Kia Ora Auckland

Kia Ora signifie "Bonjour" en maori.
Du 31 octobre au 8 novembre 2017
9 jours
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"Le voyage est comme une porte par où l’on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve." Guy de Maupassant, écrivain.

26h de voyage, 12h de décalage horaire, 4h max de sommeil… et si on partait en randonnée ?

A peine arrivée devant mon auberge de jeunesse, le fameux Haka Lodge situé dans l’une des principales rues d’Auckland, Karangahape Road (K’ Road), je tombe sur une française, Jennifer, qui passe la porte en même temps que moi. On s’installe dans nos dortoirs, on visite les lieux – jolie salle commune assez spacieuse – et au lieu de s’effondrer dans nos lits pour lutter contre la fatigue du décalage horaire (12h de plus qu’en France), on décide de partir… marcher !

On parcourt ainsi une (petite) partie de la ville pour aller jusqu’au Mont Eden et on découvre, avec étonnement, que les rues d’Auckland ne sont pas de tout repos ! En effet, on se serait cru à San Francisco avec ses rues très en pente, ce qui fait que nous étions déjà essoufflées avant d’arriver au Mont.

 Vue de la ville depuis le Mont Eden

La ville d’Auckland est construite sur une cinquantaine de volcans, ce qui explique le relief de ses rues. Certains de ces volcans sont simplement endormis et personne ne peut prédire quand surviendra la prochaine éruption. La dernière remonte à 600 ans, et cela ne s'est produit que 19 fois en 20 000 ans ! Donc pas de panique. Cependant, cela fait bizarre de se dire que la ville est bâtie sur un réservoir de magma bouillonnant à 100km sous terre.

Le Mont Eden (Mount Eden) fait donc partie de ces volcans endormis. Culminant à 196 mètres, il est le plus haut sommet naturel de la région d’Auckland. La balade pour se rendre tout en haut du cône volcanique est facile et il est très agréable de faire le tour du grand cratère tout vert et bien symétrique. La vue à 360° sur la ville est imprenable !

Le séjour à Auckland commence donc très bien.

Mention spéciale pour les passages piétons et leur signal sonore assez marrant !


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 Queen Street : l'artère principale et commerçante d'Auckland

Visiter la ville c’est chouette, mais il faut aussi penser aux dernières démarches administratives à effectuer assez rapidement.

Au programme de cette première semaine :

  • Ouvrir un compte en banque : j’ai choisi ANZ, banque présente partout en Nouvelle-Zélande et aussi en Australie. Tout s’est fait assez rapidement et surtout, très facilement. L’auberge de jeunesse a pu me fournir un justificatif de domicile en 5 minutes, la conseillère ANZ m’a tout très bien expliquée, et j’ai donc pu ouvrir un compte bancaire en moins d’1h. J’ai reçu ma carte VISA quelques jours après. Easy!
  • Dégoter un forfait mobile intéressant : j’ai opté pour Spark et son forfait avec Data illimitées, modifiable sans engagement.
  • Obtenir mon numéro IRD (Inland Revenue Department number) : il est indispensable d’en avoir un pour pouvoir travailler en Nouvelle-Zélande. Il permet d’être à jour au niveau des impôts et d’éviter de les payer à l’indice le plus élevé.

Avant d’arriver à Auckland, je redoutais un peu toutes ces étapes. En France, les démarches administratives et l’ouverture d’un compte bancaire ne sont pas toujours rapides et intuitives, loin de là, et donc j’avais peur de ne rien comprendre en anglais. Et finalement, les gens ici sont très patients et ils prennent le temps de bien expliquer si on ne comprend pas tout de suite (l’accent écossais, c’était déjà compliqué mais l’accent néo-zélandais, que l'on appelle "kiwi", c’est aussi quelque chose !). Ils ont l’habitude des voyageurs internationaux et savent répondent tout de suite à notre demande. De plus, tout le monde connaît le Permis Vacances Travail ! Enfin, ici on dit Working Holiday Visa.

 Maisons typiques en bois
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Haka Lodge Auckland

Haka haka eh eh !

 Karangahape Road (K' Road)

J’ai donc passé une semaine entière au Haka Lodge. L’auberge est confortable, les voyageurs très sympathiques. Au début, je dormais dans un dortoir de 5 lits, réservé aux filles, puis faute de disponibilité, j'ai dû migrer dans le plus grand dortoir, celui de 20 lits. Ces derniers sont vraiment bien pensés : chaque lit possède une prise électrique et une petite lumière personnelle, ainsi que des rideaux, afin de conserver un minimum d’intimité. Très pratique également pour lire le soir sans déranger les autres.

Tout le monde respecte plutôt bien les règles de vie en communauté et une confiance mutuelle s’installe rapidement. Je prends tout de même l’habitude de mettre mon ordinateur, appareil photo et papiers importants dans un casier cadenassé. On ne sait jamais.


Je garde parfaitement en mémoire le bruit devenu insupportable des fermetures éclair des sacs à dos, qui s’ouvrent et se ferment lorsque les backpackers quittent l’auberge tôt le matin et qu’ils rangent leurs affaires… et que toi tu essaies de te rendormir. En vain.


 Le hall et la salle commune

Durant cette première semaine sur le sol néo-zélandais, je ne ressens quasiment pas la fatigue du décalage horaire. Je suis juste (très) décalée par rapport aux repas. Pas facile d’ailleurs, de faire les courses les premiers jours ! Au revoir les produits français, bonjour la culture anglo-saxonne. On oublie le (vrai) pain et on doit faire un choix parmi une collection impressionnante de pains de mie. Sans parler des rayons yaourts, viande, chips et gâteaux. Les fruits et légumes sont pour la plupart produits en Nouvelle-Zélande et ne sont pas donnés. Les premiers jours, on ne réfléchit pas trop, on fait des sandwichs ainsi que le « plat » qui passe toujours bien, peu importe les circonstances : les pâtes au fromage, autrement dit ici, les pâtes au cheddar.

Non ce n'est pas du thé mais du café en petit sachet... Pas mauvais ! 

Ce que je remarque aussi rapidement c’est l’entraide incroyable entre les voyageurs, et même avec les locaux. Besoin d’aide pour aller quelque part ? de conseils ? d’huile d’olive ? de mon ordinateur ? Pas de soucis ! Les gens partagent, n’hésitent pas à donner leurs recommandations sur ce qu’ils ont déjà vu et fait, et surtout, ils évitent de se prendre la tête pour des détails. Les relations sont simples, amicales et détendues. No stress!

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Dans l’auberge, et même dans la ville en général, il y a énormément de français. Ils sont partout ! Je ne connais donc pas une immersion totale dans la langue anglaise durant les premiers jours. Il y a aussi beaucoup d’allemands. Ce sont bizarrement les deux nationalités les plus courantes dans les auberges, et également les plus faciles à comprendre en anglais. On peut croiser assez souvent des asiatiques et de temps en temps, des britanniques, américains, canadiens et australiens. La plupart sont en Working Holiday Visa, étant donné que la Nouvelle-Zélande a des accords internationaux pour les 18-30 ans (voire 35 ans) avec de nombreux pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord et du Sud. Il n’y a aucun partenariat avec l’Afrique, il est donc très rare de rencontrer un voyageur africain.

Lorsque l’on discute avec quelqu'un, la première question est toujours « Where do you come from? » ou « Where are you from? ». Ensuite, c’est souvent « What’s your name? » et « Are you in Working Holiday Visa? » (à laquelle les 99% des backpackers répondent « Yes! »), puis suivent des questions telles que : depuis quand es-tu en Nouvelle-Zélande, pour combien de temps, as-tu prévu d’aller dans d’autres pays (la réponse est souvent l’Asie), que faisais-tu avant d’arriver et pourquoi es-tu venu ici. Pour beaucoup, il s’agit de fuir la routine ennuyante de type « Métro boulot dodo » ou pour les plus jeunes, voyager et profiter avant d’entrer dans le monde du travail. D'ailleurs, il y a beaucoup de très jeunes voyageurs (19-21 ans).

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Sky Tower Auckland

Prendre de la hauteur

Auckland est la plus grande ville de Nouvelle-Zélande mais ce n’est pas la capitale (il s’agit de Wellington dans le sud de l’île du Nord). Elle compte environ 1,5 millions d’habitants, soit plus d’un quart de la population du pays (seulement 4,7 millions au total = environ la moitié de la population en Suisse !).

La ville est construite sur et autour d’un isthme qui relie la Péninsule de Northland et le reste de l’île du Nord.  

On continue notre découverte d’Auckland avec la Sky Tower. Située dans le centre-ville, cette tour aux allures futuriste de 328 mètres est le plus haut édifice de l’hémisphère sud. Elle sert principalement d’émetteur pour la télévision et la radio, mais elle est également devenue l’une des principales attractions touristiques de la ville. En effet, outre sa vue incroyable, il est possible de faire ce que l’on appelle Sky Jump (sauter dans le vide attaché à un câble) et Sky Walk (marcher autour de la tour sur une passerelle à 192 mètres du sol, avec un baudrier).

Pour ma part, j’ai déjà mon taux d’adrénaline en montant dans la tour par un ascenseur transparent et en marchant sur la plateforme vitrée avec vue à 360° sur la ville et dans le vide. J’ai pu voir plusieurs personnes faire la Sky Jump et donc passer devant les vitres à toute vitesse, accrochées à un grand câble. Cela surprend !

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Auckland est une ville très verte. Il y a de nombreux parcs, plus ou moins grands, et certains sont même habités par des troupeaux de moutons et de vaches. C’est le cas de Cornwall Park.

Situé non loin du cœur de la ville, ce parc abrite un autre cône volcanique, One Tree Hill, qui était jadis un pa (village stratégique maori) de l’isthme d’Auckland et la plus importante forteresse du pays. Ici se trouve la tombe de John Logan Campbell, un politicien écossais connu pour avoir été maire d’Auckland et qui fit don de cette terre à la ville en 1901. En retour, un mémorial en son nom fut construit au sommet du volcan, en hommage au peuple maori.

 Tout en haut du sommet, le mémorial de John Logan Campbell, et une vue imprenable sur la ville. 

Depuis l’auberge, Jennifer, Anne-Sophie (une autre française rencontrée au Haka Lodge) et moi avons beaucoup marché pour arriver jusqu’au parc… enfin… on nous a aussi bien aidé ! En effet, au bout d’une heure et demie de marche à travers la ville, nous faisons la connaissance d’un vieux monsieur, très sympathique, qui nous a vu galérer avec notre GPS au milieu d’un quartier résidentiel. Il vient nous voir et nous dit que le parc est encore très loin à pied, et qu’il vaut mieux aller au Mont Eden, car plus proche. Pas de chance, nous l’avions déjà fait. Il nous laisse donc ainsi, en nous souhaitant bon courage. Quelques minutes plus tard, nous étions toujours en train de chercher le meilleur itinéraire pour arriver au parc, quand une voiture s’arrête à côté de nous. La vitre se baisse et le même vieux monsieur nous propose de nous emmener jusqu’au parc ! C'était un dimanche, en milieu d’après-midi, et ce néo-zélandais assez âgé a pris le temps de nous déposer pile à l’entrée du chemin menant au sommet du volcan. Un moment mémorable.

Tout autour de One Tree Hill, on peut croiser des moutons qui broutent paisiblement, sans se soucier des marcheurs. 
 Souche du dernier "arbre solitaire" : One Tree

Au final, après une semaine passée à Auckland, j’ai vraiment envie de bouger. De voir autre chose. La ville est plutôt sympa, elle est multiculturelle et semble agréable à vivre, mais je ne lui trouve aucun véritable charme. Le centre-ville a un côté un peu futuriste avec la Sky Tower, le port avec la vue sur la baie est chouette, il y a beaucoup de parcs, mais pas de gros coup de cœur pour la ville en elle-même. Cependant, je sais qu'il reste des choses à faire et à voir, notamment les îles alentours qui ont l’air super. A faire la prochaine fois !