concept avec lequel j'ai beaucoup de mal !

La journée se termine en beauté quand nous surprenons une loutre, nageant gaiement sur le dos, à quelques mètres du bord. Bon, finalement c'est un peu comme payer pour aller au zoo, en beaucoup moins cher et beaucoup plus éthique... 😂

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21 MARS

Dernière journée de road-trip (déjà !) et c'est la région de Monterey que nous explorons aujourd'hui. Il fait un temps radieux et nous longeons la côte avec un sentiment de légèreté et une happiness non dissimulée !

 Monterey Coast

Nous serpentons sur le sentier côtier entre les golfs privés, les magnifiques résidences et ces merveilleuses plages au goût salé... C'est presque comme à la maison (en Bretagne).

Mais les rencontres que nous faisons nous rappellent que nous sommes sur un autre continent... Tu as déjà vu des biches sur la plage en Europe, toi ? 😂

 Californian Wildlife

C'est étrange comme ici, les animaux n'ont pas peur de l'Homme. Ils finissent toujours pas s'en aller si nous nous approchons de trop près, mais il n'est pas rare d'être à quelques pas de ces sympathiques créatures...

"Je voulais arriver à être le plus proche possible des animaux, à communiquer avec eux, je voulais devenir comme Dr Doolittle. Je voulais vivre sans peur au milieu d'eux comme Tarzan."

Jane Goodall

Après une belle randonnée ponctuée par nos rencontres avec les loutres et un pique-nique, nous reprenons la voiture pour nous rendre à Point Lobos, une réserve naturelle au Sud de Monterey.

Point Lobos 

Déambuler entre les grands cyprès avec le fracas des vagues s'écrasant contre les falaises est très apaisant. La lumière s'atténue et nous rentrons dans la golden hour (l'heure qui précède le coucher du soleil), mon moment favori pour faire des photos.

 Golden Hour in Point Lobos 

Nous restons là, quelques minutes en silence, avec le seul bruit du ressac et la caresse de la brise sur nos joues pour nous rappeler où nous sommes.

Le coucher de soleil est magnifique.

Sunset in Point Lobos 

La tombée de la nuit clôt notre périple sur la Pacific Coast Highway. Il est temps de rallier San Fransisco et de nous préparer pour de nouvelles aventures ! ❤️

21
mars

Alors parlons peu mais parlons bien, il ne faut pas croire que je vis des vacances éternelles (même si je sais que ça en a tout l'air) !

Tu vas me dire :

"Non mais attends, 1) tu pars en road-trip quand tu veux; 2) t'as pas d'obligations ou d'heures à respecter pour aller bosser; 3) t'as le temps de faire des centaines de photos et 4) en plus t'es heureuse ! T'as la belle vie !"


Oui, je suis heureuse.

Oui, ma vie est belle.


Et ceci non pas parce que je ne travaille pas, mais parce que je travaille dur pour vivre la vie de mes rêves 😁 !

Ce n'est pas de tout repos d'être indépendant, surtout quand on se lance. Les risques sont grands et l'on apprend beaucoup seul, par essai/erreurs. Il faut développer une estime de soi suffisante pour trouver le courage d'affronter les tempêtes de l'entreprenariat, ce qui est loin d'être une partie de plaisir. Mais pour autant, ce chemin que je prends est un moteur d'évolution personnelle et professionnelle.

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Ce journal n'a pas pour vocation d'expliquer mes journées de travail, mais plutôt de garder une trace de l'expérience immersive et culturelle que je vis en Californie. Pourtant, elle est indissociable de mon voyage en tant qu'artiste en construction. Je dois planifier et organiser mes semaines de façon à trouver le juste équilibre entre la mise en place de mon activité, découvrir la Californie et profiter des opportunités locales pour faire un peu de réseautage et composer (des photos). Eh oui car un photographe, cela prend avant tout des photos, et pour cela il ne suffit pas de mettre le nez dehors et appuyer sur un bouton... Il faut repérer, essayer, régler, attendre parfois des heures au même endroit pour un cliché unique, éditer, recommencer,... En attendant je ne suis pas derrière l'ordinateur à faire ma compta, chercher des clients et établir des partenariats, ou en road-trip à profiter du beau temps.

Tu vois, cette photo par exemple :

GG Long Exposure  

Il m'a fallu une journée à SF pour du repérage (choisir le bon endroit, la bonne plage, le bon angle de vue sur le GG, imaginer le meilleur moment de la journée pour obtenir les lumières désirées...) puis une autre journée à San Fransisco pour revenir avec le bon matériel au bon moment. J'ai attendu que le soleil se couche, que tout le monde quitte la plage, puis j'ai fait mes réglages et j'ai essayé, j'ai raté, j'ai recommencé. Puis je n'ai plus eu de batterie, je l'ai changé, j'ai recommencé,... Pendant que la nuit tombait de plus en plus vite. Ensuite j'ai édité cette photo, une fois, deux fois, trois fois... J'ai fait une pause et j'ai tout recommencé car cela ne me convenait pas...

En tout elle m'aura coûté 2 allers-retours à SF (soit près de 40 $) et plusieurs heures de travail + l'usure de mon matériel (c'est comme une voiture, plus elle roule, plus elle s'use vite et donc plus elle engendre de frais). Et je n'ai pas réalisé cette composition pour un quelconque client ou partenaire, donc elle m'aura littéralement coûté de l'argent sans rien me rapporter, si ce n'est de la visibilité et une crédibilité dans ma technique et mon travail.

Attention, il ne s'agit pas ici de me plaindre (manquerait plus que ça!). J'adore ce que je fais, mais c'est avant tout beaucoup de temps et d'énergie que l'on investit gratuitement pour espérer pouvoir continuer à vivre de notre passion. 🙏

Il est parfois difficile de se rendre compte de la partie immergée de l'iceberg, mais l'avantage de ne pas avoir d'emploi du temps fixe est aussi l'inconvénient : bien que rien ne m'oblige à travailler 8h par jour, si je ne travaille pas, je ne risque pas de gagner ma vie. D'un autre côté, je n'ai aucune garantie d'être payée si je travaille 8h, et toutes les heures où je travaille ne sont pas payées non plus. La plupart du temps, je suis bien au delà de la limite journalière imposée dans le salariat sans la contrepartie gagnante...

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Ceci étant dit, revenons à nos moutons... Ou devrais-je dire : à nos écureuils !

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26 MARS

Le temps file, les jours s'enchaînent et je plante un peu plus profondément mes racines (c'est-à-dire que je mets en place des habitudes qui me conviennent)🌳

J'ai réussi à trouver un équilibre qui me permet à la fois de ne pas rester enfermée et de ne pas trop m'éparpiller dehors non plus. Je me joins à Raphaël 2j/semaine sur le campus à Berkeley (quand il a cours) le mardi et le jeudi. Le reste du temps, je bosse de la maison, avec une grosse séance de sport le soir pour me défouler et prendre l'air (j'ai vraiment trop de mal à rester enfermée) et je m'alloue 1 journée ou 2 demi-journées pour créer et faire des photos. Le week-end est consacré à l'exploration d'un parc national ou des alentours.

Ce matin je me suis levée tôt pour retourner au Fine Art Palace, tu sais ce bâtiment aux allures de temple grec dont je parlais au début de ce récit. Je voulais faire quelques images au lever du soleil, tant qu'il n'y avait personne, mais je suis arrivée lorsque le soleil était déjà trop haut dans le ciel, à 9h30, après 1h30 de transport... 😂

Fine Art Museum 

Ce n'est pas très grave, ce lieu est vraiment magique et j'ai vraiment apprécié de pouvoir m'y balader alors qu'il était encore vierge de la foule qui le visite habituellement.

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Je m'installe alors dans un café non loin de là pour travailler un peu, et je réalise que la ville est noire de monde ce matin. Je n'ai pas à me questionner très longtemps puisque tour-à-tour, trois hommes s'installent à côté de moi et repèrent vite mon attirail de photographe, posé à côté. Tous trois me demandent la même chose :

"- Are you a photographer?,

- Yes, I am.

- Ah! So you're here for the race?"

What race? Mais de quelle course me parlent-ils donc ?

Il ne s'agit pas moins que de la SailGP, une course de voile internationale qui a lieu dans la baie de SF ce week-end, et visiblement cela ne passe pas inaperçu puisque nombre de visiteurs et professionnels du domaine sont venus spécifiquement pour l'évènement !

En même temps, il fait beau et chaud et c'est samedi. De quoi attirer les foules...

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J'en profite pour me balader sur le long des quais jusqu'à Ghirardelli Square, où je retrouve Raphaël pour le déjeuner.

 On my way to Ghirardelli Square

Ghirardelli c'est une marque de chocolat dont le fondateur, italien d'origine, a ouvert la chocolaterie à San Fransisco en 1852.

Dans la boutique principale, on peut donc retrouver les anciennes machines, tout en dégustant leur fameux sundae au chocolat chaud coulant.

Ghirardelli Chocolate Shop 

C'était impressionnant de voir tout ce monde se presser pour goûter aux chocolats et glaces Ghirardelli. Il faut savoir que le square compte 3 boutiques (dont la principale) et chacune présente une queue de quelques mètres au minimum devant sa porte. Visiblement les 1000 calories et 15$ affichés pour UNE glace ne décourage pas les moins gourmands... 🤤

Aujourd'hui, l'entreprise est une filiale de Lindt.

Le square propose d'autres boutiques sympathiques avec bars et restaurants qui proposent des produits de la mer. La vue sur la baie offre un cadre idéal pour un brunch ou un déjeuner en famille !

 View from Ghirardelli Square

Notre sundae digéré, nous partons en direction de Marshall's Beach, la plage que j'avais repéré afin d'y faire la fameuse photo du Golden Gate (dont j'évoque les coulisses plus haut). Au pied du pont majestueux, on aperçoit quelques locaux qui surfent la célèbre et très originale gauche de la baie.

 Surfing under the GG.

Nous passons ensuite la soirée sur la plage, accompagnés de loin par de jeunes mariés asiatiques qui réalisent un shooting au coucher du soleil pour leur album de mariage.

Quelle chance, des photos de mariage souvenirs au pied du Golden Gate !

C'était sans compter mes bonnes idées et les belles opportunités que la photo m'offrent... 😁⤵️

27 MARS

6h : le réveil sonne; je file me maquiller, Raphaël boutonne sa chemise et nous décollons en direction du Golden Gate pour une expérience unique !

Alors tu as deviné ?

Ce matin nous réalisons un shooting en collaboration avec un couple d'artistes, Team The Quartz, qui réalisent un tour du monde. Elle, Victoria, photographe qui se spécialise dans la photo de mariage et lui, Arnaud, pilote professionnel de drone FPV*. Victoria avait besoin d'un couple de modèles sur SF pour finaliser son book de mariage et ils cherchaient préférentiellement des français à cause de la barrière de la langue. Tout matchait, alors j'ai sauté sur l'occasion ! 🙏

Même si Raph n'avait pas spécialement prévu ce genre de mise en lumière sur sa personne devant un objectif inconnu au cours de son séjour, je savais que ça allait tout de même lui plaire. 😂

* Un drone FPV (First-Person View) c'est un drone dont le pilote peut voir de manière immersive ce que filme son appareil, notamment grâce à des lunettes de réalité virtuelle.

C'est assez fou, je t'invite à aller voir le travail d'Arnaud ici et celui de Vladimir, un pote également pilote FPV, ici.

 Arnaud's Work 

Bon tu veux évidemment voir les photos mais avant ça je dois te prévenir... Nous avons joué le couple de jeunes mariés donc nous étions évidemment habillés pour l'occasion. Le petit plus c'est qu'on avait aussi le carrosse qui allait avec... 😁

 Funny shooting in SF

Alors, ça claque hein ?!

J'ai trouvé ça génial que Victoria réussisse à dénicher un side-car et que l'on devienne un peu des "acteurs" pour ce shooting. Tous les promeneurs venaient nous féliciter et restaient nous regarder (pour le plus grand plaisir de Raph... 😂) donc c'est que notre jeu était crédible hihihi.

17
avr

8 AVRIL

Aujourd'hui ce n'est pas Marine qui écrit mais Raphael. Ce journal commençait à être laissé à l'abandon et il fallait quelqu'un pour reprendre les choses en main! 😋

Je vais essayer de vous raconter le plus fidèlement possible les aventures des dernières jours et plus particulièrement notre escapade dans le Parc du Yosemite.

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1ère étape

Nous quittons notre appartement d'Oakland pour récupérer la voiture de location qui nous permettra de parvenir au Yosemite (sinon à pieds, cela risque d'être un peu long 😛) à Millbrae, une petite ville au sud de San Francisco. Nous avons 1h30 de transport en BART pour nous y rendre. Une fois arrivés à bon port, nous suivons la direction de l'entreprise de location. Cette entreprise s'appelle "Super cheap car", littéralement traduit comme "Voiture super pas cher".

Notre itinéraire du week-end. 

À première vue cela ressemble au nom parfait d'une belle arnaque, mais je vous assure que c'est bien sérieux. A SF, une voiture de location coûte en moyenne $150 à $200 par jour*. Mais cette entreprise propose des locations de 4 jours pour seulement $197 TTC, alors nous avons sauté sur l'occasion! 🚗

* En regardant sur les sites de location, le prix hors taxes reste tout à fait raisonnable car ils commencent à environ 50$ la journée. Cependant, à cela nous devons rajouter les taxes (non inclues dans le tarif affiché, les frais de service, les frais pour jeune conducteur (jusqu'à 25 ans)... Et cela rallonge pas mal le prix final.

Malheureusement, en sortant du BART nous arrivons devant un grand bâtiment en travaux dans lequel aucune entreprise quelconque ne figure. Marine, comme à son habitude s'exclame qu'elle "le sentait". Nous regardons l'email de réservation et nous rendons finalement compte que le lieu à changé et se situe 2 km plus loin... Chargés comme des ânes, nous nous embarquons pour une périlleuse traversée du désert, sans eau ni provisions. 30 min de marche plus tard, dégoulinants de sueur, nous rencontrons Steve. Un gars très sympa! Puis nous partons finalement à bord de notre Super Cheap voiture en direction de Yosemite!

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2ème étape

3h de route à travers le désert californien, les champs, et finalement des montagnes de la Sierra Nevada pour arriver en début d'après midi dans le Parc. L'entrée du Parc est de $35, comme tous les parcs nationaux aux US. C'est parfois un peu frustrant mais en même temps, c'est comme cela qu'ils le maintiennent conservé.

Bien que dans notre cas, l'accès au Parc se limite à la Yosemite Valley à cause des routes encore enneigées et des travaux de restauration de certains sites, celle-ci est idéalement située entre des falaises granitiques, hautes de plusieurs centaines de mètres pour le plus grand bonheur des grimpeurs du monde entier.

Yosemite est réputé pour être la Mecque des grimpeurs, notamment la paroi presque verticale et mythique d'El Capitan. La plupart d'entre eux mettent plusieurs jours à parvenir au sommet, et dorment suspendus à des hamacs à-même la paroi (raison pour laquelle on observe de nombreuses frontales brillantes, immobiles contre le roc, dans l'obscurité de la nuit tombante).

Un réel sentiment de grandeur se dégage de ce lieu. C'est d'autant plus surprenant que lorsque nous arrivons par la route. Les falaises desquelles jaillissent d'immenses cascades se révèlent à nous à l'horizon:

 Yosemite Valley from Tunnel View with El Capitan on the left.

La vallée est grande mais le parc s'étend bien au delà. Malheureusement nous n'aurons pas la chance de le découvrir au delà de ses murs de pierres nous confinant dans cet endroit semblant coupé du monde extérieur. Nous nous sommes simplement laissés porter pour quelques balades improvisées.

3ème étape

Nous nous engageons sur le court trail du Mirror lake où nous rencontrons de nombreux locaux... non humains! 😁 Un grand serpent sur lequel je manquai de marcher, un geai au bleu éclatant, des écureuils (ils pullulent ici!) et d'autres oiseaux aux noms méconnus (pour moi seulement mais pas pour Marine bien évidemment 😉).

Le magnifique Geai de Steller 

Bref, un cadre très propice à la détente et ... aux photos! Le lac est en fait une rivière débordante dans une petite vallée. Nous arrivons à l'heure favorite de Marine, celle durant laquelle les paysages et les visages s'habillent de doré pour illuminer des clichés uniques. C'est l'heure stimulant son esprit créatif insatiable. Celle qu'elle ne manque jamais lorsque nous nous rendons dans un nouvel endroit. ✨

Nous prenons donc quelques photos de ce beau Mirror lake dans lequel s'esquissent les reflets des géants de pierres qui nous entourent.

Mirror Lake 

C'est un endroit très paisible, dans lequel nous pourrions nous attendre à voir des ours pêcher des saumons. D'ailleurs, un élément marquant de ce parc ce sont les poubelles pensées spécialement pour éviter d'attirer les ours. Elles ressemblent à de vrais bunkers et sont même fermées par des mousquetons.

 Poubelle Anti-Ours

Paradoxalement au coeur même du parc, il y a un camping dans lequel les visiteurs peuvent faire des barbecues et dormir en tente. Un très beau camping dans un cadre idyllique qui assurément, ne doit pas manquer d'attirer quelques ours curieux de temps à autre... 🐻

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Après quelques photos, nous nous asseyons au bords de la rivière pour manger un peu. Nous avions fait la route d'un trait et n'avions pas mangé le midi. Fidèle à une enfant de quelques années seulement, Marine ne pu s'empêcher de me casser les oeufs durs sur la tête, afin de les décortiquer dans le plus grand plaisir... Bien évidemment, cela ne restera pas impuni et ma revanche viendra ! 😉

4ème étape

L'heure tourne et la nuit commence à tomber. Il est temps de rejoindre notre AirBNB. Etant donné que les lodges à l'intérieur du parc sont fermés pour la saison* et que nous n'avons pas de quoi camper, nous avons trouvé un petit studio aménagé sur le terrain d'une sorte d'auberge situé à 1h20 à l'extérieur du parc. Les habitations au plus proche du parc sont rares et par conséquent, très chères.

La saison commence généralement en mai, pour la plupart des parcs nationaux à cause de leur situation en altitude qui font du mois d'Avril, un temps encore propice aux chutes de neige (et donc aux routes impraticables).

Un jeune homme du nom de Blake nous accueille. Cheveux longs, casquette, mains dans les poches, casquette et l'air très détendu. Il aide Adam, notre hôte, à s'occuper des visiteurs.

Le studio est superbe et parfait pour un weekend de repos.

Nous déposons les affaires, et rejoignons Blake dans la maison principale qui nous a gentiment invité à boire un verre. Nous pénétrons dans une grande salle en pierres et bois, réchauffée par un feu de cheminée, où sont accrochés aux murs d'immenses têtes de caribous, cerfs et autres cervidés endémiques. Bon, chacun ses goûts, mais l'ambiance générale donne beaucoup de charme au lieu. Le ciel est couvert d'étoile et le silence qui règne n'est seulement brisé que par les crépitements des bûches qui brulent lentement.

Nous nous couchons heureux de notre journée avec l'excitation de découvrir ce que demain nous réserve.

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9 AVRIL

Ce matin nous ne mettons pas de réveil, afin de récupérer de la longue semaine de travail qui se trouve derrière nous. Les semaines sont très fatigantes et souvent, nous devons nous lever tôt pour avoir des appels avec des personnes situées en France. Alors, prendre le temps de traîner au lit, de déjeuner, de profiter d’un bel environnement est très agréable.

Nous profitons de notre café et du calme environnant, sublimé par le bruit des oiseaux et du bruissement du vent dans les branches. Nous découvrons par la même occasion le jardin très mignon que nous n'avions qu'aperçu la veille.

Marine se rend dans la maison principale afin de se présenter à Adam, que nous n’avions pas rencontré en arrivant la veille. Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit mais cela devait être sacrément intéressant, car elle resta près d’une heure dans la maison ! Puis elle vint me chercher afin que je le rencontre aussi.

C’était un homme pas très grand, portant un béret, avec une grosse barbe noire. Un peu comme le capitaine Haddock dans Tintin. Adam est américain mais parle bien français. Il nous raconte qu’il travaillait dans une entreprise de vin basée à bordeaux et qu’il voyageait beaucoup en France. Il a rencontré son mari en France et y est resté. Il habite aujourd’hui près de Nice mais à cause du covid, il a dû rentrer et venir s’occuper du lodge. C'est une personne très intéressante que l'on pourrait écouter parler des heures (ceci explique donc cela...), surtout quand il nous raconte qu'il a vécu 4 ans dans une grotte! 😳

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Nous quittons le lodge pour une seconde journée dans le parc. Après 1h de route, nous arrivons à Tunnel View Point, qui nous offre une vue panoramique sur la vallée, ses rocs dont El Capitan et le Half Dome, et l'une de ses cascades: Bridalveil fall.

Une petite esplanade permet de s’arrêter en voiture afin d’admirer la vue, alors nous décidons de laisser la voiture, prendre notre casse-croûte, s’asseoir face à la vue et manger. Un petit écureuil curieux nous accompagne pour ce déjeuner emblématique.

Malheureusement, nous nous rendons compte que contrairement à la veille, il y a énormément de monde et bien que nous en faisons parti, les touristes ne sont pas des plus agréables.

Il faut savoir que le Yosemite est le 3ème plus grand parc national des US et n'accueille pas moins de 4 millions de visiteurs par an. Sa grande fréquentation ne laisse pas le paysage sans séquelles, et dénature sensiblement son sauvage.

Le parc abrite des cascades emblématiques dont les Yosemite Falls, une suite de 3 chutes d'eau consécutives pour un total de 740 mètres de haut qui scorent à la 20ème place des chutes les plus hautes du monde. Nous regagnons la vallée en contre-bas afin d'admirer ces géantes, dont le débit atteint son maximum pile à cette période, lors de la fonte des neiges.

 Yosemite Falls (c'est la même sous des angles différents)

Des cascades, et encore plein de cascades (et un peu de chocolat pour faire saliver les plus curieux...):

A gauche: Upper Yosemite Falls. A droite: Bridalveil Falls

Notre balade nous mène au centre de la vallée où longeons la rivière pour finalement nous installer dans l'herbe et nous ouvrir deux bières locales tout en contemplant les dernières rayons du soleil disparaîtrent derrière les immenses parois granitiques.

Un moment suspendu, qui restera dans nos plus beaux souvenirs de ce voyage.

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Nous reprenons la route du lodge et prenons le temps de nous arrêter afin d'admirer le beau ciel étoilé qui s'offrent à nos yeux. Éloigné de toutes sources lumineuses et de grandes villes, le parc du Yosemite est un lieu unique où il est aisé d’observer les étoiles scintiller.

Il s'agit de la meilleure façon de terminer la journée, mais laissez-moi tout de même ajouter une anecdote des plus interressantes... Marine Coursac a eu l’idée de génie de nous faire cuire des pâtes au micro-onde.

« Mais Jamie, c’est possible de faire cuire des pâtes au micro-onde ? »

Et bien il semblerait que, oui !

Laisse moi t’expliquer… C’est un concept innovant digne d’une ingénieure de l’école polytechnique (ne disposant pas de plaques de cuisson et n’ayant pour seul repas des pâtes, l’improvisation est de mise) :

Recette:

- Prenez un bol;

- Ajoutez de l’eau jusqu’à la moitié;

- Verser sauvagement vos coquillettes (pires pâtes du monde au passage);

- Mettez le micro-ondes en mode cuisson de patates;

- Lancez pendant 15 minutes, faites des petites pauses contrôle au cas où…;

- Une fois cuites, videz l’eau du bol;

- Ajoutez les plus grasses des sauces que vous avez sous la main et une pelle de fromage;

- Remuez, touillez, repassez au micro-ondes juste pour faire fondre le fromage et …

C’est prêt !!!!

Félicitations, vous venez de réaliser vos premières pâtes au micro-ondes ! 😂


10 AVRIL

Nous ne retournons pas au parc comme prévu puisque l'affluence de la veille et la fermeture des routes secondaires du Parc nous limitent dans nos activités. Nous préférons regagner la côte pacifique au sud de San Francisco afin de découvrir un endroit que nous ne connaissons pas encore pour terminer le séjour.

Le Yosemite est un parc magnifique, qu’il nous plaira de visiter à nouveau à une période où les routes seront toutes ouvertes et nous permettront de nous rendre sur les parties supérieures tout en évitant la haute saison.

Avant de nous en aller nous allons dans la maison principale afin de prendre un café et dire au revoir à notre hôte. C’était un superbe week-end et nous aurions aimé rester quelques jours de plus afin de nous reposer encore davantage !

Sur notre route pour rejoindre la côte, nous traversons Oakdale, une ville à l’entrée du désert californien. A l'aller, nous avions déjà noté des chapeaux de cowboy et les chevaux mais nous étions loins d'imaginer ce qui allait suivre... Cette fois-ci, n’ayant rien de prévu, nous faisons une halte. Un endroit rempli de cowboys dans le désert californien ne peut qu’être génial !

Nous arrivons aux portes de ce qui semble être un festival, avec des stands et une arène. Une femme qui faisait parti de l’organisation nous explique qu’ils fêtent les 70 ans d'une association de rodéo professionnel et que le slogan d'Oakdale est "The Cowboy Capital of the world".

Quel hasard de se retrouver pile à cet endroit pour cet événement ! Les tickets pour assister au spectacle coûtent 20 $ mais Marine se débrouille pour nous faire laisser rentrer gratuitement en pourparlant avec les dames du guichet... 😇

Nous visitons les stands en attendant le début des rodéos. Il y a évidemment des chapeaux, pour le grand plaisir de Marine. 😍

Elle en essaie 1, puis 2, puis 3, puis de nouveau le premier, puis de nouveau le troisième, et encore le second, et encore, encore le premier… pour finalement que le premier ne soit pas à sa taille, que le troisième ne lui plaise pas vraiment, et qu’elle choisisse le second, seul chapeau n’étant pas à sa taille… Bref je vous passe les détails mais elle repart avec un véritable chapeau de cowboy, en beau cuir, avec une forme magnifique. Disons qu'il s'agit de se fondre dans la masse car autour de nous, tout le monde porte un chapeau de cowboy un jean et des santiags. 👒

Nous sommes les seuls touristes, au milieu des locaux et cela compense un peu notre absence d'immersion au Yosemite. Nous nous installons dans les tribunes après nous être également mêlés aux traditions culinaires locales qui se composent majoritairement de gras, de sucre, de sauces et de choses non identifiées frites dans une bonne huile cancérigène... 😂

Le spectacle commence par un beau tour de piste des cowboys exhibant fièrement les drapeaux des Etats-Unis et de la Californie. Vient ensuite les rodéos sur taureaux. Les cowboys ne tiennent pas très longtemps, les taureaux sont très virulents et ils ne leur faut que quelques secondes pour mettre les plus audacieux à terre.

Ils enchaînent avec le lancer de lasso en coursant des veaux. C’est ultra violent ! Et je perds Marine à ce moment-là, qui n'avait jamais regardé de rodéos de sa vie et décide que ce n'est vraiment pas dans ses valeurs, malgré l'envie de découvrir la culture locale. C'est vrai que ce n'est pas vraiment agréable à regarder: le cowboy et le veau partent du même point, un signal retenti, le veau s’élance, le cowboy le poursuit et lance son lasso autours de son cou, le stoppe net (vraiment très net!), le cowboy saute de son cheval, retourne le veau sur le dos comme un plaquage, lui attache les pattes le plus vite possible et remonte sur son cheval. Le cowboy faisant cet enchaînement le plus vite possible gagne...

Nous décidons de partir après les rodéos sur chevaux, où les cowboys tiennent plus longtemps malgré une lutte acharnée sur le dos de l'animal qui en laisse un à terre pendant de longues minutes.

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Nous reprenons la route vers la côte et arrivons à Half Moon Bay, la baie dans laquelle se situe les célèbres vagues de Mavericks. C’est un lieu incontournable pour les surfeurs de grosses vagues du monde entier qui se réunissent ici pour défier ces géantes à la sortie de l'hiver.

Mavericks 

Evidemment les vagues n'atteignent pas des hauteurs incroyables aujourd'hui, d'autant plus qu'elles se trouvent au large, il faut être sur l'eau pour prendre conscience de leur puissance. Nous faisons une balade revigorante, fouettés par les embruns, dans un cadre très similaire aux côtes bretonnes. Nous avons la chance d'observer des nichées de hérons dans les arbres, où les petits piaillent de toutes leurs forces pour être nourris par leurs parents. Un nouveau spectacle naturel qui se passe de mots. ✨

Nous rejoignons ensuite San Francisco avec un dernier stop pour effectuer le Devil's Slide Trail, longeant le Golfe des Farallones, habillé par ses grandes falaises se jetant dans la mer.

Devil's Slide Trail 

A un endroit où la route s’engouffre entre deux tombants de falaise, le vent s’accélère et prends tellement de puissance qu’il est presque impossible d’avancer. Sur l’une des parois, nous apercevons une casquette 🧢 , sûrement envolée d’une personne nous ayant précédé. Je décide d’escalader le grillage et monter quelques mètres sur la paroi pour m'en saisir. C’est assez amusant car il est écrit « Yosemite » dessus. Et une de plus dans ma collection !

Le vent soufflait si fort que le sable nous fouettait le visage, c'était le signal pour rentrer à la maison après un week-end bien rempli et de nouveaux souvenirs de Californie... 🙏

17
avr

Vous savez, je crois sincèrement que tous nos rêves peuvent se réaliser... Il suffit d’y croire !

Il y a un peu plus d’un an, Juliette m’offrait un livre (« La sagesse des loups» par Elli H. Radinger) qui a fait naître le rêve un peu fou d’aller à la rencontre de loups sauvages et ce, avant mes 25 ans. Dans cet ouvrage que je vous invite à lire, Elli raconte sa propre rencontre et sa vie avec les loups qui peuplent le Yellowstone*.

Le Yellowstone est le plus ancien Parc National au monde. Officialisé en 1872, il est l’un des seuls territoires de nos régions tempérées a posséder une biosphère encore relativement préservée. Coyotes, bisons, grizzlis, ours noirs, loups, antilopes, élans, pygargues à tête blanche et de nombreuses autres espèces peuplent son territoire, pour mon plus grand bonheur !

L’opportunité que Raphaël me présentait il y a quelques mois, de le suivre à San Francisco m’offrait la possibilité de rallier le Yellowstone, ce célèbre parc bien connu des biologistes pour ses trésors zoologiques, botaniques et géologiques. Je rêvais depuis longtemps de fouler ses terres et aller à la rencontre de sa vie sauvage. Bien qu’éloigné de plusieurs états de la Californie, c’était tout de même moins loin que la France !

A cheval sur 3 états que sont le Wyoming, le Montana et l’Idaho, le Yellowstone répondait à un troisième rêve, celui de faire un road-trip en van avec mon amoureux !

A gauche : localisation du Yellowstone par rapport à SF. A droite : division du parc entre trois états. 

Comme vous pouvez le voir, atteindre le Yellowstone en voiture relève d'une expédition. C'est là que la réalisation d'un autre de mes rêves intervient puisque j'ai réussi à négocier un contrat photographique avec une compagnie de location de vans : Escape Campervans. Le séjour nous a donc finalement presque rien coûté !


Samedi 17 Avril


Pour une meilleure logistique, nous nous sommes d'abord rendu en avion à Salt Lake City (Utah) afin de récupérer notre van WOW.

Notre vol partant à 5h du matin, il était plus sage de nous rendre la veille à l'aéroport. La nuit fut donc très courte mais cela en valait la peine puisqu'il nous a été offerte la chance d'admirer le flamboyant levé de soleil sur la baie de San Francisco. Le soleil surplombait les hauteurs de Berkeley et révélait les premières lueurs d'une magnifique journée.

Nous avons ensuite pu apprécier l'immense désert du Nevada, des étendues de sable et des terres sèches à perte de vue, avant d'arriver sur l'immense lac salé de... Salt Lake City (oui, cela paraît logique maintenant). Ce fût réellement spectaculaire ! Je vous laisse juger par vous même ...

Arrivés à Salt Lake, nous avons d'abord été récupérer le télé-objectif que j'avais loué afin d'avoir du matériel plus adapté pour prendre en photo la vie sauvage du Yellowstone. 📸

Nous nous dirigeons ensuite vers les locaux d'Escape Campervans afin d'y retrouver notre maison ambulante pour la semaine. Nous sommes accueilli par Conor, un jeûne de la région travaillant pour la compagnie. Il nous brief, nous explique le fonctionnement, nous donne quelques recommandations de lieux à visiter et nous présente notre van. Un très beau Ford avec tout l'équipement nécessaire et beaucoup de place.

 Hello Wow!

Dernière étape de logistique avant le grand départ, nous faisons un détour de ravitaillement à Walmart, et débutons notre périple chargés de tout un tas de bonnes choses, heureux comme des enfants !

Nos premiers kilomètres se font dans un véritable désert où se côtoient des vaches, des aigles et ... des vaches. Pas grand chose à l'horizon.

Mais après 1h de route de la ville, nous arrivons au berges du lac salé. Nous sommes surpris de constater que ce n'est pas du sable ou de la neige qui jonche le sol, mais bien d'immenses cristaux de sel. L'eau est d'un bleu glaciaire, aussi lisse qu'une mer en veille d'orage. Mais une réaction physico-chimique au niveau des bords du lac produit des teintes rosées dans l'eau, offrant un contraste saisissant avec le reste du paysage. C'est tout simplement Magnifique !

Salt Lake 

En fin d'après-midi, après une bonne baignade nous reprenons notre route en direction des limites Sud de l'Idaho, notre étape pour la nuit avant de rejoindre Yellowstone le lendemain.

Les routes infinies se perdent dans l'immensité du paysage, habillées par les régions montagneuses de l'Utah. Les road-trips aux US, c'est vraiment quelque chose !

Nous arrivons de nuit, au bord d'une rivière. A peine le temps d'apercevoir les fesses d'une mouflette que nous dormons comme des loirs.


Lundi 18 Avril


La nuit fût froide, mais la toilette matinale dans la rivière au réveil le fût encore plus ! Cela fait partie de l'aventure, et c'est une bonne façon de démarrer la journée, bien énergisé. 😃

Nous nous dirigeons vers l'entrée Ouest du parc, située dans l'état du Montana (regarde la carte en haut de cette partie si tu veux plus de visuel).

Rapidement, la neige prend place dans le paysage jusqu'à en recouvrir une bonne partie. Nous ne nous attendions pas à en voir autant à la fin du mois d'Avril ! Mais la région est en altitude et les températures sont encore basses (certains sommets s'élèvent à 3800 m).

On our way to Yellowstone

Nous arrivons à West Yellowstone, le petit village à l'entrée du parc, un véritable décor de trappeurs avec de vieux bâtiments en bois particulièrement typiques.

Welcome to West Yellowstone!  

Nous entrons enfin dans le Parc National et prenons la direction des fameux Mammoth hot springs (sources chaudes) où se trouve notre camping. Et oui, au Yellowstone, interdiction de dormir où tu veux, non seulement car il s'agit d'une zone protégée mais également pour votre sécurité (personne n'a envie de se faire réveiller par une maman ours affamée à 3h du matin, avec pour seuls remparts contre ses crocs et ses griffes, les vitres d'un van).

Nous sommes ébahis par la beauté du paysage. Encore couvertes de neige, les grandes étendues du Yellowstone nous offrent une autre version du sauvage, que l'on ne connaît pas en France. Pour parfaire le tableau, nous faisons la rencontre de nos premiers bisons.

Au bout de quelques minutes de conduite lente, la langue pendante et les yeux perdus entre rivière et montagne, nous nous faisons arrêter par un homme qui aperçoit mon appareil photo. Il nous informe qu'il vient d'apercevoir un loup, quelques centaines de mètres plus loin, proche de la route. Mon coeur s'accélère. Tout s'est aligné si vite pour que je puisse réaliser mon rêve que je peine à croire qu'après quelques minutes seulement, nous allons voir des loups. Sans plus attendre, nous reprenons la voiture en quête de cette bête mythique !

Nous arrivons finalement aux premiers hot springs sans avoir vu de loups, un peu déçus mais peu frustrés étant donné que nous avons quelques jours pour partir à leur rencontre. Nous stoppons la voiture pour prendre quelques photos des geysers sur notre droite, quand Raphaël qui scrutait la plaine à gauche aperçu une silhouette de chien gambadant gaiement à découvert.

"Un loup!!!" s'écria-t'il.

Toute notre attention se porta sur cet animal de légende. Elli H. Radinger dit que la première rencontre avec un loup sauvage vous change à jamais et cela prit tout son sens quand je sentis les larmes d'émotion rouler sur mes joues.

Le 'loup' 

SAUF... que.

Ceci n'est pas un loup, mais un COYOTE !

Et nous, pauvres imbéciles peu expérimentés, nous sommes fait avoir.

Heureusement, nous ne sommes pas restés imbéciles longtemps car il y a de nombreuses pancartes dans le parc qui vous permettent de différencier le loup du Coyote. Et pour ma défense (et mon égo) de biologiste, je ne savais pas qu'il y avait des coyotes dans le parc. Sinon j'aurai sans doute eu un regard un peu plus critique sur le carnivore.

La plupart des personnes vont diront que la principale différence est la taille. Un coyote est plus petit, et plus élancé qu'un loup. Certes, mais pour nous les biologistes, la taille n'est pas un critère discriminant*, car lorsque nous apercevons un animal seul, il est quasiment impossible de la comparer justement à celle d'un autre animal sensiblement similaire.

* Un critère discriminant est un critère physiologique, morphologique ou anatomique qui permet à coup sûr de distinguer une espèce d'une autre espèce.

Alors, comment différencier le coyote du loup ?

1. Et bien comme vous avez pu le remarquer sur la photo précédente, le pelage du coyote va du gris au fauve, avec la gorge blanche et l'arrière des oreilles ROUX. Chez le loup, le pelage est gris.

2. Le coyote possède un museau effilé et les oreilles sont grandes proportionnellement à la gueule et en pointe. Chez le loup, le museau est plus solide et arrondi, tout comme les oreilles, qui sont également plus courtes par rapport à la gueule.

3. Enfin, le coyote abaisse sa queue en direction du sol lorsqu'il court, alors que le loup la tient à l'horizontale.

Source = https://www.projetecolo.com/difference-entre-le-coyote-et-le-loup-892.html 

Bon, les compteurs sont remis à zéro ! Pas de loup à notre actif pour l'instant. Le passage éphémère d'un carnivore dans son élément naturel comme ce coyote n'en reste pas moins émouvant.

Nous décidons de nous rendre dans l'un des endroits iconique du parc : le Grand Prismatic Spring.

Il s'agit d'une immense source chaude où l'eau est naturellement chauffée à plus de 70°C. Avec un diamètre de plus de 112 mètres et une profondeur de plus de 37 mètres, il s'agit du 3ème cratère d'eau chaude le plus imposant au monde !

Grand Prismatic Spring  

Sa particularité réside notamment dans ses dégradés de couleur bleus, verts, jaunes et ocre dûs à des réactions chimiques et la présence de souffre et d'oxyde de fer.

Une vue aérienne est plus impressionnante mais nous n'avions pas de drone, alors je vous montre une photo tirée d'internet :

La Nature est merveilleuse n'est-ce pas ?

Et oui le Yellowstone est une région volcanique qui offre pléthore de sources chaudes et pas moins des 2/3 des geysers de la planète ! En vous baladant dans le parc, vous apercevrez de nombreuses fumerolles s'échappant des entrailles de la terre. Vous ne savez jamais si l'eau que vous voyez est trop froide à cause du climat montagnard ou alors trop chaude à cause de l'activité géothermale.

Geysers & Hot Springs in Yellowstone 

Nous terminons cette première journée haute en couleurs au Old Faithful geyser. Ce geyser produit l'un des plus grands jets d'eau chaude et de vapeur au monde, avec le Strokkur islandais. Le jet survient en moyenne toutes les 88 minutes, soit un peu moins de 2h.

Nos amis les bisons, dans l'attente de l'éruption se sont confortablement installés alors nous en avons fait de même. 40 minutes plus tard, un puissant jet d’eau d'une douzaine de mètres (ce correspond à une petite éruption) nous offrait un spectacle naturel sous l'oeil attentif des gros mammifères.

Old Faithful Geyser 

Il n'est pas évident de se rendre compte de la taille sur cette photo, mais dites-vous bien que le jet peut dépasser la taille d'un immeuble de 10 étages !

Nos amis les bêtes  

Après ce spectacle, la nuit tombe. Nous nous dirigeons donc tranquillement vers notre camp de base. Nous avons traversé une bonne partie de la partie ouest du parc pour y parvenir et le paysage est à couper le souffle. Cascades, rivières, forêts de conifères encore enneigées, routes sinueuses, terres volcaniques et vallées où l'horizon se perd, forment un décor sorti tout droit d'un film documentaire "à la découverte du Sauvage".

Arrivés au camping, les emplacements offrent un coin dédié pour faire du feu. C'est parfait car vu la température, il nous sera bien utile (il fait à peine 3°C). Nous mangeons notre popote du soir, et ne tardons pas à nous coucher puisque le réveil sonne tôt demain !


Mardi 19 Avril

Ce matin, nous nous levons à 5h30 pour aller à la rencontre des LOUPS (les vrais, cette fois).

Nous roulons aux lueurs de l’aube en direction de la Llamar Valley, cette vallée réputée pour être de lieu de rassemblement des meutes du Yellowstone. Nous découvrons des plaines interminables, traversées par les méandres de la rivière Lamar, où de nombreuses bêtes viennent s'abreuver.

Lamar Valley 

Nous arrivons finalement sur un spot isolé surplombant la vallée. Nous décidons de nous y aventurer en marchant quelques centaines de mètres pour trouver un coin éloigné de la route. Nous installons le matériel et attendons… encore… et encore.

Rien à l’horizon.

C'est qu'il commençait à faire froid, alors je suis partie chercher le plaid dans le van.

A mon retour, Raphaël m'annonce qu'il a pu suivre le trajet de 2 coyotes, gambadant gaiement près de la rivière.

Nous sommes restés là, avec nos chaises, notre plaid et nos M&M’s pendant près de 3h. Nous n'avons pas aperçu l'ombre d'un loup ce jour-là mais nous avons pu profité du calme et du murmure apaisant de la rivière.

Nous reprenons la route, vers l'Est du parc. La vallée est immense ! Nous découvrons des plaines et des bisons à perte de vue surplombés par d’immenses sommets enneigés, mais toujours pas de loups. 😦

Alors nous en profitons pour faire le plein de photos du Van (et oui, c'est que je dois travailler quand même) sous les premiers flocon de neige de la journée.

Après un bon repas bien chaud, nous nous assoupissons quelques minutes. Mais à notre réveil, une tempête de neige pointe le bout de son nez.

Notre petite balade dans la vallée ne sera donc pas possible cette après-midi, et puis de toute façon les loups sont plutôt matinaux. Nous reprenons la route en direction du campement quand un coyote décide de montrer le bout de son nez entre deux fourrés !

A cet instant, une belle partie de cache-cache démarre... L'animal courre, s'arrête, se couche, se cache, pointe une oreille, puis deux, repart, revient... C'est là que je comprend les heures interminables de travail nécessaires à un photographe animalier pour obtenir seulement un cliché. Il faudra des mois des patience pour certains.

Mr Coyote 

L'avantage c'est que durant notre partie de cache-cache, la tempête s'est calmée et que nous avons pu ensuite apprécier la visite d’autres animaux comme des biches, des antilopes et... un badger !

Photos : wikipédia 

Badger est le nom américain pour Blaireau d'Amérique. Il n'a pas du tout la même tête que nos blaireaux européens, mais possède le même comportement curieux et aventureux.

Sur le retour, nous faisons une dernière tentative à pieds dans l’espoir d’apercevoir des loups, mais dans l’appréhension de tomber sur un ours ! Et oui, le grand mammifère peuple aussi le parc et de nombreux panneaux nous informent de faire très attention lorsque nous nous aventurons à pieds. Il est d'ailleurs vivement recommandé d'acheter un spray au poivre pour les ours et si vous croisez des rangers dans le parc, ils en ont toujours un à leur ceinture !

Nous errons une petite heure sous de timides flocons Alors après une belle balade devant des paysages splendides, nous repartons vers le campement, en croisant encore et encore des bisons... C'est-à-dire que lorsqu'ils décident de bloquer la route, il y en a pour un moment ! Ils ne sont pas pressés les gars ! Alors nous voilà embarqués dans la bisonnerie locale :

Comme à chacun de nos retours au campement, nous nous arrêtons aux toilettes publics pour une pause nettoyage et charger les batteries de l’appareil photo. Pendant ce temps là, les chutes de neige s’intensifient et la route se fait rapidement recouvrir. Nous prenons le van avec prudence mais sommes émerveillés par ce spectacle !

Nous sommes heureux d’avoir notre nid douillet et préparons notre cocon avec des petites lampiotes et notre repas du soir.



Mercredi 20 avril


Nous découvrons avec joie un Yellowstone immaculé ce matin. Plusieurs centimètres de poudre blanche recouvre les routes. Nous appréhendons un peu les 40 miles qui nous séparent de West Yellowstone où nous nous rendons pour que je puisse avoir de la WIFI et finaliser ma demande de VISA pour le Canada.

Et bien ce fut l'un des trajets les plus beaux de notre vie ! Des sapins enneigés laissant ponctuellement la place aux geysers et rivières fumantes. Etonnamment, nous n’apercevons aucun animal sur notre route, comme si la neige les avait tous ensevelis...

Au bout d’un trajet de 3h qui devait en durer une, nous arrivons finalement à West Yellowstone. Nous commençons par une petite exploration des boutiques pour trouver un café où se poser. Puis nous décidons de rentrer dans quelques-unes de ces superbes boutiques de trappeurs. Je perds Raphaël dans celle spécialisée dans la pêche à la mouche... Nous sommes dans le berceau de cette technique si particulière dont sont inspirés des films tels que « Au milieu coule une rivière » avec Brad Pitt.


Nous quittons West Yellowstone dans l'après-midi pour rallier Canyon Village.

Je vous avais parlé de la diversité des paysages, et bien figurez-vous que Yellowstone aussi possède son Grand Canyon ! Formées par l'érosion, les falaises couleur souffre sont impressionnantes ! 39 km de long pour presque 400 de profondeur, et au milieu coule une rivière...

Absorbés par le paysage, nous en avons complètement oublié les animaux. C'est alors que Raphaël repère des traces dans la neige, menant à une traversée de route. Nos regards suivent lentement le chemin de l'animal passé quelques minutes plus tôt quand soudain… un OURS !!!

L'énorme grizzli disparaissait entre les sapins à une cinquantaine de mètres sur notre droite. Ce fût le premier ours sauvage que nous apercevions de notre vie. Une sensation très impressionnante et un moment mémorable. Nous rentrons au soleil couchant, heureux de la fin de cette journée. Mais elle n'était pas encore terminée puisque nous tombons sur une masse sombre et pataude, traversant une immense plaine blanche : notre deuxième grizzli.

Il me fut très difficile de les prendre en photo en basse lumière sans mon trépied, mais voici les bêtes :

Notre premier Grizzli à gauche, et le second à droite. 


Les loups ne se seront pas montrés et notre périple au Yellowstone prend fin demain, mais je suis heureuse d'avoir pu rencontrer ces gros mammifères tant redoutés !


Jeudi 21 Avril 


Comme chaque jour depuis notre arrivée, nous nous levons aux aurores à 5h30 pour un départ à 6h vers la Lamar Valley. Beaucoup de neige est tombée encore cette nuit, mais nous remarquons qu'elle rend aussi paresseux la plupart des gros mammifères...

Je suis déterminée à chercher les loups toute la journée mais au vu des derniers jours, malgré notre assiduité, je manque d'espoir. Dame Nature a ses raisons que la Raison ignore, et il est bien de le respecter !

Nous empruntons le même parcours que l’avant-veille sans distinguer d’oreilles pointues. Alors que nous étions presque à l'arrêt, il surgit 20 mètres au devant de la voiture : un magnifique loup gris !

Devant nous, fier et immobile, prenant un temps d’arrêt pour nous fixer droit dans les yeux, l'animal ni craintif, ni curieux, semblait avoir arrêté le temps. Cet instant dura 5 secondes, et mon coeur battait la chamade si fort, rompant le silence religieux, que j'eu peur que le loup l'entende et détale sans demander son reste.

Bien au contraire, il traversa la route pour monter les flancs de la colline qui longeait la route. Il resta là plusieurs dizaines de minutes, à la recherche de nourriture, à nous observer. Pour finalement s’enfoncer dans la montagne loin de cette agitation humaine qu’il venait de susciter.

Après ce moment inoubliable, je me sentais incroyablement comblée, et reconnaissante. Ce rêve qui me paraissait alors impossible il y a un an, et encore la vieille, venait de se matérialiser sous mes yeux. Ce n'est pas grand chose me direz-vous, mais pour mon âme amoureuse de la Vie et du Sauvage, voir ce loup évoluer naturellement dans son élément, si proche de nous, fut un véritable accomplissement.

Je me sentais moins loin des documentaires de mon enfance, tout me semblait plus accessible, plus réalisable. Voilà, à quoi cela me sert de vivre ces expériences à l'autre bout du monde :

Continuer de croire que tout est possible !

Merci pour ce moment de magie ! 🙏🏻

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A la fois heureux et soulagés, nous décidons de clôturer notre expérience dans le parc par une balade pédestre.

Les chutes de flocons laissèrent la place aux doux rayons du soleil, faisant doucement fondre la neige recouvrant les plaines. Nous nous aventurons sur les collines bordant la vallée, en prenant garde de rester bien à découvert afin de pouvoir repérer un ours qui se montrerait trop curieux.

Nous croisons la route d'une multitude de mini-marmottes dont l'espèce m'est inconnue. Elles sont bien trop mignonnes, et bien facile à grignoter pour tous les prédateurs du coin... Les pauvres !

D'ailleurs, les coyotes ne sont pas loins et s'éclipsent furtivement à notre vue, entre les buissons. Nous apercevons également de farouches antilopes, mais le moment qui me marquera pour toujours profondément est le moment où nous entendons la meute de loup hurler au loin.

Leur simple présence non visible, mais audible, dégage une énergie puissante et mystique. Le silence nous est imposé, simplement rompu par les hurlements des loups du Yellowstone.

Je me sens vulnérable, comme mise à nue.

Nous sommes entourés d'animaux sauvages, de grands prédateurs. Et il faut bien l'avouer, nous sommes de piètres guerriers à côté... C'est une véritable leçon d'humilité qui nous fait relativiser notre place dans cet écosystème.

Nous rentrons un peu plus tôt au campement ce soir pour préparer un feu de camp et profiter de notre dernière soirée à Yellowstone. Il ne pouvait pas y avoir eu de plus belle dernière journée que celle-ci !

Vendredi 22 Avril


Une autre belle aventure nous attend aujourd'hui. Nous laissons derrière nous les célèbres paysages du Yellowstone pour découvrir les fabuleux trésors du Grand Teton National Park*.

* A prononcer "Titone" pour éviter toute confusion indélicate...

A cette période de l’année nous ne pouvons pas traverser Yelloswtone du Nord au Sud pour rejoindre Grand Teton qui se trouve dans son prolongement Sud, en raison des fortes neiges bloquant l’accès aux routes. Nous faisons donc un détour de 3h par l'Ouest avant d'entrer dans le parc.

Nous arrivons malheureusement sous un ciel couvert, alors que la beauté du Grand Teton réside principalement dans ses hautes montagnes aux pics majestueux...

Le pic du Grand Teton culmine à 4 197 mètres d'altitude, quand même !

Le climat montagnard justifie l'accumulation de nuages au niveau des sommets... et beaucoup de neige ! La route iconique est fermée. Nous essayons donc de tirer parti de cette météo peu clémente.

Il y a bien une case que nous n'avions pas coché à Yellowstone : les élans ! Nous n’avions pas vu ces immenses quadrupèdes au cours des 4 derniers jours, mais à peine arrivés à l’entrée de ce parc, nous en apercevons un (sans les bois car ce n'est pas la bonne saison) ainsi que quelques wapitis (elk en anglais) curieux...

A gauche : élan. Au milieu et à droite : wapitis. 

D'ailleurs, ces bestiaux sont responsables de la plupart des accidents de route de la région. Ils sont plusieurs milliers à fréquenter les plaines du Wyoming, et leurs traversées sur les routes interminables américaines sont très fréquentes... Prudence !

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Nous décidons de rester dans le parc malgré le mauvais temps.

Nous prenons le temps de déjeuner en compagnie d'un corbeau mystérieux, et très intelligent. Finalement en fin de journée, nous avons quelques éclaircies nous permettant de faire des photos et voir les pics du Grand Teton.

La moitié du parc est fermée à cause de la neige, alors nous faisons vite le tour et retournons dans la ville la plus proche que nous avions traversé en arrivant : Jackson Hole.

Cette ville semblait très intrigante, comme une porte d’entrée vers le monde des trappeurs et des chasseurs. Cette destination pas comme les autres est réputée dans tout le pays car célèbre pour le ski, la pêche, le rafting, les ranchs, la gastronomie, et l'univers tout droit sorti d'un film à l'ancienne. Il y en a pour tous les goûts ici et c'est ce qui en fait un lieu si apprécié.

La place centrale est délimitée par une arche composées de bois de 700 caribous tués lors d’une chasse au siècle passé... Cela fait froid dans le dos !

Nous entrons dans un bar qui était en fait un hôtel haut de gamme, habité par le pur esprit Western, qui accueille régulièrement des concerts de country, comme ce soir-là ! Encore une fois, on s'est senti comme projetés dans un film... Nous prenons une bière et profitons du lieu pour la soirée.

Samedi 23 Avril 


Nous avons tellement aimé l'ambiance de Jackson, que nous avons décidé de passer la journée à flâner dans les rues et les boutiques. Des bars de western, aux hôtels en bois massif, en passant par les magasins de fourrures, cet endroit est définitivement très surprenant... Alors même que les animaux du parc sont protégés, s’ils s’aventurent en dehors, les habitants peuvent les chasser, ce qui explique la présence de manteaux en fourrure de loup à plus de 20 000 $.

Vous vous doutez bien que cela m'a retourné le cerveau, et m'a ramené les pieds sur terre. Nous sommes aux US ! Qu'est ce que je m'imaginais ? Il y a encore beaucoup de boulot avant que les consciences ne s'éveillent...

Photos prises sur internet 

Bon, sinon j'y ai trouvé la meilleure boutique de chapeaux au monde (sans fourrures, ni animaux protégés je vous rassure) ! Il est clair que tout n'est pas bon à prendre, mais l'endroit n'en reste pas moins dépaysant.

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Après une semaine à faire des toilettes de chat, nous nous offrons également le luxe des douches de la piscine communale.

Nous prenons le temps avant de repartir en direction du Sud et emprunter les routes infinies du Wyoming jusqu’à l’Utah.


Dimanche 24 Avril


Dernier jour avec Wow (le van).

Nous sommes arrivés aux portes de Salt Lake City, afin de reprendre notre avion vers la Californie. Mais nous avons encore le temps de visiterAntelope Island, une bande de terre de 109 km2 qui devient une île en fonction du niveau de l'eau du lac salé.

Elle porte ce nom en raison des multiples antilopes qui la peuplent, mais l'on y retrouve aussi des bisons, coyotes et autres animaux sauvages qui ont déjà croisé notre route.

C'est un peu perturbant, de passer de la ville, à cet endroit complètement sauvage, pourtant si proche.

Nous profitons du lever de soleil pour faire nos dernières photos, puis il est temps de ramener Wow à ses propriétaires...

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Ce fût une aventure spectaculaire !

Nous avons traversés des paysages grandioses, d'immenses espaces sauvages peuplés d'animaux de légende, en passant par les déserts de l'Utah jusqu'aux montagnes du Wyoming.

Une semaine chargée d'émotions, de connexion à la Nature et de belles rencontres. Un rappel toujours plus fort, qu'il faut continuer d'oeuvrer pour préserver les richesses naturelles de notre belle planète.

En prenant l'avion, le van, et roulant de cette manière, je me questionne évidemment sur cette empreinte écologique énorme. Pourtant, je ne me sens mieux connectée à nos espaces naturels, et mieux informée, en les foulant de mes propres pas et voyant ses trésors de mes yeux.

Elli H. Radinger disait dans son livre : 'On protège ce que l'on aime, et on aime ce que l'on connaît."

A travers mon récit, j'espère vous faire connaître ces espaces naturels, et vous apprendre à les aimer, même de loin, pour mieux les protéger.

Merci 🤍