A partir de là, 60 km et 2h de route (quasiment que du gravier !) nous attendent... Let's go !
Sur le trajet, nous arrivons à hauteur d'une voyageuse avec un gros sac à dos qui fait du stop. Nous décidons de nous arrêter. Nous faisons alors la connaissance de Natacha, une belge en vacances pour quelques semaines, qui veut se rendre jusqu'au French Pass également. Ça tombe bien !
Nous passons toute la journée dans la voiture, à rouler sur la route étroite et sinueuse, pleine de petits cailloux, pour nous rendre au bout de la péninsule. Nous marquons plusieurs arrêts en chemin pour prendre des photos (évidemment !) et admirer les paysages superbes qui s'offrent à nous. La péninsule fait partie des Marlborough Sounds, là où nous avons fait la Queen Charlotte Track quelques jours avant. Même genre de décor donc, mais nous restons tout de même bouche bée devant ces collines vertes et la couleur incroyablement turquoise de l'eau ! Celle-ci paraît presque irréelle ! Le tableau est vraiment agréable à regarder.
La route est longue. On a vraiment l'impression de se rendre au bout du bout du monde. Heureusement, de nombreuses baies avec des petits bateaux, quelques maisons et des aires de repos ponctuent notre périple.
Tout au bout de la péninsule se trouve la petite bourgade de French Pass, nichée dans une baie.
Pelorus Jack, le dauphin gardien
En 1888, un dauphin de Risso est apparu dans la région. Durant les 24 années qui ont suivi, ce dauphin a accompagné les bateaux à destination et en provenance de French Pass. Prénommé Pelorus Jack, il a été le premier dauphin au monde à être protégé par la loi. Il allait à la rencontre des bateaux lorsqu'ils sortaient du col de Tasman Bay, chevauchant les vagues devant eux sur une distance de 8 kilomètres jusqu'au détroit de Pelorus. Ensuite, il rejoignait les navires qui revenaient à Nelson à l’entrée du détroit de Pelorus et les raccompagnaient au col. Pelorus Jack a été vu pour la dernière fois en avril 1912. Le gardien du phare de French Pass a affirmé avoir trouvé le corps de Pelorus Jack en décomposition sur le rivage...
Il existe aujourd'hui une danse écossaise nommée en l'honneur du dauphin.
Nous nous entendons tellement bien avec Natacha que nous décidons de trouver un camp pour installer nos tentes et passer la soirée ensemble. Nous faisons demi-tour et nous implantons à Elaine Bay, qui nous avait bien plu lors de notre premier passage à l'aller. Finalement, notre tente achetée en catastrophe pour la Queen Charlotte Track fera office de maison pour les prochaines semaines. C'est l'été, c'est pratique !
Le lendemain, nous reprenons la route direction le parc national de Nelson Lakes. Nous déposons Natacha à une intersection au sud de la péninsule car elle veut se rendre à Nelson. Nous resterons en contact, c'est sûr. Une belle rencontre !
Le baptême de Crunchy
Durant notre escapade turquoise, Natacha nous a demandé si la voiture avait un prénom... Non, elle n'en a pas. Du coup, ça nous a un peu travaillé. C'est vrai qu'elle fait partie intégrante de nos aventures. Elle le mérite.
Après mûre réflexion, nous optons pour Crunchy !
"Crunchy" veut dire "qui crisse".
Comme ses protections de roues à l'avant sont fissurées, la voiture est réputée pour racler la route dans les virages et faire crisser graviers et macadam. Un nom qui lui va donc comme un gant !
Et bien sûr, petite référence à notre côté gourmand, avec le Crunch, le fameux chocolat croquant 😀