Même pour un très court séjour dans la capitale, il est tout simplement impossible de manquer le Musée de Nouvelle-Zélande Te Papa Tongarewa. En plus d'être complètement gratuit, le musée national possède 6 étages d'expositions dédiés à l'histoire et la culture néo-zélandaise. Son principe fondateur est d'unifier les collections en misant sur la diversité.
Collections historiques, fossiles, herbier de 250 000 spécimens séchés, collections de 70 000 spécimens d'oiseaux, amphibiens, reptiles et mammifères de Nouvelle-Zélande, photographies, reconstitutions de maisons maories, collections du Pacifique... Te Papa est un musée absolument immense et qui vaut le détour ! Il faudrait prendre le temps de tout bien regarder et lire, mais plusieurs jours seraient alors nécessaires !
Parmi les choses incroyables, on peut mentionner le plus grand spécimen connu d'une espèce de calamar, appelé "calamar colossal". Arrivé en 2007 après avoir été capturé par des pêcheurs néo-zélandais en Antarctique, il pèse 495 kg et mesure 4,2 m de long. Un gros (et répugnant) bébé !
En plus des expositions permanentes, il y a des expositions éphémères. Celle qui m'a vraiment impressionnée est Gallipoli: The scale of our war, signée par Peter Jackson et donc créée par Weta Workshop !
L'exposition démarre fort. A peine ai-je passé le rideau noir que je tombe nez à nez avec un soldat blessé et couché sur le flanc, pointant son pistolet dans notre direction. Et ce n'est pas tout... le soldat en question mesure bien dans les 3-4 mètres ! Il n'y a que lui, mis en lumière au milieu d'un espace sombre et confiné. On peut très bien imaginer la scène de guerre qu'il est en train de vivre... Son regard, son expression sur le visage et tous les détails incroyablement bien faits du personnage en lui-même ! Les détails de la peau, les veines, les poils... ça donne des frissons tellement ça a l'air réaliste !
Tout le reste de la visite nous plonge dans une immersion totale au plein cœur de la sanglante bataille de Gallipoli, affrontement opposant les Australiens et Néo-Zélandais contre l'armée ottomane durant la Première Guerre Mondiale. La bataille est racontée de manière originale à travers les yeux et les mots de 8 néo-zélandais ordinaires qui se sont retrouvés dans des circonstances extraordinaires.
Chaque personnage est comme "gelé" dans le temps, sur une échelle monumentale - 2,4 fois la taille humaine ! Apparemment les sculptures géantes ont pris 24 000 heures à être créées, et d'innombrables heures ont été consacrées à la recherche de leurs riches histoires. Des cartes et des projections en 3D ainsi que des maquettes et autres expériences interactives donnent vie à l'histoire de Gallipoli en Nouvelle-Zélande.
Le ANZAC DAY, célébré le 25 avril, commémore cette bataille qui a profondément marqué le pays. D'autres pays comme la France, l'Australie, les îles Tonga ou encore Samoa lui rendent hommage également chaque année.
Une autre exposition intéressante : Passports. Dans cet espace assez sombre également, nous découvrons les premières impressions et histoires remarquables de personnes qui ont émigré en Nouvelle-Zélande au cours des 200 dernières années.
Ma préférée, celle de 1949 : "Nous avons vu ces collines pleines de rochers. Tout le monde pensait "Quel pays rocailleux". Mais quand nous nous sommes approchés, les pierres ont commencé à bouger. Les collines étaient pleines de moutons".
Enfin, j'ai bien aimé l'exposition numérique The Mixing Rooms: Stories from young refugees in New Zealand. Dans cette salle tapissée d'écrans, plus de 70 jeunes réfugiés nous invitent à entendre leurs histoires extraordinaires, racontées à travers l'art, le cinéma, la poésie et les nouveaux médias numériques. Nous découvrons les immenses changements qu'ils ont subis et les nouvelles vies pleines d'espoir qu'ils construisent depuis en Nouvelle-Zélande. C'est assez émouvant de voir tous ces visages.