Hawke's Bay : des pommes et des potes

Un mois et demi en mode vacances-travail.
Du 14 novembre au 26 décembre 2017
43 jours
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A partir de maintenant, je voyage avec ces deux zozos-là :

Sébastien (alias Seb), français, animateur socio-éducatif, fan de You're the one that I want de Grease, amateur d'astronomie et spécialiste du wrap aux pâtes.

Thomas, irlandais, professeur d'anglais et traducteur à ses heures perdues, fan de ABBA, amateur de smoothie à la fraise et spécialiste des jeux de mots.

Tous les deux étaient colocataires à Strasbourg.

Sébastien & Thomas. Destination : Napier ! 

Après Rotorua et Wai-O-Tapu, nous passons une nuit à Taupo dans une auberge, et là c'est le déclic ! Nous nous retrouvons à cuisiner tous les trois dans la petite cuisine, avec la musique à fond et une bière chacun. C'était comme si on se connaissait depuis longtemps et qu'on était déjà en colocation depuis un moment. Autant continuer notre route ensemble puisque nous avons le même projet : aller à Napier et trouver du travail pour un mois environ.

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Nous voilà arrivés au plein cœur de Hawke's Bay, une région de Nouvelle-Zélande située sur la côte Est de l'île du Nord, avec la nette intention de rester un petit moment dans le coin.

La région est connue pour ses vignobles et son climat ensoleillé. C'est presque l'été (décembre) et on aimerait bien travailler dans les fruits. Pour cela, on se rend au bureau PickNZ dans la ville de Hastings. C'est un organisme dont l'une des missions principales est d'aider à trouver du boulot dans l'horticulture. Nous repartons au bout de quelques minutes avec le numéro de téléphone d'un certain John, qui a des vergers. Thomas appelle John qui nous invite à lui rendre visite sur son domaine. Après une rapide discussion, nous décrochons tous les trois un job de "Apple thinning" (en gros, de "l'éclaircissement" de pommiers - je l'expliquerai dans un chapitre dédié). A peine 2h après notre arrivée dans la région, nous dégotons un travail à temps plein, mieux payé que le SMIC et nous commençons... dans 2 jours ! Easy !

Avant de prendre la direction de Napier où nous voulons vivre, nous nous arrêtons voir... l'océan ! C'est la première fois que je vois l'océan Pacifique ! Sa couleur est d'un bleu magnifique.

P.S : l'océan sera aussi à Napier !! 😀

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C'est bien joli d'avoir un job, mais il faudrait peut-être penser à un endroit où habiter pendant un peu plus d'un mois ! Thomas nous a réservé une auberge à Napier, Toad Hall Backpackers, pour les premières nuits. Au final, comme elle nous plaît bien, nous avons négocié pour y rester plus longtemps.

Avant de commencer à travailler, nous décidons de nous approprier un peu la ville.

Il faut savoir que le 3 févier 1931, Hawke's Bay fût dévastée par un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8. Il fit 256 morts, ce qui en fait le tremblement de terre le plus meurtrier de l'histoire de la Nouvelle-Zélande. Suite à cette catastrophe, une partie du centre ville de Napier fût complètement rasée et reconstruite dans un style art déco. Cette caractéristique en fait l'une des villes les plus attractives du pays.

Centre ville de Napier 

La ville de 60 000 habitants environ, fait un peu station balnéaire. C'est coloré, vivant (sauf après 17h quand tous les magasins ferment !), chaleureux et l'ambiance est détendue. Et il y a l'océan !

Marine Parade 

Après le centre ville et la plage, nous marchons dans les hauteurs de la ville. Une jolie vue sur le port de Napier nous attend, l'océan a perte de vue.

Quel bleu ! 

Napier est une ville où il fait bon vivre. Il y a tout ce qu'il faut, un Pack'n'Save, un Warehouse... et un pub irlandais, The Rose Irish Pub ! Nous passons souvent la soirée là-bas car il y a des soirées Quizz... sympa mais très compliquées si tu n'as pas la culture néo-zélandaise et britannique.

"Une bière ! Parce qu'une grande histoire ne commence jamais avec quelqu'un qui mange une salade."
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Très contents d'avoir trouvé un job si rapidement, nous nous rendons au domaine Arcadia Orchard, le jeudi 16 novembre, à 8h. C'est notre premier jour de travail en Nouvelle-Zélande ! D'ailleurs, en ce qui me concerne, il s'agit de mon premier travail hors de France. Ça fait quelque chose !

Notre mission ?

Enlever le surplus de pommes dans les arbres pour que celles qui restent puissent grossir et atteindre la taille standard pour la vente. Ce n'est donc pas du "Apple picking" (récolte de pommes) mais du "Apple thinning". Les pommes sont en grappes sur les pommiers, et il y a parfois des grappes vraiment énormes ! Le but est d'aérer un peu le pommier et de laisser de l'espace autour de chaque pomme.

En gros, on cueille des pommes pour... les jeter par terre ! Et ce qui est au sol reste au sol. Je ne connaissais pas le processus, et cela m'a fait bizarre le premier jour d'arracher des pommes pour les balancer derrière mon épaule, et de les laisser comme ça dans l'herbe. Il est vrai qu'elles sont vraiment trop petites pour en faire quelque chose.

Le champ de bataille 

Selon la variété de pommes, il faut parfois laisser juste une pomme au bout de la branche (avec quelques unes le long mais pas trop), parfois une grappe de deux. Il faut savoir juger aussi de la force de chaque branche. Va t-elle pouvoir supporter plusieurs pommes bien réparties ou juste une plus grosse à son extrémité ? Aussi, nous devons enlever d'office toute pomme qui aurait un défaut tels que des tâches ou des trous. Il faut être efficace mais aussi délicat car quand tu tires une pomme, c'est parfois la grappe entière qui te reste dans la main !

Une équipe au top

Derrière : Seb, Gretchen, Thomas, moi, Isaac, Parker & Katie / Devant : Hemi, Raph & Emy.

Nous sommes une dizaine. Il y a Hannah, la manager qui est maorie, ainsi que d'autres membres de sa famille dont son frère, Hemi. Avec son air de dur à cuire, il aime bien mettre la musique à fond dans le verger depuis sa voiture qu'il vient garer juste le long de sa rangée. Il fait aussi très bien le Haka. Ensuite, il y a un couple de français, Emy et Raphaël (alias Raph) qui vivent au Québec. Avec leur bonne humeur communicative, ils nous font bien rigoler ! Il y a aussi Katie et Parker, un couple d'américains très sympathiques et tellement assortis avec leurs salopettes, respectivement rouge et bleue. Enfin, il y a deux amis américains, Gretchen (sœur de la femme du fils du patron) et Isaac (le plus jeune) qui boit des sodas fluo et qui a tout le temps faim. Et bien sûr, je n'oublie pas John, le patron, qui passe souvent nous saluer dans les rangs, sur son quad. Son épouse, Leslie, vient nous faire un petit coucou de temps en temps également, en promenant leur chien.

Il fait souvent très beau et chaud, c'est agréable de travailler dehors ! 

L'artillerie lourde

Nous sommes à chaque fois deux par rangée : un de chaque côté de l'arbre, qui est "traversé" par plusieurs fils de fer (chaque arbre est guidé pour grandir correctement à l'aide de fils de fer horizontaux). Afin de mener à bien notre mission quotidienne, nous avons toute la panoplie d'accessoires nécessaires :

  • Les gants en laine et les vêtements de seconde voire troisième main. Notre garde-robe étant très limitée, nous décidons d'acheter quelques habits que nous pouvons "salir" dans des Hospice Shops (ou Charity Shops). Ce sont des petits magasins d'objets et de vêtements d'occasions à très petits prix, que l'on trouve couramment dans les pays anglo-saxons.
  • Les bottes en caoutchouc ! Après notre premier jour de pluie au travail, nous avons vite compris que nos baskets préférées allaient périr dans la boue. Nous avons donc fait l'acquisition de super bottes, trouvées au Warehouse.
  • De l'eau, la casquette et la crème solaire ! Les journées sont souvent très ensoleillées, et avec le trou dans la couche d'ozone qui n'est pas loin, il faut se méfier du soleil, même quand on a l'impression qu'il joue à cache-cache. Bronzage ridicule garanti !
  • Le téléphone et les écouteurs. Avec 8h de travail tous les jours, il faut passer le temps avec de la musique et des podcasts très instructifs sur la vie de Maria Montessori ou de George Sand. Bien évidemment, nous tapons aussi la discute avec nos voisins et partenaire de rangée. Je fais souvent équipe avec Thomas, et j'ai droit à ma demie-heure de cours d'anglais chaque jour. Mes mots préférés : "a wire = un fil de fer" et "a post = un poteau".
  • La fameuse échelle à trois pieds ("Ladder" en anglais). D'abord, on commence par enlever les pommes dans la partie basse du pommier, puis on utilise l'escabeau pour faire la partie haute. Parfois, le sommet est hors de notre portée, et c'est Hannah ou d'autres personnes qui s'en occupent, à l'aide d'un élévateur.

"Tombée dans les pommes !", rigole Thomas.

Il fallait bien que ça arrive et comme par hasard, ça tombe sur moi, et au sens littéral du terme ! En effet, un vendredi matin, alors que nous sommes dans des rangées de pommiers très feuillus, mon échelle dérape dans la terre. Je suis sur l'avant-dernière marche, et je me penche pour prendre une pomme certainement un peu trop loin, quand je sens l'échelle partir sur le côté. Mon dos glisse le long du tronc, et je suis ralentie par le grand nombre de branches. J’atterris sur les fesses, au milieu des pommes par terre. Par chance, mon échelle, qui manque de me tomber dessus, est retenue par le fil barbelé. Je m'en sors avec seulement un mal de dos et un beau gros bleu sur le mollet droit. Ouf !


De temps en temps, nous avons d'autres tâches à effectuer, comme fixer des plastiques verts autour des bébés arbres et les arroser.

Nous terminons les pommes en avance, du coup nous devons faire la même chose mais pour les poires. Nous nous plaignons parfois des pommiers mais ça, c'était avant de connaître les poiriers ! En effet, les arbres sont plus hauts et les poires sont plus difficiles à arracher. Heureusement, mon coéquipier Thomas sait faire passer le temps avec sa playlist musicale et ses trouvailles en jeux de mots. On se fend bien la poire !

Nous tombons régulièrement sur des nids. Parfois, il n'y a rien, mais souvent, il y a des petits œufs ou carrément des oisillons.

Les derniers jours, après avoir terminé également les poires, nous passons nos journées à faire des nœuds. Le but est d'attacher les jeunes arbres aux fils de fer pour qu'ils grandissent bien droits. Vive les ampoules !

Toute une technique !

Notre contrat s'arrête le 22 décembre 2017. Malgré un travail redondant et des nuits entières à rêver de pommes, nous avons tous vécu une belle expérience, pleine de soleil et de joie !

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L'auberge où nous sommes restés tous les trois pendant un mois et demi mérite un chapitre. Toad Hall Backpackers est l'endroit idéal si l'on souhaite concilier confort, rencontre et convivialité. Nous vivons vraiment notre séjour en se sentant comme à la maison, à la façon d'une grande coloc internationale. Différentes nationalités défilent, toujours beaucoup d'allemands et de français, mais aussi des anglais, écossais, espagnols, américains, asiatiques... Nombreux sont ceux qui restent plusieurs semaines voire plusieurs mois ! Et c'est avec "les permanents" en particulier que nous nous lions d'amitié. Jiji la coréenne, Rianne (alias Rihanna) la hollandaise, Alfie l'anglais, Marc l'écossais, Martin l'allemand, Mehdi le bisontin... Nous passons aussi beaucoup de temps avec Maria et Leonie, deux jeunes allemandes un peu déjantées ainsi qu'avec Sam et Luc, le duo de français fêtards.

Bienvenue chez les crapauds ! 

Quand nous arrivons mi-novembre, l'excentrique Sophie et son compagnon sont en charge de l'auberge. Quelques semaines après notre installation, ils cèdent la place à l'énergique Michelle, son conjoint et leurs enfants. Même si leur façon de manager diffère, elles sont toutes les deux très sympathiques et arrangeantes, et s'assurent que les voyageurs passent de bons moments. Dans cette grande maison artistique à deux étages règnent la bonne humeur, le respect, la confiance et l'esprit de famille. C'est coloré, vivant, cosy. On s'y sent bien.

Allez, place à la visite guidée !

Le rez-de-chaussée

Parties de billard et leçons de piano

Tous les jeudis, c'est la très attendue soirée dessert ! Un vrai régal à chaque fois !

Miam !

Le salon / salle à manger

Petit déj à l'anglaise, animation Loup-Garou & séances films d'horreur ou comédies romantiques avec pizza 

Ma chambre bleue

Oui je dis bien, MA chambre. Il y a deux lits, mais je passe les 3/4 de mon séjour seule dans cette chambre. Avec ma commode, mon lavabo, mon miroir... Le pied ! (les garçons sont un peu jaloux d'ailleurs !)

La cuisine

Nous en passons du temps dans cette cuisine ! Et souvent, c'est en musique que nous préparons de bons petits plats. Bon, ne nous emballons pas, ce n'est jamais de la grande cuisine, mais cela fait amplement l'affaire avec ce que l'on peut trouver au supermarché.

Soirée crêpes !

Le rooftop

Le toit-terrasse fait également partie des lieux où nous passons le plus de temps. C'est probablement l'endroit le plus calme en journée et le plus animé en soirée ! Toutes les grandes fêtes se déroulent ici, et elles sont nombreuses !

Couloirs et compagnie

Très importants ! En plus de relier chaque partie du bâtiment, les couloirs s'avèrent un vrai terrain de jeu... pour Thomas ! En effet, ce dernier prend un malin plaisir à se cacher dans tous les recoins possibles et inimaginables pour me faire peur ! Et cela fonctionne la plupart du temps... Il s'amuse aussi à m'appeler "Mamie", car je suis souvent la plus âgée du groupe. Youpi !

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Nous profitons au maximum de nos week-ends pour partir explorer la région, riche en jolies balades.

Nous commençons par Te Mata Peak, une colline de 399m, assez pentue, qui offre une magnifique vue à 360° de la Hawke's Bay. Plusieurs sentiers, plus ou moins compliqués, sont possibles, mais tous nous plongent dans un paysage qui m'a tout de suite rappelé l'Ecosse. Évidemment, je tombe directement sous le charme de cet endroit !

Ciel chargé, jeux d'ombres et de lumières, brins dorés, collines vertes, rochers, routes qui serpentent... Entendez-vous l'air de cornemuse qui résonne dans le souffle du vent ?

Je ne m'en lasse pas. Et vous ?
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Peu de temps après notre installation à Napier, nous retrouvons Mylène, de passage dans la région pour quelques semaines. Tous les quatre, nous décidons de partir à la rencontre de la fameuse colonie de Fous Austral (Australasian gannet) qui a élu domicile à Cape Kidnappers.

Un peu d'histoire ! Le Cap doit son nom au Capitaine Cook dont l'un des membres de l'équipage est fait prisonnier par un bateau Maori.

Depuis les années 1870, le Cape Kidnappers abrite l'une des plus importantes colonies de Fou Austral, des oiseaux marins au plumage blanc et à la tête jaune chamoisé. Ces derniers passent l'hiver (de mai à septembre) au large de l’Australie et reviennent au tout début du printemps au Cap pour construire leurs nids et couver. Plus de 6 500 Fous trouvent refuge au Cape Kidnappers.

C'est un oiseau extrêmement fidèle ! Une fois son partenaire rencontré, il le gardera toute sa vie. Un Fou adulte peut vivre en moyenne jusqu'à 20-25 ans, voire 33 ans pour certains.

La colonie se trouve sur une colline et pour y accéder, il faut marcher le long de la plage puis dans une petite vallée pendant 2h30 environ. Au total, 17km aller-retour. Il faut également faire attention aux horaires de marée, la plage étant accessible seulement à marée basse.

Sur le chemin, nous tombons sur plusieurs groupes de Fous, confortablement installés sur des rochers. L'odeur n'est d'ailleurs pas très agréable. Ils s'amusent à voler au-dessus de nos têtes. Nous espérons fortement qu'ils ne fassent que voler...

La balade commence peu à peu à se diversifier et nous pouvons apercevoir la pointe du Cap, qui fait comme une grosse dent de requin émergeant de l'océan.

Nous voilà enfin au sommet ! La colonie d'oiseaux est bien là. Plus nous nous approchons, plus une odeur forte nous prend au nez. C'est assez répugnant, nous ne restons pas longtemps. Je suis légèrement déçue de voir que la colonie est entourée de petites barrières avec des panneaux, mais cela évite évidemment aux touristes de s'approcher trop près. Les oiseaux s'occupent de leurs petits, il faut les laisser tranquille.

Ils sentent très mauvais mais sont tout de même de beaux oiseaux !

Il y en a même au niveau de la pointe !

Allez hop, demi tour ! La vallée en bas de la colline est vraiment superbe. Elle n'a vraiment rien à voir avec la plage juste à côté ou même le sommet sur lequel se trouve la colonie. C'est ce que j'aime en Nouvelle-Zélande, le contraste des paysages dans une même zone.

Nous devons repasser par la même plage pour revenir à la voiture. Nous trouvons un peu le temps long. Heureusement, le soleil s'apprête à se coucher, nous offrant des lumières et couleurs différentes sur l'horizon.

Ce trajet jusqu'à la colonie est possible à pieds, en kayak mais aussi en tracteur ! En effet, des compagnies proposent de faire la balade en petit tracteur avec remorque. Nous croisons beaucoup de convois lors de notre retour sur la plage... et avec Mylène, nous sommes bien tentées de faire du stop !

Les garçons sont loin devant et nous avons un peu mal aux pattes. Tracteur en vu ! Nous tournons alors la tête et arborons notre plus beau sourire pour le conducteur. Victoire ! Le chauffeur s'arrête et nous invite à monter derrière lui, non pas dans la remorque avec les gens, mais sur le tracteur directement ! Et nous voilà parties, plein pot, à bord de ce qui ressemble plus à un tracteur tondeuse plutôt qu'un vrai tracteur. Nous croisons Seb, à qui nous faisons coucou. Le conducteur nous demande si c'est l'un des nos amis, nous affirmons et il accélère en rigolant. Évidemment, nous arrivons les premières à la voiture, taquinant les garçons de notre réussite.

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La première fois que nous avons voulu partir en week-end du côté de Gisborne, ce fut un échec. Samedi matin ensoleillé, sac sur le dos, serviette de bain autour du cou, tongues au pieds... voiture fracassée ! L'une des vitres arrières a été brisée et le contact a été trafiqué. Impossible de démarrer. Le week-end est repoussé, il faut s'occuper de réparer la voiture. Heureusement, le compagnon de Michelle, la manager de l'auberge, c'est MacGyver ! De plus, une grosse soirée se prépare sur le toit pour le départ de Sophie. Cela aurait été bête de manquer ça finalement !

Deuxième tentative le week-end suivant réussie ! Et c'est pile poil l'anniversaire de Mathilde, qui est également sur Napier dans une famille kiwi. Nous partons à deux voitures, huit copains. Nous sommes entassés à cinq dans la voiture de Mathilde, qui s'aperçoit que ses protections de roues avant, déjà un peu abîmées, se mettent considérablement à frotter le sol au moindre virage. Et des virages, il y en a !

Mahia Beach

Nous passons l'après-midi à Mahia Beach, à l'entrée de Mahia Peninsula. C'est la première fois que je me baigne dans l'océan Pacifique !

Ambiance vacances !

Bon anniversaire Mathilde !

Nous dormons tous à l'auberge YHA à Gisborne, une petite ville sympathique qui se situe juste au nord de la région de Hawke's Bay.

De gauche à droite : Mylène (devant), Maria, moi, Seb, Mathilde, Thomas, Luc & Sam. 

Nous décidons d'organiser un barbecue sur la plage pour l'anniversaire de Mathilde. C'est là que je découvre une super invention, le mini barbecue jetable ! Trouvé au Warehouse, bien évidemment. C'est vraiment très pratique !

Brochettes et hot-dogs faits maison, bières et Chamallow grillés... une jolie soirée étoilée sur la plage où Mathilde souffle ses 23 bougies disposées sur une pièce montée improvisée de Tim-Tam, avec le bruit des vagues en fond sonore. Y a pire comme anniversaire !

Rere Rockslide

Avant de reprendre la route pour Napier, nous faisons un petit détour par l'un des plus grands toboggans naturels du monde ! Rien que ça ! Il s'agit d'une grande cascade inclinée, aux roches lisses et très glissantes. Les gens se lancent sur l'eau assis ou couchés sur un matelas gonflable, une bouée ou une planche de bodyboard. Nous n'avons rien prévu de tout cela. Sébastien emprunte une petite planche pas très épaisse, et se jette le premier. La descente n'a pas l'air confortable et sa planche se brise en deux à l'arrivée dans le bassin en bas de la cascade !

Nous ne sommes pas très rassurés. Par chance, une famille kiwi nous propose leur grosse bouée et leur grand matelas. Trop sympa ! Première descente pour Mylène, puis Mathilde et puis moi. C'est tout juste géniale ! Du coup, avec les filles, on enchaîne les glissades, surexcitées comme des enfants, sur la bouée ainsi que toutes les trois sur le matelas ! Bon, la descente va très vite, on manque parfois de se faire expulser du navire et l’atterrissage est à revoir car on s'écrase un peu comme des loutres... mais la sensation est vraiment incroyable.

On s'amuse comme des folles ! 
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Lors d'un week-end ensoleillé, notre collègue maori Hemi propose de nous faire un Hāngi, un repas traditionnel de sa culture. Nous sommes tous excités à l'idée de participer à sa mise en place, qui va prendre un certain temps !

En fait, le Hāngi n'est pas un plat à proprement parler, mais plutôt une méthode de cuisson traditionnelle qui vient de la région de Rotorua. On creuse un trou dans le sol et on y place la nourriture qui va cuire à l'aide de pierres volcaniques chauffées et de vapeur. Les aliments vont ainsi mijoter pendant 4h, sous terre ! Autant vous dire qu'il faut s'armer de patience ainsi que d'ustensiles atypiques : une pelle et une pioche !

Aujourd’hui, le Hāngi est l'un des symboles de l’identité maori, tout comme les tatouages traditionnels maoris appelés « moko ».

Le camp, où se tiennent les festivités.

1- On fabrique le four

Hemi et Isaac creusent un trou dans le sol, non loin du camp. Ils forment un bûcher qu'ils laissent brûler pendant environ 1h30 avec des pierres volcaniques et du métal. Le but est de fabriquer un four, avec les roches brûlantes et un lit de braises fumantes au fond de la fosse.

2- On prépare les ingrédients (en parallèle)

Au menu : trois viandes (porc, agneau & poulet) avec de la patate douce (Kumara), de la citrouille (pumpkin), des pommes de terre, du Cresson d'eau (watercress) et un mélange de pain, de beurre, d'épices, d’œufs et d'herbes. Les viandes sont emballées dans du papier d'alu et les légumes sont découpés et enveloppés dans des tissus.

Tous les ingrédients sont mis dans un panier en métal, sur un lit de Cresson. 

3- On fait cuire les aliments

Une fois le bois transformé en braises, Hemi installe le panier d'aliments dans la fosse, avec les pierres volcaniques incandescentes, le métal brûlant et encore du Cresson.

Ensuite, il faut disposer des linges humides sur le panier, afin de créer de la vapeur par la suite.

Enfin, il faut enterrer le four. On recouvre alors la totalité de l'installation avec une grande bâche d'aluminium puis avec de la terre. Cette dernière va garder emprisonnées la chaleur et la vapeur, permettant ainsi une cuisson à feu doux parfaite, et complètement saine !

A vos pelles !

4- On attend !

Une fois le repas enseveli sous terre, il faut attendre environ 4h30 ! On s'occupe alors comme on peut : on boit des bières, on discute, on fait des photos, on fait des jeux, notamment un Loup-Garou... Hemi nous fait même des démonstrations de HAKA. C'est impressionnant ! On a, malgré tout, de plus en plus faim ! Cela fait bizarre tout de même de se dire que ce que l'on va manger se trouve sous la terre, au fin fond des vergers dans lesquels nous travaillons ! Un festin, on l'espère, qui mérite notre patience !

5- On se régale !

4h30 plus tard, on peut enfin déterrer le repas.

On coupe la viande et on dispose les aliments dans des plats. Hemi nous fait goûter le Cresson. Il a un goût de fumé, c'est vraiment très bon ! Tout est vraiment excellent, très parfumé et très tendre. Je n'avais jamais mangé un tel repas, avec ces saveurs et ce fumé si particulier qui ajoute du contraste à chaque bouchée. Un délice !

Yummy! 
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Il y a vraiment de belles plages dans la région de Hawke's Bay. Celle que je préfère est Waimarama Beach. Grande étendue de sable brun, eau turquoise et rochers côtiers. Un petit paradis pour y passer la journée !

C'est également sur cette plage que je "pratique" le surf pour la première fois ! Nous avions réservé un cours mais il a été annulé le jour même... Emy, qui en a déjà fait plusieurs fois, décide de nous montrer. Nous louons donc des planches et des combinaisons, et nous voilà partis à la conquête des vagues ! D'abord, il faut répéter les mouvements sur le sable, puis les reproduire dans l'eau... pas facile du tout ! C'est très physique et le timing doit être parfait pour bien prendre la vague. Les garçons sont plus dégourdis et parviennent à se lever sur leur planche en peu de temps. De mon côté, je réussis plutôt bien la première étape, autrement dit, se mettre à plat ventre sur la planche, "prendre la vague" en ramant avec les mains et tenir bien en place. Quand tout se passe bien, cela avance très vite et je n'ose pas trop me lever. Essayer de me lever, je devrais dire ! J'ai réussi néanmoins à me redresser sur les genoux et à tenir ainsi jusqu'au bout de la plage. Une sacrée expérience sportive !

"Salut, ça farte ?"
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Flip-flop = tongues

Noël approche à grand pas, et on a plutôt l'impression... d'être en été ! Alors oui, c'est le cas en Nouvelle-Zélande puisque l'été s'étale de décembre à février. Mais en bons français, habitués à célébrer les fêtes de fin d'année dans le froid, avec des arbres sans feuilles, une bonne raclette et du vin chaud, cela fait vraiment bizarre de faire Noël en short et en tongues ! Ce qui est le plus étrange, ce sont les décorations dans les rues... c'est joli avec le soleil, mais l'ambiance n'est pas du tout la même. Déjà, en terme de cadeaux, tu peux oublier les traditionnelles grosses chaussettes, le pull à tête d'élan ou tout autre accessoire d'hiver européen. Là, les publicités à la télévision montrent des familles sur la plage autour d'un barbecue et l'enfant qui reçoit un petit bateau bouée.

Peu de temps avant le réveillon, nous avons la chance de participer à la décoration de l'auberge. L'un des rares moments en ces temps de fêtes qui nous rappellent un peu la maison.

Pour le réveillon, nous décidons d'organiser un dîner international dans l'auberge ! Chacun peut confectionner un plat de son pays. Leonie, notre amie allemande, s'empare alors de ses jolis crayons et réalise une très belle affiche pour l'occasion.

Le jour du réveillon, tout le monde s'attèle en cuisine. L'ambiance est vraiment géniale, chacun joue le jeu !

Et les festivités se passent évidemment sur le toit terrasse, dans la joie et la bonne humeur ! Tout est absolument délicieux !

Un réveillon coloré aux saveurs du monde 

Un réveillon vraiment surprenant, avec la Toad Hall Family ! Des ventres bien remplis, des fous rires, des jeux, de la danse... et des cadeaux !

C'est Noël à la plage, aou cha-cha-cha !

Après un réveillon bien arrosé, il faut remettre ça pour le jour de Noël ! Un grand barbecue est prévu et chacun prépare de nouveau quelque chose à manger. Encore un festin incroyablement bon nous attend ! Avant cela, nous décidons de partir à la plage ! A Ocean Beach, plus exactement. Une plage qui se trouve dans la continuité de Waimarama Beach, plus au nord. En chemin, nous faisons une halte vers une cascade pour faire trempette. L'eau est gelée, mais je fais quand même quelques brasses avec mon bonnet de Noël. C'est vraiment très drôle d'être en maillot de bain dehors en décembre !

Il y a beaucoup de monde ! 

Allez, on rentre se régaler, une fois de plus !

Merry Christmas! 

C'est mon premier Noël en été. Mon premier Noël à l'étranger. Mon premier Noël en tongues. Mon premier Noël dans l'océan. Mon premier Noël sans ma famille... Mais un premier Noël avec une famille internationale vraiment super, qui nous fait vite oublier que nous sommes seuls à l'autre bout du monde ! Merci les Toadies 😀